OCTOBRE 2020 // L'INDICE BOHEMIEN // VOL.12 - No. 02

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JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMIS C AMINGUE - OC TOBRE 2020 - VOL 12 - NO 02

GRATUIT

YANNICK ST-AMAND

Les secrets de la sonorisation

11

+ spécial éducation

DANSER SOUS LA PLUIE, UN FILM DE RACHELLE ROY

19

ÉDUC ATION ET PLEIN AIR

21

ENSEIGNER AVEC L A CULTURE AU COEUR

26

ANDY GIROUX, ARTISTE DE CIRQUE

27

DE NOUVEAUX ALBUMS QUI VALENT LE DÉTOUR


L’indice bohémien est un indice

DISTRIBUTION

qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance

L’Indice bohémien poursuit sa distribution en respectant les mesures de

et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

santé et de sécurité. Pour devenir un lieu de distribution, contactez Valérie Martinez à direction@indicebohemien.org.

150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

CHRONIQUES

Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375

Merci à l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour

indicebohemien.org

leur soutien et leur engagement.

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Voici nos collaborateurs bénévoles pour ce numéro :

Publié 10 fois l’an et distribué gratui­ tement par la Coopérative de

MRC D’ABITIBI

solidarité du journal culturel de l’Abitibi-­ Témiscamingue, fondée en

Jocelyne Bilodeau, Stéphanie Brousseau, Jocelyne Cossette, Paul Gagné, Gaston Lacroix, Jocelyne Lemay-Baulne et Sylvie Tremblay.

L’ANACHRONIQUE

8

novembre 2006, L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et

CULTURAT

18

indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et

ENVIRONNEMENT

14

les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

HISTOIRE

25

MRC D’ABITIBI-OUEST Colette Langlois, Raphaël Morand, Sophie Ouellet et Mario Tremblay.

MA RÉGION, J’EN MANGE 27

CONSEIL D’ADMINISTRATION

MÉDIAS ET SOCIÉTÉ

10

Marie-France Beaudry, présidente | Ville de Rouyn-Noranda

VILLE DE ROUYN-NORANDA

RÉGION INTELLIGENTE

29

Anne-Laure Bourdaleix-Manin, vice-présidente | MRC de La Vallée-de-l’Or

Gilles Beaulieu, Anne-Marie Lemieux, Valérie Martinez, Suzanne Ménard,

TÊTE CHERCHEUSE

6

Marie-Déelle Séguin-Carrier, trésorière | Ville de Rouyn-Noranda

Annette St-Onge, Stéphan Thouin et Denis Trudel.

Pascal Lemercier, secrétaire | Ville de Rouyn-Noranda

SOMMAIRE

Lyne Garneau | Ville de Rouyn-Noranda

MRC DE TÉMISCAMINGUE

Joannie Harnois | MRC de Témiscamingue

Émilie B. Côté, Véronic Beaulé, Carole Marcoux et Lise Millette.

À la une

5

Arts du cirque

26

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

Arts visuels

7 et 9

Valérie Martinez

Joël Baril, Marc Boutin, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Marc-Antoine

Cinéma 11

direction@indicebohemien.org

Jetté, Caroline Leblanc, Renaud Martel, Paquerette Plourde, Brigitte Richard,

Critique musicale

27

819 763-2677

Sophie Richard-Ferderber et Ginette Vézina.

Éducation

19 à 25

Journées de la culture

13

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

CONCEPTION GRAPHIQUE

Littérature

15

Gabrielle Izaguirré-Falardeau, coordonnatrice

Feu follet

redaction@indicebohemien.org 819 277-8738

CORRECTION

Ariane Ouellet, éditorialiste

Geneviève Blais

Lise Millette, collaboratrice à la une

IMPRESSION RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Imprimeries Transcontinental

Jade Bourgeois, Pascale Charlebois, Gabrielle Demers, Michel Desfossés, Louis-Éric Gagnon, Christian-Raphaël Gilbert, Chantale Girard,

TYPOGRAPHIE

Gabrielle Izaguirré-Falardeau, Pascale Langlois, Alexis Lapierre,

Carouge et Migration par André SImard

Philippe Marquis, Lise Millette, Yves Moreau, Ariane Ouellet, Michaël Pelletier-Lalonde, Christiane Pichette, Dominique Roy, Dominic Ruel, Valéry Saint-Germain, Geneviève Sirois, Rodrigue Turgeon et Louis-Paul Willis

COORDINATION RÉGIONALE Mathieu Larochelle | MRC d’Abitibi Danaë Ouellet | MRC d’Abitibi Sophie Ouellet | MRC d’Abitibi-Ouest Alex Turpin-Kirouac | Ville de Rouyn-Noranda Véronic Beaulé | MRC de Témiscamingue Geneviève Béland | MRC de la Vallée-de-l’Or

EN COUVERTURE Yannick St-Amand, virtuose du son derrière la console, posant

Certifié PEFC

sous la lentille de Christian Leduc.

Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées

PEFC/01-31-106

2 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

www.pefc.org


– ÉDITORIAL –

ÉCONOMIE DE LA SURVEILLANCE ARIANE OUELLET

Encore une fois, la relance économique du pays est au cœur de l’actualité. Étrangement, ce n’est pas en Abitibi-Témiscamingue qu’on sent le plus cette vague d’incertitude qui déferle sur le reste du pays depuis des mois. Les mines roulent full pine, et paradoxalement, les banques alimentaires de la région n’ont jamais eu autant de bouches à nourrir. Houston, il y a un problème. Le gouvernement Legault s’apprête à déposer son Plan pour une économie verte (PEV) qui, on l’espère, sera inspiré de propositions concoctées par des groupes de travail inspirés aux préoccupations écologistes et sociales. Pensons aux 101 idées pour la relance, du collectif composé entre autres de Laure Waridel et Dominic Champagne, qui a de quoi alimenter des projets de société constructifs et durables pour l’ensemble du Québec pour le reste du 21e siècle, en y incluant les régions et leurs défis économiques particuliers.

compagnies canadiennes performantes et compétitives est compréhensible, surtout en temps de pandémie où des vies et des gros bidous sont en jeu. Qu’en fin de compte, on dore la pilule pour faire croire que le grand gagnant à cette foire aux données sera le patient… les drapeaux rouges se lèvent. Le « Big Pharma » travaille d’abord pour ses actionnaires, sinon il ne serait pas truffé de milliardaires. Comment combiner les appétits des uns et la protection des autres? Une majorité de Canadiens ignorent absolument que des entreprises (cartes de fidélité de toutes sortes, bureaux de crédit, médias sociaux, etc.) ont accès à leurs renseignements personnels d’une importance névralgique. Leurs modèles d’affaires sont basés sur l’observation de nos comportements de consommateurs et les données qu’elles colligent se revendent à de tierces parties sans trop qu’on le sache. Et tout à coup, on reçoit des publicités ciblées, visant « à simplifier nos achats »… ou à les diriger, ou encore à trancher si on aura accès à une hypothèque ou non. Est-ce que le citoyen/client concerné a donné sa permission pour qu’on utilise les renseignements qui le concernent? Connaît-il la mécanique de tous les algorithmes qui influencent sa vie quotidienne? J’en doute.

Parlant d’économie, le gouvernement québécois a, depuis Le « Big Pharma » travaille quelques années, le projet inquiétant de vendre les données d’abord pour ses actionnaires, Nous vivons dans une économie de la surveillance. Il paraît médicales des Québécois à un groupe de compagnies pharmaceutiques. Parce que selon Pierre Fitzgibbon, ministre de qu’après l’étude de 300 clics « J’aime », Facebook saurait prédire sinon il ne serait pas truffé l’Économie et de l’Innovation, les données de la RAMQ sont une le comportement de madame X mieux que son propre conjoint. de milliardaires. Comment « mine d’or » et qu’il serait winner de vendre ça. Autour de ce Ça fait peur. Que le gouvernement poursuive son projet de vendre projet nommé Precinomics, on trouve des partenaires comme combiner les appétits des uns et des données médicales, supposément anonymisées, alors que le l’Institut de cardiologie de Montréal, mais aussi Own Innovation, fédéral peine à mettre de l’ordre dans son propre système de paie la protection des autres? dont le site Web unilingue anglais défile les noms de la horde Phénix, que la plupart des gestionnaires peinent à contrôler l’usage d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle, et la firme des données confidentielles dans tous les ministères, on peut douter sur la capacité du gouvernement de garder en sécurité les renseignements médicaux, CloudsOps, qui « vous permet de définir vos objectifs dans le nuage et de résoudre des problèmes complexes ». Pas encore de partenaires en éthique ou en protection du citoyen? entre autres, de ses citoyens. Imaginons juste un instant qu’une compagnie d’assurance s’intéresse elle aussi à ces données-là. Je ne suis pas experte dans le domaine ni une adepte des théories du complot, ça ne m’empêche pas d’entrevoir des milliers de cas de conflits d’éthique, Ce qu’on essaye de vendre, c’est un jargon d’acceptabilité sociale voulant que « Precinomics permettra de faire avancer le domaine révolutionnaire de la médecine de précision et de traiter d’abus de toutes sortes au détriment des citoyens concernés. J’extrapole? Oui, il le faut bien. les patients comme des individus uniques et non comme des cas moyens. […] Precinomics À l’ère où la vie devient de plus en plus virtuelle avec les transactions financières, la formation, le permettra de stimuler l’innovation au sein du système de santé, tant chez nos chercheurs que travail d’équipe à distance, il semble impératif que des lois à la poigne d’acier viennent régir tout chez nos professionnels de la santé ou leurs patients, en leur permettant de tirer profit des données médicales, démographiques, administratives ou génétiques. » Tirer profit des données. ce qui touche à l’utilisation des données personnelles et à la surveillance. Que les entreprises Ça ne vous rappelle pas quelque chose? ayant comme modèles d’affaires la vente des données faussement consenties soient soumises à des cadres légaux précis et mis à jour en fonction des réalités technologiques actuelles. À l’ère des vols de données personnelles chez des fournisseurs de services bancaires, à Revenu Canada et ailleurs, le concept de vendre des données médicales des citoyens québécois On ne peut pas laisser aller les appétits capitalistes sans y opposer à l’occasion des notions m’apparaît, autant sous l’angle de la sécurité que de l’éthique, plus que discutable. Que la d’éthique. Parce que c’est fou tout ce qui existe et pour lequel il existe un marché, sans pour science gagne à colliger des données médicales précises, je le conçois. L’idée de rendre les autant que ce soit légal ou éthiquement défendable.

uqat.ca/portesouvertes

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MORITZ HARTMANN

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– À LA UNE –

YANNICK ST-AMAND : LES SECRETS DE LA SONORISATION LISE MILLETTE

Celui qui se cache derrière Northern Studio multiplie les collaborations : métal, folks, jazz, rock. Dernièrement, il a travaillé sur le plus récent matériel de Jimmy Hunt. « Je reçois du monde avec qui je n’ai jamais fait affaire avant et de là, découlent des affaires vraiment trippantes qui me font découvrir une scène que je ne connaissais pas ». Il ajoute : « Une fois, il y a eu un band français qui a pris l’avion et fait ensuite 8 h de route pour venir me voir au studio. Ça, c’est de la pression. » Sans faire de publicité et sans site Internet, le bouche-à-oreille a fait son œuvre pour Yannick St-Amand qui multiplie les clients aussi loin qu’en Afrique du Sud. Un tour de force pour celui qui avait connu des débuts bien modestes au moment de lancer son entreprise en 2001. « Longtemps, Northern Studio a été ma chambre à coucher dans un appartement! En 2006, c’est devenu nettement plus sérieux quand on a acheté à Villemontel et que j’ai aménagé mon studio avec un design acoustique et tout », précise-t-il. Son métier de sonorisation et de matriçage (mastering), il le voit comme un fin polissage : « Quand arrive le mastering, tu deviens le dernier à polir le projet. Ce n’est pas rendu au mastering que tu sauves l’album! Les décisions artistiques se prennent avant », résume celui qui ne fait qu’opérer une touche de magie finale. MACAMIC : MOMENT DÉCISIF? À la question, quelle est votre plus grande fierté, Yannick St-Amand répond tout simplement : avoir suivi mon instinct. « Je suis le seul musicien de la famille. Je pense que personne n’avait cru que j’allais m’acharner comme ça, dans une voie qui n’était pas gagnée d’avance. »

Pour Yannick St-Amand, le déclic s’est lors d’une visite au secondaire. « J’ai vu un gars qui jouait de la guitare, un autre au drum et j’ai eu une révélation. Mon rêve, à ce moment-là est devenu d’avoir un drum et une guitare. Toutes mes heures de pause, je les passais dans le local de musique. Je mangeais mon sandwich super vite », raconte-t-il. Ironiquement, cette année-là, il était inscrit en arts plastiques, mais il squattait le local de musique et avait un abonnement auprès du professeur Benoit Roy, qui lui a d’ailleurs vendu son premier 4 tracks. L’APPEL DE LA MUSIQUE Même si la sonorisation a occupé la majeure partie de ses activités professionnelles, Yannick St-Amand souhaite revenir à la musique pour les mois à venir. « C’est le musicien en moi qui m’a emmené en sonorisation. Avoir des enfants a fait en sorte que j’ai choisi de ne pas partir huit mois par année. Mes activités de studio ont occupé plus de place, mais aujourd’hui, maintenant que les enfants ont grandi, le temps pour la musique est de nouveau possible : 2020 et 2021 seront pas mal consacrées à la musique », affirme-t-il. Des enfants, Yannick St-Amand en a 4, âgés de 8 à 14 ans. « Oui, il y a eu des sacrifices, mais tranquillement c’est une autre étape qui s’en vient », dit-il avec sérénité. Les derniers mois lui ont d’ailleurs permis de replonger dans son vieux matériel laissé en plan. « Depuis la pandémie, j’ai retouché à des vieilles chansons laissées en chantier. Je ne mets pas de limite. Il y a toutes sortes d’influences. Une vibe année ‘60, un peu de chorales, de gospel. Ça sort d’où? Qu’est-ce que c’est? Ça n’a pas d’importance pour le moment. » À 41 ans, Yannick St-Amand semble avoir le sentiment d’être « sur son X ». « On vieillit, je laisse parler davantage mon côté émotionnel, le feeling. On ne se met plus de barrière. C’est aussi un gros stress de moins que de ne plus avoir besoin de plaire à tout le monde ou d’être déçu lorsque les critiques sortent », affirme-t-il, les idées plein la tête.

HUGO LACROIX

Encore cette année, Yannick St-Amand a pris les commandes derrière la console au Festival de musique émergente (FME) en Abitibi-Témiscamingue; une habitude pour lui qui s’implique auprès du FME depuis la deuxième édition. L’œil vif, la casquette vissée jusqu’aux oreilles, tout sourire, celui qui a mis la main sur une statuette des Juno Awards (remis par la Canadian Academy of Recording Arts and Sciences) en 2019 n’a pas la grosse tête.

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– TÊTE CHERCHEUSE –

À LA RECHERCHE DU CONTRAT DOMINIC RUEL

Du 13 au 23 mars dernier, le premier ministre avait dit les choses clairement. Il avait revêtu son costume de chef d’État, il avait choisi un langage très simple, mais tout aussi rassurant. M. Legault, aux côtés du Dr Arruda qui frappait sur la table, avait passé un contrat avec le peuple, avec nous. En gros, ce qu’il dit : « Le virus arrive, il faut s’assurer que tout le monde puisse être soigné à l’hôpital. En échange, je vous demande de vous confiner au possible, de sortir moins souvent. » Le pacte est clair : un objectif précis, le fameux aplanissement de la courbe, et une mesure, certes draconienne, mais claire, celle de rester à la maison. Ce que les Québécois ont fait dignement. Jean-Jacques Rousseau a écrit sur le « contrat social ». C’est le nom d’un de ses livres. Je ne suis pas philosophe, mais ce que j’en comprends, en résumé, c’est que l’État doit concilier l’aspiration au bonheur des individus avec la soumission à l’intérêt général. C’est un équilibre fragile, toujours, c’est jouer au funambule. Parfois, il faut renoncer à l’un ou l’autre, un temps bien sûr. M. Legault a joué de cela : pour l’intérêt général, nous nous sommes soumis, mettant de côté un temps notre travail, nos amis, nos loisirs, nos bonheurs. Au mois de mai, le contrat était encore simple. Toujours le premier ministre : « Je vous redonne une vie plus normale, mais le virus est toujours là, la courbe et tout. En échange? Distanciation, lavage des mains, pas de rassemblement. » C’était encore limpide. On aspirait au bonheur en essayant de favoriser l’intérêt général. Et les cas et les décès continuaient à descendre : la courbe à Arruda était à plat.

Mais depuis juillet, la brume s’est levée. On y voit moins clair. Le 18 juillet : masques obligatoires pour les 12 ans et plus. Le 24 août : l’âge est abaissé à 10 ans. Arruda parle déjà de réveillons de Noël en Zoom (l’Halloween sera interdite, vous verrez!) alors que presque plus personne ne meurt et que les hospitalisations ne se comptent qu’en dizaines. Quel est le contrat? Le deal? Surtout, quel est l’objectif? Zéro cas? Zéro mort? Faut-il l’immunité collective ou vraiment attendre l’arrivée d’un vaccin? La communication par le gouvernement est de plus en plus difficile à suivre. Le fil de toute cette histoire s’entremêle et la soumission à l’intérêt général est de plus en plus difficile à accepter : chiffres au plus bas cet été, mais port du masque; code de couleurs pour les régions et menaces à la clef; bulles-classe, mais pas pour le sport-études; manifestations permises, mais pas plus de dix à la maison, etc. Les Québécois veulent, je pense, une ligne plus claire. Ils ne veulent pas des ruses des agences de communicants. Ils veulent un premier ministre qui donne un nouveau cap clair, mais surtout cohérent. On sait lire les chiffres, on peut poser des questions, remettre en question certaines décisions, je l’espère, sans être amalgamé à ceux qui croient que la Terre est plate.

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! 6 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

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– ARTS VISUELS –

ENTRE LES FRANGES ET LA LUMIÈRE PASCALE LANGLOIS

Installé depuis début septembre, illuminé depuis le début des Journées de la culture, un coloris d’abat-jours est désormais accroché en hauteur dans la ruelle entre la 3e Avenue et le stationnement Mitto de Val-d’Or. Il est maintenant possible de voir leurs franges osciller dans le vent, comme pour saluer les passants de cette ruelle autrefois grise transformée en terrain de jeu. La conceptrice Mélanie Nadeau est la fée-marraine du projet. C’est son coup de baguette, ou plutôt d’aiguille à coudre, qui a habillé les sept structures de fantaisie. Accrochées avec l’aide de son amoureux Cédric Laplante, leurs 1000 couleurs voleront au-dessus de nos têtes jusqu’à l’arrivée de la neige. Le programmeur/magicien Valentin Foch a ensorcelé les ampoules qui y sont cachées et prendront vie le soir tombé. Son intervention rendra la visite d’autant plus magique et grâce au trio, l’expression « jouer dans la ruelle » prendra de tout autres couleurs.

DES PROJETS PLEIN LA TÊTE L’univers du jeu de Mélanie Nadeau est déjà bien connu à Rouyn-Noranda pour son installation Pas de chicane dans ma cabane. Elle proposait cet été un peu de culture ludique au quartier piétonnier dans des cabanes à oiseaux réinventées. Sa signature visuelle a aussi fait le tour de la région avec la co-production Au pays des pickups. Plus souvent habitué à voir Mélanie habiter un décor plutôt que de le créer, le public retrouvera prochainement sa facette d’interprète. C’était une pause de scène forcée pour la conteuse en ce temps de pandémie, mais elle retrouvera bientôt son endroit chéri, la scène puisqu’elle sera au Théâtre du cuivre dès le 24 octobre pour une résidence de création. D’ici à son retour en salle, on peut encore profiter de l’osmose de son univers dans nos rues pour quelque temps, il suffit de passer voir ses veilleuses de joie dans les fins de soirée valdoriennes.

CÉDRIC LAPLANTE

L’appel de la création et aussi de Geneviève Béland, de la ville de val-d’Or, a encouragé la gestation de ce projet. Le temps de trouver la bonne idée, de recevoir permis et feux verts pour les installations nécessaires, le calendrier arrive aux dates des Journées de la culture, en plein cœur du projet Illuminons le Québec. Le nez à peine sorti du confinement, à l’aube d’une période de déprime saisonnière derrière le masque de la COVID toujours bien présente, Mélanie Nadeau s’étonne elle-même de l’alignement des événements. Celle qui a surtout suivi sa joie pour créer est heureuse d’en offrir à ce moment particulier. Si l’œuvre a sa forme finale pour des raisons de logistique et de résistance aux intempéries, le choix du tissu, des couleurs et des textures vient de ses envies. Elle a habillé les structures de ce qui la faisait sourire.

MICROBRASSERIE NOUVELLE BOUTIQUE 217 Route 101, Nédélec

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– L’ANACHRONIQUE –

ENSEIGNER À DISTANCE… PHILIPPE MARQUIS, ENSEIGNANT EN MODE PANDÉMIE

C’est à la mode de vanter les bienfaits du téléenseignement. À en croire certains, un jour ou l’autre, tout le travail de pédagogue s’effectuera à distance! Bien avant la crise de la COVID-19, chaque cégep et chaque université engageait des spécialistes à cette mission : augmenter l’offre de formation à distance. Dans une région aussi étendue que la nôtre, pouvoir étudier de chez soi a beaucoup d’avantages. Voilà pourquoi, depuis quelques années, on s’efforce de créer de plus en plus de cours en ligne. Le 13 mars dernier a catapulté le rêve du téléenseignement dans la réalité. Or, une enseignante, bien formée et équipée, qui donne un cours à distance à une personne ayant choisi ce moyen d’étudier est une chose. Faire tomber presque tout l’enseignement postsecondaire en mode virtuel en est une autre. L’enseignante ou l’enseignant, à ce niveau, est spécialisé dans un domaine, le français par exemple, et apprend sur le tas l’art de transmettre ses connaissances. Parfois, des équipes soutiennent l’apprentissage du métier. Intéresser les élèves, leur communiquer un savoir, cela s’apprend. Toutefois, les captiver virtuellement est une tout autre affaire. Ce qui me frappe, lorsque j’échange avec mes collègues, ce sont leurs premières impressions : ça ne tourne pas rond. L’expression en présentiel, pour elles et eux, dissimule le fait que nous sommes loin de la normalité et que l’enseignement virtuel n’est pas, présentement, le boute du boute si tant il le devient un jour.

Je connais une enseignante de français qui donne des cours, à distance, à des élèves de première année de cégep. Ces jeunes n’ont pas été en classe depuis mars dernier. Le contact est, pour mon amie, très difficile à réaliser. Elle déploie des efforts considérables afin de s’adapter. Maîtriser de nouveaux logiciels, s’assurer d’avoir un bureau à la maison, être loin des collègues, ne pas être en mesure de détecter le non-verbal et s’efforcer de faire une bonne performance sur ZOOM font partie de ses défis. Dans ce contexte, beaucoup de mes collègues angoissent, tout comme moi, à l’idée de ne pas arriver à soutenir comme il se doit ceux et celles qui feront notre avenir. Être loin de ses semblables, devoir passer des heures devant son écran, ne pas voir accès aux professeurs comme il se devrait, s’adapter à différentes plateformes, passer du cégep à son ordinateur entre deux cours, en quelques minutes, avoir des bogues, des problèmes de concentration… Être face à soi-même sans les autres est une part de défis des élèves. Cette pandémie se combat ensemble, chacun de notre côté. Tout le personnel des établissements d’enseignement supérieur de la région fait son possible dans les circonstances actuelles, tout comme les élèves que l’on s’efforce d’empêcher de décrocher. Cela n’a rien de virtuel… Vivement le retour au passé et ses réconfortantes présences humaines en réalité réelle.

DEVENEZ LES TÊTES D’AFFICHE DES JOURNÉES DE LA CULTURE À ROUYN-NORANDA

DÈS LE 25 SEPTEMBRE 2020 ACTIVITÉS GRATUITES - OUVERTES À TOUS!

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8 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


– ARTS VISUELS –

TRIPLE CIRCUIT ARTISTIQUE AU RIFT DE VILLE-MARIE GABRIELLE DEMERS

Ils sont trois à offrir leur univers créatif, et chacun vient de la région ou s’y est établi. Les visiteurs auront la chance de côtoyer de nouvelles expositions montées pour le Rift. Les artistes, reconnus par le milieu et par le public, travaillent des matières et des sujets différents et leur réunion offrira un amalgame stimulant aux spectateurs qui visiteront le Centre d’exposition. GABRIELLE DESROSIERS, A MAP SHOWING THE COURSE OF THE TRUELOVE RIVER Malgré la pandémie, Gabrielle Desrosiers a eu la chance de se faire proposer, cet été, une exposition à Matane, puis au Rift. A Map Showing the Course of the TrueLove River a été créée à L’Écart, à Rouyn-Noranda, plus tôt cette année. Ce mouvement rend hommage à la démarche de l’artiste, car Gabrielle allie performance, scénographie et arts visuels. Elle crée des installations où le public se promène dans un environnement à la fois personnel et mythologique, composé de photographies, de dessins, de sculptures en papier mâché, de constructions. Cet aspect de la rencontre façonne son travail, et c’est avec un grand bonheur qu’elle s’élance à la rencontre du public du Témiscamingue et de toute l’Abitibi. Elle s’inspire de la territorialité et vit un véritable coup de cœur pour celle du Témiscamingue. HUGO GAUDET-DION, PANIQUE GÉNÉRALE

Gabrielle Desrosiers

JONATHAN LORANGE

GABRIELLE DESROSIERS

Hugo Gaudet-Dion n’en est pas à sa première exposition dans la région. Heureux d’avoir créé cette exposition pour le Rift, il y présentera son travail récent tout en profitant d’un retour aux sources. Originaire de l’Abitibi-Témiscamingue et établi à Gatineau, il a encore un vif sentiment d’appartenance envers la région.

Hugo Gaudet-Dion

Son sujet : l’humain, ses comportements, ses interactions, ses côtés les plus sombres. Comment recevoir le sombre de l’autre? Pour y arriver, l’artiste nous convie à des scènes éclatées desquelles émane une panique. Il illustre l’altération de la figure humaine en état de crise par un travail coloré, un brin sketchy, embrassant la caricature et l’exagération. Si le but est de provoquer le regardeur en lui présentant des personnages fictifs en panique (lien inévitable à la pandémie), Hugo veut aussi offrir un nouveau regard sur l’humain. Ainsi, il utilise la mise en scène du portrait classique, mais dans un rendu explosif. Le côté très organique de ses personnages amplifie les expressions et les émotions. L’artiste travaille aussi la musique, et la mouture originale de l’exposition devait contenir musique et casques d’écoute. Il aura fallu adapter certains mécanismes : le spectateur pourra alors pomper, avec des pédales placées au sol, pour manipuler des objets de l’exposition et en dévoiler d’autres aspects. Le lien à la respiration est inévitable, et l’humanité un peu croche présente dans ces œuvres nous coupera le souffle, assurément. MARIA TREMBLAY, LES COULEURS DE L’ESPOIR C’est une première exposition solo que présentera Maria Tremblay dans la vitrine du Rift. Cette artiste autodidacte a délaissé le métier d’infirmière pour se consacrer à son art depuis plus de dix ans. Si elle a eu la générosité de retourner au front ces derniers mois, elle demeure fébrile à l’idée de cette exposition, et avec raison : son travail est attendu par le public de l’Abitibi-Témiscamingue. Ses tableaux offrent une certaine sobriété étalée dans une douceur, dans un confort du quotidien. Ses personnages, souvent élancés et colorés, se posent pour un moment de fragilité passagère, de luminosité apaisante. Cela dit, Les couleurs de l’espoir offrent des tableaux aux couleurs vives, pour conjurer le sort de la pandémie et tirer les spectateurs vers l’avant, tout comme ses personnages qui avancent, en groupe fort et uni.

MARIA TREMBLAY

Cet automne, le Rift de Ville-Marie présentera une exposition triple du 25 septembre au 15 novembre. D’abord destiné à doter le Témiscamingue d’un lieu d’exposition et de diffusion culturelle, le Rift jouit aujourd’hui d’une réputation qui le propulse comme lieu d’exposition remarquable. « Être exposée au Rift, c’est un privilège! » explique Maria Tremblay, l’une des artistes à l’honneur.

Maria Tremblay INDICEBOHEMIEN.ORG OCTOBRE 2020 9


– MÉDIAS ET SOCIÉTÉ –

MÉDIAS ET DÉRIVES CORONAVIRALES LOUIS-PAUL WILLIS

Bon, y’en a marre, comme on dit. La quantité d’inepties qui circulent au sujet de la pandémie, du virus, et des supposés dirigeants pédosatanistes qui assurent une mainmise sur nous; tout ça dépasse l’entendement!

hautement discutable. Notre priorité actuelle devrait être de tout faire pour éviter que ce système ne s’effondre; il en va de notre devoir collectif. Car c’est ce système de santé et services sociaux qui constitue le principal pilier de notre civilisation.

Certes, nous accordons collectivement beaucoup trop d’attention aux complotistes, anti-masques et autres soi-disant covidioties; je vais donc profiter de cette tribune pour tenter de postuler que nous avons perdu de vue certains questionnements de base : que tente-t-on de faire avec la gestion publique de la crise sanitaire, comment souhaitons-nous traverser cette crise en tant que société, et pourquoi? Ces questions ont été reléguées en arrière-plan, et cela permet à des discours absolument surréalistes de prendre beaucoup trop d’espace médiatique.

Contrairement à ce qui émane de certaines sphères socionumériques, notamment, cette civilisation n’est pas définie par la liberté de porter un masque ou non quand on va acheter du Kraft Dinner au Walmart. D’ailleurs, la liberté deviendrait un concept plutôt abstrait dans l’éventualité où notre système de santé s’effondrerait, avec tout le chaos que cela impliquerait. Ici, j’insiste : notre liberté n’est pas plus mise à mal par l’obligation de porter un masque quelques dizaines de minutes en faisant nos emplettes qu’elle ne l’est par l’obligation d’être à jeun lorsqu’on prend le volant. Dans les deux cas, on se protège, certes, mais on protège surtout les autres. C’est cette préoccupation pour l’Autre qui est à la base d’une civilisation; c’est ce qui distingue l’état civilisé de l’état sauvage.

Je crois qu’il serait temps pour les discours médiatiques, ainsi que pour les communications officielles de la part des autorités, de revenir aux fondements. Rappelons-nous ce qui déterminait l’essentiel des préoccupations de l’hiver dernier : l’importance d’aplatir la courbe de la transmission. Pourquoi? Pour protéger notre système de santé. Cet objectif devrait encore et toujours être notre priorité absolue puisque notre système de santé et services sociaux, c’est un des principaux piliers de notre société. On a d’ailleurs pu voir des mèmes circuler à ce sujet récemment, au sein desquels on peut lire l’affirmation suivante : le premier signe d’une civilisation dans l’histoire serait non pas la maîtrise du feu ou la fabrication d’outils, mais un fémur cassé et guéri. Ce fémur guéri représente la preuve de la passation d’un état sauvage et instinctuel à la civilisation telle que nous la connaissons. Le fondement de toute civilisation passerait donc, selon cette argumentation, par la capacité de l’humain à aider ses semblables. Cette idée fort intéressante est attribuée à l’anthropologue Margaret Mead, et conserve tout son intérêt dans le contexte actuel : la civilisation est définie par la capacité d’aider et de soigner ceux qui en ont besoin. Là résiderait l’essentiel de ce qui nous distingue d’un état plus primitif, naturel et chaotique. C’est ce qui doit être protégé : notre capacité à soigner ceux qui en ont besoin. Éviter le fiasco humanitaire vu dans certains pays, notamment l’Italie. Au Québec, notre système de santé et services sociaux est déjà plutôt affaibli par des années de politiques néolibérales qui ont culminé avec une vague d’austérité à la pertinence

10 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

Nous avons perdu de vue cette préoccupation. L’individualisme rampant est sans doute à blâmer. Les médias aussi, par ailleurs. Ces derniers amplifient le cynisme ambiant en grossissant des faits divers et en nous éloignant de l’essentiel de l’information. Parler uniquement du nombre de morts au lieu des nombreux autres qui s’en sortent, mais avec des séquelles peu enviables, fait partie du problème. L’information rapportée aussi. Le sensationnalisme surtout. Il est donc grand temps de recentrer certains discours et de dénoncer les nombreuses incongruités qui peuplent le paysage médiatique actuel. Et il faudrait sans doute mieux nuancer les prises de position sur les médias socionumériques. Comparer l’obligation de port du masque à une forme de dictature autoritaire, c’est carrément grotesque; d’ailleurs, avoir la liberté de tenir une telle affirmation hallucinante, c’est ce qui définit la liberté, et c’est ce qui confirme que justement : non, nous ne sommes pas dans une « dictature ». Nous sommes dans une société libre, mais il semble que les responsabilités collectives qui garantissent nos libertés individuelles ont été perdues de vue. Il serait temps de les retrouver.


– CINÉMA –

L’AMOUR COMME S’IL EN PLEUVAIT : DANSER SOUS LA PLUIE CHANTALE GIRARD

La première réaction de Rachelle a été celle de bien d’autres : consulter Internet. Pour l’information, bien sûr, mais aussi pour les témoignages, pour savoir comment d’autres jeunes femmes dans sa situation avaient vécu l’expérience. Or, elle n’a rien trouvé qui la satisfaisait sur ce plan. Depuis, certains témoignages sont apparus, comme la démarche de la comédienne Anick Lemay, mais à l’époque de son diagnostic, rien du tout. C’est ce triste constat qui a convaincu Rachelle de prendre son téléphone et de filmer. Se filmer, filmer son entourage, ses traitements, sa vie affectée par la maladie. Pour Rachelle Roy, ce devoir de témoignage est apparu incontournable. En fait, elle tentait de répondre à son propre besoin : je n’ai pas trouvé ce que je cherchais alors je vais combler ce vide… « Ce que j’ai cherché, ben je vais le faire! » À l’annonce de la maladie, Rachelle a vidé son agenda de tout ce qu’il contenait pour l’année et demie suivante. Mais

l’entrepreneure en elle ne pouvait pas rester à ne « rien faire ». Filmer sa lutte contre le cancer coulait finalement de source. C’était une manière de construire quelque chose avec ça, de donner du sens à la souffrance.

Ce que Rachelle retient de cette expérience cinématographique est la même chose que dans tout son parcours de combattante : « C’est incroyable l’amour que j’ai reçu. Je n’en reviens pas. Le thème du film n’est pas le cancer, mais l’amour », dit-elle avec le sourire.

« Au bout d’un moment, j’ai contacté des amis, Dominic Leclerc et Cédric Corbeil, pour avoir leur avis. Dominic a regardé les images que j’avais tournées et il m’a conseillé de continuer ma démarche avec le téléphone. Celui-ci permettait un niveau d’intimité qu’un caméraman professionnel ne pouvait pas avoir. » Certaines scènes ont toutefois été filmées par Dominic, entre autres le moment où Rachelle s’est rasé la tête. Cédric Corbeil a tourné à l’hôpital lors d’interventions chirurgicales, mais surtout, il a monté avec l’auteure l’entièreté du film. « Un monteur externe était nécessaire. J’étais gênée par certaines scènes, mais Cédric m’a demandé, “C’est quoi ton but? Aurais-tu aimé voir ça?” Ma réponse était oui alors on les a gardées. » Le film a été réalisé avec trois fois rien. Une campagne de sociofinancement en 2018 a permis d’amasser 10 000 $ pour payer une partie du travail des collaborateurs. Depuis, le projet a essuyé deux refus au Conseil des arts et des lettres du Québec. Rachelle Roy a déposé son projet une troisième fois. Elle espère obtenir un peu d’argent afin de pouvoir payer les gens convenablement. Des gens qui croyaient tellement au projet qu’ils ont embarqué sans aucune garantie.

CHRISTIAN LEDUC

En clôture du 39e Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, qui se déroulera du 31 octobre au 5 novembre, le public découvrira en première mondiale le film de Rachelle Roy Danser sous la pluie. Il s’agit d’un documentaire sur la lutte que la réalisatrice a menée contre le cancer du sein dont elle a été victime à 38 ans. C’est un diagnostic coup de poing, en particulier lorsqu’on est jeune, en forme, entrepreneure et maman avec un amoureux.

1

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INDICEBOHEMIEN.ORG OCTOBRE 2020 11


Besoin d’une consultation médicale?

N’attendez pas.

Si vous avez besoin de prendre un rendez-vous avec un professionnel de la santé et que vous ne présentez aucun symptôme d’allure grippale, de la gastroentérite ou de la COVID-19, communiquez avec : - votre médecin; - votre clinique médicale; - votre groupe de médecine de famille; - ou avec Info-Santé 811, si vous n’avez pas de médecin pour obtenir une consultation par téléphone, ou encore en personne. Le port du masque est obligatoire lors d’une consultation.

On continue de bien se protéger. Québec.ca/coronavirus 1 877 644-4545

12 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


– JOURNÉES DE LA CULTURE –

LES MÉTIERS DE L’OMBRE SOUS LES PROJECTEURS JADE BOURGEOIS

« SORTEZ DE L’OMBRE! » Cette année, les organisatrices ont décidé de souligner l’important apport à la communauté culturelle de celles et ceux dont on entend rarement parler : les travailleuses et travailleurs de l’ombre. Photographe, patronistes, bénévole, technicienne, enseignant, coordonnatrice, galeriste… Dix-huit personnalités talentueuses et dévouées du milieu culturel ont été mises de l’avant dans une série de portraits sous le thème Sortez de l’ombre! « C’est vraiment touchant de lire les commentaires et la reconnaissance des gens pour les travailleurs de l’ombre sous leur portrait. S’ils n’étaient pas là, il n’y a rien qui lèverait! » s’enthousiasme Renée Arsenault, coordonnatrice des Journées de la culture. LYNE RIOUX, PORTE-PAROLE ET TRAVAILLEUSE DE L’OMBRE Lyne Rioux, technicienne de scène spécialisée en éclairage, est la porte-parole de cette édition. Celle qui travaille dans l’ombre depuis plus de 25 ans a accepté l’invitation des Journées de la culture sous une condition : elle devait pouvoir partager l’honneur d’être sous les projecteurs avec ses collègues.

Passionnée et passionnante, Lyne nous a raconté son métier – qu’elle qualifie de plus beau du monde – avec beaucoup d’amour. Être technicienne de scène, ça demande beaucoup de polyvalence et de sensibilité. Il faut monter et démonter des scènes, transporter des charges lourdes, jouer au psychologue avec des artistes fébriles, créer des éclairages en direct… « Ce que j’aime le plus du métier, c’est la diversité des projets, des artistes, des collègues et des lieux », raconte-telle. Faire sa place dans un milieu traditionnellement masculin a toujours été une motivation et un défi pour Lyne, qui a dû faire preuve de beaucoup de persévérance et de caractère durant son parcours.

culture d’ici le 25 octobre. La programmation complète des activités est disponible sur la page Web des Journées de la culture, via le site Web de la Ville de Rouyn-Noranda.

FAITES PART DE VOS COUPS DE CŒUR! Choisir seulement 18 travailleurs de l’ombre a été tout un défi : dès que l’un d’entre eux était contacté, il s’empressait de nommer d’autres collègues méritant tout autant leur place. C’est que les gens qui travaillent dans l’ombre, il y en a des centaines. Lyne Rioux a choisi d’attirer l’attention sur les personnes responsables de l’entretien ménager du Théâtre du cuivre depuis déjà 30 ans : leur travail trop souvent oublié est indispensable pour que les artistes et le public passent un bon moment. D’ailleurs, pour faire briller encore plus de talents, l’organisation des Journées de la culture encourage les citoyens à faire connaître leurs propres coups de cœur. Les portraits reçus seront présentés sur la page Facebook des Journées de la

LOUIS JALBERT

Les 17es Journées de la culture à Rouyn-Noranda ont commencé le 25 septembre et se poursuivent jusqu’au 25 octobre. En plus de pouvoir participer à une foule d’activités gratuites sous le thème des 1001 métiers de la culture, le public est invité à faire la connaissance de celles et ceux qui œuvrent généralement dans l’ombre des projecteurs.

J’AI LA TÊTE PLEINE DE TROUS… Diane Dubeau

INSTALLATION/TECHNIQUES MIXTES

TECHNIQUES MIXTES

JULIE ROCH CUERRIER

Une exposition itinérante du Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger

IL Y AVAIT L’ODEUR DES ARBRES Julie Roch Cuerrier

GRÂCE AU SOUTIEN FINANCIER DU CONSEIL DES ARTS DU CANADA ET DU CONSEIL DES ARTS ET DES LETTRES DU QUÉBEC

GRÂCE AU SOUTIEN FINANCIER DU CONSEIL DES ARTS ET DES LETTRES DU QUÉBEC

NOUVEL HORAIRE - ENTRÉE LIBRE Mardi- Mercredi : 13 h à 17 h 30 Jeudi –Vendredi : 13 h à 17 h 30 - 18 h 30 à 20 h 30 Samedi : 10 h à 12 h - 13 h à 17 h Dimanche : 13 h à 17 h

DÉJOUER LES SENS- LA FONDERIE D’ART ACTUEL DANS TOUS SES ÉTATS

PAUL LITHERLAND

À VOIR EN OCTOBRE AU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS…

INDICEBOHEMIEN.ORG OCTOBRE 2020 13


– E N V I R O N N E M E N T –

ÊTES-VOUS UN ACTEUR OU UNE ACTRICE DE L’EAU? CHRISTIAN-RAPHAËL GILBERT, ORGANISME DE BASSIN VERSANT ABITIBI-JAMÉSIE

L’expression « acteur de l’eau » désigne la plupart des personnes qui utilisent la ressource eau, la consomment et s’en servent pour leurs loisirs, bref, qui cultivent un certain intérêt pour cet « or bleu » tout en posant des gestes afin de l’utiliser de façon responsable. Nous sommes tous des acteurs actifs ou en puissance. De ce fait, l’Organisme de bassin versant Abitibi-Jamésie (OBVAJ) a pour mission d’assurer la gestion intégrée et durable de l’eau par la mobilisation de tous les acteurs et usagers du territoire, et ce, dans un processus continu de concertation, consultation, participation, planification et mise en œuvre d’actions liées aux enjeux de l’eau dans les trois bassins versants des rivières Abitibi, Harricana et Bell. LA LOI SUR L’EAU : DE NOUVEAUX DÉFIS POUR LES ORGANISMES DE BASSIN VERSANT (OBV) ET LES MRC La Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l’eau et des milieux associés prévoit des exigences pour les organismes de bassin versant (OBV) et les tables de concertation régionale (TCR). Ces exigences concernent des mesures d’information et de participation du public dans le cadre

de leurs activités, ainsi que des obligations dans le suivi de l’élaboration d’un plan directeur de l’eau. Dans ce cadre, les OBV et les TCR du Québec doivent déterminer des objectifs de conservation concernant les milieux humides et hydriques. Cette loi permet aussi au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques d’attribuer aux municipalités régionales de comté (MRC) la responsabilité d’élaborer un plan régional des milieux humides et hydriques sur leur territoire de gestion. Ainsi, les MRC doivent recenser, à l’aide d’objectifs précis et à leur échelle territoriale, les milieux devant être visés par la protection, l’utilisation durable ou la restauration. LES MILIEUX HUMIDES EN BREF Les marécages, tourbières, marais, rivières et lacs abitibiens ont un rôle écologique important et leur destruction génère d’importantes conséquences. Les milieux humides constituent près de 45,6 % de la zone de gestion de l’OBVAJ. Les tourbières en occupent une grande partie (60 %), se caractérisant par un sol saturé en permanence et où l’eau est très peu mobile sinon stagnante. Les marécages (38 %), mieux drainés, permettent à la végétation arbustive ou arborescente de se développer.

Envie de contribuer à la protec�on de l’environnement? Devenez membre !

INSCRIS-TOI!

COMITÉ SUR LES OBJECTIFS DE CONSERVATION DES MILIEUX HUMIDES ET HYDRIQUES Afin que les objectifs de conservation soient fidèles aux préoccupations et aux besoins des acteurs du territoire (municipalités, associations, entreprises, citoyens, etc.), un comité prendra forme cet automne. Celui-ci aura comme mandat de recevoir l’information liée au portrait des milieux humides et hydriques du territoire, de suggérer des objectifs de conservation des milieux humides et hydriques et de réaliser un plan d’action lié à ces objectifs. Un sondage préliminaire sur les objectifs de conservation est actuellement disponible. Il permettra entre autres d’orienter ce comité sur les échelles de conception, les orientations préliminaires et les processus d’élaboration. Vous sentez-vous interpellés par la qualité de l’eau que vous buvez, celle liée à vos activités professionnelles et de loisir? Vous pouvez répondre au sondage sur le site Web de l’OBVAJ.

COIFFURE • ESTHÉTIQUE • SECRÉTARIAT COMPTABILITÉ • ÉLECTRICITÉ • CHARPENTERIE-MENUISERIE

ÉLECTROMÉCANIQUE DE SYSTÈMES AUTOMATISÉS

P O LY M E T I E R . Q C . C A 14 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

Les milieux humides ont de multiples fonctions : ils filtrent la pollution, retiennent les sédiments, régulent le niveau d’eau et la recharge de la nappe phréatique. Ils offrent des habitats pour la biodiversité, protègent les sols et les cultures des dommages causés par le vent. Ils séquestrent le carbone et atténuent les impacts des changements climatiques. En ce sens, afin d’offrir une piste de réflexion sur la conservation de ces milieux, l’OBVAJ a élaboré une démarche de cartographie des milieux humides et hydriques. Celle-ci consiste à établir un indice de biodiversité selon cinq signes de fonctions écologiques (production de biomasse, diversité végétale, taille, proximité et pression humaine) pour chacun des complexes de milieux humides de la zone de gestion intégrée de l’eau.


– LITTÉRATURE –

– EN BREF –

À TRAIN PERDU :

15-2 : ÉVÉNEMENT-JEUX DE RETOUR!

À LA JONCTION DES ERRANCES

LA RÉDACTION

MICHAËL PELLETIER-LALONDE

ARIANE OUELLET

Même dans l’incertitude, certaines choses ne tanguent pas. De fait, après les mois étranges que nous avons vécus, la rentrée littéraire nous est revenue, en vraie fête, avec une fête dans la fête : l’arrivée en librairie, le 9 septembre, d’À train perdu, le dernier roman de l’écrivaine rouynorandienne Jocelyne Saucier. Publié aux Éditions XYZ, il s’agit de son premier livre depuis Il pleuvait des oiseaux. À train perdu, c’est une poursuite haletante sur les pistes de Gladys, une femme âgée, optimiste forcenée, partie sur les rails du Nord un matin d’automne, laissant derrière elle son entourage de Swastika (petite bourgade tout près de Kirkland Lake) : Lisana, sa fille obsédée par la mort, et ses amis du long des rails, sans explications. Le fil de ses pérégrinations, c’est un professeur d’anglais de Senneterre – inconnu de Gladys - qui le tient et qui, à l’aide d’une vaste chronique, cherche à comprendre les raisons de la fuite de la femme de Swastika.

15-2 : événement-jeux, un projet créé par le Service culturel de la Ville de Val-d’Or dont la première édition s’est tenue en octobre 2019, se veut « un grand rassemblement ludique dédié à tous les citoyens ». Depuis un an, l’organisation s’est montrée bien présente en dehors de son événement majeur, offrant par exemple au printemps des activités ludiques virtuelles pour accompagner les citoyens dans le confinement. Devant le succès de ces initiatives, on a cru nécessaire de tenir l’événement pour une deuxième année en s’adaptant aux mesures sanitaires imposées. C’est donc une double programmation qui est offerte au public : un volet virtuel sur la plateforme Twitch et un volet présentiel dans divers lieux culturels de la ville. Le volet virtuel se composera entre autres de conférences sur divers thèmes touchant la culture ludique, et de jeux questionnaires en ligne qui seront aussi offerts dans les écoles pour offrir au personnel enseignant et aux élèves une activité permettant le respect de la distanciation physique, tout en apprenant dans une ambiance de divertissement. Le volet présentiel, lui, offrira des activités de toutes sortes, notamment deux expositions, dont une de l’artiste valdorienne Marie-Stéphane Gignac. Dessinatrice industrielle de métier, celle-ci s’inspire de personnages de l’univers ludique pour créer ses œuvres. Elle aura l’honneur de présenter la toute première exposition à la salle d’exposition de La Cabane de Val-d’Or, montée pendant le confinement. La programmation complète de l’événement, qui aura lieu du 15 au 18 octobre prochain, est disponible sur le site Web du Service culturel de la Ville de Val-d’Or.

Rédigé sur le ton de l’enquête, le roman est au centre de multiples errances. Au téléphone, Jocelyne Saucier me parle de celles qui l’ont inspirée. La « rencontre », d’abord, de l’écrivaine avec cette femme âgée aperçue seule dans le Northlander en direction de Toronto, à l’époque où s’achevait l’écriture d’Il pleuvait des oiseaux, « […] qui n’a pas bougé pendant neuf heures, dix heures, onze heures, je ne sais plus combien de temps… » et qui, par son mutisme et son immobilité, l’a intriguée. Celle, aussi, avec l’histoire de l’écrivain russe Léon Tolstoï, décédé en 1910 au terme d’une fuite sur les trains, lue dans La fuite de Tolstoï, d’Alberto Cavallari. Que Tolstoï, 82 ans, se lance ainsi sur les rails, sans destination connue, avait beaucoup impressionné Jocelyne Saucier. « Gladys, c’est mon Tolstoï à moi. » Mais encore, le roman puise une partie substantielle de sa matière dans l’errance même de son autrice dans le nord de l’Ontario, où elle a notamment découvert les school trains, qui ont bercé les années les plus heureuses de sa Gladys. Ces écoles sur rail ont, pendant plusieurs décennies à la moitié du siècle dernier, arpenté le nord de l’Ontario pour rejoindre les enfants des hameaux les plus isolés afin de leur fournir une éducation. Un pan d’histoire méconnu, même si, comme le précise Jocelyne Saucier, les anciens élèves des school trains qu’elle a rencontrés ont conservé « un souvenir émerveillé de ces années-là ». Errance comme ligne de départ, donc, mais aussi comme moteur du récit. Car la fuite de Gladys fait s’entrecroiser une multitude de vies anonymes, terrées dans des lieux en marge du monde qui voient leur cours se transformer, parfois radicalement. Comme celle du narrateur qui, au fil de ses recherches, « […] s’est découvert une autre façon d’appartenir au monde » (p. 218). Avec À train perdu, Jocelyne Saucier vient ajouter une pierre volumineuse à l’édifice romanesque qu’elle a bâti au fil du temps, une œuvre profonde et touchante, peuplée d’êtres « ordinaires aux vies extraordinaires » qui, en marge des projecteurs, poursuivent de vibrantes quêtes d’absolu. INDICEBOHEMIEN.ORG OCTOBRE 2020 15


PDF/X-1a:2003

C’est la rentrée !

On reste vigilants pour éviter la propagation de la COVID-19 Chaque automne au Québec, les vacances laissent place à une nouvelle routine. Cette année, on reste vigilants pour assurer la sécurité de nos enfants. Ainsi, en leur permettant de continuer à fréquenter leur milieu éducatif, on leur offre les meilleures chances de réussir !

On surveille les symptômes

Fièvre Enfant de 0-5 ans :

• température rectale de 38,5 °C (101,3 °F) et plus

On respecte les consignes sanitaires

Enfant de 6 ans et plus :

• température buccale de 38,1 °C (100,6 °F) et plus

• On garde une distance de

Symptômes généraux

• Perte soudaine d’odorat sans

congestion nasale, avec ou sans perte de goût

• Grande fatigue • Perte d’appétit importante • Douleurs musculaires généralisées (non liées à un effort physique)

deux mètres entre les adultes et les enfants.

• On porte un couvre-visage dans

service de garde éducatif à l’enfance et à l’école, incluant le service de garde scolaire.

16 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

S v r a S 2 l 1 m

V m

les transports en commun et les espaces intérieurs fermés.

• On se lave les mains régulièrement. • On suit les consignes spécifiques au

E o

• Symptômes respiratoires

• Toux (nouvelle ou aggravée) • Essoufflement, difficulté à respirer • Mal de gorge • Nez qui coule ou nez bouché

Symptômes gastro-intestinaux

• Nausées • Vomissements • Diarrhée • Maux de ventre

S m p p


Si votre enfant présente un ou plusieurs symptômes depuis plus de 24 heures ou si vous pensez qu’un membre de votre famille a été exposé à la COVID-19, utilisez l’outil d’autoévaluation des symptômes de la COVID-19 à :

Québec.ca/decisioncovid19 pour obtenir une recommandation sur la marche à suivre.

En cas de doute, on reste à la maison Si des symptômes apparaissent chez votre enfant, il est recommandé qu’il reste à la maison et que ses contacts avec les autres personnes soient limités. Si les symptômes sont toujours présents 24 heures après leur apparition, utilisez l’outil d’autoévaluation ou composez le 1 877 644-4545 pour connaître la marche à suivre. Votre enfant ne doit pas fréquenter son milieu éducatif :

• si vous avez reçu une consigne

d’isolement de la direction de santé publique;

• s’il y a un risque que votre enfant soit

atteint ou si vous croyez qu’il a été en contact avec un cas de COVID-19;

• si vous êtes en période d’isolement de

14 jours après un séjour hors du Canada.

Si votre enfant est en isolement à la maison, il peut bénéficier d’un soutien pédagogique à distance. Parlez-en aux personnes-ressources de son école.

On agit avec précaution à l’école et au service de garde Si votre enfant présente des symptômes, on vous demandera de venir le chercher dans les plus brefs délais. Vous devrez composer le 1 877 644-4545 et suivre les directives qui vous seront données.

On reprend nos activités Lorsque la reprise de vos activités est autorisée, toujours le faire selon les consignes de santé publique reçues. Respectez toujours les consignes que vous donne un professionnel de la santé. Ne mettez jamais fin prématurément à une période d’isolement recommandée.

Si un enfant dans un groupe reçoit un diagnostic positif à un test de COVID-19, les parents et le personnel seront informés. Les personnes considérées comme étant à risque modéré ou élevé par les autorités de santé publique seront contactées, retirées du milieu et testées. Si la fermeture d’un groupe ou d’un établissement est jugée nécessaire par les responsables régionaux de santé publique, les parents et le personnel seront informés rapidement.

Québec.ca/coronavirus 1 877 644-4545

INDICEBOHEMIEN.ORG OCTOBRE 2020 17


SPÉCIAL ÉDUCATION

– C U L T U R A T –

LE MUSÉE AMBULANT OU… COMMENT APPORTER L’ART DANS LES ÉCOLES PASCALE CHARLEBOIS

Durant le mois de septembre, nous avons eu la chance d’accueillir le Musée ambulant dans quelques villes de notre région et bientôt, celui-ci proposera également une tournée dans nos écoles. Prenons quelques minutes pour bien comprendre l’originalité de son approche. Créé dans la région de Québec par deux passionnées d’arts visuels et de métiers d’art, le Musée ambulant a pour mission « d’amener l’art vers son public, par-delà les distances géographiques ou les barrières socioéconomiques ». Son premier objectif est de mettre les jeunes (et les moins jeunes puisqu’il vise également d’autres publics) en contact avec de vraies œuvres d’art. Il s’agit donc d’un véritable musée possédant sa propre collection d’œuvres d’artistes du Québec, et ce, dans des domaines artistiques aussi variés que les arts textiles, les installations, la photo, la peinture, etc. Les professeurs, qui sont souvent limités à exposer des photographies ou des reproductions à leurs étudiants, perdent l’avantage de créer une véritable relation entre le public et l’œuvre. Pourtant, l’appréciation d’une œuvre en direct comporte, des avantages évidents, selon la codirectrice générale du Musée ambulant, Sarah Bélanger-Martel, qui est aussi enseignante au primaire et au secondaire. « On fait vraiment appel à tous les sens des enfants pour les aider à bien comprendre les œuvres, explique-t-elle. On leur fait imaginer, par exemple, ce que pourrait sentir l’œuvre ou on leur demande de ressentir la caresse du vent quand ils la regardent. » Ainsi se crée un dialogue entre les jeunes et l’œuvre, puis entre eux, autour de l’œuvre. « Les enfants sont extrêmement créatifs quand il est question de parler

des œuvres et ils n’ont pas souvent la chance de le faire, ajoute celle qui est aussi directrice de l’éducation et de la médiation pour l’organisme. Parfois, ils ont tellement d’imagination qu’ils partent dans des histoires complètes en lien avec l’œuvre! »

YVES DEMERS

Spécial éducation

Le troisième pilier de l’approche du Musée ambulant consiste à introduire les enfants au processus créatif et, plus précisément, à l’utilisation d’une matière ou d’un procédé en lien avec l’une des œuvres du musée. « C’est essentiel, selon nous, affirme Mme BélangerMartel. C’est une porte d’entrée directe pour mieux comprendre l’art, car ça permet de le vivre quand on s’immerge dans le processus. Nous aimons aussi beaucoup aborder la création collective puisqu’elle apporte d’autres défis : la collaboration, la prise de décision en groupe, etc. Ça amène les élèves encore plus loin. » Et puis l’essentiel dans tout ça, c’est de rendre ces activités ludiques, pour bien faire comprendre (et ressentir!) que l’art n’est pas réservé à une élite et qu’il ne devrait pas être synonyme de « je-me-promène-en rang-en-silence-et-je-m’emmerde! » Le Musée ambulant prévoit revenir dans la région au printemps 2021. Si vous enseignez et que cette approche vous intéresse, il est possible de manifester votre intérêt en contactant le Musée ambulant.

Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org

18 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


SPÉCIAL ÉDUCATION

– ÉDUCATION –

QUAND ÉDUCATION RIME AVEC PLEIN AIR DOMINIQUE ROY

Alors que la majorité des écoles secondaires proposent des concentrations sportives et artistiques, l’École du Carrefour de Latulipe se distingue par son offre : depuis 2017, un volet plein air permet aux élèves de vivre des activités à l’extérieur, une demi-journée par semaine. Cette année, l’école compte 26 élèves de la 1re à la 4e secondaire. Mélanie Patoine et André Baillargeon sont les enseignants responsables du volet plein air. « À Latulipe, notre territoire est vaste. Nous avons accès à La Pointe-aux-Roches, au sentier des chutes à Ovide, à la rivière Fraser, au Pont couvert Landry et à plusieurs acres de forêt, de terres et de sentiers. Le volet plein air […] permet à nos jeunes de se familiariser, d’apprivoiser et d’apprécier le milieu naturel riche qui nous entoure de manière écoresponsable. La mission est de permettre aux jeunes d’établir un contact direct avec la nature en encourageant les activités physiques et pédagogiques en forêt, à l’extérieur des limites de l’école. Nous désirons offrir un contexte d’apprentissage distinct, en harmonie avec le territoire, tout en donnant le goût aux élèves de bouger, d’apprendre et de se ressourcer en plein air », explique Mme Patoine. Vélo, randonnée pédestre, ski Hok, raquette et pêche sont les activités récurrentes, mais chaque année s’ajoutent des nouveautés. En 2020-2021, en plus de participer à quatre sorties hors de Latulipe, les élèves suivront un cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR), des ateliers sur la survie en forêt et un autre sur la cueillette de champignons. MYCOLOGIE Au moment d’écrire ces lignes, l’atelier sur les champignons comestibles est en branle. Le 30 septembre, tous accueilleront le mycologue et botaniste Roger Larivière, auteur de plusieurs ouvrages référentiels sur les champignons comestibles. « L’intention pédagogique de cette activité est de permettre aux élèves d’identifier certains champignons comestibles communs afin d’en faire la cueillette et la cuisson. Les élèves participant aux Brigades culinaires à l’école prépareront une recette créative avec les champignons récoltés », explique l’enseignante d’anglais. M. Larivière se dit prêt à rencontrer ces élèves du secondaire. « Mes ateliers sont habituellement faits pour des débutants, alors le vocabulaire est vulgarisé. J’ai l’habitude de communiquer avec des jeunes puisque je fais déjà des présentations sur ce sujet dans les classes du primaire de la région. » Son atelier se divise en deux parties : la théorie d’abord, puis une excursion où il présente les grandes familles de champignons et leurs représentants comestibles ou non, en plus de permettre aux élèves de se familiariser avec le vocabulaire plus complexe. « Les élèves de ces milieux sont tellement intéressés par le sujet et ils sont intarissables de questions. Ils ont souvent du vécu avec leurs parents. Ils veulent goûter! Je pense que tous les élèves […] devraient avoir accès à des cours sur la nature qui les entoure. […] Et quand c’est dehors, tout le monde est heureux. Je suis fortement en faveur de l’école buissonnière », conclut M. Larivière.

Ourse bleue— Piciskanâw mask iskwew Virginia Pesemapeo Bordeleau Rétrospective 40 ans de pratique artistique

18 SEP — 29 NOV 2020

MÉLANIE PATOINE

MA, musée d’art de Rouyn-Noranda

INDICEBOHEMIEN.ORG OCTOBRE 2020 19


SPÉCIAL ÉDUCATION

– ÉDUCATION –

VERS UNE COMMUNAUTÉ ENRACINÉE :

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D AN QU

ENSEIGNER L’ALIMENTATION DU JARDIN À L’ASSIETTE ALEXIS LAPIERRE

À La Sarre, le Centre de formation générale Le Retour s’est donné comme objectif de mettre l’alimentation à l’avant-plan, tant pour ses élèves que pour toute la communauté.

Marie-Annick Viatour et Gaétan Berthiaume

TRAVAILLER SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Commissaire : Marie-France Bégis

Consultez régulièrement notre page Ville de La Sarre

195, rue Principale, La Sarre (Québec) J9Z 1Y3 819 333-2282

maison.de.la.culture.lasarre

Faire de la télé, ça te tente? « Je pense que [la télé] est un excellent moyen de m’impliquer dans ma communauté et ma région pour la faire connaître et grandir. »

Jean-Paul Charlebois passionné de hockey

20 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

Passionnée d’agriculture, Sylvie-Claude Côté est conseillère pédagogique à l’école le Retour. Lorsqu’on l’interroge sur la raison d’être de projets sur l’alimentation dans une école « pour adultes », elle explique qu’engager des réflexions et des actions sur la sécurité alimentaire était nécessaire : « Ça fait partie des valeurs du centre le Retour depuis longtemps. On a une clientèle vulnérable et en s’assurant que nos élèves n’ont pas le ventre vide, on sait qu’ils ont plus de chance d’être disposés à l’apprentissage. » Or, elle explique que si, depuis longtemps, des organismes travaillent à combattre l’insécurité alimentaire (par des banques alimentaires notamment), le concept de sécurité alimentaire a une portée bien plus large : « La sécurité alimentaire, ce n’est pas seulement s’assurer que tout le monde mange, mais également donner accès à une alimentation de qualité à tous et toutes. » Pour Sylvie-Claude, il s’agit également de reconstruire nos connaissances sur l’alimentation : « Depuis les années 19701980 les gens se sont peu à peu déconnectés des sources de leur alimentation. On a délaissé le jardinage à mesure que les produits sur les rayons d’épicerie se sont diversifiés. La facilité de l’alimentation surgelée, du fastfood et des produits transformés a fait son œuvre, à un point où plusieurs personnes ne savent plus quoi faire avec une courgette ou un navet. » C’est donc pour renverser cette vapeur que la direction a donné le feu vert à plusieurs projets en alimentation, dont Vers une communauté enracinée. VERS UNE COMMUNAUTÉ ENRACINÉE En 2015, le centre le Retour s’est doté d’un jardin communautaire. Le développement et l’amélioration de celui-ci sont un des objectifs du projet Vers une communauté enracinée. Pour Sylvie-Claude, ce projet est venu agir comme un catalyseur pour amener la clientèle étudiante et la communauté à être proactifs dans leur rapport à l’alimentation, et ce, du jardin à l’assiette. Il s’est ensuivi suivi des conférences, de corvées communautaires, des développements d’infrastructures, des cours de cuisine pour amener des étudiantes et étudiants et la communauté à reprendre confiance dans leur capacité à agir sur leur alimentation et donc sur leur qualité de vie. Aujourd’hui, c’est presque la totalité des planches du jardin qui sont cultivées par la quarantaine de jardinières et jardiniers qui ont, par ailleurs, été invités à donner leur surplus de récolte à des organismes de La Sarre afin que les denrées soient redistribuées. Sylvie-Claude explique que des projets avec des élèves du primaire sont en cours et que déjà, des classes sont venues assister à des ateliers pédagogiques. « Récolter une carotte ou manger un haricot bourgogne pour la première fois anime les enfants. » Pour elle, cette petite réussite constitue l’essence du projet : donner la piqure du jardinage et transmettre des valeurs de saine alimentation à la population entre autres par l’entremise des enfants.


SPÉCIAL ÉDUCATION

– ÉDUCATION –

ENSEIGNER AVEC LA CULTURE AU COEUR GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU, AVEC LA COLLABORATION DE VALÉRY SAINT-GERMAIN

Partout dans la région, des enseignantes et enseignants mettent la culture et les arts au centre de leur travail. L’Indice bohémien s’est entretenu avec certains d’entre eux pour échanger sur l’importance de faire vivre des expériences culturelles aux élèves de tous âges. La plupart cultivent un intérêt pour le domaine culturel depuis longtemps. C’est le cas d’Isabel Saint-Germain, enseignante de mathématiques au secondaire et responsable du théâtre international à la polyvalente Le Carrefour de Val-d’Or, qui résume son enfance ainsi : « On n’est pas nés dans des feuilles de chou chez nous, on a été élevés entre les pages d’un livre. » Très tôt, elle suit des cours de théâtre avec Michel Pilon, qui a aussi donné la piqûre du théâtre à Pascal Binette, après lui avoir enseigné l’art dramatique au secondaire. Pascal enseigne maintenant cette matière à l’École D’Iberville de Rouyn-Noranda. ICI ET AILLEURS À l’École Rivière-des-Quinze de Notre-Dame-du-Nord, Dominique Fortin, qui enseigne en art dramatique et en projet personnel d’orientation, souhaite faire de ses élèves des consommateurs d’art informés : « Je les prépare. On ne fait pas une sortie culturelle n’importe comment. […] Je mets beaucoup le spectacle en contexte pour qu’ils sentent qu’ils sont des spectateurs compétents. » Une de ses priorités est de faire découvrir aux élèves des lieux culturels et des artistes du Témiscamingue. Au cours des journées culturelles qu’elle a organisées au fil des ans, ses élèves de quatrième et cinquième secondaire ont pu visiter les locaux de la radio locale, les coulisses du Théâtre du Rift et la Verrerie de la montagne, entre autres, en plus d’assister à un spectacle : « Il faut qu’ils voient ce qui se passe ici. Tu peux vivre ici si ça te tente. Il y en a des artistes qui gagnent leur vie et qui ont installé leur atelier ici. T’es pas obligé de vivre sur le Plateau Mont-Royal. » Isabel, elle, voyage avec ses élèves à travers le monde. Sa troupe de théâtre composée d’une dizaine de jeunes motivés et talentueux sélectionnés au terme d’un processus d’audition a représenté le Canada dans des festivals de théâtre francophone en Europe réunissant des jeunes divers pays. Le bénéfice pour les étudiants est évident pour elle, qui s’efforce par ailleurs de toujours choisir des pièces d’origine québécoise : « C’est tellement riche pour ces jeunes-là d’aller à l’autre bout du monde découvrir des jeunes qui, comme

eux, ont la même passion pour le théâtre. C’est riche en émotions […], mais […] en apprentissages aussi. » Elle constate que plusieurs se font des amis à l’étranger et souhaitent y retourner par la suite. Pour Pascal, qui est aussi allé en Europe avec sa troupe de théâtre Les excentrés, les voyages sont l’occasion de s’initier aux traditions théâtrales étrangères en assistant à des productions locales.

EN OCTOBRE C’EST

DANS LES

BIBLIOTHÈQUES DE LA RÉGION

ACCESSIBILITÉ DES ARTS : DES IMPACTS CONCRETS À La Sarre, Marie-Ève Lacroix et Robert Brassard enseignent respectivement au primaire et en adaptation scolaire. Pour eux, le lien à établir avec l’univers culturel est rendu évident par la proximité du Centre d’art de La Sarre, à côté de leur école. Avec cet établissement, ils enchaînent projets et ateliers artistiques. Une année où le Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue s’est arrêté à La Sarre, les élèves ont créé des oriflammes inspirées de leurs coups de cœur littéraires pour ensuite les présenter aux auteurs concernés lors d’un vernissage à la bibliothèque de leur école. Dans les dernières années, ils ont aussi créé, avec des artistes régionaux, des croques-livres dispersés dans la ville. Pour Marie-Ève, ce genre d’expérience enseigne aux élèves que « l’art et la culture, ce n’est pas si compliqué que ça, ça peut exister dans la vie de tous les jours ». Marie-Ève et Robert se réjouissent de constater l’impact de leur démarche sur les élèves. Robert remarque que les visites culturelles et les rencontres artistiques rendent les élèves plus créatifs et intéressés. Pascal, lui, a la chance de voir plusieurs anciens élèves se lancer dans le domaine du théâtre. C’est le cas d’une ancienne élève qui, l’an dernier, a fait son stage 4 en enseignement de l’art dramatique à ses côtés. Par son enseignement en projet personnel d’orientation, Dominique s’efforce aussi de montrer que la culture peut être un choix de carrière. « C’est quelque chose que j’intègre beaucoup dans mes cours d’art dramatique, de leur parler des métiers de la culture […], ce sont des métiers qui sont souvent dans l’ombre et nous au Témiscamingue, on en a peu. C’est difficile d’imaginer un travail qu’on ne voit pas. » Si la COVID plonge cette année plusieurs de ces professeurs dans l’incertitude quant aux projets avec les élèves, ils sauront assurément continuer de leur transmettre leur passion, de quelque façon que ce soit.

Avec une tablette numérique, je peux : Lire des livres numériques, m’amuser, travailler et communiquer. C’est une raison de plus de m’abonner à ma bibliothèque.

Mais aussi, avoir accès à plus de 740 000 livres et documents dans les bibliothèques de la région. (39 942 livres et revues numériques et 936 abonnements à des revues)

*La marque et le modèle de la tablette peuvent varier d’une bibliothèque à l’autre.

Amos | Angliers | Arntfield | Aupaluk | Barraute | Béarn | Beaucanton | Beaudry Belcourt | Bellecombe | Belleterre | Berry | Cadillac | Cléricy | Clerval | Cloutier Colombourg | Destor | Duparquet | Dupuy | Fabre | Fugèreville | Guérin Guyenne | Kitcisakik | Kuujjuaq | La Corne | La Motte | La Reine | Laforce Landrienne | Latulipe | Laverlochère | La Sarre Lebel-sur-Quévillon | Lorrainville Macamic | Malartic | Manneville | Matagami | Moffet | Montbeillard | Mont-Brun Municipalité du Canton Clermont | Nédélec | Normétal | Notre-Dame-du-Nord Oujé-Bougoumou | Palmarolle | Poularies | Preissac-Sud | Puvirnituq | Rémigny Rivière-Héva | Rollet | Rouyn-Noranda | Salluit | Secteur des Coteaux | Senneterre St-Bruno-de-Guigues | St-Dominique-du-Rosaire | St-Eugène-de-Guigues Ste-Germaine-Boulé | Ste-Gertrude | Ste-Hélène-de-Mancebourg | Sullivan Taschereau | Timiskaming First Nation | Val-d’Or | Val-Paradis | Val-Senneville Val-St-Gilles | Villebois | Ville-Marie | Winneway

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SPÉCIAL ÉDUCATION

– ÉDUCATION –

TECHNOLOGIES EN ÉDUCATION : UN APPRENTISSAGE À PART ENTIÈRE GABRIELLE IZAGUIRRÉ-FALARDEAU

Ce n’est un secret pour personne, la pandémie de COVID-19 a complètement chamboulé le milieu de l’éducation. Au printemps dernier, professeurs et élèves, peu importe leur niveau d’aisance avec la technologie, ont dû apprendre à utiliser diverses les plateformes de visioconférence, le partage de documents et autres techniques afin de poursuive leurs activités. En Abitibi-Témiscamingue, les conseillères et conseillers pédagogiques du Réseau axé sur le développement des compétences des élèves par l’intégration des technologies (RÉCIT) de tous les centres de services scolaires (CSS) collaborent pour outiller professeurs, parents et élèves dans la maîtrise des technologies de l’information et des communications (TIC). L’Indice bohémien s’est entretenu avec Maxime Poirier, conseiller pédagogique RÉCIT au CSS de Rouyn-Noranda afin d’en savoir plus sur l’importance et les enjeux occasionnés par les TIC en milieu scolaire. Avant la pandémie, M. Poirier offrait déjà de la formation au personnel enseignant en lien avec les TIC, comme Teams ou Office 365, mais la crise des derniers mois a exacerbé le

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besoin de connaissances chez les enseignantes et enseignants, les élèves et leurs parents. En effet, si les TIC peuvent être des ressources précieuses pour garder un contact étroit avec les élèves et bonifier l’enseignement, leur usage n’est pas toujours intuitif pour les enseignants et les parents, qui doivent accompagner leurs enfants dans l’utilisation de cellesci. De plus, au-delà de la maîtrise technique des applications, l’enseignement virtuel amène des défis supplémentaires de prime abord insoupçonnés : « Juste savoir comment se comporter dans des visioconférences. Des détails aussi simples que “j’ouvre ma caméra, j’éteins mon micro, je l’ouvre seulement quand j’ai besoin de parler […]”. Les élèves sont habitués à utiliser les réseaux sociaux entre amis, mais avec son enseignant, ce n’est pas la même chose », constate M. Poirier. L’utilisation des nouvelles technologies peut vite devenir une charge de travail importante pour les enseignants. Troublés d’apprendre qu’une enseignante avait passé une heure à guider un parent dans l’application Teams, Maxime Poirier et ses homologues de la région montent actuellement un

site Web s’adressant aux parents et aux élèves, sur lequel se retrouveront des capsules explicatives en format vidéo ou écrit. Le site, qui sera accessible dès cet automne, aura un contenu personnalisé en fonction des besoins de chaque CSS et sera continuellement bonifié. Maxime Poirier constate un réel engouement pour l’usage des TIC et des améliorations considérables dans le milieu scolaire depuis le début de la pandémie. Il pense que l’acquisition de ces nouvelles connaissances est nécessaire à l’aube d’une possible deuxième vague. Cela dit, même en contexte normal, M. Poirier croit que la maîtrise des diverses TIC est essentielle aux professeurs et aux élèves : « Les technologies sont là pour de bon en éducation et chaque année, ça va augmenter. […] Les élèves, […] quand ils vont arriver en milieu de travail, ils vont voir des applications comme ça […], il faut les préparer », déclare-t-il. Chose certaine, lui et ses collègues débordent d’idées et de projets pour parvenir à cet objectif.


SPÉCIAL ÉDUCATION

– ÉDUCATION –

PÉNURIE DE FUTURS ENSEIGNANTS ET D’ENSEIGNANTS DANS LA RÉGION : UN PREMIER DIAGNOSTIC GENEVIÈVE SIROIS, PROFESSEURE EN ADMINISTRATION SCOLAIRE, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE (UQAT)

L’image de la profession, la reconnaissance du travail et le soutien à l’insertion professionnelle sont considérés comme des dimensions prioritaires, autant par le personnel enseignant que par les directions d’établissements, pour améliorer l’attraction et la rétention des enseignantes et enseignants.

Pour trouver des solutions innovantes aux pénuries de personnel dans les deux régions, la première action menée par le GRAVE a été la mise en place d’un projet de recherche visant à faire le diagnostic des enjeux associés à l’attraction, la formation et la rétention des futurs enseignants et enseignantes en poste.

Une synthèse plus complète des résultats est disponible sur le site Web du GRAVE et un second article abordant la pénurie d’enseignants est disponible au indicebohemien.org.

Plus de 1 600 personnes, dont 805 membres du personnel de l’éducation de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, ont répondu au sondage conçu par le GRAVE. Les résultats, dont nous présentons ici une synthèse, ont déjà permis au GRAVE de cibler des actions prioritaires et de commencer la mise en œuvre de certaines d’entre elles.

PAULA SCHMIDT, PEXELS

En novembre 2019, L’Indice bohémien, dans son article titré « L’heure est GRAVE », présentait le Groupe régional d’acteurs pour la valorisation des enseignants (GRAVE), regroupant une vingtaine d’acteurs du domaine de l’éducation de l’AbitibiTémiscamingue et du Nord-du-Québec.

éléments seront mis de l’avant dans les stratégies visant à valoriser la profession et à attirer le futur personnel.

FORMATION INITIALE ET INSERTION EN EMPLOI Il a été démontré que l’UQAT forme la majorité du personnel enseignant et des directions d’établissements de l’AbitibiTémiscamingue.

Malgré tout, plus de 70 % des enseignantes et enseignants se disent assez ou totalement insatisfaits de la charge de travail, des possibilités de promotions et de la reconnaissance sociale. ATTRACTION ET RÉTENTION DANS LA PROFESSION

La proportion d’enseignantes et enseignants en poste qui ne détiennent pas un baccalauréat en enseignement d’une université québécoise est très faible; les stratégies de recrutement pourraient notamment cibler des personnes formées à l’étranger ou dans d’autres provinces. De plus, l’accès des jeunes enseignantes et enseignants à des programmes d’insertion professionnelle reste encore limité; il s’agit d’un axe sur lequel le GRAVE travaille afin de valoriser la profession et favoriser la rétention du personnel. SATISFACTION AU TRAVAIL Les enseignantes et enseignants sont globalement satisfaits de leur travail et aiment enseigner. Ils sont aussi généralement satisfaits de certaines dimensions des conditions de travail (la sécurité d’emploi, le défi intellectuel, l’autonomie dans le travail) et de la nature des tâches associées à l’enseignement (la préparation d’activités pédagogiques, la présentation de la matière à leurs élèves et la relation avec eux, etc.). Ces

Pour une importante majorité d’enseignantes et enseignants, il s’agit de leur premier choix de carrière et ils en sont satisfaits. Par ailleurs, la région réussit à attirer du personnel d’ailleurs au Québec et au Canada; près d’une personne sur cinq est venue d’une autre région ou province pour enseigner en AbitibiTémiscamingue et au Nord-du-Québec. Certains leviers pourraient permettre d’attirer davantage d’étudiantes et étudiants vers les programmes de formation à l’enseignement : des stages rémunérés en enseignement, une promesse d’embauche à la fin de la formation ou un accès plus facile à des postes permanents, entre autres. Enfin, la majorité des enseignantes et enseignants n’envisage pas de quitter son poste dans les cinq prochaines années. Toutefois, 13,9 % d’entre eux envisagent de quitter leur poste pour occuper un autre emploi dans un autre secteur et 11 % comptent, quant à eux, prendre leur retraite d’ici 5 ans.

– ERRATUM – ERREUR DANS L’ARTICLE « LA MAGIE DES FILS AU CENTRE D’ART DE LA SARRE » Veuillez noter qu’une coquille s’est glissée dans le texte « La magie des fils au centre d’art de La Sarre », paru dans l’édition de septembre de L’Indice bohémien. En effet, dans le dernier paragraphe, il est indiqué que l’année 2020 accueillera la troisième Triennale en métiers d’art de La Sarre, alors que cet événement se tiendra plutôt en 2021. Sachez que nous sommes sincèrement désolés des inconvénients occasionnés par cette erreur.

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SPÉCIAL ÉDUCATION

– ÉDUCATION –

LA LANGUE ATIKAMEKW AU CŒUR DE L’ÉDUCATION DE LA NATION RODRIGUE TURGEON

L’Abitibi-Témiscamingue est bien connue comme faisant partie du territoire ancestral de la Première Nation anicinabe. Depuis des millénaires jusqu’à aujourd’hui, la région a cependant été occupée par plusieurs autres nations autochtones, dont la Nation crie et la Nation atikamekw. L’ébullition de cette dernière dans le domaine de l’éducation mérite toute notre attention, d’autant plus que l’École d’études autochtones de l’UQAT participe à ce foisonnement.

ÉTUDES SUPÉRIEURES HARMONIEUSES Par-delà le nitaskinan – le territoire des Atikamekw, parmi toutes leurs options, les étudiants peuvent poursuivre leurs études collégiales au Cégep Kiuna, affilié au Cégep de l’AbitibiTémiscamingue. Basé à Odanak, Kiuna est le seul collège spécialisé dans l’éducation des membres des onze nations autochtones de la province en misant sur la valorisation de leurs savoirs.

DÉCOLONISER « Nos enfants, si on renforce leur identité, ils vont aller mieux. Ils vont être plus forts et mieux armés pour vivre dans la société québécoise. » La sagesse de Lisette Petiquay repose sur plus de 30 ans à occuper presque chaque fonction dans le domaine de l’éducation au sein de la Nation atikamekw. « Ça fait des décennies que le système québécois qu’on nous impose ne marche pas. On a trop peu de finissants. On veut plus de diplômés », constate celle qui est désormais directrice des services éducatifs, linguistiques et culturels au Conseil de la Nation atikamekw. Pour renverser cette tendance, son équipe mise avant tout sur la langue. Bonne nouvelle : la Nation compte en ses rangs plusieurs professeurs parlant couramment l’atikamekw et qui l’enseignent. Des gens prêts à tout pour que leurs élèves « le parlent et l’écrivent ».

C’est vers l’École d’études autochtones de l’UQAT que plusieurs se tournent ensuite pour le dernier volet de leurs parcours, l’établissement de chez nous se démarquant par ses nombreux cheminements reflétant leurs intérêts et aspirations. Le corps professoral compte notamment sur la présence de Suzy Basile, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux relatifs aux femmes autochtones, et elle-même Atikamekw. Par les projets de recherche qu’il mène avec les Atikamekw, son collègue, le professeur Benoit Éthier, peut témoigner de l’effervescence qui anime le milieu de l’éducation de la Nation. Luimême élabore ses cours de manière à « lier la théorie à la pratique en prenant des exemples qui sont proches des réalités des membres des communautés ». RETOUR AU TERRITOIRE

LA PREUVE VIVANTE Janis Ottawa est du nombre. Depuis 2009, elle enseigne uniquement dans sa langue aux élèves de deuxième année de l’école primaire à Manawan.

Au retour du confinement, Janis Ottawa a retrouvé des élèves « impatients et moins ouverts aux critiques constructives ». Elle constate que ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller sur le territoire en famille ont été surexposés à l’anglais, captifs et vulnérables devant le pouvoir d’attraction d’internet et des réseaux sociaux.

Si la majorité de ses élèves parlent la langue depuis leurs tout premiers mots, il arrive que d’autres accusent un certain retard à la rentrée. Pas de compromis : « On parle juste atikamekw dans ma classe », tranche Mme Janis. Elle ajoute : « C’est mignon de le dire comme ça, mais tous les petits Atikamekw, quand on les accueille dans leur langue, on le voit tout de suite qu’ils se sentent à leur place ». Pour elle, la réussite scolaire passe d’abord par l’apprentissage de la langue et la valorisation de la culture atikamekw.

La solution qui s’impose à son esprit repose sur l’accès au territoire. « Si je pouvais les emmener dans le bois plusieurs semaines de suite, je le ferais. » Mais les restrictions face au virus étant ce qu’elles sont, l’enseignante se désole de ne presque plus pouvoir transmettre ces valeurs dans le meilleur environnement qui soit. Mais comme elle le résume si bien : « Ça va revenir. » D’ici là, le carré de tente érigé dans la cour d’école primaire de Manawan accomplit son œuvre en soufflant sur les braises ardentes de la langue, de la culture et des traditions de la Nation atikamekw tout entière. Au bénéfice de tous.

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SPÉCIAL ÉDUCATION

– HISTOIRE –

HISTOIRE DE L’ÉDUCATION EN ABITIBI-OUEST CHRISTIANE PICHETTE, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA RÉGION DE LA SARRE

– EN BREF –

PLACE AUX RENCONTRES ARTISTIQUES ART-RICANA LA RÉDACTION

Le 8 avril 1916, on procède à la formation de la première commission scolaire du territoire du village de La Sarre. C’est en 1917 que l’on fait construire le Petit Collège Saint-André. On retrouve alors quatre classes mixtes du primaire. En 1922, le couvent des sœurs, comme on l’appelle dans le temps, est érigé. Des religieuses y offrent l’enseignement pour les garçons et les filles. Aussi, pour accommoder les gens des rangs, il y a un pensionnat pour les filles. Quelques années plus tard, en 1949, les Lasarrois procèdent à la construction du Collège Saint-André pour l’enseignement de la 3e à la 12e année pour les garçons. On y retrouve un laboratoire de sciences, de chimie, de physique, ainsi qu’un local pour les travaux manuels. On construit l’Académie de l’Assomption avec pensionnat pour environ 60 étudiantes en 1955. Les garçons sont admis de la maternelle à la 2e année inclusivement, ensuite ils vont au Collège Saint-André. Les filles, quant à elles, demeurent à l’Académie jusqu’à la 12e année. L’école contient un laboratoire de sciences, de chimie, on enseigne les arts culinaires et l’enseignement ménager. En 1960, on ajoute six classes à l’Académie. Le 18 avril 1966, on commence les travaux de construction de la deuxième polyvalente au Québec. « Les expérimentations architecturales des années 1960 ont permis de réaliser des bâtiments d’architecture

Couvent des soeurs de l’Assomption vers 1950 Source Archives de la SHPRLS

moderne où le béton était mis en valeur tant comme décor que comme élément structurant apparent », lit-on dans l’Étude d’ensemble et inventaire du patrimoine bâti de La Sarre menée par la Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre. « Si on a eu cette polyvalente-là, c’est probablement parce qu’on avait quelqu’un au nord-ouest qui siégeait au gouvernement », a affirmé Huguette Théberge, qui était présidente du comité du 50e anniversaire de la Cité étudiante La Polyno en 2017, faisant allusion au libéral Alcide Courcy qui a régné dans la circonscription d’Abitibi-Ouest de 1956 à 1970, occupant notamment les fonctions de ministre de l’Agriculture et de la Colonisation au sein du cabinet du premier ministre Jean Lesage. Le premier ministre de l’époque assiste d’ailleurs à l’inauguration officielle de la construction, en juin 1966. La section de l’enseignement général de la Cité étudiante Polyno bloc A est livrée le 15 août 1967. La rentrée a lieu le 1er septembre pour environ 2 250 élèves. En 2017, la Polyno a donc fêté son 50e anniversaire. L’établissement, qui accueille aujourd’hui plus de 800 élèves du secondaire ainsi que le Centre de formation professionnelle Lac-Abitibi, accueillait à l’époque l’ensemble des élèves de niveau secondaire de la MRC d’Abitibi-Ouest.

Nouvelle image, nouveau nom, nouvelles façons de faire, les Soirées artistiques amalgame laissent place aux Rencontres artistiques ART-ricana. Ces soirées au cours desquelles des artistes de tous âges et de toutes disciplines sont invités à présenter leurs œuvres inspirées d’un thème imposé avaient d’abord été imaginées par le Collectif des Fées en feu. Elles sont reprises par Suzane Larochelle et Josée Letendre, et entament leur troisième année, après que le Collectif ait mis l’activité sur pause pendant deux ans.

COURTOISIE

Vers 1915, les écoles de colonisation sont sous le contrôle direct du Département de l’Instruction publique et du ministère de la Colonisation. Cette situation persiste aussi longtemps que les commissions scolaires ne seront pas organisées.

« Lors de la reprise de l’activité, l’Amalgame Pub urbain, qui avait ouvert entre-temps et dont l’appellation était similaire, avait accepté de nous accueillir quatre fois par année. De plus, nous nous sommes dissociées du Collectif au cours de l’été. Nous considérons maintenant qu’il est préférable de donner à l’activité une identité propre », affirme Mme Larochelle pour expliquer les changements. Parmi les nouveautés à venir avec le changement d’image, on compte entre autres l’instauration de prix de présence pour les participants, et on met fin à l’obligation de produire une œuvre dans les délais impartis. La mission demeure cependant la même, « soit de provoquer la rencontre de plusieurs techniques de création en un seul endroit et de favoriser la rencontre et les échanges entre artistes en toute simplicité ». À partir de décembre, les rencontres artistiques ART-ricana se dérouleront au Vieux-Palais d’Amos. Elles sont prévues pour le 1er décembre prochain, le 9 mars 2021 et le 1er juin 2021.

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– ARTS DU CIRQUE –

DU CONTE AU CIRQUE : UNE ADAPTATION QUI N’A RIEN DE CLOWNESQUE LISE MILLETTE

Un vieil homme un peu bourru se promenait sur une plage en maugréant lorsqu’il trouva une petite fée. Cette histoire imaginée par l’auteure québécoise Dominique Demers sera portée au cirque par Andy Giroux, artiste en résidence à La Sarre. « J’ai lu ce livre, Vieux Thomas et la petite fée, et j’ai trouvé ça super beau. J’ai eu envie d’en faire une adaptation pour le cirque. C’est resté comme ça dans ma tête et puis à la fin de 2019, j’ai proposé l’idée à ma partenaire Josiane Levasseur », résume Andy Giroux, originaire de Saint-Vital-de-Clermont, qui a obtenu le droit d’adapter le texte initial de Dominique Demers. Au départ, la résidence d’artiste devait se tenir à la TOHU de Montréal, mais en raison de la pandémie, il a été impossible de la tenir là-bas. Andy avait toutefois plus d’un tour dans son sac. La directrice de la culture à la Ville de La Sarre, Marie-Luce Doré, a fait en sorte de rendre les choses possibles. « Marie-Luce Doré m’a mentionné qu’il y avait des salles libres et qu’il serait possible de réaliser une résidence de création dans la région. C’est vraiment apprécié. Trouver des endroits pour faire de la création, surtout des salles de théâtre, ce n’est pas évident », concède Andy Giroux. Le duo a donc fait ses bagages pour un premier séjour à La Sarre en septembre et reviendra plus tard cet automne pour faire de l’expérimentation. « On travaille avec des ombres, de type ombres chinoises, pour jouer avec les contrastes de grandeur entre le vieux Thomas et la petite fée. Mais nous voulons aussi faire des expériences pour le décor et intégrer aussi du théâtre »,

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souligne-t-il. Le spectacle devrait aussi s’appuyer sur une trame narrative afin de situer les spectateurs dans l’histoire, mais sans forcément faire en sorte que les deux artistes de cirque se livrent à des dialogues scéniques. Si tout va bien, une première version de l’adaptation du conte pour le cirque sera présentée en décembre. L’INTERNATIONAL SUR LA GLACE Andy Giroux a l’habitude des voyages. Jusqu’ici, sa carrière l’a conduit dans différents pays. « Nous devions avoir cinq mois de tournée de mai à septembre, mais tout a été annulé. Nous nous sommes retrouvés devant la grande question : qu’est-ce qu’on fait? Comme plusieurs amis du milieu artistique, on s’est dit que c’était le moment d’entrer en création ». Plus tôt cette année, Andy avait lancé le projet Bonheur mobile où, avec des amis du quartier Hochelaga de Montréal, il présentait des spectacles déambulatoires dans les ruelles de la ville. « C’était notre manière de dire aux gens “Restez chez vous et peut-être que le Bonheur mobile va passer devant votre maison pendant l’heure de l’apéro.” » Andy Giroux est natif de l’Abitibi-Ouest, mais réside à Montréal. Ses racines l’ont quand même ramené sur ses terres natales, et c’est avec plaisir qu’il retrouve l’accueil de la région pour son nouveau processus de création.


– CRITIQUE MUSICALE –

– MA RÉGION, J’EN MANGE –

DE NOUVEAUX ALBUMS QUI VALENT LE DÉTOUR

CAROTTES GLACÉES

LOUIS-ÉRIC GAGNON

À L’ÉRABLE ET THYM

ÉMISSAIRES – EXCAVATION ET POÉSIE

FRAIS AU CITRON YVES MOREAU, HÔTEL LE FORESTEL (V-D)

Excavation et poésie est né de la rencontre entre deux doctorants en philosophie. Un jour, l’Amossois d’origine Charles Lapierre aperçoit Olivier Dussault en classe et se dit : « Il porte les cheveux longs, il doit être musicien aussi! » Accompagnés de la violoniste Laetitia Francoz-Lévesque et du batteur Rafael Poggetti, ils forment Excavation et poésie. Leurs textes chargés sont portés par des influences musicales allant du folk à la musique du monde, en passant par le funk et le trad. Pour Charles, le plaisir de jouer laisse de l’espace aux propos engagés : « Ça ressort même si c’est parfois confrontant. Une des missions du projet est de parler d’affaires taboues dans des milieux de discussions normatifs. On peut être ouverts à ça dans une ambiance festive où le monde danse. » Le groupe se permet d’aborder des sujets comme la médicamentation des personnes âgées, la culture masculine toxique et les rapports de pouvoir malsains. C’est important pour le groupe de ne pas cristalliser sa position et de demeurer nuancé dans ce que les membres dénoncent et revendiquent.

INGRÉDIENTS 500 gr 75 gr 60 ml (1/4 t.) 30 ml (2 c. à s.) 30 ml (2 c. à s.)

Carottes nantaises de Colombourg Beurre* Sirop d’érable Tem-Sucre* Jus de citron Thym frais légèrement haché Sel et poivre au goût

MÉTHODE Faire bouillir un chaudron d’eau salée.

Le microalbum (EP) Émissaires, qui paraîtra le 16 octobre, est une hydre à quatre têtes pleines d’idées qui nous donne le goût de les voir en spectacle afin de comprendre davantage leur univers commun.

LE MAL DU PAYS – ADAM BROUSSEAU L’anxiété, c’est une boucle. Une perpétuelle ombre qui plane et qui nous ramène au point de départ. C’est ce que raconte Adam Brousseau dans les huit pièces de Le mal du pays, qui paraîtra le 16 octobre prochain. L’opus s’ouvre sur une captation d’ondes FM qui s’est retrouvée par hasard dans le pickup de la guitare d’Adam Brousseau. C’est de ce fantôme sonore que naît le projet, mais il ne le hante pas. On suit un être vagabondant à la recherche d’un port d’attache, qui peine à prendre racine dans une terre éthérée. Le long de son périple, le protagoniste tente de prendre le contrôle et de trouver des points de repère dans des crescendos post-rock entrecoupés de jazz et de blues. Le sort s’abat sur lui et on atterrit en bas des montagnes russes. La force d’Adam Brousseau est d’avoir trouvé un équilibre entre proposer un thème franc et précis et laisser beaucoup de place à l’interprétation. On en prendrait une version vinyle comme un vieux Pink Floyd, mais qui s’appellerait Dark Side of the Mood. On s’assoit, on écoute d’une traite, on s’interroge, on réécoute au besoin. L’anxiété : est-ce qu’on est prisonnier de cette boucle ou on tente de voyager dans celle-ci en embrassant ses lèvres désincarnées?

Bien laver les carottes sans les éplucher et les laisser entières. Cuire les carottes à la cuisson al dente, de sorte qu’elles soient légèrement croquantes. Dans un poêlon à feu moyen, faire fondre le beurre. Quand le beurre est fondu, ajouter les carottes et le sirop d’érable. Sauter les carottes en remuant le poêlon pour caraméliser les carottes. Déglacer avec le jus de citron et laisser réduire légèrement. Retirer du feu et ajouter le thym frais, assaisonné de sel et de poivre au goût. * Vous pouvez remplacer le sirop d’érable par le miel régional ainsi que le beurre par de l’huile d’olive.

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BONNE ANNÉE SCOLAIRE À TOUTES ET À TOUS !

Les écoles aux quatre coins de l’Abitibi-Témiscamingue ont repris vie dans les dernières semaines. Bien que plusieurs défis soient toujours présents pour les enfants comme pour le personnel, il est beau de voir la capacité d’adaptation de tous dans ce contexte des plus particulier. Je souhaite à l’ensemble des élèves, des étudiantes et des étudiants du primaire et du secondaire, une année riche en apprentissages. Pour celles et ceux qui commencent leur session au cégep, à l’université ou à la formation professionnelle, j’espère que votre projet académique sera à la hauteur de vos attentes. En cette rentrée où la prudence est de mise, j’ai également une pensée spéciale pour les enseignantes et enseignants qui travaillent sans relâche pour se réinventer et adapter leurs méthodes d’apprentissage à la situation actuelle.

Bonne rentrée ! PIERRE DUFOUR

DÉPUTÉ D’ABITIBI-EST, MINISTRE DES FORÊTS, DE LA FAUNE ET DES PARCS, MINISTRE RESPONSABLE DE LA RÉGION DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE ET DE LA RÉGION DU NORD-DU-QUÉBEC

28 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

819 824-3333 PIERRE.DUFOUR.ABES@ASSNAT.CA


– RÉGION INTELLIGENTE –

DE L’ESPACE ET DU TEMPS MICHEL DESFOSSÉS

Comment se porte la notion de région? En mutation, je crois. Du moins si l’on réfère à la charge affective que nous avons investie dans cette notion de géographie humaine au fil des années. Bien sûr, je pourrais vous dire que c’est la faute de la COVID, mais ce serait un brin réducteur. Déjà, les régions du Québec, malmenées par les austères mesures du gouvernement Couillard il y a cinq ans et les coupes sombres dans leurs leviers de développement, en avaient pris pour leur rhume, si vous me permettez le jeu de mots. Et il est vrai que les régions deviennent actuellement la trame sur laquelle repose la codification de couleurs établie par la Santé publique du Québec et disons-le, cela impose un caractère restrictif à nos habitudes et par-delà la qualité de vie. Parlez-en aux gens du Bas-Saint-Laurent. Cette crise imprime aussi une impression de « sauve qui peut » et de « chacun pour soi » par l’exode des télétravailleurs vers les régions voisines de Montréal, Laurentides et autres. Cette migration n’est pas seulement le fait de la norme fixée de 25 % d’employés présents dans les milieux de travail. Les tours de bureaux du centre-ville de Montréal seraient occupées à 15 % seulement. Non, ce mouvement de masse indique surtout un refus du modèle d’économie de marché, à la sauvage. Cette dispersion apparemment profitable pour les régions pourrait-elle se retourner comme une crêpe? Deux indicateurs devraient préoccuper les tenants des avantages de la vie en région : les prix haussiers pour l’accession à la propriété et les conditions de travail et salariales des travailleurs à la maison. Parlez-en aux gens de Saint-Jovite, Mont-Tremblant maintenant. Parfois, la notion de région s’étire jusqu’à servir des intérêts particuliers parce que délestée d’un consensus social de ses habitants. On l’a vu en 2019 au Saguenay–Lac-Saint-Jean avec un mouvement d’appui au projet GNL Québec organisé par certains milieux

politico-économiques et nommé Ma région j’y crois. À terme, on a peut-être ici un exemple de mise en opposition des concepts de participation citoyenne et de développement régional. J’ai toujours entretenu avec ce qu’il est convenu d’appeler la région de l’Abitibi-Témiscamingue une relation émotive, délicate. Quand tu es sur la route, au retour d’une rencontre de concertation entre Laniel et Ville-Marie un mardi soir de tempête hivernale, c’est que tu y crois à fond. Et je ne suis pas le seul à croire à l’engagement collectif comme soutien à l’idée de région.

TROUVE TON SENTIER

accespleinair.org

Mais aurions-nous tout faux? Après tout, la géographie de deuxième secondaire définit de façon bien rigoureuse ce qu’est le concept de région ou de territoire : « Un territoire région est un espace humain et physique où se déroule une activité dominante (tourisme, exploitation des ressources naturelles, etc.) et qui est organisé le plus souvent autour d’une ville principale en fonction de l’exploitation de cette ressource. » Même Pierre Larousse dans son Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (1875), note que le mot vient du latin territorium, qui dérive de terra, « terre », qu’il s’agit d’une « étendue de pays qui ressortit à une autorité ou à une juridiction quelconque ». Encore là, pas de place pour les sentiments d’appartenance et la recherche du commun dénominateur. Alors qu’est-ce que la foisonnante langue française a d’autre à offrir au chroniqueur quasi-orphelin que je suis? Je pense avoir un beau filon, dont je vous fais part, chez le géographe Éric Dardel, dans son essai L’homme et la terre. Quelque chose qui concilie l’émotion géographique avec deux notions : espace et temps. « La “situation” d’un homme, écrit-il, suppose un “espace” où il se “meut”; un ensemble de relations et d’échanges; des directions et des distances qui fixent en quelque sorte le lieu de son existence. » Photo : Christian Leduc

Pour mémoire, je vous rappelle que la présente chronique s’intitule Région intelligente. Pour discussion, je vous mentionne que je me sens de plus en plus à l’étroit avec cet intitulé.

Beau temps pour marcher!

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30 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG

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CALENDRIER CULTUREL CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

MUSIQUE

EXPOSITIONS

CONTE

Matt Holubowski 2 oct., Théâtre Télébec (VD) 3 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

15-2 : Vernissage – Précurseurs et explorateurs : L’holodeck ne s’est pas construit en un jour – Adam Lefloïc-Lebel 15 oct., Centre d’exposition VOART (VD)

Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue 1er au 4 oct., Salle du Festival (VD)

L’ensemble Aiguebelle adapté… 5 oct., Théâtre des Eskers (Amos) 6 oct., Théâtre Télébec (VD) 7 oct., Théâtre du cuivre (RN) 10 oct., Théâtre Liliane-Perrault (La Sarre) 11 oct., Le Rift (Ville-Marie)

Oies, jutes et feuilles – Jean-Paul Riopelle Jusqu’au 10 oct., MA Musée d’art (RN) Diffusion/Suffusion – Dominic Lafontaine Du 3 sept. au 1er nov., Écart (RN)

Zayzay – Fouki 8 oct., Théâtre Télébec (VD)

Give Me a Fucking Break – Guillaume B.B. Du 3 sept. au 1er nov., Écart (RN)

Supernova – Caravane 9 oct., Théâtre du cuivre (RN)

Femmes du monde Du 14 sept. au 30 nov. Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

Paul Piché en solo 12 oct., Théâtre des Eskers (Amos) 13 oct., Théâtre du cuivre (RN) 14 oct., Théâtre Télébec (VD) Durham County Poets 16 oct., Théâtre du cuivre (RN)

HUMOUR Corbeil & Maranda 6 oct., Théâtre du cuivre (RN) 7 oct., Théâtre des Eskers (Amos) Gala d’humour du Gros Buck 3 20 oct., Théâtre Meglab (Malartic) 22 oct., Le Rift (Ville-Marie) 23 oct., Brasserie La Brute du Coin (La Sarre) Le jardin secret de Marthe Marthe Laverdière 22 oct., Théâtre Télébec (VD) 23 oct., Théâtre du cuivre (RN) 24 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

THÉÂTRE J’taime encore 13 oct., Théâtre Télébec (VD) 14 oct., Théâtre du cuivre (RN) 15 oct., Le Rift (Ville-Marie) 16 oct., Théâtre des Eskers (Amos)

Portraits de confinement – Christian Leduc Du 14 sept. au 25 oct. Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda Déjouer les sens – La fonderie d’art actuel dans tous ses états – Centre d’art Jacqueset-Michel-Auger sous le commissariat d’Émilie Granjon Du 11 sept. au 8 nov. Centre d’exposition d’Amos Il y avait l’odeur des arbres Julie Roch Cuerrier Du 11 sept. au 1er nov. Centre d’exposition d’Amos J’ai la tête plein de trous… – Diane Dubeau Du 11 sept. au 1er nov. Centre d’exposition d’Amos Panique générale – Hugo Gaudet-Dion A Map Showing the Course of the TrueLove River – Gabrielle Desrosiers Les couleurs de l’espoir – Maria Tremblay 25 sept. au 15 nov. Centre d’exposition du Rift (Ville-Marie) Le monde des poupées de porcelaine 25 sept. au 28 déc. Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre (La Sarre)

Légendes Zaïnées, Contes et brioches 3 oct., Salle Félix-Leclerc (VD) L’heure du conte – Le chevalier de l’alphabet 17 oct., Bibliothèque municipale d’Amos L’empereur – Épinette et maïs soufflé 24 oct., Théâtre du cuivre (RN)

CINÉMA

Heure du conte 3 à 6 ans 4 oct. au 6 déc. Bibliothèque municipale de Val-d’Or Story Time – Richard Humphrey 25 oct.au 15 nov. Bibliothèque municipale de Val-d’Or

DIVERS C’est merveilleux – Science ou magie 4 Daniel Coutu 30 sept., Théâtre des Eskers (Amos) 1er oct., Salle de spectacles Desjardins (La Sarre) 2 oct., Le Rift (Ville-Marie) 3 oct., Théâtre du cuivre (RN) 4 oct., Théâtre Télébec (VD)

Amérique du Nord en Westfalia, Récit de voyage 7 oct., Cinéma Amos

La balado de Fred Savard 15 oct., Salle Félix Leclerc (VD)

Le rêve de Walaa 15 oct., Bibliothèque municipale d’Amos

Génies sages et moins sages 25 sept. au 23 oct. Bibliothèque municipale d’Amos

Bretagne et Normandie, Récit de voyage 21 oct., Cinéma Amos Le jeune Ahmed – Luc et Jean-Pierre Dardenne 4 et 5 oct., Théâtre du cuivre (RN) Divorce Club – Michaël Youn 18 et 19 oct., Théâtre du cuivre (RN)

JEUNE PUBLIC L’heure Biblio-jeux 0-3 ans, 20 sept. au 13 déc. 3-6 ans, 27 sept. au 6 déc. Bibliothèque municipale d’Amos Cours de dessin pour enfants de 6 à 8 ans et de 9 à 12 ans – Gabrielle Leduc-Lebœuf 14 sept. au 21 déc., MA Musée d’art (RN) Spectacle de marionettes Marionette farfelue 3 oct., Bibliothèque municipale d’Amos Tout-petit conte 18 oct. au 16 déc. Bibliothèque municipale de Val-d’Or

Ozobot 10 oct. au 7 nov. Bibliothèque municipale d’Amos Les belles matinées – Les champignons comestibles de la forêt boréale 20 oct., Bibliothèque municipale d’Amos Généalogistes « en arbre », 21 oct. Inauguration du MédiaLab 22 oct. Bibliothèque municipale d’Amos Soirée rencontre – Les 1001 métiers de la culture 23 oct., Théâtre des Eskers (Amos) Macarons d’Halloween 24 oct., Bibliothèque municipale d’Amos Atelier de moulage pour l’Halloween 24 oct., Centre d’exposition d’Amos Coaching en peinture – Martine Savard 10 sept. au 8 oct., MA Musée d’art (RN) Atelier de modèle vivant – Martine Savard 10 sept. au 8 oct., MA Musée d’art (RN)

Pour qu’il soit fait mention de votre événement dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, à partir du site Web du CCAT, au ccat.qc.ca/soumettre-evenement.php. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscriptions.

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39e FESTIVAL DU

INTERNATIONAL EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

32 OCTOBRE 2020 INDICEBOHEMIEN.ORG


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