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À Rosporden, une aide à l’activité trop peu utilisée
La ville de Rosporden met à disposition des familles précaires une aide financière pour favoriser l’inscription dans une association sportive conventionnée. Baptisé Pass’Loisirs, ce dispositif ne rencontre pas véritablement son public. Contre toute attente…
Comptant plus de 2 200 licenciés parmi les 7 676 habitants et plutôt bien dotée en termes d’équipements, Rosporden, dans le Finistère Sud fait volontiers partie des « villes sportives ». Depuis une dizaine d’années, le conseil municipal propose, à ses administrés les plus précaires, un coup de pouce financier pour faciliter leur inscription dans une association sportive ou culturelle. Son nom : le Pass’Loisirs. À l’époque, l’objectif était d’augmenter l’activité sportive en dehors de l’école, puisque seulement un tiers des 3-17 ans poussait la porte d’une association.
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Une subvention aux associations
Responsable du service des sports, Éric Larzul en détaille le fonctionnement : « les familles dont le quotient familial est inférieur à 650 euros nous en font la demande. Ensuite, elles vont s’inscrire dans l’une des treize associations sportives conventionnées tout en bénéficiant d’une réduction, qui peut être de 15 euros sur 45 euros, par exemple. Quant à nous, mairie, nous reversons la remise correspondante à l’association sportive, sous forme de subvention ».
Peu de demandes
Depuis l’an passé, le dispositif ne concerne que les associations sportives. Sur le plan culturel, l’agglomération – Concarneau Cornouaille – a en effet pris le relais et propose désormais des chèques culture. Mais le constat reste décevant : « Seule une poignée de familles susceptibles d’en bénéficier nous en a fait la demande. Mais en plus, tous les Pass’ demandés ne sont pas utilisés », reprend le technicien. Illustration par les chiffres : pour la saison 20192020, sur les treize Pass’Loisirs délivrés dans des familles, seuls cinq ont été utilisés ! Résultat, le montant des subventions pour la municipalité s’est élevé à…
ABONDANCE D’ÉQUIPEMENTS
Le service des sports de Rosporden se compose de cinq agents. Les 2 200 licenciés bénéficient d’une offre abondante en termes d’équipements : une salle omnisports, une deuxième pour le tennis, une troisième pour le tennis de table, un dojo, un boulodrome, sept terrains de football. Sans oublier le parcours sportif. À noter qu’une seconde salle omnisports est en chantier. Ouverture programmée en 2022. 176,30 euros. Quant à cette rentrée 2020, elle semble être tout aussi calme avec seulement… deux demandes !
Incompréhension
Élus comme techniciens ne masquent pas leur désarroi, ©Fotoschlick - stock.adobe.com pas plus que leur incompréhension, d’autant plus qu’Éric Larzul évalue à « une centaine, le nombre de familles qui pourraient en bénéficier. Cela devrait répondre bien plus… ». Il s’interroge : « La raison est-elle culturelle ? Ce qui signifierait que les personnes concernées n’osent pas nous demander le Pass’Loisirs. Estce lié aux activités que nous proposons aux écoles et sur le temps des vacances et qui, en quelque sorte, suffiraient aux jeunes comme aux parents ?»
Communication et social
Adjointe aux sports, Karen Le Moal complète : « Une chose apparaît certaine : même si le dispositif existe depuis longtemps, nous avons des efforts à réaliser en matière de communication. Nous avons aussi sensibilisé les associations sportives sur ce plan ». Autre piste de réflexion : le secteur social. « Outre le CCAS avec qui nous travaillons déjà, je pense surtout aux assistantes sociales du comité départemental d’action sociale qu’il conviendrait aussi de mettre dans la boucle. C’est une piste à étudier ».
David Picot
Article extrait de la revue Acteurs du sport n° 223, novembre 2020.