MARS 2025 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 16 - NO. 06

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SOMMAIRE

À LA UNE 4 ET 5

ARTS DE LA SCÈNE 9

ARTS VISUELS 10 À 17

CALENDRIER CULTUREL 31

CHRONIQUE CHAMP LIBRE 25

CHRONIQUE ENVIRONNEMENT 28

CHRONIQUE HISTOIRE 27

CHRONIQUE L’ANACHRONIQUE 6

CHRONIQUE MA RÉGION, J’EN MANGE 29

ÉDITORIAL 3

FEMMES 18 À 23

LITTÉRATURE 7 ET 8

EN COUVERTURE

Liliane Gagnon dans sa boutique atelier de Gallichan en Abitibi-Ouest.

L’indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien

Publié 10 fois par an et distribué gratuitement par la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, fondée en novembre 2006, L’Indice bohémien est un journal socioculturel régional et indépendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Dominic Ruel, président par intérim | MRC de la Vallée-de-l’Or

Pascal Lemercier, vice-président Ville de Rouyn-Noranda

Dominique Roy, secrétaire | MRC de Témiscamingue

Sophie Bourdon | Ville de Rouyn-Noranda

Audrey-Anne Gauthier | Ville de Rouyn-Noranda

Raymond Jean-Baptiste Ville de Rouyn-Noranda

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

Valérie Martinez direction@indicebohemien.org 819 763-2677

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

Lise Millette, éditorialiste et rédactrice en chef invitée

Lyne Garneau, coordonnatrice à la rédaction redaction@indicebohemien.org 819 277-8738

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Kathleen Bouchard, Eunice Edoun, Nathalie Faucher, Andréane Garant, Chantale Girard, René Héroux, Gabrielle Izaguirré-Falardeau, Juliette Jacques, Caroline Lefebvre, Philippe Marquis, Lise Millette, Dominique Roy, Dominic Ruel

COORDINATION RÉGIONALE

Patricia Bédard, CCAT | Abitibi-Témiscamingue

Valérie Castonguay | Ville d’Amos

Majed Ben Hariz | MRC de Témiscamingue

Sophie Ouellet | Ville de La Sarre

Cédric Poirier | Ville de Rouyn-Noranda

Brigitte Richard | Ville de Val-d’Or

DISTRIBUTION

Tous nos journaux se retrouvent dans la plupart des lieux culturels, les épiceries, les pharmacies et les centres commerciaux. Pour devenir un lieu de distribution, contactez : direction@indicebohemien.org

Merci à l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour leur soutien et leur engagement.

Pour ce numéro, nous tenons à remercier particulièrement les bénévoles qui suivent :

MRC D’ABITIBI

Jocelyne Bilodeau, Jocelyne Cossette, Paul Gagné, Gaston Lacroix, Jocelyn Marcouiller, et Sylvie Tremblay

MRC D’ABITIBI-OUEST

Maude Bergeron, Julie Mainville, Sophie Ouellet, Julien Sévigny et Mario Tremblay

VILLE DE ROUYN-NORANDA

Claire Boudreau, Denis Cloutier, Anne-Marie Lemieux, Annette St-Onge et Denis Trudel

MRC DE TÉMISCAMINGUE

Émilie B. Côté, Majed Ben Hariz, Daniel Lizotte, Dominique Roy et Idèle Tremblay

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

Claudia Alarie, Julie Allard, Dominic Belleau, Médérick Belleau, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Nancy Poliquin et Ginette Vézina

CONCEPTION GRAPHIQUE

Feu follet, Dolorès Lemoyne

CORRECTION

Geneviève Blais et Nathalie Tremblay

IMPRESSION

Transcontinental inc.

TYPOGRAPHIE

Carouge et Migration par André Simard

CETTE BATAILLE QUI PERDURE POUR PLUS D’ÉGALITÉ

La vie m’a permis de porter et de voir grandir trois enfants. Ils sont, à ce jour, ce que j’ai réussi à faire de plus beau. Deux filles et un garçon, qui ont grandi dans toute leur complexité, leur intelligence et leur sensibilité. Ce sont les œuvres vivantes de tout l’amour que j’ai tenté de leur donner, dans la plus grande imperfection de ce que j’ai pu être comme mère.

Maman au travail, mère célibataire, mère proche aidante, parfois dépassée, pas toujours à quatre-épingles (rarement en fait).

Plus jeune… j’ai souhaité n’avoir que des garçons, pour éviter d’avoir à angoisser. Je voulais m’épargner cette peur d’avoir toujours à craindre qu’une personne puisse avoir le dessus sur mes filles.

J’ai eu des filles à qui j’ai voulu apprendre à être fortes, déterminées et confiantes.

Je dois néanmoins avouer que j’ai cette tristesse, lourde et pesante, de réaliser que jamais, je n’ai pu les voir sans cette arrière-pensée, sans cette crainte, qu’elles puissent être des cibles potentielles, et ce, avant même d’être des femmes accomplies.

Plus jeune, je croyais que le refus d’être étiquetée comme « sexe faible » suffirait. Qu’en se donnant le droit de prendre la parole, de parler haut et fort, de briser des plafonds et des murs de verre s’il le faut suffirait à faire en sorte de faire disparaître les fossés. De niveler, si l’on veut, l’écart entre le sentiment d’être libre et d’avoir à réclamer des droits.

Le mur, je n’ai pu l’éviter. Même en me croyant invincible. Même en ayant érigé des plans. Même en m’entraînant pour avoir tout ce qu’il faut pour apprendre à contrer. J’ai percuté ce mur et senti le vide sous mes pieds. Un pénible constat a émergé : plus t’es forte, plus t’es une cible de choix.

Je ne suis plus si jeune, mes tempes ont blanchi, mais je n’en ai pas terminé avec la vulnérabilité. Et s’il faut que je reste en état de veille, je veillerai.

Un pénible constat a émergé : plus t‘es forte, plus t‘es une cible de choix.

Ça fait mal. Mal d’y penser et d’écrire que ce spectre demeure parce que tout le monde n’est pas égal. Les statistiques le démontrent. En 2024, 187 femmes et filles ont été tuées au Canada selon les données de l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la réconciliation.

Ce n’est pas normal.

Je devrais être en colère. On pourrait l’être, plusieurs le sont. Je n’ai pas ce sentiment. Je suis profondément triste devant cette incapacité à me sentir égale dans la légèreté de marcher dans les villes denses, de me promener seule dans les rues, de déambuler à la nuit tombée – à condition d’être à proximité d’un éclairage pour rester loin des zones d’ombres.

Il y a une fatigue à porter ce poids d’être femme.

Je braverai les coins sombres parce que je veux repousser la peur. Je prendrai parole pour ne pas taire le feu. Je serai porte-voix pour que résonne cet appel à plus d’humanité, l’humanité n’étant ni homme ni femme, mais genre humain inclusif.

Mes enfants sont merveilleux. Ils ont grandi avec la somme de toutes mes peurs et le total de tous mes espoirs en répétant qu’il faut faire preuve d’assurance, de confiance et de détermination.

À eux trois, ils constituent le moteur de mes actions et leur présence a souvent été une raison pour ne pas rester écrasée sous les débris du mur.

Ils sont formidables et mes filles sont fortes, brillantes, assurées. Pour eux, l’avenir est encore neuf.

J’espère qu’ils verront le jour où chaque personne sentira la liberté et l’agilité d’exister en toute égalité, le cœur léger.

– À LA UNE –

DE L’INFINIMENT PETIT À L’INFINIMENT BEAU : LILIANE GAGNON

« Des cadeaux », c’est ainsi que Liliane Gagnon nomme une racine rabougrie qui pourrait ressembler à un habitacle pour personnage féérique, une brindille qui deviendra roue de bicyclette ou ruban ou une concrétion calcaire dans laquelle un visage est dissimulé.

Tessons de faïence ou de bouteille, bois d’épaves poli, bois de grève, morceaux de plastiques abandonnés depuis des décennies, pierres de diverses formes, écorces roulées, autant de pépites qui n’attendent que d’être repérées par l’œil curieux de Lili, comme la surnomme affectueusement son conjoint, Jacques Baril. Ce dernier est le premier témoin des cueillettes lors d’escapade en bordure de rivière, dans son petit coin de paradis de Gallichan qui surplombe la rivière Duparquet.

« Ça lui servira à créer toutes ces scènes empreintes d’amour, de détails sublimes et presque invisibles. Elle passe des heures innombrables à créer des univers fantastiques alimentés par ses rêves. Elle se sert des motifs imprégnés pour tracer un paysage, des lignes complexes d’une concrétion pour faire surgir des dizaines d’oiseaux ou d’animaux de toutes sortes », explique Jacques Baril, qu’elle entraîne régulièrement dans ses balades puisque bien souvent, la récolte est bien plus grande que ce que peuvent contenir ses deux mains et le sac qu’elle n’oublie jamais d’apporter.

Toute menue, Liliane Gagnon possède la délicatesse d’une orfèvre qui travaille finement ses œuvres. Sa minutie a été observée par ses professeurs à l’Institut des arts appliqués de Montréal, où la grande Madeleine Arbour lui a enseigné pendant quatre ans.

« Madeleine m’avait prise sous son aile », se souvient, émue, Liliane Gagnon, qui a fait partie de la dernière cohorte de ce programme, auquel a succédé la formation collégiale. Elle se sent privilégiée d’avoir été exposée à des artistes passés maîtres dans leurs arts respectifs ainsi que d’avoir reçu leur appui.

Discrète, modeste, introvertie, Liliane Gagnon n’est pas avare de ses créations. Son chez-soi est aussi devenu le repère caché d’autres artistes, notamment Virginia Pesemapeo Bordeleau et Véronique Doucet. Dans sa pratique, elle a aussi collaboré avec l’écrivaine Margot Lemire, avec qui elle partageait une grande sensibilité. La sincérité et la gentillesse de l’artiste attachante et accueillante ne font aucun doute.

De sa démarche artistique, elle dit qu’elle explore l’art et son univers en tentant de découvrir l’essence d’un objet ou de ces petits fragments laissés pour elle. Une forme d’archéologie des petits riens qui cachent, pour qui sait voir, une nature qui ne demande qu’à se révéler. « J’essaie toujours d’aller voir plus loin. C’est comme la question de la question, si on veut, et de toujours aller voir plus loin, ce qu’il y a à l’intérieur », explique Liliane Gagnon.

Encore faut-il avoir l’œil pour voir dans une racine, un personnage, dans une pierre, un visage ou dans la queue d’une courge, une petite fée qui ne demande qu’à se révéler. Dans son petit atelier, elle prend une toute petite maison dans sa main. La magie opère. Délicatement, elle glisse un petit triangle qui sort du grenier, avec lotis à l’intérieur, une petite création. Puis, elle retire une petite fenêtre, qui devient un tiroir. Et ensuite, en soulevant le toit, de petits cadres minuscules, montés sur un canevas, sur lesquels elle a peint des scènes d’ameublement. Une toute petite maison, qui recèle tout un monde.

« Elle est une femme profondément aimante de la vie, de la vie des animaux et des plantes par leurs traces, de la vie secrète des objets ballottés par le vent et les vagues. Elle se perd lorsque son tableau est trop grand, elle aime mieux travailler dans les coins ou dans les espaces tout petits pour nous y faire tomber », dit aussi Jacques Baril.

Son amoureux est aussi un complice de création. Les grandes œuvres de Jacques Baril cohabitent avec celle de Liliane Gagnon. L’immense et le miniature se rencontrent et se répondent. « J’ai de la chance d’avoir Jacques », confie-t-elle. Les deux se nourrissent mutuellement en quelque sorte. Elle lui ramène parfois des pièces de bois trop grandes en y ajoutant sa touche personnelle. Jacques, quant à lui, confectionne des cadres, des présentoirs et des lieux refuges de création.

Dans son petit repère caché, juché au grenier de la boutique-atelier, des trésors attendent que Liliane Gagnon s’y arrête à nouveau. Entre les gerbes de fleurs et de plantes séchées, la lumière du jour emplit la petite pièce, qui ressemble à un cockpit, où l’artiste-pilote s’apprête à s’envoler là où la mènera son imagination. On s’y sent comme dans un écrin, à l’abri.

« C’est ça ma vie… c’est comme si mon côté enfant était resté en moi », résume-t-elle.

Et même si aujourd’hui, il lui devient plus difficile, à 77 ans, d’avoir le même doigté précis et délicat qu’auparavant, elle n’a rien perdu de ses capacités de percevoir l’essence qui se cache au creux « des cadeaux » qui se posent sur son chemin.

– L’ANACHRONIQUE –

ÊTRE ENSEMBLE

Il me faut vous avouer ma difficulté à rédiger en ces temps indicibles. À quoi cela peut-il bien servir d’écrire avec tout ce qui se passe et nous dépasse? Pour être tout à fait franc, j’en suis à la cinquième version de ma chronique ce mois-ci. On pourrait croire que j’ai les blues de l’hiver, mais il n’en est rien. J’adore cette saison et l’envie de la fuir en partant pour le sud n’a jamais eu d’emprise sur moi.

Il s’agit d’autre chose… On croirait par moment qu’une ombre très sombre fait tout pour s’imposer. Elle trouve son origine au sud de nos frontières. La violence verbale et les gestes inhumains s’enchaînent et nous emprisonnent dans un délire rien de moins que fasciste. Au milieu d’une telle tempête de haine, on peut en arriver à voir de moins en moins de sourires sur les visages croisés comme réciproquement sur les nôtres.

C’est évident que vous ne désirez pas plus cette absence de lumière que moi, alors mieux vaut s’y faire et en donner. Puis, si les sourires se raréfient, pourquoi ne pas les provoquer et sortir de l’obscurité? Hier, nous avons choisi d’inviter des camarades à un repas communautaire. Tu y amènes ce que tu peux : une salade, une entrée, un

dessert. Et si t’as rien, bien tu te ramènes tout simplement parce que c’est d’abord toi qu’on veut avec nous.

Nous nous sommes retrouvés huit, serrés les uns contre les autres autour de la table. Pour se donner chaud, voir plus clair et lever nos verres à la mémoire d’un très grand ami qui vient de partir. Ça console, être ensemble. Ça allume de vivre l’amitié. On a eu des échanges passionnés, quelques idées folles et de bonnes histoires.

Une soirée comme celle-là donne le goût de saluer toutes les personnes que l’on croise, de s’approcher des autres pour les prendre dans ses bras, de semer la joie sur nos chemins afin d’éviter de se perdre dans la morosité ambiante, de faire éclore des blagues et se les raconter sans arrêt, de lancer à tout moment des bouquets de bienveillances, de cultiver l’amusement à chaque époque de l’année, de se donner la main, de s’embrasser, de s’aider, de s’entraider, de se chérir, de se soutenir et de s’organiser!

Ça donne aussi envie de devenir des alchimistes, de changer le monde, de rire, les crampes au ventre, des nuits durant, de cuire le pain au matin, de s’enseigner l’art de vivre, d’écouter des histoires, de lire les signes du temps, de valser dans le vent, de plonger tête première dans un banc de neige, d’entendre le sifflement du nordet à

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ses oreilles, de sentir les éclats glacés tomber du ciel et crépiter sur sa peau, de considérer nos vies, toutes les vies, pour ce qu’elles devraient être, à la fois fragiles et belles, de marcher côte à côte dans le froid et de taper la trail, de l’ouvrir vers l’espoir, de tendre nos bras pour consoler et accueillir, de les tendre quand l’horizon offert ne semble pas assez grand, d’œuvrer à créer de beaux souvenirs tout de suite au présent et d’imaginer les pousses poindre au mois de mai.

Osons transmuter tout l’or et les métaux que nous nous évertuons à arracher de la terre en solidarité. Imaginons et créons le meilleur de nous.

Dans le cadre de l’adoption de la Loi modernisant des dispositions législatives en matière de protection des renseignements personnels (loi 25), L’Indice bohémien souhaite vous informer de son obligation de collecter des renseignements personnels afin d’exécuter efficacement sa mission.

Je soussigné (e) consens librement à l’enregistrement de tous les renseignements que j’ai communiqués à L’Indice bohémien

Paul Gauguin - Le repas (1891). Image du domaine public.

NOS MÈRES MEURENT : UN HOMMAGE BOULEVERSANT

Le 18 mars prochain, les librairies accueilleront un livre qui promet de toucher le lectorat en plein cœur. Isabelle Rivest, auteure bien connue, lancera son tout dernier ouvrage Nos mères meurent (Éditions du Quartz) Ce recueil particulier mêle les écrits de sa mère, Francine Turbide, à ceux d’Isabelle, créant une œuvre intime et émotive, un hommage vibrant à une femme qui a marqué sa vie. Ce livre, qui prend racine dans une histoire familiale puissante, est également adapté en pièce de théâtre sous le titre Nos mères meurent et nous n’y pouvons rien.

UNE HISTOIRE ENTRE MÈRE ET FILLE

Nos mères meurent ne se veut pas un livre de deuil. C’est une ode à la délinquance et un hommage à l’expression qui fait partie de l’ADN familial. Francine Turbide, la mère d’Isabelle, était une écrivaine publique, dont le talent d’écriture était mis au service des autres. Cette femme, riche de vocabulaire et empreinte de beauté, a dû lutter contre une maladie dégénérative qui a altéré ses fonctions cognitives avant de la laisser partir trop tôt. Isabelle, confrontée à cette perte, a voulu lui offrir un baume, une sorte de guérison par les mots. En réunissant les écrits de sa mère avec les siens, elle cherche avant tout à honorer cette femme qui, à ses yeux, ne disparaîtra jamais.

UNE MÈRE SPIRITUELLE, UNE CONNEXION ÉTERNELLE

Isabelle décrit sa mère comme étant « profondément spirituelle », une personne qui s’en remettait toujours à « plus grand qu’elle ». L’ouvrage qu’elle publie aujourd’hui va au-delà du simple recueil de souvenirs ou d’hommages. Il s’agit de redonner à sa mère la dignité qu’elle a perdue en raison de la maladie tout en reconstruisant un dialogue, même au-delà des mots. C’est un véritable moyen de renouer les liens, de se connecter à une personne qu’Isabelle porte toujours en elle.

LES MOTS COMME HÉRITAGE

Les écrits de Francine Turbide sont imprégnés d’une poésie et d’une puissance qui se retrouvent tout au long du livre. Une citation marquante de Francine : « Mes grands-parents n’avaient pas de racines, mais des algues… sous ce ciel de l’Abitibi-Témiscamingue, qui est plus haut qu’ailleurs. » Ces mots, empreints d’une grande sensibilité, continuent de résonner aujourd’hui. Pour Isabelle, ce recueil est une manière de revivre l’héritage littéraire de sa mère, tout en le transmettant à la génération suivante. Ce livre est aussi un hommage à la beauté des mots, à la richesse d’une langue qui ne cesse de traverser les âges et les âmes.

UNE BEAUTÉ SANS NOM

Marie Noëlle Blais, directrice générale et littéraire des Éditions du Quartz, qualifie ce recueil de « beauté sans nom ». Un éloge parfait pour ce livre, qui va bien au-delà de l’écrit littéraire traditionnel. Nos mères meurent est une œuvre qui touche à la fois l’intime et l’universel, une exploration de la perte, mais aussi un hommage à tout ce qui nous unit, à travers les mots et les liens familiaux.

UNE RENCONTRE À NE PAS MANQUER

Si vous souhaitez rencontrer l’auteure et découvrir l’univers de Nos mères meurent, Isabelle Rivest sera présente au Salon du livre d’Amos en mai prochain. Ce sera l’occasion idéale de discuter avec elle de cet ouvrage profondément humain, de la manière dont elle a réussi à transformer la douleur en un hommage littéraire, et de partager un moment avec une auteure passionnée par la beauté de l’expression. L’adaptation théâtrale Nos mères meurent et nous n’y pouvons rien offre également une chance unique de vivre cette histoire sous un autre angle.

– LITTÉRATURE –

SANS RETOUR

C’est l’histoire de deux frères, Jonah et Roméo. Ils ont tous les deux le même âge, mais ils ne sont pas jumeaux. Le hasard a voulu que Roméo arrive dans sa famille d’accueil le jour où Jonah est né. Les deux frères partiront dans une aventure risquée. Même si l’un est sourd et l’autre, muet, ils arrivent à se comprendre en silence. Une belle histoire sur la différence et la fraternité.

Après avoir lu le livre Sans retour d’Isabelle Trépanier (Éditions Station Jeunesse), j’aimerais vous faire part de mon avis sur celui-ci.

Au début, je m’attendais plutôt à un gros roman, donc j’étais surprise de voir un petit livre qui se lit en environ 30 minutes. Il n’était pas très long. Dès les premières pages, j’ai été touchée par l’union des deux frères. Il y avait un très bon suspense et le livre était intéressant. C’est un très bon livre à lire à une classe ou pour soi-même, surtout si la personne n’aime pas les gros récits. À un certain moment, plusieurs questions se sont mises à me tourner dans la tête. Vers la fin, j’ai commencé à comprendre. Je ne vous en dis pas plus afin de ne pas trop en révéler sur la chute. Je le recommande!

À PROPOS D’ISABELLE TRÉPANIER

Originaire de l’Abitibi, Isabelle Trépanier a étudié en sociologie, en linguistique et en orthophonie. Après vingt ans de carrière comme orthophoniste, elle s’inscrit au diplôme d’études supérieures spécialisées en littérature pour la jeunesse afin d’en apprendre plus sur ce thème qui la passionne.

DES QUESTIONS QUE J’AI POSÉES À L’AUTRICE

Où a-t-elle trouvé l’inspiration? Elle affirme que l’histoire n’a pas été nécessairement vécue par sa famille, mais étant donné son parcours d’orthophoniste, elle a principalement travaillé avec des enfants sourds. C’est un beau cadeau qu’elle offre aux enfants ayant cette différence de se trouver un modèle dans ce livre puisque c’est vraiment rare qu’un enfant malentendant soit le personnage central d’une fiction.

Est-ce que c’est le premier livre qu’elle écrit? Non, elle écrivait des histoires dans ses temps libres depuis longtemps, mais c’est le premier livre qu’elle envoie à une maison d’édition.

Combien de temps ça lui a pris pour faire l’ensemble du livre, donc de la rédaction au livre final? Il aura fallu en tout un an pour avoir son livre en main. C’est assez rapide puisqu’elle avait beaucoup d’inspiration pour l’écrire. Rédiger le manuscrit lui a pris environ un mois.

Comment a-t-elle trouvé une maison d’édition? En fait, elle a écrit son livre dans le cadre d’un cours à l’université et la personne qui dirigeait le cours lui a offert de l’envoyer à sa maison d’édition.

ALEXIE GAUTHIER

– ARTS DE LA SCÈNE –

SHERLOCONTE

JULIETTE JACQUES, ÉLÈVE DE 4 E  ANNÉE, ÉCOLE NOTRE-DAME-DE-GRÂCE

Vous avez envie de vous amuser? Je vous suggère une sortie époustouflante avec vos enfants de 5 à 12 ans : Sherloconte, des Productions Prestigo. Venez résoudre des énigmes musicales, scientifiques, mathématiques, émotionnelles et bien plus encore. Ces histoires et énigmes seront racontées dans une tentaconte, qui est un dôme gonflable spécialement conçu pour un spectacle où des images interactives avec des effets spéciaux sont projetées à l’intérieur. Le spectacle sera présenté dans plusieurs villes de la région (voir calendrier culturel en page 31).

Les élèves de l’École catholique Georges Vanier (Elliot Lake) ont été éblouis par le spectacle immersif Sherloconte. Pour résoudre les énigmes, vous aurez besoin de votre sens de la déduction, de votre sens de l’observation et SURTOUT d’un

ERRATUM

ERREUR DANS L’ARTICLE « JENNY CORRIVEAU : LA FILLE QUI GÈRE » DE JESSY GAUMOND

Veuillez noter que des erreurs se sont glissées dans le texte « Jenny Corriveau : la fille qui gère » de Jessy Gaumond, publié en page 14 du numéro de février 2025 de L’Indice bohémien.

Au sixième paragraphe, il aurait fallu lire que le festival La FÉE de l’Abitibi-Témiscamingue était l’acronyme de Fête Éclectique Envahissante, et non de Fête des Événements émergents. De plus, ce festival n’est pas qu’une idée de Mathieu Larochelle puisque Jenny Corriveau a également participé à sa conception. Il s’agit donc d’une « idée originale conjointe de Jenny Corriveau et de Mathieu Larochelle ».

Nous souhaitons nous excuser auprès de

Crédit photo : Mathieu Dupuis
ALEXIS MELANÇON

HABITER QUOI? HABITER LA RUCHE !

DOMINIQUE ROY

Dans L’Indice bohémien de septembre dernier, Émilie B. Côté se confiait sur son travail de recherche artistique effectué en partenariat avec l’entreprise Miel Abitémis. Un projet inusité… Des échantillons – de plastique, de Plexiglas, de plâtre et d’ossements – avaient d’abord été déposés à l’intérieur de ruches dans le but que les abeilles fabriquent des alvéoles de cire sur ces différentes textures. Par la suite, ce sont des sculptures de l’artiste qui y ont été ajoutées. Pour créer son œuvre, l’artiste était donc à la merci de la productivité des insectes hyménoptères.

Et le projet, jadis embryonnaire et incertain, aboutit aujourd’hui à quelque chose de concret. Le travail sculptural de l’artiste et de ses cocréatrices bourdonneuses fait partie de la programmation du VOART Centre d’exposition de Val-d’Or où Habiter la ruche est présentée jusqu’au 30 mars.

DES OBSERVATIONS INTÉRESSANTES

L’artiste n’avait pas anticipé la lenteur des abeilles dans leur production. Le début de l’été ayant été peu profitable à la miellée dans les ruches sélectionnées pour y déposer les pièces, elle a dû attendre le mois d’octobre pour que les productrices agissent en quatrième vitesse et habitent les pièces avec leur cire.

POLITIQUE DE SOUTIEN AUX ORGANISMES

Les organismes de Rouyn-Noranda intéressés à déposer un projet dans le cadre de la politique de soutien aux organismes sont invités à se renseigner sur les trois programmes disponibles :

Soutien à l’achat d’équipement

Soutien aux projets d’aménagement

Soutien aux événements locaux

Autre constat : les colonies ne travaillent pas toutes de la même façon, certaines créant leurs alvéoles du bas vers le haut alors que d’autres partaient le bal à partir du couvercle.

Le comportement des abeilles est captivant. « La cire est créée par une enzyme qu’elles ont dans le corps, explique l’artiste. Plus la cire est foncée, plus elle a été créée il y a longtemps. J’ai trouvé intéressant aussi de savoir que les abeilles sont remisées l’hiver, qu’elles sont au ralenti. Il y a aussi, quelques fois par année, des virus qui attaquent certaines colonies. Ça fait partie du paysage et on oublie comment c’est un insecte fascinant. »

HABITER LA RUCHE

Ainsi, c’est le résultat de sa recherche-création avec les abeilles que l’on peut visiter au VOART. « Il y a donc les pièces que j’ai déposées dans les ruches qui sont remplies de la cire des abeilles, explique Émilie B. Côté. Le résultat est assez brut, mais l’esthétique de la cire est déjà vraiment fascinante. J’ai aussi une projection vidéo d’une captation que Frédéric Patoine a prise à l’intérieur d’une ruche avec une caméra 360. On peut voir le comportement des abeilles, et on peut observer comment la cire évolue. »

Pour déposer une demande, les organismes doivent remplir le formulaire correspondant à leurs besoins Notez que pour être éligible aux divers programmes financiers, un organisme doit être reconnu par la Politique de soutien aux organismes en remplissant le formulaire d'admissibilité.

Date limite de dépôt des projets : 31 mars 2025

POUR INFORMATION

Kim Hurtubise

Coordonnatrice à la vie active et aux évènements

kim hurtubise@rouyn-noranda ca 819 797-7110, poste 7393

Formulaires disponibles au : rouyn-noranda.ca/pso

Habiter la ruche… est un titre significatif pour l’artiste dont les œuvres ont cohabité plusieurs semaines avec les abeilles, ces dernières, du même coup, habitant les pièces en créant sur et autour d’elles. « Avec une caméra qui était placée à l’intérieur de la ruche, j’ai vraiment eu l’impression de faire partie du processus, d’habiter ces espaces vides qui étaient à remplir », explique l’artiste.

Avec cette récente exposition, Émilie B. Côté s’affirme une fois de plus comme artiste adepte du mouvement bioart. « À une époque où tout est dirigé vers le numérique et l’intelligence artificielle, j’ai envie plus que jamais de laisser la place au vivant, précise-t-elle. J’essaie de me reconnecter à ce que j’aimais quand j’étais petite parce que je considère que c’est la vérité, mon essence profonde. Je trouve que mon exposition actuelle se rapproche de ma vérité, du vrai en général. » Elle le confirme… c’est le début d’une recherche qui se poursuivra. Elle a encore tant à découvrir, à observer, à étudier, à comparer et à expérimenter chez celles qui sont maintenant devenues de précieuses alliées.

ÉMILIE
B. CÔTÉ

DANSEPROPHÉTIQUEÀL’ÎLEBIZARRE  : TRANSFORMER LA FIN

Depuis 2023, l’œuvre Danseprophétiqueàl’îlebizarre évolue dans l’univers du duo Geneviève Matthieu, qui l’a portée à travers plusieurs résidences de recherche et de performances artistiques au Québec et en France. Appel au rassemblement et au rituel collectif, invitation à l’entraînement et à l’anticipation, le projet sera présenté pour la première fois sous forme d’exposition au Musée d’art de Rouyn-Noranda (MA), du 21 mars au 18 mai prochains, avec la complicité de la commissaire Ji-Yoon Han.

PROVOQUER LA RENCONTRE

Alors que Geneviève Matthieu nous présente habituellement un univers performatif imprégné des codes de la scène, du mouvement, de la musique et de la théâtralité, l’idée d’une exposition muséale vient piquer la curiosité. Il s’agit pourtant d’une proposition parfaitement en harmonie avec la fluidité du projet et les coutumes du duo, qui a toujours mis la rencontre humaine et interdisciplinaire au cœur de sa démarche. Ji-Yoon, qui a accompagné les artistes dans ce passage vers l’exposition, explique qu’« [i]ls sont toujours dans cette démarche de créer des liens, des ponts entre l’art et la vie, entre les disciplines. C’est dans cette idée de dialogue et d’échange qu’on a commencé à travailler ensemble. »

VOS IDÉES PLEIN

UNE RÉUNION À LA CROISÉE DES CHEMINS

Pour Ji-Yoon, Danseprophétiqueàl’îlebizarre traite avant tout de la métamorphose. Fortement ancrée dans la réalité post-pandémique et ses bouleversements, l’œuvre pose la question de la transition. Elle transporte le public et les artistes à la croisée des chemins pour les confronter à la possibilité d’une transformation : « Comment envisager la fin – d’une époque, du monde, de la vie? Comment la fin peut-elle aussi être un devenir? Le titre de l’œuvre, présenté en un seul mot, vient aussi traduire l’idée de la réunion, de la liaison et de la mutation. On se demande comment danser malgré tout, comment s’entraîner ensemble à avoir des visions, à anticiper, mais aussi à accueillir l’imprévu. » La notion d’entraînement se trouve d’ailleurs au centre de la proposition des artistes, qui font directement référence, dans leur performance, à l’exercice physique et aux objets qui y sont liés.

Malgré l’absence des artistes, l’exposition promet une plongée complète dans leur monde et son foisonnement. « Geneviève et Matthieu sont très exigeants sur la composante “arts visuels”, donc l’expo ne part pas de rien, le matériau est déjà très riche », souligne la commissaire Ji-Yoon. Conçue spécifiquement pour l’espace d’exposition du MA, Danseprophétiqueàl’îlebizarre réunit ainsi une variété d’objets, de sculptures, d’éléments visuels et scéniques, de musique et de poésie, et invite le public à évoluer sous le regard de deux personnages que sont le Fantôme et l’Observateur. Ji-Yoon se garde de trop en révéler sur l’installation et sa trame narrative. De toute façon, « l’expo n’a jamais été pensée comme un point final, mais plutôt comme un moment de cristallisation. D’ailleurs cette exposition est une invitation vers un autre monde, vers cette “îlebizarre”, peut-être, qui ne cesse d’évoluer », suggère-t-elle.

POURSUIVRE LA MÉTAMORPHOSE

Le 4 février dernier, Matthieu Dumont est décédé des suites d’un cancer fulgurant. Malgré tout, Danseprophétiqueàl’îlebizarre est irrévocablement le fruit d’un travail commun entre Geneviève et lui, et tous deux ont tenu au maintien de l’exposition. Ji-Yoon souligne : « C’est un projet qui parle de prophétie et c’est d’autant plus important qu’il ait lieu, en fait. Il y a un sens bouleversant, mais puissant dans le fait que l’expo ait lieu là, maintenant, à Rouyn, avec ce projet en particulier, qui est aussi une affirmation de la vie. Il faut vivre, il faut créer, continuer la transformation et la métamorphose. »

LA MAGIE ARTISTIQUE DE LA PHOTOGRAPHIE ARGENTIQUE

DOMINIQUE ROY

Et si le soleil ne se levait pas? Voilà le titre de l’exposition de Benjamin Perron, présentée au Rift jusqu’au 15 mars. Bien que le Témiscamien ait quitté la région depuis bon nombre d’années, tout porte à croire que l’ancrage de l’artiste sur son territoire d’origine y est toujours bien solide puisqu’une cinquantaine de personnes – famille, amis et membres de la colonie artistique –, ont assisté à son vernissage, le 24 janvier dernier, pour (re) découvrir le travail accompli au cours des dernières années alors qu’il terminait d’abord son baccalauréat en beaux-arts au Studio Art de l’Université Concordia, puis une maîtrise en beaux-arts à la School of Art de l’Université du Manitoba.

Également titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en sociologie de l’Université Laval, Benjamin Perron aborde la photographie sous un angle différent, remettant en question le rythme effréné et l’accélération de la société actuelle ainsi que la multiplication et l’accumulation en quantité industrielle des images numériques. C’est par un retour aux sources, marqué par une volonté de ralentir, qu’il a recours aux techniques traditionnelles de la photographie argentique, un procédé qui lui permet de créer, sans lentille et sans caméra, tout simplement à partir de papier photosensible. Exposées à la lumière du jour, ses œuvres sont donc non développées et non fixées en chambre noire.

UNE DÉMARCHE ARTISTIQUE LENTE ET MINUTIEUSE

L’artiste souligne la beauté de ce processus, où chaque photo est le résultat d’une interaction unique entre la lumière et la matière, une façon aussi de capturer le temps et de se connecter à son environnement. Pour ce faire, l’artiste récupère du papier photosensible périmé, conçu pour réagir à la lumière. Sur ces feuilles, il dépose des mauvaises herbes, histoire de leur donner une certaine notoriété. Le tout est par la suite exposé aux éléments naturels, comme le soleil et la pluie. Ainsi, les sels d’argent, qui recouvrent le papier photosensible, subissent une réaction chimique. Ce procédé crée des images uniques, témoignant du passage du temps et des conditions météorologiques, reflétant ainsi une profonde connexion avec la nature et le territoire tout en offrant une perspective poétique sur le monde qui nous entoure. C’est ici que l’expression « laisser le temps faire son œuvre » prend tout son sens.

Benjamin Perron a aussi développé un intérêt pour les caméras artisanales, construites à partir de matériaux simples, comme des cannettes d’aluminium, qui lui permettent de redécouvrir la magie de la photographie. La confection de ces appareils rudimentaires, le choix de leurs lieux d’implantation ainsi que la durée de leur exposition font partie des étapes qui sondent, encore une fois, le rapport de l’artiste avec le temps et les lieux.

Derrière sa lentille, le photographe traditionnel contrôle les angles, le mouvement, les détails, l’émotion, la composition, la perspective, etc. Tous des éléments sur lesquels Benjamin Perron n’a aucune emprise. La narration visuelle de ses œuvres n’appartient qu’au temps et à l’environnement, une solution de rechange à la rapidité et à l’instantanéité sans pour autant altérer la beauté et l’esthétique de la technique photographique. Une exposition à voir et à revoir!

Pour découvrir les œuvres, le parcours et la démarche artistique de Benjamin Perron, consultez son site Web et suivez-le sur Instagram et Facebook.

Benjamin Perron.

Geneviève Matthieu

Danseprophétiqueàl’îlebizarre

Commissaire : Ji-Yoon Han

INAUGURATION : vendredi 21 mars, 5 à 7

Camp d’art la RelÂche

3 mars - 7 mars, inscriptions à la journée

– ARTS VISUELS –

CURIOSITÉS VÉGÉTALES II  : MARILYSE GOULET

À VILLE-MARIE

CHANTALE GIRARD

Le 21 mars prochain, la galerie du Rift de Ville-Marie recevra la graveuse Marilyse Goulet qui présentera sa toute nouvelle production.

Cette exposition s’inscrit dans la continuité de celle que nous avions eu l’occasion de voir l’été dernier à Amos : Micro-Macro : impressions phytologiques, constituée principalement d’impressions végétales.

Les résultats de la recherche de Marilyse Goulet étaient une réflexion à plusieurs niveaux : un jeu tout d’abord avec le format (petite plante versus grand format), mais également une réflexion sur la richesse du végétal. La plante s’inscrit également dans l’histoire de la relation que notre espèce a entretenue avec le monde végétal, avec ses propriétés. L’artiste construit son herbier non pas en arrachant la plante et en la collant sur une feuille, mais en la laissant sur place et en nous la présentant transformée et magnifiée par les couleurs et le format.

Outre le sujet principal de sa production actuelle (les plantes), Marilyse Goulet apporte dans ses expositions un questionnement fondamental sur la gravure elle-même. En répétant les tirages, en colorant les matrices qu’elle expose, en s’interrogeant sur la mise en espace des pièces, elle renouvelle pour le public la façon de percevoir ce moyen d’expression. Le public est ainsi confronté à presque tous les possibles en matière de gravure : différents passages, différentes versions, grands formats colorés, petits formats noir et blanc, montage sans cadre, matrices colorées posées au sol, etc.

Le travail de l’artiste qui sera proposé à Ville-Marie a été rendu possible grâce à une deuxième bourse de recherche qu’elle a obtenue. Cette fois, Marilyse Goulet s’est intéressée aux plantes des milieux humides qui sont souvent mal aimées, mais si importantes pour notre environnement. Encore une fois, elle transforme les plantes en surface colorées de grands formats. Notons également que plusieurs des œuvres constituant l’exposition proviennent d’une résidence effectuée à l’atelier Sagamie à Alma. Bien connue pour son travail en art numérique, Marilyse Goulet a toutefois utilisé cette fois des presses traditionnelles.

Il est difficile de déterminer de quoi l’exposition sera faite, car pour Marilyse Goulet, l’accrochage fait partie de l’œuvre. Elle procèdera elle-même au choix et à la mise en place des œuvres dans l’espace. « Il faut que je voie la salle, il faut que je saisisse l’espace afin de continuer l’acte créateur dans le montage. Pour moi, un montage est un in situ évolutif », affirme-t-elle. Elle aura la salle complète pour elle seule et cela la stimule beaucoup.

Outre des œuvres sur papier, il y aura des impressions sur tissus et des impressions très grands formats. Des matrices 3D seront également présentées. L’exposition de Marilyse Goulet sera une belle occasion d’apprécier le travail d’une graveuse investie et engagée dans son art. Rappelons que l’artiste a vécu plusieurs années à Rouyn-Noranda et qu’elle a été très impliquée dans l’atelier des Mille Feuilles. On peut d’ailleurs voir son travail dans le fond d’œuvre de l’atelier.

Photo : Paul Litherland, 2024.
Photo Paul Litherland, 2024.
MARILYSE GOULET

CAHIER FEMMES

Sophie Royer, Plus forte, techniques mixtes sur papier Arches, 2021.

EN PARTENARIAT AVEC TOURISME

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

CAHIER FEMMES

SOLÈNE BERNIER, GRANDE EXPLORATRICE DE LA RÉSILIENCE ET DE LA NATURE

Figure marquante de la scène théâtrale en AbitibiTémiscamingue depuis près de trois décennies, Solène Bernier se réinvente en explorant les arts visuels et multidisciplinaires. Avec Corail et les adhérences, elle privilégie une forme d’expression artistique où l’installation, la performance, l’art brut et l’exploration de la matière prennent le devant de la scène.

Ce tout récent projet se penche sur les limites de la résilience par la métaphore visuelle, étudiant le rapprochement entre l’endométriose, les violences gynécologiques et la crise climatique. Concrètement, ce sont des installations sonores et visuelles mises en scène : des corps de femmes fissurés et envahis par des adhérences, des ronces, de petits filaments microscopiques pesant une tonne de briques. « Nous portons en nous des blessures de la nature, hommes et femmes, mais davantage ces dernières à cause de leur constitution physique et génétique. Les femmes sont plus sensibles, voire plus fragiles à leur environnement », affirme l’artiste.

Le choix des matériaux, pour la plupart recyclés, est représentatif des valeurs écologiques de Solène Bernier. Chacun d’entre eux est significatif, notamment l’argile, cette matière organique servant à panser les blessures, ou encore le bois brûlé à la manière du Shou Sugi Ban, une méthode d’origine japonaise de préservation du bois par la carbonisation.

UNE INSTALLATION ÉVOCATRICE DU VÉCU DE L’ARTISTE

Solène Bernier ressentait ce besoin de parler de l’endométriose dont elle souffre depuis sa jeunesse. À l’âge de 47 ans, c’està-dire il y a 3 ans, elle recevait le diagnostic officiel. « C’est un peu comme si le casse-tête de ma vie se plaçait au fil des jours, confie-t-elle. Mon intuition me faisait chercher, malgré l’intimidation des soignants rencontrés. Bien que la violence médicale, spécifiquement celle du champ de la gynécologie, soit reconnue et dénoncée, le déni est puissant chez l’humain : si l’on ne veut pas déranger l’ordre établi, on y adhère. » C’est à cette forme d’adhérence que l’installation et le titre de l’exposition font référence. D’ailleurs, rien n’est laissé au hasard, mars étant le mois de la sensibilisation à l’endométriose, et c’est ce moment de l’année qu’a choisi Solène Bernier pour livrer le produit final de sa création.

Quant à l’aspect « corail » de l’installation, il fait référence à la toxicité de l’environnement et à la pollution. Comme le corail qui perd ses couleurs, la femme en douleurs perd sa

DOMINIQUE ROY

vitalité. Il y a aussi une référence au système endocrinien de la femme qui est plus sensible à la pollution, d’où le lien avec la crise climatique.

UNE ŒUVRE À QUATRE VOIX

Pour ce projet, Solène Bernier s’est entourée de trois artistes féministes : Gabrielle Demers, qui apporte une dimension littéraire et poétique; Sophie Lessard, collaboratrice de longue date qui contribue à l’œuvre par son expertise en arts visuels; et Clara Bastiani, photographe et cinéaste, qui enrichit le projet par sa perspective unique et son engagement envers les artistes en émergence. Le résultat est donc l’œuvre de ce quatuor dont les expériences de vie, le regard et les perspectives sont uniques à chacune.

UNE APPROCHE THÉÂTRALE

En arts visuels, Solène Bernier côtoie l’art brut qui sort des normes artistiques traditionnelles, faisant confiance à l’action spontanée et intuitive, s’éloignant de la perfection, optant pour une approche naïve, dilettante, exploratoire et fluide.

L’œuvre Corail et adhérences sera présentée au Petit Théâtre du Vieux Noranda du 4 au 8 mars. L’heure des représentations est indiquée sur le site Web de ce lieu de diffusion artistique, partenaire chouchou de l’artiste depuis de nombreuses années.

UNE VISIONNAIRE À LA TÊTE DU SALON DU LIVRE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Lors de ma rencontre avec Sylvie Tremblay, directrice générale du Salon du livre de l’AbitibiTémiscamingue, j’ai découvert une personne aussi chaleureuse qu’ambitieuse, une femme d’une grande tendresse, mais aussi une professionnelle talentueuse et déterminée. Sylvie, qui admet avoir parfois le syndrome de l’imposteur, a su bâtir une carrière solide au sein de la scène culturelle de la région. Son parcours est marqué par une série d’expériences et de rencontres qui l’ont menée à prendre la tête de cet événement littéraire d’envergure.

UN HÉRITAGE CULTUREL ET FAMILIAL QUI FAÇONNE SON PARCOURS

L’amour de l’art et de l’histoire fait partie de l’ADN de Sylvie Tremblay. Issue d’une famille passionnée par la culture, elle a été influencée par son père, qui l’a initiée à différents projets théâtraux, dont l’emblématique projet théâtral de la cathédrale d’Amos. Cette immersion précoce dans le monde de la scène, couplée à l’implication active de son père, a forgé en elle une solide compréhension des défis liés à l’organisation d’événements d’envergure. C’est grâce à cette expérience et à sa capacité à mobiliser des bénévoles qu’elle a été appelée à prendre la direction du Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue.

UN SALON DU LIVRE UNIQUE ET NOMADE

Contrairement aux autres salons du livre au Québec, qui sont fixés dans une seule et même ville, le Salon du Livre de l’Abitibi-Témiscamingue adopte une approche nomade. Chaque année, l’événement se déplace dans différents secteurs de la région, rendant cet événement encore plus accessible à toute la population, qu’elle soit à Amos, à Rouyn-Noranda ou ailleurs. Ce format particulier reflète l’engagement de Sylvie et de son équipe pour faire rayonner la littérature dans l’ensemble de l’Abitibi-Témiscamingue.

UN ENJEU DE TAILLE : LA LITTÉRACIE DANS LA RÉGION

Un des moteurs principaux de Sylvie Tremblay dans cette aventure est de s’attaquer à un problème crucial, soit celui de la littéracie. Saviez-vous que l’Abitibi-Témiscamingue détient l’un des pires taux de compréhension en lecture au Québec? Ce n’est pas une question d’analphabétisme, la population ne manque pas de savoir lire, mais une grande partie de la population (52 %) ne parvient pas à comprendre pleinement ce qu’elle lit. Cette réalité pousse Sylvie à considérer que son rôle va bien au-delà de la simple organisation d’événement. Elle veut offrir une véritable occasion de connexion à travers la lecture et l’écriture.

UNE RENCONTRE AVEC LES AUTRICES ET AUTEURS : UNE MISSION AVANT TOUT HUMAINE

Pour Sylvie, l’objectif principal du Salon du Livre va au-delà de la simple amélioration des compétences en lecture. Selon elle, l’essence même de cet événement réside dans la rencontre entre le public et les autrices et auteurs. « Je veux que les gens vivent une connexion avec ceux qui ont quelque chose à raconter », me confie-t-elle. Chaque année, le Salon du livre offre des rencontres privilégiées, des sessions privées avec les autrices et auteurs, des miniconférences et des tables rondes. Ces moments sont conçus pour rappeler que les écrivaines et écrivains sont des gens comme tout le monde, avec des histoires à raconter. Ce n’est pas juste l’occasion de découvrir de nouveaux livres ou de connaître les dernières nouveautés, mais aussi de croiser, au détour d’un kiosque, l’autrice ou l’auteur qui pourrait avoir l’histoire parfaite pour nous, au moment où on en a le plus besoin.

UN ÉVÉNEMENT

POUR TOUT LE MONDE, PETITS ET GRANDS

Un autre aspect cher à Sylvie est d’amener les enfants à fréquenter cet événement. Leur curiosité naturelle et leur ouverture d’esprit en font des participants idéaux. Ne sous-estimons pas ce que pourrait déclencher une rencontre de ce genre chez nos jeunes : une passion pour la lecture, l’envie de raconter leurs propres histoires, et quoi encore. Le Salon du livre de l’Abitibi-Témiscamingue, c’est un peu comme un spectacle de connexions humaines et de découvertes.

UNE ÉDITION 2025 À NE PAS MANQUER

Et pour 2025, tenez-vous prêts! Le Salon du livre s’installera à Amos, où une soirée thématique surprise vous attend. Ce sera un moment unique à ne pas manquer, avec une équipe qui prépare cette édition avec soin et beaucoup d’enthousiasme. Pour plus de détails et pour ne rien manquer, n’hésitez pas à consulter le site Web du Salon du Livre de l’Abitibi-Témiscamingue. Un rendez-vous incontournable pour des découvertes extraordinaires!

D.
Sylvie Tremblay.

INCURSION DANS LE QUARTIER GÉNÉRAL CULTUREL DE

VÉRONIC BEAULÉ

DOMINIQUE ROY

Agente de développement culturel à la MRC de Témiscamingue (MRCT) pendant 15 ans et demi, Véronic Beaulé a joué un rôle crucial dans la promotion, la coordination, la structuration, le développement, la concertation et la consolidation de la culture dans la région. Bien qu’elle ait récemment quitté ses fonctions, impossible de passer sous silence tout le travail accompli en cours de mandat par celle qui était à l’avant-scène de toutes les opérations culturelles du territoire témiscamien. Telle une invitée à l’émission 1res fois, l’ambassadrice culturelle nous livre ici des faits marquants sur ce pan de sa carrière.

En 2009, elle a été la première à occuper ce nouveau poste créé à la MRCT. Immédiatement, elle a aimé les projets révélant l’envers de la médaille, comme la réalisation de capsules vidéo qui mettaient en valeur le processus créatif des artistes ou encore ses chroniques à la radio qui présentaient ses coups de cœur culturels.

Reconnaissons l’importance des femmes dans le milieu artistique et culturel régional !

Témoin de l’évolution positive de la perception de la culture au Témiscamingue, elle parle des élus municipaux qui ont progressivement pris conscience de l’importance de cette sphère dans le milieu, ce qui s’est traduit, notamment, par une augmentation des budgets alloués aux projets culturels. L’art s’est aussi invité dans la salle du conseil de la MRCT alors que des œuvres d’artistes locaux ornent les murs sous la forme d’expositions éphémères. La fréquentation des événements culturels a également augmenté, témoignant de l’engagement croissant de la communauté. La programmation grandissante et diversifiée du Rift attire de plus en plus d’adeptes. Véronic Beaulé donne l’exemple des vernissages au Rift dont le prorata de participation est largement plus élevé qu’à Montréal si on tient compte du bassin de population. Et que dire des films et des spectacles qui font salle comble?

La documentation du patrimoine a été un projet engageant pour Véronic Beaulé. Le recensement des granges doubles, plus de 80 sur notre territoire, et du patrimoine dans les municipalités lui a valu des découvertes exceptionnelles et une collaboration mémorable avec Jean-Yves Parent qui a fait le tour des églises en sa compagnie. L’exposition d’artefacts qui s’en est suivi, Lumière sur un patrimoine méconnu, fait partie de ses réalisations incontournables.

Pour elle, la fréquentation du milieu culturel a été bénéfique, nourrissant sa curiosité et son ouverture d’esprit, constatant qu’il n’est pas nécessaire de toujours comprendre le message ou la démarche derrière l’œuvre. On peut consommer de la culture pour se faire du bien, tout simplement, et non pour chercher des réponses absolues. L’aspect révolutionnaire du projet artistique n’est pas un prérequis; la simplicité a sa place.

Être agente de développement culturel lui a donné accès à des événements culturels marquants, notamment les sorties culturelles scolaires qu’elle qualifie de véritables petits bijoux.

« Si tu n’es pas prof ou si tu n’accompagnes pas un groupe, tu ne les vois pas passer. » Elle décrit le théâtre jeunesse comme étant savoureux.

La grande précarité du milieu fait partie de ses tristes constatations alors que peu d’artistes témiscamiens vivent de leur art. « Ils ont une “job alimentaire”, c’est souvent comme ça qu’ils l’appellent, et ils font de l’art quand ils [le peuvent]. C’est un milieu de passions qui tient sur des passionnés. Ce n’est pas au Rift que tu fais des millions de dollars, mais tu y fais des millions d’heures. »

QUELQUES AUTRES 1RES FOIS EN VRAC

Véronic Beaulé a vu naître le premier numéro de L’Indice bohémien qui coïncidait avec son arrivée en poste, collaborant à la recherche de sujets et à la distribution. La première fois qu’elle a vu une performance du duo Geneviève et Matthieu a été un moment ébranlant, la décrivant comme étant déjantée et déstabilisante. « La performance, ça frappe. » Il est donc difficile de passer sous silence le triste départ de Matthieu Dumont, survenu le 4 février dernier, une nouvelle qui ébranle et chagrine toute la colonie artistique de l’Abitibi-Témiscamingue.

L’artiste de la région qu’elle a découverte et qu’elle apprécie depuis qu’elle est en poste est Édith Laperrière, notamment pour son travail en lien avec le territoire sous la forme d’estampes. Elle cite aussi Émilie B. Côté, dont elle aime la présence, le travail et l’approche.

Enfin, est-elle plus arts visuels ou arts de la scène? Elle avoue consommer davantage de spectacles et de cinéma québécois. Son premier lien avec la culture, c’est sa passion pour le cinéma d’ici. Cependant, si elle avait un événement culturel incontournable à suggérer, c’est du côté des arts visuels qu’elle se penche avec la Biennale internationale d’art miniature.

COURTOISIE
Véronic Beaulé.

EN PARTENARIAT AVEC

TOURISME

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

VAL-D’OR AU FÉMININ : UN HOMMAGE AUX BÂTISSEUSES

Le mois de mars. Ce moment de l’année qui annonce non seulement l’arrivée prochaine du printemps, mais qui marque également la Journée internationale des droits des femmes. C’est le moment parfait pour prendre un temps d’arrêt afin de se souvenir des victoires de ces femmes qui ont su changer les mentalités. Prendre un temps d’arrêt, c’est ce qu’a fait la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or (SHVD) dont la mission est de mettre en valeur le patrimoine documentaire pour préserver la mémoire de la collectivité. Ainsi, Val-d’Or au féminin, un ouvrage portant sur les pionnières qui ont contribué au développement de cette ville, sortira à la fin de l’été.

RÉDACTION

La rédaction de l’ouvrage a été confiée à Émélie Rivard-Boudreau, qui n’en est pas à ses premières publications. Journaliste indépendante pendant une dizaine d’années, elle a collaboré, entre autres, avec Radio-Canada et plusieurs autres médias québécois. Elle a d’ailleurs remporté un prix de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) dans la catégorie Article de quotidien ou d’hebdomadaire écrit, pour sa publication « Femmes de mines », paru dans La Gazette des femmes. Vous pouvez également la lire sur le site Wikipédia puisqu’elle contribue à améliorer le contenu se rapportant à l’Abitibi-Témiscamingue et au Nord-du-Québec.

ABSENCE REMARQUÉE

C’est en analysant les archives de la région que les membres de la SHVD ont constaté l’absence de représentativité des femmes dans l’histoire du développement de la ville. Donc, pour contrer ce manque, l’organisme sans but lucratif a décidé de mettre à l’avant-plan l’apport de ces pionnières. Val-d’Or au féminin tracera un portrait de la vie des femmes à partir du début de la colonisation de Val-d’Or jusqu’en 2020. « Saviez-vous qu’en 1934, Val-d’Or n’existait pas encore, mais qu’on y comptait plusieurs équipes féminines de hockey? Vous connaissez l’auteure Gabrielle Roy? Eh bien, sachez qu’elle est une des premières femmes à être descendue sous terre à Val-d’Or. Avez-vous déjà entendu dire qu’en 1957, les Valdoriens auraient pu avoir Thérèse Casgrain comme députée fédérale? », demande Émélie pour aiguiser la curiosité du lectorat.

TRAVAIL DE RECHERCHE

LANCEMENT

Surveillez les réseaux sociaux pour connaître la date officielle du lancement. D’ici là, n’hésitez pas à réserver votre exemplaire de cet ouvrage qui permet de rectifier le passé en mettant en lumière le rôle essentiel que les femmes ont joué dans le développement de cette ville abitibienne. Val-d’Or ne serait pas ce qu’elle est sans ELLES!

Étant donné que l’apport de la population féminine dans différents secteurs était souvent caché ou passé sous silence, un comité a effectué un colossal travail de recherche dans les journaux et dans d’autres publications afin de retracer la vie des Valdoriennes. De plus, plusieurs entrevues ont été menées auprès de femmes dans le dessein de relever leurs expériences et leurs témoignages.

CONTRIBUTION DU PUBLIC

Il est possible de soutenir ce projet de mémoire en réservant un exemplaire de cet ouvrage fort intéressant et instructif. Aussi, une campagne de sociofinancement est en cours jusqu’au 29 mars sur le site Web La Ruche. Rendez-vous sur la page Facebook de la Société d’histoire et de généalogie de Val-d’Or pour plus de renseignements.

Femmes d’action : au cœur du tourisme en Abitibi-Témiscamingue

PAR CLAUDINE GAGNÉ TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Chez nous, l’industrie touristique repose sur des femmes passionnées. Elles sont partout : gestionnaires d’hébergements, cheffes, guides, organisatrices d’événements... Et bien plus encore ! Leur implication ne se limite pas à l’accueil : elles font briller la région.

Elles créent des expériences uniques. Elles font découvrir notre culture, notre histoire et nos paysages. Elles innovent, bâtissent des ponts et misent sur le durable.

Tourisme Abitibi-Témiscamingue tient à souligner leur importance. Ces femmes d’action façonnent un avenir prometteur pour notre région. Grâce à elles, chaque visite est une vraie rencontre avec l’âme de l’Abitibi-Témiscamingue.

EVELYNE RANCOURT BORÉALAIT
JOHANNE VIENNEAU RÉSERVE FAUNIQUE LA VÉRENDRYE
MARIE-PIER VALIQUETTE MUSÉE DE LA GARE
RANDA NAPKY TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LINDSAY MCLAREN POLSON ET TARA DANTOUZE THE WILD BASKET
CHANTAL MOORE MUSÉE MINÉRALOGIQUE DE L'ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
LYNE BERGERON FERME CHEZ LYNE ET SYLVAIN
ANGÈLE-ANN GUIMOND L'EDEN ROUGE
MARIE-PIER BOULÉ CHALET L'ÉPHÉMÈRE
CAROLINE ARBOUR SCARO
KARINE LANDRY LES RACINES DU P'TIT ISIDORE
Photos : J. Gob, S. Bizier, C. Leduc, J. Guivarch
FRANCE LEMIRE ASSOCIATION FORESTIÈRE DE L'ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Pour les personnes plus âgées comme vous et moi, l’art et la culture sont souvent associés à des objets comme des disques vinyle, des cassettes ou des CD, des livres, des cartouches de jeux vidéo, des billets de spectacle en carton, les cahiers des journaux qui garnissaient nos étagères, couvraient nos tables et remplissaient nos tiroirs. Est ensuite venue la dématérialisation du son, de l’image et de l’écrit. Avec Internet, c’est la numérisation de la culture qui s’installe, au tournant des années 2000, incarnée probablement d’abord par Napster et les premiers minuscules MP3

La culture numérique, sur CD-ROM ou en ligne, signait l’avènement de la production de masse, le partage libre et facile, la véritable révolution, et la question de la gratuité de la production artistique (et plus largement la question de la rémunération des artistes et des producteurs), ce qui semblait, en quelque sorte, mettre fin au pacte éthique entre l’artiste et son public. D’ailleurs, rien n’est encore réglé aujourd’hui. Le numérique n’a pas tué la musique, le livre ou le cinéma. Au contraire, les modes de production se sont multipliés. Ce sont les modèles d’affaires qui ont dû être revus, très tardivement dans certains secteurs, et qui devront l’être constamment. Après 25 ans, on en est

LA PERMANENCE DE L’OBJET

donc rendus à Spotify, Netflix, liseuses, jeux et achats de billets en ligne.

Nous éprouvons pourtant un attachement aux objets. Ils peuvent nous rendre heureux, nous aimons ce qui est à nous depuis l’enfance ou l’adolescence, et le temps leur ajoute de la valeur. Ils sont importants, car ils nous rappellent un moment, un événement; ce sont des souvenirs, parce qu’ils sont beaux ou uniques, parce qu’ils sont rares, encore en bon état et représentent tant de choses. L’objet n’a pas dit son dernier mot. Dans les dernières années, il y a eu une hausse de la vente de disques vinyle, les ventes ont doublé depuis 2020. Les livres des librairies se vendent encore bien et, tant mieux, sont encore présents dans les grandes surfaces. Les bibliothèques publiques sont appelées à devenir des médiathèques ou des lieux de découvertes, au rôle élargi, englobant plusieurs formes d’arts et de culture.

Je reprends dans mes mots le propos d’Emmanuel Durand, un haut cadre de la gigantesque firme Warner, aux premières loges de la numérisation. Il affirme que le consommateur demande de plus en plus une expérience plus étendue que le bien culturel. J’ajouterais que le public a besoin de toucher, de saisir et de tenir dans ses mains. C’est un besoin de concret, d’un contact

avec le réel. Puis, pour les plus vieux comme moi, il y a cette inévitable nostalgie de nos années de jeunesse. C’est là donc l’importance de l’objet et, peut-être, sa nécessaire permanence.

Avec l’objet culturel, il y a aussi une forme de protocole ou de décorum dans sa « consommation ». On feuillette le livre neuf qui craque, on constate mieux l’avancement de la lecture de notre livre, on examine et apprécie le design du livret du CD, on fredonne les paroles à la première écoute, on garde le billet dans une boîte qu’on retrouvera plus tard, avec une coupure de presse de la critique du spectacle. C’était aussi la visite du club vidéo lumineux pour louer les films ou la soirée passée entre amis dans le vacarme de l’arcade ou le temps passé au magasin de disque à choisir aussi les t-shirts et les affiches.

Les technologies informatiques et numériques changeront toujours les formats et les méthodes de stockage. Les logiciels peuvent évoluer et devenir la nouvelle mode techno. Pourra-t-on encore lire le livre sur sa tablette, écouter sa musique ou revoir ses photos? L’objet – le livre en papier, le CD, le disque vinyle et le DVD – sera toujours là, même s’il date d’une autre époque.

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Le conseil d’administration est le cœur et l’esprit de L’Indice bohémien. Il est le gardien du savoir et de la connaissance afin de préserver la mission du journal : informer les gens sur la vie culturelle et les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-Témiscamingue.

LE NOM DE FAMILLE DES FEMMES MARIÉES AU QUÉBEC : DE LA TRADITION À LA RÉFORME DE 1981

NATHALIE FAUCHER, PRÉSIDENTE DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DE GÉNÉALOGIE DE VAL-D’OR

L’un des grands défis des recherches historiques consiste à retrouver le nom des femmes dans les documents. Elles disparaissaient souvent derrière le nom de leur mari, rendant leur identification plus complexe. Cette réalité m’a amenée à réfléchir à cette tradition et à son impact sur l’identité des femmes au fil du temps.

UNE TRADITION PROFONDÉMENT ENRACINÉE

Pendant longtemps, au Québec, l’usage a voulu que les femmes mariées adoptent le nom de leur mari, même s’il ne s’agissait pas d’une obligation légale. Cette coutume, ancrée dans une vision traditionnelle du mariage, renforçait l’idée du mari comme chef du foyer. Même dans les documents officiels, l’administration inscrivait souvent les femmes sous le nom de leur époux, par exemple, madame Jean Tremblay, solidifiant ainsi cette norme sociale.

Le 2 avril 1981 marque un tournant dans l’histoire juridique québécoise. Avec la réforme du Code civil, il est établi que

chaque personne conservera son nom de naissance toute sa vie, y compris après le mariage. Cette mesure vise à garantir l’égalité entre les sexes et à préserver l’identité individuelle des époux. Désormais, une femme mariée ne peut prendre le nom de son conjoint qu’en effectuant une demande officielle de changement de nom, un processus encadré et soumis à des critères stricts.

UN PAS VERS L’ÉMANCIPATION DES FEMMES

Cette réforme s’inscrit dans un mouvement plus large d’émancipation. En 1964, la Loi sur la capacité juridique de la femme mariée avait déjà aboli son incapacité juridique, lui permettant de signer des contrats et d’administrer ses biens sans autorisation maritale. Avec la réforme de 1981, le mariage n’a plus d’incidence sur l’identité légale des époux, et chaque personne conserve son nom dans les actes civils et administratifs. Si cette avancée renforce l’égalité des sexes, les habitudes mettent plus du temps à évoluer. De nombreuses femmes ont continué à utiliser le nom de famille de leur mari, par tradition ou par commodité. Encore aujourd’hui, bien que seul le nom de naissance soit légalement reconnu, certaines femmes

emploient encore socialement le nom de famille de leur mari, sans valeur juridique.

UN

DEVOIR

DE MÉMOIRE ET DE RECONNAISSANCE

La réforme de 1981 a marqué une étape clé dans la reconnaissance des droits des femmes. Si l’adoption du nom du mari était autrefois la norme, le maintien du nom de naissance est désormais un acquis consolidant l’identité et l’autonomie des femmes.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il est essentiel de souligner ces avancées qui ont permis aux femmes d’affirmer leur place dans la société. Conserver son propre nom est bien plus qu’une formalité : c’est un symbole fort de reconnaissance et de respect. Cette réforme s’inscrit dans un combat plus large pour l’égalité, et il reste encore des efforts à faire pour assurer aux femmes une pleine autonomie dans toutes les sphères de la société. Il est également de notre devoir, en tant que société, de redonner une place et une identité à ces femmes qui, au fil de l’Histoire, ont été invisibilisées par des traditions aujourd’hui révolues.

AU CENTRE

D’EXPOSITION

D’AMOS

MÉCANIQUE CÉLESTE

Diane Landry PAYSAGES SÉLÉNITES ET CORPS CÉLESTES

Exposition produite et mise en circulation par VOX, centre de l’image contemporaine grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Guy Langevin

HORAIRE ENTRÉE LIBRE

Mardi – Mercredi

13 h à 17 h 30

Jeudi – Vendredi

13 h à 17 h 30

18 h 30 à 20 h 30

Samedi

10 h à 12 h

13 h à 17 h

Dimanche

13 h à 17 h

Les effets des changements climatiques sont désormais une réalité indéniable, et nos hivers atypiques en sont une illustration évidente. Lorsqu’une espèce, comme le lagopède des saules qui dépend des hivers, modifie son comportement de distribution, il est tentant de lier cela directement aux changements climatiques. Pourtant, l’explication est loin d’être aussi simple. Le véritable défi des chercheuses et chercheurs est d’analyser les dynamiques qui sont en jeu, en tenant compte de toutes les causes possibles avant de conclure trop hâtivement que les changements climatiques en sont la cause principale.

Le lagopède des saules (connu comme la perdrix blanche dans notre région), un oiseau cousin de la gélinotte huppée et du tétras du Canada, habite principalement les régions du nord comme la toundra arctique et la limite nordique de la forêt boréale. Il se distingue de ses cousins par son plumage brun en été qui devient blanc en hiver, ce qui lui permet de se camoufler dans la neige. Ses pattes, couvertes de plumes, servent d’isolant contre le froid et lui permettent de mieux se déplacer sur la neige, un peu comme des raquettes. Depuis le début du 19e siècle, cet oiseau a été observé dans le nord de l’Abitibi-Témiscamingue tous les 8 à 12 ans. Cependant, depuis les dernières années, il semble s’y rendre chaque année, malgré un déclin global de l’espèce. Cette situation soulève des questions. L’habitat nordique du lagopède est-il devenu inadapté? Quelles peuvent être les raisons de ce changement?

Les écosystèmes arctiques, où vit le lagopède, sont soumis à divers cycles naturels, notamment ceux liés à l’abondance des prédateurs et des proies. Bien que le

DES LAGOPÈDES DES SAULES EN ABONDANCE CET HIVER

lagopède soit herbivore et n’ait pas de lien direct avec le lemming, un petit rongeur typique de l’arctique, sa situation est influencée par son cycle de population, qui présente des pics tous les trois à cinq ans. Cette relation peut sembler surprenante, mais cela s’explique par le fait que les prédateurs du lagopède (comme le renard, l’hermine et les oiseaux de proie) se nourrissent alors davantage de lemmings, délaissant temporairement les lagopèdes comme source de nourriture. Toutefois, ces cycles d’abondance des lemmings semblent être de moins en moins marqués, et les conséquences de cette raréfaction sur les populations de lagopèdes restent difficiles à cerner.

En plus de ces dynamiques naturelles, les changements climatiques viennent perturber l’habitat traditionnel du lagopède. La fonte des neiges et les pluies hivernales de

plus en plus fréquentes à cause du réchauffement climatique peuvent rendre la neige plus dure, ce qui est défavorable pour cet oiseau qui tend à s’enfouir dans la neige folle. De plus, cette croûte de neige facilite les déplacements de ses prédateurs. Ces phénomènes pourraient expliquer la présence du lagopède dans des zones plus au sud, où la couverture végétale offre une meilleure protection. Une autre source de perturbation pourrait être le printemps plus précoce qui désynchronise les cycles biologiques de l’oiseau. Le lagopède conserve son plumage blanc alors que la neige fond, ce qui le rendant plus vulnérable à la prédation. Finalement, la compétition accrue pour la nourriture, avec d’autres herbivores qui partagent la même alimentation, et les pressions de la chasse s’ajoutent aux facteurs à considérer dans l’analyse des populations de cette espèce.

Face à cette complexité, il n’est pas facile de déterminer les causes précises de la fluctuation d’abondance du lagopède en Abitibi-Témiscamingue. Heureusement, des chercheuses et chercheurs s’efforcent de démêler ces différents facteurs afin de développer des stratégies de conservation adaptées pour protéger cette espèce emblématique, que son déclin soit ou non lié directement aux changements climatiques.

JEAN LAPOINTE

– MA RÉGION, J’EN MANGE –

CREVETTES AU CARI/POIVRE DE CITRON, MAYONNAISE À L’EAU DE TOMATE ET HUILE DE BASILIC

Lire la recette jusqu’à la fin avant de commencer.

INGRÉDIENTS

Crevettes de taille 16/20

1 ou 2 tomates italiennes

Poivre de citron

Poudre de cari

Huile d’olive

Huile de canola

Basilic

1 jaune d’œuf

1 c. à t de moutarde de Dijon

Jus d’un demi-citron

Asperges

RENÉ HÉROUX, CHEF PROPRIÉTAIRE, «  RESTO CHEZ RENÉ  »

Herbes, fleurs comestibles ou feuilles fraîches pour décoration (facultatif)

PRÉPARATION

Mayonnaise

Dans un contenant, bien mélanger le jaune d’œuf et la moutarde de Dijon avec un mélangeur à main. En continuant à mélanger, ajouter l’huile de canola en filet jusqu’à l’obtention de la consistance désirée. À la toute fin, ajouter le jus de citron.

Broyer les tomates italiennes dans un mélangeur. Verser le contenu dans un tamis au-dessus d’un bol pour récupérer l’eau. Ajouter cette eau à la mayonnaise et mélanger à nouveau.

Huile de basilic

Faire tremper une botte de basilic frais 30 secondes dans de l’eau bouillante salée. Tout de suite après, la plonger dans un bol d’eau glacée. Ensuite, la broyer avec un mélangeur à main ou dans un mélangeur avec 250 ml d’huile d’olive. Une fois la préparation bien mélangée, la verser dans un tamis au-dessus d’un bol et laisser égoutter pour récupérer l’huile.

Crevettes

Décortiquer et déveiner les crevettes (ou les acheter déjà déveinées et décortiquées). Assaisonner de poivre de citron et de poudre de cari sur un seul côté. Dans une poêle bien chaude, faire griller les crevettes sur le côté assaisonné 1 à 2 minutes dans un peu d’huile de canola. Par la suite, tourner les crevettes et retirer tout de suite la poêle du feu.

Asperges

Dans une poêle bien chaude, faire griller 1 ou 2 asperges sur tous les côtés 1 ou 2 minutes dans un peu d’huile de canola.

PRÉSENTATION

1. Au fond d’une assiette, étaler une trace de mayonnaise à l’eau de tomate.

2. Poser la ou les asperges en travers de la mayonnaise.

3. Poser les crevettes sur la mayonnaise.

4. Verser un filet d’huile de basilic autour des crevettes (voir image).

5. Garnir d’herbes, de feuilles ou de fleurs comestibles fraîches.

Bon appétit!

ARTS DE LA SCÈNE

Pete Magie (jeune public)

5 mars, Théâtre Liliane Perrault (LS)

Secondaire en spectacle

Finale Iberville

13 mars, Théâtre du cuivre (RN)

Cirque Collini

Équipage recherché (jeune public)

23 mars, Salle Desjardins (LS)

26 mars, Théâtre du cuivre (RN)

28 mars, Théâtre du Rift (VM)

30 mars, Théâtre Télébec (VD)

Le sacre de Lila (danse)

26 mars, Théâtre Télébec (VD)

CINÉMA

Paddington au Pérou

Jusqu’au 6 mars

Cinéma du Rift (VM)

Aventuriers Voyageurs

Italie du Sud

16 mars

Théâtre du Rift (VM)

Aventuriers Voyageurs

Au nord de l’Espagne

26 mars

Cinéma d’Amos

EXPOSITIONS

Benjamin Perron

Et si le soleil ne se levait pas Jusqu’au 15 mars

Centre d’exposition du Rift (VM)

CALENDRIER CULTUREL

CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Stéphanie Matte

La forêt qui n’appartenait à personne

Jusqu’au 23 mars

L’Écart (RN)

Diane Landry

Mécanique céleste

Jusqu’au 23 mars

Centre d’exposition d’Amos

Nina Vroemen

Ground is the bottom of anything

Le sol est le fond de tout

Jusqu’au 23 mars

L’Écart (RN)

Guy Langevin

Paysages sélénites et corps célestes

Jusqu’au 30 mars

Centre d’exposition d’Amos

Danielle Boutin

En forêt

Jusqu’au 1er avril

Bibliothèque municipale de Malartic

Geneviève Hardy

Radiographie d’une âme sur terre

Jusqu’au 8 juin

VOART Centre d’exposition de Val-d’Or

HUMOUR

Rosalie Vaillancourt

MILF

5 mars, Théâtre Télébec (VD)

6 mars, Théâtre des Eskers (Amos)

7 mars, Salle Desjardins (LS) 8 mars, Théâtre du cuivre (RN)

Mike Ward – Modeste 19 mars, Théâtre Télébec (VD) 20 mars, Théâtre des Eskers (Amos) 21 mars, Théâtre du cuivre (RN) 22 mars, Théâtre du Rift (VM)

LITTÉRATURE

Sherloconte 1er mars, Salle Desjardins (LS) 2 mars, Complexe sportif d’Amos 3 et 4 mars, Théâtre du cuivre (RN) 5 mars, Théâtre du Rift (VM) 6 mars, Théâtre Meglab (Malartic)

Michel Barrette

Un mot, une histoire

Animateur invité : Gildor Roy 14 mars, Théâtre des Eskers (Amos) 15 mars, Théâtre du cuivre (RN) 16 mars, Théâtre Télébec (VD)

MUSIQUE

Blue Ridge Band 1er mars, Théâtre Meglab (Malartic)

Jonathan Roy Symphony of Doubts 13 mars, Théâtre des Eskers (Amos) 14 mars, Théâtre du cuivre (RN) 15 mars, Théâtre Télébec (VD)

Mountain Daisies 14 mars, Bar Bistro L’Entracte (VD)

Jeunesses Musicales Canada

Touches modernes :

Debussy, Descarries, Louie 17 mars, Théâtre Lilianne-Perrault (LS) 18 mars, Théâtre du cuivre (RN) 20 mars, Théâtre du Rift (VM)

Matt Lang All Night Longer 20 mars, Théâtre du cuivre (RN) 21 mars, Salle Desjardins (LS) 22 mars, Théâtre Télébec (VD)

Marco Calliari et Sylvie Richard Primavera di Noranda 21 mars

Petit Théâtre du Vieux Noranda (RN)

Mononc’Serge et Anonymus 27 mars

Théâtre des Eskers (Amos)

Brigitte Boisjoly Elvis : Bring back ’68 28 mars

Salle Dottori (Témiscaming)

Orchestre symphonique régional de l’Abitibi-Témiscamingue

Les musiciens de mon pays 31 mars, Théâtre des Eskers (Amos)

THÉÂTRE

La mégère apprivoisée 10 mars, Théâtre des Eskers (Amos) 11 mars, Théâtre du cuivre (RN) 12 mars, Théâtre Télébec (VD) 13 mars, Salle Desjardins (LS)

Concierge de la bibliothèque (jeune public) 22 mars

Théâtre Lilianne-Perrault (LS)

Pour qu’il soit fait mention de votre événement dans le prochain numéro de L’Indice bohémien, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 du mois, à partir du site Web du CCAT au ccat.qc.ca/vitrine/calendrier-culturel. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

Vendredi 14 février

IL Y A 5 MOIS

toi + moi c’est pour toujours bébé ��

MAINTENANT

bébé ��

t’es où?! tu fais quoi ??! RÉPONDS !!

Si l’amour tourne en violence

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