Immobilier commercial volume 8 - numéro 6

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FOCUS

ÉVALUATEURS AGRÉÉS

LES ENJEUX DE LA PROFESSION AU QUÉBEC

PAR JOHANNE LANDRY, JOURNALISTE

L’Ordre des évaluateurs agréés demande que l’évaluation immobilière devienne un acte réservé à ses membres afin de mieux protéger le public.

Une modification du Code des professions pour réserver certains actes aux évaluateurs agréés est donc l’enjeu prioritaire de l’Ordre, dit son président, Richard Lahaye, et une demande en ce sens suit actuellement son cours auprès de l’Office des profes­sions du Québec. L’an dernier, l’OEAQ a redéfini le champ d’exercice de ses membres afin de refléter l’évolution de la profession. En effet, 20 % des éva­luateurs agréés font actuellement de la gestion immobilière, dans les institutions gouvernementales ou de grandes organisations. « Cette nouvelle défi­nition intègre aussi la consultation, le conseil immobilier au sens large, que font plusieurs des membres de l’Ordre », ajoute Céline Viau.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

P

our porter le titre d’évaluateur agréé dans la province, il faut être membre en règle de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec (OEAQ). La pratique de l’évaluation n’est cependant pas attribuée exclusivement à ses 1 000 membres. « Cela veut dire que n’importe qui peut s’ouvrir un bureau d’évaluation s’il n’utilise pas le titre d’évaluateur agréé », explique Céline Viau, secrétaire générale de l’OEAQ.

CÉLINE VIAU Secrétaire générale Ordre des évaluateurs agréés du Québec

RICHARD LAHAYE Président Ordre des évaluateurs agréés du Québec

ISTOCK PAR LAFLOR

selon l’Ordre des évaluateurs agréés

Parmi les autres enjeux où les évaluateurs agréés jouent un rôle, Mme Viau cite le phénomène des achats en ligne qui a pour effet de réduire l’espace commercial, d’où des décisions à prendre quant à la gestion des actifs immobiliers pour les propriétaires de centres commerciaux. « Nos membres mesurent les impacts de cette évolution importante dans le commerce de détail et conseillent leurs clients sur la réutilisation des locaux », ajoute Richard Lahaye. Deuxième enjeu associé à la transformation du parc immobilier : la conversion d’hôtels en résidences pour étudiants ou pour aînés. Là encore, l’évaluateur agréé fournit des conseils sur l’option la plus rentable entre rénover un hôtel désuet ou le convertir en tenant compte des coûts de mises aux normes selon le Code du bâtiment, des normes de sécurité, des services qu’il faut offrir et de leurs impacts sur les opérations et les revenus. Finalement, le président de l’OEAQ se dit préoccupé par la situation des syndicats de copropriété qui possèdent souvent des fonds de prévoyance insuffisants et qui éprouvent des difficultés à obtenir une couverture d’assurance pour les dégâts d’eau (étant donné l’ampleur des désastres, en effet, certaines compagnies d’assurances se retirent complètement de ce marché, et d’autres imposent des franchises exorbitantes). « Les édifices en copropriété sont en voie de devenir une partie importante du parc immobilier au centreville de Montréal ; des gens y investissent, et l’expé­rience d’immeubles de même nature qui ont aujourd’hui une vingtaine d’années met en lumière le besoin de constituer une provision financière adéquate pour faire face aux travaux de rénovations des bâtiments, souligne Richard Lahaye. Nous voulons sensibiliser les copropriétaires à cet enjeu, cela fait partie de notre mission de protection du public. » IMMOBILIER COMMERCIAL : : DÉCEMBRE – JANVIER 2016

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