Gavroche (Le Parisien universel)

Page 1

Gavroche Le Parisien universel

Dossier Immo Vendre ou attendre ?

Corbeil - Essonnes Bechter avance ses pions

Andrew Albicy Sur les traces de Tony Parker ?

PRENEZ L’AIR Parcours révolutionnaire - Soirées pour petits budgets - Itinéraires entre amis, en famille, en amoureux Gavroche - F : 1.80 €

iohgyih Semaine du 19 au 25 novembre 2010


2

Gavroche - 20 novembre 2010

Sommaire Perspectives page 3

Edito Marchons, marchons, qu’un air pur abreuve nos poumons ! Exit Copenhague, bonjour Cancun. Le Sommet sur le climat qui débutera le 29 novembre prochain au Mexique replace l’écologie au centre de l’actualité internationale, alors que la crise financière « marque le pas » martèlent les politiques de tous bords, Nicolas Sarkozy en tête. Mais être réellement « écolo » au quotidien, en région parisienne, c’est un pari compliqué à tenir. Trier ses déchets, utiliser les transports en commun, éteindre son écran de télévision… Difficile de faire mieux. Alors Gavroche prend le pari cette semaine de vous aider, en vous occupant autrement. Et en faisant marcher le bon vieux moteur à deux pistons, 100% non-polluant, qui nous équipe tous : nos jambes. Révolutionnaire (p.17), amoureux, fêtard (p.22), fauché (p.11), quel que soit l’adjectif qui vous correspond le mieux, Gavroche vous prend par la main et vous emmène (re)découvrir Paris autrement. Histoire de se cultiver, se divertir, se libérer. Et respirer à pleins poumons le bon air hivernal parisien que vous n’aurez, pour le coup, pas dégradé. Pascal Golfier

Devrons-nous devenir des magistrats ? Par Pascal Golfier

Immobilier pages 4-5 Dossier spécial immobilier : le point sur le marché parisien. Par Benoît Magistrini

Parcours révolutionnaire page 17 Découvrez le Paris de 1789 ! Par Antoine Delthil

Vie Parisienne pages 22-23 Trois trajets inédits au cœur de la capitale. Par Emmanuelle Ringot et Emilie Rivenq

Réflexion page 24

Antoine Delthil

Vivons-nous trop vite ? Par Karma Duquesne

Gavroche Rédaction : 9 rue Alexandre Parodi, 75010 Paris. Directeur de la publication : Michel Baldi. Directrice de la rédaction : Tessa Ivascu. Rédacteur en chef : Pascal Golfier. Secrétaires de rédaction : Antoine Delthil, avec Valentin Marcinkowski et Eléonore Quesnel. Chef des infos générales : Wilfried Corvo. Maquettistes : Laetitia Reboulleau avec Benoît Magistrini. Iconographe : Karma Duquesne. Journalistes : Nadine Achoui-Lesage, Alexandre Ben Hadid, Alexandra Bresson, Yann Casseville, Charlotte Dehouve, Virginie Le Borgne, Audrey Loussouarn, Emmanuelle Ringot, Emilie Rivenq et Clémentine Santerre.

Immersion page 32 Strasbourg Saint-Denis : portrait d’un quartier atypique. Par Yann Casseville

p.3 Perspectives – p.4 et 5 Immobilier – p.6 Economie – p.7 à 11 Société – p.12 et 13 Politique – p.14 à 16 Urbanisme et transports – p.17 Parcours Révolutionnaire – p.19 Santé – p.20 Sciences – p.21 Nouvelles Technologies – p.22 et 23 Vie Parisienne – p.24 Réflexion – p.25 à 27 Sports – p.28 et 29 Culture p.30 Agenda Culturel – p.31 Détente – p.32 Interview Photo de couverture : Valentin Marcinkowski


3

Gavroche - 20 novembre 2010

Perspectives

Homo Magistratus

Wallyg

Au projet de démocratie participative cher à Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a répliqué, mardi 16 novembre, par sa vision de la justice populaire. De simples citoyens, dit-il, pourraient intégrer un jury populaire pour les procès en correctionnelle, sur le modèle des jurys d’assises, et même se prononcer sur la libération anticipée de certains criminels. Par Pascal Golfier

Palais de Justice de Paris.

G

entiment bousculé, à peine harcelé, titillé en douceur, le président n’aura pas eu trop de difficultés à faire face au trio Chazal-Denisot-Pujadas qui le questionnait mardi 16 novembre sur France 2. Au contraire, sous des airs modestes, parfois même philosophes lorsqu’il évoquait les « incompréhensions inévitables » qui interviennent entre l’Etat et ses administrés, c’est bien lui qui menait la danse. Nicolas Sarkozy imposait son rythme, ses thèmes, dans un timing calculé, pour qu’à 21h36, à dix petites minutes de la fin du jeu de questionsréponses, LA déclaration de la soirée retentisse : « Je demanderai au nouveau garde des Sceaux (ndlr : Michel Mercier) et au Premier ministre de mener une réforme de la justice pour [la] rapprocher des citoyens. Je souhaite qu’on réfléchisse à un système où désormais, aux côtés du juge d’application des peines, il puisse y avoir des citoyens, qui prennent avec lui, la décision de libérer ou

non un criminel […]. Ainsi, il n’y aura plus de scandales. J’ajoute qu’un certain nombre de décisions des tribunaux correctionnels m’ont étonné […]. Je crois qu’il ne serait pas maladroit d’imaginer un système où pour les délits les plus graves, il y ait matière à faire rentrer des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels ». Citoyens, préparez-vous ! Alors que vous n’aviez jusqu’ici qu’une infime « chance » d’être appelés pour juger une affaire aux Assises (même pas une fois par personne au cours de sa vie), vous pourriez bien être amenés à visiter les palais de Justice régulièrement dans un futur proche. En effet, en 2008, selon les chiffres du Portail de la statistique publique, seules 2 700 affaires avaient été portées aux Assises contre 584 500 en correctionnelle, uniquement pour les dossiers relevant de procédures pénales. Il s’agi-

rait donc de convoquer 200 fois plus de citoyens par an pour composer les jurés. 200 fois ? Et non, un peu plus encore, mettons 300 fois, au hasard, puisque nous devrions aussi nous exprimer sur les remises en liberté anticipées des quelque 61 000 détenus que comptent les prisons françaises. Un projet totalement irréalisable vu la masse de personnes qu’il faudrait mobiliser. D’autant que cela coûterait, en ces temps de restriction budgétaire, une petite fortune à l’Etat puisque les jurés convoqués ont droit à une indemnisation par journée de travail perdue ainsi qu’à un remboursement de leur frais de transport. Pire, cette volonté du chef de l’Etat hisse la schizophrénie gouvernementale, si souvent observée, à des sommets jamais atteints. Nicolas Sarkozy appelle à une « justice participative » mais il oublie allègrement un des points de

Le discours du président apparait comme l’esquisse d’un virage à 180 degrés

réflexion majeurs de la dernière réforme de la procédure pénale initiée cette année : la potentielle suppression du fameux jury populaire en cour d’Assises. Le projet de la Chancellerie prévoyait, en juin dernier, de ne faire intervenir les neuf jurés citoyens que dans les procédures d’appel. En première instance, ils seraient remplacés par deux magistrats professionnels supplémentaires. La principale raison ? Laisser la charge des jugements à des professionnels du droit qui assurent un traitement impartial de l’affaire, contrairement à des civils qui peuvent se laisser influencer par leurs sentiments. Et si cette position avait déjà créé un clivage dans la magistrature entre les partisans de la justice citoyenne et ceux de la justice professionnelle, ce retournement de veste étatique pourrait bien, cette fois-ci, éloigner définitivement un corps judiciaire malmené, revisité, remodelé à la demande de son ministère de tutelle. Or un conflit pro-

longé entre magistrats mécontents et ministère de la Justice ne ferait que dégrader des rapports déjà tendus, notamment à la suite de réforme de la carte judiciaire menée au forceps par l’exgarde des Sceaux Rachida Dati. Le discours du président apparaît donc comme l’esquisse d’un virage à 180 degrés entre une procédure en cours qui a plutôt tendance à éloigner le citoyen de la justice, et le nouveau projet qui aurait pour but de les rapprocher. L’arrêt pur et simple de la réforme sonnerait alors comme un aveu d’échec, et son remplacement par un nouveau plan totalement opposé comme un signe d’inconstance plus que troublant. Non, après le double abandon du bouclier fiscal et du ministère de l’Identité Nationale, difficile d’imaginer un tel revirement. Surtout sur un thème aussi central que la justice qui a déjà fait l’objet d’au moins deux vagues de réformes depuis 2007, d’abord sous la tutelle de Rachida Dati puis de Michelle Alliot-Marie. Alors désaveu complet ou recadrage subtil ? Parions plutôt sur l’effet d’annonce, peu subtil pour le coup. Et pas du tout crédible qui plus est. Les visites « obligatoires » de nos tribunaux attendront donc encore un peu. Dommage, puisque certains édifices comme le Palais de Justice de Paris ou le Tribunal de Grande Instance de Versailles arborent fièrement une architecture remarquable, des intérieurs splendides (comme la salle des Pas Perdus à Paris), qui pourraient les hisser au même statut que des monuments bien plus réputés. Mais pour l’heure rangez vos cours de droits et vos codes pénaux, le temps de « l’Homo-Magistratus », citoyen et juge, expert des procédures à mi-temps, n’est pas


4

Gavroche - 20 novembre 2010

Immobilier

Immobilier : ven Les prix de l’immobilier à Paris brûlent-ils ? Simple effet de levier, la demande excède l’offre et les tarifs ont dépassé leur plus haut niveau historique. Le prix moyen des transactions en octobre a augmenté de 21,5 % sur 12 mois. Pour les propriétaires, vendre ou attendre encore, telle est la question. Par Benoît Magistrini

Les trois arrondissements du nord-est demeurent les plus abordables de la capitale, mais s’inscrivent dans la hausse généralisée des prix.

L

’activité est bel et bien repartie mais reste mesurée. D’un côté, la demande est stimulée par la baisse des taux d’intérêt à 3,4 % et les différents dispositifs d’aide à la conjoncture mis en place - PEL (Prêt Epargne Logement), PTZ + (prêt à taux zéro), ou le dispositif Scellier qui a relancé l’investissement immobilier. Mais pas seulement, car « en ces temps de crise, l’immobilier reste une valeur refuge par rapport aux marchés financiers », observe Sébastien de Lafond, président de MeilleursAgents.com. Le niveau élevé des loyers et le dynamisme de la région Ile-deFrance finissent par créer les conditions d’une demande

élevée de « pierre ». « Le profil des acquéreurs est aujourd’hui large, autant des primo-accédants et des investisseurs demandeurs de petites surfaces, que des secondo-propriétaires désireux de surfaces plus imposantes », explique Sébastien de Lafond. « Parfois, les acheteurs potentiels sont plusieurs sur un même bien, explique Bernard Cadeau, président du réseau Orpi. La négociation est clairement à l’avantage des vendeurs dans ces cas-là ». « Le délai de vente est passé de 101 jours au 1er semestre 2009 à 76 jours mi-novembre », observe pour sa part Sébastien de Lafond. Pourtant, même si le volume des ventes a pro-

gressé, il reste en deçà du rythme moyen de la période 2001-2007 (800 000 ventes par an contre 700 000 cette année).

« Il n’y a pas de création de bulle spéculative » L’offre de logements est trop restreinte à Paris. Les propriétaires se montrent frileux pour céder leurs biens, crise de confiance oblige. En temps normal, cette pénurie devrait encourager la construction mais celle-ci reste famélique. « Les vendeurs hésitent et fixent leurs prix au-dessus des moyens

des acquéreurs potentiels », constate Christian Lefevre, président de la chambre des notaires de Paris Ile-deFrance. Le pouvoir d’achat immobilier à Paris a baissé de 8 % depuis le début de l’année, en raison de la flambée des prix, selon le baromètre établi par EffiCity. Non seulement les biens en ventes sont rares, mais ceux qui le sont restent inaccessibles. « Même si les taux d’intérêt devraient rester bas, analyse Christian Lefevre, la contrainte sur les prix imposée par les trop rares offrants atteint un plafond qui devrait se stabiliser dans les prochains mois ». Pour les vendeurs, il est donc difficile de spéculer sur une hausse fu-

ture des prix. « De toute façon, il n’y a pas de création de bulle spéculative, tranche Sébastien de Lafond, les transactions aujourd’hui sont motivées par un besoin sécuritaire et non par une logique de gain sur le court terme ». Leurs acheteurs, eux, vont bientôt voir le rapport de force s’inverser, « même si cela devrait prendre du temps compte-tenu du manque d’activité dans la construction et des incertitudes économiques et sociales en France », nuance Mathilde Lemoine, chef économiste d’HSBC à Paris. 2011 devrait être l’année de la stabilisation des prix pour l’immobilier parisien. g


5

Gavroche - 20 novembre 2010

Immobilier

DR

dre ou attendre ?

19ème arrondissement

(Bas Belleville – Buttes Chaumont – Avenue Jean Jaurès) : Le plus abordable Prix m2 appartement • Fourchette haute : 7 720 € / m² • Prix moyen : 5 878 € / m² • Fourchette basse : 4 511 € / m² Le quartier populaire du nord-est parisien reste le plus abordable. L’arrivée du tramway et l’ouverture de la nouvelle gare RER devraient rendre le quartier plus attrayant. « Les parcs de la Vilette et des Buttes Chaumont ont permis d’améliorer la qualité de vie des riverains, observe Delphine Rouxel de Solvimo Immobilier, les prix restent les plus abordables de Paris mais ce n’est pas dû à une faible demande, c’est traditionnel ».

3ème arrondissement

(Rambuteau, Marais, Temple) : Quartier branché et internationalisé Prix m2 appartement • Fourchette haute : 11 608 € / m² • Prix moyen : 8 912 € / m² • Fourchette basse : 6 662 € / m² L’arrondissement « à la mode » voit aujourd’hui de nombreuses demandes venant de l’étranger. « Russes et Américains s’arrachent les petites surfaces des lofts réaménagés dans le Marais, explique Franck Parienti, dirigeant du réseau Vidati. Comme partout dans la capitale, les quartiers du 3ème arrondissement n’échappent pas à la hausse des prix du fait d’un volume d’offres insuffisant ».

17ème arrondissement

(Batignolles, Porte de Champerret, La Fourche) : Nid à primo-accédants Prix m2 appartement • Fourchette haute : 9 753 € / m² • Prix moyen : 7 694 € / m² • Fourchette basse : 5 656 € / m² Le 17ème arrondissement voit « ses tarifs augmenter de façon quasi-uniforme malgré de fortes différences de prix au mètre carré », indique Laurence Lebled de Tradim Immobilier. Les Batignolles, relativement abordables et bien desservis continuent de motiver les primo-accédants désireux de petits logements dans un quartier charmant.

6ème arrondissement

(Odéon, Rennes, Saint-Germain des Prés) : Le plus cher Prix m2 appartement • Fourchette haute : 16 193 € / m² • Prix m2 moyen : 11 579 € / m² • Fourchette basse : 8 455 € / m² Le 6ème arrondissement de Paris ne se contente pas d’être le plus cher de Paris, il accentue son avance avec 6,4 % de hausse entre juillet et octobre 2010. « Le jardin du Luxembourg et les rues piétonnes attirent les acheteurs les plus fortunés et les achats se font comptant et sans négociation », explique Nicolas Betrom de l’agence Vaneau. De quoi en décourager plus d’un.


6

Gavroche - 20 novembre 2010

économie L’emploi progresse Selon les données provisoires de l’Insee pour le troisième trimestre 2010, 44 600 emplois auraient été créés au troisième trimestre par rapport à l’année précédente. Cela représente une hausse de 0,3% de l’emploi salarié des secteurs marchands. Fin septembre, la France comptait 15,96 millions de salariés dans les secteurs principalement marchands, qui sont généralement très sensibles aux fluctuations économiques. Toutefois, le taux de chômage en France reste élevé, à 9,9%.

Vendeur sur eBay : la virtualité semée d’embûches Les ventes sur internet se situent désormais à la même hauteur que celles en chaînes de distribution classiques (centres commerciaux et boutiques spécialisées). Mais pour les nouveaux vendeurs en ligne, la professionnalisation est loin d’être chose aisée. Par Alexandre Ben Hadid

Le rapport qui dérange la SNCF

Antoine Delthil

S

DR

Ubisoft annonce une perte de 89,8 millions d’€ pour le premier trimestre de 2010. Elle serait due aux charges liées à la réorganisation des studios, explique l’éditeur de jeux vidéo, qui s’attend à une « amélioration notable » dans l’avenir. Le mal est toutefois déjà fait puisqu’Ubisoft a dû abandonner plusieurs projets et que le cours de son action a chuté de 20% le 16 novembre.

Lieu du Design Le Lieu du Design rue du Faubourg Saint-Antoine (12ème arrondissement), fête son deuxième anniversaire. A l’origine, en 2008, le conseil général d’Ile-de-France a voulu cette structure pour réunir les acteurs du milieu du design. Mais aujourd’hui, celui-ci aimerait que les PME de la région s’en servent afin d’améliorer leur compétitivité.

DR

Le Lieu du Design Paris Ile-de-France - 74 rue du Faubourg Saint-Antoine 75012 Paris Tél : 01.40.41.51.02

sent les prix. Michel D. essaye de présenter le moins de produits possible à la fois, pour limiter les pertes face a ces coûts de présentation et tente de proposer « les produits les plus attractifs qui se vendent très vite ». Quant au stockage des produits, il préfère garder le lieu secret, tout juste admet-il louer un box à l'extérieur de Paris. Sur ses revenus, il confie du bout des lèvres s’octroyer « pas moins de 1 500 euros par mois ». Pourtant, une étape clé est théoriquement incontournable : la banque. Lorsque cette dernière constate des rentrées d’argent régulières, elle a le devoir d’informer de la nécessité de constituer une société. Si le particulier ne donne pas suite, la banque peut théoriquement clôturer le compte. A cela, Michel D. esquisse un sourire et nous répond que sa banque le « laisse tranquille tant que je ne suis pas à découvert » et d’ajouter que rien ne l’empêche d’aller ailleurs « s’ils m’embêtent trop ». g

Il avoue s’octroyer pas moins de 1 500 euros par mois

Selon un rapport du cabinet international Boston Consulting, un kilomètre parcouru en train en France serait de plus en plus cher. Son coût aurait augmenté de 3,4 % par an en moyenne de 2002 à 2009, soit de 26,4% au total en sept ans. Mais selon la SNCF, cette différence s’expliquerait par le fait que le voyageur se tournerait plus volontiers vers la première classe (+80 % de billets vendus) que vers la deuxième classe (+38 % de billets vendus). Cette hausse remarquée par le cabinet ne serait donc due qu’aux choix des voyageurs.

Ubisoft en chute libre

Registre du Commerce des Sociétés (RCS), payer les taxes nationales et celles liées à l’intermédiaire (comme eBay), tenir une comptabilité officielle. Mais là où les commerçants qui étendent leur activité au web respectent la loi, les particuliers jouent avec le statut « Powerseller » pour la contourner. En réaction, eBay a ordonné à tous ses « Powersellers particuliers » de suivre la loi sous peine de clôturer le compte. Mesure peu efficace puisque certains contournent le système, afin de toucher des bénéfices supplémentaires.

elon une récente étude publiée par l’institut d’études TNS, 42,8 % des ménages français s’apprêtent à faire leurs emplettes de Noël en ligne. Ce chiffre conséquent s’explique par la « facilité » d’achat et de la démocratisation d'Internet dans les foyers français (près de trois ménages sur quatre sont équipés). Un phénomène global puisqu’on estimait, en 2006, à 1,3 millions le nombre de personnes qui gagnent leur vie en tant que vendeur professionnel sur eBay dans le monde, selon l’institut ACNielsen. 50 % de ces vendeurs se situent aux Etats-Unis mais on compte aussi 8 à 10 % de Français. Selon Yohan Ruso, directeur général d’Ebay France, le site compte 80 000 vendeurs réguliers et enregistrés. Marie-Thérèse Chedeville (auteur du livre J’eBay J’eBay pas) parle même de « 150 000 vendeurs français non déclarés vivant de leurs activités commerciales sur Internet ». Des particuliers pour la plupart, à la frontière du statut eBay « Powerseller » (obtenu lorsque le vendeur comptabilise plus de 1 000 euros par mois ou réalise plus de 100 ventes

et qui l’oblige à se déclarer). Mais les vendeurs classiques comptent bien profiter aussi de cette nouvelle manne et tentent de s’implanter sur le net le plus rapidement possible. C’est le cas de certaines bijouteries parisiennes qui recréent littéralement leur boutique sur eBay de manière virtuelle. Près de 300 produits de la simple boucle d'oreille en perle jusqu'au collier d'or sont présentés comme en boutique. Emma L., gérante d’une boutique des Hauts-de-Seine admet faire « près de la moitié de ses commandes sur Internet » en période de fêtes.

Fraudes Ce nouveau marché n'est pas l’eldorado des vendeurs pour autant. Depuis 2008, les particuliers qui tentent l’aventure de manière officielle doivent se déclarer « professionnels » en suivant l’article L.121-1 du Code de Commerce selon lequel « sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle ». Ils doivent alors s’inscrire au

Un long travail C'est le cas de Michel D. qui tente de vendre du matériel photo à moindre coût. Il explique avoir trouvé une « simple astuce » qui lui permet d'éviter de subir la fiscalité du pays : « Avant d’atteindre le nombre de ventes qui me donnerait le statut dit professionnel d’eBay, je supprime mon compte et le transfère sur un nouveau. Cela me demande un long travail d’édition, mais qui m'évite de perdre 60 à 75 % de mon chiffre d’affaires. Si je devais suivre les règles, je vendrais 2 à 3 fois plus cher mes produits pour n'espérer toucher qu'un très petit bénéfice ». Michel D. est conscient d’enfreindre la loi, mais se dit contraint d'user de cette technique pour faire face aux vendeurs particuliers étrangers qui ne payent aucune taxe et cas-

Les particuliers jouent avec le statut Powerseller pour contourner la loi

Web-entrepreneur : les premiers pas Respecter l’article 1 L.121-1 du Code de Commerce et s'inscrire au

Registre du Commerce des Sociétés et obtenir son numéro RCS au régime micro. (Réaliser moins de 80 300€ de chiffre d’affaire par an). Faire une étude de marché de vos produits 2 (savoir quel produit sera

vendu et concurrent par rapport aux autres vendeurs). Tenir compte des cotisations sociales obliga3 toires : aujourd’hui fixé à 46% du bénéfice net annuel.


7

Gavroche - 20 novembre 2010

Société

L’orientation scolaire égarée

L

e système d’orientation actuel repose sur les quelques 4 500 conseillers-psychologues. Répartis dans les 600 centres d’information et d’orientation (CIO) du pays, ceux sont eux qui interviennent dans les établissements scolaires. Au quotidien, leur rôle est «d’écouter, informer, conseiller en fonction des projets de chacun », explique Gisèle Manchevelle, du CIO Mediacom (XIVème arrondissement de Paris). Ces conseillers, appelés également « copsy », concentrent actuellement une bonne partie des critiques concernant les problèmes de l’orientation en France. Dans une interview accordée au Figaro en octobre 2009, Claire Mazeron, vice-présidente du syndicat national des lycées et collèges (SNALC), rapportait que leur formation les incitait à privilégier les envies des jeunes. Ce qui explique sans doute que

85% des premiers vœux sont satisfaits à la sortie du lycée tandis que 50% des étudiants de première année à l’université se retrouve en situation d’échec.

Approche réaliste Même constat pour l’ancien ministre de l’Education Nationale Luc Ferry, qui déclarait déjà en mars 2009 : « La grande erreur est d'avoir confié l'orientation professionnelle aux conseillers d'orientation-psychologues, qui sont incompétents pour cela et ne connaissent rien à l'entreprise. Ce n'est pas leur faute, mais ce n'est pas leur métier » L’idée serait donc d’adopter une approche plus réaliste, en fonction de l’état du marché du travail grâce à l’apport de professionnels en rapport avec le monde économique. « Un conseiller d’orientation n’oriente pas mais aide les jeunes à faire le

choix le mieux adapté, rappelle Dominique Deslandes, copsy à Paris. On ne travaille pas en fonction des débouchés, ce n’est pas notre rôle ». Pour Christiane Allain, viceprésidente de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), l’orientation est l’affaire de tous : parents, enseignants, personnel éducatif. Néanmoins, cette dernière évoque plusieurs points à améliorer. Selon elle, les services dédiés à l’orientation « sont très mal connus des lycéens ». « Il faudrait que les élèves puissent se pencher sur la question au collège en faisant un travail de réflexion sur ce qu’ils sont capables, ce qu’ils aiment et pourquoi ».

Découverte Ces dernières années, des efforts ont été faits en ce sens avec la création des modules de « découverte professionnelle », en classe de troisième,

Manuel | MC

Trouver sa voie pour réussir sa vie professionnelle s’avère difficile pour la jeunesse. Encore plus, lorsque la boussole censée l’aiguiller montre des signes de faiblesse. Par Valentin Marcinkowski

Les salons, rendez-vous de l’orientation pour les jeunes

visant à faire connaître des métiers et des formations aux élèves, à raison de trois ou six heures par semaine. « C’est un progrès, mais ces modules sont généralement proposés qu’en cas d’échec scolaire ». Christine Allain souhaiterait que ce système soit étendu à tous les collégiens.. g

Infos pratiques Le Salon Européen de l’Education se déroulera du 25 au 28 novembre prochain à Paris expo, porte de Versailles (pavillon 7, niveau 2). Le plus grand salon d’orientationpour les jeunes. L’entrée est gratuite.

La philo dès la maternelle, bonne ou mauvaise idée ? Sorti en salles le 17 novembre dernier, le documentaire « Ce n’est qu’un début » évoque la mise en place d’ateliers philosophiques dans une classe de maternelle. Une grande première qui suscite quelques critiques.

Image du film Ce n’est qu’un début.

«C

’est quoi, un chef ? » ou encore «Comment on aime ? Quand est-ont amoureux ? ». Deux à trois fois pas mois, les élèves de Pascaline Dogliani ( institutrice à l’école maternelle du Mée-sur-Seine en Seine-etMarne ) discutent et tentent

Le Pacte

Par Valentin Marcinkowski

d’apporter des réponses avec leur vision d’enfant aux grandes questions de la vie et à des thèmes d’actualités. L’idée n’est pas d’en faire les nouveaux Platon ou autre Descartes, mais plutôt de les encourager à réfléchir par euxmêmes tout en développant leur envie de comprendre et

donc d’apprendre. La philosophie pour enfants n’est pas une nouveauté (des pays comme l’Allemagne ou le Canada l’enseignent déjà en primaire) mais c’est la première fois qu’on la pratique à l’école avec des bambins, âgés de 3 à 4 ans. « Les enfants sont tous philosophes, seuls certains le demeurent ». C’est en écoutant cette phrase du philosophe Michel Onfray à la radio que Clivy Aupin, la productrice du film, a eu l’idée de faire un documentaire sur la question. Après avoir pris connaissance du travail de Pascaline Dogliani, elle savait qu’elle tenait son sujet. L’accord de tournage en poche, les caméras ont pu

filmer, pendant deux ans à partir de septembre 2007, les enfants lors de ces ateliers. Le résultat est tout à fait surprenant et démontre, pour ceux qui en doutaient, à quel point les enfants sont capables de réfléchir dès leur plus jeune âge. Toutefois, face à cet enthousiasme, les sceptiques ne manquent pas : « La philo, pourquoi pas ? Mais il me semble tout de même que l’anglais devrait être une priorité dès la maternelle », déplore cette mère de famille venue chercher son fils à la sortie de classe. Le corps enseignant n'est pas unanime non plus : « Il y a un risque que ces ateliers se transforment en cours de morale,

explique un professeur aguerri du Lycée Honoré de Balzac de Mitry-Mory en Seine-et-Marne. Dans ce cas, l'enfant ne pense pas par luimême puisque il n’a pas encore reçu d'éducation et agira comme nous le voulons, nous adultes. » Même son de cloche chez certains jeunes. Elève de Terminale L, Camille juge « nécessaire » d’avoir des cours de philosophie bien avant la dernière année du secondaire. « En section littéraire, c’est la matière avec le plus gros coefficient pour le bac et on en a jamais fait avant. Nous mettre des heures en seconde ou au collège serait une bonne idée mais de là à commencer dès la maternelle… » g


8

Gavroche - 20 novembre 2010

Société L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) se sert d’un nouvel outil pour lutter contre le tabagisme des jeunes. L’Inpes a lancé une nouvelle campagne en se servant des codes du manga pour changer des images des précédentes campagnes de sensibilisation. Le but est, sinon d’empêcher la première cigarette, de protéger les jeunes en retardant l’âge où ils commenceront à fumer.

Bayrou débat à Aubervilliers La ville d’Aubervilliers va accueillir un homme politique de renom. Le leader du MoDem, François Bayrou, va participer, mercredi, à un débat public sur le thème : « Education, quel avenir pour nos jeunes ? ». Pour ceux qui veulent assister au débat avec le natif de Bagnèresde-Bigorre, rendez-vous au Studio 26 (26, rue Moutier – accès bus 65, 150, 170, 173 – arrêt Mairie d’Aubervilliers).

Ouverture du procès ETA à Paris Lundi s’est ouvert le procès en cour d’assises à Paris de Mikel Albizu Iriarte, dit « Anzta ». L’ancien numéro 1 de l’ETA avait été arrêté en 2004 à Salies-de-Béarn dans les Pyrénées-Atlantiques avec sa compagne, Soledad Genetxea, surnommée « Anboto », ainsi qu’une quinzaine de complices. Ils ont été emprisonnés en Essonne, puis dans le Val-de Marne, à Fleury-Mérogis. Le déroulement du procès intervient six ans après ce coup de filet considéré à l’époque comme « historique » par le gouvernement espagnol.

L’OPH 93 se modernise L’Office Public de l’Habitat de Seine-Saint-Denis (OPH 93) se dote d’un site web. 23 000 locataires pourront désormais se connecter au www.oph93.fr afin d’avoir des informations sur leur vie locative. C’est-à-dire que les habitants pourront régler leur loyer et leurs charges par internet en toute sécurité, obtenir les coordonnées téléphoniques de leur interlocuteur ou consulter leur compte. Les locataires, les partenaires, comme les demandeurs de logement, auront par exemple l’accès à une carte interactive présentant l’actualité autour du patrimoine de l’office.

L’Ile-de-France change de Miss Pauline Darles (22 ans) a été élue Miss Ile-de-France, mais elle ne représentera finalement pas la région pour l’élection Miss France le 4 décembre prochain. Selon Le Parisien, elle n’aurait pas aimé l’organisation et l’esprit de l’élection. L’idée d’une altercation avec une autre concurrente a été évoquée. La jeune femme sera remplacée par sa première dauphine, Jessica Muzaton.

Le coup fumant de l’Etat Les fréquentes augmentations du prix des cigarettes, déclarées d’intérêt de santé publique, cachent une manne financière importante pour l’Etat, mais aussi pour les buralistes. Par Eléonore Quesnel et Virgine Le Borgne

«I

l manque trente centimes ! », réclame le buraliste. « Ça a encore augmenté ? », répond l'air renfrogné ce fumeur de Marlboro tout en extirpant quelques pièces de sa poche. Le prix des cigarettes vient de gonfler de 6 %, et c'est loin d'être la première fois. En dix ans, le prix du tabac a été majoré de 80%. Les Parisiens semblent être habitués. «Je râle sur le moment mais finalement je continue d'acheter des cigarettes, et la même marque », avoue Clara, étudiante en architecture à Belleville. Bruno, vendeur dans un magasin de téléphonie mobile sur les Champs-Elysées, a trouvé une solution : « J'alterne entre des cigarettes roulées, plus économiques, et des vraies cigarettes». Aurélien, jeune père de famille, regrette le temps où le paquet était à quatre euros mais achète toujours des cigarettes « parce que ce n'est pas le prix qui me fera arrêter ». Mais si l'augmentation du prix du paquet ne semble pas diminuer le nombre de consommateurs, à quoi sert donc cette hausse ?

de fumeurs chez les 15-75 ans a augmenté d'environ deux points entre 2005 et 2010, passant de 31,8 à 33,6 %. La hausse est particulièrement significative chez les femmes. Or, si la quantité de paquets vendus diminue, cette baisse est plus que compensée par la hausse du prix. De plus, le nombre de fumeurs est à la hausse. Au final, c’est donc le chiffre d'affaires provenant des ventes de tabac qui augmente.

Des buralistes indifférents Celui-ci a doublé entre 1991 et 2008, passant de 6,42 milliards d’euros à 13,54 milliards d’euros. L'Etat sort donc gagnant avec cette tactique : les recettes provenant des taxes liées à la vente du tabac n'auront jamais été aussi importantes qu'aujourd’hui. Une manne financière non négligeable en ces temps de crise, qui explique la participation aux négociations du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie Qu’en pensent les buralistes ? « Momo », qui travaille actuellement au bureau de tabac Le Château-Landon tout près de Gare de l'Est, est buraliste depuis sept ans. De derrière son comptoir, il avoue ne pas avoir de problème avec le fait que le prix du tabac augmente. Pour lui, « il y aura toujours autant de clients. L'augmentation du prix n'arrêtera pas les gens de fumer ». Même son de cloche chez Gérard, buraliste à proximité de Nation : « Je me fiche de l'augmentation du prix du tabac,

Plus les gens sont pauvres, plus ils fument

Le tabac de plus en plus prisé Naïf, celui qui croit qu'en augmentant le prix du tabac, l'Etat souhaite seulement protéger la santé de ses citoyens. Une faible augmentation du prix n'a presque aucun effet sur le nombre de fumeurs. Pour preuve, les résultats du Baromètre santé 2010 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) selon lesquels le taux

Braquages

Au delà de la grogne des consommateurs et de l'indifférence des buralistes, la hausse du prix du tabac favorise aussi les « casses » des bureaux de tabac. Un phénomène qui s’ancre dans la recrudescence des braquages de petit commerce : + 76% par rapport à 2007. La boutique de « Momo » a été attaquée deux fois : « La première fois ils ont cassé le mur pendant la nuit pour pouvoir s'introduire et voler la caisse. La deuxième fois, je me suis fait tabasser. Je suis une proie plus facile avec l'augmentation du prix du tabac parce que ma caisse contient plus d'argent », expose-t-il.

Montauk Beach

Campagne manga anti-tabac

Les jeunes, première cible des industriels du tabac.

Contrebande

Pour ne pas payer ses cigarettes au prix fort, une filière parallèle se développe : le marché noir. Sur Internet, les sites permettant d'acheter des cigarettes pullulent, bien qu'interdits par la loi. D’autres préfèrent passer la frontière et ramener des cartouches avec eux. Toutefois, les douanes interdisent cette importation audelà d’une cartouche par personne. Le contrevenant risque jusqu’à trois ans de prison et une lourde amende (deux fois la valeur des marchandises). j'aurai toujours mes clients. Peut-être qu'ils achèteront les paquets les moins chers mais ils achèteront des cigarettes ».

Une politique délibérément molle Il faut compter 5,30 euros pour les vingt blondes les moins chères. Pour Céline Fournier, de l'association Les Droits des Non-Fumeurs, les buralistes sont, en plus de l'Etat, « les gagnants dans l'affaire. Les revenus des buralistes augmentent depuis cinq ans», explique-telle. « Il faudrait vraiment qu'il y ait une volonté politique. C'est une affaire de priorités. Cette hausse ne sert pas à grand-chose et n'a pas un objectif de santé publique contrairement à ce qu'on veut nous faire croire ». Elle donne plusieurs raisons pour justifier

cette politique, qu’elle estime délibérément molle, du gouvernement : « L'Etat souhaite renflouer ses caisses, les fabricants également et les lobbies industriels proches de certains hommes politiques veulent limiter la casse ». Dans ce contexte de crise, « plus les personnes sont pauvres, plus elles fument. Dans les familles défavorisées, quand il faut choisir entre l'achat d'une paire de baskets et celui d'un paquet de cigarettes, c'est malheureusement bien souvent ce dernier qui est privilégié » rappelle Céline Fournier. Alors que le tabac reste la première cause de mortalité évitable, bien d'autres leviers moins intéressés et plus efficaces que celui du prix attendent d'être actionnés. g


Gavroche - 20 novembre 2010

Royaume-uni

NHS Smoke free

Pas de détail à l’étranger, les campagnes sensibilisent en choquant.

Swetlana Faldina, Alexander Faldin

Russie

Etats-Unis

Village Voice

Etats-Unis

Winston

Fleet adv

INEN

Koweit


10

Gavroche - 20 novembre 2010

société

Le chômage touche Pôle Emploi Le gouvernement prévoit de supprimer 1800 postes à Pôle Emploi d’ici la fin 2011. La réaction a été immédiate : dès le mardi 9 novembre, les employés de la section de Paris ont manifesté dans la capitale. Ils craignent que ces nouvelles suppressions ne dégradent la situation du Pôle. Par Charlotte Dehouve

U

ne queue longue d’une dizaine de personnes, avec au bout, un seul agent pour les accueillir. Voilà à quoi ressemble l’agence Pôle Emploi rue Louis Blanc, dans le 10e arrondissement de Paris.

Un vol de voiture a failli mal tourner pour un bébé Lundi 15 novembre à Meaux (Seine-et-Marne), une Audi Q7 a été volée. L’histoire aurait pu s’arrêter là si un bébé ne dormait pas sur le siège arrière lors du vol. La mère récupérait ses filles pendant le délit, laissant la portière ouverte avec les clefs sur le contact de la voiture valant 60 000 €. Finalement, le petit garçon a été retrouvé sur un perron, trois heures et demie plus tard, avec ce mot : « On a volé une voiture, on a trouvé un bébé dedans. Désolé. Amenez-le à la police ». Actuellement, l’enfant est en bonne santé et ne garde pas de séquelles.

La pauvreté a touché un Français sur cinq Selon un nouvel indicateur de l’INSEE, plus d’un Français sur cinq aurait traversé une période de « pauvreté » dans sa vie, mais seuls 4 % d’entre eux sont restés dans cet état. Ce nouvel indicateur n’inclut pas seulement le revenu, mais la capacité à recevoir des amis, à manger de la viande tous les deux jours, les retards de paiements de loyer, etc. Autre chiffre inquiétant, 13 % des Français vivent avec moins de 950 € par mois. Les plus touchés sont les jeunes et les personnes âgées.

Alors que les salariés ne sont déjà pas assez nombreux pour recevoir les demandeurs d’emploi, leur effectif va encore diminuer. Les locaux eux-mêmes ne sont pas adaptés puisqu’il y a moins de bureaux

que de personnel. Les chômeurs ne sont donc pas tous reçus dans de bonnes conditions. Le délégué syndical central CGT à Pôle Emploi, Stéphane Guillou, affirme que les agents doivent « se disputer les bureaux entre eux. S’ils n’en ont pas, ils reçoivent les gens dans des salles de réunion ». Des conditions de travail d’autant plus difficiles pour les agents qu’ils suivaient déjà 170 demandeurs d’emploi. « Cela va s’intensifier, déplore Stéphane Guillou, et notre personnel sera forcément moins disponible ». L’autre grand problème du Pôle, c’est le manque de formation des conseillers qui ne disposent pas des « connaissances nécessaires à un véritable traitement des dossiers ». Une formation au calcul du montant des indemnités d’un ayant droit se fait par exemple sur 6 mois. Rien que pour ce sujet, il faudrait

10 ans pour former l’ensemble des agents en activité. Une durée bien trop importante aux yeux de l’Etat, dont la décision de supprimer des postes va contribuer à transformer le personnel du Pôle en des « bouche-trous démunis face aux demandeurs d’emploi, des machines ». Face à ces craintes, une seule solution : la grève. Le gouvernement maintient pourtant sa position. Les agences les plus touchées seront celles de Paris. « Ils sont en train de faire des concentrations sur des gros sites de plus de 140 agents. On fait des grandes surfaces du chômage ». Le chômage augmente et les groupes chargés d’aider les gens à rentrer dans la vie active vont se faire de moins en moins nombreux. Ironie du sort, ce sont bien les agents du Pôle qui vont bientôt se retrouver de l’autre côté du guichet. g

L’IVG tuée dans l’œuf L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est de moins en moins accessible. A Paris comme dans le reste de la France, le nombre d’interventions diminue. Par Audrey Loussouarn

I

ls étaient des milliers à manifester samedi 6 novembre à Paris pour la pratique de l’IVG. La démarche peut paraître dérisoire étant donné que c’est un droit acquis depuis 1945. Pourtant, l’avortement semble une opération de moins en moins accessible et pour cause : les Françaises trouvent difficilement un médecin ou une clinique qui la pratique. Depuis 2001, 90 centres privés ont été fermés d’après le dernier rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) publié en 2009. En comptant les établissements publics, la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) a recensé, dès 2001, 7 000 établissements qui se déchargent de cette pratique. Pour le professeur Emmanuel Barranger, chef du service gy-

nécologie-obstétrique de l’hôpital Lariboisière de Paris, le problème vient bien de l’offre des médecins. « La pratique de l’IVG n’est plus motivée par l’idéologie de Simone Veil mais bien par l’aspect attractif. La majorité des praticiens qui partent à la retraite ne sont pas remplacés », affirme-t-il. A l’heure actuelle, 56,3 % des IVG en Ile-de-France sont effectuées dans le secteur public. C’est le pourcentage le plus bas du pays. Autre facteur, le gouvernement impulse depuis quelques années le regroupement des établissements de santé, ce qui provoque la fermeture d’une bonne partie des centres qui effectuent l’IVG. Dans la pratique, les femmes subissent des délais d’attente interminables. Pour Emmanual Barranger, le

manque de disponibilité en matière d’interruption volontaire de grossesse « vient essentiellement dugouvernement qui minimise les moyens médicaux nécessaires ». Malgré les revalorisations du ministère de la santé pour normaliser la pratique de l’IVG, avec des campagnes de sensibilisation par exemple, il reste un acte déficitaire pour le personnel de santé qui re-

nonce peu à peu à l’exercer. La loi du 4 juillet 2001 étend de dix à douze semaines la date limite de grossesse pour subir une interruption. Seulement, les trois quarts des hôpitaux ne l’appliquent pas. La question est d’autant plus délicate qu’on estime que 40 % des Françaises auront recours à l’interruption volontaire de grossesse à un moment de leur vie. g


11

Gavroche - 20 novembre 2010

Sortir à Paris

Le jeudi, c'est gratuit !

C’est soir de vernissage, dans la capitale.

T

homas et Alexis, deux étudiants parisiens en savent quelque chose. « A force de sortir toutes les fins de semaine, les économies s'amenuisent vite. Nous avons donc élaboré un principe. Tous les jeudis soirs, nous devons nous amuser sans débourser un seul euro ». Pour cela, une adresse, Saint Germain des Prés et ses galeries d'art et de design. Le jeudi, c'est jour de vernissage. Les galeries présentent au tout public leurs nouvelles collections de tableaux ou sculptures, autour d'un open bar qui débute à 18h et peut durer jusqu'à 21h. Cette tranche horaire est donc parfaite en prévision d'une soirée en boîte de nuit. Le concept : enchainer les visites de ces galeries où le champagne (souvent de très bonne qualité) coule à flots et où les petits fours rivalisent d'originalité. « Il y a à Saint Germain des prés une énorme concentration de ga-

leries, donc chaque jeudi, ce sont toujours de nouveaux endroits à découvrir ! » s'amuse Thomas. Les deux étudiants le concèdent, ils ne sont pas là en priorité pour admirer les oeuvres, mais bien pour se sustenter. Car même si le cadre est plaisant dans ce très chic arrondissement de Paris, où la population se compose d'artistes branchés et d'intellectuels des CSP++, le bar et les serveurs cravatés qui déambulent plateau en main restent l'attraction principale. Alexis et Thomas effectuent donc le même circuit tous les soirs : « Nous commençons rue Jacob, où se concentrent surtout les peintres, pour finir autour de la rue des SaintsPères et de la rue du Four où l'on trouve toutes sortes de galeries. Parfois, il y a même des petits spectacles ! » Et ce soir, ils sont servis. Dans une impasse qui croise la rue du Four a lieu un happening pour le moins original, un

homme obèse donne des coups de marteau sur l'un des pieds du tabouret sur lequel il est allongé, tout ça sur fond de musique transe-electro. Autour de lui, une foule de curieux venus admirer ses œuvres avant-gardistes attendent en riant le moment où le tabouret cèdera. Nos deux chasseurs d'open bar se mêlent à la foule et rient du spectacle, « Quelque fois, c'est vraiment incompré-

hensible, mais c'est ça qui fait la beauté de la soirée, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! » ajoute Thomas en attrapant au vol sa sixième coupe de champagne de la soirée.

Bouche à oreille Le comble d'une « soirée galeries » réussie ? Avoir diné et bu tout en se faisant passer pour un spécialiste en art auprès d'un visiteur, voire de-

Saint Germain des Prés, quartier des galeries d’art.

vant l'hôte de la soirée. « Une fois, nous avons emmené une copine qui a parlé avec un collectionneur en prétendant être une étudiante en design. L'homme a insisté pendant dix minutes pour lui offrir une sculpture et nous sommes finalement tous repartis avec des petits cadeaux et des invitations pour son showroom à Milan » se rappelle Alexis. A la fin de la soirée, les deux étudiants sont certes un peu pompettes, mais restent tout de même clairvoyants sur cette activité pour le moins originale : « Nous savons que ce n'est pas très glorieux, mais aujourd'hui boire du bon alcool est devenu tellement hors de prix que nous prenons cela comme un before de soirée de la débrouille qui nous permet de nous cultiver en buvant ! » Mais ils voient poindre une nouvelle menace. « Le bouche à oreilles ! Nous nous rendons déjà compte que nous retrouvons beaucoup de têtes similaires d'une galerie à l'autre. Certains sont là pour faire les piques assiettes comme nous, et on croise de plus en plus de jeunes ! Pour le moment c'est drôle, mais si le phénomène s'élargit encore, les vernissages pourraient un jour ne s'ouvrir que sur invitation et ce serait la fin » concluent Alexis et Thomas avant d'aller dépenser en boîte de nuit les quelques euros qu'ils ont économisé ce

DR

DR

Deux phénomènes se sont fortement développés ces trois dernières années : le « binge drinking » et « les soirées à l'oeil ». Combinés, ces deux principes peuvent devenir dangereux si l'on ne maîtrise pas l'art de la sortie, car des soirées pas chères, ce n'est pas ça qui manque à Paris. Par Emilie Rivenq


12

Gavroche - 20 novembre 2010

Politique

Bechter voit (trop) loin

Débat à Montreuil

L’ancien maire de Corbeil-Essonnes, qui se présente aux prochaines élections municipales, se pose déjà en sauveur de l’entreprise Altis, via l'intervention de Yazid Sabeg. Pourtant, le FSI (Fonds stratégique d’investissement) n’a toujours pas débloqué les fonds nécessaires au rachat de la société. Par Audrey Loussouarn

Paris 18e : lutte contre un panneau Europe Ecologie et certains habitants du 18e arrondissement de Paris, appellent à une action contre un panneau publicitaire qui bouche la vue à l'angle des rues Ramey et Custine. L’enseigne, disgracieuse, serait aussi dangereuse car elle gênerait la visibilité des automobilistes. Un événement qui siéra aussi aux anti-publicitaires en règle générale. Avis aux intéressés : 20 novembre à 11 heures.

Copé vise 2017

DR

De retour au gouvernement Fillon III, Xavier Bertrand a pris le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé. Il laisse donc sa place vacante à la présidence de l’UMP. C’est ainsi que le maire de Meaux (77), Jean-François Copé, s’empare du poste. Une « prise de pouvoir » au sein du parti qui pourrait déjà refléter des ambitions présidentielles en 2017.

Rencontre-débat dans le 14e Lundi 22 novembre, Gisèle Stievenard, adjointe au maire de Paris, Carine Petit, adjointe au maire du 14e et Pascal Cherki, maire du 14e animeront un débat sur l’aménagement de l’arrondissement. Et plus précisément, les quartiers populaires de cet arrondissement du sud de Paris. Pour y assister, se rendre au Théâtre Marc Sangnier à 18h30.

Chaises musicales au gouvernement Après des semaines d’atermoiements dus aux grèves, le remaniement ministériel a trouvé son épilogue en début de semaine. Longtemps pressenti pour la place de Premier ministre, Jean-Louis Borloo, ex-ministre de l’Ecologie a claqué la porte du gouvernement, la semaine dernière. C’est finalement François Fillon qui est reconduit à la tête de l’exécutif. Nicolas Sarkozy a recentré son gouvernement à droite avec ses fidèles. Exit Rama Yade, Fadela Amara, ou Eric Woerth, qui paie l’affaire Bettencourt. Retour remarqué d’Alain Juppé en lieu et place d’Hervé Morin. Le président de la République a réduit son gouvernement à seulement 30 unités.

J

ean-Pierre Bechter voit les choses en grand. Pour preuve, il se vante dans un tract distribué dans les rues de Corbeil-Essonnes d’avoir « sauvé Altis », une entreprise de composants électroniques. La société, une des plus importantes de la communauté d’agglomération SeineEssonne, ne compte pas moins de 3 000 salariés directs ou indirects dont les emplois seraient préservés par l’ancien maire. Pourtant Yazid Sabeg, dirigeant de l’entreprise CS Communication et Systèmes, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances et ami

de Jean-Pierre Bechter, n’a toujours pas avancé les quelques 20 millions d’euros nécessaires au rachat d'Altis par sa propre société. L'homme d'affaires avait déposé un dossier au FSI en juillet dernier afin de financer ce rachat, alors même qu'il était déjà affilié à l'Etat par son poste de commissaire à la diversité. Yazid Sabeg aurait également bénéficié, selon Le Canard Enchaîné, du soutien de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée. Le conflit d'intérêt semble évident, d'autant que le sujet reste sensible du côté du FSI. L'organisme n'a pas désiré répondre à nos questions.

Calcul politique Depuis l’annulation des votes après son élection de 2009 à la mairie de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter repart en campagne, confiant. Il le dit lui-même sur la chaîne Téléssonne juste après le renoncement de Serge Dassault à la mairie de Corbeil début octobre 2010 : « Et un, et deux, et trois zéros. On gagnera trois fois, sans

aucun problème ». Principal pivot de sa communication de campagne, il a réussi à sauver les emplois de quelques Corbeil-Essonnois liés directement ou indirectement à l’activité économique de l’entreprise Altis en difficulté jusque là. En plus d’une brochure aux affirmations contestables, il énonce dans un autre tract ses succès en tant que maire. Par conséquent, même si le maire sortant part avec un peu d'avance, le réel sauvetage d'Altis représenterait pour lui une quasi certitude de réélection.

Critiques Du côté du Front National de l’Essonne, en lice pour les prochaines municipales, la stratégie de Yazid Sabeg est vue comme douteuse. Pour eux, non seulement le rachat n'est pas bouclé, mais les déclarations du maire sortant ne prennent pas en compte les 400 emplois qui seront supprimés lors du prochain plan social d’Altis. Thérèse Simonot, candidate sur la liste de Jean-Pierre Bechter aux élections municipales des 5 et 12 décembre

prochains, le confirme : « Ces postes seront supprimés mais la question n'est pas là car l'entreprise est avant tout sortie de l'eau ». De plus, l'obscurité ambiante liée au rachat d'Altis par la société de Yazid Sabeg déchaîne les critiques chez l'ensemble des partis s’opposant à l’UMP en décembre prochain. Les partisans du candidat UMP, eux, ne démordent pas. Thérèse Simonot juge « honteuses » les accusations de non paiement de la part du commissaire à la diversité. Elle affirme qu'une « rencontre entre Yazid Sabeg et JeanPierre Bechter a bien eu lieu et a même abouti à une partie du versement des fonds il y a de cela quelques semaines ». Pour elle, « l'entreprise est bien sauvée. Les Corbeil-Essonnois le savent. Ils connaissent la vraie nature de Jean-Pierre Bechter et cela servira à la liste UMP pendant les élections ». Une belle déclaration qui ne fait qu'office de prédiction puisque la stratégie financière de Yazid Sabeg ne semble pas s'être mise en place, et que le débloquage des fonds du FSI se fait attendre. n

Rappel des faits - Elections municipales de 2008 : Serge Dassault est réélu avec 50,65% des voix. Le vote est annulé par le Conseil d’Etat pour cause de « dons en argent d'une ampleur significative ». Il est donc inéligible. - En 2009 : Jean-Pierre Bechter, bras droit de ce même Serge Dassault se présente. Il est élu avec 50,13%. Serge Dassault réussit pourtant à garder une place prépondérante dans la mairie de CorbeilEssonnes puisque Jean-Pierre Bechter affirme que son mentor partagera son fauteuil de maire et tirera toujours les ficelles de la politique de la ville. - 22 septembre 2010 : le vote est annulé par le Conseil d’Etat et les habitants de Corbeil-Essonnes doivent retourner devant les urnes le 5 décembre prochain. En cause, le nom de Serge Dassault qui figurait sur les bulletins de vote de son bras droit Jean-Pierre Bechter. - Mi-octobre 2010 : le journal Libération révèle une fraude électorale. Un jeune du quartier sensible des Tarterêts à Corbeil-Essonnes affirme avoir reçu la somme de 100 000 euros de la poche de l’ancien maire Serge Dassault, relevés bancaires et e-mails à l’appui.

AFP Photo/Bernard Gaudin

Vendredi 19 novembre, dans le cadre du festival « Migrant’scène », une projection et un débat auront lieu à la Bibliothèque Robert-Desnos de Montreuil. A l’initiative de la CIMADE, l’association de solidarité avec les migrants, ce festival, présent dans 30 villes de France, permettra un regard nouveau sur le thème des migrations. Rendez-vous à 19h au 14, bd Rouget-de-Lisle, métro Mairiede-Montreuil.

Jean-Pierre Bechter avec Serge Dassault et son épouse lors des élections municipales de 2008.


13

Gavroche - 20 novembre 2010

Politique

Paris cible du remaniement ?

Devedjian défait dans le 92

Par Karma Duquesne nement en tant que secrétaire d'Etat auprès du ministère de l’économie, l’ex porte-parole de l’UMP est aussi adjoint au maire de Garches (92). Ambition ou pas de Nicolas Sarkozy et François Fillon d’avoir une mainmise sur Paris et ses environs, en vue des municipales de 2014 ? Pas impossible. Une chose est sûre : en nommant l’ancien chiraquien Alain Juppé au gouvernement (nouveau ministre de la Défense), ils prennent le risque de faire ressortir les malversations du RPR lors du mandat de Jacques Chirac à la mairie de Paris et de jeter le discrédit

sur la capacité de l’UMP à aller au-delà de ses scissions entre chiraquiens et sarkozistes. Personne n’aura oublié la condamnation d’Alain Juppé en 2004 dans l’affaire des emplois fictifs. Mais avant les municipales, arriveront les sénatoriales de 2011. Chantal Jouanno par exemple, n’a jamais démenti les briguer. Ancienne secrétaire d’Etat à l’écologie, elle est nommée ministre des Sports. Une façon pour l’UMP d’espérer peser sur le Parlement. Avec le remaniement, certains ministres ont déjà une casquette francilienne à l’Assemblée natio-

nale. Pierre Lellouche, par exemple, désormais secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur, est également député et conseiller de Paris. De la même façon, Marie-Anne Montchamp, députée (UMP) villepiniste du Val-de-Marne fait son entrée au gouvernement au secrétariat d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale. Paris, ville courtisée donc, peut-être aussi pour un but caché. Victor Hugo l’écrivait dans Les Misérables : « Respirer Paris, cela conserve l’âme ». g

©Marie-Lan Nguyen

Un centre dispersé

Bertrand Delanoë

Quoi qu’il arrive, Bertrand Delanoë, le maire sortant, sera l’homme à battre.

Lundi 15 novembre, un jour après son départ du gouvernement, Jean-Louis Borloo a réuni la plupart de ses amis du centre. Le but : favoriser la création d’une confédération à même de rassembler les centristes. Toutefois, Hervé Morin, figure du centre, n’était pas présent. L’ex-ministre de la Défense avait préféré rencontrer des journalistes.

© tlarmier

Françoise De Panafieu

Frédéric Lefebvre

© Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires

Un Villepiniste dans Fillon III Villepiniste de la première heure, Marie-Anne Montchamp a pris ses distances avec l’ex-premier ministre pour accepter le poste de secrétaire d’Etat aux Solidarités sous la tutelle de Roselyne Bachelot. Dominique de Villepin, président-fondateur de République Solidaire, a déclaré ne pas lui en tenir rigueur. Certains prennent moins bien la nouvelle, comme François Goulard, député villepiniste du Morbihan, qui a réagi durement : « Elle s’est vendue pour un quart de plat de lentilles ».

© Parti socialiste

I

ls sont nombreux les maires franciliens au gouvernement ! Neuf exactement. Nathalie Kosciusko-Morizet en tête, promue numéro 4 du gouvernement au ministère de l’Ecologie, est maire (UMP) de Longjumeau (91). Patrick Ollier, maire (UMP) de RueilMalmaison (92) et compagnon de Michelle Alliot-Marie, pose ses cartons au secrétariat d'Etat chargé des relations avec le Parlement. De la même manière le très controversé Frédéric Lefebvre porte lui aussi plusieurs casquettes. En plus de sa promotion au gouver-

DR

Paris a toujours été un enjeu des stratégies politiques. Et si le remaniement ministériel avait pour ligne de mire les municipales de 2014, avant même les sénatoriales de 2011 ?

Patrick Devedjian a perdu son fauteuil de ministre chargé de la Mise en oeuvre du plan de relance. Un poste qui était au-demeurant temporaire. Le président du Conseil Général des Hauts-de-Seine a perdu un autre poste. Il a été battu pour la présidence de la fédération du département par Jean-Jacques Guillet, député-maire UMP de Chaville, élu avec 63 % des voix. L’ex-ministre explique en partie cette défaite en faisant une allusion claire au manque de soutien de Nicolas Sarkozy.

Patrick Ollier Nathalie Kosciusko-Morizet

© Bordy Nathalie

Pierre Lelouche

© France.diplomatie

Mercier et la justice Alors que Michel Mercier venait d’être nommé ministre de la Justice, son nom était associé à une affaire de corruption présumée dès le lundi 15 novembre. Le nouveau garde des Sceaux, également président du Conseil Général du Rhône, était ciblé par la justice depuis février 2009. Une enquête avait été ouverte pour savoir si le Conseil Général avait favorisé l’attribution au groupe Vinci du marché du tramway Rhônexpress qui relie le centre de Lyon à l’aéroport. Marc Désert, procureur de Lyon, a réagit dès le lendemain en assurant que l’enquête avait été classée sans suite.


14

Gavroche - 20 novembre 2010

Urbanisme

Le Beaugrenelle de la discorde Dix ans pour rénover un centre commercial, c’est long ! Le projet du Nouveau Beaugrenelle, dans le quinzième arrondissement, date de 2003 et devrait être intégralement livré au second semestre 2013. Avec 14 millions de visiteurs programmés par an, c’est une révolution qui s’annonce pour les riverains… inquiets. Par Benoît Magistrini lonté de trancher avec le passé avec une structure toute en verre, explique le cabinet Valode et Pistre, c’était beaucoup trop anxiogène. Place au bien-être et à l’art de vivre ». Rapidement, les associations de riverains et d’écologistes passent outre les discours enchanteurs. « Le centre voit sa surface utile quasi-doubler sans que l’urbanisme ne s’adapte, s’insurge Jean-Louis Moreuil, vice-président de l’association de Défense de Beaugrenelle. L’accès aux transports en commun est trop limité, il n’y a pas de plan de circulation… Les riverains vont être les grands perdants ». Autre point noir qui a valu trois assignations – déboutées - au tribunal administratif, le Nouveau Beaugrenelle serait placé sur une zone hautement inondable selon le

PPRI. « Nous demandons un centre à taille humaine afin de respecter les équilibres sociologiques et écologiques et limiter une envolée des prix de l’immobilier dans le quartier », continue JeanLouis Moreuil. « L’ i n q u i é t u d e des riverains est compréhensible mais tout est légal, assure Nicolas Coiffait, responsable communication de Gecina, les problèmes sont derrière nous ». Pourtant, les riverains ne sont pas de cet avis : « Les travaux prennent beaucoup de retard et l’ampleur du méga-centre, futur troisième de France, va poser problème après la crise économique qui a frappé les portefeuilles. Nous craignons à nouveau une zone en friche ». Gecina affirme de son côté que la commercialisation est en bonne voie. n

© Nouveau Beaugrenelle

Il y a une réelle volonté de trancher avec le passé. Place au bien-être

L'îlot Verseau est encore loin d'être terminé

S

ombre, vieillot, Beaugrenelle accueillait à la fin du siècle dernier quelques rares magasins, un cinéma en piteux état et des restaurants mal achalandés. Au dessous de la Dalle du Front de Seine et des grandes tours des années 70, le centre

n’avait alors plus grandchose de commercial. « Les trois îlots de Beaugrenelle (Charles Michels – ré-ouvert depuis 2008-, Verseau et Pégase en chantier) qui bordent la rue Linois mouraient à petit feu, constate Maria Anusiak, chargée de mission

à l’urbanisme à la mairie de Paris, il fallait un projet ambitieux dans ce quartier à fort potentiel ». En investissant plus de 400 millions d’euros, Gecina, foncière majoritaire de la SCI Beaugrenelle, et le promoteur Apsys, ont mis les moyens. « Il y a une réelle vo-

Paris sur le futur Paris et sa proche banlieue s’apprêtent à se refaire une beauté. La capitale veut s’aligner sur les architectures des grandes métropoles étrangères, avec des projets ambitieux et parfois étonnants. Par Clémentine Santerre

1

1 L’île Séguin

Jean Nouvel

L’aménagement de l’île Séguin, à Boulogne-Billancourt, prend enfin forme avec le projet de Jean Nouvel. Ensemble musical, cinémas, hôtel, jardins couverts... Les anciennes usines Renault vont être converties en temple culturel. Le financement global n’a pas encore pu être chiffré avec précision, mais la construction devrait être achevée pour 2017 ou 2018.

2 La Défense : les tours Hermitage Plaza

3

Deux tours de 91 et 93 étages devraient voir le jour d’ici 2016. Elles culmineront à 323 mètres, un mètre de moins que la Tour Eiffel, histoire de ne pas toucher au symbole. Cet ouvrage est l’œuvre du cabinet d’architectes américain Norman Foster. Ce seront les premiers immeubles mixtes de grande hauteur en France. En effet, ils accueilleront des bureaux, mais aussi des commerces et des logements. Un projet de taille dans tous les sens du terme, qui coûterait environ deux milliards d’euros.

3 Porte de Versailles : la tour Triangle

DR

Epadesa/Foster & Partners

2

Un bâtiment atypique et écologique va sortir de terre au sudouest de Paris. Conçu par les architectes Jacques Herzog et Pierre de Meuron, ce triangle de 211 mètres de haut accueillera des bureaux. Cette construction devrait animer la vie du quartier, puisqu’elle sera complétée par l’aménagement du voisinage : un parc, des commerces et le renforcement du tramway. Son autre objectif sera de dynamiser la liaison Paris-banlieue, tout en donnant un « coup de fouet » au paysage.


15

Gavroche - 20 novembre 2010

Grand Paris

Le conseil d'Etat dit à la Région de revoir sa copie

Jean Nouvel

Le conseil d'Etat a donné un avis négatif au schéma d'aménagement de l'Ile-de-France, « incompatible » avec la loi sur le Grand Paris. Par Eléonore Quesnel

La Philarmonie de Paris de Jean Nouvel est le premier site emblématique du Grand Paris.

«T

out le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre les poubelles ! », disait Jean Yanne, qui, né aux Lilas, aurait été concerné par le Grand Paris s'il était encore en vie. Depuis trois ans, UMP, PS, Etat et communes sont d'accord sur le principe de faire de la capitale et de sa petite couronne une métropole urbaine, durable, compétitive et bien desservie par les transports en commun. Comme New York, Londres ou encore Tokyo, Paris veut faire partie des grandes mégalopoles mondiales du XXIème siècle. « Paris est la seule ag-

glomération de France à ne pas avoir de communauté urbaine », martelait Nicolas Sarkozy à l'époque. Seulement, même avec la meilleure volonté du monde, difficile de mettre tout le monde d'accord sur le financement ou le tracé des nouveaux transports en commun.

Un schéma caduc Dernier blocage en date : le « non » du conseil d'Etat au SDRIF (Schéma Directeur de la Région Ile-de-France). Pour le conseil d'Etat, cette feuille de route, dont la dernière version date de 1994, n'est pas compatible avec la loi du 3 juin 2010 sur le Grand Paris.

Normal : le SDRIF, qui définit les grands projets de la région jusqu'en 2030, avait été voté par le conseil régional (PS) avant la promulgation de cette loi, en septembre 2008. Il est donc désormais caduc. « Les dispositions de la loi du 3 juin sur le Grand Paris affectaient de manière importante le projet et les grandes orientations d’aménagement retenues par le schéma régional », s'est justifié le conseil d'Etat. Pourtant, Nicolas Sarkozy et Jean-Paul Huchon avaient réussi à trouver une parade : l'Etat transmettrait le SDRIF au conseil d'Etat, qui le validerait, après quoi, le maire PS de la région devrait le réviser

pour qu'il soit compatible avec la loi. Mais cela ne s'est pas passé comme prévu. Désormais, deux solutions s'offrent au gouvernement : rédiger un nouveau SDRIF pour qu'il soit en adéquation avec la loi relative au Grand Paris (ce qui prendrait des années, à cause de la nécessaire enquête publique), ou passer outre, car cet avis n'est que consultatif. Jean-Paul Huchon, lui, a bien une idée : modifier la loi. « Le blocage vient du gouvernement et du Parlement, qui [l'a] votée », pesteil. Pour lui, c'est à cette dernière institution de « débloquer » cette situation.

À l'arrêt Quelle que soit la décision que l'exécutif prendra, il faut faire vite : sans SDRIF, non seulement toute la procédure du Grand Paris est à l'arrêt, mais les maires franciliens doivent eux aussi l'attendre avant de faire quoi que ce soit dans leur ville, comme élaborer un nouveau PLU (plan d'urbanisme local). « Comme maire, je suis lié par le schéma directeur. J'ai prévu d'engager trois millions d'euros, mais je suis obligé d'attendre. Au moins le tiers des 514 communes de mon département sont dans la même situation », se plaignait Michel Houel, maire de Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne) lors d'une séance au Sénat. g

Grand Huit contre Arc Express Deux projets de « super-métro » sont actuellement débattus dans les communes : la double boucle défendue par le président de la République et l'Arc Express de son homologue du conseil régional. Le Grand Huit, avec 130 km de lignes, relierait quarante gare, dont les pôles économiques franciliens (Saclay, La Défense, Plaine-Commune, Roissy, Orly) et coûterait au moins 21 milliards d'euros. Il transporterait 2 à 3 millions de voyageurs par jour. L'Etat ferait une première dotation de 4 milliards d'euros pour permettre le lancement des travaux. Avec 60 km de lignes, l'Arc Express est un peu moins ambitieux. Il desservirait aussi 40 stations, mais aurait moitié moins d'usagers quotidiens. Il coûterait quatre fois moins cher. Pour les élus de gauche, "le Grand Huit dessert des pôles disparates et hétérogènes, n’offrant qu’un faible maillage avec le réseau existant. Arc Express permettrait de répondre au besoin crucial de liaisons de banlieue à banlieue". Le gouvernement rétorque que le premier a un intérêt national, tandis que le second n'aurait qu'une portée régionale. Si le Sénat a écarté Arc Express, Jean-Paul Huchon se dit prêt à aller « jusqu'au bout ».

Ligne 1 sans conducteur Dans deux ans, les métros de la ligne 1 (Château de Vincennes – La Défense) seront pilotés à distance. Le poste de commande centralisé a été présenté mardi par la RATP. Le gigantesque chantier d’automatisation est dans la dernière ligne droite. Dès le mois de mai prochain, certaines rames automatiques seront mises en service. Coût total du chantier : 630 millions d’euros.

Pékin après l’EPAD La présidence du Réseau international des quartiers d’affaires durables a changé de main. Aux dirigeants de l’EPAD (Etablissement pour l’aménagement de la Défense, initiateur du réseau en 2008) ont succédé ceux du quartier d’affaire de Pékin, pour deux ans. Quatre Français (dont Patrick Devedjian) sont présents dans le nouveau conseil d’administration.

Les Halles vendues Le Conseil municipal parisien a voté mardi 16 novembre la vente du forum des Halles de la Ville de Paris au groupe Unibail-Rodamco et Axe. Les élus se sont prononcés à 82 voix pour et 57 contre. Au niveau politique, le PCF était pour, le Nouveau Centre s’est abstenu, l’UMP et les Verts étaient contre. Ce vote est un pas important dans le projet de rénovation du « Ventre de Paris ». La mairie espère également rénover le jardin des Halles et la gare d’échange RER. Objectif : 2016-2017.

Nouvelles tours dans le 13e Le règlement d’ubanisme préviot, à terme, la construction d’une voire plusieurs tours de 180 mètres à Masséna-Bruneseau, quartier du 13e arrondissement. Aujourd’hui, la hauteur maximale tolérée dans le secteur est de 37 mètres. Mais les élus locaux réfléchissent à l’implantation d’immeubles de 180 mètres maximum, « à quatre endroits. Pour l’instant, une tour est sûre, celle qui prendrait place au bout de l’avenue de France, les travaux pourraient y démarrer en 2013-14 », révèle Lavieimmo.com. Ces nouveaux bâtiments comporteraient jusqu’à 50 % de logements sociaux.

La phrase « A Paris, si la municipalité a relancé la construction de logements sociaux, elle le fait selon une conception bien particulière de la mixité sociale, et ne parviendra sans doute pas à atteindre les 20 % requis par la loi avant la fin du second mandat de M. Bertrand Delanoë, en 2014. » Signé François Ruffin, dans Le Monde diplomatique, daté décembre 2010-janvier 2011.


16

Gavroche - 20 novembre 2010

Transports

Nauséabonde Madeleine

Votre RER E

Derrière la modernité et la propreté de la ligne 14, station Madeleine se cache une odeur dont on se passerait bien. D’où vient cette impression d’avoir dans son sac un œuf pourri ? Par Virginie Le Borgne

Plus de bus la nuit

© RATP

Trois nouvelles lignes de Noctilien pourraient voir le jour. Les états généraux de la nuit se sont tenus la semaine du 8 novembre. La mairie de Paris, en lien avec le Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France), prévoit de mieux desservir les villes de banlieue, notamment en Seine-SaintDenis et dans le Val-d’Oise.

La station Madeleine, à l’odeur si particulière.

L

e métro parisien ne sent pas la rose et ce n’est pas nouveau. Il y a pourtant différents degrés sur l’échelle de l’odeur fétide et la station Madeleine se situe assurément au sommet. En cause ? La construction de la ligne du métro 14 dans le tréfonds parisien. Dès ses premiers mois d’existence, on décèle aux stations Pyramide et

Madeleine la présence d’hydrogène sulfuré, à savoir un gaz dégageant un relent répugnant d’œuf pourri. Douze ans après sa mise en service, la ligne 14 est une des plus empruntées du réseau parisien. Ses usagers ne semblent pas plus que cela freinés par l’effluve fétide, certains ne le sentent même pas. « Moi je ne trouve vraiment pas que cela pue ici. Je

pense que ça va carrément par rapport à d’autres stations où ça empeste l’urine ! Et puis on s’habitue à tout… » avoue Julien, dépanneur de distributeurs dans le métro depuis treize ans. Sonia, chef de station du moment à la station Madeleine affirme qu’«aucun passager » ne s’est jamais plaint de l’odeur mais que « tout le monde le pense : ça pue ici ! ». Pourtant, rien ne semble être fait pour remédier à cette situation. C’est même chose impossible : « Dans tous les cas on ne peut que camoufler cette odeur. Le problème se situe à la base : cette ligne a été construite beaucoup trop en profondeur. Aucun chantier n’est véritablement prévu ». Située sous la

Virginie Le Borgne

© RATP

La Commission Nationale du Débat Public vous invite à débattre de l'avenir des transports franciliens, et notamment de celui de la ligne E du RER. Les rencontres auront lieu les mercredi 1er décembre à Vitry ; mardi 7 décembre à Villejuif (20h) et mardi 15 décembre à Gennevilliers. Infos : www.ratp.fr

nappe phréatique, l’infiltration ajoutée à la composition des matériaux du sous-sol engendre inéluctablement ce gaz sulfuré à l’odeur si particulière. La RATP peut donc continuer à dépenser les millions d’euros qu’elle consacre chaque année pour enrayer ce problème, cette odeur est une fatalité. Les désodorisants et nettoyants à la lavande n’en auront pas raison. Mais rassuronsnous, cette odeur nauséabonde fait partie de l’image que se font les étrangers de Paris et de son folklore. Mickael et sa femme Jessie, en week-end à Paris, certifient: « Nous sommes déjà venus à Paris et nous nous attendons à ce que cela sente fortement l’urine et l’alcool dans le métro. Si ce n’était pas le cas, nous aurions l’impression de nous être trompés de ville ». g

Autolib’ débarque à Paris

T

rois ans après l’arrivée du Vélib’ dans la capitale, c’est au tour de la voiture d’être en libre-service. Le projet Autolib’, né à Ulm en Allemagne et déjà mis en place à Lyon sera lancé à Paris d’ici l’automne 2011. Si le principe reste le même que pour le Vélib’ des divergences sont à noter, notamment concernant l’abonnement. « Il faut faudra obligatoirement s’inscrire dans un guichet à Paris ou en commune », explique Jérémie Swidereck, chef de projet du syndicat mixte Autolib’. Le paiement se fera par facture avec un montant fixé entre 15 et 20 euros par mois. Des formules pour les étudiants, les familles ou encore les entreprises sont déjà envisagées.

En prévoyant 1 000 stations et 3 000 voitures électriques à disposition des usagers (700 à Paris et 300 dans les communes de banlieue), la mairie de Paris voit grand d’entrée. Avec 58 % des Parisiens non motorisés, la ville espère donner aux Franciliens l’accès à un nouveau mode de transport, non polluant, permettant d’élargir leur mobilité.

Bolloré pressenti Si Autolib’ est certain d’être appliqué à Paris, la difficulté réside dans le processus de sélection pour savoir qui du groupe industriel français Bolloré, du consortium AvisRATP-SNCF-Vinci Park ou de Veolia s’occupera de financer sa mise en place. Avec

un cahier des charges cumulant le coût d’investissement de plus de 200 millions d’euros, les coûts de fonctionnement à 80 millions d’euros par an et les recettes commerciales à 95 millions d’euros, la mairie prend son temps pour choisir le bon investisseur. Le 1er juillet 2010 une réunion se tenait à Paris pour engager un « dialogue compétitif » et « discuter avec chaque candidat de leur offre ». Et du point de vue de l’offre, c’est Bolloré qui se place en favori avec sa BlueCar, véhicule électrique à deux portes et trois places. La Smart électrique du consortium AvisRATP, et la Peugeot Ion de Veolia n’ont pas su séduire la mairie, malgré leur présentation au salon de l’Automo-

Casi 50

Autolib’, petite sœur du Vélib’, est annoncée à Paris et dans ses banlieues pour 2011. La grande question est de savoir quel fournisseur recevra l’aval de la mairie de Paris pour le financement de cette voiture électrique. Le groupe industriel Bolloré est en pole position. Par Alexandra Bresson

La Blue Car de Bolloré pourrait être choisie.

bile. « Des tas de questions sont entrées en jeu : l’aspect service rendu aux usagers, et ce qui concerne le véhicule c'est-à-dire tout ce qui est autonomie, temps de recharge et stations. Une petite partie se base sur l’esthétique mais le modèle financier reste le

critère le plus important. Tout cela a donné une note aux candidats, et c’est Bolloré qui a obtenu la meilleure », souligne Jérémie Swidereck. Mais rien n’est joué dans la course à Autolib’. Le choix final sera rendu fin décembre. g


17

Gavroche - 20 novembre 2010

Parcours révolutionnaire

Aux armes citoyens ! Le Rallye Révolutionnaire Parisien propose de découvrir ou redécouvrir la capitale et ses hauts lieux de la Révolution française, sous la forme de parcours participatifs. Lancé en avril 2010, tout ne dépend que d’un seul homme, Clément Bonnin, de la création à la réalisation du projet. Par Antoine Delthil

«C

itoyens, je sais que vous êtes de vrais révolutionnaires ! » Si vous vous promenez dans le premier ou le quatrième arrondissement, ne vous étonnez pas de croiser un sans-culotte armé de sa fourche, haranguant des visiteurs amusés. Engagés dans un jeu de piste révolutionnaire par groupes de deux ou trois, les participants se retrouvent plongés plus de 200 ans en arrière, en 1793 au temps de la Terreur, orchestrée par Robespierre. Pour éviter la guillotine, pas de privilèges ! Ils devront convaincre l’accusateur public du Tribunal Révolutionnaire qu’ils ont bien participé au soulèvement de 1789.

de ce parcours interactif. « Se retrouver nez à nez avec un personnage en tenue d’époque dans le décor du Paris de 2010, c’est assez surprenant ! », reconnait Pierrick, Nantais d’origine, mais venu en touriste. Pour se démarquer des nombreuses autres promenades proposées dans Paris par divers organismes touristiques, Clément Bonnin, 28 ans, initiateur du projet il y a six mois, mise sur l’interactivité. « Les participants au Rallye se voient lancés sur un jeu de piste dans lequel ils jouent un rôle, ce qui est un peu plus prenant qu’une simple visite guidée du quartier, mais avec les même découvertes ».

En haut : Les participants reçoivent les indices de la main d’un sans-culotte. A gauche : l’audition au Tribunal Révolutionnaire sanctionne la fin du Rallye. A droite : Le «périple» commence sur le quai des célestins. En bas : Le Musée Carnavalet et l’Hôtel de Ville, étapes incontournables

Si vous tentez l’aventure, vous serez amené à parcourir le centre de Paris à la recherche d’indices et de réponses, qui pourront vous permettre d’assurer votre défense, et par la même occasion de sauver votre tête. De l’Hôtel de Ville au musée Carnavalet, en passant par le Palais-Royal, tous les hauts lieux de la Révolution dans le centre de Paris jalonneront votre périple. L’importance donnée à la mise en situation participe au « dépaysement », qui charme les participants

Paris autrement Ancien juriste, passionné par l’événement fondateur dans l’Histoire de France qu’est la Révolution, Clément Bonnin s’est lancé seul dans l’aventure et gère le projet sans aide extérieure. Ainsi, une fois les réservations faites et les différents parcours programmés, il enfile le costume du sansculotte, puis de l’accusateur public. De multiples casquettes qui ne le dérangent pas du tout. « Cela correspond à ce que je souhaitais apporter. Essayer de faire dé-

couvrir Paris et la Révolution, en transmettant un vrai enthousiasme ». Ce voyage dans l’Histoire le temps d’une après-midi s’adresse bien sûr aux touristes, mais également aux Franciliens, amoureux de la ville lumière ou de la Révolution, pour se rappeler que Paris est une ville chargée d’histoire. « Habitant Paris, j’ai l’habitude de me promener dans le 1er arrondissement, explique Josiane, qui vient d’échapper à la guillotine. Mais le parcours d’au-

jourd’hui m’a permis de voir un aspect du quartier que je ne connaissais pas ». « Les lieux où les participants s’arrêtent sont assez célèbres, l’objectif de la visite n’est pas tant de faire découvrir les monuments, que de dévoiler les secrets d’Histoire qui s’y cachent » conclut Clément Bonnin. Plein de surprises, le Rallye Révolutionnaire Parisien constitue une bonne raison de sortir de chez soi et de faire la Révolution le temps d’une après-midi, même en plein hiver. g

Infos pratiques

Ouvert du mardi au dimanche Tarifs : 12€ (7€ pour les moins de 16 ans) 2h30 environ 06 76 72 13 46 30, quai des Celestins, 75004 Paris www.rallyerevolutionnaireparisien.fr


Gavroche - 20 novembre 2010


19

Gavroche - 20 novembre 2010

Santé

Hiver et dépression

Lutte contre le cancer

Alors que les jours raccourcissent, que la météo devient de moins en moins clémente, certains voient leur moral descendre en flèche. Coïncidence ? Pas vraiment. La dépression saisonnière ou TAS (troubles affectifs saisonniers) est un véritable fléau dans les pays des zones tempérées. Par Emmanuelle Ringot aussi chuter la production d’une autre hormone, la sérotonine (« hormone du bonheur »). Résultat : fringales (essentiellement sucrées) et perte de la libido. « Au départ, je me suis juste dit que j’avais un coup de blues comme chaque année » témoigne Eva, 28 ans, diagnostiquée sujette à la dépression saisonnière l’année dernière. « La prise de poids et la mauvaise humeur sont des symptômes pas très visibles et c’est quand je suis allée voir mon médecin généraliste pour la troisième fois en deux mois qu’il a diagnostiqué quelque chose de plus profond » explique-t-elle.

Haïti tourmenté Selon l’ONU, l’épidémie de choléra qui frappe Haïti depuis un mois pourrait se poursuivre sur plusieurs années. Un millier de personnes en sont déjà mortes. L’ONU a fait appel à un fonds d’urgence de 163 millions de dollars pour amortir les effets de l’épidémie. Pour autant, les candidats à la succession de René Préval n’entendent pas déplacer les élections législatives et présidentielle, dont Mirlande Manigat apparaît favorite.

Don du sang

Lumière On peut réduire les effets désagréables des ces troubles saisonniers et garder un maximum d’énergie pour traverser les mois d’hiver en prenant l’air au moins une heure par jour voire plus longtemps les jours gris. « Le mieux c’est de pratiquer un sport en extérieur. La production d’endorphines (hormone du bien-être) aide à lutter contre la dépression saisonnière » explique Dominique Audouin, psychologue. Il existe aussi d’autres traitements. Le premier réflexe est de lutter contre la cause principale de cette maladie : la lumière (voir encadré), avec des séances de luminothérapie dans un établissement spécialisé ou à domicile avec des petites lampes

Canonsnapper

D

ès le mois d’octobre et jusqu’aux prémices du printemps le moral des Parisiens est en berne. Lassitude, manque de motivation et d’intérêts dans la vie sociale ou professionnelle, hypersomnie(tendance à trop dormir) et boulimie (trop manger) sont les principaux symptômes de cette maladie qui touche près d’une personne sur huit en France. « Il faut bien faire attention à séparer la dépression saisonnière du coup de blues passager » explique Isabelle Amar-Msika, psychologue. Bien que les causes soient souvent les mêmes, la dépression saisonnière est une vraie maladie, reconnue très récemment par le corps médical. « La différence majeure réside dans le fait que la dépression hivernale handicape vraiment celui qui en est atteint dans ses obligations quotidiennes » ajoute le docteur Amar-Msika. Bien que principalement féminin, ce syndrome touche aussi les enfants et les adolescents, chez qui il est plus compliqué à déceler de par leur rythme de vie déphasé par rapport aux adultes. La première cause retenu, est celle de la diminution de la lumière naturelle. Les jours raccourcissant, le corps fabrique en compensation plus de mélatonine, une hormone liée au sommeil ce qui agit sur le tonus général et le moral. Le manque de luminosité fait

Mauvais temps et baisse de moral: un lien de cause à effet avéré.

portatives. Pour autant, les spécialistes de la question n’en démordent pas : on ne peut en sortir qu’avec un suivi psychothérapique.

Du bien-être sur ordonnance Il existe une vitamine indispensable pour que ce genre de processus s'enclenche correctement : la vitamine D, qui agit en complémentarité avec le soleil. Certains tests médicaux ont aussi montré qu’un régime favorisant les Oméga 3 pouvait se révéler bénéfique pour le patient. Or la vitamine

Mise à jour de la luminothérapie

D et les Oméga 3 se trouvent dans les mêmes sources alimentaires (poissons gras, jaune d’œuf,…). Pour finir, il existe des traitements complémentaires en étude, à base de 5-HTP (acide aminé précurseur de la sérotonine), de suppléments de mélatonine ou de millepertuis (plante aux vertus thérapeutiques prescrites pour les autres types de dépressions) mais leur efficacité n’est toujours pas probante. Le mieux serait sans doute de vous faire prescrire une semaine en all-inclusive au soleil par votre médecin traitant mais en attendant que cette utopie se réalise, pensez à prendre l’air… même quand il est froid et humide ! g Infos Utiles : SOS Dépression - 01 40 47 95 95 Livres : Guérir le stress, l'anxiété, la dépression sans médicaments, de David Servan-Schreiber. De la dépression au goût du bonheur, d’Hélène Roubeix. J'ai envie de comprendre la dé-

Solvital

La luminothérapie est un moyen efficace de lutter contre les troubles affectifs saisonniers (TAS), qui eux-mêmes entraînent fatigue, stress ou encore morosité. Des établissements proposent des séances de luminothérapies, de 30 minutes à une heure pour 15 à 25 euros. Ces séances peuvent être proposées aussi bien par des structures hospitalières que des salons de massages. La luminothérapie est aussi disponible à domicile ou au bureau avec un système de lampes dites « nomades ». Pour ce genre d’appareil, il faut compter un budget de 150 à 300 euros et penser à s’exposer de façon régulière sans pour autant dérégler son métabolisme . Dernière innovation pour les appareils dits «portatifs: le simulateur d’aube qui apporte dès l’heure du réveil une sensation de bien-être. La lumière augmente graduellement dans la pièce pour un réveil plus doux ! La lampe de luminothérapie reste un investissement important à utiliser avec précaution pour aider votre organisme à passer l’hiver en toute sérénité.

La Haute Autorité de la Santé (HAS) est sur le point de mettre en place une nouvelle méthode de dépistage du cancer du col de l’utérus. Selon la HAS, 50 % des femmes ne font pas assez de frottis, qui permettent de découvrir une éventuelle tumeur. Malgré un chiffre en diminution, le cancer du col de l’utérus touche encore 3 000 femmes par an dont 1 000 qui en décèdent.

pression, de Suzy Soumaille.

L’Etablissement Français du Sang (EFS) fait un appel aux dons. L’EFS ne dispose que de onze jours de stocks de sang pour les transfusions. C’est pourquoi l’institution lance cet appel, expliquant que les grèves d’octobre et novembre ont démotivé les donneurs. Un risque de pénurie se profile car l’EFS doit disposer « d’un niveau confortable de stock pour la période de Noël de quatorze jours ». Un million de patients bénéficient chaque année de dons du sang, de plaquettes ou plasma.

Natalité « Les Maisons de naissance » ne verront pas le jour. C’était pourtant une initiative de l’ancienne ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot. Ce projet n’a pas passé le cap du Sénat. L’idée était de donner aux femmes, dont la grossesse était considérée sans risque, la possibilité d’accoucher dans un endroit moins médicalisé qu’un hôpital. Le Sénat a considéré que « les résultats médiocres de la mortalité maternelle (…) » par la voix d’Alain Milon, représentant des élus UMP, ne laisssaient pas la place à ce type d’expérimentation.

500 morts causés par le Mediator Deux millions de Français ont utilisé le Mediator fabriqué par le laboratoire Servier et commercialisé depuis 1975 en France. Ce médicament antidiabétique aurait fait 500 morts, selon la Caisse nationale d’Assurance Maladie ainsi que 3 500 personnes hospitalisées. La Cnam va recontacter les patients ayant eu plus de trois mois de traitement pour les diriger vers leur médecin traitant. Selon Jean Marimbert, président de l’agence des produits de santé (Afssaps), plusieurs dizaines milliers de personnes seraient concernés.


20

Gavroche - 20 novembre 2010

Sciences La station spatiale internationale (ISS) a fêté ses dix ans. En guise de cadeau d’anniversaire, voici 10 infos pour briller en société. g 100 000 personnes, de 16 nationalités différentes ont travaillé à sa construction.

g L’ISS est habitée en permanence par six personnes qui y vivent pendant 3 à 6 mois.

g Les astronautes passent deux heures par jour à faire du sport pour contrer l’atrophie musculaire liée à l’impesanteur. La navette est munie de deux tapis roulants, deux cycloergomètres (types vélos), et une machine de musculation.

g La station sert de terrain d’essai pour l’exploration spatiale (sur Mars par exemple). Elle permet d’observer la vie et le travail en orbite. Les recherches sont multiples : fluide, combustion, systèmes vitaux, radiation.

g Quand elle sera finie, en 2011, la station sera visible par 90 % de la population mondiale.

g Elle n’est pas tout confort, il n’y a pas de douche. Les habitants se lavent au robinet avec des lingettes imbibées de savon, le shampooing est sec et ne nécessite aucun rinçage. Pour se laver les dents, ils utilisent du dentifrice comestible. Appétissant.

g Baissez la tête, elle se situe entre 350 et 400 km de la Terre seuleg L’ISS est l’objet le plus cher jamais construit. Les Etats-Unis auraient dépensé environ 96 milliards de dollars, soit le coût de toutes les missions Apollo.

g Elle met 90 minutes pour faire le tour de la Terre et effectue ce trajet 15 fois par jour.

© NASA

g 108 mètres de long, 74 mètres de large, 30 mètres de haut et 400 tonnes. Ca fait rêver ? Sans doute, si elle était agencée comme une maison avec 5 chambres, deux salles de bain et un gymnase intérieur. Elle se compose en fait de 15 modules pressurisés dont plusieurs laboratoires de recherche.

g Clémentine Santerre Publicité


21

Gavroche - 20 novembre 2010

Nouvelles technologies

Shopping High-tech A un mois de Noël, il est temps de penser aux cadeaux qui pourraient nous faire plaisir. Tour d’horizon des sorties high-tech, passées et à venir, geek utile ou geek futile. Par Laetitia Reboulleau

© Coin du Geek

© Blackberry

Canon EOS 1D Mark IV Dans sa gamme de « reflexes », Canon propose ce modèle, le Canon EOS 1D Mark IV, qui se démarque par sa rapidité. Il est idéal pour figer les mouvements les plus rapides, comme lors d’évènements sportifs. (4739€ sur pixmania.fr)

© Canon

Playbook Blackberry C’est au tour de Blackberry de lancer une tablette : le Playbook. Plus petite qu’un Ipad, elle comprend cependant des caméras, permettant la visio conférence ou la prise de photos, ainsi que de ports USB et HDMI, répondant donc aux critiques faites à sa principale concurrente. Sortie prévue aux Etats-unis début 2011, et en France lors du 2nd semestre.

Nintendo 3DS. La petite dernière de Nintendo. Une console permettant de jouer en 3D, et sans lunettes ! Pas de nouveau design, on retrouve celui d’une DS classique, avec un écran supérieur permettant de voir en 3D, et un écran inférieur tactile. (Sortie prévue en mars 2011, prix noncommuniqué.)

Parapluie LED Lumineux Même les chevaliers Jedi ne sont pas à l’abri de la pluie. Avec ce parapluiesabre laser, Dark Vador n’a qu’à bien se tenir ! (26,31€ sur mageekstore.com)

© La Geekerie

© Mageekstore

© Nintendo

© Coin du Geek

Batterie Iphone Les utilisateurs d’Iphones s’accordent à le dire : toutes ces fonctionnalités, c’est bien, mais cela vide rapidement la batterie. Ce n’est plus un problème grâce à ce chargeur portable, fonctionnant sans prise, se branchant simplement au port dock de votre Iphone. (Fonctionne également sur Ipod). (29,90€ sur coindugeek.com)

Avertisseur d’email Cette petite enveloppe, branchée sur un port de votre ordinateur, vous avertit dès que vous recevez un email. Elle s’illumine d’une couleur différente selon le nombre d’emails nonlus dans votre boîte, allant du vert au rouge. (19,90€ sur coindugeek.com)

Zoom optique pour Iphone Encore un point faible de l’Iphone : la qualité des photos laisse souvent à désirer. Fixé sur une coque spéciale, et fourni avec un trépied pour plus de stabilité, ce zoom optique transforme votre Iphone en véritable appareil photo numérique. (39,90€ sur lageekerie.com)

Les assises du numérique Le 25 novembre prochain, l’université Paris Dauphine accueille l’une des principales manifestations française en matière de nouvelles technologies : les assises du numérique. Pour la 3ème année consécutive, les plus grands experts, politiques et personnalités influentes du numérique (Eric Besson, Neelie Kroes, etc.) se regrouperont pour discuter de l’avenir du numérique, en particulier au niveau de la politique publique. De nombreuses conférences sont prévues tout au long de la journée. Plus d’information sur leur site www.assisesdunumérique.fr. Entrée Gratuite.


22

Gavroche - 20 novembre 2010

La vie parisienne

A travers

Une ville, trois parcours. Que ce soit en famille, entre amis ou en amoureux, découvrez différents itinéraires à travers les rue Par Emmanuelle Ringot et Emilie Rivenq

4 1 3

4 1

2 3 1 4

2

3

2

Avec des amis…

© DR

L’après-midi à Paris, ce n’est pas les activités qui manquent. Si la météo est clémente, la balade entre amis s’impose ! Et quel bonheur d’aller flâner dans l’euphorie urbaine du 17ème avec ses bars à ambiance, ses boutiques incongrues comme French Touche , galerie d’objets insolites d’artistes plus ou moins connus à prix plus ou moins abordables ! Petite pause gourmande au Loir dans la Théière, salon de thé bobo et décalé qui propose une farandole de tartes toutes plus appétissantes les unes que les autres ! Une fois rassasiée, votre bande d’amis aura plus d’entrain pour faire un tour dans les galeries du Marais avant de se diriger vers le 11ème arrondissement pour un apéro-blind test au Little Bastard . La soirée déjà bien entamée, la Gare aux Gorilles vous ouvrira ses portes. Ancienne gare réhabilitée en lieu de performance pas complètement légal, c’est un endroit atypique et assez bien fréquenté.

1- French Touche : 1, rue Jacquemont, 75017 Paris – Métro La Fourche // www.frenchtouche.com 2- Le loir dans la théière : 3, rue des Rosiers, 75004 Paris – Métro St-Paul 3- Bar Little Bastard : 9, rue Saint Sabin, 75011 Paris – Métro Bastille 4- La gare aux gorilles : 1, avenue Corentin Cariou, 75019 Paris – Métro Corentin Cariou // www.myspace.com/lagareauxgorilles

© Cironimo

1

2


23

Gavroche - 20 novembre 2010

La vie parisienne

Paris...

es de la capitale. Expositions diverses, spectacles de tout genre ou salon de thé trendy, il y en a pour tous les goûts !

En famille…

1

artiste qui les accompagne dans leur démarche. 16h30 : l’heure du goûter, c’est l’occasion de découvrir les saveurs crémeuses et sucrées du Sugarplum Cake Shop à deux pas de la rue Mouffetard. Pour parfaire cette journée, quoi de mieux qu’un tour à la patinoire Pailleron dans le 19ème qui propose des nocturnes le samedi soir jusqu’à minuit !

3

DR

DR

DR

2

1

Pour passer une journée de rêve avec sa petite famille dans les rues de la capitale, on pourra commencer par les Ateliers des Enfants du Centre Georges Pompidou . Le musée propose des visites ludiques sous forme de véritables jeux de piste à travers les œuvres, ainsi qu’un atelier design au rez-de-chaussée, animé selon les expositions par un

2

DR

DR

Le petit dej au lit apporté (on ne suggèrera pas par qui) direction le 10ème arrondissement pour une petite balade hivernale romantique au bord du canal Saint-Martin. Profitez du charme de ses berges tout en flânant dans les galeries de jeunes artistes du design et de la photo sur le quai de Valmy. (Si vous allez chez The Kooples en couple vous bénéficierez de -20% sur les t-shirts !) Vous avez plus de 18 ans ? Poursuivez votre journée à l'exposition Larry Clark au musée d'Art Moderne. Les photos mettant en scène les dérives de l'adolescence choquent parfois et sentent le doux parfum du scandale, mais ce qui est sûr, c'est que tous nos sens sont mis en émoi devant certaines photographies d'ébats sexuels dont vous pourrez parfois rire ou débattre à deux. Pour dîner, une expérience originale, le restaurant "Dans le Noir". L'idée semble étrange de prime abord, mais on se rend vite compte qu'en occultant le sens dominant de la vue, on réévalue complètement la notion du goût et de l'odorat. La cuisine est savoureuse et pédagogique et le lieu, obscur à souhait, permet les câlins et mots doux sans se sentir épié ! Enfin, on file à l'hôtel Amour, un ancien hôtel de passe reconverti en nid de luxe où les chambres aux prix très abordables ont toutes été imaginées par des artistes tels que Sophie Calle ou Marc Newson. Les chambres sont encore réservables à l’heure (même si on vous conseille toute la nuit) et vous trouverez dans chacune un petit cadeau pour le couple : du champagne, un jouet coquin, un miroir au plafond ou une boule à facettes. Longue nuit de folie garantie !

DR

En amoureux...

Si l’envie n’est pas à la dépense d’énergie, il existe des petits théâtres de charme qui proposent des spectacles pour toute la famille comme le Théâtre Métamorphosis qui joue lors de dîners-spectacles sur une péniche. Idéal pour une sortie en famille !

19, Rue Beaubourg, 75003 Paris – Métro Rambuteau // www.centrepompidou.fr 68 rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris − (33) 01 46 34 07 43 – Métro Cardinal Lemoine 32, rue Edouard Pailleron, 75019 Paris – (33) 01 40 40 27 70 – Métro Bolivar Sur berge, face au 7, quai Malaquais, 75006 Paris – (33) 01 43 54 08 08 – Métro Pont Neuf

Musée d’Art Moderne de Paris : 11 Avenue du Président Wilson, 75016 Paris Quai de Valmy, 75010 Paris Restaurant Dans le Noir : 51, rue Quincampoix, 75004 Paris Hotel Amour : 8 rue Navarin, 75009 Paris

DR

DR

4

3


24

Gavroche - 20 novembre 2010

Réfle xion

Au temps pour moi Le temps est une notion qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Entre emplois du temps surchargés, quotidien tumultueux et court-termisme, difficile de se réapproprier le temps. Etat des lieux. Par Karma Duquesne A faire : a Regarder l’eau couler sous un pont. a Compter les feuilles d’un arbre. a Prendre le métro suivant, sans se dire que nous n’avons pas le temps. a Regarder quelqu’un dans les yeux, sans rien dire, pendant longtemps. a Ne rien faire pendant une heure : ni écouter de musique, ni lire… Juste être. se déroule et s’inscrit dans la durée. Par essence.

MaBulle78

Temps retrouvé

L’horloge, fatalisme du temps qui passe.

M

étro, boulot, dodo… En tant qu’usager des transports en commun, actif ou étudiant, où se situer par rapport au temps ? Nous nageons dans un monde dans lequel nous avons à la fois le temps et pas le temps. Nous avons du temps car nous avons la vie devant nous et que nous ne sommes pas encore partie prenante de ce qu’on appelle, n’ayons pas peur des mots, la retraite. D’un autre côté nous n’avons pas le temps, car sommes prisonniers d’un emploi du temps et d’une utilisation abusive de ce qu’on appelle nos « temps libres ». Dès que nous sommes conscients de cet état conflictuel de notre rapport au temps, il devient très difficile de se situer par rapport à lui. Nous devenons tout de suite, malgré nous, pressés par le temps.

Contre-la-montre Pourquoi n’a-t-on pas le temps ? Parce qu’on est « chronovore ». C'est-à-dire que nous avons l’emploi du temps de la journée, à savoir les cours, le rendez-vous de travail, le planning et j’en passe... Mais de surcroît, nous nous arrangeons pour caser d’autres activités autour de cet emploi du temps

établi. J’ai bien utilisé le verbe « caser », parce que l’image qu’il renvoie montre bien que nous ne faisons que mettre des activités dans des cases, et ces cases sont temporelles. Par exemple, une fois la journée terminée, il y a le temps des devoirs pour ceux qui étudient encore, le temps d’un cours de danse, d’une activité sportive, ou encore de divertissement, et si il y a encore du temps libre, il faut le remplir à tout prix. Il faut absolument mettre à profit le temps dont nous disposons. Quitte à dormir moins, ou à faire fi de ce qui, pourtant, contribue à notre construction et à notre épanouissement personnel : l’ennui, que les philosophes se plaisent à appeler la contemplation. C’est un véritable contre-la-montre. Et si temps de latence il y a, nous surfons sur le net ou encore nous mettons nos écouteurs dans nos oreilles. Entre informations, réseaux sociaux, télévision : nous nous occupons l’esprit 100 % du temps éveillé. Nous sommes des individus par excès. Sous amphétamines, nous n’avons d’autre choix que celui de nous adapter ou

disparaître, nous rendant tout à la fois dépendants et acteurs, victimes « consentantes » de notre propre épuisement. C’est comme renoncer à notre propre intériorité pour bien être ancrés dans la société. Parce que c’est bien la société qui nous impose cette norme. La société industrielle a imposé progressivement un temps strictement cadré, millimétré, manifestement inadapté aux temps biologiques et psychologiques,contraignant l’homme à s’y adapter. Nous faisons partie de la génération qui n’a pas le temps de s’ennuyer. Comme si une main invisible nous avaient poussés à aller toujours plus loin, et que le seul espace à conquérir restait le temps. Repousser le temps, le maîtriser du moins, est alors le sommet inaccessible de notre aboutissement personnel. Il n’y a pas de place pour l’ennui or c’est de lui que nous viendrait pourtant l’émerveillement, la découverte ou encore la patience. Pas le seul problème. Le second, c’est la tension perpétuelle que l’on vit entre le court terme, et le long terme. Notre histoire individuelle

Nous sommes tous des individus par excès

Or, technologie, massmédia, consommation, publicité et j’en passe, nous poussent à agir vite et sans recul. Il y a une sorte de dictature de l’immédiateté, nous sommes en plein présentialisme. C'est-à-dire que nous nageons dans une idéologie qui s’impose grâce à la négation de durée, privilégiant l’immédiateté à toute construction politique, sociale et culturelle durable. Le risque, c’est quoi ? C’est que ça débouche sur un individu incapable de s’enraciner dans le temps et dans l’espace, inapte à contester le monde de la consommation, de la technologie et de la télévision. L’histoire s’écrit alors au jour le jour, au fil de l’eau, sans véritables aspérités autres que celles d’une quotidienneté tumultueuse qui se suffit à elle-même, du fait de notre chronophagie. Et même si on veut s’échap-

per de cela et « prendre le temps de prendre son temps », il faut toujours se justifier. Si nous arrivons avec un CV où figure une année creuse, un employeur potentiel demande toujours à quoi ce temps a été employé. Il faut systématiquement une bonne raison : partir à l’étranger ou découvrir le monde. Impossible ou presque de dire : « je n’ai rien fait d’autre que de prendre mon temps ». Non pas qu’il faille arrêter de travailler. Juste qu’il y a un temps pour chaque chose. Nous avons la lourde tâche de nous réinsérer dans l’humanité et à cultiver l’amour de ce temps où l’on se perd dans les méandres d’un approfondissement réflexif. Nous devons réapprendre à vivre avec la durée alors que la société dans laquelle nous évoluons nous dit « carpe diem ». L’idéal aujourd’hui serait de se souvenir et d’appliquer la phrase de Cervantes : « Il faut donner du temps au temps ». g

La mesure du temps Maîtriser le temps est une obsession datant de l’Antiquité. Chose impossible. Aujourd’hui encore nous nous contentons de le mesurer. - De l’observation des saisons, des jours et des nuits sont nés les premiers instruments de mesure. Exemple : le cadran solaire, qui fonctionnait grâce au déplacement relatif de la Terre par rapport au soleil. - Au VIIème siècle apparaît le sablier, dont la seule représentation est une métaphore du fatalisme du temps qui passe. C’est un instrument qui mesure des durées, il n’indique pas l’heure. - Pour les horloges mécaniques, il faut attendre le XIVème siècle. - C’est véritablement Galilée, au XVIIème siècle, qui révolutionne la mesure du temps. A partir de l’observation physique d’un pendule oscillant, il a beaucoup travaillé sur la constance du balancier, donnant à la mesure du temps plus de précision. - C’est ensuite le chronomètre qui se développe, avant qu’au XVIIIème siècle posséder une horloge devienne un signe extérieur de richesse. A l’époque elles sont décorées, agrémentées de coucous… - Au XIXème siècle l’industrialisation de l’horlogerie permet aux gens de posséder de plus en plus de montres, à gousset pour le moment. - Aujourd’hui, les montres sont à quartz, très précises et souvent numériques…. Nous l’avons tous au poignet. Belle métaphore de la menotte…


25

Gavroche - 20 novembre 2010

Sport

Prêts pour la Coupe Davis? Gaël Monfils et Michaël Llodra, après leurs belles performances au tournoi de Bercy, figurent en tête de liste pour représenter la France en finale de Coupe Davis. Le capitaine, Guy Forget a convié sept joueurs pour le stage à Saint-Cyprien. Par Wilfried Corvo bie en finale de la Coupe Davis, du 3 au 5 décembre. Un autre Français s’est affirmé. Michaël Llodra a fait preuve de beaucoup de régularité. Après deux tours faciles, « Mika » s’est défait de son possible futur adversaire à Belgrade, Novak Djokovic (numéro 3 mondial) (7/6-6/2), en huitièmes de finale. Seul le futur vainqueur, Robin Söderling, a été en mesure de l’arrêter. Le jeu de Llodra se bonifie avec l’âge, et le pilier du double français en Coupe Davis prend une option pour la seconde place en simple. Le capitaine Guy Forget peut se rassurer sur ses deux leaders, qui ont été inquiétés

toute la semaine à cause de petits pépins physiques. Sont également sélectionnés Gilles Simon, Richard Gasquet, Nicolas Mahut, Arnaud Clément et Julien Benneteau. Les joueurs serbes, eux, étaient clairement focalisés sur la finale de la Coupe Davis. Seul Novak Djokovic s’était déplacé à Paris. Ses deux coéquipiers de simple, Janko Tipsarevic, et surtout Viktor Troicki, récent vainqueur du tournoi de Moscou, affichent une belle confiance. g

Les joueurs de l’Equipe de France ayant participé à la Coupe du Monde ont renoncé à leurs primes de droit à l’image. Fernand Duchaussoy, président de la FFF par intérim, l’a annoncé la veille d’Angleterre-France à l’auditorium du stade Wembley. Les Bleus ont donné leur accord pour que ces trois millions d’euros soient reversés au football amateur.

Gaël Monfils est une nouvelle fois passé tout près du sacre parisien.

Trophée Bompard : dernier tour de chauffe Paris-Bercy s’apprête à accueillir l’élite du patinage artistique du 26 au 28 novembre prochains à l’occasion du Trophée Bompard. L’occasion pour les patineurs Français d’obtenir les dernières places pour la Finale du Grand Prix et se montrer avant les Championnats du Monde. Par Benoît Magistrini nement Lalique, clôturera le Grand Prix ISU qui compte six épreuves. L’enjeu sera l’obtention des derniers billets pour la Finale qui aura lieu à Pékin du 9 au 12 décembre.

A

près une saison 2010 marquée par les Jeux Olympiques de Vancouver, retour au quotidien avec le Grand Prix ISU (fédération internationale de sport sur glace) qui continue de faire vibrer les fans de danse sur glace. « C’est une saison de transition et les cartes sont redistribuées, ex-

Litlnemo

Enjeux Florent Amodio, champion de France en titre, veut confirmer sur la glace de Paris-Bercy son nouveau statut.

plique Xavier Sendra, directeur technique national de la Fédération Française des Sports de Glace, les JO ont été l’occasion de clôturer un cycle. Comme tout les quatre ans, certains patineurs en profitent pour passer professionnels et les nouveaux prennent le relais». Le Trophée Bompard, ancien-

Dimanche 21 novembre débute le Masters de Londres regroupant les huit meilleurs mondiaux . A part Nadal, le numéro 1 mondial et Federer, son dauphin, le classement des six autres peuvent changer. Favori logique, Robin Söderling récent vainqueur du tournoi de Paris-Bercy, affronte Murray, Ferrer et le Suisse Federer. Nadal affronte Djokovic, Berdych et Roddick dans le groupe A.

Les Bleus renoncent aux primes

Tybo

D

evant son public parisien, Gaël Monfils (24 ans), le numéro 1 français (12ème à l’ATP), en l’absence de JoWilfried Tsonga, a démontré qu’il avait le potentiel pour se hisser dans les dix meilleurs mondiaux. Après une entrée poussive face à Benjamin Becker il a battu, tour à tour, Fernando Verdasco, (9ème mondial), Andy Murray, (4ème) et même le numéro 2 mondial, Roger Federer en demi-finale. Pour la deuxième fois consécutive, le Parisien se retrouvait en finale à Bercy, s’inclinant face au Suédois Robin Söderling. Il s’érige en chef de file de la délégation tricolore, qui va affronter la Ser-

Masters de Londres : Söderling favori

En tête d’affiche, le champion de France Florent Amodio accompagnera Brian Joubert avec de bonnes chances de médaille. Le champion du monde 2007, 26 ans, voudra repartir sur des bonnes bases après une saison difficile. En danse, le couple de champions olympiques Tessa Virtue-Scott Moir sera favori, mais le duo Nathalie Péchalat-Fabian Bourzat, à domicile, compte bien briser leur hégémonie. L’an passé, les Canadiens les avaient devancés à Paris. Chez

les femmes, la championne du monde japonaise Mao Asada fait office d’épouvantail, d’autant plus que sa rivale sud-coréenne Yu-Na Kim, qui l’a battue à Vancouver, ne sera pas présente. Enfin en couple, les Allemands Aliona Savchenko et Robin Szolkowy, vice-champions du monde et médaille de bronze aux JO seront l’attraction principale. « Chez les couples et les femmes, les Français sont en manque de résultats depuis quelques années, analyse Xavier Sendra, il ne faut pas se désespérer, de nouvelles têtes devraient apparaître et en surprendre plus d’un ». Néanmoins, il semble peu probable que les Français obtiennent des médailles en dehors des hommes et de la danse. g

Séraphin foule enfin les parquets de NBA Originaire de Guyane, Kevin Séraphin a enfin disputé ses deux premières minutes en NBA avec les Washington Wizards. L’ancien ailier fort ou pivot du Cholet Basket a inscrit son tout premier panier sur un rebond offensif lors de la victoire de son équipe contre les Raptors de Toronto.

Moya range sa raquette Jeune papa, Carlos Moya (34 ans), devrait mettre un terme à sa carrière. Il a disputé son dernier match en mai dernier face à Benjamin Becker au tournoi de Madrid. Premier Espagnol numéro un mondial en 1998, année de sa victoire à Roland-Garros, il a gagné vingt tournois durant sa carrière. Il devrait disputer son dernier tournoi à Séville, en décembre.

Ruffier veut tenter le Paris Plusieurs gardiens de Ligue 1 s’y bousculent pour rejoindre la capitale. Après Douchez (Stade Rennais) et Ospina (OGC Nice), l’international Stéphane Ruffier, a évoqué son intérêt pour le Paris SG sur les ondes de RMC. Coupet, bientôt en fin de carrière, et Edel arrivent en fin de contrat, cette année. Le portier monégasque coûterait de quatre à cinq millions d’euros si le PSG souhaitait se doter d’un nouveau numéro un.


26

Gavroche - 20 novembre 2010

Sport

Mamadou Sakho et Guillaume Hoarau étaient de nouveau sélectionnés pour le match amical de l’équipe de France à Wembley face à l’Angleterre, mercredi 17 novembre. Pour le défenseur central et vice-capitaine parisien, cette nouvelle sélection est logique, tant la défense du Paris Saint-Germain semble stable cette saison. Guillaume Hoarau profite d’une continuité dans la stratégie du sélectionneur, Laurent Blanc, puisque ses résultats en L1 laissent à désirer pour l’instant.

Vettel sacré en F1 Le suspense a tenu jusqu’au bout en F1. Le pilote allemand, Sebastian Vettel est devenu dimanche dernier le plus jeune champion du Monde de Formule 1 à 23 ans et 4 mois. « Baby Schumi » était en pôle position pour la dixième fois de la saison lors de l’ultime Grand Prix à Abu Dhabi. Le pilote espagnol de l’écurie Ferrari, Fernando Alonso, comptait pourtant quinze points d’avance sur le prodige de Red Bull-Renault avant le départ mais il n’a terminé qu’à la 7e place.

XV de France Après s’être imposée 34-12 contre les Iles Fidji au Stade de la Beaujoire à Nantes le 6 novembre, l’équipe de France affronte samedi 20 novembre les Pumas d’Argentine, au stade de la Mosson de Montpellier. L’arrière de l’USA Perpignan, Jérôme Porical, l’homme du match face aux Fidjiens sera une nouvelle fois aligné. Une revanche pour lui, car il avait fait partie de la déroute française en Argentine, à Buenos Aires (défaite 13-41) le 26 juin dernier. Il sera d’ailleurs le seul rescapé de la fameuse défaite à être aligné.

Haile court toujours Haile Gebreselassie, double champion olympique du 10 000 mètres, confirme son « vrai-faux départ ». Le 7 novembre 2010, l’athlète éthiopien (37 ans) avait annoncé sa retraite la mort dans l’âme à l’issue du marathon de New York alors qu’il sétait blessé au genou. « Samedi, il s'est rendu à Wollega (Ethiopie) où se disputait une course, et il a déclaré que tant qu'il aurait la santé il continuerait à courir », a rapporté à Reuters son entraîneur, Woldemeskel Kostre.

Les épéistes français à la pointe de la compétition Championne du Monde pour la cinquième fois de suite, l’équipe de France d’épée masculine par équipe a conclu de la plus belle des manières ces championnats du Monde à Paris, mitigés en termes de résultats, mais dont l’organisation a été une réussite. Par Emilie Rivenq

A

u mythique Grand Palais, les escrimeurs français ont bénéficié de huit jours pour faire leurs preuves durant ces Championnats du Monde. Et si en définitive, le bilan de cette édition 2010 demeure mitigé avec une faillite du fleuret (0 médaille) et une seule médaille du sabre (bronze par équipes femmes), on retient surtout la victoire française des épéistes de l'équipe de France samedi. Face aux Etats-Unis, l'équipe masculine française d'épée a confirmé une tendance qui se profilait ces sept dernières années en remportant la médaille d'or au dernier jour du championnat. Une équipe gonflée à bloc donc, et menée par le désormais célèbre quatuor français : Gauthier Grumier, Jean-Michel Lucenay, Ulrich Robeiri et Jérôme Jeannet.

Succès d’une école Cette victoire retentissante sous les coupoles ruisselantes de pluie du Grand Palais n'était pas sans rappeler le sacre de Maureen Nisima à l'épée lundi dernier en individuel. Eric Srecki, le Directeur Technique National de la Fédération, a rappelé que l'objectif était de «quatre à six mé-

Les épéistes médaillés d’or.

dailles. Surtout, par rapport à l'an passé, on est de nouveau parmi les trois premiers. Le bilan est satisfaisant». Pour lui, les performances de l'épée s'expliquent «par l'école française qui existe depuis trente ans ». L'organisation parfaitement ficelée des Championnats d'escrime a contribué au succès majeur de cette année. La billetterie a généré 710 000 euros de recettes et si l'Etat avait octroyé une rallonge à la Fédération, elle ne sera aucunement atteinte. La première journée, ce sont plus de 7 400 personnes qui venaient assister aux compétitions. Jamais auparavant l'escrime n'avait bénéficié d'un tel en-

gouement, et le choix qu’a fait Frédéric Pietruszka, président de la Fédération Française d'Escrime, d'un cadre somptueux comme le Grand Palais y est pour beaucoup.

Records d’audience La Fédération Française d’Escrime a voulu cette année marquer le coup en aménageant cet espace art déco, peu coutumier des manifestations sportives. « 1,5 millions d'euros ont été nécessaires pour aménager cet endroit et en faire le cadre exceptionnel d'un événement unique. Les deux principales difficultés ont été le chauffage de cet immense espace, 450 000 euros, et l'installation de bâches

géantes pour limiter l'éblouissement induit par la verrière, la plus grande d'Europe », souligne le président de la FFE. Autre grande succès, la médiatisation de ces mondiaux. Avec 13 heures de direct retransmis sur France Télévisions, les deux chaines France2 et France3 ont battu des records d’audience qu’elles n’auraient pas soupçonnés au début du tournoi. Les enfants commencent d'ores et déjà à s'inscrire dans les clubs. En 2011, les Championnats du monde auront lieu à Catane, en Italie. Les épéistes françaispartent une fois de plus grands favoris. g

3 questions à : Nathalie Moellhausen

Escrimeuse italienne spécialiste de l’épée, organisatrice de la cérémonie d’ouverture des Championnats du Monde 2010 au Grand Palais et Médaille de bronze en individuel cette année.

DR

L1 : PSG - Caen Le Paris Saint-Germain recevra le Stade Malherbe de Caen lors de la quatorzième journée de championnat au Parc des Princes, samedi 20 novembre à 19h. Après un match nul (1-1) spectaculaire chez les merlus lorientais, le PSG occupe la quatrième place d’une Ligue 1 au classement plus que serré. Les Parisiens auront peut-être une nouvelle occasion de prendre la tête du Championnat de France.

DR

Les Parisiens en Bleu

Parlez-nous du Skirmjan Project : pourquoi avoir pris cette initiative ? J’ai créé le Skirmjan Project en 2008 car je souhaitais apporter une valeur artistique à l’escrime. Ce sport est malheureusement peu médiatisé et je trouvais qu’un bon moyen d’attirer l’attention du public serait de lui proposer un mélange de technique, avec le sport, et de glamour avec des performances d’artistes. J’ai bénéficié de l’aide de la fédération, même si la rigueur était de mise à cause de la Crise, et ce spectacle d’une demi-heure a remporté un très grand succès auprès des spectateurs, tout comme des professionnels de l’escrime, qui ont été heureux de voir leur sport mis en valeur de cette manière.

L’escrime n’est pas un sport très populaire, comment expliquez-vous l’engouement du public cette année ? Cette année a été une réelle surprise, peut-être que le Grand Palais, lieu d’accueil aussi central que mythique a contribué à ce succès. Mais ce qu’il faut surtout retenir c’est le travail acharné des techniciens, éclairagistes, cameramen… qui contribuent à recevoir le public dans des conditions optimales et participent à la magie du spectacle. Je me dis aussi que la catastrophe française du foot à la Coupe du Monde cette année a peut-être poussé le public à s’intéresser à d’autres domaines moins populaires et tape-à-l’œil du sport ! Le bronze cette année, l’or aux JO de 2012 ? Je l’espère bien sûr ! Cette médaille est un moteur même si j’essaie de garder les pieds sur terre. Pour l’instant, je me prépare surtout pour les championnats de Catane, l’année prochaine, dont j’assurerai une fois de plus l’organisation de la cérémonie d’ouverture.


27

Gavroche - 20 novembre 2010

Sports

Andrew Albicy : objectif NBA Il ne mesure qu’1,78 m. Trop petit pour être basketteur, ont jugé certains. Aujourd’hui, ses détracteurs se mordent les doigts. Si Andrew Albicy est encore un gamin, né le 21 mars 1990, il est depuis cet été champion d’Europe des moins de 20 ans et nouveau joueur de l’équipe de France. En fin de contrat avec le Paris Levallois en juin prochain, il écrira peut-être la suite de sa carrière en NBA. Par Yann Casseville ton d’invitation pour ce fameux match du 15 août au Garden. Avec les Bleus, Albicy est mieux qu’une roue de secours. Dès le premier match du Mondial en Turquie, il estomaque tout son monde en écœurant Ricky Rubio, prodige espagnol considéré comme le meilleur espoir européen. « Le petit Andrew a été exceptionnel » commentera après-coup Collet.

© 2010 / K-Reine

Andrew de la fortune

Andrew Albicy prend le meilleur sur trois joueurs de Châlon-sur-Saône

C

’était une journée d’été, en juillet dernier. Comme tout basketteur de sa génération, alors qu’il était en vacances à New York, Andrew Albicy voulait visiter le Madison Square Garden, « la Mecque du basket ». Las, simple anonyme outre-Atlantique, on lui avait fermé les portes au nez. Quelques semaines plus tard, voilà que ce garnement se pointait à nouveau devant l’entrée du Garden. Mais en cette matinée du 15 août, aucun cerbère les bras croisés, le torse bombé pour lui barrer le chemin ; cette fois-ci, les portes lui étaient grandes ouvertes. Et sur les coups de midi, alors que le match amical entre les Etats-Unis et la France débutait, lui était sur le banc des tricolores et allait gambader 9 minutes sur le parquet. Paré du maillot bleu, floqué du numéro 4 et de son nom, Andrew Albicy n’était plus un simple touriste, il était devenu un joueur de l’équipe de France. L’histoire du natif de Sèvres (Hauts-de-Seine) dégouline d’anecdotes similaires, de portes qui se ferment à son passage,

mais qu’il finit pourtant par ouvrir. Ainsi, sa carrière aurait pu être mort-née. Tout petit, aussi bien en nombre d’années qu’en centimètres, alors qu’il débute le basket en région parisienne, il se voit refuser l’entrée à plusieurs centres de formation, et à l’INSEP (l’Institut National du Sport, d’où est sorti Tony Parker).

Andrew le gadget A l’époque, sur un terrain, il est plus considéré comme un gadget que comme un réel espoir. « La première fois que j’ai joué contre lui c’était en minimes (13-15 ans)» se souvient Nicolas Lang, joueur de Chalon-sur-Saône, adversaire d’Andrew en championnat de France et coéquipier en sélection de jeunes. « Il était le petit meneur chiant en défense, mais ce n’était pas la star. Il était vraiment très petit, c’est pour ça qu’il a été refusé à l’INSEP. » Un entraîneur se laisse finalement tenter : Christophe Denis, à la tête du centre de formation du

Paris Basket Racing en 2005, décide d’attirer Andrew. « On lui avait fermé pas mal de portes parce qu’il était petit, mais il nous a tapé dans l’œil au cours d’une journée de détection. Il était déjà mature dans son jeu. » Au départ, des incertitudes en pagaille, mais, jour après jour, Andrew, ce gamin aussi talentueux que réservé, impressionne. Il domine rapidement la catégorie espoir, glane des minutes avec les pros dès le 28 mars 2007, alors qu’il vient tout juste de fêter ses 17 ans. Le gadget francilien s’affirme comme l’un des fleurons de la formation française. Arrive l’été 2010. Deux mois qui ont définitivement fait basculer sa carrière, sa vie. En juillet, il écrit ce qui est pour l’instant la plus belle ligne de son CV : le titre de champion d’Europe des moins de 20 ans, avec en prime le trophée de meilleur joueur de la compétition. Suffisant pour faire tourner la tête de certains, mais pas celle d’Andrew. « Quand son nom a

Une folle lancée censée mener Albicy sur les traces de Tony Parker

été annoncé pour le titre de MVP (meilleur joueur), il avait des yeux de gamin, et il nous a dit merci. Après on a été en soirée et tout le monde disait «Albicy, MVP ! », lui était gêné », raconte Lang. Aujourd’hui, l’intéressé préfère vanter l’esprit de camaraderie et la qualité du collectif qui ont mené cette bande de potes sur le toit de l’Europe. Sur le podium, les Bleuets adressent un message à Jonathan Bourhis, qui était des leurs avant de décéder accidentellement en novembre 2009. « C’est comme s’il était avec nous, c’est grâce à lui, pour lui qu’on avait cette force de tueur », confie Andrew.

Andrew de secours Sur son petit nuage, Albicy s’octroie cet été des vacances bien méritées à New York. Mais voilà que, face à l’avalanche de forfaits qui frappe l’équipe de France, le sélectionneur, Vincent Collet, sort de son chapeau le nom du meneur parisien. « Sérieux ? Ce n’est pas une blague ? Pourquoi moi ? », réagit Andrew, alors que son petit nuage grimpe au septième ciel et qu’il reçoit son car-

A l’automne, après ce périple entre Zadar et Izmir, Albicy enchaîne de suite avec la préparation d’une nouvelle saison avec son club du Paris Levallois. « Je suis un peu crevé, je te mentirais si je disais le contraire », rigole-til. « Mais ce qui s’est passé cet été m’apporte énormément. Maintenant je joue plus libéré. » « Il a franchi un cap », confirme son coach, Jean-Marc Dupraz. En effet, Andrew est toujours incandescent (deuxième évaluation tricolore du championnat de France). Une trajectoire incroyable, une folle lancée censée le mener sur les traces du Petit Prince du basket français, Tony Parker. Haut, très haut, jusqu’à cette planète chérie par tous les jeunes basketteurs qu’est la NBA. Lui, comme à son habitude, ne tire aucun plan sur la comète et reste le même. Avec « son insouciance, son côté un peu immature, un peu gamin, tout en sachant très bien où il veut aller», détaille Denis. Le petit Andrew qui écumait les terrains franciliens n’est pas si différent du grand Albicy qui court désormais plus vite que tous sur les parquets de l’Hexagone. Une seule chose a changé : la sollicitation médiatique, qui lui fait « prendre une petite voix timide avec les journalistes ». Albicy est ainsi, déconneur avec ses amis, réservé avec ceux qu’il connaît peu. Mais sur un parquet, il est intraitable. Et il a fini de tambouriner aux portes qui se ferment devant lui. Désormais, il prend de l’élan, et il les percute. Une à une, elles s’ouvrent. « Speedy Albicy » poursuit sa course. n


28

Gavroche - 20 novembre 2010

Cinéma

Harry Potter, la formule magique de la Warner Huit films pour sept tomes, c’est le pari risqué qu’a pris Warner Bros pour boucler le dernier volet de la saga Harry Potter. Et pourtant une semaine avant la fin des aventures du sorcier, le distributeur met déjà tout en place pour prolonger ses recettes financières. Par Alexandra Bresson ment artistique. J’avais déjà fait deux films, où j’avais dû laisser des choses de côté, et j’avais été harcelé par des fans », raconte-t-il. Un marketing qui se reflète dès la publicité aussi bien travaillée que le film en lui-même avec des bandes-annonces et affiches dévoilées au compte-gouttes durant les six mois avant sa sortie. Warner Bros France a même mis en place un concours pour savoir quelle ville française accueillera l’avant-première. Paris figurait dans la liste des quinze villes en compétition mais c’est Tours qui a raflé la mise.

Et après ?

L

e sorcier le plus célèbre de l’Histoire se munit de sa baguette magique pour la dernière fois. Harry Potter et les reliques de la mort, dernier tome paru en juillet 2007, est sur le point d’être dévoilé en film dès le 28 novembre. Dans ce septième opus, le pouvoir de Celui-dont-on-nedoit-pas-prononcer-le-nom s’étend. Harry, accompagné de ses meilleurs amis Hermione et Ron va, loin de son école Poudlard, tout faire pour le détruire en recherchant les derniers Horcruxes. « Harry, Ron et Hermione essaient de survivre dans la jungle du monde réel et c'est un

monde hostile. Ils se sentent isolés. Ce côté plus nerveux, plus adulte de l'aventure m'a réellement plu, tout comme à Dan, Rupert et Emma (les prénoms des acteurs) », explique le réalisateur David Yates, qui a adapté le livre de 850 pages en deux parties distinctes, sortant à huit mois d’intervalle (28 novembre 2010- 13 juillet 2011). « C'était le seul moyen que nous avions de raconter l'histoire d'une manière complète et satisfaisante » explique Daniel Radcliffe. Une coupure en deux approuvée par le public, après la déception des fans face aux nombreuses scènes oubliées dans les pré-

cédents opus, mais qui sousentend un marketing malin pour la Warner Bros.

Un merchandising ensorcelant Alors qu’en 1997 le premier tome d’Harry Potter n’est publié qu’à mille exemplaires, les producteurs misent les yeux fermés sur ces deux derniers volets, à l’instar des précédents (qui ont déjà rapporté 5,4 milliards de dollars) et comptent en particulier sur leur sortie inédite en 3D, initialement prévue dès le sixième opus. Des visées commerciales dont se défend David Yates. « La décision a été prise sur une base pure-

L’histoire a pris fin pour les acteurs le 12 juin 2010 mais la Warner compte bien encore profiter du sorcier : les studios de Leavesden au nord de Londres (où a été tournée la saga) ont été rachetés pour créer de nouvelles installations, notamment un musée ouvert au public abritant les décors et les costumes des films. La major envisagerait même d’acheter les droits d’adaptation du dernier roman de J.K. Rowling : les contes de Beedle le barde (livre que reçoit Hermione dans le dernier tome d’Harry Potter) sorti le 4 décembre dernier. Mais la poule aux œufs d’or reste sans conteste The Wizarding Worlds of Harry Potter (Les mondes ensorcelants de Harry Potter), un parc d’attraction construit par Universal et Warner en Floride qui a ouvert ses portes en juin dernier. Visiter une réplique de Poudlard, voler en compagnie d’un faux Harry Potter et même déguster la célèbre « bière au beurre » est désormais accessible à chaque « moldu » histoire de ne pas oublier cet univers qui nous a tous envoûté pendant treize ans, un nombre qui n’a sûrement pas porté malchance à son auteur. g

A voir également le 24 novembre

Le nom des gens : réalisé par Michel Leclerc avec Sara Forestier et Jacques Gamblin. Dans cette comédie, Bahia Benmahmoud , jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause. En règle générale, elle obtient de bons résultats jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin, quadragénaire discret. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses... Une chronique douce et amère qui pose les bonnes questions sur l’identité, la religion, la mémoire ou encore la famille en réalisant l’exploit de ne blesser personne.

Takers : réalisé par John Luessenhop avec Matt Dillon, Paul Walker, T.I., Hayden Christensen. Un groupe de braqueurs de banque décide de dépenser son argent vite gagné en produits de luxe en tous genres et de mener la grande vie. Lorsqu'un de leur ancien complice sort de prison et leur propose de dévaliser un fourgon blindé rempli de 20 millions de dollars, ils reprennent leur vie de gangster. Mais l'officier de police Jack Welles veille. Un film de braquage qui enchaîne les clichés du genre mais qui reste à voir pour le casting bien choisi, et les effets spéciaux bien faits.

A voir le premier décembre

Scott Pilgrim vs The World : réalisé par Edgar Wright avec Michael Cera et Mary Elizabeth Winstead La vie de Scott Pilgrim n’est pas compliquée. Il joue dans un groupe de rock et sort avec une lycéenne, rien de bien fabuleux… Jusqu’au jour où Ramona Flowers entre dans sa vie. Il tombe immédiatement amoureux, mais découvre que pour conquérir le cœur de sa dulcinée, il devra vaincre les 7 ex-copains maléfiques de celleci. Adapté de la bande dessinée de Bryan Lee O’Malley, Scott Pilgrim vs The World exploite à fond l’univers des jeux vidéos et offre une BO détonante dans un mélange explosif.


29

Gavroche - 20 novembre 2010

Musique

Yes we Kanye !

K

anye West fait reparler de lui et chose surprenante : c’est pour de la musique ! Après deux années difficiles sur le plan médiatique - Barack Obama l’avait même

traité de « crétin » pour qualifier son comportement envers la chanteuse Taylor Swift - le rappeur revient plus mégalomane que jamais avec son sixième album studio et compte bien faire taire la critique. Le ton est donné d’entrée avec l’excellent Runaway, deuxième single extrait de l’album accompagné d’un clip de 35 minutes, dans lequel ses détracteurs se font copieusement insulter. Bref, Kanye n’a pas changé. Résumer ce nouvel opus à un sim-

ple règlement de compte serait néanmoins injuste. Après l’expérience électro mitigée de 808’s Heartbreaker Kanye West opère un véritable retour aux sources, à savoir le hip-hop. Plusieurs poids lourds du rap new-yorkais ont d’ailleurs participé à la production de ce nouveau disque : RZA (fondateur du Wu-Tang Clan), Swizz Beatz (monsieur Alicia Keys), Pete Rock et Q-Tip pour ne citer qu’eux. Enregistré à Hawaï l’hiver dernier, My Beautiful

Dark Twisted Fantasy est, comme son nom l’indique, un album onirique et sombre au tempo général plus lent comparé à ce que Kanye West faisait à ses débuts. Les collaborations sont aussi prestigieuses que diverses. All of the lights, véritable tube en puissance, réunit onze artistes dont Rihanna, Fergie, Alicia Keys, Elly Jackson (du groupe La Roux), Kid Cudi ou encore John Legend, le tout accompagné par Sir Elton John au piano ! Jay-Z,

Rick Ross et la valeur montante du rap US Nicki Minaj ont également répondu présent. Kanye West prouve une nouvelle fois l’étendue de son talent avec My Beautiful Twisted Dark Fantasy. Et l’avantage, c’est qu’on n’a même pas besoin de lui dire à quel point il est génial : il le sait déjà. n My Beautiful Dark Twisted Fantasy - Universal - Sortie le 22 novembre

Par Valentin Marcinkowski

Finies les balades mélancoliques, le nouveau James Blunt est arrivé. Ce troisième opus du chanteur britannique se veut plus pop, flirtant parfois avec la country. L’artiste aux 15 millions d’albums vendus propose un album délibérément plus optimiste que Back To Bedlam (2004) et All The Lost Souls (2007). Il se produira au Zénith le 31 mars 2011.

Appelle-Moi Jen. C’est le titre du quatrième album solo de Jenifer, première gagnante de la Star Academy, il y a dix ans. Un album qui se veut plus électro que le précédent (Lunatique, sorti en 2007), avec des sonorités années 80. Sans parler d’album de la maturité, cet opus s’inscrit dans une nouvelle direction artistique, qui pourrait surprendre les fans de la première heure.

Surfant sur l’énorme succès de leur dernier album, les Black Eyed Peas sont de retour avec The Beginning, qui succède à The E.N.D (si, si), sorti il y a moins de deux ans. Cet opus confirme l’évolution musicale du groupe originaire de Los Angeles, qui a totalement abandonné le hip-hop des premiers albums pour s’orienter vers un style house très efficace en boîte de nuit.

Some Kind Of Trouble - WEA - Sorti le 8 novembre

Appelle-Moi Jen - Universal - Sortie le 29 novembre

The Beginning - Interscope - Sortie le 30 novembre

Littérature

Semaine noire Polars, thrillers, enquêtes… Les rayons des librairies se colorent de noir ce mois-ci. Saurez-vous résoudre ces énigmes, sans vous perdre dans les méandres scénaristiques concoctés par quelques-uns des plus grands auteurs du genre ? Par Clémentine Santerre Morts en coulisses de Mary Jane Clark Une grande actrice disparaît lors d’un festival de théâtre. Les principaux protagonistes avaient tous de bonnes raison de la tuer : trafic de drogues, d’œuvres d’art… Les personnages dévoilent de nombreuses facettes. Malheureusement, un lecteur aguerri devinera dès la première moitié du livre l’auteur du crime et la fin hollywoodienne. Ce polar n’est pas excellent, mais divertissant. Idéal pour vous accompagner en voyage ou dans le métro. Roman (poche). 6.95 €

Cartoon de Marshall Karp Ce livre nous plonge dans l’univers de Lamaar, l’équivalent de Walt Disney. Un employé est retrouvé assassiné dans le parc d’attraction Familyland. Les deux enquêteurs lui découvrent un passé pédophile. L’enfer ne fait que commencer pour la multinationale qui tente par tous les moyens d’étouffer le scandale. Pour ne pas ternir leur image, seraient-ils prêts à risquer des vies ? Le contexte est attirant, le suspense haletant, l’histoire riche et les personnages attachants. Un cocktail prometteur pour un roman qui ne déçoit pas. Roman (poche). 7.50 €

Level 26 Tome 2 d’Anthony E. Zuiker

Leviatemps de Maxime Chattam

Le créateur des Experts nous avaient impressionné par la combinaison du livre et du multimédia, la justesse du tueur et la sensibilité de Dark, l’enquêteur dans le premier volet. Cette fois-ci, l’histoire est moins recherchée, plus décousue. On retrouve avec bonheur notre héros, mais la mayonnaise ne prend qu’à moitié. On ne regrette pas la lecture, mais il nous reste un léger sentiment d’amertume en le refermant. Un troisième tome est en prévision, dont le défi sera de renouer avec la trempe du premier.

Le maître du polar français nous éblouit encore avec ce roman d’un autre temps. En 1900, lors de l’exposition universelle, une jeune prostituée est assassinée dans des circonstances étranges. La maîtrise du temps est au cœur de ce livre, qui nous laisse quelques impressions d’anachronismes. Mais l’ensemble garde l’empreinte du grand Chattam, le tout dans le Paris de la belle époque. Edition Albin Michel. 22 €

Edition Michel Lafon. 19.50 €


30

Gavroche - 20 novembre 2010

l’AgendA Culturel

22

24

Par Alexandra Bresson

Lundi novembre

Mercredi novembre

23

Concert : Chimène Badi à l’Olympia. L’excandidate de l'émission Pop Star s'est imposée dans le peloton de tête de la variété française par sa voix et son naturel. Prix : de 35€ à 52€. 28,

Concert : Yodelice au Bataclan. Évoluant entre ballades douces-amères, berceuses mélancoliques et complaintes aux accents plus sombres, il délivre un folk pop bien dans l'air du temps.

Mardi novembre

boulevard des Capucines 75009 Paris – Tél : 0892 68 33 68 (horaire: 20h30)

Prix : 33€. 50, Boulevard Voltaire -75011 Paris – Tél : 01 43 14 00 30 (horaire: 19h30)

Expo : Claude Monet aux Galeries Nationales. Réunissant près de deux cents peintures, l’exposition rassemble des prêts du musée d'Orsay et des collections nationales.

Expo : Trésor des Médicis au Musée Maillol. A travers 150 œuvres et objets qui célèbrent le mécénat des Médicis et leur goût pour les antiquités, l'exposition invite à pénétrer au cœur même de leur palais.

Prix : 13,50€. Galeries nationales du Grand Palais - 3, avenue du Général Eisenhower - 75008 Paris - Tél : 01 44 13 17 17 (du lundi au vendredi 10h-17h, samedi 16h)

Prix : 13€. 61, Rue de Grenelle - 75007 Paris – Tél : 01 42 22 59 58 (horaire: de 10h30 à 19h)

Concert : Gorillaz au Zénith de Paris. Après la sortie de son nouvel album, Gorillaz entame sa tournée baptisée Escape To Plastic Beach Tour 2010.

Théâtre : Rendez-vous au Théâtre de Paris. Un grand spectacle musical avec Kad Merad d'après la pièce "La boutique au coin de la rue". Prix : de 20€ à 65€. 15, rue Blanche - 75009 Paris - Tél : 01 48 74 25 37 (horaire: 20h30)

25

Vendredi

26 novembre

Expo : L’or des Incas, origines et mystères à la pinacothèque de Paris. À travers 253 œuvres présentées pour la première fois en France, découvrez ces cultures anciennes et explorez leur relation avec l’or.

Concert : Two Door Cinema Club à l’Olympia. Groupe de rock alternatif aux accents electro-glam, en provenance d'Irlande. Prix : de 35€ à 40€. 28, boulevard des Capucines - 75009 Paris Tél : 0892 68 33 68 (horaire : 20h)

Prix : 12,30€. 28 Place de la Madeleine - 75008 Paris Tél : 01 42 68 02 01 (de 10h30 à 18h)

Expo : Baba Bling, au Musée du Quai Branly. Découvrez la culture luxueuse et raffinée de la communauté chinoise Peranakan, implantée à Singapour depuis le XVIe siècle.

Théâtre : Les amis du placard, la Pépinière théâtre. Profitant d'une vente promotionnelle dans une grande surface, Jacques et Odile se sont acheté un couple d'amis.

Prix : de 8,60€ à 13,70€. 37 Quai Branly - 75007 Paris Tél:01 56 61 70 00 (du mardi au samedi de 11h à 21h)

Théâtre : Le Prénom au Théâtre Edouard VII. Vincent (Patrick Bruel), la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois.

Prix : de 31€ à 42€. 7 Rue Louis le Grand - 75002 Paris Tél : 01 42 61 44 16 (horaire: 21h)

Prix : de 20€ à 55€. 10 Place Edouard VII - 75009 Paris Tél : 01 47 42 59 92 (horaire: 21h)

Concert : Gotan Project au casino de Paris. Ce collectif pluriculturel marie la sensualité du tango à une électro ludique. Prix : de 45€ à 67€. 16, Rue Clichy - 75009 Paris – Tél : 08 92 69 89 26 (horaire: 20h)

Expo : Basquiat au Musée d’Art Moderne de Paris. Vaste rétrospective consacrée à l’artiste américain Jean-Michel Basquiat à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa naissance. Prix : 12,70€. 11, Avenue du Président Wilson - 75116 Paris Tél: 01 53 67 40 00 (horaire: du mardi au dimanche de 10h à 18h)

Théâtre : Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus au Théâtre du Gymnase. Une caricature avec beaucoup d'humour et une pointe d'ironie qui montre les travers des hommes et des femmes dans leur relation de couple. Prix : de 27€ à 45€. 38, Boulevard Bonne Nouvelle - 75010 Paris Tél : 01 42 46 79 79 (horaire: 20h45)

27 novembre

Concert : Raphael à l’Olympia. Après la tournée Funambule en acoustique, Raphael sortira son nouvel album, "Pacific 231" fin août, des nouvelles chansons que l'on pourra découvrir en concert.

Dimanche

Prix : 10€. 7, Rue Sainte Croix la Bretonnerie - 75004 Paris Tél : 01 42 78 67 03 (horaire : 14h)

Prix : 61,5 €. Allée du Zénith 75019 Paris - Tél : 08 90 71 02 07 (horaire: 20h)

Jeudi novembre

Samedi

Théâtre : Le Bossu de notre Dame au Théâtre du Point Virgule. Retrouvez Quasimodo, Phoebus, Frollo et Esmeralda dans une histoire d'amour intemporelle pleine de poésie, d'action et de rebondissements pour petits et grands.

Chefs-d’œuvre de la Galerie Tretiakov, dans le cadre de l’Année France-Russie 2010. Prix : 8,70€. 16, Rue Chaptal - 75009 Paris - Tél : 01 55 31 95 67 (horaire: tous les jours sauf le lundi de 10h à 18h)

Prix : de 38€ à 50 €. 28, Boulevard des Capucines - 75009 PARIS Tél : 0892 68 33 68 (horaire: 20h)

Théâtre : Michael Gregorio en tournée. Bataclan de Paris. Après avoir été choisi par Céline Dion pour assurer sa 1ère partie lors de toute sa tournée francophone, l'imitateur prodige est en tournée partout en France.

Expo : La Russie romantique au Musée de la vie romantique.

Prix : de 20€ à 49€. 50, Boulevard Voltaire - 75011 Paris Tél : 01 43 14 00 30 (horaire: 20h)

28 novembre

Concert : Bernard Allison à la Verrière. L’artiste propose un blues énergique genre blues rock funk. Ambiance électrique assurée. Prix : 10€ à 30€. 7, Avenue du Général Leclerc - 78320 La Verrière Tél: 01 30 13 87 40 (horaire: 20h30)

Expo : Brune/Blonde à la cinémathèque française. Cette exposition a pour centre de gravité le cinéma et ses actrices

mythiques. Prix : 9,70€. 51, Rue de Bercy - 75012 Paris - Tél : 01 71 19 32 00 (horaire : Lundi, mercredi, jeudi et vendredi : 10h-19h, Samedi : 13h-18h30)

Théâtre : A deux lits du délit au Théâtre de la Michodière. Qu'une femme et son amant se donnent rendez-vous dans un hôtel, n'a rien d'extraordinaire. Qu'un homme et sa maîtresse se retrouvent dans ce même hôtel révèle de la coïncidence. Prix : de 8€ à 40€. 5, Rue de La Michodière - 75002 Paris Tél : 01 47 42 95 22 (horaire: 15h00)


31

Gavroche - 20 novembre 2010

Testé pour vous...

Le Krav Maga

Linda Nyber

Envie de remettre en cause la supériorité physique un peu trop revendiquée par les garçons ? Le Krav Maga est la solution ! Je me suis lancée dans cet art martial créé par l’armée israélienne, à mes risques et périls. Par Clémentine Santerre

Le Krav Maga, idéal pour rester dans le coup.

J

’étais bien illuminée le jour où je me suis mise au krav maga. Mon frère, bel étalon, en vantait les mérites car cela lui a sauvé la vie plus d’une fois. Des beaux gosses (si tant est que les pratiquants soient aussi beau que lui), de la testostérone et de la violence. Je suis partante. Pour le premier cours, je dé-

cide de traîner une copine avec moi. Je lui vends la chose en lui disant que l’homme de notre vie sera peut-être dans la salle et qu’en plus on pourra se vanter de faire partie de l’armée israélienne. J’en conviens, c’est un peu exagéré. Certes, ils ont élaboré ces techniques d’autodéfense, mais aujourd’hui cela tend à se dé-

mocratiser. Une des règles, c’est qu’il n’y a pas de règles. Tous les coups sont permis. Ca vous rappelle un certain film avec Brad Pitt ? Aucun lien. Le krav maga n’est pas un sport de compétition ou un art martial. C’est l’apprentissage de la défense et de la contre-attaque dans les combats de rue. Arivée au cours, je jette un coup d’œil aux élèves : que des petites mamans. Où sont les beaux mâles ? Moi qui voulais me prouver que j’étais une femme, une vraie, en faisant un sport d’homme, de vrai, je suis déçue. Il y a bien ce petit dreadeux d’une vingtaine d’années, mais on est loin de l’armoire à glace que je recherchais. Le prof, David, un petit trapu, et son assistant Damien, un grand blond, nous montrent des combats impressionnants. Damien en prend plein la tête et j’ai de la peine pour lui. David commence par nous apprendre les coups de poings. On a l’air un peu ridi-

cule à taper dans le vide comme ça. Mon acolyte et moi nous dissipons rapidement et nous rigolons beaucoup. David, regard de tueur, nous reprend à plusieurs reprises. Je suis gênée comme une écolière honteuse. Vexée comme un pou, le cœur n’y est plus. « Maintenant, comment faire lors d’une attaque frontale avec un couteau ». David n’est pas un tendre. Il nous lance les couteaux en plastique. Je crois qu’il ne nous aime pas trop … On répète les mouvements rapides dans l’air plusieurs fois, puis, par deux on fait l’attaquant et l’attaqué. David m’attrape par le bras pour me montrer comment faire devant toute la classe. Je joue le rôle de l’agresseur. Je suis un tout petit Goliath face à lui. J’ai peur … Et j’ai raison, il m’envoie bouler à l’autre bout de la pièce. J’ai mal, mais j’ai bien compris comment faire. Je commence à bien aimer. Quand c’est à mon tour de jouer la victime,

Je voulais me prouver que j’étais une femme, une vraie, en faisant un sport d’homme, de vrai.

Publicité

je donne tout ce que j’ai pour lui montrer que je vais y arriver. Il a un effet incroyable sur moi et j’excelle grâce à l’énervement qu’il provoque. Le cours se termine sur une bonne note, mais le prof nous a toujours dans le nez. A mon avis, il est persuadé que l’on ne reviendra pas, que l’on est des petites choses fragiles qui ne « comprennent pas les vrais enjeux du krav ». Erreur… Plus motivée que jamais en sortant du cours, je me dis que je vais lui prouver de quoi je suis capable dès la semaine prochaine. n

Le Krav en chiffres

1948 : année de création par Imi Lichtenfeld, chef-instructeur de l’armée israélienne. 5 : Le nombre de saisons d’Alias où Sydney Bristow pratique le krav maga. 2 : ongles cassées au premier cours 9000 : licenciés en Europe, et ce chiffre ne cesse de grandir. 30 : le prix moyen en euros d’un cours sans abonnement. Ou le pratiquer ? Toutes les Infos sur www.clubmartial.com ou sur www.ikmf.fr.


32

Gavroche - 20 novembre 2010

Un quartier au microscope

Strasbourg Saint-Denis, ombre et lumière C’est un quartier du dixième arrondissement proche de République, Opéra, les Halle et, Gare de l’Est. C’est un quartier atypique, qui dérange ou enchante. C’est surtout un quartier plein de vies, aussi différentes soient-elles. C’est Strasbourg Saint-Denis. Par Yann Casseville rées, et une femme d’une cinquantaine d’années qui trimballe, de jour comme de nuit, son sac Franprix et son parapluie. S.S-D, c’est aussi la rue SaintDenis. Le repère historique des prostituées. En journée, les plus vieilles, alignées à chaque palier ; en soirée, les plus jeunes, regroupées à différents croisements.

DR

Bobos et Dhorasoo

Strasbourg Saint-Denis, un quartier ecléctique.

A

priori, tout oppose Serge Reggiani au groupe Sexion d’Assaut. Tout, à une source d’inspiration près : un quartier du dixième arrondissement parisien, que l’on retrouve dans une de leurs chansons respectives. Dans Le bouquet de fleurs – « acheté tout à l’heure 6,50 francs à la sortie du métro Strasbourg SaintDenis » – pour le premier, dans Hé dis-moi – « Pakistanais ke-tur se partagent Strasbourg Saint-Denis » – pour les seconds. Le premier chantait le quartier en 1977, les seconds ont rappé ce secteur en 2009. Sans oublier Fatal Bazooka, Seth Gueko et autres Marc Lavoine… Le fait que des artistes aussi différents aient griffonné certains de leurs vers en pensant au même endroit illustre bien la diversité de « S.S-D ». Partez de la gare de l’Est, en direction du centre de Paris, et vous plongez dans le quartier indien, où vous pouvez vous rassasier pour quelques euros. Tournez à gauche,vers la rue du Château d’Eau et voilà le quartier africain, avec

ses coiffeurs, pas toujours en règle – « lorsque la police a fait une descente en 2009, sur 11 coiffeurs, 10 employaient des sans papiers », commente Thomas, un riverain – , et ses personnages hauts en couleur. Notamment en orange quand la Côte d’Ivoire de Didier Drogba dispute un match de foot. Obliquez vers la droite, et continuez au Sud, faubourg Saint-Denis où les restaurants turcs pullulent. Encore plus au Sud, vous êtes devant une arche. Ce n’est pas l’Arc de Triomphe des Champs Elysées, mais l’Arc de la porte Saint-Denis. Beaucoup moins coté, mais tout aussi imposant. A l’image du quartier.

Clochards et filles de joie Des Indiens, des Africains, des Turcs, des Français bien sûr, mais pas seulement. Strasbourg Saint-Denis est un brassage de classes sociales autant que de populations. Une balade le long du faubourg Saint-Denis suffit à s’en rendre compte. Le Franprix par exemple. En sortent, pêle-

mêle, des mères et leur caddie, des étudiants venus acheter ce qui les saoûlera et, à un mètre de la porte d’entrée, un clochard au visage ravagé par le mauvais temps. A 8 heures du matin comme à 22 heures, rares sont les jours où il n’est pas assis sur sa bouche d’égout, vidant la bouteille qu’il aura pu acheter ou fumant jusqu’au filtre la cigarette qu’on aura bien voulu lui donner. Il se place également régulièrement sur une autre bouche d’égout, celle qui est situé à un mètre de deux distributeurs d’argent. Ceux qui viennent retirer des billets sont gênés, lui ne se sent même plus humilié. « Je m’en fous ! » Ainsi délire-t-il souvent. La dernière fois qu’une personne lui est venue en aide, c’est quand il était allongé en travers du trottoir. Sur le ventre, immobile. Les pompiers sont arrivés, mais le lendemain il avait déjà retrouvé «son » quartier. Deux autres « figures » de Strasbourg Saint-Denis : un vieil homme au crâne dégarni, parfois titubant, parfois adossé contre les voitures ga-

Strasbourg Saint-Denis a cela de dérangeant qu’à un même moment, on peut voir une prostituée traquer le billet et, quelques mètres plus loin, un groupe de jeunes en laisser une liasse au chauffeur de taxi avant de foncer se défoncer au bar le plus proche. Ce quartier du dixième arrondissement regorge de cafés très animés. Chez Jeannette par exemple, à l’angle du faubourg Saint-Denis et de la rue d’Enghien. David, étudiant en droit, assure accoudé au comptoir qu’il est un habitué. « C’est un de mes bars préférés, je l’ai fait découvrir à des tas de potes, j’y emmène des copines. » La clientèle est jeune, branchée. Est également prisée la cour des petites écuries, où sont installés le Tribal Café et La Chope, plébiscités pendant le Mondial de foot. S.S-D est aussi une cible pour les équipes de tournage, ou les célébrités. Eric Cantona rue de l’échiquier, Michel Blanc sous l’Arc Saint-Denis pour ne citer qu’eux. Et Vikash Dhorasoo par une anecdote connue dans tout le quartier. A l’été 2010, l’ancien footballeur désormais chroniqueur pour 100% foot sur M6 se trouve en face de la cour des Petites Ecuries. Alors qu’il téléphone, il croise deux jeunes. L’un lance : « Hé !

C’est 100% foot ! » L’autre balance : 100% foot ? 100% con plutôt! »

Fruits, légumes et herbe C’est ainsi, ce qui est hétéroclite fait peur. Aussi Strasbourg Saint-Denis rebute certains autant qu’il en enchante d’autres. Le quartier a le mérite de ne pas se fondre dans un paysage grisâtre. Il vit. En permanence. A la nuit tombée, plus nombreux sont ceux qui demandent de l’herbe plutôt que leur chemin. Quand l’aube apparaît, que les restaurants turcs ferment, Thomas, à la tête d’un kiosque vers Château d’Eau, commence sa journée, « à six heures trente, chaque matin ». Rapidement suivi par les Halles de S.S-D, et leurs étalages de fruits et légumes, où les vendeurs rivalisent de gouaille pour allécher les badauds. Marie, étudiante à Sciences Po, est de celles qui font leurs courses dans ces marchés. «J’achète tous mes fruits et légumes ici, parce qu’il y a le choix. » « C’est moins cher qu’à Franprix ! », continue une femme âgée qui écoutait la conversion. Andrée aussi est âgée et habite le quartier, rue de Cléry. « Je suis quasiment née ici, ça a changé, c’est sûr, il y a des personnes à éviter, mais comme partout ! Au moins ici, on a tout à portée de main, commerces, théâtres... ». Bobos ou clodos, Strasbourg Saint-Denis est un melting-pot de visages ; qu’elles soient bonnes ou nauséabondes, c’est un mélange de saveurs. Une farandole d’odeurs autant que d’humeurs, un endroit aux relents de désespoir autant qu’un lieu pour boire, un secteur repoussant autant qu’un quartier enivrant. g

Un secteur repoussant autant qu’un quartier enivrant


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.