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origines Aborigènes : les
NB- Dans ce qui suit, les habitants de l’archipel avant la conquête par les européens sont appelés Le terme espagnol « Guanchos » serait, selon Núñez « natifs » ou « canariens », puis « guanches » quand de la Peña, une déformation par les espagnols de « Guanchinet », terme indigène signifiant homme la conquête s’achève.
(Guan) de Ténérife (Chinet). Au sens strict les Guanches seraient donc uniquement les aborigènes de l'île de Tenerife. Le terme a ensuite été étendu à l'ensemble des populations indigènes de l'archipel.
1– Les origines Si l’on tente d’établir une échelle chronologique dans la recherche des origines des habitants de l’archipel, trois phases peuvent se distinguer :
• Il est certain que des peuplades de souche Cro-Magnon ont habité l’archipel depuis plus de trois millénaires. Les indices sur les capacités de navigation de la culture mégalithique des 5ème au 3ème millénaire semblent nombreux. • La phase paléoberbère (très ancien berbère) est aussi incontestable. Des études génétiques ont été menées en 2004 -sur 130 dents datées d’il y a 1000 ans- basées sur l’ADN mitochondrial qui trace l’évolution des lignées maternelles, puis en 2009 sur le chromosome Y transmis de père en fils et permettant donc de suivre la lignée mâle d'une famille ou d'une ethnie -sur des restes de momies-. Elles confirment la théorie d’une origine berbère assez massive, avec cependant une forte hétérogénéité génétique même au sein de certaines îles. Une asymétrie entre le lignage maternel berbère encore bien présent et le lignage paternel presque disparu traduit le fait que les unions entre femmes natives et espagnols ont été nombreuses, alors que les hommes étaient envoyés sur le continent ou étaient tués par les conquérants. Les Berbères ont peuplé une grande partie de l'Afrique du Nord depuis l'époque de l'ancienne Égypte. Ils ont pu, à partir des côtes sud du Maroc actuel, traverser cette partie de l'Atlantique -à peine plus de 100 km-, avant les premiers siècles de notre ère, où le peuplement de l'île est reconnu. Mais on ne sait ni les conditions de ce passage, ni si elle se fait en une ou plusieurs fois. La grande diversité ethnique qui ressort de l’étude génétique de 2004 plaide pour plusieurs vagues migratoires et non pas des fondations massives et rares. L'absence de toute trace de l’islam parmi les populations rencontrées par les espagnols à leur arrivée alors que la Reconquista n’était pas encore achevée –elle le sera en 1492- en Espagne place bien sûr ces migrations berbères au moins avant le 7ème siècle. Et très probablement à partir de 1000 ans avant JC. Les témoignages de leur langue, la ressemblance de certaines expressions, de certains noms de lieux et de noms propres, l’analogie de certaines coutumes, de certaines nourritures (lait, lard, jusqu’au « gofio ») et même la manière de travailler les céramiques renforcent la vraisemblance de ces origines berbères. • Dans un passé à peine plus récent, les origines phéniciennes et carthaginoises, ces marins commerçants hardis qui sont allés bien au-delà des Colonnes d’Hercule dès le 5ème siècle avant JC, sont aussi très probables.