ENTREVUE
André
BOISCLAIR
Tour à tour politicien, gestionnaire, consultant, administrateur et enseignant, André Boisclair a eu l’occasion d’aiguiser un franc talent de leader et de communicateur, tant auprès des grands décideurs que des citoyens de tous les milieux. Il retourne maintenant aux sources familiales en plongeant dans le milieu immobilier.
P
IDU
L’IMMOBILIER, UN RETOUR AUX SOURCES
as étonnant que le nouveau président-directeur général de l’IDU se passionne pour Winston Churchill, un personnage qu’il admire pour sa résilience. André Boisclair, qui a lui-même éprouvé son lot de difficultés, vient d’une lignée de doux batailleurs. Son père, Marc-André, a fait la Seconde Guerre mondiale. Jeune, il a connu les privations et il a choisi de leur tourner le dos : faute de pouvoir se permettre des études (et peu enclin à embrasser la profession de curé !), il s’est tourné vers l’entrepreneuriat, tout comme ses quatre frères. « Mon père et son frère aîné, Bernard, ont commencé en achetant des terrains sur ce qui est aujourd’hui la rue Lajeunesse, à Montréal, mais qui étaient à l’époque des champs, raconte André Boisclair. Leur stratégie pour donner une valeur commerciale à ces terrains a été de se lancer dans la vente d’automobiles d’occasion. Boisclair Automobiles a même été le plus gros revendeur de voitures d’occasion à Montréal, mais l’objectif n’était pas
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IMMOBILIER COMMERCIAL : : AOÛT – SEPTEMBRE 2016
tant de vendre des autos que de donner une valeur commerciale aux terrains ! » Et c’est ainsi que M. Boisclair père se lance égale ment dans le financement, en créant Labrador Acceptance, pour consentir des prêts aux acheteurs de voitures, une entreprise qui bifurque par la suite dans l’immobilier. « Mon père a été l’un des premiers hommes d’affaires francophones à diriger une entreprise cotée en bourse, rappelle M. Boisclair. Labrador Acceptance finançait alors des projets immobiliers et des secondes hypothèques, à un moment où les banques ne pouvaient pas le faire. Il empruntait de l’argent au prix du gros et le reprêtait au prix du détail. » Marc-André Boisclair possède aussi des immeubles locatifs et commerciaux à Montréal. Ainsi, durant son adolescence, avec son frère, Philippe, André Boisclair fait un peu de tenue de livres, participe à la collecte des loyers et aux visites des locaux commerciaux, etc.