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Bien-être rencontre

J’ai testé une des méthodes d’Olivier

Par Marie Arquié

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Formé scientifiquement à l’accompagnement des sportifs de haut niveau, Olivier Mortara détourne le principe de compétition qui régit le sport et le coin, avec sa méthode en constante évolution : OM ALIVE.

Un protocole à son image autour de l’apprentissage essentiel de la respiration, du mouvement et de la relation. Je me suis prêtée au jeu.

Inspiré par des voyages, des cultures et des techniques variées, Olivier propose des séances individuelles chez lui ou en pleine nature, dans le développement de la personne sans recourir au développement personnel. Blessures physiques ou psychologiques, rêves à atteindre, sérénité à retrouver, blocages qui immobilisent, le corps et l’esprit dialoguent comme on inspire et on expire.

Un mardi, fin d’après-midi de février, je cours en sortant du travail pour me précipiter à Seignosse Bourg, dans sa cabane de consultation où il m’attend. Il m’accueille les pieds nus tandis que je peine à retrouver des sensations dans les miens malgré mes épaisses chaussettes. Des exercices appris lors d’une certification « breatheology » au Danemark lui offrent une résistance au froid différente, un des nombreux effets bénéfiques d’une respiration travaillée. Je peine également à retrouver mon souffle après une semaine un peu agitée, il me le signale immédiatement. Je lui ai laissé, la semaine passée, un message qu’il juge « intéressant », traduire par « problématique et incompréhensible ». Apparemment, je n’y respire pas. Ici, on est là pour déconstruire, fluidifier les a priori qu’on a sur soi-même. Parfois, les gens pensent venir le voir pour quelque chose, et finissent par travailler sur un tout autre problème ou sujet. Perso, je n’ai pas du tout réfléchi au problème à aborder, pas eu le temps de faire un sacré tri nécessaire parmi la masse actuelle en circulation.

On s’assoit face à face, Olivier regarde toujours droit dans les yeux quand il questionne, ça fait baisser les miens, peu habituée que je suis à être de ce côté de l’interrogatoire. « Décris-moi un de tes objectifs, un rêve, un idéal. » Je m’oblige à formuler le premier important qui me vient à l’esprit tout en sachant que je ne suis pas tout à fait honnête, ou du moins que je reste, par pudeur, en surface. Il oblige à plonger, en commençant presque immédiatement par un petit exercice de respiration, un test de départ. Il s’agit d’inspirer puis de compter en articulant sans reprendre son souffle. J’arrive difficilement à 43 secondes. La plupart des gens s’arrêtent entre 50 et 65 me dit-il, je ne plonge donc pas bien profond, ma capacité pulmonaire laisse à désirer.

Olivier observe les réactions, les attitudes, sans les juger, même lorsqu’il s’agit de mes chaussettes dépareillées. Je l’ai dit, la semaine est compliquée. Nous enchaînons deux autres exercices de la même teneur. Il me demande si je remarque quelque chose, puis plusieurs fois, je dois recommencer avec la conscience de mon souffle, sans chercher la perfection. L’enchaînement est plus fluide, les yeux se ferment naturellement, la pensée elle aussi, s’assouplit un peu. Il me parle du projet rêvé que je lui ai confié. Je dois visualiser sa réalisation, les lieux, son déroulement, je me perds un peu dans mon voyage. On discute alors la psychologie inhérente à l’apnée, la différence entre ce que le cerveau et le corps semblent réclamer, et ce dont on a vraiment besoin.

Je réalise que je ne suis plus la même personne que celle arrivée, mal à l’aise, épuisée, stressée, et un brin sarcastique. Les yeux sont humides, je me mets à parler de choses bien plus profondes, l’apnée m’a permis de descendre des paliers bien au-delà de la performance pour elle-même. Moi qui ne voulais pas dire grand chose, on ne peut plus trop m’arrêter.

C’est assez bluffant, physiquement et psychologiquement, je dois bien le reconnaître. Je ne raconterai pas ici, on ne se connaît pas après tout, les détails de la conversation. Je ne m’étendrai pas non plus sur les 3 rectangles de cartons blancs qu’Olivier m’a fait tirer au hasard parmi plus de 1252 billets rangés dans une boite en bois. Sur ces derniers sont inscrites des phrases, des émotions, de simples mots qui agissent comme outils d’analyse. C’est privé, et puis, pour tout avouer, un peu vexant dans mon cas. Les cartes d’Hugo, le photographe, qui s’est prêté à l’exercice étaient poétiques et joyeuses, les miennes profondément agaçantes et, de fait, très certainement justes.

Je retournerai sans doute voir Olivier, par pure conscience professionnelle évidemment, pour aller au bout de l’expérience, et non parce que je reconnais que quelque chose de nécessaire s’est passé physiquement et psychologiquement, et encore moins parce que j’admets que les cartes n’avaient peut-être pas tout à fait tort. En attendant, si je remets mes chaussettes épaisses et dépareillées, je laisse derrière moi quelques angoisses apportées à l’arrivée, c’est vrai que j’ai plus chaud lorsque je ne les porte pas.

Les Contes Souffl S

« Ce livre illustré est soutenu par des experts qui dédient leur vie à améliorer celle des autres ».

Lorsque Louise, la fille d’Olivier, avait 3 semaines, elle a eu une hémorragie cérébrale qui a affecté certaines de ses fonctions physiques. C’est pour elle qu’Olivier a dépassé sa pratique originelle et s’est formé aux techniques les plus différentes, pour elle aussi, qu’il a mis au point sa méthode, encore pour elle qu’il a écrit un livre à destination des enfants. Un livre qui ne fait certainement pas de mal aux adultes. Les 32 exercices de respiration y sont pensés comme des contes, des jeux qui ouvrent l’imagination comme la cage thoracique. Illustrés remarquablement par Anna Mandard, et répartis par âges et niveaux, Les Contes Soufflés sont un moment privilégié à partager en famille, ou à pratiquer seul. Utilisés par les IME, les centres d’autisme ou de pédiatrie, les profs de yoga, les infirmiers, les écoles, les psychologues, et les médiathèques du coin et d’ailleurs, Les Contes d’Olivier sont un apprentissage nécessaire de la respiration. Quant aux bénéfices du livre, ils permettent à Olivier et à sa femme d’emmener leur fille suivre des protocoles et thérapies différentes, là où ils existent. Une version audio est en cours et recherche des financements. Pour vous procurer le livre, rendez-vous sur : www.helloasso.com/associations/la-marche-de-la-poupee/ evenements/commande-du-livre-les-contes-souffles www.oliviermortara.com

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