rapport de stage 2017

RAPPORT DE STAGE 2ème année de licence

Jean Montagne Stage effectué du 16 Avril 2018 au 27 Avril 2018 Mission: Restauration d’une étable traditionnelle au Portugal Enseignant responsable: Grichka Martinetti

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SOMMAIRE

L’ORGANISME D’ACCUEIL Présentation La mission

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LES TRAVAUX EFFECTUÉS Nettoyage Restauration du mur Charpente Tuiles

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BILAN Bilan de l’expérience Remerciements

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L’ORGANISME D’ACCUEIL Présentation Association REMPART : J’ai réalisé mon stage avec l’association Rempart, celleci organise des chantiers de restauration de monuments en lien avec d’autres associations.

Cet organisme permet ainsi de découvrir diverses régions à l’aide du patrimoine et des techniques traditionnelles enseignées par différents chefs de chantier.

Association PALOMBAR : Cette association portugaise, en lien avec REMPART, est l’organisme qui m’a accueilli au sein d’un groupe de 10 bénévoles. Celle-ci sert la cause environnementale de la région en militant pour la conservation du patrimoine architectural et pour la protection des espèces menacées, en particulier un aigle typique de la région, et ce, à travers des activités diverses: - Chantiers de restauration (pigeonniers, étable, moulins, fours à pain traditionnels) - Workshops de construction avec des techniques traditionnelles (terre, pierre, chaux, fer forgé, menuiserie) - Expositions de photographies - Protection et observation des oiseaux - Actions de développement durable : plantation, protection de la forêt - Echanges de jeunes bénévoles en liens avec différentes organisations environnementales

Palombar 4

L’ORGANISME D’ACCUEIL La mission Les responsables du chantier étaient Americo Guedes, trésorier de Palombar, et Manuel Gomez, ingénieur environnemental, employé par l’asoociation le temps de la mission.

Ils géraient les bénévoles à long terme en service civique, Mara et Alessio, et nous, les bénévoles à court terme.

Chacun des 8 bénévoles a pu prendre part à toutes les étapes du chantier.

Après démonstration de M. Gomez pour chaque mise en oeuvre particulière, nous alternions entre les différents groupes de travail.

Le rythme de travail séquencé par quelques visites des lieux alentours nous permettait d’observer le patrimoine et de comprendre d’avantage les attentes de l’association.

église de Vimioso

Château d’Algoso

Pigeonnier

Centre de Palombar

Pour ce stage, nous avons donc particpé à la restauration d’une étable traditionnelle du Nord-Est du Portugal. Nous avons été encadrés par l’équipe de Palombar, habituellement spécialisée dans la restauration de pigeonniers; ils ont pris le parti de nous faire travailler sur un lieu de tourisme éco-responsable.

Le but était de restaurer une ancienne étable pour en faire un lieu de repos.

Très proche de la ville d’Algoso - notre lieu de vie durant le chantier - l’étable propose un magnifique point de vue sur les montagnes de la région de Douro.

Point de vue depuis l’étable

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LES TRAVAUX EFFECTUÉS Nettoyage La première étape du chantier a été de nettoyer les sols extérieurs et intérieurs de la grange.

En effet avec les années beaucoup de débris se sont accumulés tels que des chutes de l’ancienne charpente brûlée par un feu de forêt et des chutes de tuiles cassées. De plus, la végétation avait repris ses droits, des arbres et arbustes poussaient à l’intérieur de l’étable.

Ainsi pour nettoyer les sols et déraciner la végétation dérangeante, nous avons utilisé bêches, pelles, pioches et brouettes, commencé par débarrasser les débris tombés sur les bords extérieurs des murs de l’étable et creusé pour enlever les débris enterrés avec le temps. Ensuite nous avons essayé de rééquilibrer le niveau du sol aux abords de l’étable. Enfin, nous avons fait le même nettoyage à l’intérieur de l’étable. Le sol nécessitait plus de travail au niveau du rééquilibrage car le niveau sous plafond était insuffisant par endroit. C’était un jeu subtil entre une hauteur sous plafond acceptable et un réhaussement du mur qui n’atteinte pas à l’empreinte fine du lieu sur le paysage.

rééquilibrage du sol interieur

extérieur avant les travaux

coupe transversale 1:100

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LES TRAVAUX EFFECTUÉS Nettoyage La seconde étape, qui se déroulait en parallèle du nettoyage de l’extérieur, était d’aller récupérer les morceaux de bois constituants la future charpente ainsi que d’anciennes tuiles traditionnelles et d’autres plus récentes. Ces éléments de constructions ont été récupérés en amont par les personnes de l’association; ils peuvent provenir de dons ou de charpentes en ruines de maisons abandonnées dans les villages voisins.

Tom triant le bois

récupération du bois

Triage des tuiles

Après l’arrivage des matériaux, nous avons dû eux aussi les nettoyer. En effet, étant des éléments de récupération nous avons dû enlever les vieux cloux des morceaux de bois ainsi que leur appliquer à chacun une lasure de protection.

Nous avons également nettoyé et dépoussiéré une partie des tuiles à l’aide de brosses métalliques et de brosses douces, en particulier l’endroit où l’eau devait s’écouler, pour éviter que l’eau ne s’écoule sur la charpente en dessous.

Pour les tuiles anciennes l’exterieur était laissé en l’état pour garder un aspect rustique, la volonté du chef de chantier étant qu’on ne puisse pas savoir que le bâtiment aie été rénové (finalement seules les tuiles anciennes ont été utilisées) Enfin, pour une meilleure organisation sur le chantier nous avons mis en place plusieurs tas de matériaux autour du chantier afin de limiter les déplacements inutiles. L’utilisation de ces matériaux provenait d’un souci de récupération et de préserver l’aspect vernaculaire, en faisant en sorte de restaurer l’étable avec des matériaux de l’époque à laquelle elle a été construite.

nettoyage avec brosse métallique

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nettoyage avec brosse douce

LES TRAVAUX EFFECTUÉS Restauration du mur Sur ce chantier et dans cette région, nous avons pu découvrir une technique traditionnelle de construction de mur. Cette dernière repose sur un empilage qui permet au mur de ne tenir que par simple effet de gravité, la pierre sèche. Nous avons donc continué cette façon de faire pour pouvoir élever le niveau des murs, dans le but d’avoir une hauteur sous plafond acceptable et pour stabiliser les charpente par la suite.

Nous avons également réouvert les percées déjà existantes mais bouchées par des pierres. Pour avoir une isolation thermique, ces maisons vernaculaires étaient souvent recouvertes de chaux. Le mur était volontairement bas dans le but de préserver l’intimité du lieu, et la pierre permettait à la bâtisse de se fondre dans le paysage, signe d’un respect profond pour la faune, la flore et la vue magnifique que donnait à voir l’endroit.

détail du mur

détail technique pierre sèche

mur de l’étable

La technique de la pierre sèche : Créer un alignement de pierres, puis venir poser un deuxième alignement de pierres en prenant soin de les superposer en quinconce, et enfin remplir les interstices de pierres plus petites, dans le but d’assurer la stabiliter de la structure.

Ici la pierre utilisée était du schiste, typique de la région.

arase voulue après restauration du mur :

1.80m

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LES TRAVAUX EFFECTUÉS Charpente À la fin de la première semaine nous avons entrepris la plus grosse partie du chantier: la charpente.

Nous avons commencé par faire trois tas; le premier était composé des pannes, le deuxième des chevrons et enfin le dernier des liteaux. Pendant qu’une équipe continuait la protection du bois avec la lasure une autre équipe prenait toutes les dimensions dans l’étable nécessaire pour fabriquer la charpente.

Ensuite, nous avons disposé des repères en bois permettant d’indiquer où déposer les pannes de façon régulière :

Les fermes: Suite à cela nous avons taillé et disposé les éléments pour former la première ferme. Un test de vérification des tailles au sol, puis la mise en place de la première ferme. Nous avons installé la ferme morceau par morceau.

En premier lieu, l’entrait sur les murs, puis pendant que l’un de nous tenait le poinçon en l’air les deux morceaux de l’arbalétrier dans les encoches prévus à cet effet, situées aux extrémités de l’entrait.

Nous avons fixé l’ensemble et disposés la deuxième ferme de la même manière.

charpente au sol

derniers ajustements

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charpente montée

détail assemblage poinçon/entrait mise en place finale

LES TRAVAUX EFFECTUÉS Charpente Les pannes: Après avoir retouché le poinçon suite à une erreur en faisant l’encoche pour la panne (gargouille), nous avons commencé par disposer la panne faîtière, puis les deux pannes intermédiaires.

Des entailles ont été faites puis des échantignolles pour optimiser la tenue de la charpente.

retouche

détail assemblages

Les chevrons: Après les pannes, nous avons installé les chevrons, 25 au total, composés de deux morceaux, taillés en biseau dans le but de les assembler et avoir la longueur désirée. chevrons Les liteaux: Nous avons finalement installé les liteaux en les espaçant d’une quinzaine de centimètres, pour soutenir les tuiles.

liteaux Nous n’avons pu faire que la moitié de la charpente par manque de temps mais notre chef de chantier nous a permis de commencer l’installation des tuiles pour comprendre la technique de mise en place et pour nous donner une idée du rendu final.

la pose des tuiles

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LES TRAVAUX EFFECTUÉS Tuiles Enfin, pour terminer ce chantier, nous avons appris la technique de mise en place des tuiles traditionnelles.

Tout d’abord, le triage des tuiles qui étaient dites « canal » et celles dites « chapeaux ». Ces dernières sont plus larges pour optimiser l’écoulement de l’eau.

Pour installer les tuiles il faut commencer par placer une rangée de tuiles canal depuis le bas de la toiture jusqu’à la panne faitière; on place ensuite une deuxième rangée de tuiles canal proche de la première. Ainsi on peut déposer les tuiles chapeaux en quinconce par dessus les deux rangées, cette disposition permettant un bon écoulement de l’eau sur la toiture.

Pour assurer le maintient des tuiles, on pose de lourds cailloux sur les bords.

En été une partie des tuiles peuvent être enlevées dans le but d’aérer et de laisserpasser la lumière à l’interieur.

Les mousses accumulées sur celles-ci rendaient réellement la toiture belle, et l’utilisation de matériaux anciens permettait de rendre la rénovation presque invisible.

pose des tuiles

détail du bord de toiture

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détail de la pose

vue du dessous

détail pose des tuiles

détail pose des tuiles

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BILAN Bilan de l’expérience Cette expérience professionnelle a été enrichissante par beaucoup d’aspects.

J’ai d’abord été introduit à des techniques traditionnelles qui se transmettent depuis des siècle dans ces régions, une transmission qu’il est important de perdurer, car elles sont le résultat d’années d’experiences face à un climat, une culture, un paysage, et l’impact du matériau sur celui-ci : l’architecture vernaculaire.

L’analyse de cette dernière permet de comprendre la vie complexe d’un lieu particulier et nous apprend beaucoup.

J’ai aussi beaucoup appris sur l’influence que peut avoir une architecture sur un endroit, ici la construction des pigeonniers permettaient aux agriculteurs de fertiliser leurs champs, redynamiser l’agriculture locale, amener une nouvelle population dans une zone rurale abandonnée, et créer finalement une zone de tourisme. Le travail collaboratif entre constructeurs, bénévoles associatifs, et agriculteurs m’a montré le bénéfice du travail de groupe en architecture Enfin, le chantier m’a apporté des questionnements à propos de la pérennité et la qualité des bâtiments. Ne ferait-on pas mieux de profiter de la qualité du matériau plutôt que sa facilité de mise en oeuvre et son prix? On peut observer que les bâtiments construits en bloc de granit sont en excellent état après une centaine d’années, ou les pigeonniers qui ne demandent qu’une petite réhabilitation tous les 50 ans, alors que d’autres constructions contemporaines sont déja dégradés au bout d’une dizaines d’années.

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BILAN Remerciements Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au bon déroulement de ce stage et à la rédaction de ce rapport.

Fabrice Duffaud, mon maître de stage, qui m’a mis en relation avec l’association Palombar.

L’association Rempart également, pour leur disponibilité et amabilité.

Je remercie vivement Americo Guedes, qui a supervisé le chantier et notre voyage en général, Manuel Gomez et les autres bénévoles, pour leur accueil, leur générosité, leur confiance et leur esprit d’équipe.

Enfin, je tiens à remercier M. Martinetti, enseignant responsable de ce stage, qui a accepté de lire et corriger mon rapport.

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