ENTREVUE
30 ANS DE
CONSTRUCTION VU PAR JEAN-GUY BERNARD ET SES COLLÈGUES CHEZ ALTUS
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
À MONTRÉAL JEAN-GUY BERNARD, VICE-PRÉSIDENT DIRECTEUR QUÉBEC GROUPE ALTUS
Par Emmanuelle Gril, journaliste
En 30 ans, l’immobilier commercial a beaucoup évolué à Montréal. Les crises économiques ont alterné avec les cycles de croissance, le tout ponctué de périodes de remise en question. À titre d’observateur privilégié, Jean-Guy Bernard, vice-président directeur Québec du Groupe Altus, a accepté de partager avec nous son analyse des trois dernières décennies. Jean-Guy Bernard est particulièrement bien placé pour faire un tour d’horizon du marché de la construction commerciale à Montréal, puisque durant ses 40 ans de carrière, il a été le témoin de très nombreuses transactions. Pour tracer un portrait fidèle de cette évolution, il analyse trois grands blocs temporels : de 1987 à 1996, de 1997 à 2006 et enfin de 2007 à aujourd’hui.
1987-1996 : la récession frappe L’euphorie du boom économique de la fin des années 1980 est suivie par une récession qui va considérablement freiner, voire stopper les activités immobilières. « L’excès de confiance que l’on a connu au début de cette période a généré un surplus de construction. Plus de 5,3 millions de pieds carrés ont été livrés au Québec durant la période de 1987 à 1992, dont, à Montréal, le 1250, boulevard René-Lévesque Ouest, le 1000, rue De La Gauchetière et le 600, boulevard De Maisonneuve Ouest, se rappelle Jean-Guy Bernard. Mais la crise économique et le krach immobilier qui ont suivi ont eu un effet dévastateur. Lorsque l’empire de développement immobilier
Olympia & York s’effondre et fait faillite en 1992, les institutions financières vont perdre des plumes et se montrer beaucoup plus prudentes. » Résultat : prêteurs et institutions bancaires reprennent de nombreux actifs, et plusieurs propriétaires privés sont emportés par la tourmente, dans ce que l’on peut qualifier de période noire… Avec la récession, vient aussi la rationalisa tion. Ainsi, les employeurs suppriment des milliers de postes, réduisant d’autant le nombre de pieds carrés de leurs locaux pour bureaux. Il s’ensuit une chute généralisée CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION
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