Israel Actualités n°149

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L’information en provenance d’Israël Edition du 8 Novembre 2010

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Pascal Boniface et son problème de l’antisémitisme L’antisémitisme du M.R.A.P. On ne présente plus le Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et l’enseignant à l’Institut d’Etudes européennes de l’Université de Paris 8 Pascal Boniface depuis la parution en 2003 de son célèbre livre « Est-il permis de critiquer Israël ? ». Un livre, dont le titre si explicite, dissocie tout amalgame entre antisémitisme, antisionisme et critique du gouvernement israélien. Dans un article paru dans le quotidien La Croix en date du 26 octobre dernier et intitulé « Antisémitisme et critique du gouvernement israélien » il récidive sur le sujet qui le préoccupe tant et tant. « Brandir l’accusation d’antisémitisme contre ceux qui critiquent le gouvernement israélien est une méthode ancienne et répandue (…) Mais, disent certains, l’antisémitisme se réfugie désormais derrière la critique d’Israël. Il y a une assimilation faite entre antisémitisme, antisionisme et critique de la politique du gouvernement israélien. Ce sont pourtant des notions tout à fait différentes. La confusion qui est opérée à leur égard n’est pas innocente, elle vise à protéger le gouvernement israélien ». On a donc bien compris, les malfaisants, les pernicieux sont ceux qui amalgament ces trois ‘’qualités’’ dans l’objectif malsain évident de défendre le gouvernement israélien quel qu’il soit et quoi qu’il fasse. La preuve par neuf étant bien sûr qu’« Il ne viendrait à personne l’idée d’accuser de racisme quelqu’un qui critiquerait le gouvernement américain, russe, chinois (…) S’élever contre (leur) politique étrangère ne conduit pas à être accusé de racisme antiaméricain, antichinois ou antirusse ». Personne, effectivement, ne peut être taxé d’antisémitisme lorsque la critique se trouve être légitime. Ainsi, il faut lui donner quitus lorsqu’il assure que « de nombreux opposants israéliens et la plupart des organisations de défense de droits de l’homme de ce pays » ne sont pas antisémites lorsqu’ils sont dans leurs rôles d’opposants.

Mais là où cela se corse c’est lorsqu’il écrit qu’« antisémitisme et antisio-

nisme ne sont pas assimilables. L’antisionisme est l’opposition à l’existence de l’État d’Israël. Certes, il peut y avoir des antisémites qui sont également antisionistes, leur haine des juifs les conduit à refuser qu’ils puissent disposer d’un État. Mais il peut également y avoir des juifs qui sont antisionistes, soit parce qu’ils sont très à gauche (tradition du Bund) et estiment que les juifs doivent mener un combat politique dans leur pays d’origine, soit au contraire parce qu’ils sont très religieux et pensent que c’est offenser Dieu que de vouloir donner un État aux juifs. Ils refusent l’idée de l’État d’Israël au nom de la Torah ». A bien comprendre entre les lignes, il y a, selon le directeur de l’Iris des antisémites qui ne sont pas antisionistes. Autrement dit des individus vouant une hostilité certaine à l’égard des Juifs mais non pas envers l’état des Juifs ! La preuve par son contraire est qu’il existe, nous dit-il, des Juifs qui sont contre l’existence de l’état d’Israël et ne peuvent donc être antisémites, autrement dit contre euxmêmes. Ce qui démontre, par A+B malgré que certains Juifs ont la haine de soi, que d’autres individus que Juifs peuvent être antisionistes mais non pas antisémites.

Ainsi, pour conforter l’affirmation par l’exemple, les ‘’Palestiniens’’ également n’en veulent qu’à l’existence de « l’entité sioniste » et non pas à leurs habitants. C’est du moins ce qu’ils disent. Les pro-palestiniens idem. Ils ‘’critiquent’’ systématiquement le gouvernement israélien dans l’objectif unique d’aider les ‘’autochtones’’ à retrouver leurs biens ‘’spoliés’’ en 1948 et non pas nuire au droit élémentaire du peuple juif à s’autodéterminer comme tout autre peuple. Si ce droit venait malencontreusement à disparaître cela ne serait être de leur faute. Ils sont, n’en déplaise, ANTISIONISTES uniquement. Une autre affirmation de Pascal Boniface émerge de ce texte malgré son silence à ce sujet. A bien lire encore entre les lignes, il n’existe pas d’individus critiques qui soient également antisémites et/ou antisionistes. Chacun sait que l’antisémite et/ou l’antisionisme ne se sert JAMAIS de la citrique ‘’légitime’’ du gouvernement israélien ! Ainsi, on est prié de croire que les critiques permanentes

dirigées toujours et exclusivement vers le même belligérant n’émanent nullement d’antisémites et/ou d’antisionistes. Cette catégorie d’individus se contentent de critiquer, probablement pour le bien de l’humanité, le gouvernement israélien quel qu’il soit et quoi qu’il fasse. C’est dans cette catégorie que se situe, à l’entendre, Pascal Boniface lui-même. Pour conclure, il nous assure que « Confondre volontairement antisémitisme, antisionisme et critique de l’action du gouvernement israélien est malhonnête intellectuellement et conduit à privilégier la défense de ce dernier au détriment de la lutte contre l’antisémitisme ».

La malhonnêteté intellectuelle serait de passer sur la signification académique du terme antisémitisme. Selon tout dictionnaire français, cela n’est pas autre chose que de l’hostilité envers les Juifs. Être, en conséquence, contre le droit à l’autodétermination du peuple juif est, qu’on le veuille ou non, de l’HOSTILITE. Ainsi, être ANTISIONISTE c’est être ANTISEMITE. La critique systématique du gouvernement quel qu’il soit ou quoi qu’il fasse est également de l’hostilité. Ce qui équivaut à de l’ANTISEMITISME. Affirmer, du haut d’un strapontin quelconque, qu’amalgamer ses trois ‘’qualités’’ c’est agir au « détriment de la lutte contre l’antisémitisme » s’apparente, en fait, à mépriser les véritables défenseurs des droits de l’homme juif et à favoriser l’essor de ce fléau. Pascal Boniface y participe à coup sûr. Victor PEREZ © http://victor-perez.blogspot.com

Le M R A P est, selon ses statuts, un Mouvement associatif qui lutte contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples. Bien que le termeANTISEMITISME ait disparu du sigle depuis plusieurs années, officiellement c’est encore un combat mené en son sein. C’est tout au moins ce que prétendent ses dirigeants. Et pourtant ! Sur la page d’accueil de l’association ce qui frappe à première vue, au nombre d’actions engagées, est la préoccupation première du bien-être du peuple ‘’palestinien’’. Pas celui de la partie qui vit au sein des pays musulmans frères et qui est corvéable, exploitable et expulsable à souhait, voire est interdite légalement d’activités professionnelles et de droits élémentaires comme au Liban, mais celle qui est confrontée et au contact direct d’Israël. Ce pays qui comprend une majorité de Juifs et qui, depuis sa renaissance, est accusé de tous les maux de la planète. Accusation qui fait rougir de plaisir les ‘’démocraties’’ telles, parmi tant d’autres, le Soudan, l’Arabie Saoudite ou encore l’Iran et dont le MRAP a omis de pointer leurs manquements aux droits de l’homme, qu’il soit ‘’palestinien’’ ou non, sur sa page d’accueil. Une des quatre actions de ce mouvement en solidarité de cette partie du peuple ‘’palestinien’’, est l’invitation à « Dénoncer et briser le siège israélien contre Gaza » par l’envoi d’un bateau français. Le MRAP n’étant pas sans savoir que la bande de Gaza est entre les mains d’un Hamas à la charte préconisant l’éradication du droit à l’autodétermination du peuple juif sur sa terre, il ne peut douter, ne serait-ce qu’un instant, que le siège une fois levé permettra à ces ‘’résistants’’ -par un réarmement massif- de tenter au mieux de jeter à la mer la population juive s’y trouvant, voire l’assassiner. Cette complicité objective n’est donc rien d’autre qu’une hostilité flagrante à l’encontre de ces futures victimes. Une hostilité dénommée par tout dictionnaire sérieux antisémitisme. Dénoncer et briser le siège israélien contre Gaza Promouvoir et faire respecter le droit international Répondre

à la crise humanitaire que subissent un million et demi de Gazaouis. Une autre de ses actions tendant à cette accusation, est un appel à boycotter « les fruits et les légumes des colonies israéliennes ». Le mouvement ‘’antiraciste’’ étant un organisme assujetti au droit français et le boycott interdit par la loi de ce pays, tout quidam, un tant soi peu honnête, sera intrigué par le silence des autorités publiques à ce sujet. D’autant plus, que les marques citées dans cette appel, Carmel ou Jaffa, sont des labels qui ont été crée bien avant la guerre de légitime défense des six jours et la ‘’colonisation’’ de la Judée et Samarie. Sauf à admettre qu’Israël dans sa totalité EST une « colonie », ce boycott ne contribuera donc pas à combattre « l’injustice envers les Palestiniens » mais permettra d’en commettre envers les Israéliens vivant de ces récoltes produites sur leurs terres légalement reconnues. Cet appel comme le précédent est donc basé sur l’hostilité aux Juifs. Ce qui se dénomme là encore antisémitisme. Les deux autres actions de ce mouvement se trouvant être sur la page d’accueil font une présentation subliminale et orientée du conflit. Ainsi, Israël est représenté par l’image d’un char d’assaut et la clôture de sécurité, ayant permis de stopper net les attentats suicides, est évoqué par l’image d’un mur de béton dont chacun sait, le MRAP compris, que la majeure partie de celle-ci est composée de grillages. Si l’on peut comprendre qu’une association antiraciste se préoccupe du sort d’un peuple, on ne peut qu’être sidéré de voir que le combat du MRAP est dirigé contre un seul des belligérants. Une orientation qui permet donc la question puis l’affirmation de l’antisémitisme de celui-ci par son hostilité systématique à l’encontre de l’état des Juifs. Une orientation qui doit faire retourner dans leurs tombes les créateurs de ce mouvement contre le racisme et l’antisémitisme, la plupart des Juifs ayant juré, alors, « plus jamais ça ». Victor PEREZ © http://victor-perez.blogspot.com


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