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Dossier

PORTRAITS DE FEMMES ENGAGÉES

Elles sont déterminées à construire un mode de vie durable et résilient. Janette est partie à la rencontre de ces femmes qui travaillent à préserver notre planète et notre environnement.

Lise Bockler - GREENPEACE C’est après des études de philologie à Barcelone et de communication à Paris que Lise décroche un stage au sein de l’organisation Greenpeace au Luxembourg. Curieuse et déterminée, l’étudiante y voit l’opportunité de combiner son goût pour la créativité et son engagement écologique. Elle se forme sur tout ce qui peut aider son équipe: gérer un site web, écrire une pétition ou encore réaliser une infographie pour vulgariser un sujet complexe… Huit ans plus tard, avec une énergie constante, elle assure la coordination de l’équipe communication de l’association et décline les grandes campagnes qui visent à protéger l’avenir de notre planète. Son rôle? Informer et donner les moyens au grand public de s’engager pour agir dans la lutte écologique. Les missions sont variées: il faut au quotidien trouver les moyens de conscientiser et d’avoir un impact sur des problématiques locales et internationales. «Le mécanisme est similaire à la communication habituelle, mais au lieu de vendre un produit, on inspire l’action pour répondre à une cause commune», commente Lise. Un métier «nécessaire, fun et passionnant» pour l’activiste qui a également eu l’occasion de travailler pour Greenpeace Canada et auprès de Greenpeace International sur des thématiques telles que la protection des forêts et la transition énergétique. Les premières "marches pour le Climat" et la difficulté à faire entrer le débat dans la société semblent déjà loin, et c’est une grande satisfaction pour Lise et ses collègues: «Il y a eu un véritable réveil et c’est notamment grâce aux différents acteurs de l’écologie qui alertent et mobilisent pour faire bouger les lignes». Motivée par toute la force d’une communauté de bénévoles et d’adhérents (qui garantissent les activités et l’indépendance financière de l’ONG), Lise s’épanouit pleinement dans sa mission et porte leurs voix, de l’espoir à l’action.

Gaelle Tavernier

- PRO-SUD Anthropologue de formation, Gaelle a longtemps travaillé dans le secteur humanitaire auprès de Médecins Sans Frontières. En 2013, alors installée en Colombie, elle réalise un

Valérie Marx

- BENU VILLAGE ESCH Diplômée d’un master en relations européennes, Valérie a accompagné pendant 20 ans les entreprises industrielles dans la déclinaison de leur stratégie et de leur communication. Le confinement de 2020 donnera un véritable tournant à sa carrière! film documentaire sur l’extraction minière. Elle y découvre le village de La Llanada dont la population, depuis plus de 100 ans, extrait de l’or de façon artisanale et écologique. C’est un véritable déclic pour la nomade qui, dès lors, choisit de se consacrer à la cause environnementale. De retour en Europe, Gaelle devient Chef de Projet du Pacte Climat pour IMS Luxembourg, puis assure la coordination en vue de l’obtention du label «Réserve de biosphère» pour la région Sud du Grand-Duché. Aujourd’hui General Manager de PRO-SUD, elle contribue aux objectifs de développement durable du pays. Evoluant en partenariat avec les acteurs locaux, elle est convaincue que «l’union fait la force pour répondre aux enjeux environnementaux». Avec son équipe, elle travaille sur des projets de promotion de la biodiversité, d’aménagement du territoire et de sensibilisation des citoyens. Femme de terrain, Gaelle aime être dans l’action! Son quotidien? Arpenter la région et trouver des solutions au contact de ses nombreux interlocuteurs (scientifiques, experts, garde-forestiers…). Son plus gros challenge? Susciter l’engagement des jeunes. Emerveillée par «le sens de l’observation et la connexion à la nature des enfants», Gaelle aimerait qu’ils puissent conserver, en devenant grands, cet attachement au vivant. Optimiste face à l’avenir, elle souhaite montrer que la meilleure réponse face à la crise climatique est de se mettre en mouvement, et que chaque action, aussi petite soit-elle, a un réel impact sur le futur que nous construisons.

La jeune femme prend le temps de réfléchir à son parcours. Assurément elle apprécie son métier, mais a-t-elle envie de l’exercer 20 ans de plus? Les sujets écologiques l’interpellent et les objectifs de croissance à tout prix ne lui conviennent pas. Elle écoute de nombreux podcasts sur la reconversion professionnelle, part à la découverte d’autres métiers… Soulevée par un sentiment de responsabilisation, l’envie d’évoluer en accord avec ses valeurs et de faire ce en quoi elle croit vraiment, elle reprend ses études en intégrant le master "Génie de l’Environnement" de l’université de Lorraine. «On protège bien ce que l’on connaît bien», explique Valérie qui travaille d’arrache-pied pour se mettre à niveau, notamment dans les cours scientifiques tels que la chimie de l’environnement et le développement durable. Son stage en RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) au sein de LuxDev confirme sa détermination à s’engager auprès de projets positifs et porteurs de sens. Récemment diplômée, elle a choisi de rejoindre l’écovillage BENU, à Esch-sur-Alzette. Là-bas, on «répare, réutilise, prête, échange et donne une nouvelle vie aux biens, aux matériaux et aux objets du quotidien». La mission de Valérie: assurer la coordination des différents acteurs qui contribuent au chantier de construction du village. Son objectif? Montrer qu’il est possible de créer un lieu de vie, de production et de consommation alternatif, basé sur l’économie circulaire et l’inclusion. «Nous sommes nombreux à travailler pour construire un monde différent», rapporte Valérie, heureuse de désormais «jouer un rôle actif dans la transition».

Delphine Dethier - CELL -

Vous l’avez peut-être déjà croisée sur le territoire du Grand-Duché, au sein d’un Repair Café, d’un jardin communautaire ou de l’épicerie Altercoop! Delphine est co-coordinatrice de CELL (Centre for Ecological Learning Luxembourg). Son métier? Faire grandir le mouvement de la transition écologique et sociale en accompagnant les initiatives citoyennes, en coordonnant des groupes d’actions à travers le pays, et en assurant le lien avec les communes dans le cadre du Pacte Climat. La jeune femme a débuté sa carrière en tant qu’assistante de direction, un emploi qu’elle conciliait avec des activités de bénévolat au sein d’un réseau d’entraide et de partage. Installée au Luxembourg, elle devient responsable de la bibliothèque CITIM (Centre d’Information Tiers Monde) et découvre les activités de CELL en participant aux Transition Days. «Voir l’écologie en action m’a donné une incroyable énergie!», rapporte-t-elle. Au gré des rencontres, Delphine comprend que pour lutter contre l’inertie du système, «il est nécessaire d’ouvrir les imaginaires, de rêver collectivement, de co-construire et de mettre en place d’autres possibles.» Car pour répondre aux défis et aux risques à venir, de la perte de la biodiversité à notre dépendance aux énergies fossiles, «nous avons besoin d’un réel changement!». «Et si celui-ci n’est pas initié par les gouvernements, il peut émerger des citoyens», préciset-elle. Plus question d’attendre donc, il faut agir! Et heureusement, ils sont nombreux ces résidents qui «se mettent en action pour développer des compétences et des projets qui rendront notre territoire résilient, capable d’absorber les chocs et de continuer à répondre aux besoins primaires de la population.» C’est donc cela, le travail de Delphine: inspirer et accompagner chaque jour pour «s’éveiller progressivement, réfléchir à ce dont on a vraiment besoin, et se mettre en mouvement pour consommer autrement, plus sobrement, tout en conservant un mode de vie joyeux!»

Leurs déclics écologiques

"Demain" de C. Dion et M. Laurent (2015) : César du meilleur film documentaire.

"Les Déliés" de S. Roudaut (2020) : Une utopie poétique portée par 5 femmes.

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