Immobilier commercial volume 9 - numéro 6

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SÉRIE ANNIVERSAIRE

ISTOCK PAR VGAJIC

UNE APPROCHE À 360 DEGRÉS Fort de son expérience de plus d’une dizaine d’années dans le domaine, Alain Dumaine, vice-président principal, Gestion du portefeuille global chez Ivanhoé Cambridge, est également un témoin privilégié de l’évolution des investissements et des connaissances en immobilier.

Alain Dumaine remarque que les investisseurs institu­tionnels ont un appétit très marqué pour l’immobilier qui, même si les prix ont beaucoup monté, présente toujours un potentiel et un rendement très intéressants par rapport aux autres classes d’actifs, et ce, même si la marge de manœuvre est plus restreinte qu’avant.

Selon lui, l’une des orientations marquantes actuelles est que l’on considère l’environnement d’affaires en mode 360 degrés, en vertu d’une approche plus globale. « Aujourd’hui, il faut tenir compte des différentes ten­dances, aussi bien en termes structurels, techno­logiques, économiques, etc. La valorisation des actifs est sujette aux différentes dynamiques à l’œuvre dans l’environnement », dit-il.

À l’instar de MM. Saint-Pierre et Perreault, il constate que la création de gros joueurs dans l’investissement immobilier au Québec a contribué au développement de compétences, de connaissances et d’expertise. Ainsi, l’information relative au marché immobilier est abondante et disponible, permettant aux professionnels de réaliser des analyses plus pointues. De nouveaux outils de simulation et de modélisation de portefeuille et des risques aident aussi à quantifier les décisions et à mieux évaluer les rendements. Depuis le début des années 2000, les gestionnaires d’actifs immobiliers peuvent également s’appuyer sur des indices de mesure de performance afin de comparer les rendements avec d’autres actifs similaires au Canada et dans le monde.

Dans le domaine des immeubles de bureaux, il cite en exemple la réduction de la superficie par employé, la popularité du télétravail et l’émergence du coworking. Dans le secteur de la vente au détail, le commerce électro­nique force les centres commerciaux à se réinventer et à se démarquer du point de vue de l’expérience de maga­sinage. « D’un autre côté, le commerce en ligne offre une belle perspective au segment logistique, car il crée des besoins en entreposage », précise le vice-président. Du côté multirésidentiel, le mouvement vers le Live, Work and Play constitue une autre tendance à surveiller. « Il faut des bâtiments qui s’adaptent à la clientèle, situés dans les grands centres urbains, près de centres commerciaux », illustre M. Dumaine. Quant aux entreprises, elles cherchent désormais à s’établir dans des zones géographiques où elles auront accès à un bassin de main-d’œuvre et de talent.

Plusieurs programmes universitaires en immobilier, notam­ment au deuxième et au troisième cycle, ont aussi vu le jour. « L’arrivée sur le marché du travail de nouveaux diplômés possédant des connaissances plus poussées dans le secteur immobilier va très certainement faire progresser les métiers en immobilier, ce qui pourrait introduire de nouvelles pratiques. On peut s’attendre à voir une certaine évolution au cours des prochaines années », estime M. Dumaine, qui conclut en disant que c’est l’institu­ tionnali­sation qui a permis de pousser le savoir et les analyses d’investissement à un autre niveau. IMMOBILIER COMMERCIAL : : DÉCEMBRE – JANVIER 2017

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