Bulletin de la direction - juin 2012

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juin 2012

Bulletin de la Direction Mesdames, Messieurs, chers Parents, Nous voici déjà au dernier numéro pour cette année scolaire, au terme d’une année une fois de plus riche en événements divers. Nos élèves sont en train de préparer ou de passer leurs examens et nos vœux les accompagnent dans cette période. Nous sommes quant à nous en train d’anticiper les changements qui se préparent dans les mois ou les années qui viennent : construction de notre nouvelle école maternelle, évolution de notre projet pédagogique sont deux des grands chantiers qui nous occuperont dans les mois à venir.

Concernant ce dernier domaine, la transition de six mois effectuée ensemble par MM Duc et Drahusak dans la direction pédagogique permet à notre école d’envisager sereinement l’avenir. En effet, après 42 années passées à Florimont, M. Duc prend donc une retraite méritée dont je ne doute pas qu’il profite pleinement, loin du casse-tête de la création des emplois du temps et de la préparation des journées pédagogiques de la rentrée prochaine… Le contact avec les élèves et les professeurs lui manquera certainement, mais nous comptons sur lui pour revenir vérifier que Florimont continue de bien fonctionner malgré son absence !

Il n’y aura pas de grand bouleversement lors de la rentrée scolaire prochaine : nous allons surtout continuer de développer nos classes numériques et renforcer notre programme linguistique allemand. Nous vous en reparlerons à la rentrée. En attendant de vous retrouver en septembre, je vous souhaite à tous, Madame, Monsieur, chers parents, d’agréables vacances d’été. Tous mes vœux accompagnent également ceux de nos élèves et leurs familles qui nous quittent pour de nouveaux horizons. Sean Power Directeur Général

Ce que j’ai appris à Florimont J’ai enseigné longtemps. La littérature, principalement – donc un peu de la vie. Mais j’espère avoir aussi transmis plus que cela. Quoi ? Il faut le demander aux centaines d’élèves avec qui j’ai ri, à ceux que j’ai essayé de faire réfléchir, que j’ai questionnés, que j’ai réprimandés, parfois (souvent ?) Je me suis aperçu qu’on enseigne davantage dans les parenthèses ou les coulisses d’un cours que dans le cours lui-même. Parce qu’on enseigne alors ce qu’on est. Ce n’est pas toujours glorieux mais c’est toujours vrai. A force d’écouter, d’observer les élèves, de chercher à comprendre pourquoi ils étaient comme ils étaient, j’ai levé quelques voiles, débusqué quelques secrets. J’ai d’abord constaté que nous cherchons à planifier notre existence. Puis j’ai appris qu’il ne faut pas chercher à planifier son existence mais rester attentif à ce que nous propose l’instant présent. J’ai d’abord constaté que nous cherchons souvent à changer les autres et le monde. Puis j’ai appris que c’est surtout notre regard sur les autres et sur le monde que nous devons changer. J’ai d’abord constaté que nous comptons souvent sur un miracle pour nous sortir d’une impasse. Puis j’ai appris qu’attendre un miracle est signe de paresse ; que les miracles ne surgissent jamais de l’attente mais de l’action. J’ai d’abord constaté que nous cherchons tous une issue. Dans la richesse, dans

les livres, dans le sexe ou dans la drogue. Puis j’ai appris qu’il n’y a pas d’issue à chercher, parce que nous ne sommes pas enfermés et que, si quelque chose est à découvrir, c’est la liberté qui est en nous, comme une pépite dans sa gangue de roche sombre. J’ai découvert que j’aime moins quand je cherche à aimer. Que je suis moins heureux quand je cherche à être heureux. Que j’obtiens plus facilement quand je cesse de vouloir à tout prix. Que je me désespère moins quand je renonce à espérer. Que c’est en cessant parfois de se vouloir raisonnable qu’on trouve enfin les bonnes raisons. J’ai appris pourquoi j’avais appris davantage durant quelques séjours en Inde que dans nos pays si savants qu’ils ont réponse à tout ; pourquoi les trois mots d’un maître pèsent mille fois plus lourd que les discours interminables des spécialistes labellisés – presque une évidence : creuser le silence permet d’entendre beaucoup ; se gaver de paroles rend sourd. Il me reste beaucoup à apprendre. Beaucoup à comprendre. Ce sera le moins possible avec les livres. Le savoir qui importe n’est pas dans les livres (mais peut-être faut-il avoir beaucoup lu pour réaliser cela), il est dans l’action au jour le jour, dans la conscience du monde qui nous entoure et que les livres empêchent d’éclore. Cette action – cette conscience –

est participation à l’existence. Elle est source de liberté. Etre en communion avec ce qui est et non avec ce que nous désirons sans cesse, ce n’est rien d’autre que cela, « être libre ». Lorsque, dans la joie ou dans la peine, dans l’acte le plus quotidien, nous accueillons ce qui est, nous sommes vraiment libres, complètement vivants. Pas toujours facile, cette manière d’être présent. Mais toujours possible. Je m’en vais. Je vais quitter Florimont, le lieu où j’ai beaucoup vécu, beaucoup appris. Ni joyeux ni triste – ou un peu les deux. Riche en tout cas de toutes les rencontres que j’y ai faites, de celles et de ceux que j’ai aimés, mais sans doute aussi de celles et de ceux que je n’ai pas su aimer. Ce sont peut-être ces derniers qui méritent le plus mes remerciements. Ils m’ont permis de prendre la mesure du chemin qui me reste à parcourir pour être un peu plus homme parmi les hommes. Gérard Duc Directeur pédagogique


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