Champions de la construction commerciale et industrielle | volume 11 numéro 2

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VOLUME 11 – NUMÉRO 2

CONCEPT ET TRAVAUX RÉUSSIS AUX PROMENADES ST-BRUNO EXCELLENTE ANNÉE ANTICIPÉE POUR L’INDUSTRIE DE LA CAUTION DOSSIER SPÉCIAL BSDQ CONSTRUIRE EN HAUTEUR AUTREMENT

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DONNER UN SENS À L’IMMOBILIER GESTION - CONSTRUCTION - INVESTISSEMENT

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MOT DE L’ÉDITEUR

CAUTIONNEMENT, SOUMISSIONS DÉPOSÉES ET INNOVATIONS ! jacques.boisvert@jbcmedia.ca

Si le commerce en ligne constitue une menace pour les grands centres commerciaux, leurs propriétaires n’ont pas dit leur dernier mot et rivalisent d’ingéniosité afin de réinventer l’expérience d’achat en magasin. C’est notamment le cas de Cadillac Fairview qui n’hésite pas à investir des sommes astronomiques dans le réaménagement de ses centres. Ce numéro vous présente un reportage de la journaliste Emmanuelle Gril sur le concept innovateur et les travaux de construction qui ont été nécessaires à l’aménagement récent de la nouvelle destination gourmande du centre commercial CF Promenades St-Bruno. L’industrie de la construction est un vaste écosystème où évolue une multitude d’acteurs complémentaires et indispensables. Le magazine Champions de la construction commerciale et industrielle en fait lui-même partie, ayant pour mission de vous informer sur l’industrie. Pour ce faire, il arrive parfois que notre publication serve de tribune à des associations sectorielles reconnues ou à différents organismes de premier plan, afin de vous transmettre de l’information pointue sur leur spécialité. À cet effet, le numéro que vous tenez entre vos mains (ou que vous consultez à l’écran) accorde une place importante à deux de ces grands acteurs. Le premier, l’Association canadienne de caution (ACC), représente le secteur de la caution, si important dans l’industrie de la construction; l’autre, le Bureau des soumissions déposées du Québec (BSDQ), gère une multitude de soumissions d’entrepreneurs. Nathalie Savaria et Johanne Landry ont réalisé d’excellentes entrevues pour vous avec les responsables de ces deux importants organismes. Dans le cadre de la journée de conférences Batimatech consacrée aux technologies et au développement durable dans le milieu de la construction tenue récemment, Gary Mark Monaghan, vice-président, construction, chez WerkLiv, et Jacques Gauthier, vice-président, développement des affaires, chez Upbrella International, ont dévoilé les détails du projet Le MilDoré. Cet immeuble de 19 étages d’une superficie de 85 000 pi2, conçu par Nativ architecture, RCA, EQIP et BPA et construit en partenariat avec Decarel et Upbrella, abritera une résidence étudiante comptant 70 unités de quatre chambres et une unité de trois chambres, en plein cœur du centre-ville de Montréal. La journaliste Nathalie Savaria a profité de l’occasion pour interviewer Jacques Gauthier afin de vous faire découvrir ce projet et cette technique de construction innovante. Bonne lecture !

Jacques Boisvert Éditeur

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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Sommaire

Volume 11 - numéro 2

ÉDITEUR  Jacques Boisvert RÉDACTION Emmanuelle Gril, Johanne Landry et Nathalie Savaria RÉVISION  ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique : Carole Bordeleau pour Carbodesign PHOTOGRAPHES  Denis Bernier et Roxane Paquet

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CF MARCHÉ DES PROMENADES CONCEPT ET TRAVAUX RÉUSSIS

PHOTO EN PAGE COUVERTURE © Cadillac Fairview PUBLICITÉ  Claire Boisvert Conseillère en publicité Montréal Québec 418 317-0669 450 670-7770 ADMINISTRATION  Edith Lajoie Directrice générale COMPTABILITÉ Catherine Faucher Philippe Bérubé CPA

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L’INDUSTRIE DE LA CAUTION RÉSILIENTE ET PERFORMANTE

ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR  70, rue De La Barre, bureau 120 Longueuil QC J4K 5J3 ABONNEMENTS Fatima Reynel Gracia Responsable des abonnements abonnement@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Champions de la construction commerciale et industrielle. Le nom de l’auteur et / ou du photographe doit également apparaître.

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LE BUREAU DES SOUMISSIONS DÉPOSÉES DU QUÉBEC MEILLEURES COMMUNICATIONS ENTRE ENTREPRENEURS ET SAINE CONCURRENCE

ISSN 1927-5765

Le magazine Champions de la construction commerciale et industrielle est publié par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 70, rue De La Barre, bureau 120 Longueuil QC J4K 5J3

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LE MILDORÉ  CONSTRUIRE EN HAUTEUR AUTREMENT

Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca

www.jbcmedia.ca Nous reconnaissons l’appui financier du Gouvernement du Canada

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NOUVELLES DES CHAMPIONS


NOUVELLE DESTINATION GOURMANDE :

CONCEPT ET TRAVAUX RÉUSSIS Par Emmanuelle Gril, journaliste

CADILLAC FAIRVIEW

En août dernier, la Rive-Sud s’est dotée d’une nouvelle destination gourmande. CF Marché des Promenades, au CF Promenades St-Bruno, a ouvert ses portes, un concept inédit développé par le propriétaire et gestionnaire immobilier Cadillac Fairview. Inspiré des marchés européens, CF Marché des Promenades n’est pas vraiment une foire alimentaire, même si l’on y trouve une belle variété de kiosques proposant de la restauration. D’ailleurs, il n’était pas question de faire concurrence à l’offre qui existe déjà au CF Promenades St-Bruno, mais plutôt d’agir en complémentarité avec elle. Circulant parmi une quarantaine de locataires, le visiteur est entraîné dans un univers original dès qu’il pose le pied dans cette nouvelle destination gourmande, où il peut manger, boire, se divertir et acheter des produits. Sur l’esplanade extérieure, il trouvera des marchands de fruits et de légumes ainsi qu’une poissonnerie, installés dans une structure permanente qui peut s’adapter au rythme des saisons. À l’intérieur l’attendent boucherie,

fromagerie, boulangerie, pâtisserie, une succursale de la Société des alcools du Québec, un supermarché Avril et plusieurs épiceries fines. Sans oublier des producteurs locaux venus des quatre coins du Québec, qui proposent poissons, fruits de mer, produits du canard, charcuteries, smoked meat, et bien d’autres victuailles alléchantes… Les restaurants La bêtise et Le Théophile – qui s’approvisionnent auprès des autres marchands, créant ainsi une synergie profitable à tous – de même que la brasserie artisanale Saint-Houblon complètent le tour du propriétaire. « C’est une destination culinaire unique qui répond à tous les besoins. Des animations sont également offertes régulièrement – des démonstrations culinaires par CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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CF MARCHÉ DES PROMENADES

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BRIAN SALPETER Vice-président principal, développement Cadillac Fairview

exemple – et nous avons aussi noué un partenariat avec notre chef ambassadeur Jean-François Plante. Nous voulions créer un espace et une expérience novatrice incitant les gens à se rassembler », explique Brian Salpeter, vice-président principal, développement, chez Cadillac Fairview. D’ailleurs, rien ne vaut une visite en personne pour juger par soi-même. Dans une ambiance conviviale, au moment de notre passage, le chef Plante préparait sous le regard attentif des spectateurs, dans un îlot central, une appétissante recette d’auber­g ines rôties, sauce vierge aux perles de bocconcini. Le Marché des Promenades est un espace lumineux et aéré, où il fait bon se promener entre les kiosques et découvrir des produits qui raviront assurément les papilles !

Un travail de longue haleine Brian Salpeter précise que l’idée de ce marché a germé il y a de cela plusieurs années et qu’elle a mûri au cours d’un long processus de réflexion. « Nous voulions proposer une nouvelle destination gastronomique, quelque chose de vraiment audacieux. Notre vision, c’est de créer des communautés vibrantes, de développer des lieux pour se rencontrer, travailler, jouer… C’est le concept qui se trouve derrière CF Marché des Promenades », dit-il. Le grand propriétaire et gestionnaire immobilier n’a d’ailleurs jamais été à la traîne pour renouveler CF Promenades St-Bruno. Construit en 1978 et ayant toujours appartenu à Cadillac Fairview, CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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CF MARCHÉ DES PROMENADES

CADILLAC FAIRVIEW

CADILLAC FAIRVIEW

PATRICE TREMBLAY Gestionnaire principal de projets, Gestion de projets, développement Cadillac Fairview

ce centre commercial a déjà profité de plusieurs transformations et améliorations majeures. « Nous y avons investi des cen­ taines de millions de dollars. Par exemple en 2015, dans le cadre d’un important projet de réaménagement intérieur et extérieur de 50 M$. Nous avons ensuite installé dans l’ancien Sears une boutique Sports Experts /Atmosphère, un Winners, Imaginaire, parmi d’autres, ce qui repré­ sentait un investissement de 35 M$. Nous avons aussi consacré 21 M$ à l’agrandissement du magasin Simons. Et dernièrement, c’est près de 68 M$ qui ont été injectés pour bâtir CF Marché des Promenades. Nous n’hésitons pas à améliorer nos centres – CF Promenades St-Bruno, mais les autres également – pour nous assurer qu’ils répondent aux besoins de toute la communauté », souligne Brian Salpeter. Plusieurs actifs dans le domaine du com­ merce de détail appartenant à Cadillac Fairview ont ainsi connu des projets de redéveloppement ces dernières années, notamment CF Carrefour Laval et CF Rideau 8

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à Ottawa. C’est également à ce grand propriétaire et promoteur que l’on doit la Tour Deloitte, première tour de bureaux issue de capitaux privés construite au centre-ville de Montréal depuis 20 ans, sans parler de l’aménagement du Quad Windsor et de la construction des trois Tours des Canadiens. « Lorsque nous avons commencé les travaux en 2012, il s’agissait alors des premiers gratte-ciel résidentiels à Montréal. Notre ambition est de transformer les villes et les communautés, de créer des environnements et des expériences novatrices », indique Brian Salpeter.

De nombreux défis de construction Les travaux relatifs au CF Marché des Promenades ont débuté en février 2019 et ont duré 18 mois. « Nous avons récupéré l’espace auparavant occupé par le magasin Target, d’une superficie de 165 000 pi2. Ce fut tout un défi en termes de réaménagement, car on passait d’un seul occupant à une quarantaine. De plus, Target ne se trouvait que sur un seul étage, le deuxième. Nous avons donc dû procéder à certains travaux d’excavation, d’une profondeur de cinq à six pieds, pour exposer les différents types de fondations afin d’effectuer les travaux correctifs et, par le fait même, d’assurer la transition des planchers au même niveau que le reste de la propriété sans avoir de dénivelé », précise Patrice Tremblay, gestionnaire principal de projets, Gestion de projets, développement, chez Cadillac Fairview. Il a également fallu effectuer une mise à niveau sismique de construction du bâtiment, selon la norme parasismique en vigueur : on a dû élargir les semelles et les empattements, renforcer les colonnes et les pilastres, etc. « Au départ, nous nous sommes questionnés sur la pertinence de conserver l’édifice existant puisqu’il y avait des travaux majeurs à effectuer. Mais au regard des coûts et du respect de l’échéancier, nous avons finalement décidé de conserver certains éléments et d’apporter les réfections nécessaires à la structure », précise Patrice Tremblay.


plusieurs modifications, déplacer des murs mitoyens, réaménager certains espaces, effectuer des travaux souterrains pour déplacer les drains et les canalisations, revoir les phases de bétonnage en conséquence, notamment », illustre-t-il. À cela se sont ajoutées les demandes spécifiques des locataires, pour l’alimentation électrique, l’évacuation de fumées de cuisson, les installations mécaniques, etc.

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À l’extérieur, une bonne partie du station­ nement a été remplacée par une placette où se tiendront des animations, alors que toute la façade a été refaite pour se fondre harmonieusement avec le reste de la propriété et répondre aux mêmes standards visuels. C’est l’entrepreneur général Peter Lombardi, de Construction C.A.L., qui a été chargé du chantier. Il n’en est d’ailleurs pas à ses premières armes avec Cadillac Fairview, puisqu’il a collaboré à de nombreux projets du propriétaire immobilier, du côté tant des centres commerciaux (CF Carrefour Laval, CF Fairview Pointe Claire, CF Rideau ainsi que CF Champlain) que des tours de bureaux (Tour Deloitte). Il indique qu’au plus fort des travaux, au moins 130 personnes s’activaient sur les lieux, incluant de nombreux sous-traitants et fournisseurs. « Le principal défi a été de rester flexible, car les plans de construction initiaux ont beaucoup évolué au fur et à mesure des travaux, pour s’adapter aux besoins des locataires. Il a fallu apporter

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CF MARCHÉ DES PROMENADES

Patrice Tremblay indique que si la mission première du propriétaire est de fournir aux locataires un espace dans lequel ils pourront s’installer, ces derniers l’ont ensuite aménagé à leur guise en faisant appel à leur propre entrepreneur. « Mais il y a eu une belle collaboration et une coordination avec l’équipe de C.A.L. », dit-il. Les problématiques générées par la pandémie et les exigences sanitaires sont aussi apparues : prise de température, distanciation, etc. « Peter Lombardi a orchestré tout ça de main de maître, et nous avons pu avancer les travaux sans perdre trop de temps malgré les circonstances », souligne Patrice Tremblay. Résultat : les locataires ont presque tous pu lancer leurs activités le jour même de l’ouverture officielle des lieux le 19 août dernier. Le logiciel Microsoft Project a été utilisé pour la gestion des échéanciers, alors que le logiciel SmartUse a permis de visualiser les plans du chantier et de faire le suivi de l’avancement des déficiences et correctifs. Pour l’architecture du projet, CF a collaboré avec l’équipe de NEUF Architect(e)s, représentée par l’architecte associé Chris Ilg.

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Avant même la crise sanitaire, le commerce électronique prenait une place grandissante qui a continué à croître avec les mesures de confinement. Les magasins ont dû fermer leurs portes pendant des semaines, alors que les consommateurs effectuaient leurs achats en ligne. Dans ces conditions, de quel œil Brian Salpeter voit-il l’avenir ? « Il y aura toujours une place pour le commerce de détail traditionnel. Mais ce sont les meilleurs centres commerciaux qui vont attirer les meilleurs locataires et, par conséquent, la clientèle. Chez CF, cela a toujours été notre philosophie, et nous investissons et agissons en amont pour répondre aux besoins avant même qu’il y ait une demande ! Les gens viennent chez nous non seulement pour magasiner, mais aussi pour vivre une expérience. C’est d’ailleurs l’idée qui se trouve derrière CF Marché des Promenades : créer un lieu où l’on a envie de se rendre. C’est pour cela que nous avons conçu et que nous proposons des zones d’animation et des activités tout au long de l’année, par exemple avec un marché de Noël, un marché de Pâques, pour donner le goût aux familles de venir nous visiter et de vivre des expériences », explique Brian Salpeter. Il estime d’ailleurs que compte tenu de son environnement et de la population qui réside aux alentours, CF Promenades St-Bruno constituait le meilleur centre commercial pour offrir un marché. Brian Salpeter n’exclut toutefois pas l’idée d’en déployer dans d’autres centres. L’avenir nous le dira…


CADILLAC FAIRVIEW EN CHIFFRES Cadillac Fairview est une entreprise qui investit en immobilier en plus de détenir, d’exploiter et de développer des immeubles commerciaux, de bureaux, résidentiels, industriels et à vocation mixte. CF est entièrement détenue par l’Ontario Teachers’ Pension Plan. Elle possède : • 36 G$ d’actifs sous gestion dans le monde ; • 50 milliards de pieds carrés de réserve foncière ; • 35 millions de pieds carrés d’immeubles de bureaux et de centres commerciaux dans le portefeuille canadien ; • un portefeuille canadien qui compte 69 propriétés de grande envergure, parmi lesquelles le Toronto-Dominion Centre, CF Toronto Eaton Centre, la Tour Deloitte, CF Carrefour Laval, CF Fairview Pointe Claire, CF Chinook Centre, CF Rideau et CF Pacific Centre.

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COFFRAGE SANTCO

UNE EXPERTISE SOLIDE REPORTAGE PROMOTIONNEL

Le coffrage de béton n’a plus de secret pour Santco, une entreprise qui œuvre dans le domaine depuis près de 40 ans. La clé de son succès ? Des valeurs familiales solides et le souci du travail bien fait.

Fondée en 1983 par Antonio Santoriello et deux de ses fils, Santco ne comptait alors qu’une poignée d’employés. À partir des années 2000, les quatre autres fils ont grossi les rangs de la compagnie, qui a grandi et pris véritablement son envol. Aujourd’hui, Santco emploie plus de 500 personnes et collabore avec les joueurs importants de l’industrie sur des chantiers de grande envergure. TOUJOURS PLUS HAUT Ayant fait ses débuts dans le secteur du génie civil, Santco a peu à peu diversifié ses activités et son expertise. Désormais, l’industriel, le commercial et l’institutionnel occupent une place de choix dans ses carnets de commandes. D’ailleurs, les contrats prestigieux se succèdent. Le donneur d’ouvrage Pomerleau lui a confié le coffrage de béton de toute la phase 2 du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), qui comporte une tour de 17 étages, un amphithéâtre ainsi qu’un stationnement de 1000 places. « Nous travaillons aussi sur la tour de la Banque Nationale, l’une des plus hautes – 200 mètres – et complexes tours au centre-ville de Montréal, sur différentes

sections du Réseau express métropolitain et sur le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine », énumère Franco Santoriello, vice-président de Santco. La compagnie a aussi participé à la construction de plusieurs tours de 30 et 40 étages dans la grande région métropolitaine, tant des condos et du logement locatif que des résidences pour aînés (RPA). Parmi ses réalisations récentes ou en cours, mentionnons le QuinzeCent, la phase 2 de YUL Condos, le Voltige, le Dorchester, Le Drummond, L’Altitude et le luxueux Icône à Montréal. À Laval, on pense notamment à Panorama, la plus haute RPA au Canada, de même qu’à Aquablu et Équinoxe. ANCRÉE DANS LES VALEURS FAMILIALES Avec six frères Santoriello actifs au sein de la compagnie, les valeurs familiales sont mises à l’honneur. « C’est dans notre ADN, elles sont véhiculées et relayées par tous les membres de notre équipe. C’est aussi ce qui nous distingue de la concurrence, car rares sont les entreprises familiales dans notre domaine », indique le vice-président.

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SANTCO

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De gauche à droite : Antonio Santoriello, Marco Santoriello, Michele Santoriello, Sergio Santoriello, Eddy Santoriello et Franco Santoriello

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SANTCO

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Le Dorchester

La tour de la Banque Nationale

Il souligne que la satisfaction des clients arrive en tête des valeurs-phares, un principe appliqué depuis la création de Santco. « Même si aujourd’hui il nous arrive de réaliser jusqu’à 20 projets à la fois, nous nous assurons de toujours offrir excellence et service personnalisé. C’est simple : quel que soit le nombre de chantiers en cours, chacun de nos clients mérite toute notre attention », affirme Franco Santoriello. Ainsi, beaucoup d’efforts sont investis dans la qualité des projets et le suivi des chantiers, et un programme d’amélioration continu a été mis sur pied.

UNE LONGUEUR D’AVANCE SUR LA CONCURRENCE Santco adopte les technologies les plus modernes pour assurer une qualité hors pair. Ainsi, elle a été la première compagnie spécialisée en coffrage à se doter du logiciel Tekla, qui permet d’utiliser la technologie BIM (Building Information Modeling). En quelques mois à peine, elle a réussi à implanter le 3D sur 100 % de ses plans. « Nous n’hésitons pas à effectuer des investissements majeurs pour demeurer à la fine pointe », fait valoir Franco Santoriello. La compagnie possède aussi ses propres équipements spécialisés, notamment une trentaine de grues, ce qui la rend très autonome.

Offrir le meilleur sur le plan technique, en matière de produits et d’équipements, ainsi qu’une productivité optimale constitue un autre engagement de Santco, qui est d’ailleurs certifiée ISO 9001 depuis 2009.

Il faut dire que le coffrage est un domaine complexe dans lequel les défis sont nombreux. Par exemple, en plus des enjeux techniques, il faut aussi tenir compte des contraintes liées à la température ou encore au fait de construire dans des environnements densément peuplés.

La sécurité des travailleurs arrive aussi au sommet des valeurs promues par l’entreprise. Elle constitue une priorité et ses experts ont mis au point plusieurs procédés afin d’améliorer la sécurité sur les chantiers. Certains ont même été récompensés et adoptés par l’industrie, par exemple un garde-corps en acier (Prix Innovation 2014 de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail [CNESST]), ainsi qu’un système d’ancrage novateur directement coulé dans le béton (Prix Innovation 2011). Le but ? Rendre l’environnement de travail le plus sécuritaire possible et réduire les risques auxquels se trouvent exposés les travailleurs.

Misant sur ses forces, Santco fait face à l’avenir avec confiance. Elle voit déjà poindre à l’horizon la préfabrication et de nouveaux systèmes modulaires de coffrage. Pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, le vice-président n’hésite d’ailleurs pas à lancer un appel aux jeunes. « C’est un secteur très stimulant et en constante évolution. C’est aussi un champ d’activité dans lequel il est gratifiant de travailler. Lorsqu’on arrive sur un chantier, on ne voit pas seulement la progression de l’édifice, mais aussi les efforts de toute l’équipe Santco. On voit s’ériger une structure emblématique qui marquera le paysage de la ville pour plusieurs années », lance-t-il, enthousiaste. Avis aux intéressés ! n CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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TRIBUNE

L’INDUSTRIE DE LA CAUTION

RÉSILIENTE ET PERFORMANTE Propos recueillis par Nathalie Savaria

ISTOCK PAR HQUALITY VIDEO

L’ industrie de la caution a su résister aux sou­ bre­sauts causés par la pandémie et demeurer un partenaire solide et fiable, appuyant les projets de construction de toutes tailles et cherchant à diver­ sifier son offre de cautionnements au Québec. UNE EXCELLENTE ANNÉE ANTICIPÉE

Pierre Cadieux, directeur régional pour le Québec de l’Association canadienne de caution (ACC), porte-parole de l’industrie, l’affirme d’emblée : « Comme on cautionne les contrats pour les travaux publics, l’industrie reflète la courbe ascendante des investissements dans les programmes d’infrastructures. » De fait, en 2020, malgré la pandémie, l’industrie du cautionnement au Québec a généré des revenus totaux de 132 M$ en souscriptions et a déclaré des réclamations de l’ordre de 44 % environ. Pierre Cadieux concède que ce pourcentage de réclamations est élevé, celui-ci se situant généralement autour de 25 %. Toutefois, cette situation témoigne du choc initial de la pandémie dans le secteur de la construction, mais aussi du bon fonctionnement du cautionnement, « qui est venu permettre la réalisation des projets en défaut et protéger les activités économiques et les revenus fiscaux de la province et du fédéral ». 14

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

PIERRE CADIEUX Directeur régional pour le Québec Association canadienne de caution


Des préoccupations centrales Parmi les dossiers qui retiennent l’attention de l’industrie de la caution, celui des paiements accélérés aux entreprises pour les travaux de construction publics devrait connaître son aboutissement. Cet automne, le Conseil du trésor doit publier son rapport à propos du projet pilote mis sur pied en 2019. Un projet de réglementation devrait ensuite être déposé. Ce processus va permettre à l’industrie « d’intervenir dans l’examen de la réglementation en comité parlementaire », souligne le directeur. L’ACC recommande au gouvernement de s’inspirer du Construction Act of Ontario qui a fait ses preuves en matière de paiement accéléré, de règlement des différends et de délai de prescription pour les interventions de la caution. L’ACC suit de près le projet de loi no 16 concernant la protection des acomptes versés par les acheteurs de copropriétés divises, qui pourront être cautionnés. « En Ontario, une telle législation existe depuis 20 ans. Notre industrie a donc beaucoup d’expérience dans le développement de ce produit. Au Québec, tout reste à faire », affirme Pierre Cadieux. Cette année, l’ACC a pris part aux consultations du ministère des Affaires muni­cipales et de l’Habitation. « Plus tard cet automne, on s’attend à ce que la ministre Andrée Laforest dépose un projet de réglementation. Et là encore, on va être appelé à intervenir en comité parlementaire », poursuit-il. L’Association s’intéresse également à un autre volet du projet de loi no 16, soit le nouveau certificat pour les inspecteurs en bâtiment de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), qui devra être cautionné. La RBQ prépare une réglementation, et l’ACC s’attend à être consultée aussi. Par ailleurs, à la suite du rapport de la vérificatrice générale qui, en juin 2021, a soulevé un doute quant aux montants de cautionnement exigés des entrepreneurs pour leur licence, l’Association souhaiterait discuter de l’ensemble du cautionnement avec l’organisme. En 2021, en collaboration avec l’ACC, la Commission de protection du territoire agricole du Québec a mis à jour le gabarit de son cautionnement, ce qui n’avait pas été fait pour l’exploitation d’une carrière ou d’une sablière en territoire agricole. Il s’agit d’un cautionnement commercial sur 10 ans, dont le coût est établi en fonction du nombre d’hectares de terrain. Un tout autre scénario se dessine pour l’année 2021. Selon les données pour le premier semestre, les souscriptions tota­ lisent 415 M$ au Canada. « En extrapolant et en multipliant par deux ce chiffre, cela ferait 830 M$ pour l’année 2021. Ce serait l’une de nos meilleures années », s’enthousiasme le directeur régional. Quant aux réclamations, elles sont de l’ordre de 100 M$, soit un pourcentage de 24,1 %, une nette amélioration par rapport à 2020. Pour ce qui est du Québec, qui représente environ 20 % de l’ensemble de l’industrie au Canada, le total des sous­criptions se situe autour de 83 M$ après six mois. Ainsi, la province devrait générer des revenus totaux en souscriptions de plus de 160 M$ en 2021, dépassant largement ceux de l’année 2020.

L’ACC poursuit également ses démarches auprès des municipalités et du gouvernement pour qu’ils modifient leurs réglementations afin d’offrir le cautionnement en subdivision d’urbanisme aux constructeurs et aux promoteurs immobiliers du Québec. L’Association a obtenu l’appui de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) et de l’Association de la construction du Québec (ACQ) dans ce dossier. « On s’attend à avoir un bon accueil de la part des élus parce que, d’une part, on est en déficit d’infrastructures et que, d’autre part, les constructeurs résidentiels doivent avoir les moyens financiers pour faire le rattrapage », expose M. Cadieux.

Une action tous azimuts L’ACC continue d’entretenir des relations régulières avec les bénéficiaires, tels que les donneurs d’ouvrage gouvernementaux, pour les informer et leur offrir de la formation sur le cautionnement. Elle compte aussi un représentant au sein de conseils d’administration d’autres associations, dont le Conseil des infrastructures, pour nouer des alliances stratégiques. Actuellement, l’Association prépare la traduction en français et l’adaptation au droit civil québécois du programme de certification d’associé en cautionnement, qui sera offert sur son site Web en septembre 2022. Enfin, l’industrie a accéléré l’implantation du cautionnement numérique, « ce qui permet de moderniser plus rapidement l’offre de nos produits », selon Pierre Cadieux. CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION

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TRIBUNE

UN APPUI EN BÉTON pour vos cautionnements !

xx L’IMPACT DE LA PANDÉMIE SUR L’INTERPRÉTATION DES CONTRATS DE CONSTRUCTION

La crise sanitaire a soulevé bien des ques­ tionnements quant à l’interprétation des contrats de construction. En mars 2020, « l’arrêt des travaux imposé par le gouvernement a été considéré comme un cas de force majeure, empê­ chant l’une des parties au contrat d’exécuter ou de remplir sa prestation », rap­pelle Me Nicolas Gagnon, associé chez Lavery de Billy et expert en droit de la construction et du cautionnement.

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Si l’accélération de la mise en œuvre des travaux publics a servi à relancer l’éco­no­mie, les entrepreneurs, les sous-traitants et les fournisseurs ont eu du mal à maintenir le rythme depuis, étant donné le nombre de projets nouveaux ou reportés à la suite de la fermeture des chantiers. De plus, les problèmes d’approvisionnement et la pénurie des matériaux ont entraîné un allongement des délais et une hausse de prix qui s’est répercutée sur les projets existants, « une situation que certains contrats ne permettaient pas d’équilibrer », souligne Me Gagnon. Quant aux nou­ veaux projets, ajoute-t-il, « il est difficile de garantir des prix dans une soumission au-delà de 30 jours et même parfois de deux semaines ». Sur le plan contractuel, certains entre­preneurs ont estimé être dans l’impos­ sibilité d’exécuter les travaux, n’étant plus capables d’honorer les prix forfaitaires soumis. Or, précise Me Gagnon, « il n’y a pas comme telle une impossibilité d’exécuter les travaux, mais une impossi­ bilité de les exécuter au même prix. Il s’agit ici d’une question de risque, qui est considérée différemment dans le Code civil du Québec. Le droit civil québécois ne reconnaît pas la théorie de l’imprévisibilité, contrairement à ce qu’on trouve dans les provinces de

Me NICOLAS GAGNON Associé Lavery de Billy Expert en droit de la construction et du cautionnement

common law. Cela dit, devant la pénurie de main-d’œuvre et celle de matériaux et l’impossibilité de s’approvisionner, on pourrait sans doute justifier des délais supplémentaires. Et l’on commence à le voir présentement. Avec les nombreux projets gouvernementaux, les donneurs d’ouvrage n’auront pas le choix de reconnaître qu’il y a une incapacité de respecter les échéances. »


Selon Me Gagnon, le partage des risques constitue un enjeu fondamental dans les contrats de construction publics. Il évoque à ce propos « des clauses COVID qui sont très onéreuses, qui génèrent beaucoup de risques pour les entrepreneurs et les soustraitants et qui se reflètent dans les prix lors des appels d’offres ». L’avocat salue l’approche du ministère des Transports du Québec qui, à l’automne 2020, a invité les entrepreneurs à soumissionner en tenant pour acquis qu’il n’y aura pas de COVID et qu’advenant le cas d’un autre arrêt des travaux, un arrangement serait trouvé. « Comme praticien de l’industrie, j’encourage les parties à maintenir cet équilibre, afin de garder la confiance entre les donneurs d’ouvrage et les entrepreneurs. Si l’on n’est pas capable de se faire confiance mutuellement, on va avoir des coûts de construction beaucoup trop élevés. J’encourage les gens à se parler pour trouver les clauses qui vont donner la flexibilité et le meilleur prix. »

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TRIBUNE

SOUSCRIPTION ET CAUTIONNEMENT : QUELLES TENDANCES ? Selon Candice Archer, directrice principale, Caution­ nement chez Intact Assurance, la pandémie a entraîné des répercussions sur la souscription, entre autres quant au cautionnement de contrats : « La COVID-19, bien sûr, a changé bien des perspectives concernant les délais d’exécution des travaux, ainsi que les délais causés par la chaîne d’approvisionnement. Cependant, nous regardons toujours les mêmes caractéristiques, soit la capacité du client à terminer les travaux, l’expérience du client puis sa capacité financière. Nos critères de base principaux ne changent donc pas. Il faut juste être plus assidu et suivre de près la situation parce que, dans certains domaines, ça a été très difficile. Il y a eu du soutien financier pour certains entrepreneurs. Donc, on regarde d’où proviennent les revenus pour s’assurer que tout va bien se passer jusqu’à la fin. » Candice Archer admet que de nombreuses variables inconnues, comme la réaction des donneurs d’ouvrage aux délais et les conséquences de ces derniers, ont compliqué l’analyse des dossiers : « En cautionnement, en général, on aime se tourner vers un historique concret, et là, il n’y en avait pas. C’est ici que vient l’avantage de bien connaître ses clients pour établir une communication très claire entre la caution, le client et le courtier, juste pour s’assurer que les

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CANDICE ARCHER Directrice principale, Cautionnement Intact Assurance


changements qui ont eu lieu pendant la COVID-19, on les comprenait bien. Mieux on comprend le client, plus on peut le soutenir. » Concernant les tendances actuelles, Candice Archer remarque que certaines provinces sont souvent des leaders en matière de nouvelles formes de caution­nement. L’Ontario, par exemple, a mis en place les cautionnements de promoteurs afin de fournir une garantie financière pour la construction de copropriétés. Les cautionnements en sub­­division d’urbanis­me, destinés aux promoteurs immobiliers, sont aussi très populaires dans la province voisine et dans le reste du pays. Candice Archer note également un élan vers des caution­nements commerciaux de plus grande envergure, pour la remise en état de lieux, pour l’exploitation de terres rares dans le Grand Nord québécois. Enfin, elle rappelle que le cautionnement d’entretien, qui peut être fourni, sous condition, après l’achèvement des travaux de construction pour garantir la qualité du travail effectué par l’entrepreneur, est intéressant pour les donneurs d’ouvrage, mais est souvent sous-utilisé dans le marché.

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TRIBUNE

LA PROTECTION DES ACOMPTES, UN NOUVEAU PRODUIT POUR L’INDUSTRIE Depuis l’entrée en vigueur des dispositions du projet de loi no 16, en janvier 2020, les entrepreneurs et les promoteurs résidentiels ont de nouvelles obligations en ce qui a trait aux acomptes des acheteurs de copropriétés divises. Selon l’article 1791.1 du Code civil du Québec, tout acompte doit être protégé afin d’éviter qu’un acheteur perde son dépôt dans l’éventualité où le projet immobilier ne serait pas achevé ou si le constructeur ou promoteur devenait insolvable. « Avant cette loi, il n’y avait pas d’exigence. Le constructeur ou le promoteur prenait le dépôt de l’acheteur et pouvait s’en servir pour ses projets de construction ou ses opérations. Maintenant, avec la loi, le dépôt est protégé et doit s’en aller dans un compte en fiducie. Et pour l’utiliser, il a besoin d’un outil qui protège ce montant-là », indique François Roy, vice-président adjoint, Cautionnement, Travelers. Le cautionnement figure parmi les garanties financières permises pour se conformer à la loi. « Avec le cautionnement, le constructeur ou le promoteur peut prendre, par exemple, un acompte de 100 000 $ et l’utiliser pour ses opérations ou pour le projet de construction. Et, nous, la caution, nous protégeons ce montant-là. » Cela dit, l’industrie de la caution n’est pas tout à fait prête à offrir ce produit, car certains aspects de l’article 1791.1 demeurent à clarifier auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, responsable de l’application de la loi. Ainsi, il n’y a pas encore un formulaire uniforme utilisé par toutes les cautions pour le bénéficiaire.

TRAVELERS

FRANÇOIS ROY Vice-président adjoint, Cautionnement Travelers

LE CAUTIONNEMENT COMMERCIAL APPLIQUÉ AU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION « Les cautionnements commerciaux sont régis par des lois et des règlements définis par divers organismes gouvernementaux, qui en sont les bénéficiaires. Ce sont des garanties que nous fournissons à des compagnies ou à des individus suivant un travail de préqualification financière afin qu’ils puissent obtenir les licences auprès des différents bénéficiaires », explique Liette Desrosiers, analyste principale chez Trisura. Le but ultime de ces cautionnements est de protéger le consommateur. Par exemple, si le débiteur principal fait faillite ou ne remplit pas ses obligations contractuelles, la caution interviendra auprès du bénéficiaire pour l’indemniser. Le secteur de la construction étant régi par une multitude de règlements et de lois, des cautionnements commerciaux sont nécessaires et complémentaires aux cautionnements de contrat ; au Québec, un entrepreneur doit détenir une licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Lors de sa demande de licence, l’entrepreneur doit déposer un cautionnement auprès de la RBQ. Le cautionnement est de 40 000 $ pour un entrepreneur général, et de 20 000 $ pour un entrepreneur spécialisé.

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LIETTE DESROSIERS Analyste principale Trisura


« Présentement, la difficulté, c’est de mettre un produit en place. Il manque un peu de précision sur certains aspects pour que le marché s’active. On veut s’assurer que le produit est conforme », souligne François Roy. Selon lui, il existe des produits de caution­ nement similaires au Canada comme en Ontario ou dans certaines provinces de l’Ouest, « qu’on pourrait appliquer et adapter au marché québécois ».

Certains entrepreneurs peuvent avoir besoin d’un permis de commerçant itinérant délivré par l’Office de la protec­ tion du consommateur (OPC). Dans le secteur de la construction, il peut s’agir d’un entrepreneur en toiture qui fait de la sollicitation directe et qui signe des contrats au domicile du consommateur. Depuis 2020, le montant du cautionnement à fournir à l’OPC a été majoré à 100 000 $ si la valeur d’au moins un des contrats de l’entrepreneur est de 500 $ ou plus. En outre, si un entrepreneur général ou spécialisé détient les deux permis, le montant du cautionnement pour la licence RBQ sera déduit de celui à fournir à l’OPC, afin de ne pas dépasser 100 000 $. « En cas de réclamation, la caution indemnisera l’OPC d’abord, qui détient la garantie ayant le montant le plus élevé; si la réclamation excède ce montant, la RBQ pourra aussi réclamer le montant du cautionnement fourni pour la licence de l’entrepreneur », détaille Liette Desrosiers.

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travelerscanada.ca © 2021 Travelers Canada. Tous droits réservés. La marque Travelers et le logo de Travelers représentant un parapluie sont des marques de commerce déposées de la société The Travelers Indemnity Company au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays. La Compagnie d’Assurance Travelers du Canada, la Compagnie d’assurance générale Dominion du Canada et La Compagnie d’Assurance SaintPaul (succursale canadienne) sont les assureurs canadiens autorisés connus sous le nom de Travelers Canada. TC-1124 Nouveau 10-21

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TRIBUNE

PERSPECTIVES 2022 Selon vous, comment s’annonce l’année 2022 pour l’industrie du cautionnement de contrat au Québec et au Canada ?

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« En fait, 2020 et 2021 ont été deux années riches en émotions dans la construction et le cautionnement. En 2020, les cautions se sont penchées sur le portefeuille des entreprises et sur leur capacité à encaisser cet arrêt de travail forcé. Les entrepreneurs sont résilients et il y a eu des program­ mes gouvernementaux pour les appuyer. En 2021, il y a beaucoup de projets, et cela amène son lot de défis pour les entrepreneurs et les cautions, notamment les problèmes d’approvisionnement, la hausse des prix des matériaux et la pénurie de main-d’œuvre ; 2022 devrait être encore une année intéressante, maintenant qu’on a apprivoisé la hausse des prix, qui semblent se stabiliser. Le Québec a un plan de relance d’infrastructures assez étoffé dont on devrait encore bénéficier, tout comme les projets au fédéral. » GUILLAUME BURROUGHS Directeur, Cautionnement Echelon Assurance

« Ce que l’on voit le plus pour 2022, ce sont des carnets de commandes très remplis et des contrats qui s’étirent de plus en plus. Un projet de 5 M$ en vaut maintenant 6 M$. Les prix ont augmenté, mais c’est le même projet, le même risque. Comme caution, on va devoir être plus créatif afin de soutenir nos entrepreneurs, tout en sachant qu’eux-mêmes ont un risque accru à cause de la disponibilité de la main-d’œuvre et des matériaux, quoi que ça semble se résorber de ce côté, mais ça peut se produire encore en 2022. En 2021, les cautions étaient très nerveuses avec la pandémie, mais nos pires cauchemars ne se sont pas réalisés. Alors, on peut être optimiste pour 2022. » CATHERINE CHAREST Directrice principale, Cautionnement Northbridge Cautionnement

Un échelon plus haut

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DOSSIER SPÉCIAL

LE BUREAU DES SOUMISSIONS DÉPOSÉES DU QUÉBEC

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MEILLEURES COMMUNICATIONS ENTRE ENTREPRENEURS ET SAINE CONCURRENCE Propos recueillis par Johanne Landry

Des entrepreneurs spécialisés qui peuvent repérer facilement les projets en appel d’offres partout dans la province, des entrepreneurs généraux qui reçoivent davantage de soumissions comparables, une saine concurrence qui permet aux maîtres d’ouvrage d’obtenir de meilleurs prix : tout le monde gagne à mieux connaître le BSDQ. Si les joueurs de l’industrie de la construction au Québec connaissent l’existence du Bureau des soumissions déposées du Québec (BSDQ), cet organisme sexagénaire sans but lucratif créé et gouverné par l’industrie et propriété de l’Association de la construction du Québec (ACQ), de la Corporation des maîtres électriciens du Québec (CMEQ) et de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ), certains aspects demeurent encore moins bien compris par plusieurs, explique son directeur général Guy Lacroix. Le rôle du BSDQ est d’encadrer le processus d’appel d’offres et de soumissions par un Code et un système de transmission électronique (TES). « Notre mission est de favoriser une saine concurrence en évitant le marchandage, c’est notre règle d’or de base. Les entrepreneurs spécialisés doivent fournir leur meilleur prix à l’unique tour de soumission, et le plus bas soumissionnaire conforme obtient le contrat », poursuit Guy Lacroix, précisant qu’il ne faut pas confondre le BSDQ et le système électronique d’appels d’offres (SEAO), la plateforme gouvernementale pour les contrats publics : « Nous sommes la couche en dessous, entre l’entrepreneur général qui veut fixer

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GUY LACROIX Directeur général Bureau des soumissions déposées du Québec (BSDQ)

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DOSSIER SPÉCIAL

le prix qu’il soumettra au SEAO ou ailleurs et qui vient chercher au BSDQ les prix des sous-traitants spécialisés. » Selon les années, de 40 à 50 000 soumis­ sions transitent par le BSDQ vers les entrepreneurs généraux responsables de plus ou moins 5 000 projets.

Les quatre règles d’assujettissement Pour être assujetti au BSDQ, un appel d’offres doit respecter quatre critères : se rapporter à des travaux qui s’exécutent au Québec ; concerner une soumission par spé­cialité supérieure à 20 000 $ ; contenir des docu­ments qui permettent de dépo­ser des sou­missions comparables ; et susciter la concurrence, c’est-à-dire que plusieurs entre­­prises doivent être invitées à sou­mettre un prix. Si les maîtres plombiers et les maîtres méca­ niciens sont tenus par leur corporation respective de soumissionner par l’inter­ médiaire du BSDQ, ce n’est pas le cas de toutes les spécialités. « C’est un principe de gouvernance et de choix régional, dit Guy Lacroix. Pour les métiers architec­ turaux, c’est l’ACQ qui assure l’enca­drement, et chaque région décide de ce qui sera assujetti. » Il poursuit : « Nous sommes un joueur qui facilite le processus d’appel d’offres. Après l’octroi du contrat, nous n’y sommes plus, c’est une relation commerciale qui s’installe entre le donneur de contrat et le sous-traitant.

Nous intervenons par contre lorsqu’il y a des plaintes, si des entrepre­neurs n’ont pas suivi le Code de soumission. Il y a parfois confusion à cet égard, des gens pensent que c’est une loi, mais c’est plutôt un contrat civil collectif auquel des entrepreneurs adhèrent. Et nous n’avons aucun pouvoir disciplinaire. Nous menons une enquête factuelle que nous transmettons à la corporation ou à l’association à laquelle l’entrepreneur est attaché. Ce sont elles qui donnent suite au processus. »

Un plan stratégique et des outils améliorés La présente année est la dernière du plan stratégique triennal et le BSDQ travaille déjà sur le suivant. « Nous avons une grande notoriété dans l’industrie de la construction et nous voulons aller plus loin. Nous rapprocher de nos usagers, accroître l’expertise du " comment ça marche ", définir ce que le bureau de soumission fait et ne fait pas. Notre grand défi est d’approfondir les informations, d’expliquer les outils et la façon de s’en servir. Nous avons également des enjeux de communication auprès des professionnels puisque les plans et devis sont à la base des soumissions dont elles impactent directe­ment la qualité », explique Guy Lacroix. S’il est en cours d’élaboration, nous pouvons déjà dire que le prochain plan triennal comportera un axe de communication visant à devenir plus multicanal, à mieux utiliser les réseaux sociaux afin de recevoir de la rétroaction sur ce qui facilite la vie des usagers et sur ce qui fonctionne moins. « Quand on tombe dans la mécanique et les détails, poursuit Guy Lacroix, certains s’y perdent un peu et craignent que ce soit complexe. » Pour démystifier le BSDQ et en clarifier les règles, des outils ont été améliorés. Le site Internet, par exemple, a été mis à jour et comprend notamment un centre d’apprentissage en ligne : un entrepreneur qui utilise le BSDQ pour la première fois peut se retrouver facilement à travers le cheminement en suivant les différentes étapes expliquées en vidéo. Des formateurs sont d’ailleurs destinés au soutien aux usagers et offrent des présentations dans les milieux scolaires et universitaires ainsi que dans les grandes entreprises. De nouveaux webinaires sont régulièrement ajoutés au site Internet. « La TES est facile à utiliser, fait valoir Guy Lacroix. Bien entendu, aider les entrepreneurs à préparer leur soumission n’est pas notre mandat, mais expliquer comment fonctionne l’outil de transmission et soutenir ceux qui l’utilisent, nous le faisons quotidiennement. »

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Pour les entrepreneurs habitués à utiliser les systèmes, le BSDQ a élaboré le Code expliqué, un projet de longue haleine dont la première mouture est maintenant en ligne. Les règles du Code de soumission y sont vulgarisées et accompagnées de jurisprudences. « Il y a des causes juridiques civiles en lien avec certains articles », précise Guy Lacroix, ajoutant que le travail exige beaucoup de temps, car cette vulgarisation se fait en concertation avec les organismes propriétaires : « C’est une première et ça va continuer de se déployer au cours des prochains mois. Nous ajouterons régulièrement des fiches de vulgarisation. »

Et les détracteurs ? Si le BSDQ est un système qui a pour objec­­tif de répondre aux attentes de l’industrie de la construction, il ne fait pas l’unanimité. « Il y a des détracteurs, souligne Guy Lacroix. Éviter le marchandage, c’est intéressant pour la plupart des entrepreneurs, et je pense que c’est la façon correcte de faire, mais certains préfèreraient néanmoins plus de latitude et contestent le bien-fondé du bureau. » Que leur répond-il ? « Il y a davantage de bénéfices que de freins, c’est plus aidant que contraignant. Les règles du jeu sont claires et encadrées, ça fait plus de 60 ans que le système est rodé et qu’il fait ses preuves. Il est efficace. Il n’est pas parfait, bien entendu. C’est pour cela que nous sommes à l’écoute. »

De son côté, Patrick Alder, étant donné son rôle au comité de gestion du BSDQ, dit entendre des commentaires assez positifs de la part des gens qui l’utilisent. « Lorsque j’entends des commentaires négatifs, raconte-t-il, je pose des questions et je me rends compte qu’ils proviennent de gens qui ne l’utilisent pas. Il faut briser les craintes, c’est accessible à presque toutes les entreprises et pas seulement aux mégaprojets. Une valeur de 20 000 $ de nos jours, c’est vite atteint, car ce total inclut le coût du matériel. Je dis aux entrepreneurs qui ne l’utilisent pas de considérer cette option, peu coûteuse, efficace et qui stimule la croissance. » Gaétan Grondin, président du BSDQ, conclut : « Le Bureau des soumissions déposées du Québec travaille constam­ment à l’amélioration de ses systèmes et de ses services. Nous voulons toujours être à l’affût des nouveautés, non seulement suivre l’évolution de l’industrie, mais être proactif et aller au-devant des choses. »

LE BSDQ VU PAR UN ENTREPRENEUR SPÉCIALISÉ Président de Hans Alder électrique inc., Patrick Alder est membre du comité de gestion du BSDQ. Un rôle qui représente aussi une valeur ajoutée pour son entreprise parce qu’il évolue directement dans le milieu. « Je prends part à des décisions qui peuvent être bénéfiques pour l’ensemble des membres de la CMEQ. Par la bande, j’apprends à vitesse grand V. Ma participation est béné­ vole, je le fais parce que j’y crois », confie-t-il. Il poursuit : « Le BSDQ fait des démarches auprès du gouvernement au nom de l’industrie de la construction ; nous l’interrogeons sur différents aspects quand le ministre du Travail veut procéder à des changements dans les lois et les règlements, par exemple. Auprès de la commission Charbonneau, nous avons fait valoir que le BSDQ est un organisme qui lutte justement pour une saine concurrence, et nos interventions ont été retenues et citées. » Qu’est-ce que le BSDQ a changé pour lui ? « En tant qu’entrepreneur, il m’a permis de développer un réseau de relations d’affaires et d’obtenir davantage de contrats. Il m’a permis de sortir de mon cercle de connaissances au moyen d’outils comme le babillard qui affiche les projets ouverts. Mon entreprise a ainsi pu croître, avoir accès à de nouveaux marchés qui autrement auraient été difficiles à atteindre. Au lieu d’utiliser mon temps à bâtir un réseau, je le consacre à faire de la recherche sur le babillard et à choisir des types de projets qui correspondent à ce que j’ai le goût et la capacité de faire. »

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PATRICK ALDER Président Hans Alder électrique inc.

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« Comme chef d’entreprise, ça me motive à consacrer des efforts, des ressources humaines et financières pour aller chercher des contrats parce que je sais qu’au bout, le résultat sera probant. Si je dépose la plus basse soumission conforme, je vais l’avoir. Je n’ai pas à faire de démarches auprès de l’entrepreneur général, ça se limite à notre soumission. Si je lui offre le meilleur prix, il sera content de faire affaire avec moi. » Est-ce complexe d’y déposer une soumis­sion ? « Non, répond-il. Le système n’est pas une barrière à l’utilisation, il est même un facilitateur. Sans lui, nous aurions à transmettre notre prix à plusieurs entrepreneurs. Là, nous le transmettons une fois, et le BSDQ l’achemine vers les entrepreneurs généraux. Il nous soutient, nous offre de la formation, des gens à l’interne peuvent nous aider à déposer la soumission. »

Comment résume-t-il les avantages d’utiliser le BSDQ ? « L’accès à un marché avec l’assurance que nos compétiteurs déposent des soumissions rigoureuses et que tout le monde respecte les règles du jeu. Le rapport de compilation que je reçois après l’ouverture des soumissions m’indique avec transparence où je me positionne par rapport au prix. C’est un outil d’analyse qui me permet de me comparer aux autres parce que je connais aussi le prix de mes compétiteurs. Ensuite, ça m’aide à prendre de meilleures décisions quant au processus de soumission dans mon entreprise. »

LE BSDQ VU PAR UN ENTREPRENEUR GÉNÉRAL Président de Grondin Marois inc., entrepreneur général qui œuvre dans les domaines institutionnel et commercial en Estrie, Gaétan Grondin est président du BSDQ depuis avril 2020. « Le BSDQ est un regroupement d’entrepreneurs spécialisés, un réseau et un système. Il est facile de savoir qui soumissionne un projet et de recevoir des soumissions de partout dans la province, bref d’atteindre de nombreux soustraitants sans avoir à faire de multiples démarches. Quand on fonctionne avec le BSDQ, tout va de soi. On enregistre le projet, les entrepreneurs spécialisés savent que nous y sommes et peuvent transmettre leurs soumissions électroniquement de n’importe où et n’importe quand jusqu’à l’heure de dépôt signifiée. » Parmi les avantages d’inscrire ses projets au BSDQ, Gaétan Grondin apprécie le fait de recevoir les soumissions des sous-traitants 72 heures avant son propre dépôt au maître d’ouvrage, ce qui lui permet d’analyser les soumissions reçues et lui laisse du temps pour demander des éclaircissements si nécessaire. « Les soumissions sont comparables, ajoute-t-il, un aspect qui élimine bien des cassetête. Puisque les sous-traitants sont tenus de déposer leur proposition selon les plans et devis qui concernent leur spécialité, les soumissions sont toutes comparables quant à la portée des travaux ; c’est le prix qui les distingue les unes des autres. » La TES, instaurée en 2008, figure selon lui parmi les meilleures améliorations des dernières années ; plus récemment, le géolocalisateur, qui permet de consulter la liste des spécialités assujetties, des entrepreneurs engagés et des entrepreneurs spécialisés partout au Québec, constitue aussi une amélioration intéressante. La recherche peut se faire par région ou en cliquant sur la carte interactive. En tant que président, quelle est sa vision du BSDQ ? « L’industrie de la construc­ tion évolue rapidement, surtout quant aux nouvelles technologies, et le BSDQ doit suivre cette évolution, anticiper les nouveautés, comprendre les besoins des entrepreneurs autant généraux que spécialisés pour améliorer continuellement le Code de soumission et l’offre de services. » 26

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GAÉTAN GRONDIN Président Grondin Marois inc.


LE MILDORÉ

CONSTRUIRE EN HAUTEUR AUTREMENT Par Nathalie Savaria, journaliste

Un promoteur immobilier montréalais opte pour une technologie de cons­ truction innovante afin de réaliser une tour résidentielle pour étudiants, sans grue et en commençant d’abord… par le toit.

Dans le cadre de la journée de conférences Batimatech consacrée aux technologies et au développement durable dans le milieu de la construction, le 28 sep­tembre 2021, Gary Mark Monaghan, vice-président, construction, chez WerkLiv, et Jacques Gauthier, vice-président, développement des affaires, chez Upbrella International, ont dévoilé les détails du projet Le MilDoré. Cet immeuble de 19 étages d’une superficie de 85 000 pi2, conçu par Nativ architecture, RCA, EQIP et BPA et construit en partenariat avec Decarel et Upbrella, abritera une résidence étudiante comptant 70 unités de quatre chambres et une unité de trois chambres, en plein cœur du centre-ville de Montréal.

Le MilDoré En 2017, WerkLiv, un promoteur immobilier qui se spécialise dans le marché des résidences étudian­ tes abordables, a acheté un immeuble sis au 2025, rue Peel. Le bâtiment a été démoli en 2018 pour laisser place au MilDoré, dont la construction a débuté en 2020. « Le projet est encore en chantier et la livraison pour nos clients est prévue pour mai 2022 », indique M. Monaghan. Le promoteur avait comme objectif de réaliser le projet « avec une conscience sociale et environne­ mentale » dans tous les aspects de la construction – architecture, structure, mécanique, électricité et méthode de construction –, WerkLiv détenant la certification B Corp accordée aux entreprises à la fine pointe de l’innovation et des bonnes pratiques de gouvernance et de responsabilité sociale. Ce projet évalué à 48,2 M$ devait ainsi contribuer à la revitalisation de la rue Peel et comporter des innovations en matière de développement durable. Par exemple, la structure est construite en acier et non pas en béton. Un système de chauffage et de climatisation utilisant l’eau à usage domestique réglera la température dans les appartements. De

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LE MILDORÉ

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GARY MARK MONAGHAN Vice-président, construction WerkLiv

plus, l’immeuble sera pourvu d’une toiture blanche et disposera uniquement d’un stationnement pour vélos au sous-sol. Il s’agit de l’un des premiers projets immo­ biliers à avoir été accepté par la Ville de Montréal sans un stationnement intérieur pour voitures, souligne M. Monaghan. Pour appuyer sa demande, le promoteur a fait valoir la proximité des établissements d’enseigne­ment universitaire, du métro et du futur Réseau express métropolitain. Par ailleurs, il fallait optimiser le terrain exigu d’environ 5 600 pi2, situé entre une tour moderne et des maisons d’époque, en le densifiant et en construisant en hauteur. La façade du bâtiment d’origine, érigé en 1885 et abandonné depuis 2002, devait être intégrée au nouvel immeuble. De plus, sur ce tronçon fort achalandé de la rue Peel, il fallait limiter l’occupation au sol. Pour toutes ces raisons, « on voulait le plus possible pré­fabriquer le projet », mentionne M. Monaghan.

La technologie Upbrella La méthode de construction choisie ne devait pas néces­siter l’utilisation d’une grue, une chose impensable pour ce site. 28

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JACQUES GAUTHIER Vice-président, développement des affaires Upbrella International

D’ailleurs, précise M. Monaghan, c’est la raison pour laquelle le site n’a pas été développé et a été abandonné pendant plusieurs années. Pour la structure et l’enveloppe, le promoteur a donc opté pour la technologie de construction en hauteur Upbrella, développée et commercialisée par la firme d’ingénierie québécoise 3L Innogenie, qui permet de lever la toiture à l’aide de systèmes hydrauliques à mesure que chaque étage est terminé. Concrètement, dès l’achèvement du premier plancher sur la fondation, une toiture adaptée et outillée est installée jusqu’à la fin de la construction. La toiture crée ainsi une zone de construction protégée par un mur fixé à l’immeuble ou à la toiture. La structure du plancher suivant, assemblée à hauteur humaine, peut être positionnée au moyen de l’abri adapté et du système de levage. Durant toute la durée des travaux, un transporteur achemine les matériaux et transporte les travailleurs aux étages. Pour Le MilDoré, Upbrella a aussi « développé un système de chargement qui se trouve en projection au-dessus du trottoir et des allées de stationnement, qui nous permet de vider les camions sans nuire à la circulation », indique Jacques Gauthier.

Une lente percée Au Québec, cette méthode appelée « construction abritée » gagne timidement du terrain. Outre Le MilDoré, deux autres projets ont été réalisés à l’aide de la technologie Upbrella au centre-ville de Montréal : Le Rubic, un immeuble à usage mixte de 10 étages situé sur le boulevard René-Lévesque Est, et le projet de surélé­vation de l’Hôtel Le Germain Montréal, rue Mansfield, qui comportait l’ajout de six étages. À Monaco, la technologie est actuellement employée pour l’édification d’une tour résidentielle de neuf étages. Selon Jacques Gauthier, la lente percée de la technologie s’explique entre autres par le fait qu’il s’agit d’une nouvelle méthode de construction industrialisée : « Cela a un impact sur la conception, l’installation et tous les approvisionnements. » Issu du secteur manufacturier, Upbrella modélise tout ce qui touche la structure et l’enveloppe du


bâtiment afin de pouvoir concevoir l’abri ainsi que tous les systèmes de manutention. « Nous le faisons pour livrer un système efficace. Nous avons besoin de la géométrie exacte et de la composition de ce qui va être construit. » C’est ainsi qu’Upbrella a procédé pour le 2025, rue Peel : « Ce qui nous permet de fournir, par exemple, des composantes d’enveloppe à des dates précises. C’est ce qui aide le manufacturier à optimiser son processus de fabrication, à une cadence de livraison facilement gérable. »

Démocratiser la construction en hauteur

La technologie Upbrella bouscule sans contredit les façons de faire. « Le changement fonda­mental pour les entrepreneurs traditionnels, c’est qu’ils ne font pas ce qu’ils ont l’habitude de faire depuis 40 ans, 25 ans. C’est la source d’une grande partie de la résistance au change­ment, et je les comprends. La construction, c’est de petites marges. Et changer de méthode de construction, ça peut demander un effort important », admet M. Gauthier.

Pour Jacques Gauthier, l’apport de cette tech­nologie va plus loin encore : « Tous les corps de métier sont généralement plus réduits, chacun étant suffisant pour un étage à la fois. Ça démocratise la cons­­­truction en hauteur. Par exemple, un propriétaire-travailleur qui a cinq hommes avec lui et qui, d’habitude, travaille dans des projets plus petits, peut faire un 50 étages avec nous, parce que ce dont il a besoin, c’est de fournir la main-d’œuvre pour un étage à la fois. Ce qui nous offre un peu plus de flexibilité et l’accès à une maind’œuvre et à des sous-traitants qui, nor­ ma­lement, ne peuvent compétitionner pour un projet d’édifice en hauteur, parce qu’ils ne sont pas assez nombreux ou qu’ils n’ont pas assez d’équipement eux-mêmes. »

Cela dit, pour les entrepreneurs généraux plus ouverts aux nouvelles méthodes, la tech­ nologie Upbrella permet de se démarquer de la concurrence. « Decarel, l’entrepreneur général du projet du MilDoré, en est un exemple. Cette ouverture d’esprit facilite l’adoption et le déploiement de la technologie. » Pour certains travailleurs, il s’agit également d’une méthode de construction à valeur ajoutée. « Nous avons des monteurs d’acier qui nous suivent depuis plusieurs projets. Ils travaillent à l’abri, toujours les pieds sur terre, sans avoir recours à des grues à tour ou mobiles. C’est plus sécuritaire. Les travailleurs expérimentés aiment beaucoup mieux travailler dans un environnement contrôlé où il ne fait pas froid et où il ne pleut pas », fait valoir le vice-président d’Upbrella International.

Si Upbrella déploie sa technologie sur le marché québécois, son laboratoire, il vise aussi l’Ontario et l’international. La tech­ n o­ l ogie Upbrella est d’ailleurs brevetée dans 15 pays. « La finalité est de s’installer dans tous les grands centres urbains où il y a une densité de population et de construction suffisantes », conclut Jacques Gauthier.

Grâce à cette méthode de construction, la productivité sur le chantier peut être améliorée de 25 à 30 %. Pour Le MilDoré, affirme M. Gauthier, « nous livrons les espaces construits plus rapidement qu’en traditionnel. » Ce gain de temps s’explique par le fait « que les travailleurs s’habituent et tirent avantage du système et de tous les équipements fournis », tout en étant à l’abri des intempéries, sans perte de jours travaillés. Tant et si bien que le projet devrait être livré en mars 2022, soit « un calendrier plus rapide que celui que le client avait accepté », prévoit Jacques Gauthier.

Un changement de mentalité

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NOUVELLES des Champions Nouveau complexe multilogement à Beauport Groupe Dallaire a commencé la construction de son nouveau complexe multilogement dans le secteur en pleine expansion de Beauport. Nommé Le Noroît, ce bâtiment en structure de bois offrira 89 unités et sera le premier de ce genre à Faubourg du Moulin, pour un total de plus de 700 appartements. Les premiers clients du Noroît sont attendus en juillet 2022.

Bravo aux gagnants du PitchTech Innovation Construction 2021 C’est le 28 septembre dernier qu’a eu lieu la 6e édition de Batimatech. Cette version hybride se déroulait simultanément aux Espaces Polytechnique, à Montréal, et sur une plateforme de conférences et de réseautage. Off The Grid a reçu le prix Coup de cœur Batimatech remis par Pénélope Paradis-Gravel de PME MTL, lo Think Solutions a reçu le prix SiM5 remis par William St-Pierre, SmartD Technologies a reçu le prix Propel de MIPIM remis par Johanne Royer, RegenEAU et SmartD Technologies ont reçu chacun un prix Saimen remis par Jean-Luc Hébert et Civalgo a reçu un prix GroundBreak Ventures remis par Federico Puebla.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

Edith Lajoie devient directrice générale de JBC Média Jacques Boisvert, président et éditeur de JBC Média, est heureux d’annoncer la nomination d’Edith Lajoie au poste de directrice générale. Embauchée en 2012, elle a occupé diffé­rents postes avec succès, lui permettant de maîtriser les différentes facettes de l’entreprise. Ces dernières années, elle était directrice des opérations et de l’expérience client. JBC Média édite les magazines Champions de la construction commerciale et industrielle, Immobilier commercial, Maintenance immobilière, les périodiques Montréal économique et Le Québec économique de même que le bulletin d’information numérique L’informateur Immobilier commercial.

Début de la construction du projet Auguste & Louis Devimco Immobilier et ses partenaires, le Fonds immobilier de solidarité FTQ et Fiera Immobilier, ont procédé au lance­ment de la première phase du grand projet Auguste & Louis, projet de plus de 2 000 unités de condos représentant un investissement de 800 M$, sur le site de l’ancienne Maison de Radio-Canada.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

Germain Larivière : un nouveau centre de distribution de 40 M$ signé Montoni Montoni et Germain Larivière ont lancé la construction d’un tout nouveau complexe d’une valeur de plus de 40 M$ à Longueuil. Le bâtiment de 260 000 pi2, détenu à parts égales par les deux partenaires et réalisé par le Groupe Montoni, accueillera le nouveau centre de distribution de Germain Larivière. La finalisation de la construction de l’immeuble, situé sur le boulevard Marie-Victorin, est prévue au printemps 2022.

Nouvelle acquisition pour Corbec Principal galvaniseur d’acier du centre et de l’est du Canada, Corbec a récemment fait l’acquisition des installations de galva­nisation d’AZZ G3 à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. Cette installation sera désormais exploitée sous le nom de Corbec Atlantique. Cette nouvelle acqui­sition lui permettra de mieux servir les provinces de l’Atlantique et de renforcer sa mission visant à être un galvaniseur d’envergure nationale. 30

CHAMPIONS DE LA CONSTRUCTION


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