Crimes & Police - 02

Page 28

réglements de compte à marseille

Les affaires reprennent...

La police sait bien qu’en dépit de cette installation en Haute-Savoie, le travail de Farid Berrhama n’est qu’une couverture et qu’il poursuit ses « voyages » dans le midi de la France, tout comme dans le sud de l’Espagne. A Marseille, « sa » ville, la situation a changé. Là où auparavant existait une structure pyramidale, avec un parrain au sommet et une hiérarchie claire, on trouve aujourd’hui plusieurs territoires et plusieurs clans : corses, gitans, maghrébins… Le Belge n’a toujours pas été remplacé comme seule et unique figure tutélaire. Celle vers laquelle on lève les yeux, qui inspire aussi bien le respect que la crainte, qui marque l’histoire d’une ville, d’une époque… Ce statut de caïd, Farid Berrhama en rêve. Un jour, suite à un différend entre l’un de ses alliés et Michel D’Attena, proche du Belge, Berrhama

envisage une rencontre avec le Parrain. Un entretien entre « chefs » en quelque sorte. La rencontre a bien lieu, à Paris sur les Champs-Elysées. Problème : le Belge ne reconnaît même pas le jeune loup aux dents longues ! Suprême insulte, immense vexation. De cet épisode naît apparemment dans le cœur de Farid une rancœur que seule la mort du « fautif » pourrait apaiser. On sait ce qu’il va advenir du Belge. A Paris, près des Champs-Elysées. Peu de temps après…

Un costume trop grand ?

Berrhama s’imagine-t-il vraiment qu’il peut impressionner les clans marseillais « historiques » par ses méthodes sanglantes ? A-t-il vraiment conscience de ce à quoi il s’est attaqué ? De ceux à qui il va se mesurer ? Pour épaissir son clan, Farid a beaucoup recruté, et notamment dans

les quartiers nord de Marseille qu’il connaît si bien : lui-même en est issu. En général, il s’agit de petites frappes à qui il demande de faire leurs preuves. Dans son entourage proche, on trouve aussi des braqueurs adeptes de l’attaque de fourgon, comme Michel Filippi ; des spécialistes es drogue, comme Abdelramid Rerbal ; et quelques lieutenants dévoués, tels que Baha Allouane ou Eddy Djendelli. C’est la totalité de cette « garde rapprochée » qui va bientôt être rayée de carte. En moins d’une semaine.

Folie meurtrière

On ne s’attaque pas impunément à des familles aussi installées. D’autant que Berrhama, bourré de cocaïne, agressif au dernier degré, dépasse les limites vu qu’il ne s’en fixe aucune. Il lui arrive même d’appliquer aux siens un tarif identique : hommes de main, informateurs qui pourtant avaient su tenir leur langue. Pour une parole


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.