10 du mat numéro 17

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Candidats :

La guerre

des micros Numéro 17 - Jeudi 9 février 2017

édito

Pour le bien du journalisme, veuillez-vous taire, madame Ruth Elkrief. Après avoir qualifié les écologistes de “bobos’’, vous étiez à nouveau en décalage avec la réalité en encensant François Fillon. Vous avez trouvé sa conférence de presse convaincante, mais il n’a fait qu'attaquer vos confrères sans répondre aux questions. Pour vous les informations du Canard Enchaîné sont « un poison lent qui influe sur l’élection », vous accréditez donc un complot médiatique contre François Fillon. Un avis qui vous a valu les compliments de Bruno Retailleau sur votre plateau. Le coordinateur de la campagne du candidat loue votre esprit critique. Avezvous songé à rejoindre l’équipe d’un candidat que vous semblez tant apprécier ? Politiquement, vous allez si bien ensemble. on est aussi

sur le web www.keskiscpass.com @le10dumat 10dumat@iscpalyon.net

Certains candidats à la présidentielle n'ont pas la même place dans les médias. © DR / Montage : Amélie Vuargnoz

Ces candidats qui démarchent à l'international

Les faits divers qui font débat sur le plan politique


Les échos du jour

Par Manon Dognin

Lettre à Marine, « Marine, toi et moi on ne sera jamais copines ». Ah Diam’s, tu m’ôtes les mots de la bouche. Non, ne va pas croire qu’il s’agit là d’un acharnement médiatique lorsque Marine, tu fais tout pour que l’on s’indigne. J’ai appris hier, avec consternation, que tu ne souhaitais pas condamner les violences policières d’Aulnay-sous-Bois et ce au nom d’un « principe de base » de soutien aux forces de l’ordre. Stupéfaction décuplée : Marine, tu serais donc dotée de principes. Mais quelle fierté tires-tu de ce principe exactement ? Celle de pouvoir fermer les yeux sur des violences infligées à un jeune homme par ces personnes censées nous protéger ? Ou celle de cautionner officieusement ces mêmes violences ? Je cherche, mais je ne vois aucune raison de ne pas s’émouvoir devant Théo, tuméfié et allongé sur un lit d’hôpital. Mes excuses, si mes principes ne sont pas aussi affirmés que les tiens. Sache que tu n’as pas complètement tort, « se baser sur les images, c’est assez périlleux ». Tu vas sans doute dire que moi, je te blâme, mais n’est-ce pas tout aussi périlleux que de bâtir son programme sur des amalgames ?

Le tweet du jour

L’image se passe de commentaires tant elle nous a fait rire à la rédaction du 10 du Mat’. Toutefois, si l’on peut se permettre une réflexion : pourquoi Nicolas Sarkozy et Patrick Balkany manquent-ils à l’appel ?

La phrase du jour « Je me suis intéressé aux discours d’Emmanuel, c’est un tissu de banalités, enfin, on peut y aller… La pluie ça mouille ! » Jean-François Copé refait irruption dans la sphère médiatique avec cette déclaration prononcée mercredi matin sur BFMTV. Il dénonce, non sans humour, la platitude des déclarations d’Emmanuel Macron, notamment lors de son dernier meeting à Lyon. Bien tenté Jean-François, mais la blague avait déjà été faite la veille par Florian Philippot sur iTélé.

Affaire Fillon : tome 3

Laurent Wauquiez les accumule

C’est la chenille qui redémarre. À défaut de pouvoir être coupée, la tête de François Fillon continue d’apparaître en une des principaux médias français. La femme du candidat Les Républicains à la présidentielle se retrouve une nouvelle fois entachée par les révélations du Canard enchaîné. Selon l’hebdomadaire, cette dernière aurait touché 45 000 euros d’indemnités de licenciement, payées en deux fois par l’Assemblée nationale en 2002 et 2013. Une somme bien plus élevée que ce que prévoit la législation. Fillon touche le fond mais creuse encore ?

Le président et cumulard de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, veut se faire rembourser ses frais de séjour à Lyon. Ceci en plus de ses 8 231 euros d’indemnités, selon Europe 1. Mais rassurezvous, « ce n’est pas de l’argent de poche. Quand Laurent Wauquiez est à Lyon, il a deux heures de route pour rentrer chez lui. Cette indemnité, c’est pour qu’il ne dorme pas dans sa bagnole », tempère l’entourage de l’élu. Il est vrai que personne ne souhaite voir l’homme politique devenir SDF... 2


International

L'enjeu des rencontres internationales pour les candidats à la présidentielle Par Marlène Thomas

Benoît Hamon et Emmanuel Macron ont rencontré, hier, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, à l'occasion de sa visite à Paris. Les rencontres avec les dirigeants internationaux et les déplacements à l’étranger sont loin d’être anodins pour ces aspirants à l’Élysée.

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s’il a insisté sur la nécessité d’un « sursaut européen », il n’a hésité à imposer ses différences sur la politique migratoire : « La France ne peut pas accepter plus de réfugiés », a-t-il déclaré. Il a aussi plaidé pour une levée des sanctions contre la Russie. Le gagnant de la primaire de la droite et du centre ne perd pas de vue sa ligne conservatrice.

ans la course à la présidentielle, rien n’est laissé au hasard. Pour les candidats, les rencontres avec les dirigeants internationaux ainsi que leurs déplacements à l’étranger sont souvent symboliques et leur permettent de renforcer leur image de “présidentiable”. Ce mardi, Benoît Hamon et Emmanuel Macron ont rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à l'occasion de sa visite à Paris. Un moyen pour le socialiste de rappeler son engagement sur Facebook et Twitter : « Je lui ai renouvelé ma volonté de reconnaître l'État palestinien une fois élu président de la République. » Emmanuel Macron s’est, pour sa part, fait plus discret sur la question. Même s’il a évoqué cette rencontre dans un tweet, la publication ne faisait état d’aucun positionnement. En effet, l’ancien ministre de l’Économie s’est déclaré favorable à une solution à deux États, mais refuse qu’une pression soit faite sur Israël.

Rencontre Hamon-Varoufakis : un symbole progressiste

Deux jours avant François Fillon, Marine Le Pen a fait en Allemagne l’un de ses rares déplacements à l’étranger prévus durant la campagne. Elle n’a pas souhaité rencontrer Angela Merkel qui représente le « passé », mais plutôt l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite eurosceptique qui représente, selon elle, « l’avenir ». Benoît Hamon n’a pour sa part pas encore Benoît Hamon a rencontré, mardi, Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne. Berlin, mis les pieds Outre-Rhin © Mathieu Delmestre un rendez-vous mais il a déjeuné avec majeur l’ancien ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, début janvier. Le député Un pays semble presque incontournable pour les candi- des Yvelines s’est déclaré particulièrement « sensible au dats à la présidentielle : l’Allemagne. Emmanuel Macron concept de désobéissance constructive » porté par Yanis a été le premier à s’y rendre, le 10 janvier. Une évi- Varoufakis, c’est-à-dire de « ne pas appliquer à la lettre dence pour celui qui a mis l’Europe au coeur même de les propositions de la Banque centrale européenne ou la sa campagne, alors que la thématique est de moins en Commission européenne ». moins “tendance’’ chez les autres candidats (Marine Le Pen veut sortir de l’UE, Jean-Luc Mélenchon souhaite Les politiques montrent également leurs positionnesortir des traités européens). Un bon moyen de gagner ments en refusant de serrer certaines mains. Ainsi, des voix chez les électeurs du centre, traditionnellement François Fillon sollicité plusieurs fois, en décembre, par « europhiles » et de s’opposer au repli national. Fran- le roi Salman d’Arabie Saoudite, n’a pas donné de suite. çois Fillon a lui aussi effectué un déplacement à Berlin, Il a en effet dénoncé le rôle du pays dans la propagation le 23 janvier. Il s’est démarqué de son jeune rival en de l’islam rigoriste et souhaite se rapprocher davantage rencontrant la chancelière Angela Merkel et deux de de l’Iran. D’habitude, ce sont les dirigeants saoudiens qui ses principaux ministres, Wolfgang Schäuble (aux Fi- font patienter les Français, la roue tourne. nances) et Ursula von der Leyen (à la Défense). Même 3


Médias & politiques

Les chaînes tv dictent leur loi Par Angélique Bernard

À 73 jours du premier tour de la présidentielle, la bataille médiatique s’intensifie. Si certains candidats sont mis en avant par les chaînes télévisées, d’autres sont peu présents, voire absents. Choix de leur part ? Ou simple manipulation des masses ? Le traitement des médias jouera certainement un rôle dans les intentions de vote des Français.

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uel candidat remportera la présidentielle ? Impossible de le dire à l’heure actuelle. Ce qui n’empêche pas les instituts de sondage de dévoiler régulièrement la « cote des candidats » et les intentions de vote des Français. Mais représentent-ils encore la population ? Les victoires de Donald Trump ou François Fillon à la primaire montrent pourtant que non. S’il y a bien un facteur qui joue un rôle sur le contenu des urnes, ce sont bel et bien les médias. Quand ces derniers s’arrachent les “gros candidats’’, les modernes JeanLuc Mélenchon et Philippe Poutou ont fait le choix de YouTube pour justement s’adresser directement à leur public. Sans limites ni codes à respecter, ils abordent ce

qu’il veulent, et surtout quand ils le veulent. Le trio Le Pen-Macron-Fillon en tête d’affiche Les favoris de la présidentielle monopolisent, eux, nos télévisions. Citons Emmanuel Macron, jugé comme « le chouchou des médias » par Cambadélis, Marine Le Pen ou encore François Fillon, qui monopolise la parole publique depuis le 25 janvier. Trop, c’est trop. Dernier exemple en date montrant que tous ne sont pas logés à la même enseigne : le week-end politique à Lyon. Si les journalistes ont couvert les différents meetings, la répartition était toute autre sur les chaînes d’information en continu. Emmanuel Macron et Marine Le Pen étaient

omniprésents sur les écrans des Français, avec un meeting en direct sur BFMTV, iTélé, LCI et France Info. Même avec la télécommande entre les mains, difficile de passer à côté. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a dû se contenter d’un live Facebook, un live YouTube et de différés sur France Info et LCI. Seul BFM l’a retransmis en direct. Par contre, pour iTélé, le néant. Heureusement, le grand perdant s’est rattrapé : son hologramme a intrigué la France entière. Il a cartonné sur le web devenant « n°1 des tendances Twitter France et un million de vues en tout sur YouTube et Facebook #JLMHologramme », tweetait-il avec fierté. Nul doute, le geek de ce début d’année, c’est bien toi Jean-Luc ! Les petits partis et petits candidats peinent à s’imposer Jean-Luc Mélenchon “nexté’’ par les chaînes télévisées, oui, mais ne parlons même pas des petits partis comme Europe Ecologie Les Verts (EELV), qui tentent en vain de se faire une place parmi les grands. Si on parle de Yannick Jadot, beaucoup y réfléchiront à deux fois. Pourtant, il a été élu pour représenter les écolos à la présidentielle. Aucun passage au JT à son actif, seul un reportage lors de sa victoire en octobre dernier sur TF1. « On ne dépasse pas les 3 % lors des élections car on n’est pas aidé par les médias non plus, avez-vous déjà vu Yannick au JT ? », réagit Juliette Sniter, conseillère fédérale.

Marine Le Pen, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Benoît Hamon © DR

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Médias & politiques

Quand les médias cuisinent l'info à leur sauce Par Clémentine Emonoz

L’affaire Fillon n’en finit plus de faire des vagues. A la suite des révélations du Canard Enchaîné, décrédibilisant le candidat Les Républicains à la présidentielle, François Fillon a souhaité présenter ses excuses aux Français via une conférence de presse, puis par une lettre ouverte publiée dans Ouest France. Un privilège pour le quotidien qui a obtenu l’exclusivité des propos grâce à son nombre de tirage. Pourtant, ce n’est qu’en petits caractères et dans un coin que le journal a décidé de les faire apparaître en une.

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i vous avez déjà vu la couverture de l’édition du 7 février de Ouest France, vous avez certainement remarqué la même chose que beaucoup d’autres. Mis en avant en une, les détenus exécutés en Syrie ou encore la pénurie de légumes, pour les deux plus gros articles. Et puis, juste en dessous, un petit titre sur deux lignes, une photo : l’affaire François Fillon. C’est qu’on pourrait presque passer à côté, alors qu’entre nous, Ouest France reste quand même le seul titre à avoir obtenu les propos de l’ex-Premier ministre. Alors, pourquoi ne pas profiter de l’exclusivité en mettant en avant ce que tout le monde veut voir, lire et comprendre ? Un titre : « Tribune, la lettre aux Français de François Fillon » et rien d’autre. Pas de chapo (la coiffe d’un article avec les éléments essentiels, ndlr), pas d’entrée en matière, pas de résumé, pas d’extrait. Peut-on soupçonner le titre de vouloir cacher l’information phare de la journée, voire même de toute cette course à la présidence ? On lui laisse le bénéfice du doute. Pourtant, le canard a certainement ses raisons. Une amitié, un soutien financier, un accord discret ? Un petit appel au rédacteur en chef adjoint suffira à comprendre ce choix : « Fillon avait déjà fait l’objet de deux ou trois “unes’’ dans les huit jours précédents. Ça commençait à faire beaucoup. Maintenant, nous, on s’était tous mis d’accord sur le fait que si sa lettre annonçait des éléments nouveaux, le titre et la place auraient été tout autres, mais il n’en est rien », explique Jean Bernard Cazalets.

doute l’objectivité du Figaro, dont le propriétaire n’est autre que Serge Dassault. Le 17 novembre 2011, se tenait au ministère de la Culture, une cérémonie en l’honneur de ceux qui « ont apporté une contribution éminente au développement culturel de la France », pour ne citer que l’ex-ministre Fréderic Mitterrand. Le lendemain, deux colonnes étaient consacrées à l’événement, et notamment à l’un de ces « philanthropes » des plus généreux : Serge Dassault. Compliments, photo élogieuse, tout y était, mais surtout un titre tout en finesse... “Le ministre de la Culture honore les grands mécènes’’. « Honore », « grand », « mécènes », le champ lexical de la modestie sans doute. Mais, cette subtile objectivité peut aussi intervenir dans le sens inverse, soit envers les politiques opposés au bord politique du journal. Nouvel exemple de ces derniers jours sur l’affaire Fillon, oui encore ! Le 7 février, François Fillon présentait donc ses excuses à la France et aux Français. Des excuses perçues différemment en fonction des titres de presse. Pour Le Figaro, c’est une preuve de « détermination », soit un terme positif, encourageant, perçu chez Libération comme un « acharnement ». Même si la critique est subtile, elle semble tout de suite moins sympa. En même temps, il faut rappeler que Libé s’est toujours affiché à gauche, quand François se présente à la présidentielle sous l’étiquette de la droite. Animosité, quand tu nous tiens.

Éloges ou critiques sur demande Et cette pratique de dissimuler ou épingler les candidats ne date pas d’hier. Souvent, les titres de droite s’en prennent ouvertement aux candidats de gauche et inversement. Un exemple, concret et simple, qui met en Les Unes politiques de François Hollande (Figaro, Libération) © DR


Faits divers

Affaire théo : la course à la récupération a commencé Par Anne Rivière

Une semaine après l’agression de Théo par des policiers à Aulnay-sous-Bois, l’affaire est devenue un vrai sujet de campagne. A l’exception de François Fillon, chaque candidat y est allé de sa réaction. Si la plupart assurent leur soutien au jeune homme et s’en remettent à la justice, ils en profitent aussi pour rappeler leur programme de campagne.

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les violences policières dans une vidéo sur YouTube : « Il faut que la police soit désarmée et dissoudre les services dans lesquels il y a des policiers qui font les cowboys ».

près trois nuits d’échauffourées à Aulnaysous-Bois, la nuit du 7 au 8 février s’est déroulée dans un calme relatif. L’appel au calme de Théo, 22 ans, qui aurait été violé par la matraque d’un policier lors d’un contrôle d’identité, a été entendu.

Des « tortureurs de la police républicaine » contre qui Jean-Luc Mélenchon est lui aussi monté au créneau. Par un communiqué de La France insoumise, il a dénoncé « le scandale de trop ». Réclamant « que justice soit faite dans des délais raisonnables, contrairement à l’affaire Zyed et Bouna » et revenant sur des points de son programme : « La formation des policiers doit être renforcée. Le contrôle des policiers par leur hiérarchie doit être amélioré. »

C’est François Hollande qui le lui avait demandé, lors de sa visite surprise à l’hôpital Robert-Ballanger. Le président sortant a tweeté une photo de lui-même au chevet du jeune homme, assurant que la justice irait jusqu’au bout, main derrière le dos. Une posture qui signifie dans le langage corporel : « Cherche à éviter une discussion, un contact ». Faites-en ce que vous voulez.

Le candidat Europe écologie-Les Verts (EELV), Yannick Jadot, fait le lien avec l’affaire Adama Traoré : « C’est encore un jeune noir qui est bousculé et violé. » Il a appelé à la fermeté « sur ce type de dérive insupportable ».

Alors que le sujet est sur toutes les lèvres, les candidats à la présidentielle se sont laissé aller à l’émotion, sans oublier de distiller leurs solutions aux violences policières. L’affaire Théo serait-elle devenue le prétexte idéal pour médiatiser son programme ?

Une affaire qui « donne envie de chialer », selon Rama Yade (La France qui ose), invitée de Public Sénat. Pour l’ancienne secrétaire d’État, « c’est toute la jeunesse populaire qu’ont humiliée ces policiers ». Si elle était élue, elle pense « restaurer la police de proximité » et combattre le contrôle au faciès.

La classe politique charge la police Lundi, en déplacement à Arcueil, Benoît Hamon a ouvert le débat et condamné des actes inadmissibles de la part des policiers, « notamment à l’égard d’un jeune ». Il a demandé à l’État d’être implacable. Sur Twitter, il réclamé une enquête rapide « pour permettre l’apaisement ».

Quand marine fait la tournée des commissariats

Philippe Poutou, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), s’est déclaré solidaire avec Théo. Il a appelé à stopper

Pas question de s’apitoyer pour Marine Le Pen. Elle a affirmé, sur LCI, le 7 février, être « du côté des forces de l’ordre, c’est mon principe de base. » Pointant le contexte flou dans lequel a eu lieu l’arrestation, elle tranche : « Je pense que se baser sur des images est assez périlleux ». Dans la journée, elle est allée prouver son soutien dans plusieurs commissariats de l’Essonne. Si l’anti-système Macron a mis cinq jours à réagir, il brille toujours par sa langue de bois. « Pleine confiance dans la justice pour que Théo et sa famille puissent obtenir les réponses qui s'imposent. #JusticePourTheo », tweete-t-il. Et François Fillon ? Il a probablement d’autres chats à fouetter, ayant été le seul à ne pas avoir réagi.

François Hollande durant sa visite à Théo. © Twitter François Hollande

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Faits Divers

Trois affaires qui ont fait réagir Par MArion Gergely

L’affaire Théo (lire ci-contre) a beaucoup fait parler d’elle mais ce n’est pas la seule dont les politiques se sont emparé pour donner leurs avis, que ce soit sur Twitter ou dans les médias. Retour sur quelques faits divers, impliquant des policiers, qui ont engendré une forte couverture médiatique ces dix dernières années.

Adama Traoré

2016

Réactions :

Rappel des faits :

Le 19 juillet, à Beaumont-sur-Oise, Adama Traoré, 24 ans, meurt en s’interposant lors de l’interpellation de son frère par la gendarmerie. Les forces de l’ordre ont indiqué qu’il serait mort dans le commissariat car il souffrait d’une infection grave, mais il y a quelques jours, il a été indiqué qu’il serait mort dans la voiture. D’autres sources déclarent qu’il a été victime de violences policières. De nombreuses manifestations ont eu lieu après les faits. L’instruction est encore en cours.

2014

Assa Traoré, la soeur d’Adama, a écrit une lettre au président de la République : « Aujourd'hui, votre position doit être claire dans cette affaire. (...) Ces bavures policières, cette violence policière s'agrandit de jour en jour, d'année en année et ce n'est pas normal. Il faut que ça cesse (...) M. le Président, il faut que vous preniez vos responsabilités, aujourd'hui, à travers cette affaire-là. » Six mois après les faits François Hollande n’a toujours pas réagi. Jean-Luc Mélenchon sur son blog : « On ne doit pas mourir dans une interpellation. »

Rémi Fraisse Réactions :

Rappel des faits :

Dans la nuit du 25 au 26 octobre, sur le site du contesté barrage de Sivens (Tarn), Rémi Fraisse, 21 ans, est tué dans l’explosion d’une grenade offensive lancée par un gendarme pour disperser le rassemblement des opposants aux projets. Le dossier avait été classé homicide involontaire.

2005

François Hollande a déclaré qu'il « veillerait personnellement à ce que toute la vérité soit faite. »

Zyed et Bouna Réactions :

Rappel des faits :

Le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré, 17 et 15 ans, sont soupçonnés de vol et poursuivis par des policiers. Les jeunes hommes se réfugient alors dans un transformateur électrique EDF de Clichy-sousBois. Ils meurent électrocutés. Des vagues d’émeutes ont lieu pendant plusieurs jours après les faits dans tout l’Hexagone. Dix ans plus tard, lors du procès, le tribunal a relaxé les deux fonctionnaires de police. 7


Mots croisés

À quoi tu penses ? 1

Horizontal

2 3

2. Consultation électorale sur un problème de société ou de haute politique 4. Cabine où l'électeur prépare son bulletin de vote

4

5. Mandat d'une durée de cinq ans 7. Ensemble des personnes qui assurent la direction politique d'un État

5 6

8. Boîte qui recueille les bulletins de vote

7

9. Régime politique dans lequel le peuple élit ses représentants

8

10. Règle établie par l'autorité de l'État, définissant les droits et les devoirs de chaque citoyen

9

Vertical

10

1. Élection du président de la République 3. Scrutin organisé dans un parti politique pour désigner son candidat à une élection locale ou nationale 6. Idéal politique fondé sur la suppression de l'État et de l'autorité

La rédac’ Directrice de la publication Directrice de la rédaction Rédacteur en chef Secrétaires de rédaction

Isabelle Dumas Claire Pourprix Hugo Dervissoglou Marlène Thomas, Anne Rivière, Victoria Havard Maquettistes Amélie Vuargnoz, Selena Miniscalco Journalistes Mathieu Bassaïsteguy, Angélique Bernard, Clémentine Emonoz, Victoria Havard, Manon Dognin, Hugo Dervissoglou, Marion Gergely, Selena Miniscalco, Amélie Vuargnoz, Anne Rivière, Marlène Thomas.

Chers lecteurs, chères lectrices, Mardi prochain, vous ne trouverez pas votre 10 du Mat' dans les couloirs du Campus René Cassin. En effet, la rédaction s’attelle à la préparation d’un beau magazine que vous pourrez retrouver sur le web dans quelques semaines. Pour finir en beauté, nous vous élaborons un numéro un peu spécial qui, nous l’espérons, vous donnera du plaisir à la lecture.

@le10dumat 10dumat@iscpalyon.net 47, rue Sergent Michel-Berthet 69009 Lyon

Merci, 8

La rédac' du 10 du Mat'


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