Israël Actualités n°640

Page 1

1€ - Numéro 640 - Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

Journal israélien en langue française



ÉDITO

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

Bye bye Bennett ! La droite de retour ?

Et c’est reparti pour un tour ! Moins d’un an après avoir pris les rênes du pays, le duo Bennett-Lapid n’a donc pu résister à la pression de la rue. Ce gouvernement fantoche fait de bric et de broc dans lequel le parti de Bennett n’avait recueilli que 6 députés sur 120, soit à peine 5% des députés de la Knesset.

qui siègeront à la Knesset. Espérons que les électeurs n’oublieront pas ceux qui les ont trahis. Oui, Israël va se doter à la fin de l’année d’un nouveau gouvernement, avec à sa tête, espérons-le, un grand chef d’état. Cet homme ne peut être autre que Benjamin Netanyahu ! Car d’après les derniers sondages, le Likoud serait largement en tête avec 36 députés.

Ce gouvernement est une coalition de pieds nickelés avec des ministres en dessous de tout. Il a fini par exploser. Le prochain gouvernement devra légiférer afin que le système électoral change, comme l’avait fait la France en 1958 pour passer de la 4ème république à la 5ème République. La refonte du système de vote israélien ressemblera à notre suffrage universel direct à deux tours. Bien évidemment, cela déplaira à certains, notamment aux petits partis qui tirent avantage du mode de scrutin actuel pour avoir une part du gâteau. Au point de devenir chef du gouvernement comme cela a été le cas de Bennet et de ses 5 députés.

Il est sûr mes amis qu’Israël se dotera d’un gouvernement de droite, un gouvernement fort qui saura relever les défis qui se présentent à lui que ce soit dans les domaines de la géopolitique, des alliances avec les voisins arabes, de la menace iranienne ou encore de l’économie et du social.

Les israéliens iront donc aux urnes une septième fois pour élire le futur premier ministre ainsi que les nouveaux députés

Am Israel Hai

Directeurs de la publication Alain SAYADA - alain@sayada.com

Nous sommes sûrs qu’avec Benjamin Netanyahu, Israël retrouvera sa place dans le monde comme la « Start-up Nation ». Nos ennemis auront à nouveau peur face à Israël. Qu’HM bénisse Israël et protège le peuple juif.

Alain SAYADA

Rédacteur en chef Alain Sayada Rédactrice adjointe Katy Sayada Israël Actualités est une marque déposée en France

Régie publicitaire exclusive AJP Communication 77 bi, rue Robespierre 93100 Montreuil Tel : 06 68 17 25 55 Photographe : Alain Azria 0621562213

Directeur commercial France: Patrick Haddad Tel : 07 49 05 81 11 Directeur commercial Israel: Yohann Azoulay Tel : 06 68 75 46 26

Responsable Logistique : Mickael lehiani Abonnements : Tel : 06 67 44 3000

Les annonceurs présents dans le journal sont seuls responsables du contenu de leurs publicités. Le journal ne saurait en être responsable.

3


À LA UNE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

4

La Russie est une «menace L’impasse politique compromet l’inclusion d’Israël dans le directe» pour la «sécurité» programme américain des pays de l’Otan d’exemption de visa

Israël tente depuis des années de rejoindre le programme américain d’exemption de visa Alors que la coalition gouvernementale et l’opposition s’affrontaient lundi pour déterminer quels projets de loi seraient adoptés avant la dissolution de la Knesset, l’ambassadeur américain Tom Nides a averti la ministre de l’intérieur Ayelet Shaked que l’absence d’adoption d’un texte de loi sur les bases de données retarderait considérablement l’adhésion d’Israël au programme américain d’exemption de visa.

Les pays de l’Otan vont décider à Madrid de renforcer leurs «groupements tactiques» La Russie représente une «menace directe» pour la sécurité des pays de l’Otan, réunis en sommet à Madrid, a déclaré mercredi Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique qui va renforcer son flanc oriental en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine. «Nous allons dire clairement», lors du sommet qui doit réviser la feuille de route de l’Alliance pour la première fois depuis 2010, «que la Russie représente une menace directe pour notre sécurité», a-t-il dit. Le sommet de Madrid est «historique» alors que l’Alliance vit «sa crise sécuritaire la plus sérieuse depuis la Seconde guerre mondiale», a-t-il insisté.

Face à la menace de la Russie, les pays de l’Otan vont décider à Madrid de renforcer leurs «groupements tactiques» présents sur le flanc est de l’Alliance. L’Otan va également «transformer sa Force de réaction», forte de 40.000 soldats, et porter le nombre de ses forces à haut niveau de préparation «bien au-dessus» de 300.000 militaires, avait dit M. Stoltenberg lundi. «C’est le remaniement le plus important de notre défense collective depuis la Guerre froide», a-t-il souligné mercredi. La nouvelle feuille de route de l’Otan, baptisée «concept stratégique» et qui doit être adoptée à Madrid, va également mentionner pour la première fois les «défis» représentés par la Chine «pour nos valeurs, nos intérêts et notre sécurité», a encore dit M. Stoltenberg.

La législation nécessaire pour qu’Israël réponde aux exigences américaines d’inclusion dans le programme n’a pas encore été achevée et pourrait maintenant être suspendue. Les responsables proches de la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked, étaient furieux contre le chef de l’opposition, Benyamin Netanyahou, dont «le refus d’adopter les lois requises portait préjudice à tous les

citoyens israéliens», ont-ils déclaré. «Ce n’est pas une question de droite ou de gauche ou de coalition et d’opposition. Tous les citoyens israéliens veulent cette exemption de visa et veulent en bénéficier. Il est inacceptable que l’opposition torpille ces lois importantes», ont-ils déploré. Les responsables du Likoud ont rejeté les allégations, arguant qu’ils ne retardent pas les lois. «Une négociation est en cours avec la coalition et nous nous attendons à ce qu’il y ait des accords», ont assuré les responsables du parti. Israël tente depuis des années de rejoindre le programme américain d’exemption de visa. La semaine dernière, un responsable de l’ambassade américaine a prévenu que les prochaines élections, les cinquièmes en moins de quatre ans en Israël, pourraient retarder le processus.

Les Etats-Unis annonceront mercredi un renforcement «à long terme» de leur engagement militaire en Europe Un «certain nombre de pays» de l’Alliance vont «promettre d’augmenter leurs contributions» Les Etats-Unis vont faire mercredi lors du sommet de l’Otan en Espagne «des annonces spécifiques» sur «de nouveaux engagements militaires sur terre, en mer et dans les airs à long terme» en Europe, en particulier dans l’est du continent, a dit mardi un haut conseiller de Joe Biden. Jake Sullivan, principal conseiller diplomatique et militaire du président américain, a indiqué à bord d’Air Force One qu’un «certain nombre de pays» de l’Alliance allaient également «promettre d’augmenter leurs contributions en matière de défense sur le flanc oriental». Joe Biden compte d’ailleurs expliquer dès mardi, lors de son entrevue avec le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, que les Etats-Unis vont augmenter à six contre quatre auparavant le nombre de destroyers américains sur la base navale de Rota, dans le sud du pays.

«A la fin de ce sommet il y aura un dispositif plus robuste, plus efficace, plus crédible (...) pour tenir compte d’une menace russe plus aigue et plus grave, pas seulement à cause de ce qu’ils ont fait en Ukraine, mais aussi à cause de la manière dont ils ont changé leur positionnement vis-à-vis du Bélarus», a assuré le conseiller. La Russie va livrer «dans les prochains mois» au Bélarus des missiles Iskander capables de transporter des charges nucléaires, avait annoncé samedi Vladimir Poutine en recevant le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko. A cet égard, Jake Sullivan a lancé: «le plus important c’est ce qui se passe réellement sur le terrain, pas le cinéma» entre ces deux hommes. «Bien sûr, s’il y a des déploiements militaires russes durables, y compris nucléaires, au Bélarus, c’est un sujet de préoccupation pour toute l’alliance», a-t-il reconnu.


À LA UNE

Edition du 27 octobre au 2 novembre 2021

L’Iran arrête un général des Gardiens de la Révolution accusé d’espionnage pour le compte d’Israël

L’Ukraine annonce l’échange de 144 soldats, dont 95 «défenseurs d’Azovstal»

«Il s’agit du plus gros échange (avec Moscou) depuis le début de l’invasion russe»

Cette arrestation est la dernière manifestation du climat de méfiance qui règne à Téhéran Les autorités iraniennes ont arrêté un général du Corps des gardiens de la révolution islamique au début du mois, le soupçonnant d’espionnage au profit d’Israël, ont déclaré des médias iraniens. Cette arrestation est la dernière manifestation du climat de méfiance qui règne à Téhéran après plusieurs attaques contre des cibles militaires et nucléaires attribuées à Israël. L’arrestation du général de brigade Ali Nasiri est intervenue deux mois après l’arrestation de plusieurs dizaines d’employés du programme de défense antimissile du

ministère iranien de la défense pour avoir divulgué des renseignements militaires classifiés, notamment des plans de missiles à Israël, a déclaré un responsable iranien au New York Times. Nasiri était un commandant supérieur de l’unité de protection de l’information du Corps des gardiens de la révolution, selon le New York Times. Son arrestation a ébranlé les dirigeants de Téhéran, ont indiqué des responsables iraniens au quotidien américain, et certains ont demandé le retrait du chef du renseignement, Hossein Taeb, qui a demandé une année supplémentaire pour améliorer son statut, mais a été remplacé quelques jours plus tard.

5

L’Ukraine a annoncé mercredi avoir échangé avec la Russie 144 soldats, dont 95 «défenseurs d’Azovstal» à Marioupol (sud-est), qui s’étaient battus dans cette ville portuaire assiégée par l’armée russe pendant plusieurs semaines avant de se rendre. «Il s’agit du plus gros échange (avec Moscou) depuis le début de l’invasion russe», a déclaré sur Telegram la Direction principale du renseignement, rattachée au ministère de la Défense ukrainien, sans donner plus de détails sur le lieu et la date de l’opération. «Parmi eux se trouvent 43 militaires du régiment Azov», une unité intégrée depuis plusieurs années à l’armée ukrainienne mais que Moscou qualifie de «nazie», a ajouté le service de renseignement ukrainien. Ils ont été échangés avec 52 autres militaires qui se trouvaient également dans l’aciérie Azovstal à Marioupol au moment

de l’assaut russe.

«La plupart» des prisonniers échangés «sont grièvement blessés», «par balles ou des éclats d’obus», mais souffrent aussi «de brûlures, de fractures», selon la même source. «Ils reçoivent tous des soins - médicaux et psychologiques», a ajouté la Direction principale du renseignement ukrainien, qui avait annoncé mardi la libération de 17 prisonniers dans le cadre d’un autre échange avec la Russie. Kiev et Moscou ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Le dernier en date annoncé officiellement avant ces deux échanges avait eu lieu début mai et concernait 41 Ukrainiens. Les deux pays ont également procédé mi-juin à un échange de corps de soldats tués, qui a permis à l’Ukraine de récupérer les dépouilles de 64 défenseurs de l’aciérie d’Azovstal à Marioupol.


À LA UNE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

L’Otan lance formellement le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande

«Nos capacités de renseignement ont été sapées suite aux activités d’Israël» (responsable iranien)

«Nous avons décidé aujourd’hui d’inviter la Finlande et la Suède à devenir des membres de l’Otan» Les dirigeants de l’Otan ont lancé formellement mercredi, lors de leur sommet à Madrid, le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande, rendue possible par la levée du veto turc mardi soir. «Nous avons décidé aujourd’hui d’inviter la Finlande et la Suède à devenir des membres de l’Otan et avons décidé de signer les protocoles d’adhésion», ont dit les dirigeants de l’Alliance dans une déclaration commune. L’Ukraine peut compter sur le soutien de l’Otan «aussi longtemps qu’il le faudra», a déclaré mercredi à Madrid le secrétaire général de l’Alliance atlantique, dont les

«À Téhéran, quelques grands noms en ont payé le prix» L’ancien vice-président iranien Muhammad Ali Abtahi a déclaré dans une interview au New York Times mercredi que «les atteintes à la sécurité en Iran et l’ampleur des opérations israéliennes ont complètement sapé notre organisation de renseignement, qui est la plus puissante». «La force de nos capacités en terme de sécurité a toujours été le fondement de la République islamique et elle a été endommagée l’année dernière. Les espions israéliens ont durement frappé l’Iran. À Téhéran, quelques grands noms en ont payé le prix», a-t-il dit. Selon des sources en Israël et en Iran, Hussein Taab, le commandant du renseignement des Gardiens de la révolution, a été démis de ses fonctions la semaine dernière après avoir échoué à atteindre des cibles israéliennes en Turquie. La coopération israélo-turque à Istanbul a permis de déjouer des attentats contre des Israéliens.

6

Un responsable du gouvernement iranien a déclaré que l’arrestation du général de brigade Ali Nasiri est intervenue deux mois après qu’une douzaine d’employés du programme de développement de missiles du ministère iranien de la Défense ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir divulgué des informations militaires classifiées à Israël, y compris des maquettes de conception de missiles. Il a en outre été signalé que les trois aciéries endommagées hier lors d’une cyberattaque sont les principaux fournisseurs des Gardiens de la révolution. La semaine dernière, une suspicion de cyberattaque iranienne contre les systèmes d’alarme aurait déclenché de fausses alertes dans plusieurs quartiers de Jérusalem et d’Eilat. Plusieurs membres des Gardiens de la révolution ont été éliminés ces dernières semaines, l’Iran imputant ces morts à son ennemi juré Israël.

dirigeants ont dénoncé la «cruauté épouvantable» de Moscou. «L’Ukraine peut compter sur nous aussi longtemps qu’il faudra», a déclaré Jens Stoltenberg lors du sommet de l’organisation à Madrid, alors que l’invasion russe est entrée dans son cinquième mois. Dans une déclaration commune, les dirigeants de l’Alliance atlantique s’engagent ainsi à «renforcer encore leur soutien politique et pratique» à l’Ukraine. Ils disent s’être mis d’accord avec Kiev sur un nouveau plan d’aide, qui doit en particulier «accélérer la livraison d’équipements militaires non létaux» et améliorer les défenses» ukrainiennes contre les cyber-attaques.

La Turquie réclame l’extradition de 33 personnes à la Finlande et à la Suède

la signature d’un mémorandum entre les trois pays ouvrant l’accès des deux nations nordiques à l’Alliance atlantique.

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est classé comme terroriste par Ankara et ses alliés La Turquie va réclamer à la Finlande et à la Suède l’extradition de 33 personnes appartenant aux mouvements PKK et Fetö qu’elle considère comme terroristes, a annoncé mercredi le ministre de la Justice Bekir Bozdag. Cette requête intervient au lendemain de

«Dans le cadre du nouvel accord, nous allons demander à la Finlande l’extradition de six membres du PKK et six membres de Fetö; et à la Suède d’extrader dix membres de Fetö et onze du PKK», a déclaré le ministre dont les propos ont été rapportés par les médias locaux. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est classé comme terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Fetö, est l’acronyme du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, installé au Etats-Unis et considéré par le président Recep Tayyip Erdogan comme responsable de la tentative de coup d’état de juillet 2016.


À LA UNE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

Tsahal va faire appel à des images satellites pour enquêter sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh

L’armée israélienne a qualifié les enquêtes internationales accusant ses forces de «partiales» L’armée israélienne devrait à entamer une nouvelle série d’enquêtes sur la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, en faisant appel cette fois à des experts en imagerie satellite et en cartographie. Des soldats de l’unité de renseignement visuel 9900 de Tsahal, spécialisés dans la cartographie, prendront part à l’enquête afin de déterminer qui a tiré la balle qui a tué la journaliste américano-palestinienne le 11 mai, a rapporté dimanche le site d’information Ynet. Le chef adjoint des opérations spéciales du renseignement militaire y participera également. Pour l’instant, aucune enquête criminelle n’est prévue, à moins que de nouvelles preuves ne démontrent qu’un soldat israélien ait agi délibérément ou par négligence avant la mort d’Abu Akleh. L’utilisation d’images satellites pour l’enquête a été décidée après que plusieurs médias ainsi que l’ONU soutiennent que la balle qui a tué la journaliste a été tirée par un soldat israélien. Dans un premier temps, Israël a imputé la

7

Joe Biden devrait rencontrer Benyamin Netanyahou lors de sa visite en Israël

responsabilité du tir fatal à des terroristes palestiniens, mais a reconnu par la suite que la balle qui a tué Abu Akleh avait également pu être tirée par un soldat israélien. La journaliste américano-palestinienne a été tuée lors d’affrontements entre les troupes de Tsahal et des terroristes palestiniens alors qu’elle couvrait une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Selon Ynet, l’armée estime que plus de 1.000 balles ont été tirées par les deux camps au cours de la fusillade de Jénine. Les responsables militaires israéliens ont déclaré qu’ils avaient identifié une arme qui aurait pu tirer le coup de feu qui a tué Abu Akleh, mais que la confirmation nécessiterait une analyse balistique pour faire correspondre l’arme à la balle. De son côté, Ramallah a refusé de remettre la balle à Israël et de mener une enquête conjointe. Tsahal a par ailleurs condamné plusieurs enquêtes indépendantes sur la mort d’Abu Akleh qui ont conclu qu’elle avait été abattue par des soldats israéliens, certaines d’entre elles affirmant qu’elle avait été délibérément visée. L’armée israélienne a qualifié les enquêtes internationales de «partiales».

La rencontre a été ajoutée après la décision de Naftali Bennett de dissoudre la Knesset Le président américain Joe Biden devrait rencontrer le chef de l’opposition Benyamin Netanyahou lors de sa visite en Israël le mois prochain, a déclaré samedi au Times of Israel un responsable proche du dossier. La rencontre n’était pas prévue initialement, mais a été ajoutée au programme de M. Biden suite à la décision du Premier ministre Naftali Bennett de dissoudre la Knesset, renvoyant Israël à des élections. L’administration Biden veut éviter de donner l’impression qu’elle s’immisce dans les élections israéliennes, et les présidents américains rencontrent en général le Premier ministre et le chef de l’opposition pendant une campagne électorale, a déclaré le fonctionnaire. La semaine dernière, Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid ont annoncé leur décision de dissoudre la 24e Knesset après seulement un an au pouvoir, en raison de leur incapacité à maintenir plus longtemps la cohésion de leur coalition. Israël se dirige donc vers sa cinquième élection nationale en moins de quatre ans.

La Knesset devrait être dissoute lundi, et Yaïr Lapid deviendra Premier ministre mardi ou mercredi. Le prochain chef du gouvernement accueillera Joe Biden à l’aéroport Ben Gurion le 13 juillet et tiendra plusieurs réunions avec le président tout au long de son voyage, a déclaré le responsable américain. Naftali Bennett rencontrera également Joe Biden, avec qui il a noué des relations au cours de l’année écoulée. Y. Lapid et J. Biden ne se sont rencontrés qu’une seule fois auparavant, en 2013, lorsque Lapid était ministre des Finances et que Biden était vice-président. En revanche le président américain et Benyamin Netanyahou entretiennent une longue relation, qui a notamment été marquée par des différends politiques. L’ancien Premier ministre israélien s’est notamment disputé avec l’ancien président américain Barack Obama, sous lequel Joe Biden était vice-président. Du 13 au 16 juillet, M. Biden se rendra en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite, où il participera à une réunion avec des dirigeants de la région.


À LA UNE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

Heureux comme un juif au Danemark

Lors du dernier séminaire du Consistoire de Paris, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Daniel Staetsky, statisticien à l’Institute for Jewish Policy Research, qui nous éclaire sur le ressenti de la communauté juive à travers un index sur la « qualité de la vie juive » en Europe. La presse a fait grand bruit ces derniers jours des conclusions de ce rapport qui a été présenté lors d’une rencontre de l’European Jewish Association à Budapest. Menée en 2018 par l’Institute for Jewish Policy Research de Londres et par l’European Union Agency for Fondamental Rights, auprès de seize mille Juifs en Europe. Les auteurs ont évalué le sentiment de sécurité ressenti par la communauté juive, l’attitude de la population vis-à-vis des Juifs et d’Israël, l’antisémitisme et la réponse des autorités à la montée de l’antisémitisme (statistiques sur les incidents antisémites, lieux de mémoire de l’Holocauste, budget destiné à la sécurité des sites juifs, liberté de culte et préservation des pratiques juives). Ce travail d’une rare rigueur scientifique permet de donner une dimension objective à l’ampleur du phénomène antisémite que certains se plaisent à minimiser voire à nier. Sans surprise, notre pays, qui accueille pourtant la plus forte communauté juive en Europe, est celui où ces derniers se sentent le moins en sécurité. «Les juifs français sont extrêmement inquiets, à un niveau incomparable avec le reste des autres pays européens », souligne dans l’Express Daniel Staetsky, « étonné par ces chiffres au début de son étude ».

Pour Daniel Staetsky, les derniers attentats terroristes qui ont meurtri notre communauté, l’impossibilité de vivre dans certains quartiers de nos banlieues, les menaces contre l’abattage rituel et la circoncision ont forgé chez nos coreligionnaires un sentiment très fort de malaise, et l’idée que l’autorité de la République s’est largement altéré ces deniers années. Les maux dont souffrent la France sont ici réunis : une impuissance à protéger conjuguée à une volonté d’interdire sans cesse davantage au sein même de la sphère privée. Comme le souligne souvent Joël Mergui, les difficultés des juifs sont souvent annonciatrices de celles de la nation. A l’inverse le Danemark apparait comme un havre pour les juifs qui s’y sentent plus en sécurité que partout ailleurs. Les Juifs du Danemark n’ont surement pas oublié l’action de la famille royale et de la population danoise tout entière qui prirent une part très active au sauvetage des Juifs lors de la dernière guerre. Jack-Yves Bohbot

8

Le debrief de la semaine par Jack-Yves Bohbot

La région de Bruxelles maintient l’abbatage rituel Le parlement régional de de Bruxelles a rejeté vendredi par une courte majorité un projet d’ordonnance visant à bannir l’abattage rituel des animaux sans étourdissement préalable. L’abattage reste donc possible dans la région capitale belge alors qu’il est formellement interdit en Flandres et en Wallonie depuis 2019. Les carnets du « fascinant monsieur Chouchani » consultables en ligne La Bibliothèque nationale d’Israël vient d’acquérir soixante-dix carnets de « Monsieur Chouchani », l’un des plus grands penseurs juifs du XXe siècle. Elie Wiesel ou Emmanuel Levinas étaient ses élèves. De son vrai nom Hillel Perelmann, Chouchani a vécu en Palestine ottomane, au Maroc, aux États-Unis, à Strasbourg, à Paris en Suisse, en Israël et en Uruguay... Il connaissait par cœur la Torah, le Talmud, les commentaires religieux et maitrisait la philosophie, la physique, l’astronomie, la

médecine, l’optique et l’électronique. Transmission de l’art lié au culte juif au Maroc L’association Mimouna en partenariat avec le ministère du Tourisme, la fondation Mohammed V et la chambre de l’artisanat de la Région Fès Meknès, a offert un cycle de formations « transmission des savoirs relatifs aux objets design liés à l’art et au culte juifs » à un groupe d’artisans originaires de Rabat, Salé, Fès, Sefrou, Meknès, Safi et Essaouira. Ce programme est financé par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID). Le Consistoire central de France réunit son assemblée générale Le Centre européen du Judaïsme accueillait dimanche une centaine de dirigeants de communautés membres de l’assemblée générale du Consistoire central en présence du grand rabbin de France Haïm Korsia, du président du Consistoire central Elie Korchia et du président du Consistoire de Paris, Joël Mergui. Les rapports moral et financier ont été adoptés à l’unanimité. Yonathan Arfi, nouveau président du Crif Le vice-président du Crif, Yonathan Arfi, âgé de quarante-deux ans, a été élu dimanche par l’assemblée générale du Crif ; il est opposé au président de l’association France-Israël, Ariel Amar. Il succède ainsi à Francis Kalifat – dont nous saluons l’engagement – qui a présidé pendant huit ans l’Institution représentative de la communauté juive. Dissolution de la Knesset Après une année de gouvernement Bennett, le Parlement israélien devrait voter sa dissolution mercredi après que le gouvernement et l’opposition aient trouvé un accord sur le calendrier électoral. Les budgets électoraux dédiés aux partis politiques connaîtront une augmentation de près de dix millions d’euros, soit une dotation globale pour le financement public des partis d’un montant de cinquante cinq millions d’euros.


À LA UNE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

9

Transmission : Transmission La grande synagogue de Nazareth et Marcel Proust : 1822-1922, destins croisés ?

Nous allons célébrer cette année les deux cent ans de la construction de la synagogue de Nazareth et commémorer les cent ans de la mort de Marcel Proust. Destins croisés ? J’ai deux amours : la synagogue de Nazareth et Marcel Proust. Et pourtant tout semble séparer ces deux amours. Il ne vous aura pas échappé que le premier est un lieu et que le second est une personne. Néanmoins ce lieu a accueilli depuis sa création un nombre incalculable de personnes et la création de Proust évoque à travers ses livres une multitude de lieux. Mais n’est-ce pas le génie de l’amour que de réconcilier les contraires ? Proust se serait-il déjà rendu dans la grande synagogue ? Ou aurait-il évoqué ce lieu dans son œuvre foisonnante ? C’est tordre abusivement la réalité que d’affirmer que l’auteur se sentait plus familier dans une synagogue que dans une cathédrale. Est-on par ailleurs bien sûr que le petit Marcel se soit rendu à la syna-

gogue de Nazareth ? Il faudrait pour cela mener une véritable enquête. L’aurait-il visité lors des nombreux bar-mitsvah ou mariages, de la famille Weil du côté de sa mère qui se déroulent dans cette synagogue ? Se serait-il rendu dans ce lieu lors de la fête du grand pardon, comme les juifs de Kippour qui ne vont à la synagogue que lors de cette journée en raison de son importance et des traditions familiales ? Ou encore, puisqu’il admirait la reine Esther, notamment à travers la pièce de Jean Racine, l’aurait-il peut-être arpenté déguisé comme tous les jeunes enfants lors de la fête de Pourim ? Les sensations et les souvenirs, que lui ont ou que lui auraient procuré ces événements festifs, lui ont ou lui auraient servi sans doute de matière pour son livre. On peut ainsi imaginer d’une façon tout à fait proustienne, les impressions, que la visite de cette synagogue, auraient déclenché chez lui : l’immensité de l’édifice et de la salle de prière, la contemplation de la voûte étoilée, la musique de l’orgue d’Offenbach, l’ouverture des rouleaux de parchemins de la Torah. La synagogue de Nazareth est en effet une des plus vielles synagogues de France et impose par ses décorations sublimes et majestueuses. Il est loisible d’imaginer pour les besoins de cet article que Marcel se soit effectivement rendu à la synagogue de Nazareth et que le souvenir de cette visite ait laissé en lui une trace si indélébile qu’il aurait aimé que les fidèles lisent le kaddish à sa mort. Les rapports de l’œuvre de Proust à la réalité sont si complexes, qu’il retient toujours, face à son caractère massif le scénario le plus heureux, pas forcément le plus crédible. C’est dans le charme de cette alternative au réel que réside pour Proust le génie de la littérature, dont il va se faire le messager.

L’imagination permet de concevoir un Proust, qui tout en étant juif par sa mère, compare tout au long de ses livres, La Recherche du temps perdu à une cathédrale. Vous me direz alors que matériellement la construction des synagogues de l’époque ressemblait beaucoup à des cathédrales et c’est le cas de la grande synagogue de Nazareth inaugurée en 1822. Néanmoins tout sépare spirituellement une cathédrale d’une synagogue : dans une cathédrale, D… peut être représenté, alors que cela est complétement proscrit dans une synagogue. La relation de Marcel Proust à D… et à la mort est omniprésente. De même que le combat de Jacob face à l’ange Gabriel peut être interprété comme une métaphore du travail de l’artiste, de même la lutte de Marcel Proust contre le temps est le principal aiguillon à sa création. Le conflit de Proust avec le temps n’est pas réductible à une guerre contre le temps qui passe, bien que sa maladie soit une des principales inquiétudes de ceux qui ont peur qu’il ne puisse pas en raison de son intensité achever son œuvre. La bataille essentielle de Proust avec le temps, est surtout de faire revivre le temps vécu à travers les mots, le style, la métaphore ; ainsi le temps perdu, qui a été vécu, peut être retrouvé à travers la littérature : « la vérité ne commencera qu’au moment où l’écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport, analogue dans le monde l’art à celui qu’est le rapport unique de la loi causale dans le monde de la science, et les enfermera dans les anneaux nécessaires d’un beau style ; (…) il dégagera leur essence commune en les réunissant l’une et l’autre pour les soustraire aux contingences du temps, dans une métaphore ».

Proust est ainsi un véritable magicien des mots et il adorait les contes des Mille et une Nuits : il fait revivre le temps, que l’on croyait englouti par le passé à travers des réminiscences, qui sont toujours déclenchées par des événements contingents et involontaires. La phrase de Vinteuil ou encore l’épisode fameux de la madeleine sont des passages célèbres de la force de cette réinvocation. Car Proust est un magicien et non un illusionniste, adoptant sans détours une attitude radicale : « la vraie vie, la seule qui vaut vraiment la peine d’être vécue, c’est la littérature ». Il y a donc une véritable religion de l’art chez Marcel, qui va bien au-delà d’une disposition physique ou d’une position métaphysique. De sorte que le rapport de Proust à la mort- il meurt en 1922, soit cent ans après la construction de la grande synagogue de Nazareth- ne peut se concevoir que comme celui de tout fanatique à une religion comme un sacrifice ultime à l’art. Rien ne symbolise mieux, cette ascèse et ce don de soi à l’art que la mort de l’écrivain fictif Bergotte dans La Prisonnière lors de la contemplation du petit pan de mur jaune dans La Vue de Delft de Ver Meer : « il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? (…) Toutes ces obligations, qui n’ont pas leur sanction dans la vie présente, semblent appartenir à un monde différent fondé sur la bonté, le scrupule, le sacrifice, un monde entièrement différent de celui-ci(…). De sorte que l’idée que Bergotte n’était pas mort à jamais est sans invraisemblance ». En conclusion, l’idée qu’un jour, on a lu ou on lira le kaddish à la grande synagogue de Nazareth pour Proust, qui n’était pas mort à jamais est sans invraisemblance. Franck KRIEF

Allemagne: plus de 2.700 incidents antisémites signalés en 2021 Au total, 964 personnes – juives et non juives – ont été directement touchées par des incidents antisémites

Un groupe de suivi de l’antisémitisme en Allemagne affirme avoir recensé plus de 2.700 incidents dans le pays l’année dernière, dont 63 attaques et six cas de violence extrême, rapporte l’Associated Press. Le Département de recherche et d’information sur l’antisémitisme (RIAS), affirme que la pandémie de coronavirus avec les complots anti-juif et le conflit en mai 2021 entre Israël et la bande de Gaza ont été les principaux moteurs des 2.738 incidents qu’il a documentés.

Le commissaire du gouvernement allemand à la lutte contre l’antisémitisme, Felix Klein, qualifie le nombre d’incidents - plus de sept par jour - «d’effrayant», mais affirme également que «dans le même temps, chacun des incidents signalés est également une étape vers la réduction des chiffres inquiétants.» Les extrémistes de droite étaient responsables de 17 % des incidents, mais plus de la moitié de tous les incidents antisémites n’ont pas pu être attribués à un groupe politique spécifique, selon le rapport. Parmi les cas de «violence extrême», le RIAS a inclus une attaque contre

un participant juif à une veillée pour Israël à Hambourg et une fusillade dans un centre communautaire juif à Berlin. Au total, 964 personnes – juives et non juives – ont été directement touchées par des incidents antisémites, a indiqué Benjamin Steinitz, le chef du RIAS, aux journalistes à Berlin. L’année 2021 a été l’année où l’antisémitisme a le plus sévi dans le monde au cours de la dernière décennie, avec au moins 10 incidents en moyenne par jour, selon le rapport annuel sur l’antisémitisme publié par l’Organisation sioniste mondiale (WZO) et l’Agence juive.


SÉCURITÉ

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

10

«Nous ne permettrons pas que Israël: Benny Gantz déclare que l’Iran des Israéliens soient attaqués et le Hezbollah ont tenté de mener une cyberattaque contre la FINUL sur notre territoire»

L’Iran tente de mener des attaques contre les citoyens israéliens à l’étranger

De hauts responsables sécuritaires égyptiens ont récemment mis en garde leurs homologues iraniens contre le fait de nuire aux touristes israéliens sur leur sol, selon un article paru dans The New Arab. Selon le rapport, établi sur fond d’informations faisant état de récents assassinats des membres des Gardiens de la révolution, les Israéliens séjournant en Egypte pourraient être attaqués. Au cours des pourparlers avec la partie iranienne, les Égyptiens ont toutefois souligné qu’ils ne permettraient pas à Téhéran de porter atteinte aux Israéliens dans le pays. L’Iran a pour sa part assuré à la partie égyptienne qu’il n’avait aucune intention de nuire aux Israéliens sur son territoire. Il tente cependant de venger la mort de

membres des Gardiens de la révolution, qu’il attribue à Israël.

Depuis le début de semaine, l’avertissement de voyage pour les Israéliens en Turquie a été abaissé au niveau 3 après avoir été en alerte maximale en raison d’attaques imminentes à Istanbul orchestrées par l’Iran et déjouées grâce à la coopération israélo-turque. Il y a trois mois, le Conseil de sécurité nationale israélien a supprimé l’avertissement de voyage aux touristes israéliens pour les stations balnéaires du Sinaï en Égypte, ce qui a incité des dizaines de milliers de personnes à s’y rendre. Le Sinaï est en effet devenu l’une des destinations les plus prisées par les Israéliens, notamment pour son faible coût, sa proximité et la qualité des prestations proposées par les établissements touristiques. Les vols Tel-Aviv/Charm el-Cheikh ont été inaugurés en avril dernier.

L’armée israélienne a déjoué des cyberattaques contre des centrales électriques américaines

«Nos valeurs fondamentales sont des valeurs démocratiques et éthiques» Le chef adjoint de l’unité 8200 de l’armée israélienne, le colonel U., a déclaré mercredi que son agence de renseignement avait averti les États-Unis des tentatives de piratage des centrales électriques du pays à temps pour contrecarrer la cyberattaque. Bien que ce ne soit pas la première fois que les avertissements israéliens aux États-Unis permettant d’éviter les cyberattaques soient rendus publics, c’est la première fois qu’un responsable actuel de l’unité 8200 partage des renseignements aussi sensibles. Le colonel U. a rappelé qu’un «adversaire [l’Iran] a attaqué des installations d’eau en Israël. Nous avons vu ce pays tenter d’empoisonner l’eau dans le but de faire des victimes et nous avons déjoué cette

attaque.» «Nous avons également découvert qu’ils tentaient de cibler les centrales électriques américaines. Grâce à la collaboration étroite avec nos fantastiques partenaires américains, tout incident a pu être évité», a-t-il déclaré. «Nos valeurs fondamentales sont des valeurs démocratiques et éthiques. Nous avons des procédures de prise de décision militaires tout en permettant aux individus d’exprimer leurs opinions et leurs préoccupations. Nous empêchons les cyberattaques contre les Israéliens et nous veillons à ce qu’Israël reste la principale puissance technologique et cybernétique dans notre région», a-t-il conclu. Israël est régulièrement visé par des cyberattaques iraniennes.

La FINUL n’a fait aucun commentaire sur l’incident

dont la tentative de perturber les opérations de la FINUL», a-t-il poursuivi.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré mercredi que l’Iran et le groupe terroriste libanais Hezbollah, avaient récemment tenté de mener une cyberattaque contre la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) afin d’obtenir des informations sur ses activités dans la région.

«Ils ont lancé une cyberopération dans le but de dérober des documents sur les activités et le déploiement de la FINUL dans la région, à l’usage du Hezbollah», a-t-il déclaré. «Il s’agit d’une nouvelle attaque directe de l’Iran et du Hezbollah contre les citoyens libanais et contre la stabilité du Liban.»

«Le leader du terrorisme mondial est l’Iran. Cela vaut également pour le cyberterrorisme», a affirmé Benny Gantz lors de la conférence Cyber Week à Tel-Aviv.

La FINUL n’a pour l’heure fait aucun commentaire sur l’incident.

«L’Iran opère via des mandataires tels que le Hezbollah dans tous les domaines - y compris le cyber. Aujourd’hui, je peux révéler les récentes activités malveillantes menées par les institutions de sécurité iraniennes en coopération avec le Hezbollah

Benny Gantz a déclaré qu’Israël connaissait «les cybersystèmes et les méthodes de fonctionnement de ses adversaires» et avait identifié une tendance des pirates informatiques iraniens opérant contre des pays du Moyen-Orient et en particulier contre Israël.

Israël: tentative d’attaque au couteau près du mont du Temple à Jérusalem, pas de blessé

Aucune victime n’est à déplorer

Un terroriste palestinien a tenté de poignarder des policiers israéliens mardi soir dans la Vieille ville de Jérusalem près du mont du Temple, avant de prendre la fuite. Armé d’un couteau, «le suspect est arrivé à un poste de contrôle de police sur le mont du Temple, et a tenté d’attaquer l’une des personnes présentes sans faire de victime,» a déclaré la police.

«La police et la police des frontières ont commencé à ratisser la zone à sa recherche», a poursuivi le communiqué. Le terroriste a été arrêté près d’une heure après l’incident par les forces de police. Depuis plusieurs mois, le pays fait face à une vague d’attentats islamistes ayant fait 19 victimes. Les effectifs de sécurité ont été renforcés pour déjouer toute tentative d’attentat.


SÉCURITÉ

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

11

Cisjordanie: 11 Palestiniens Israël: Tsahal déjoue une soupçonnés d’activités terroristes tentative de contrebande d’armes près de la mer Morte arrêtés par les forces israéliennes

Deux suspects bédouins ont été arrêtés

Cette semaine, les troupes de l’armée israélienne ont déjoué une tentative de contrebande d’armes et de munitions dans la région de la mer Morte, identifiant deux suspects. Après avoir scanné la zone, deux suspects ont été appréhendés par les forces de sécurité en possession d’un sac contenant quatre pistolets, trois fusils M-16 et des munitions. Les deux suspects, Rahman Abu Sabiyah et Majed Kashkar, sont des Bédouins vivant près de Dimona. Ils ont été emmenés pour interrogatoire par le Shin Bet en coopération avec la police israélienne.

L’enquête a permis de révéler que Muhammad Kashkar et Salman Aloug, connus pour opérer à la frontière jordanienne étaient à l’origine de la contrebande d’armes. Ils ont également été arrêtés. L’enquête a été transférée au bureau du procureur du district sud pour formuler des actes d’accusation, ainsi qu’une demande de détention pour les suspects jusqu’à la fin des poursuites judiciaires. L’armée israélienne, le Shin Bet et la police israélienne prennent au sérieux toute implication de citoyens israéliens dans la contrebande d’armes en Israël, mettant en danger la sécurité de l’État et de ses résidents.

Les forces de sécurité ont mené dans la nuit des raids dans différentes localités de Cisjordanie

L’armée israélienne, le service de sécurité intérieure du Shin Bet et la police des frontières ont arrêté onze Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes lors de raids menés dans la nuit de samedi à dimanche dans différentes localités de Cisjordanie, notamment dans les villes d’Iskaka, de Rashida, d’Al-Tira et de Beit Ur al-Tahta. Les forces de sécurité ont appréhendé six individus dans la ville de Qaryut et deux autres dans la ville de Beit Ummar. Dans le même temps, la police des frontières a arrêté deux suspects à Nur Shams et confisqué plusieurs armes illégales.

Aucun blessé n’a été signalé au sein des forces de sécurité israéliennes, au cours des opérations de la nuit. Tous les suspects appréhendés sont désormais entre les mains des services de sécurité qui vont les interroger pour déterminer leurs liens avec les organisations terroristes. Depuis fin mars, les forces israéliennes mènent des raids quotidiens dans la région, dans le cadre de la vaste opération «Briser la vague» décidée par le gouvernement à la suite d’une série d’attaques terroristes perpétrées par des Palestiniens et des Arabes israéliens en Israël et en Cisjordanie qui ont coûté la vie à 19 Israéliens.

Allemagne: le plus vieil accusé Les accusations israéliennes sur de crimes nazis condamné à cinq des projets d’attaques en Turquie ans de prison sont «ridicules», selon Téhéran de Brandebourg-sur-la-Havel (Est) Udo Lechtermann.

un «scénario préconçu pour détruire les relations entre les deux pays musulmans», faisant référence à la Turquie et à l’Iran.

«Vous y étiez conscient que des prisonniers y avaient été tués. Par votre présence, vous avez soutenu ces actes», a-t-il ajouté.

Lors d’une conférence de presse, Yaïr Lapid a déclaré que «ces dernières semaines, la vie de citoyens israéliens a été sauvée grâce à la coopération sécuritaire et diplomatique entre Israël et la Turquie».

«Toute personne voulant fuir le camp était fusillée. Ainsi, tout gardien de camp a participé activement à ces meurtres», a-t-il dit.

Son incarcération semble toutefois peu probable Le plus vieil accusé de crimes nazis, Josef Schütz, 101 ans, a été condamné mardi à une lourde peine de cinq ans de prison pour des exactions commises pendant la Shoah lorsqu’il était gardien dans un camp allemand. Cet ancien sous-officier des Waffen SS a été jugé coupable de «complicité» dans le meurtre de 3.518 prisonniers lorsqu’il opérait entre 1942 et 1945 dans le camp de Sachsenhausen, au nord de Berlin. «Monsieur Schütz, vous avez été actif pendant environ trois ans au sein du camp de concentration de Sachsenhausen où vous avez été complice des meurtres de masse», a déclaré le président du tribunal

A l’annonce de la lourde sentence, plus importante que le minimum de trois ans de prison pour complicité de meurtres inscrit dans le droit allemand, l’accusé est resté stoïque. «Je suis prêt», avait indiqué M. Schütz en entrant plus tôt dans la salle du tribunal, habillé d’une chemisette grise et d’un pantalon de pyjama dans une chaise roulante. Son avocat avait déjà annoncé qu’il irait en cassation en cas de lourde peine, repoussant au mieux à début 2023 toute application de celle-ci. Mais étant donné l’état de santé fragile de M. Schütz, qui comparaissait libre depuis octobre, son incarcération semble peu probable. Jamais au cours de la trentaine d’audiences il n’aura exprimé le moindre regret. Au contraire, lundi il a encore nié toute implication, se demandant «pourquoi il était là», et affirmé que «tout était faux» à son sujet.

«Israël ne restera pas les bras croisés face aux tentatives de nuire à ses citoyens en Israël et dans le monde», a-t-il ajouté. Selon l’Iran, il s’agit d’un «scénario préconçu» pour détruire ses relations avec Ankara L’Iran a estimé vendredi que les accusations du ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid concernant un complot ourdi par Téhéran visant à nuire à des Israéliens à Istanbul étaient «ridicules», et n’avait que pour seul objectif de nuire aux relations irano-turques. Lors d’une conférence de presse à Ankara jeudi, M. Lapid a remercié son hôte, la Turquie, d’avoir contribué à faire avorter des projets d’attaques présumés contre des Israéliens à Istanbul et a déclaré que les efforts étaient toujours en cours. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a déclaré dans un tweet du ministère que l’allégation «ridicule» de Yaïr Lapid était

La Turquie détiendrait au moins cinq agents iraniens qui projetaient notamment de s’en prendre à ancien diplomate israélien et son épouse. «Notre partenariat avec la Turquie est fort, et il s’exerce à tous les niveaux. Nous avons un intérêt commun, qui est de prévenir et de déjouer les attaques terroristes afin de rétablir l’ordre», a déclaré le Premier ministre Naftali Bennett. Selon les médias turcs, la police turque a arrêté la semaine dernière près de dix suspects, dont des agents du renseignement iranien et des gardiens de la révolution qui s’étaient fait passer pour des étudiants et des hommes d’affaires. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques ciblées contre des diplomates et des groupes de touristes israéliens à Istanbul.


FRANCE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

France/Covid-19: la justice juge l’Etat fautif de ne pas avoir fait de stocks suffisants de masques avant l’épidémie

Elle estime toutefois que cette faute ne peut être jugée à l’origine de cas spécifiques de Covid L’Etat a commis une faute en ne maintenant pas un stock suffisant de masques chirurgicaux avant l’épidémie de Covid-19, puis en laissant penser que leur port était inutile, a estimé mardi le tribunal administratif de Paris.

Peine pour espionnage contre le Français Benjamin Brière confirmée en Iran

Trois autres ressortissants Français sont détenus actuellement en Iran

Catherine Colonna «inacceptable» la condamnation de M. Brière.

Une cour d’appel iranienne a confirmé la peine de 8 ans de prison pour espionnage prononcée à l’encontre du Français Benjamin Brière, détenu en Iran, a-t-on appris mardi auprès de son avocat français Philippe Valent.

«Nous demandons aux autorités françaises, américaines, britanniques, de faire de la libération des otages un préalable à la reprise des négociations» sur le nucléaire, a ajouté son avocat français.

«C’est affligeant et dramatique, le sort de Benjamin est instrumentalisé», a indiqué l’avocat, en soulignant que cela «intervient au moment où reprennent les négociations sur le nucléaire». Agé de 37 ans, Benjamin Brière a été condamné en janvier à huit ans et huit mois de prison pour «espionnage» et «propagande» contre le régime. Il avait fait appel. M. Brière, qui s’est toujours présenté comme un touriste, avait été arrêté en mai 2020 pour avoir pris «des photographies de zones interdites» avec un drone de loisir dans un parc naturel. La France a récemment jugé par la voix de son ministre des Affaires étrangères

12

Ce dernier a précisé que selon la motivation de la décision, qui a été lue et lui a été traduite par l’avocat iranien, la cour d’appel aurait considéré que M. Brière serait un «agent au service d’un Etat ennemi». Trois autres ressortissants Français sont détenus actuellement en Iran. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Elle est aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020. Deux autres Français ont été arrêtés en mai, accusés par Téhéran d’être «entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société» - des interpellations jugées «sans fondement» par Paris.

«L’Etat a commis une faute en s’abstenant de constituer un stock suffisant de masques permettant de lutter contre une pandémie liée à un agent respiratoire hautement pathogène», a affirmé le tribunal dans sa décision, estimant en revanche que cette faute ne pouvait être jugée à l’origine de cas spécifiques de Covid. Le tribunal a également estimé que l’Etat avait commis une faute en tenant des «déclarations qui ont pu avoir notamment pour effet de dissuader la population d’avoir recours à des masques».

Dans les premiers mois de la pandémie, début 2020, le flou avait régné sur l’intérêt de porter des masques chirurgicaux pour se protéger du Covid-19 ou éviter de le propager. Le gouvernement avait, à l’époque, privilégié l’idée de réserver les masques aux soignants directement exposés aux malades, dans un contexte de stocks insuffisants. Avec un stock d’Etat d’à peu près 100 millions d’unités, la France s’est en effet trouvée rapidement démunie, laissant parfois désemparés les professionnels de santé et d’autres métiers exposés, comme les caissières de supermarchés. Les critiques ont aussi visé la communication fluctuante du gouvernement sur le sujet. D’inutile pour le grand public, le masque est finalement devenu obligatoire dans les lieux clos en juillet 2020 et s’est généralisé partout à la fin de l’été.

France/Covid: la ministre de la Santé «demande» le masque dans les transports par civisme

tions, notamment avec le variant BA.5. Me Bourguignon en avait déjà appelé jeudi dernier à la «responsabilité citoyenne « pour y faire face.

La France, comme les pays européens, est confrontée à un regain de contaminations La ministre de la Santé Brigitte Bourguignon «demande aux Français de remettre le masque dans les transports», par civisme, face à la remontée des cas de Covid 19, a-t-elle plaidé lundi sur la radio RTL. La ministre a évoqué le «devoir citoyen», consistant à «se protéger soi-même, face à un variant très transmissible», mais aussi à «protéger les autres et notamment les plus fragiles» dans les endroits confinés. Le tout sans «aller jusqu’à l’obligation» du port du masque. La France, comme les pays européens, est confrontée à un regain de contamina-

Elle a aussi réitéré son appel à un nouveau rappel de vaccination avec la quatrième dose pour certaines catégories de la population. «Je fais un appel pour que les personnes qui n’y ont pas eu recours le fassent très vite», a-t-elle dit en citant les plus de 60 ans et les personnes immunodéprimées. Le Pr. Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, a appelé dimanche ces personnes à se faire administrer leur deuxième rappel de vaccination. A cet égard Me Bourguignon a indiqué qu’on «viendra probablement» à une quatrième dose de vaccin pour tous. La ministre, qui devrait quitter son poste avec l’annonce d’un nouveau gouvernement, attend pour «probablement jeudi» la remise de la mission sur les services d’urgence confiée au président de l’association Samu-Urgences de France, François Braun.


FRANCE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

13

Ukraine: «la Russie ne peut ni ne doit gagner», insiste Emmanuel Macron

La Russie veut la capitulation de l’Ukraine Le président français Emmanuel Macron a martelé mardi que la Russie ne «devait pas gagner» la guerre en Ukraine mais refusé de qualifier la Russie d’»Etat parrain du terrorisme» après la frappe russe sur un centre commercial. «La Russie ne peut ni ne doit gagner et donc notre soutien à l’Ukraine et nos sanctions contre la Russie se maintiendront aussi longtemps que nécessaire et avec l’intensité nécessaire durant les prochaines semaines et les prochains mois», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet des dirigeants du G7, en Allemagne. La frappe de missile russe qui a fait plus de 20 morts lundi dans un centre commercial à Krementchouk «est la preuve une nouvelle fois que l’armée russe a décidé d’utiliser la sidération comme un élément du conflit et s’attaque à des civils», a-t-il ajouté. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exigé que la Russie soit reconnue comme «Etat parrain du terrorisme», au lendemain de cette frappe. «Seuls des terroristes complètement fous, qui ne devraient pas avoir de place sur Terre, peuvent envoyer des missiles sur des objectifs civils», a écrit M. Zelensky sur Telegram. «La Russie doit être reconnue comme Etat parrain du terrorisme. Le monde peut et donc doit arrêter la terreur russe», a conclu le président ukrainien. Le président français a dit ne pas reprendre cette «qualification» d’Etat finançant le terrorisme, et renvoyé au jugement des crimes de guerre par la justice internationale.

«La qualification (des faits) appartient au juge. Nous condamnons ces crimes de guerre (...)», a-t-il dit en rappelant que la France avait envoyé des enquêteurs en Ukraine pour aider à mettre au jour les crimes commis par l’armée russe. «Nous n’avons pas besoin de quelque qualification que ce soit», a-t-il dit. «Nous continuerons d’oeuvrer pour que celles et ceux qui doivent être condamnés par la justice internationale et la justice ukrainienne le soient». Emmanuel Macron a par ailleurs souligné que personne n’attendait la fin de la guerre «dans les semaines ou les mois qui viennent» et émis le souhait comme son homologue ukrainien qu’elle s’arrête à la fin de l’année, avant le gros de l’hiver qui risque de geler les positions.

Yaïr Lapid s’entretient avec son homologue française Catherine Colonna

«J’espère avec beaucoup de force que l’issue peut être obtenue en fin d’année», a-til relevé. Il a insisté par ailleurs sur l’impact de la guerre sur les économies occidentales et la nécessité d’amortir le choc. Il faut «éviter une surcrise mondiale liée à la guerre», a-t-il dit, en relevant «l’inflation et le ralentissement de nombre de nos économies». «Cette nécessité de prendre en compte et de répondre aux conséquences directes et indirectes de la guerre est indispensable, d’abord pour aider nos populations à vivre durant un temps qui va durer et pour éviter que le monde ne se fracture», a-t-il insisté. «Nous avons tous mesuré combien la Russie dans ses tentatives de déstabilisation de l’ordre mondial utilisait les conséquences du conflit pour faire douter certains Etats», a-t-il souligné.

«Les relations israélo-françaises sont stratégiques» Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a évoqué la menace iranienne et la lutte contre l’antisémitisme avec son homologue française Catherine Colonna lors d’un entretien téléphonique samedi soir. Sur Twitter, Yaïr Lapid, qui va devenir Premier ministre dans le courant dans la semaine après la dissolution prévue de la Knesset, a remercié la ministre française pour les récents propos forts du président Emmanuel Macron contre l’antisémitisme et l’antisionisme. «Nous avons discuté de la menace ira-

nienne et de nos efforts conjoints pour lutter contre le terrorisme. Les relations israélo-françaises sont stratégiques et nous continuerons à renforcer la coopération entre les deux pays», a-t-il ajouté. De son côté, Catherine Colonna, qui a été nommée ministre de l’Europe et des Affaires étrangères par Elisabeth Borne fin mai, a indiqué que la conversation a porté sur «les ambitions» des deux pays, les derniers développements concernant l’Iran et l’Ukraine et la stabilité dans la région. Elle a précisé sur compte Twitter que «la France reste engagée pour une paix durable dans le Proche-Orient, qui passe par la solution à deux États».


ISRAËL

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

Israël: décès du fondateur du service de secours Zaka, Yehuda Meshi Zahav

Ben & Jerry’s Israël et Unilever parviennent à un accord pour mettre fin au boycott des implantations

Yehuda Meshi Zahav avait refusé l’an dernier le prix d’Israël L’ancien président et fondateur de l’organisme de secours israélien Zaka, Yehuda Meshi Zahav est décédé mercredi à l’âge de 63 ans. L’an dernier, il avait fait une première tentative de suicide après que de nombreuses accusations de viol et de pédophilie aient été portées contre lui. Une enquête était en cours. C’est le quotidien Haaretz qui avait révélé l’affaire et publié le témoignage de plusieurs personnes qui affirmaient avoir subi des agressions sexuelles de celui qui s’apprêtait à recevoir le prestigieux Prix d’Israël pour sa contribution à la société israélienne.

«L’antisémitisme ne nous vaincra pas, pas même lorsqu’il s’agit de crème glacée» Les ministères des affaires étrangères et de l’économie ont publié mercredi une déclaration commune dans laquelle ils se félicitent de l’accord conclu entre Ben & Jerry’s Israël et sa société mère Unilever, en vertu duquel Ben & Jerry’s pourra vendre ses glaces en Cisjordanie. Il s’agit d’une volte-face complète d’Unilever, près d’un an après que Ben & Jerry’s a annoncé qu’elle cesserait ses ventes dans les «Territoires occupés». L’accord est le résultat du règlement d’un procès fédéral américain intenté au nom

14

du propriétaire israélien de Ben & Jerry’s, Avi Zinger, par le Louis D. Brandeis Center for Human Rights Under Law (une organisation à but non lucratif fondée par Kenneth L. Marcus en 2012 pour faire avancer les droits civils et humains du peuple juif). En vertu de cet accord, Unilever a vendu tous ses intérêts commerciaux à M. Zinger en Israël, qui sera désormais autorisé à vendre la crème glacée des deux côtés de la ligne verte. «L’antisémitisme ne nous vaincra pas, pas même lorsqu’il s’agit de crème glacée», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid dans un communiqué.

Yehuda Meshi Zahav avait refusé le prix et s’était également retiré de ses fonctions chez Zaka. Il avait alors déclaré aux volontaires de Zaka que «la situation l’oblige à suspendre temporairement ses fonctions jusqu’à ce que l’histoire se dissipe.» Zaka, fondée en 1989, est une organisation caritative qui identifie des victimes du terrorisme, des accidents de la route et autres catastrophes en Israël et partout dans le monde. Ses volontaires collectent les restes du corps pour que les victimes puissent être enterrées avec dignité. Yehuda Meshi Zahav était, jusqu’au scandale, l’une des figures les plus appréciées de la société israélienne.


ISRAËL

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

Israël: le député D. Amsellem revient sur l’affirmation selon laquelle Ra’am est un partenaire potentiel d’une coalition dirigée par le Likoud

Israël: 6e édition du festival «un été de cinéma israélien en français» à Tel-Aviv du 12 juillet au 21 août

Le festival propose cette année la diffusion de trois podcasts sur la société israélienne «L’État d’Israël est en danger existentiel» Suite à l’immense tollé provoqué par ses propos au sein de son propre parti, le député du Likoud David Amsallem est revenu mardi soir sur l’affirmation, prononcée plus tôt dans la semaine, selon laquelle le parti islamiste Ra’am serait le bienvenu dans une coalition dirigée par le Likoud lors des prochaines élections. David Amsallem a déclaré dans une interview à Channel 12 que les propos qui ont fait polémique selon lesquels «Si Netanyahou obtient 61 sièges, le parti Ra’am sera invité dans la coalition» avaient été sortis de leur contexte. «Ra’am et la Liste arabe unie sont antisionistes. Ils ne peuvent être dans aucun gouvernement», a déclaré M. Amsallem.

«Mon mauvais choix de termes a été mal repris, mais vous me connaissez, ainsi que mon lien avec la tradition d’Israël et le judaïsme,» a-t-il affirmé. Dans son discours à la Knesset, après la clarification apportée, Amsallem a encore appuyé ses propos affirmant: «quiconque ne veut pas d’un État juif vote pour la gauche. L’État d’Israël est en danger existentiel». Le chef de l’opposition et du parti Likoud Benyamin Netanyahou a lui-même réagi disant: «le Likoud sous ma direction n’a jamais accepté et n’acceptera jamais d’inclure Ra’am dans une coalition.» La Knesset devrait voter sa dissolution mercredi, selon un accord entre la coalition et l’opposition. La date de nouvelles élections sera ensuite annoncée.

15

L’Institut français d’Israël, en coopération avec la Cinémathèque de Tel-Aviv, la Fondation Rabinovich et le Collège académique Sapir, avec le soutien de la mairie de Tel-Aviv, présentent la 6e édition du festival «un été de cinéma israélien en français». Cinq films israéliens en version originale sous-titrée en français seront programmés du 12 juillet au 21 août 2022 tous les dimanches et mercredis à 19h à la Cinémathèque de Tel-Aviv. Pour la première fois, le festival propose cette année la diffusion de trois podcasts sur la société israélienne accompagnés de sous-titres en français, réalisés par les étudiants du Collège académique Sapir. Pour les francophones d’Israël, ce festival très apprécié leur permet de découvrir dans leur langue des films israéliens d’ac-

tualité. Pour le public israélien, il donne une occasion unique de revoir des films déjà sortis en salle et d’appréhender, grâce au sous-titrage, la langue française. Parmi les films sélectionnés, Legend of Destruction est un film dramatique historique d’animation, réalisé par Gidi Dar, écrit en collaboration avec Shuli Rand, et qui relate la destruction du Second Temple de Jérusalem. Le film documentaire Raymonde Al Bidaouia réalisé par Yael Abecassis dresse un portrait de sa mère, célèbre chanteuse marocaine. Un voyage pour la mère et la fille, au plus près des inspirations de la mère, entre le Maroc et Israël. Egalement à ne pas manquer, Let it be morning | Et il y eu un matin réalisé par Eran Kolirin. Le film a été plusieurs fois récompensé, notamment aux Ofir israéliens et au festival international du film de Haïfa en 2021 dans la catégorie «meilleur film.»

Israël: l’Université Bar-Ilan participe à un consortium européen ayant reçu une subvention de 6 millions d’euros pour la recherche sur la drépanocytose Le Dr Ayal Hendel, de la Faculté des sciences de la vie de l’Université Bar-Ilan en Israël et de l’Institut des nanotechnologies fait partie d’un consortium européen qui a reçu une subvention de plus de 6 millions d’euros pour évaluer l’efficacité des approches d’édition du génome pour la drépanocytose, une maladie génétique héréditaire touchant les globules rouges.

«Il est essentiel de comprendre les mécanismes sous-jacents au dysfonctionnement des cellules pathologiques»

Le projet est financé par Horizon Europe, le principal programme de recherche et d’innovation de l’Union européenne qui vise à accroître la visibilité de la recherche et de l’innovation européennes de pointe. La drépanocytose (SCD) est la maladie

génétique la plus courante, avec 350.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année dans le monde. Il en résulte une anémie sévère, un risque accru d’infections et une perte progressive de la fonction des organes.

nismes sous-jacents au dysfonctionnement des cellules pathologiques et d’évaluer l’impact des approches d’édition du génome sur celles-ci pour garantir leur innocuité et leur efficacité», a déclaré le Dr Hendel.

Les seuls traitements curatifs de la SCD à ce jour sont la greffe de cellules souches (CSH) sanguines (hématopoïétiques) de la moelle osseuse d’un donneur sain et le transfert de gènes. D’autres traitements disponibles réduisent les symptômes et la douleur mais ne soignent pas la maladie.

«Grâce à l’expertise et à la coopération de l’équipe pluridisciplinaire que nous avons constituée, nous espérons mieux comprendre les mécanismes moléculaires et cellulaires sous-jacents au dysfonctionnement des cellules souches du système circulatoire dans la drépanocytose» a quant à elle affirmé Annarita Miccio, directrice de laboratoire à l’Institut Imagine, qui assure la coordination du projet.

«Dans le contexte de la thérapie génique, il est essentiel de comprendre les méca-


POLITIQUE

Edition du 29 juin au 6 juillet 2022

16

Le président israélien a rencontré le Vladimir Poutine n’aurait pas déclenché la guerre s’il était une femme roi de Jordanie pour s’entretenir des «Ce bon vieux Freud aurait adoré avoir autorités russes. de son vivant pour ses recherches un tel «développements diplomatiques» sujet» «Ce bon vieux Freud aurait adoré avoir de son vivant pour ses recherches un tel dans la région Le président russe Vladimir Poutine n’au- sujet» que le chef du gouvernement bri-

«Les deux hommes ont abordé la protection de relations israélo-jordaniennes»

Le président Isaac Herzog s’est rendu en Jordanie en début de semaine où il a rencontré le roi Abdallah, a révélé mercredi son bureau dans un communiqué. La rencontre a eu lieu dans le contexte de la visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient en juillet et «dans le cadre des développements diplomatiques dans la région», a précisé son bureau. «Au cours de la réunion chaleureuse, qui s’est tenue à l’invitation du roi Abdallah, le président et le roi ont discuté de questions stratégiques profondes, tant au niveau bilatéral que régional», a ajouté le communiqué, fournissant peu de détails sur le contenu de leur discussion. «Les deux hommes ont également abordé la protection de relations israélo-jorda-

niennes stables et la nécessité d’un dialogue avec tous les acteurs de la région», selon le communiqué.

La visite a été effectuée en coordination avec le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, a précisé le bureau de M. Herzog. Un responsable jordanien déclare à Channel 12 que la visite est intervenue avant «d’importants développements dans la région.» Les relations entre Israël et la Jordanie, qui se sont nettement améliorées pendant la majeure partie du mandat du Premier ministre Naftali Bennett, se sont fortement dégradées lors des troubles sur le Mont du Temple à Jérusalem en avril et mai. Le président du Conseil national de sécurité, Eyal Hulata, s’est également rendu en Jordanie la semaine dernière.

Ukraine: la Syrie reconnait l’indépendance de deux territoires prorusses

Ce n’est pas la première fois que la Syrie exprime son soutien à des territoires reconnus par la Russie La Syrie, alliée de la Russie a annoncé mercredi reconnaitre l’indépendance des républiques séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, devenant ainsi le premier pays étranger à le faire. Jusqu’à présent seul Moscou avait reconnu en février l’indépendance de ces deux régions, situées dans l’est de l’Ukraine. «Conformément à la volonté et au désir commun d’établir des relations dans tous les domaines, la Syrie a décidé de reconnaître l’indépendance et la souveraineté de la république populaire de Lougansk et de la république populaire de Donetsk», a indiqué une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence de presse officielle Sana.

rait pas déclenché la guerre en Ukraine s’il avait été une femme, a estimé le Premier ministre britannique Boris Johnson, s’attirant mercredi des commentaires sarcastiques du Kremlin.

«Si Poutine était une femme, ce qu’il n’est pas bien évidemment, vraiment je ne pense pas qu’il se serait embarqué dans cette guerre folle de macho», une guerre «violente et d’invasion» de l’Ukraine, a déclaré M. Johnson mardi soir à la chaîne de télévision allemande ZDF. Le déclenchement de cette guerre par la Russie est «un exemple parfait de toxicité masculine», a-t-il encore dit, en clôture du sommet du G7 en Allemagne. Il a de manière générale appelé à une meilleure éducation des jeunes filles dans le monde et à ce qu’il y ait davantage «de femmes dans des positions de pouvoir». Ses remarques ont suscité les railleries des

tannique, a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l’agence Ria Novosti. «Boris Johnson a l’imagination coquine, qu’est-ce que les Sept ont bien pu faire ensemble?», a lancé pour sa part la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur telegram, en référence au sommet des dirigeants des sept principales puissances du G7. Dans son interview à la chaîne allemande, le chef du gouvernement britannique a aussi reconnu que «tout le monde veut que la guerre prenne fin», mais pour le moment «il n’y a pas d’accord possible, Poutine ne fait pas d’offre de paix». La stratégie occidentale vise dans l’immédiat à soutenir l’Ukraine pour lui permettre d’être dans la meilleure position stratégique possible si un jour des négociations de paix peuvent débuter avec Moscou, a-t-il ajouté.

Moscou fait tout pour «normaliser» l’Afghanistan

ticiper pleinement à la direction du pays», a poursuivi Vladimir Poutine, selon des images diffusées par les médias d’Etat russes. «D’ici, vous savez mieux (...) ce qu’il faut faire pour que la situation dans la région, dans cette zone où nous avons une responsabilité commune, soit stable et ne menace personne», a dit M. Poutine au dirigeant tadjik.

Des responsables des «deux pays vont se mettre en contact pour convenir des cadres de renforcement des relations, y compris l’établissement de relations diplomatiques, conformément aux règles», ajoute la même source. Ce n’est pas la première fois que la Syrie exprime son soutien à des territoires reconnus par la Russie comme indépendants. En 2018, Damas avait reconnu l’indépendance des régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en Géorgie. La Syrie et la Russie sont alliées depuis des décennies mais les liens se sont sensiblement renforcés à la faveur du conflit syrien et de l’intervention militaire de Moscou à partir de 2015 au côté du régime de Bachar al-Assad.

La Russie dispose d’une importante base militaire au Tadjikistan Le président russe Vladimir Poutine a assuré mardi que la Russie oeuvrait activement à «normaliser» la situation en Afghanistan, évoquant la «responsabilité» de Moscou dans la zone, à l’occasion d’une visite au Tadjikistan voisin. «Nous faisons tout pour que la situation dans le pays (en Afghanistan) se normalise et nous essayons de bâtir des relations avec les forces politiques qui contrôlent la situation», a déclaré M. Poutine au cours d’un échange à Douchambé avec son homologue et allié tadjik, Emomali Rakhmon. «Mais nous partons du fait que tous les groupes ethniques d’Afghanistan, comme cela a été dit précédemment, doivent par-

Il s’agit de la première visite du président russe à l’étranger depuis le déclenchement de l’offensive en Ukraine, le 24 février. La Russie dispose d’une importante base militaire au Tadjikistan, qui a une frontière de 1.200 kilomètres avec l’Afghanistan. Les forces tadjikes affrontent régulièrement des trafiquants de drogue afghans. Le retour au pouvoir des talibans, en août dernier, a fait craindre une déstabilisation du Tadjikistan, le pays le plus pauvre d’ex-URSS et qui est très dépendant économiquement de la Russie. Le maître du Kremlin est ensuite attendu mercredi à un sommet des pays riverains de la mer Caspienne au Turkménistan, une autre ex-république soviétique d’Asie centrale.




Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.