JUILLET-AOÛT 2018 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 09 - NO.10

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JUILLET-AOÛT 2018 VOL 9 - NO 10

MÉDIA ÉCRIT COMMUNAUTAIRE DE L’ANNÉE

ADAM BROUSSEAU

LE SUCCÈS DANS LA MIRE SPÉCIAL TOURISME

5THÉÂTRE

DE LA LOUTRE : 25 ANS D’ÉMOTIONS

19 #MANORANDA

f o r m a t i o n à

d i s ta n c e

21 AMOS ET VAL-D’OR VOUS RACONTENT LEURS HISTOIRES

baccal auréat (nouveau)

micropro grammes certificats

à l’Automne 2018

25 LA MAIN

INTELLIGENTE : EXPOSITIONS AU VIEUX-PALAIS

Administration Ressources humaines Santé et sécurité au travail Sciences comptables

28 CLEÕPHÜZZ :

ATMOSPHÈRE ENVELOPPANTE

uqat.ca/distance


ÉDITORIAL

LA PERFECTION

JE DEVRAIS VOUS VENDRE L’EXPÉRIENCE. LE NEC PLUS ULTRA DU BON CITOYEN HEUREUX. MAIS JE SUIS D’HUMEUR DIFFÉRENTE. AUJOURD’HUI, J’AI ENVIE DE FAIRE UN AVEU.

MAUDE LABRECQUE-DENIS

C’est l’été. Je devrais vous parler de voyages et d’horizons lointains, de bonheurs qui se cachent au coin d’une rue. De sourires qui ne gagnent qu’à être captés, de délices qui n’existent que pour être dégustés. Je devrais vous entretenir de l’immense vigueur qui habite notre territoire qui, durant la saison estivale, s’anime d’une énergie si nouvelle qu’on dirait qu’il s’éveille pour la première fois. Je devrais vous vendre notre amour pour la Terre, notre joie de vivre. Notre cri d’exister qui s’exile au-delà des frontières. Notre Culture, si reconnue. Notre Art, si magnifique. Je devrais vous vendre l’expérience. Le nec plus ultra du bon citoyen heureux. Mais je suis d’humeur différente. Aujourd’hui, j’ai envie de faire un aveu. Voilà : la psycho-pop, c’est pas trop mon truc. Les « vivre l’instant présent », « s’accepter soi-même » et (grand classique) « y’a rien qui arrive pour rien » de ce monde, je commence à en avoir soupé. « Passer du temps en nature », « se ressourcer », « se retrouver »… On passe notre temps libre à consommer ces phrases sur tous les réseaux possibles, dans nos discussions et nos moments les plus privés, pour finalement repartir dans notre marathon quotidien à la vitesse

grand V parce que « c’est la vie qui l’a décidé ». Ne perd-on pas justement le temps dont on devrait profiter pour vivre? Quand on y pense, ça commence à être compliqué d’être heureux. On a besoin de temps seul, de temps à deux, de temps en famille. Il faut se réaliser dans son emploi, prendre de vraies vacances, aller dans les 5 à 7, pas partir trop tôt, pas partir trop tard. Il faut faire confiance et être assez ouvert pour partager sa vie, ses états d’âme et d’esprit, mais garder une place pour un espace privé, quand même. Il faut avoir confiance en soi. Se mettre au défi sans dépasser ses limites. Respecter ses engagements tout en se respectant soi-même. Avoir une vie confortable (mais pas trop), aller dans les restos (mais pas trop), manger bio, acheter local, faire son budget, respecter son budget, réduire son empreinte écologique, être politisé, mais pas fatiguer le monde avec ça; avoir une bonne culture générale, un certain niveau de culture underground, prendre des marches, méditer, pas trop boire de café, et pour l’alcool… ça dépend. Faut bien se donner un petit lousse de temps en temps. Il faut être présent pour la famille, surtout. Pas sur un ordinateur ou un téléphone, non, présent pour vrai.

Du temps de qualité. Tuné sans interférence. Du vrai haute vitesse dans l’tapis Namaste. Il faut avoir le courage de braver les standards (la société n’a pas à nous dicter ce qu’on doit être, c’est évident), et peut-être le mettre sur Facebook. Ou pas… vous en pensez quoi? À la longue, je trouve ça essoufflant. Platon lui-même ne saurait pas où la caverne se finit. Alors à tout ça, cet été, j’ai envie de dire FU** OFF. Vous me trouverez sur mon patio, à regarder mes dahlias (dont je suis bien fière) fleurir, à boire du rosé et à me dire à moi-même à quel point tout est PARFAIT. Bonne lecture, et surtout, bon été. xx

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région. ___________________________________ JOURNALISTES-COLLABORATEURS ET CHRONIQUEURS Gaston A. Lacroix, Véronic Beaulé, Lydia Blouin, Philip Bradley, Pascale Charlebois, Arianne Châteauvert St-Amour, Michel Desfossés, Suzan Devost, Samuel Doré, Maurice Duclos, Daniel Gagné, Tobi Gagné, Francine Gauthier, Maude Labrecque-Denis, Philippe Labrecque-Denis, Brigitte Luzy, Vanessa Mahoney, Mathilde Mantha, Zachary Marcoux, Philippe Marquis, Lise Millette, Michèle Paquette, Christiane Pichette, Dominique Roy, Dominic Ruel, Daniel Saint-Germain et Valéry Saint-Germain. ___________________________________ COORDONNATRICES RÉGIONALES Véronic Beaulé (MRC Témiscamingue) Geneviève Béland (MRC Vallée-de-l’Or) Anne-Laure Bourdaleix-Manin (MRC Vallée-de-l’Or) Sophie Ouellet (MRC Abitibi-Ouest) Danaë Ouellet (MRC Abitibi) Madeleine Perron (Rouyn-Noranda) ___________________________________ CORRECTION Geneviève Blais ___________________________________ RÉDACTION ET COMMUNICATIONS Maude Labrecque-Denis redaction@indicebohemien.org 819 277-8738 ___________________________________ CONCEPTION GRAPHIQUE Staifany Gonthier graphisme@indicebohemien.org ___________________________________ DIRECTION ET VENTES PUBLICITAIRES Valérie Martinez coordination@indicebohemien.org 819 763-2677 ___________________________________ L’Indice bohémien est publié 10 fois l’an et distribué gratui­tement par la Coopérative du journal culturel de l’Abitibi-­Témiscamingue, fondée en novembre 2006. ___________________________________ CONSEIL D’ADMINISTRATION Carolann St-Jean, secrétaire Marie-France Beaudry Anne-Laure Bourdaleix-Manin et Marie-Déelle Séguin-Carrier ___________________________________

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SOMMAIRE CHRONIQUES

ADAM BROUSSEAU (ET SA GUITARE!) DANS LE SENTIER MULTIFONCTIONNEL À LA SARRE. PHOTO JEAN CARON

2 L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018

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L’ANACHRONIQUE TÊTE CHERCHEUSE TEL PÈRE, TELLE FILLE LES RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE RÉGION INTELLIGENTE LE COEUR DE L’INDICE CULTURAT ENVIRONNEMENT MA RÉGION, J’EN MANGE!

4 MÉTIERS D’ART 5, 7 THÉÂTRE 6, 26-30 MUSIQUE 8-9 RADAR BOHÉMIEN 10-11 VARIÉTÉS 13 IMPROVISATION 17-23 SPÉCIAL TOURISME 25-26 ARTS VISUELS

TYPOGRAPHIE Harfang : André Simard, DGA ___________________________________ ISSN 1920-6488 L’Indice bohémien


À LA UNE

ADAM BROUSSEAU

LE SUCCÈS DANS LA MIRE ARIANNE CHÂTEAUVERT ST-AMOUR

Né le 30 juin 2000, Adam Brousseau aura 18 ans à la fin du mois. Pour son anniversaire, il s’est fait le cadeau d’enregistrer son tout premier album, Paradox. Issu d’une famille aimante, Adam bénéficie d’un soutien inconditionnel dans ses projets. Il assure ne pas pouvoir être mieux entouré. Il ne tarit d’ailleurs pas d’éloges à propos de sa mère qui ferait tout pour l’aider à réaliser ses rêves. Bien que composée de mélomanes, la famille d’Adam Brousseau ne compte pas vraiment de musiciens. Son père a tout de même été le premier à lui faire apprécier une musique plus nuancée. « Il nous faisait écouter du Rush dans l’auto et nous disait “Écoute le son du drum, ou telle autre sonorité!” Il était très enthousiaste à propos de la musique et ça m’a beaucoup alimenté. »

LA RÉVÉLATION Dès ses 8 ans, Adam a suivi des cours de guitare avec Léonard Morasse, professeur reconnu de l’École de musique d’Abitibi-Ouest. Au début, il prenait ça comme un passe-temps plutôt que comme une réelle passion. Il a essayé d’autres formes d’art comme le dessin et l’animation 2D, mais chaque fois, l’intérêt finissait par s’estomper. Pour la musique, c’était différent; il y revenait toujours.

C’est justement ce genre de sonorités qui l’avaient charmé avec Pink Floyd. Il puise aussi son inspiration chez d’autres groupes et artistes plutôt diversifiés : rock progressif des années 1970, sonorités plus modernes avec Steven Wilson et le groupe canadien Interval, et même certains artistes québécois comme Fred Fortin et le groupe Galaxie. Il recherche les textures et la création d’ambiance, « les sons de guitare uniques et les accords non conventionnels ». Il a d’ailleurs commencé à écouter plus de jazz pour cette même raison. Comme ses inspirations, il progresse constamment pour créer une musique différente, rafraichissante.

COMBINER ÉTUDES ET PASSION Aujourd’hui étudiant en musique au Cégep de Drummondville, il dit poursuivre son parcours scolaire pour son apprentissage personnel, pour aller au fond de son cheminement musical. Il apprend entre autres le piano, ce qui donnera sans doute une dimension nouvelle à ses prochaines compositions. Il a choisi d’aller étudier là-bas pour l’ambiance plus relax, moins compétitive qui caractérise cette école. Avec environ 25 heures de cours par semaine et une moyenne de 2 heures de pratique par jour à la maison, il faut vraiment être passionné par la musique et vouloir s’y consacrer.

DES PROJETS PLEIN LA TÊTE

C’est autour de 15 ans que survient le déclic : en écoutant Pink Floyd pour la première fois, il a une révélation. Adam décide alors d’apprendre son premier solo de guitare, celui de la chanson Another Brick in the Wall.

APPRENDRE À COMPOSER

Au secondaire, Adam avoue qu’il écrivait la majorité de ses textes pendant les cours qu’il aimait le moins. Encore aujourd’hui, les idées lui viennent plus naturellement s’il est quelque part où s’il s’ennuie. Il a commencé par écrire des textes (qui n’ont jamais servi), et plus il perfectionnait son apprentissage de la guitare, plus il composait des pièces complètes. En 4e secondaire, il avait déjà un bon répertoire.

JEAN CARON

À l’époque, il avait la chance d’être l’élève d’un artiste local déjà bien connu, Sébastien Greffard. Ce dernier a été une grande source d’inspiration et a joué un rôle important dans le cheminement du jeune musicien, particulièrement en l’aidant à enregistrer ses premières pièces. « La première composition que nous avons enregistrée, c’était un texte que j’avais écrit, et Sébastien avait composé la partie instrumentale. Ça m’a allumé, ça m’a poussé à composer par moi-même. Je pense que ç’a été un élément déclencheur. »

Adam se décrit comme une personne plutôt sociable, mais qui a besoin de se retrouver seul parfois pour décompresser. Il profite de ces moments pour écouter de la musique en silence, ou simplement être dans sa bulle. Comme la plupart (sinon la totalité!) des musiciens, il rêve de partir en tournée, particulièrement au Lac-Saint-Jean où il aimerait expérimenter ce qu’il appelle « le son du Lac », une sonorité unique qui caractérise les artistes de cette région et dont il a toujours été fasciné. Les musiques de jeux vidéo, par leur façon de faire ressentir l’atmosphère dans laquelle le personnage se trouve et de susciter la bonne émotion chez l’utilisateur, l’ont toujours intrigué. Il aimerait d’ailleurs en composer au cours de sa carrière.

DES SOURCES D’INSPIRATION MULTIPLES

Cet été, on pourra voir Adam Brousseau en première partie du groupe Dead Obies lors du FRIMAT à Val-d’Or le 20 juillet à la Salle Félix-Leclerc. Il sera aussi en spectacle à La Sarre avec le groupe Hybride, le 2 août prochain au Parc Ernest-Lalonde, dans le cadre des Jeudis sous les étoiles.

Comme on peut le constater en écoutant son album, Adam aime partir de deux ou trois idées totalement différentes et les amalgamer pour créer des sonorités originales. Aussitôt qu’il a accès à un instrument, il compose quelque chose et l’enregistre. Il a toujours quelques riffs en réserve pour de futures compositions.

Mais avant tout, c’est le 30 juin à 20 h au Théâtre de poche de La Sarre qu’aura lieu le lancement officiel de l’album Paradox. Célébrant en même temps son 18e anniversaire, il avoue ne pas trop savoir à quoi s’attendre. Mais comme c’est sa mère qui organise le lancement, il est certain qu’il y aura de nombreuses surprises.

Cet été, la Maison du Frère-Moffet vous propose une exposition originale, retraçant l’histoire de la musique au Témiscamingue. La Fanfare de Ville-Marie : la naissance de la musique témiscamienne. Un voyage dans le temps à saveur musicale pour grands et petits. Participez à nos « Jam Sessions », dès le 28 juin, un jeudi soir sur deux! Encore cet été, une foule d’activités sont présentées à la Maison du Frère-Moffet! Suivez-nous sur Facebook pour connaître notre programmation complète!

maisondufreremoffet.com L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018 3


L’ANACHRONIQUE

MÉTIERS D’ART

TEL UN NUAGE DE POLLEN

SCARO : UN VENT DE CROISSANCE POUR L’ARTISTE AMOSSOISE

PHILIPPE MARQUIS

GASTON A. LACROIX

Le vert attise les regards. Ses éclats chauds et vigoureux excitent nos esprits. Le ciel bleu flotte sur les vagues des lacs et rivières libérés. Les arbres se balancent doucement, fidèles à leur nature. C’est ce moment : la vie est en vie! C’est l’été mes amis! Les oiseaux passent du nid à l’envol. Les fruits murissent. Il en va ainsi pour tout être se nourrissant de terre, d’eau et de lumière… pour tout ce qui veut vivre en paix. Le soleil chauffe nos réalités, enfin! Car l’hiver a été dur et long. Si dur et si long… il est terminé maintenant, il fuit des mémoires. Un autre viendra, sans aucun doute. Et je sens, confusément, qu’il sera glacial comme une colonne de chiffres, mordant comme une fausse nouvelle, étendu comme une frontière sans nom. Cette frontière imaginaire qui se referme sur nous. Il n’y a donc pas un rayon à perdre, pas un sourire à éviter. C’est le temps où jamais de fleurir, fructifier puis engranger. Le temps pour toujours… Ne sommes-nous pas censés être ici pour la suite du monde? Lâcher son fou, tel un nuage de pollen… S’inspirer du vivant, y plonger jusqu’à l’ivresse. Ouvrir grandes nos portes et fenêtres pour polliniser les pensées mécanisées. Faire exister les possibles. Se servir de nos ailes, de tous les vents pour amender le terreau du présent. Puissions-nous croire! C’est, tout de suite, le meilleur moment d’être féconds. De donner suite à nos rêves. D’aller vers nous, partout. De butiner de village en village, de maison en maison, de campement en campement, de feux de camp en feux de camp. S’abreuver au nectar de tout un chacun, se charger des désirs insoumis. Puis sourire en marchant sous la pluie. Rejoindre les fêtes de village, les festivals, les rassemblements de toutes raisons. Il n’y a qu’à s’y laisser couler. Le temps de nous lier, de figurer ensemble ce qu’il y a à changer, de se dire qu’on le fera à plusieurs, que ça sera mieux et plus fort ainsi. Si on manque de temps, comprendre qu’on se reprendra l’été prochain, aussi loin puisse-t-il être. Se presser d’arriver nous prive du plaisir de voyager… Délions-nous, le temps du présent, des cordes qui nous attachent au « possible ». Les fruits de nos réjouissances en souriront d’autant. Quand donc viendra cette récolte? Personne ne le sait… Mais, pour qu’elle vienne, pour qu’elle y soit, pour qu’elle devienne, on doit y œuvrer en échangeant, en s’appréciant. En semant partout ce que nous avons de meilleur, notre humanité. Et que rapportera-t-elle, cette récolte? Rien! Elle ne génèrera aucun intérêt dans aucun compte. Elle n’ensoleillera aucun paradis fiscal et ni ne fera grimper aucun indice boursier. Nous en tirerons des chansons enjouées, des musiques pour danser, des rires par milliers, des tableaux vivants et ondulants comme des prairies, des poèmes enivrants… tout l’art d’exister qu’il est possible d’imaginer. Nous cueillerons l’envie de vivre, juste l’envie de vivre l’été à présent. Ce sera ça, déjà beaucoup pour passer l’hiver.

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GRACIEUSETÉ

« En chacun de nous se trouve la force du scarabée, transpercez votre carapace et révélez votre authenticité... » C’est avec cette devise au cœur que la joaillière-artiste Caroline Arbour, Amossoise d’adoption, façonne, sculpte, forge et soude pièces d’horlogerie, cuivre, or, argent, pierres précieuses et semi-précieuses tout en conciliant joaillerie et entomologie pour créer ses bijoux.

Ses sculptures ont voyagé dans différentes expositions à Singapour, Hong-Kong et Londres, et de nombreux artistes québécois (entre autres Florence K, Julie Buchinger, Mariloup Wolfe, Genevieve Borne, Marie-Claude Barrette, Marie-Soleil Proteau, Éric Lapointe, Zaz, Mitsou et Roy Dupuis) portent fièrement ses créations. L’année 2018 de l’entreprise de Caroline sera mémorable. SCARO annonce que, après ses sculptures qui ont voyagé un peu partout sur le globe, c’est au tour des bijoux de partir à la conquête des marchés hors Québec à la suite de l’octroi d’une aide financière gouvernementale.

SCARO, CE N’EST PAS SEULEMENT UN BIJOU QUE L’ON PORTE, MAIS UNE ÉMOTION QUE L’ON TRANSPORTE.

TORONTO ET NEW YORK Les bijoux SCARO seront offerts en sol torontois au Studio/Gallery 18Karat. Après l’exposition Biophillia à Toronto du 4 juillet au 31 octobre prochain, exposition qui explore les façons dont les humains cherchent des connexions au monde vivant, attirés par ses formes et structures organiques ainsi que par la vitalité inhérente à la nature, SCARO sera présente à la gigantesque foire New York NOW du 12 au 15 août prochain, un salon où plus de 2 300 exposants sont attendus par plus de 24 000 acheteurs. « Un vent nouveau souffle sur l’entreprise depuis le début de l’année, c’est excitant et un peu épeurant à la fois! New York, c’est gros, mais je sens que SCARO est rendu à cette étape; mes créations ont atteint le niveau de maturité pour aller séduire le marché américain », mentionne Caroline Arbour.

15E ANNIVERSAIRE Soutenue par de précieux partenaires qui la soutiennent dans ses projets de croissances, SCARO couronnera son 15e anniversaire en novembre avec une nouvelle collection. Le scarabée sera dorénavant en nouvelle compagnie : l’abeille. Cette butineuse travailleuse est au cœur de l’inspiration de SCARO depuis les derniers mois. De quoi fêter un parcours glorieux, de rêves et de travail.


TÊTE CHERCHEUSE

THÉÂTRE

THÉÂTRE DE LA LOUTRE : 25 ANS D’ÉMOTIONS MAUDE LABRECQUE-DENIS

« Mettre en scène c’est comme interpréter une symphonie ou un concert. Il faut trouver la musique de chaque comédien pour ensuite la rassembler dans l’harmonie. » C’est sur cette phrase de Georges Wilson, brillant acteur et metteur en scène français, que se referme la couverture du très beau livre commémorant les 25 ans du Théâtre de la Loutre de Ville-Marie paru le 8 juin dernier. Depuis le temps, la troupe n’a plus besoin de présentation. En plus des 25 productions théâtrales qu’elle a à son actif, l’organisation est bien ancrée dans la vie socioculturelle de son milieu. Que ce soit par la mise sur pied de projets spéciaux (création théâtrale avec des personnes ayant une déficience intellectuelle, ateliers théâtre avec les aînés, spectacles-bénéfice pour le Rift, etc.) ou pour le rayonnement qu’elle apporte à la région (hôte de 10 éditions du Gala des Arlequins et la participation à la populaire émission La petite séduction en 2013), elle est maintenant considérée comme une institution au Témiscamingue.

UN THÉÂTRE AMATEUR DE GRANDE QUALITÉ Réal Couture, directeur artistique et membre fondateur de la troupe, est un véritable passionné de théâtre amateur dont il défend la qualité avec ferveur. Il a d’ailleurs présidé la Fédération québécoise du théâtre amateur (FQTA) pendant de nombreuses années. « Dans le milieu culturel, on donne une signification négative au terme “amateur”. Pour moi, ça veut dire “par passion”. On n’a pas de formation, mais on a cette passion qui apporte quelque chose d’intéressant et de différent. » La troupe a d’ailleurs choisi le créneau de la comédie qui, davantage basée sur la technique et le rythme que sur les émotions pures, est plus adaptée à des comédiens n’ayant pas de formation.

GRACIEUSETÉ

Lors de la soirée anniversaire, M. Couture a rendu un vibrant hommage aux comédiens et comédiennes ainsi qu’aux techniciens et techniciennes qui ont rendu possible la production d’un théâtre amateur de très grande qualité au Témiscamingue. Cet hommage lui a ensuite été retourné par les membres de son équipe qui ont souligné l’impressionnante implication bénévole de M. Couture, et surtout son grand apport humain.

M. Couture se dit fier du chemin parcouru, et aussi très reconnaissant envers le public témiscamien pour sa fidélité et sa présence. « Si on réussit, c’est parce que le public nous soutient. En théâtre amateur, 90 % de nos revenus proviennent de la billetterie. Si le public n’était pas là, on ne serait pas là. » Et ce soutien, la population l’exprime par sa présence aux spectacles. « Sur un marché potentiel de 10 000 personnes, on va chercher entre 700 et 900 personnes ce qui, au prorata de la population, est assez exceptionnel. » Pour commémorer ses 25 ans, le Théâtre de la Loutre reprendra à l’automne prochain sa toute première pièce officielle (initialement jouée en 1993), Je veux voir Mioussov. Ce sera l’occasion parfaite pour le public de constater le chemin parcouru, ou de découvrir la troupe pour une toute première fois.

LECTURES D’ÉTÉ DOMINIC RUEL

On n’est jamais seul quand on lit. On ne s’ennuie jamais non plus. Vivement l’été et la lecture, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve. Moins d’écrans, plus de papier, parce qu’un livre se plie, se corne, se casse, se lit, se vit.

I. SAPIENS C’est un essai de Yuval Noah Harari, dont j’ai déjà parlé d’un autre ouvrage, Homo Deus, dans une chronique de 2017 intitulée Le pire des mondes. Voilà une lecture véritablement passionnante d’un portrait de l’évolution de l’homme : révolutions cognitive et agricole, industrialisation, numérisation et virtualisation. Harari répond à des questions fondamentales : comment Sapiens a-t-il pu dominer la Terre? Comment a-t-il fait pour créer villes, royaumes et états, mais aussi des concepts comme la religion, la monnaie, le droit, la nation? Un livre d’un grand historien, accessible, érudit et qui porte des réflexions et des thèses innovantes sur le passé de l’Homme – par exemple, pourquoi l’Occident a-t-il dominé une bonne partie du monde? – tout en mettant en question l’avenir qui s’annonce. Un succès rare pour ce genre littéraire : toujours dans les meilleurs vendeurs en France, trois ans après sa parution.

II. COULEURS DE L’INCENDIE C’est la deuxième partie d’une trilogie de Pierre Lemaitre, qui peut quand même se lire indépendamment. L’histoire reprend aux funérailles du père d’un des héros du premier volet. Le défunt était riche et puissant. Sa fille est là, le Tout-Paris également. Le petit-fils commet un geste épouvantable et l’histoire démarre. La narration est la force de ce roman : lumineuse. Elle fait souvent sourire, parfois rire. Lemaitre a ce don d’utiliser une langue riche, certes, mais de lui donner des élans d’oralité, de brillante simplicité. On passe un bon moment à connaître ses nombreux personnages, qu’il prend le temps de dessiner. Et en trame de fond, la montée longue et sourde des troubles qui mèneront à la Deuxième Guerre mondiale.

III. LE TOUR DU MONDE DU ROI ZIBELINE Une œuvre de Jean-Christophe Rufin, médecin, ancien ambassadeur, mais surtout, membre de l’Académie française. C’est du sérieux. Ce livre romance la vie de l’explorateur et aventurier Maurice Beniowski, connu pour son expédition de colonisation de Madagascar dont il aurait été proclamé comme l’un des rois par des chefs insulaires. Il a aussi été le premier Européen à naviguer dans le Nord-Pacifique, après s’être évadé d’un bagne russe aux confins de la Sibérie. Dans ce roman, Auguste Benjowski et sa femme Aphanasie se rendent aux États-Unis pour rencontrer Benjamin Franklin et lui raconter leurs aventures. Ode au voyage et à l’exotisme, à l’érudition, au courage et à la force des convictions, ce livre enchante aussi par la plume fine, colorée, imagée de Rufin. Une belle lecture, agréable et dépaysante.

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MUSIQUE

LE FGMAT VU PAR LES ARTISTES D’ICI… ET D’AILLEURS MAUDE LABRECQUE-DENIS ET PHILIPPE LABRECQUE-DENIS

Le Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT) a ce don de partager sa scène entre des virtuoses de calibre international et des artistes émergents. C’est que l’instrument est rassembleur; qu’on l’aime classique, acoustique ou électrique (ou un peu de tout ça), la guitare a quelque chose d’envoûtant. Nous avons rencontré quelques artistes pour qu’ils nous parlent de leur expérience.

PHILIPPE B & THE ALPHABETS PHOTO : HUGO LACROIX

Philippe B a quant à lui profité de l’occasion pour revisiter son répertoire dans une formule « grand ensemble » grâce à la présence du groupe The Alphabets, neuf musiciens de grand talent. Très reconnaissant de l’opportunité qui lui a été offerte, l’auteur-compositeur-interprète originaire de Rouyn-Noranda a remercié l’organisation et souligné l’importance d’offrir de telles occasions aux artistes pour leur permettre d’évoluer dans leur art. Alexandre Picard était lui aussi ravi de son expérience. « En Abitibi, ceux qui s’occupent de la vie culturelle, ils font pas ça à moitié. Qu’on pense au FRIMAT, au FME, au Festival des guitares, à la Fée… ce sont tous des festivals qui travaillent vraiment fort pour que ça marche. Qu’ils nous invitent et qu’on puisse juste sauter dans le tas en leur disant “merci”, c’est vraiment cool. » LUBIK

Pour l’intégrale de l’entrevue avec Joe Satriani (en anglais) et pour un extrait vidéo du spectacle de Lubik, rendez-vous sur indicebohemien.org.

PHOTO : HUGO LACROIX

Le groupe lasarrois Lubik foulait les planches du FGMAT pour la toute première fois. « On a monté un gros show, on joue tous nos hits. On fait les deux albums, avec beaucoup d’interaction parce que plus le public est chaleureux, plus ça nous permet d’aller loin. On est assez dynamiques », explique Alexandre Picard. « On a travaillé vraiment vraiment fort. Ça fait 5 ans qu’on joue ensemble à 30 h/semaine. On pratique tout le temps, mais pour ce show-là, on a boosté les jams pour être prêts. On a juste vraiment hâte de le jouer! » De son côté, Joe Satriani, reconnu comme un des meilleurs guitaristes au monde, a dit apprécier l’environnement calme et reposant qui l’entourait. « C’est génial! D’ordinaire, on a un rythme beaucoup plus frénétique. On joue six spectacles par soir, on voyage de nuit dans des autobus, on est en environnement urbain la majorité du temps. Il y a plus d’entrevues, plus de rencontres VIP… alors, en ce moment, c’est très relax. Et faire deux spectacles de suite au même endroit, c’est unique pour nous. On apprécie beaucoup ce moment de calme. » Pour le virtuose, le fait de jouer dans une petite salle comporte ses avantages. « La connexion est plus intime. Grâce aussi aux écrans, les gens peuvent vraiment voir ce que je fais et comme c’est un festival de guitares, je crois que c’est très important. »

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OCCASION SPÉCIALE

S N E I V E D ! E R B M E M

UNE BELLE DÉCOUVERTE DOMINIQUE ROY

Originaire de New Liskeard, en Ontario, Jamie Dupuis a été une belle découverte pour les mélomanes qui ont assisté à son spectacle au Petit Théâtre du Vieux Noranda le 31 mai dernier. Reconnu pour sa technique de fingerstyle complexe, le jeune guitariste, dont les vidéos publiées sur YouTube comptent plus de 29 millions de vues, a présenté quelques compositions personnelles à la guitare avant d’enchaîner plusieurs grands succès avec sa guitare-harpe, un instrument encore méconnu du public. Pour Jamie Dupuis, participer au FGMAT était un rêve qu’il chérissait depuis 2010, alors qu’il était de passage à l’événement pour voir et entendre son idole, Tommy Emmanuel. C’est donc mission accomplie pour ce Franco-Ontarien dont le nom ne risque pas de sombrer dans l’oubli.

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CI!


THÉÂTRE

TOUT UN FIASCO! BRIGITTE LUZY

Fiasco est un nom masculin qui se définit tout d’abord comme une défaillance sexuelle chez l’homme. Mais ne nous attardons pas ici… il y a plus intéressant, et ça se passe à l’Agora des Arts de Rouyn-Noranda, trois fois par semaine, les mercredis, jeudis et vendredis. Chaque représentation est unique avec un invité spécial différent. Et il faut faire vite, car la dernière occasion d’être témoin d’un fiasco exceptionnellement bien organisé est le 29 juin. Amoureux des livres possédant de multiples talents et, d’une certaine manière, déjà homme de lettres par sa formation en enseignement du français et de l’histoire, Jeanfrançois Cossette s’est lancé dans une folle et belle aventure il y a maintenant presque un an : écrire une pièce de théâtre avec l’idée de ne pas se censurer et de croire que tout est possible dans la scénographie.

UNE EXPÉRIENCE THÉÂTRALE HILARANTE La pièce commence en force avec un épanchement amoureux au cours duquel les comédiens se laissent aller dans un rituel qui rappelle ce qu’on a déjà vu lors de numéros d’art performatif. Interprétés par Julie Mercier et Cédric Poirier, les amoureux démontrent une magnifique complicité. C’est à la fois beau, émouvant et hilarant de les voir s’aimer ainsi… et on ne verra plus jamais la poterie de la même manière. Étienne Jacques, de son côté, interprète avec brio un personnage qui est de prime abord plutôt timide. Ce dernier doit jouer dans la pièce de théâtre un peu malgré lui dans un rôle très éloigné de sa personnalité naturelle. Jeanfrançois Cossette est, de son côté, plutôt méconnaissable dans son personnage de technicien de scène qui veut rendre service, mais qui ne semble pas réaliser tout ce que ça implique d’être sur scène en tant que comédien. Ce ne sera pas facile pour les autres de travailler avec lui…

Dans Fiasco!, les personnages sont eux-mêmes des comédiens amateurs qui ne sauront tarder à vivre l’enfer lors de la première représentation de leur pièce. En effet, cette soirée sera pour eux un échec complet. La pièce est une adaptation libre d’un film américain assez populaire dans les années 1990 (bon nombre le reconnaîtront rapidement). Certains sauront aussi reconnaitre l’inspiration de la production présentée en ce moment sur Broadway à New York, The Play That Goes Wrong. Rencontrés quelques heures avant la « grande première mondiale », les membres de la distribution étaient très heureux d’enfin présenter au public la pièce qu’ils répètent régulièrement depuis un peu plus de deux mois. Sonalie Hénault, jeune femme de 17 ans cumulant déjà 9 ans d’expérience en arts dramatiques, s’est dite très fébrile à l’approche de la représentation. Même si elle s’est jointe à l’équipe in extremis, Sonalie s’est bien intégrée. Pour la jeune comédienne qui termine à peine ses études secondaires, c’est un réel défi de travailler avec des comédiens d’expérience hors du cadre scolaire ou amateur.

GRACIEUSETÉ

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La présence sur scène d’un nouvel invité spécial chaque soir amène du piquant pour les comédiens, dans la réalité comme dans la fiction. Cette variation sur le même thème constitue un élément audacieux, d’autant plus que le temps de répétition est extrêmement limité. Bien que les invités connaissent leurs répliques depuis environ un mois, ils ne disposent que d’une heure tous ensemble pour établir leur plan de match pour la soirée. Tout au long de la pièce, les rires font allègrement entendre. Le jeu des comédiens régionaux est tout à fait à la hauteur. Contrairement à leurs personnages, ce ne sont pas des amateurs! Inversions dans les répliques, didascalies, décalages cocasses avec l’éclairage et répliques rendues par l’entremise d’un extrait de film enregistré sur bande sonore… tout ça parfois rendu avec quelques pointes d’émotion. Aussi simples soient-elles, toutes les situations deviennent l’occasion d’exagérations intenses pour le plus grand plaisir des spectateurs qui, normalement, seraient mal à l’aise devant de telles performances.

Bref, il faut le voir pour le croire. Fiasco! est une pièce de théâtre d’été digne de ce nom, et pour ceux qui l’auraient manquée, souhaitons que Chiens pas de médaille (l’OBNL régional producteur de la pièce) récidive pour quelques supplémentaires à l’automne.

VOUS VOULEZ FAIRE PARTIE D’UN CONSEIL D’ADMINISTRATION?

L’Indice bohémien est présentement à la recherche de 3 personnes! Des réunions ont lieu tous les deux mois à Rouyn-Noranda ou via téléconférence. Contactez Valérie Martinez, au 819 763-2677 ou à coordination@indicebohemien.org pour obtenir plus de renseignements ou pour proposer votre candidature. Venez vous joindre à une équipe volontaire et sympathique!

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RADAR BOHÉMIEN

Parce qu’il se passe beaucoup de choses dans la région, cette rubrique bazar vous offre en vrac l’actualité culturelle de chez nous. Profitez-en!

UN AUTEUR D’ICI ÉDITÉ… EN MONGOLIE!

UN RÊVE QUI SE RÉALISE POUR MATHIEU DUPUIS

GRACIEUSETÉ

GRACIEUSETÉ

C’est le 17 mai dernier que le photographe Mathieu Dupuis lançait son livre Québec, publié par les éditions National Geographic. Un bel honneur hors frontières pour cet artiste originaire de Rouyn-Noranda! Le livre est en vente sur internet et en librairie.

Félicitations à l’auteur JC Rodrigue qui s’envole vers la Mongolie pour présenter son livre pour enfants Dragon Abitibi. Il en profitera d’ailleurs pour aller faire une tournée des écoles anglophones du pays. On lui souhaite bon voyage et beaucoup de succès.

PIANISTES EN HERBE Vingt-cinq élèves de la 2e à la 6e année de l’école Sainte-Lucie ont été initiés au piano ce printemps grâce à un projet du Conservatoire de musique de Val-d’Or. L’Indice bohémien salue cette initiative qui vient favoriser l’accès à l’éducation musicale en milieu scolaire. Bravo!

LES FILLES DE VAL-D’OR BRILLENT AU 20E GALA QUÉBEC CINÉMA Le 3 juin dernier, la réalisatrice valdorienne Sophie Dupuis remportait trois prix Iris pour le film Chien de garde (maintenant disponible en version DVD). Soulignons aussi l’excellent travail d’Édith Cochrane à la coanimation de la soirée.

Les petites boîtes de partage de livres adressées aux enfants seront accessibles tout l’été à plusieurs endroits dans la région. Tous sont invités à en profiter… et à les regarnir une fois de temps en temps.

C’est l’été, c’est le temps des vacances, c’est l’un de ces moments où il faut profiter de chaque minute d’ensoleillement, de chaque instant. Bouger, sortir, être heureux, découvrir, rire... Rien de plus reposant, ressourçant et apaisant que la beauté de notre Abitibi-Témiscamingue! Profitez de notre belle région, profitez de la vie, profitez de l’été!

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BABAS LEVRAI

GRACIEUSETÉ

LES CROQUE-LIVRES SONT DE RETOUR!


RADAR BOHÉMIEN

GRACIEUSETÉ

ATTENTION : TRANSFORMATION EN COURS Grâce au talent des artistes Brigitte Toutant, Annie Boulanger, Johannie Séguin et Annie Hamel, en collaboration avec Ariane Ouellet et Valéry Hamelin, l’intersection routière la plus achalandée de la région, soit le viaduc du boulevard Rideau à Rouyn-Noranda, changera complètement de visage. La réalisation de la murale de 947 m2 (10 200 pi2) rendant hommage à l’œuvre de Richard Desjardins s’échelonnera sur plusieurs semaines, les passants pourront donc admirer l’évolution du projet tout au long de l’été. Hâte de voir le résultat? Nous, oui!

CINQ NOMINATIONS AUX PRIX GÉMEAUX POUR PRODUCTIONS NOVA-MÉDIA La série Stanley Vollant : de Compostelle à Kuujjuaq, est sélectionnée dans trois catégories : Meilleure série documentaire : société, Meilleure réalisation documentaire : société, histoire et politique – Série et Meilleur scénario documentaire – Série. L’énigme des bélugas est en lice dans deux catégories : Meilleure émission ou série documentaire : nature, sciences et environnement et Meilleur montage : affaires publiques, documentaire – Émission. La remise des prix aura lieu le 13 septembre 2018.

DES ÉLÈVES DE LA RÉGION HONORÉS LORS DU PREMIER FESTIVAL ÉDUCATION DU FUTUR Du 14 au 17 mai dernier à Montréal, 6 000 jeunes étaient réunis pour créer des projets et les présenter dans le cadre d’une grande foire organisée par l’organisme Fusion Jeunesse. Plusieurs prix ont été remis lors de l’événement. Les élèves de deuxième secondaire de l’école La Calypso d’Amos ont remporté le prix « Meilleur son » dans la catégorie « Cinéma » pour leur film Une rencontre inattendue. Les élèves de troisième secondaire de l’école Natagan de Barraute ont quant à eux remporté le prix « Entreprise de l’année » pour leur projet de création de chapeaux, Hat Nation. Félicitations aux gagnants et à tous les participants!

DES ARTISTES QUI AIMENT LE BLUES Du 29 juin au 1er juillet, et ce, pour une quatrième année, les artistes membres de l’Association des artistes en arts visuels de Val-d’Or (AAAVVD) participeront à l’expo-vente du Festival Blues Eldorado. En plus des kiosques en plein air et des prestations de création en direct (le blues est apparemment très inspirant), une grande vente de fonds d’ateliers à 100 $ permettra aux artistes de se faire connaître et au public de profiter d’œuvres à bas prix. Un parfait exemple de médiation culturelle!

À CŒUR OUVERT ANNONCE SES PROJETS DE L’ÉTÉ

NOUVELLE BIBITTE Un curieux spécimen envahirait la région cet été : il s’agit de Cor à contes, un spectacle hybride entre conte, théâtre et musique. Créé par les Abitibiens d’origine Julie Renault et Frédérik Fournier, le spectacle est composé de plusieurs histoires inspirées du territoire entrecoupées de chansons originales. Selon les auteurs, « on y redécouvre tour à tour différentes villes de la région et tous les personnages qui y habitent, sous un tout autre aspect. Avant tout, c’est une ambiance conviviale et festive qui émane de l’événement ». Le spectacle itinérant sera présenté en août et septembre dans divers lieux et événements.

La troupe lasarroise présentera, dès juillet prochain, la pièce Un cadavre à l’entracte dans une mise en scène de Daniel Morin. Certaines représentations seront suivies de soirées cabaret sur diverses thématiques. Ça promet…

Christine Moore Députée d’Abitibi-Témiscamingue

1-800-567-6433

christinemoore@parl.gc.ca | christinemoore.npd.ca

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Rouyn-Noranda | 33-A, rue Gamble Ouest, bureau RC-15 | 1 800 587-6433 Ville-Marie | 3, rue Industrielle, Bureau 7 | 819 829-2728 Amos | 554, 1re Avenue Ouest, Bureau 101 | 819732-2266 La Sarre | 81-A, 5e Avenue Est | 819 339-2286 @MooreNPD

/ChristineMooreNPD L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018 9


VARIÉTÉS

GRACIEUSETÉ

L’ÉCHASSIER RÊVEUR : CONFÉRENCE DE GILLES STE-CROIX FRANCINE GAUTHIER

Osons créer, c’est le titre très inspirant d’une conférence donnée le 15 mai dernier à la Salle Desjardins de La Sarre par Gilles Ste-Croix, cofondateur avec Guy Laliberté du Cirque du Soleil. Ce beau moment nous était offert par la MRC d’Abitibi-Ouest, simplement pour nous rappeler que, d’où que nous soyons, chacun peut accomplir de grandes choses. Il faut simplement de l’ouverture, de l’envergure et une bonne étoile pour nous guider vers la création lorsqu’elle nous appelle de tous ses vœux. Pour ceux qui se sentent concernés par ces propos, cela s’avère être une révélation.

« LE POINT DE VUE DE L’OISEAU » Ce merveilleux original, nommé Compagnon de l’Ordre des arts et des lettres du Québec en 2016, se distingue par un parcours hors du commun. Jeune adulte, il a vécu à une époque où il était permis de rêver, car en 1970 émergeaient de nouvelles valeurs rassembleuses, des élans du cœur qu’on prenait le temps de vivre et qui nous permettaient de croire qu’on pouvait vraiment changer le monde. « Pour embrasser l’horizon, il faut s’élever », dit-il en citant Lao Tseu. Et c’est ce qu’il a fait. Au sens propre comme au sens figuré.

UN ÉCHASSE-O-THON COMME MOYEN DE FINANCEMENT

jusqu’à l’horizon, sur le fleuve. La citation de Lao Tseu me trottait dans la tête et je me demandais où cette folie allait me mener. J’avais les cuisses et les mollets en feu, mais ma persistance n’était pas ébranlée. Il me passait plein de choses en tête, comme si j’étais en pleine méditation. » (Citation tirée de Ma place au SOLEIL, récit biographique d’un des fondateurs du Cirque du Soleil par Gilles Ste-Croix paru aux éditions La Presse en 2016.) Un rêve éveillé, à ciel ouvert sur l’imaginaire. Voilà comment les idées nous amènent ailleurs, jusqu’au dépassement de soi qui nous soulève, nous renouvelle et modifie la perception que nous avons des contextes, des situations sans issue.

LUTTER CONTRE LE VIEILLISSEMENT Les idées véhiculées par la contre-culture ont évidemment modelé la créativité de Gilles Ste-Croix qui affirme qu’il faut, au mieux, pouvoir découvrir ce qu’on aime dans la vie. C’est en renouant avec ses racines et en faisant confiance à son instinct qu’on peut survivre aux sensations de naufrage, aux errances possibles.

Les échasses procurent un avantage certain. Non seulement, elles donnent accès à l’inatteignable, mais elles offrent une vision en hauteur plus large et transforment l’angle d’observation et les perspectives. En mai 1979, déterminé à financer son projet de théâtre avec Les échassiers de Baie-St-Paul, groupe qu’il venait de fonder, il a décidé de parcourir, sur des échasses, les 90 kilomètres qui séparaient Baie-St-Paul de Québec.

En 2011, il fonde le Circo de los Niños, une école de cirque pour enfants, au Mexique. « En utilisant les techniques du cirque, les enfants apprennent le respect, le dépassement, le partage et l’engagement. Ils s’initient aux arts de la scène. Ils apprennent que la création est un état rempli d’amour » et lui, à travers cette ultime expérience avec des enfants, il apprend que « lutter contre le vieillissement, c’est ne renoncer à rien ». Il faut oser et se lancer. Changer les règles, feindre l’assurance s’il le faut et dire : « Oui, ça m’intéresse. Oui, je suis disponible. Oui, je veux le faire. »

Il fallait qu’il se démarque. Il fallait qu’il accomplisse un exploit capable d’attirer l’attention des médias sur lui. Et ça a fonctionné. Voici un extrait du récit biographique relatant cet épisode : « J’étais vraiment dans un état particulier, dominant le paysage

Alors, osons créer. Osons nous démarquer et poser notre signature sur ces audacieuses actions qui nous ressemblent et nous rassemblent parce que nous nous y reconnaissons et que nous nous y accomplissons.

SAMUEL DORÉ, PRÉSIDENT DE L’ÉCOLE DE MUSIQUE D’ABITIBI-OUEST

Je tenais à saluer l’initiative de la MRC d’Abitibi-Ouest qui a convié la population à une conférence de Gilles SteCroix. Pour que cette activité prenne tout son sens, il convient maintenant, pour reprendre les mots du cofondateur du Cirque du Soleil, de « s’élever pour embrasser l’horizon ». Le parcours rocambolesque de Gilles Ste-Croix a tout du conte de fées. Ce qui m’a le plus inspiré, ce ne sont pas ses pérégrinations d’échassier, son rôle dans la création d’une multinationale du divertissement ou sa collaboration avec

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son idole de jeunesse Paul McCartney. Ce sont les plus récents chapitres de sa vie. Après avoir obtenu le succès et la notoriété, après avoir voyagé partout dans le monde, Gilles Ste-Croix est resté fidèle à ses origines et à ses valeurs. D’une part, il est revenu à La Sarre, parmi les siens, pour raconter sa palpitante aventure. D’autre part, il a créé avec sa conjointe Monique Voyer une école de cirque pour stimuler le développement d’enfants vivant à San Pancho au Mexique.

Nous ne sommes pas tous des artistes. Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir le goût du risque et de transformer les rêves en réalité. De plus, en vieillissant, il devient de plus en plus difficile de se mettre en danger et de faire preuve d’audace. Cependant, il y a des gestes concrets qui sont à la portée de tous. En Abitibi-Ouest, nous devrions avoir comme priorité d’offrir à nos enfants un milieu stimulant. Ces derniers doivent avoir la possibilité de rêver, de créer et de s’émanciper. Agissons en

GRACIEUSETÉ

TÉMOIGNAGE : OSONS À NOTRE TOUR

modèles et donnons généreusement ce que nous avons de plus précieux : du temps et de l’attention. Je vois beaucoup de parents s’investir corps et âme pour organiser des activités enrichissantes. J’estime que toute la communauté doit accompagner nos enfants pour qu’ils prennent leur envol. Plus tard, ils seront fiers du chemin parcouru et reviendront, comme Gilles Ste-Croix, nous faire le récit de leur passionnant périple.


VARIÉTÉS

TEL PÈRE, TELLE FILLE

UN PHARMACIEN QUI A DU « CHIEN » Retour sur la conférence d’Olivier Bernard LYDIA BLOUIN

Le 1er mai dernier, à Rouyn-Noranda, a eu lieu la conférence d’Olivier Bernard, un pharmacien extravagant surnommé le « Pharmachien » pour son humour direct et son franc-parler. Celui-ci explique : « Les sujets qui m’intéressent, en science ou en santé, ce sont les sujets controversés que les gens ne comprennent pas bien. Pour moi, c’est important d’avoir un réel impact. » De passage en Abitibi-Témiscamingue pour présenter sa conférence sur les mythes et les réalités sur la santé, la popularité de cet étrange personnage témoigne de la fascination de la région pour le sujet. Par exemple, à Rouyn-Noranda, il a fallu changer de salle afin d’offrir plus de billets, passant de 80 places à 250. Un tel achalandage n’est pas rare pour une conférence du Pharmachien.

DANIEL & TOBI GAGNÉ

DAPHNÉ CARON

Il faut dire qu’il n’a pas laissé le public indifférent avec son blogue sur la santé, ses trois livres et sa série télévisée. Sa spécialité, c’est d’illustrer des personnages de bandes dessinées qui expliquent, de manière drôle et vulgarisée, les faux-semblants en matière de santé. Il est d’autant plus populaire qu’il rejoint une clientèle d’âges variés.

QUAND VOUS SENTIREZ QU’ILS NOUS ONT TOUS TUÉS, PASSEZ À L’ATTAQUE, LEURS FUSILS ET LEURS FILETS NE PEUVENT RIEN CONTRE VOUS!

Malgré sa notoriété, il suscite de vives réactions. « La critique, j’ai pas de misère avec ça : c’est même ce qui me drive. Par contre, ce que je n’aime pas, c’est que la plupart des critiques, ce ne sont pas des critiques constructives : c’est plus des insultes. » Le Pharmachien ajoute qu’il est parfois difficile d’être unique en son genre : « Des gens qui font de la vulgarisation scientifique et qui s’attaquent à des mythes, il y en a très peu. Si on veut que ça ait un impact, il va falloir qu’il y en ait d’autres : ça ne peut pas juste être moi. »

RADIO-CANADA

Ceci étant dit, la difficulté de son travail ne l’a pas empêché de se montrer très direct avec le public : « C’est ce que j’aime avec le Pharmachien : il n’a pas de filtre! » confie l’un des spectateurs. En effet, Olivier ne se contente pas de se moquer de la pseudoscience et des charlatans : il inclut aussi le public à ses blagues. « C’est très interactif. Je n’aimerais pas faire des monologues : je trouve ça plate. J’aime ça, l’échange. Les gens apprennent beaucoup mieux quand ils sont impliqués. Quand tu crées une vraie discussion, il y a bien plus de chances que la personne comprenne, qu’elle se souvienne des affaires. » Que ceux qui ont manqué sa conférence se rassurent : on n’a pas fini d’entendre parler du plus « chien » des pharmaciens!

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RENDEZ-VOUS DE L’HISTOIRE

PETITS BONHEURS, GRANDS SOURIRES

LES DÉBUTS DE LA RADIO À LA SARRE

VÉRONIC BEAULÉ, SUZAN DEVOST ET MAUDE LABRECQUE-DENIS

Du 28 avril au 31 mai dernier, parents et enfants étaient invités à venir vivre des expériences culturelles diversifiées un peu partout dans la région grâce au festival Petits bonheurs Abitibi-Témiscamingue. Pour sa 3e édition, l’événement présentait plus d’une trentaine d’activités, dont deux spectacles internationaux. Pour un survol de l’événement et un retour sur l’appréciation des enfants, rendez-vous au indicebohemien.org.

EXCLUSIVITÉ WEB

Au Centre d’exposition d’Amos…

CHRISTIANE PICHETTE, AGENTE PATRIMONIALE À LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DU PATRIMOINE DE LA RÉGION DE LA SARRE

Il y a près de 70 ans, trois hommes d’affaires (François-Xavier Martel, Adrien Mercier et le notaire Jules Lavigne) souhaitant pourvoir la région de La Sarre d’un poste de radio se sont dévoués à la réalisation de ce projet. Après plusieurs jours de démarches, les lettres patentes ont été signées le 7 mai 1949; Radio La Sarre était née. Les travaux ont officiellement débuté le 15 juin 1950. On a ensuite procédé à l’installation des équipements de transmission fabriqués aux usines Royce Works de General Electric à Toronto. On a également installé un centre d’émission des ondes radiophoniques composé d’un poste émetteur, d’une antenne et d’une ligne de transmission. Le centre se trouvait alors à quelques kilomètres de La Sarre (lot 28, rang 8, canton La Sarre). On peut d’ailleurs en voir les vestiges encore aujourd’hui. Les premiers studios radiophoniques étaient situés dans l’édifice du Théâtre La Sarre. Des équipements modernes y avaient été installés. À cette époque, la pièce d’équipement la plus importante était la console puisque l’instrument permettait au technicien de contrôler les émissions radio. À l’aide de manettes, il mettait en service les studios du poste local ou les reliait au réseau de Radio-Nord. Le 1er septembre 1950, la station de radio entrait en onde sous l’étiquette CKLS-AM. Elle desservait alors La Sarre et ses environs. Lors de l’inauguration, une émission spéciale devant public a été présentée sur la scène du Théâtre La Sarre. La bénédiction de la station a eu lieu le 1er octobre de la même année.

Jusqu’au 29 juillet Stéphanie Matte

Je ne voulais pas marcher sur un ours Grâce au soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec et Première Ovation

Jusqu’au 2 septembre Joanne Poitras

Des buttes et de la sculpture

Grâce à la nouvelle radio, les auditeurs ont pu assister en direct à la bénédiction du Sanatorium Saint-Jean de Macamic. La cérémonie s’est déroulée en présence du président de la Société Radio-Canada et de plusieurs dignitaires de la région de La Sarre. Pour l’occasion, la chorale de La Sarre a offert une prestation habilement dirigée par André Verrette. Certains résidents de La Sarre se souviendront de la voix des premiers annonceurs entendus en ondes : Maurice Dubois, Maurice Vaillancourt, Roger Houle, Jacques Tremblay, et quelques années plus tard, Denis Doyon et Serge Fournier. Ils ont tous contribué, chacun à leur façon, à captiver durant plusieurs années les fidèles auditeurs du poste de radio CKLS. Longtemps située dans l’édifice du Théâtre La Sarre, la station a eu pignon sur rue pour la première fois dans les années 1960 quand elle a déménagé dans un immeuble appartenant à Claude De Grandmond sur la 5e Avenue Est. Quelques années plus tard, en 1976, un incendie a ravagé le bâtiment. Ayant occupé des locaux temporaires pendant plusieurs mois, Radio La Sarre est finalement devenue propriétaire du 122, 5e Avenue Est (maintenant Les Immeubles Excell) où elle est demeurée jusqu’à sa fermeture.

Du 3 au 26 aout Société des arts Harricana Kaléidoscope

Centre d’exposition d’Amos

222, 1re Avenue Est | 819 732-6070 Du mardi au vendredi de 13 h 30 à 17 h et de 19 h à 21 h Samedi et dimanche de 13 h à 17 h

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Le 15 novembre 1996, une conversion de la station AM à la bande FM (fréquence 102.1 FM) a été acceptée à la suite d’une décision du CRTC. Le changement a été effectif en 1997. Un an plus tard, Radio-Nord rachetait à Radio La Sarre le poste de radio CKLS. Les auditeurs ont été bien déçus de la fermeture du poste de radio local qui aura été en fonction durant 47 ans. Grâce au soutien financier du

Sources : La Gazette du nord 1950-1951, p. 1830 à 1832; Livre du 60e de La Sarre, p. 175; Livre du 100e de La Sarre, p. 295.


RÉGION INTELLIGENTE

IMPROVISATION

LA SUBSIDIARITÉ ACTIVE

MICHEL DESFOSSÉS

« En v’là un sujet estival… » C’est sans doute ce que vous inspire le titre de la présente chronique. Mais honnêtement, un titre comme « Passe-moi la crème solaire » n’aurait pas fait l’affaire. Expliquons d’abord le terme. Il y a vraiment un sacré de bout de temps, on ne disait pas subvention, mais plutôt subside. Définition, maintenant : « Qualité, statut de ce qui est subsidiaire. Principe de subsidiarité selon lequel une autorité centrale ne peut effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur. » (Merci, Mô, de ne me l’avoir trouvé celle-là!) Vous l’aurez compris, il s’agit d’un principe d’administration publique largement utilisé dans nos sociétés lorsque les États, de moins en moins équipés pour accomplir leur mission première, confient certains mandats aux organismes communautaires. Trop souvent, les moyens sont insuffisants et les résultats ne sont pas établis en fonction des besoins des gens à desservir.

MAMAN OURSE : PLUS REDOUTABLE QUE JAMAIS LA RÉDACTION

Pour cette 4e édition, on nous annonce une Coupe d’Ourse « fumante » sous la présidence d’honneur de Frédéric Barbusci, créateur chevronné et pilier de la Ligue nationale d’improvisation (LNI). L’événement se déroulera au Petit Théâtre du Vieux-Noranda du 20 au 22 juillet prochain. Victime de son succès, c’est plus d’une vingtaine de candidatures issues des quatre coins du Québec qui ont été reçues par l’organisation pour son grand tournoi, un record. Au total, dix formations ont été retenues, dont les équipes régionales Le CRIME et Amos Impro Racing Team. Inspirée de l’univers steampunk, l’affiche a été conçue par l’illustratrice Annie Boulanger. Une soirée à saveur punk rock comprenant un match spécial réunissant les étoiles du tournoi, des improvisations musicales et le spectacle du groupe Fortune Cookie Club ont également été annoncés. Fidèle à son devoir, M. Barbusci n’a pas manqué d’interpeller les gens en direct sur les réseaux sociaux : « L’Abitibi-Témiscamingue est terreau fertile pour l’évolution de l’improvisation au Québec. L’ouverture d’esprit et le plaisir partagé par la communauté des improvisateurs sont des éléments clés pour garder cette forme d’art en vie... J’invite toute la population à en être témoin. »

En 1993, Pierre Calame introduit pour la première fois le concept de subsidiarité active. Gestionnaire de projet, il a travaillé à la mise en place d’infrastructures communautaires au moment où se construisait l’Europe unie. À l’époque, deux conceptions se confrontaient. L’une, dite jacobine, consistait à centraliser en rendant unique la gestion publique de la Nouvelle Europe. L’autre misait sur la subsidiarité. Vous l’aurez compris, son expérience du terrain tendait à démontrer que ni l’une ni l’autre de ces formes de gestion n’arrivait à satisfaire les besoins réels des populations. À force d’observations, il a préconisé, quelques années plus tard, la pratique de projets partagés entre l’État, le communautaire et les autres forces vives et compétentes de la société. Calame prône d’abord l’obligation de résultat. C’est un concept de gouvernance nouvelle qu’il déploie à l’époque. Elle implique que les citoyens soient amenés à mesurer eux-mêmes les grandes affectations du territoire et les résultats recherchés. Souvent, régulièrement. Pierre Calame condamne l’idée que gouvernement supérieur corresponde à savoir supérieur. En fait, les gouvernements n’ont de supérieur que la superficie des territoires à couvrir, et cela ne les autorise pas à déterminer les stratégies. Cela ne leur confère pas non plus la compétence pour déterminer les obligations de résultat. Toujours selon l’idéateur du concept et président de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme, « Les obligations de résultat se construisent plutôt à la lumière de l’expérience des compétences en territoire, par une mise en commun des expériences locales ». Un proverbe malien dit : « on ne ramasse pas une pierre avec un seul doigt ». Consultez la version en ligne de cet article sur indicebohemien.org pour accéder aux textes de référence et à un ajout musical signé Félix B. Desfossés.

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LE COEUR DE L’INDICE

EN MARCHE VERS LE 10E ANNIVERSAIRE Le 11 juin dernier à la Microbrasserie Le Prospecteur de Val-d’Or avait lieu la 9e assemblée générale annuelle de la Coopérative de solidarité du journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue, éditrice de L’Indice bohémien. En plus de constater les résultats des efforts fournis dans la dernière année, cette rencontre a été l’occasion d’asseoir les bases de l’année à venir, soit celle du 10e anniversaire du journal. Soulignons également la nomination de Marie-Déelle Séguin-Carrier, architecte et PDG de TRAME Architecture + Paysages, à titre d’administratrice de la Corporation. Nous lui souhaitons la plus chaleureuse des bienvenues.

DES PARTENAIRES IMPLIQUÉS Le bilan financier de la Corporation pour l’année est positif, et ce grâce au soutien essentiel de nos partenaires. Notons particulièrement l’apport de : la MRC Abitibi, la MRC de La Vallée-de-l’Or et la Ville de Rouyn-Noranda. En plus d’être des partenaires privilégiés depuis de nombreuses années, ils ont tous accepté de dégager des sommes supplémentaires pour assurer la pérennité du journal. L’aide financière octroyée par le gouvernement du Québec via le ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de sa mesure de soutien aux médias écrits a également été un facteur important pour l’équilibre financier du journal. Grâce au soutien de ses partenaires, L’Indice bohémien continue à réaliser pleinement sa mission : informer les habitants de la région sur l’actualité artistique et culturelle de l’Abitibi-Témiscamingue, contribuer à la professionnalisation des artistes ainsi qu’à leur rayonnement et soutenir la promotion de l’ensemble du milieu culturel de l’Abitibi-Témiscamingue.

Au nom de tous les lecteurs et lectrices, nous vous disons MERCI.

Centre d'exposition de Val-d'Or

JACQUES BARIL, VIRGINIA PÉSÉMAPÉO BORDELEAU, KARL CHEVRIER, VÉRONIQUE DOUCET, KEVIN PAPATIE COMMISSARIAT : SONIA ROBERTSON

DU 22 JUIN AU 26 AOÛT 2018 Remerciements aux Amies et Amis du Centre ainsi qu’aux subventionneurs suivants :

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LE COEUR DE L’INDICE

MOT DE MARIE-FRANCE BEAUDRY, PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION Cette assemblée générale annuelle marque la fin de la neuvième année de L’Indice bohémien et ouvre la porte vers la dixième, un anniversaire qui témoigne de la maturité et de l’émancipation prises par notre journal, votre journal. Neuf ans à diffuser gratuitement la culture en Abitibi-Témiscamingue, à contribuer au développement régional et à être un outil de réflexion sociale. Neuf ans à reconnaître le talent, l’innovation et la force de création de nombreux artistes qui font de notre région une région accueillante, stimulante et vibrante. L’Indice, c’est l’Abitibi-Témiscamingue, reconnue pour ses lacs, ses forêts ainsi que pour le cœur de ses habitants et leur volonté de naviguer, de creuser et de défricher. L’Indice, c’est une force vive qui s’ancre dans sa région, qui doit surmonter de grands défis, s’adapter à son environnement et parfois sortir de son nid afin d’assurer sa continuité, sa survie. L’Indice, c’est aussi une carte qui guide les explorateurs et aventuriers provenant de partout afin qu’ils s’imprègnent, s’enracinent et restent ici... L’Indice, c’est une centaine de bénévoles qui s’engagent pour diffuser des moments précieux de lecture. Des bénévoles qui écrivent plus de 300 articles par année et livrent, dans 286 points de distribution, 9 000 bijoux. L’Indice, c’est une équipe qui rame, parfois dans les remous, mais toujours dans le courant afin d’offrir aux artistes de l’Abitibi-Témiscamingue une tribune de présentation et d’expression de leur art afin de garder bien vivantes la culture et l’information chez nous. Grâce à la détermination de Valérie Martinez, directrice générale, et aux talents littéraires de Lise Millette et Maude Labrecque-Denis, rédactrices en chef en 2017-2018, ce sont 10 éditions qui vous ont été offertes encore cette année. Je les remercie d’avoir, par leur implication et leur dévouement, semé la fierté et récolté la beauté. L’Indice, c’est un conseil d’administration dévoué qui veille au grain, qui a dû, encore cette année, se positionner sur différents enjeux, dans un contexte médiatique en mouvance, dans un contexte difficile et ambivalent afin que persiste la diffusion de la culture dans notre région pour plusieurs années encore. Je tiens à souligner leur engagement bénévole. L’Indice, c’est un journal qui a été reconnu nationalement cette année à titre de média communautaire écrit par l’AMECQ (Association des médias écrits communautaires du Québec), une distinction équivalente à des milliers de caractères de félicitations, qui souligne la qualité de la forme et du fond et qui rehausse, par ricochet, notre fierté régionale. Par votre contribution, votre participation, vos collaborations, L’Indice, c’est vous, par vous...

BILAN DE L’ANNÉE 2016/2017 Cette année, ce sont pas moins de 86 bénévoles qui ont contribué à la rédaction de 306 articles couvrant l’actualité culturelle et les enjeux sociaux de notre belle région. L’Indice bohémien a été distribué à 9 000 exemplaires mensuellement dans 281 points de chute répartis un peu partout sur le territoire par 48 bénévoles dévoués. Nous les remercions de leur apport essentiel. Les 5@7 organisés dans les différentes MRC de la région ont été très appréciés des partenaires et des bénévoles, c’est donc une formule qui sera reconduite cette année. Notons également l’incontournable honneur d’avoir été nommé Média écrit communautaire de l’année à l’AMECQ, en plus de 3 autres prix sur 7 nominations.

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Quand le Cégep élargit ses frontières

Dans le cadre du cinquantième anniversaire du Cégep, nous vous présentons le neuvième texte d’une série de chroniques historiques sur cet établissement d’enseignement supérieur.

Par Yvon Lafond Lors de sa création en 1967, il est évident pour tous que nos frontières régionales tracent la limite du champ d’action du Cégep. Cette limite ne sera franchie que 25 ans plus tard par l’animatrice à la vie étudiante du campus d’Amos, madame Judith Ménard. En 1993, cette pionnière inscrit dans les activités régulières du campus un stage étudiant au Honduras, petit pays d’Amérique centrale. Fort bien structuré, l’échange étudiant se fera ensuite dans les deux sens. Quelques années plus tard, la direction de la Formation continue cherche aussi à exporter ses activités. Ces efforts portent fruit : une entente est conclue en 1998 avec le Centro Minero Internacional de Copiapo, au Chili. L’année suivante, la Compagnie des Bauxite de Guinée sollicite les services du Cégep. La décennie 1990 se termine donc avec la présence du Cégep en Amérique centrale (Honduras), en Amérique du Sud (Chili) et en Afrique de l’Ouest (Guinée-Conakry).

Denis Perron, Stéphane Labrecque, Marc Bertrand et Daniel Marcotte au Pérou, chez Cetemin.

Le nouveau millénaire verra les frontières du Cégep continuer de s’élargir. Tout d’abord, l’initiative d’Amos se poursuit et elle est largement imitée par les campus de Val-d’Or et de Rouyn-Noranda. De leur côté, les Services internationaux – rattachés à ceux de la Formation continue – connaissent un succès impressionnant. Les spécialités liées au secteur minier (Technologie minérale, Électronique, Mécanique) ainsi que l’approche par compétences sont les fers de lance de cette croissance. Les enseignants Denis Perron et Stéphane Labrecque en seront les principaux artisans. Au moment où il fête ses cinquante ans, le Cégep peut aussi se montrer fier d’accueillir dans ses campus des apprenants originaires de contrées fort lointaines, venus bénéficier des compétences et de la disponibilité des profs d’ici.

L’animatrice Judith Ménard et deux jeunes Honduriennes.

PAYS D’INTERVENTION DES SERVICES INTERNATIONAUX AMÉRIQUE LATINE CHILI PÉROU BRÉSIL MEXIQUE COLOMBIE AFRIQUE GUINÉE-CONAKRY SÉNÉGAL MOZAMBIQUE TANZANIE MAURITANIE MADAGASCAR LA RÉUNION OCÉANIE NOUVELLE-CALÉDONIE

« Je me suis inscrit au Cégep en Musique et Sciences humaines, cette formation est offerte en collaboration avec le Conservatoire de musique de Val-d’Or. J’ai fait mes études en saxophone, mais avec les harmonies, je peux jouer de presque tous les instruments. Maintenant, j’oeuvre comme enseignant en musique. J’ai donc la chance de transmettre ma passion aux enfants! »

Crédit photo : Christian Leduc

David Stylenko, diplômé du Double DEC en Musique, enseignant à la Commission scolaire de l’Or-et-des-bois

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Spécial tourisme

Parce que c’est un régal pour les yeux, c’est avec plaisir que nous vous offrons, en ouverture de notre spécial tourisme, cette fabuleuses image du tout nouveau parc national d’Opémican prise par le talentueux photographe rouynnorandien Mathieu Dupuis. Profitez-en… en attendant de vous y rendre pour vrai. Bonne lecture, et bon tourisme régional!

MATHIEU DUPUIS

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Spécial tourisme

CULTURAT

TOURISME CULTUREL : POUR LE CITOYEN D’ABORD

ENCORE PLUS DE JEUDIS SOUS LES ÉTOILES

PASCALE CHARLEBOIS

La désormais fameuse soirée de musique en plein air, est de retour 6e année! Plusieurs artistes de la région seront en prestation du 28 juin au 9 août prochain. En plus du traditionnel parc Ernest-Lalonde à La Sarre, l’événement sera présenté dans deux municipalités centenaires de la MRC Abitibi-Ouest, soit Authier et Dupuy. Les gens sont invités à apporter doudous, chaises pliantes… et parapluies!

On a tous, un jour ou l’autre, déjà vu un touriste se comporter de façon exécrable, jetant un déchet sur une plage ou se moquant de façon condescendante d’une pratique culturelle traditionnelle. L’industrie touristique peut parfois créer un fossé entre les visiteurs et les résidents d’une destination, comme c’est le cas actuellement à Barcelone. Mais qu’arriverait-il si l’industrie touristique se concentrait d’abord sur l’idée de tisser des liens et de contribuer au bien-être et à la qualité de vie des résidents?

INDICEBOHEMIEN.ORG

LES PIANOS PUBLICS SONT UN BEL EXEMPLE D’INITIATIVE DESTINÉE À LA FOIS AUX CITOYENS ET AUX VISITEURS. PHOTO : DOMINIC LECLERC

En faisant un développement touristique qui se concentre sur les citoyens d’abord, sur leur qualité de vie et leurs aspirations plutôt que de se baser sur les désirs des touristes, il peut devenir un véritable levier économique, mais surtout contribuer activement à l’épanouissement du corps social. Dans cette perspective, l’investissement fait par les industries touristiques devrait, tout en augmentant l’attractivité, contribuer au bien-être des populations locales. En retour, celles-ci ne se sentiront pas flouées si les touristes tardent à venir ou si les flux touristiques restent inégaux d’une année à l’autre.

Les hôtels, qui ne sont généralement pas fréquentés par les résidents, peuvent devenir des lieux animés et carrément s’intégrer à l’offre culturelle et de loisir d’une destination. Certains établissements bénéficiant d’une piscine peuvent, par exemple, trouver une façon d’en donner accès aux résidents lors de périodes plus creuses, ou selon des plages horaires ciblées. Certains vont même jusqu’à offrir des cours de natation à la population locale. Certains hôtels comme le El Ganzo, au Mexique, ont développé des résidences artistiques. Équipé d’un studio d’enregistrement et d’une grande terrasse pouvant accueillir des spectacles, le El Ganzo invite des artistes de partout et les loge gratuitement le temps de la création d’une nouvelle œuvre, qui sera ensuite présentée devant public et enregistrée sur place. D’autres endroits font également appel à des artistes de toutes disciplines, les hébergeant aussi quelque temps en échange d’ateliers artistiques, de prestations, de tours guidés des œuvres ornant les murs et les invitant même à créer leurs œuvres en direct, dans un studio ouvert au public. D’un autre côté, les citoyens ont aussi beaucoup à apporter au tourisme et leur laisser une place importante permet d’éviter la création d’un fossé entre eux et les visiteurs. La ville d’Edmonton en est un exemple des plus inspirants. Avec Make something Edmonton, les citoyens étaient invités à partager leurs idées ou initiatives les plus diverses, que ce soit un BBQ communautaire, une exposition ou même une idée de décoration extérieure. Ainsi, chaque petit projet contribue de façon originale à définir l’identité même de la ville aux yeux des visiteurs. D’autres initiatives, comme Cœurs villageois, dans les Cantons-de-l’Est, invitent les citoyens à participer à l’industrie touristique en posant des gestes d’accueil, soit raconter l’histoire de leur village, faire découvrir un paysage magnifique bien caché ou simplement inviter les visiteurs à certaines activités. Bien sûr, ce sont des gestes que les gens de l’Abitibi-Témiscamingue ont déjà le réflexe de poser, mais imaginez l’impact si on le faisait tous consciemment, en se donnant personnellement l’objectif d’accueillir de cette façon au moins un ou deux visiteurs par année!

Vous avez un projet Culturat? Contactez-nous à info@culturat.org

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Spécial tourisme #MANORANDA VANESSA MAHONEY

Un phénomène ambulant, une création collective, un happening, une douce folie, une bande d’indisciplinés, ou encore un smoothie social aux chips. Pour cette 5e année, l’équipe de Ma Noranda s’agrandit et on nous propose un tout nouveau parcours. Bien que chaque soirée soit unique, la pièce se réinvente par un remaniement du texte, une nouvelle texture musicale et l’arrivée de Sarah Gélineau Paradis comme conceptrice artistique. Malgré l’évolution, c’est encore la passion des gens à collaborer, à faire de nouvelles rencontres et à exprimer leur appartenance au quartier qui alimente cette œuvre hors du commun. « Quand on rencontre ces gens, c’est pour tout le temps », explique Alexandre Castonguay, créateur du projet.

ANDREANNE LACHAPELLE

AUDREY-ANN LESSARD SOUS LES TRAITS DE DOLORÈS AUTHIER

Ma Noranda est mise en œuvre par la communauté, pour la communauté. Des gens provenant de tous les milieux peuvent participer à titre de figurant, musicien, danseur, créateur numérique ou technicien. Tous sont bienvenus, Ma Noranda ne refuse personne. « On réalise des rêves absurdes depuis 5 ans », commente sur un ton amusé Jean-Philippe Rioux-Blanchette, concepteur musical. Et les défis sont nombreux pour cette nouvelle année. L’organisation souhaite attirer 200 bénévoles, remplir les 175 places disponibles pour chaque représentation (c’est 40 places de plus que l’édition 2017 qui avait vu ses billets s’envoler comme des petits pains chauds) et trouver des joueurs de cuivres pour ajouter à l’expérience. D’autres nouveautés sont également à prévoir : la participation du Collectif Danse To Go de Val-d’Or dans une chorégraphie contemporaine qui ferait passer n’importe qui pour un pro, l’implication de la Fonderie Horne à même l’événement et un nouveau concept de spatialisation sonore. En tout, 6 représentations seront données les 8, 9, 10, 15, 16 et 17 août à 20 h dans les rues du quartier Noranda. Les billets sont en prévente à tarif réduit jusqu’au 15 juillet au Petit Théâtre du Vieux-Noranda et sur le web. Mieux vaut ne pas tarder, car si on se fie à la tendance, ils risquent de s’envoler rapidement…

ZACHARY MARCOUX, 13 ANS

Dans le cadre d’un emploi estival de guide à la Maison Hector-Authier d’Amos, la jeune étudiante en littérature Audrey-Ann Lessard a manifesté son intérêt à ajouter une activité particulière au programme du lieu historique : un jeu d’évasion. Après avoir consulté la responsable de l’endroit qui avait déjà expérimenté le concept dans d’autres contextes, Audrey-Anne a procédé elle-même à l’écriture du scénario. L’histoire va comme suit : personnifiant des colons venant juste d’arriver en Abitibi dans les années 1930, les joueurs, enfermés avec la gouvernante Dolorès Authier, sont évalués par le maître de la maison pour voir s’ils sont assez débrouillards et courageux pour trouver la sortie. Une série d’énigmes portant sur l’histoire de la ville d’Amos et sur la vie de M. Authier aident les joueurs à s’évader. Si les colons réussissent à sortir d’une pièce à temps, ils peuvent passer à la suivante. Le jeu a comme principal objectif d’aller chercher une clientèle plus jeune qui ne serait pas venue visiter la Maison Hector-Authier autrement. Il a connu une première semaine d’essai à l’été 2017 avec des groupes composés de personnes de 13 ans et plus qui s’étaient préalablement inscrites via Facebook. Plusieurs commentaires positifs et constructifs ont été donnés par les testeurs qui, en général, ont bien aimé leur expérience. Brillante et réfléchie, l’idée de la jeune étudiante a déjà su attirer un grand nombre de visiteurs de tous âges. Le public pourra de nouveau expérimenter l’activité à l’été 2018 dans une formule plus interactive et peut-être même plus complexe. L’inscription préalable est obligatoire, les dates seront affichées sur le site web et la page Facebook de la maison Hector-Authier.

HORAIRE ESTIVAL Du 25 juin au 19 août Tous les jours de 8 h 30 à 17 h HORAIRE RÉGULIER Dès le 20 août Du mercredi au dimanche de 10 h à 17 h 30 191, avenue du Lac, Rouyn-Noranda 819-797-7125

maison-dumulon.ca

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400 OEUVRES - 225 ARTISTES - 21 PAYS

BIENNALE INTERNATIONALE D'ART MINIATURE DE VILLE-MARIE Un événement d’envergure en art actuel qui nous permet de voyager dans le monde à travers le regard de ses artistes. À chaque édition depuis 1992, c’est en moyenne 400 œuvres provenant de plus d'une vingtaine de pays qui sont exposées, réunissant près de 225 artistes professionnels qui ont tous le défi commun de créer une grande oeuvre en respectant le petit format de 3 x 4 pouces.

JURY 2018

PASCALE ARCHAMBAULT, VIRGINIA PÉSÉMAPÉO-BORDELEAU ET KARINE BERTHIAUME

BIENNALE INTERNATIONALE D'ART MINIATURE DE VILLE-MARIE 42, RUE STE-ANNE, VILLE-MARIE (QUÉBEC) J9V2B7 | 819-622-1362 | LERIFT.CA/BIENNALE | LERIFTINC@TLB.SYMPATICO.CA HORAIRE ESTIVAL LUNDI : FERMÉ MARDI: 10 H À 17 H - MERCREDI AU VENDREDI : 10 H À 20 H - SAMEDI ET DIMANCHE : 10 H À 17 H

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Spécial tourisme COUCHERS DE SOLEIL MUSICAUX : UNE SYMPHONIE POUR TRENTE BOUGIES VALÉRY SAINT-GERMAIN

Il nous arrive souvent de le tenir pour acquis ce majestueux Belvédère qui trône sur la ville comme un ange gardien. Après trente ans de loyaux services, il fallait y remédier. Depuis sa construction en 1987, la tour Rotary surplombe un site magnifique exploité l’hiver en famille pour les sports de glissade, mais trop souvent négligé pendant la belle saison. Dans le but de lui rendre hommage, la Ville de Val-d’Or nous a conviés, le 24 mai dernier, à la première représentation d’une magnifique symphonie qu’on pourra réentendre tous les soirs au coucher du soleil.

AMOS ET VAL-D’OR VOUS RACONTENT LEURS HISTOIRES MICHÈLE PAQUETTE

C’est tout un spectacle que nous ont concocté Véronique Filion et sa bande pour Amos vous raconte son histoire (8 au 25 juillet) et Val-d’Or vous raconte son histoire (29 juillet au 15 août). « L’idée a germé il y a 7 ans. Les gens en apprennent beaucoup sur l’Abitibi, et en plus, le spectacle est très drôle », mentionne Véronique, conceptrice des deux circuits.

deux comédiens autochtones, soit Mavrik Papatie (Lac-Simon), et Roger Wilde (Pikogan), qui joue l’important rôle de Gabriel Commanda, le prospecteur anicinabe ayant découvert le gisement qui a donné naissance à la mine Lamaque. La 3e Avenue a d’ailleurs été tracée à partir du sentier qu’il empruntait tous les jours. Pour Véronique Filion, auteure des deux circuits, les démarches de travail d’Amos et Val-d’Or ont été différentes. À Val-d’Or, il a fallu commencer par faire des choix parce qu’il y a beaucoup de bâtiments historiques. De plus, lors de la mise en scène, elle a dû s’adapter aux particularités urbaines. « À l’église Saint-Sauveur, il y a deux beaux escaliers. J’y positionne nos personnages de façon à ce que tout le monde puisse bien les voir. »

MADELEINE BOUDREAULT

Amants de musique, photographes amateurs, passants venus profiter d’une des premières belles soirées d’été et adolescents habitués des lieux étaient au rendez-vous. Pour cette première sortie musicale, le soleil s’est transformé en une magnifique boule de feu rougissante. Suspendue dans le temps, la foule silencieuse s’est régalée. Il faut dire que l’œuvre du maestro Hugues Cloutier a de quoi plaire à chacun. Enseignant au Conservatoire de musique de Val-d’Or, M. Cloutier a accompli un travail titanesque : inscrire dans cette symphonie toute la richesse qui habite notre belle ville. Sans être trop classique, la mélodie embrasse et habite notre territoire. Imprégnée de chaque étage du Belvédère, elle est construite comme une lente ascension qui culmine sur des sommets exaltants. L’instrumentation en huit tableaux saisit par l’ajout de percussions qui rappellent que nous sommes en territoire anicinabe. Il est maintenant possible d’entendre l’œuvre musicale Crépuscule boréal chaque soir dès les prémisses du coucher de soleil au pied du Belvédère de Val-d’Or. Pour ce faire, il suffit de syntoniser un émetteur FM au 100,3 ou un appareil mobile sur soleilvd.com. Chaque matin, l’application indique l’heure exacte à laquelle le soleil se prépare à se parer de mille couleurs avant de s’endormir. Le maire Pierre Corbeil, heureux de cet accomplissement, rayonnait de fierté. Et avec raison : les couchers de soleil musicaux deviendront certainement un incontournable, tant pour les habitants de la ville que pour les touristes.

L’école du rang ll

Véronique explique qu’à Amos, qui en est à sa 7e saison, l’auditoire est composé au quart de touristes, tous très emballés. Certains lui ont même confié ne pas avoir vu de théâtre historique de rue à si grand déploiement ailleurs. Val-d’Or, pour sa part, en est à sa toute première saison. C’est dans une optique artistique, touristique et économique (beaucoup de partenaires financiers ont été ralliés autour du projet) que le circuit a vu le jour. Malgré leurs similitudes, les deux projets sont très différents. Du point de vue historique, les débuts des deux villes ne sont pas pareils. À Amos, il est question de l’arrivée des colons dans la région avec le train et le clergé, tandis qu’à Val-d’Or, les gens ont dû se débrouiller par eux-mêmes. Les débuts y ont été déjantés et festifs avec le développement rapide, les hôtels et la prostitution. Véronique assure que le spectacle reste « sur la limite » et demeure familial. La présence autochtone à Val-d’Or est aussi très importante. La troupe comprend

JENNY CORRIVEAU

DEUX ŒUVRES UNIQUES

En tout, ce sont une quarantaine de comédiens qui revêtent environ 50 costumes, beaucoup de travail donc pour les couturières Catherine Dubé (Amos) et Julie Jackson (Val-d’Or). La musique a été composée par Dylan Perron à Amos et Neil Bennett à Val-Or. Voilà de quoi vous planifier non pas une, mais deux belles sorties à l’extérieur cet été.

La troupe de théâtre de la vieille grange Thèmes et dates :

présente

Quand on se fait enfirouape

r!

Qu

and on s’écarte! 1 juillet (dôme du village, 100e d’a uthier) 18, 22, 25 et 29 juillet 2018 4, 8, 11 et 15 juillet 2018 (à la vieille grange) (à la vieille grange) Début des représentations à 14 h Ouverture des portes à 13 h, musique folklorique! Ent Contribution volontaire sug rée : École du Rang II gérée : 5$ et plus par person ne Après la représentation : An 819 782-3289 imation à l’École, tarifs réd uit s: info@ecoledurang2.ca 6 à 11 ans : 3$ • 12 et plus : 6$ ecoledurang2.ca

Info

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Spécial tourisme LUMIÈRE SUR LES MÉTIERS D’ART La deuxième édition de la Triennale en métiers d’art, qui se tiendra du 21 juin au 2 septembre 2018 au Centre d’art Rotary de La Sarre, présentera les dernières créations de douze artistes provenant de l’Abitibi-Témiscamingue et de l’Outaouais, en plus de celles de l’artiste verrier Montserrat Duran Muntadas, récipiendaire du Prix de la relève JeanCartier en 2017 au Salon des métiers d’art de Montréal et du Canadian Clay and Glass Gallery. « C’est une occasion unique d’apprécier les œuvres d’artistes talentueux d’ici et d’ailleurs et de mettre en lumière les processus de création propres aux disciplines des métiers d’art afin de permettre au public d’en apprécier toute la richesse », mentionne Véronique Trudel, responsable des arts visuels.

ENVIRONNEMENT

LE TOURISME… DURABLE

MAURICE DUCLOS, ÉCOCONSEILLER ©

Mais quelle est donc cette mode de faire les choses… durables? On dirait que tout devient durable. Certains sont sceptiques, d’autres croient aux valeurs sociales et écologiques qui sous-tendent le terme. À chacun son point de vue. Mais à partir du moment où les organisateurs, les planificateurs et les producteurs considèrent un volet social et écologique, nous sommes en droit d’espérer que l’impact écologique d’une activité en soit diminué. C’est le principe même de la « durabilité ». Le tourisme durable (TD) est une forme de tourisme qui tend à minimiser les impacts négatifs et à faire une mise en valeur des ressources patrimoniales naturelles, culturelles et sociales. L’écotourisme est une des formes de TD les plus connues. Centré sur la découverte des écosystèmes, agrosystèmes ou aspects ethnoculturels de la biodiversité, il comprend le tourisme de proximité qui cherche à réduire son empreinte écologique. Saviez-vous que le tourisme durable fait partie d’une des cibles de l’Objectif de développement durable n° 12 (Établir des modes de consommation et de production durables) des Nations Unies? Intéressant. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT), une institution spécialisée des Nations Unies destinée à promouvoir et à développer le tourisme, joue un rôle important dans la promotion du tourisme responsable, durable et accessible à tous, en veillant sur l’intérêt des pays en développement. « Le développement touristique durable satisfait les besoins actuels des touristes et des régions d’accueil tout en protégeant et en améliorant les perspectives pour l’avenir. Il est vu comme menant à la gestion de toutes les ressources de telle sorte que les besoins économiques, sociaux et esthétiques puissent être satisfaits tout en maintenant l’intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique, et les systèmes vivants » définit l’OMT. Au Québec, comment fait-on pour discerner ce qui est du tourisme durable de ce qui ne l’est pas? Voici quelques exemples de certifications crédibles en la matière : Réservert, Aventure Écotourisme Québec, Conseil québécois des événements écoresponsables, Fourchette bleue. De plus, Tourisme Québec a créé un document expliquant comment favoriser le développement vers un tourisme de qualité. Celui-ci contient 60 fois le mot « durable » en 38 pages. Espérons que… Bon été, bon tourisme durable… et n’oubliez pas de ramasser vos déchets avant de partir svp! Note : Tous les liens sont disponibles sur la version web de l’article.

Découvrez les murales et l'art public qui marquent

Invitation à la 22e AGA du CREAT

Mercredi 20 juin à 19 h au Centre des loisirs de Nédélec. Inscription requise

notre territoire!

Visitez la section circuits sur la page tourisme-abitibi-temiscamingue.org.

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LE THÉ EST SERVI La Maison Hector-Authier revient encore cette année avec L’heure du thé. Contes et musique seront au rendez-vous tous les dimanches de l’été à 14 h pour le plus grand bonheur des siroteux du coin et des touristes.


Spécial tourisme HISTOIRE DE FESTIVALS DU BONHEUR POUR LES OREILLES

MAUDE LABRECQUE-DENIS

À peine sortie de son hibernation annuelle, l’Abitibi-Témiscamingue fourmille déjà d’activités. Si on n’a pas peur de faire quelques kilomètres ou de braver 2-3 gouttelettes (on se souviendra de l’édition 2017 d’Osisko en lumière qui nous aura réappris le sens du mot « averse »), impossible de s’ennuyer durant la belle saison. Si certains sentent l’appel de l’aventure et plient bagage vers des contrées éloignées, plusieurs décident de rester dans la région et de la parcourir, allant et venant au gré des humeurs de Dame Nature… et des événements.

TOUR DE L’ABITIBI

Que personne ne vienne dire qu’il n’y a rien à faire ici. En recensant ce qui se passe sur le territoire, nous avons dénombré pas moins de 30 événements se déroulant aux 4 coins de la région entre les 2 numéros de L’Indice bohémien. Trente événements en dix semaines. Et c’est sans compter les spectacles d’un soir, expositions, théâtres déambulatoires, attraits touristiques, marchés publics, retraites en nature et autres plaisirs estivaux de ce monde!

Si la musique est un des grands plaisirs de l’été, l’Abitibi-Témiscamingue n’est pas en reste avec les nombreux festivals qui lui sont dédiés. Et il y en a pour tous les goûts (FGMAT, FRIMAT, Fée-AT, Festival classique de l’A-T, FME, etc.). Rencontré lors de la soirée pré-événement du Festival Blues Eldorado (28 juin au 1er juillet), le bluesman canadien David Rotundo est un grand amoureux de l’AbitibiTémiscamingue. « J’adore cette région. Je travaille avec Louiselle (fondatrice du festival) depuis environ 10 ans. J’étais de la programmation lors de la toute première édition et c’était un grand honneur. J’y ai joué à plusieurs reprises depuis, je connais donc bien Val-d’Or, et je connais aussi Rouyn-Noranda pour m’être produit sur la scène Paramount à quelques reprises. » Comme lui, de nombreux artistes parcourent chaque année les 600 km qui nous séparent de Montréal pour venir à la rencontre du public d’ici qui aurait, semble-t-il, un petit quelque chose de spécial à offrir. Longue vie à nos événements, longue vie aux festivals de l’Abitibi-Témiscamingue!

DES JEUNES ET DES MOINS JEUNES Le plus vieil événement de la région? Le Carnaval de Lorrainville qui a procédé au dévoilement des duchesses de sa 54e édition au Barbe-Broue Pub de Ville-Marie le 7 juin dernier. Cinquante-quatre éditions, ça veut dire que l’événement est célébré depuis 1965, si ce n’est pas avant. Le Tour de l’Abitibi revient quant à lui en force avec une 50 édition prometteuse qui se déroulera du 16 au 22 juillet prochain. En plus du contre-la-montre individuel et du Challenge Sprint Abitibi, l’événement présentera le Tour des Légendes auquel les coureurs des 49 dernières années sont invités à prendre part. Les cinq premiers membres du temple de la renommée du Tour de l’Abitibi seront intronisés lors d’une soirée hommage qui s’annonce riche en émotions. e

Viennent ensuite les trentenaires : le Rodéo du camion de Notre-Dame-du-Nord (38e édition), le Festival Western de Guigues (37e édition) et la Foire du camionneur de Barraute (31e édition), sans oublier le Festival du cinéma international en AbitibiTémiscamingue (37e édition). Au début des années 2000, un vent de fraîcheur souffle sur le paysage témiscabitibien alors que plusieurs événements voient le jour. Alors considérés comme « les petits jeunes », ils passent aujourd’hui tour à tour le cap des 15 ans, démontrant qu’ils ont su plaire au public et développer des formules durables dans le temps.

FÉE-AT PHOTO : MARIE-FRÉDÉRIQUE FRIGON

Loin de ralentir son effervescence, la région accueillera cette année quatre nouveaux événements. Inscrit dans la tendance du mieux-être et des retraites santé, le festival Mudra invite les gens à venir « s’inspirer, échanger et se challenger » du 20 au 22 juillet prochain au cœur de l’apaisante nature du Domaine Opasatica. Val-d’Or est également très active cette année avec pas moins de trois nouveautés sur son territoire. Du 12 au 14 juillet, Les Francotibis proposeront au public trois spectacles gratuits à saveur francophone. Le tout premier Festirib, cette célébration gloutonnesque de la fameuse côte BBQ (on salive déjà), aura lieu du 7 au 9 septembre prochain. Le Festival de musique Trad nous fera quant à lui taper du pied jusqu’aux petites heures en début novembre prochain.

FESTIVAL BLUES ELDORADO

Pour écouter l’entrevue complète avec David Rotundo (en anglais) et profiter d’un petit moment musical exclusif à l’harmonica, rendez-vous sur notre site indicebohemien.org.

Triennale en métiers d’art

2018 21 JUIN AU 2 SEPTEMBRE CENTRE D’ART ROTARY LA SARRE

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE DIANE AUGER CHRISTEL BERGERON NANCY COUTURIER DIANE LEMIEUX KATIA MARTEL FRANCYNE PLANTE OUTAOUAIS LOUISE BERGERON MUSTAPHA CHADID THOMA EWEN DIANE LEMIRE PAULA MURRAY RAYMOND WARREN ARTISTE INVITÉE MONTSERRAT DURAN MUNTADAS WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA

ENTENTE DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL

L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018 23


MA RÉGION, J’EN MANGE!

BROCHETTE DE BAVETTE DE BŒUF RECETTE POUR BBQ PAR PHILIP BRADLEY, MAISON DES VIANDES DE ROUYN-NORANDA

INGRÉDIENTS 675 g (1,5 lb) Bavette de bœuf coupée en lanières de 1 cm (1/2 po) d’épaisseur La bavette doit être tranchée contre la fibre de la viande 60 ml (1/4 t.) Huile d’olive Zeste râpé d’un citron 15 ml (1 c. à table) Jus de citron 5 ml (1 c. à thé) Moutarde de Dijon 45 ml (3 c. à table) Câpres hachées 2 filets Anchois hachés finement 2 Gousses d’ail hachées finement 3 Oignons verts hachés 3-4 gouttes Tabasco Poivre Fromage Parmesan râpé Brochettes de bois trempées dans l’eau une heure avant l’utilisation

PRÉPARATION Dans un grand sac de plastique ou dans un bol, mélanger tous les ingrédients, à l’exception du fromage, et laisser mariner au réfrigérateur ente 12 et 24 heures. Enfiler la viande sur les brochettes. Cuire rapidement les brochettes sur le barbecue à puissance élevée pour une cuisson saignante. Retirer du feu, saupoudrer de parmesan râpé et servir immédiatement.

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ARTS VISUELS

LA MAIN INTELLIGENTE : EXPOSITIONS AU VIEUX-PALAIS GASTON A. LACROIX

Dans un monde de plus en plus intellectualisé, autant dans les arts que dans la vie courante, la société est sans cesse marquée par la séparation entre faire et penser, entre l’acte et l’idée. Avec l’exposition Quand faire c’est penser, Lana Greben, commissaire et directrice du Palais des Arts Harricana, propose de mettre en lumière le rôle de la main dans les arts visuels à travers les œuvres de deux artistes d’ici. L’essence de l’humain étant son cerveau et sa main, Faire c’est penser fait référence à la réalité que la main intelligente, fille du cerveau, enfante la culture. L’artisan écoute, regarde et palpe la matière. Elle lui parle. Puis, sa main la transforme et la modèle pour en faire ressortir l’une des âmes qu’elle recèle.

Pour la présente exposition, Roger Pelerin propose quelques œuvres de réutilisation créative. « Le plaisir que j’éprouve de créer avec des morceaux de récupération consiste à trouver la bonne pièce qui donnera l’illusion recherchée, dit-il. Une vieille fourchette pour le bras et la main, un fil de fer crochu et voilà une tête. Le déchet redevient utile. Il devient essentiel en s’intégrant dans l’œuvre. J’aime aussi qu’il soit identifiable. La fourchette crochue est toujours une fourchette, mais elle tient désormais le rôle d’un bras, et si j’ai de la chance, le tout sera harmonieux, quoique mon principal souci demeure toujours que ma sculpture se tienne debout toute seule. »

Ainsi, le rôle de l’artiste est de dégager ses pensées contenues dans la matière. Quoi de mieux, s’est dit Lana Greben, pour imager le travail de nos artistes. Pour ce faire, elle a sorti de leur solitude de créateurs deux artistes chevronnés et largement reconnus, le sculpteur Jim Couture et le graveur Roger Pelerin.

JIM COUTURE, SCULPTEUR « Quand tu crées, tu vas là où tu rêves. L’œuvre, c’est la matière transformée par la recherche, la quête du détail, de la ligne ou de l’arête qui fait vibrer ton imaginaire. Ce n’est que la matérialisation des sensations ressenties lors de la réalisation de ce qui inspire le rêveur. »

ROGER PELERIN

L’exposition sera présentée du 17 juin au 30 septembre au Vieux-Palais d’Amos.

JANA STERBAK

AUSSI AU VIEUX-PALAIS : GILLES GRAVEL, ARTISTE MULTIDISCIPLINAIRE

JANA STERBAK à ROUYN-NORANDA DU 27 JUIN AU 9 SEPTEMBRE

Bien qu’il ait participé à 35 expositions collectives à Amos et dans la région, Expériences de vie est sa première exposition solo. « Expériences de vie fait référence à divers moments et étapes de ma vie, dit Gilles Gravel. Des œuvres de factures et de techniques diverses qui révèlent un parcours artistique pour le moins sinueux. » JIM COUTURE PHOTO : LANA GRENBEN

De Lévis à Amos en passant par la Colombie-Britannique et le Grand Nord où il atterrit pour son travail, la découverte de l’art inuit est une révélation pour Jim Couture. « Je venais de découvrir la simplicité et la beauté de la sculpture pour le reste de ma vie. » Depuis, le décor enchanteur de la nature l’inspire pour enfanter des œuvres tridimensionnelles d’acier, de bronze, de pierre ou de bois, qui l’amènent à voyager à travers tout le pays.

Natif d’Amos, il a eu la piqure du dessin dès l’école primaire. Combinant carrière, engagement social et artistique, ce créateur multidisciplinaire expérimente différents médiums et techniques, dont la peinture, le collage, la gravure, la sculpture, et même la poésie et le chant. Une vie en arts. Guidé par une approche intuitive, son sixième sens lui fait percevoir les diverses possibilités que contiennent les choses, la nature qui l’environne et l’humain. Ainsi, tirées de cailloux, de papiers, de bouts de bois ou d’autres matériaux récupérés, les œuvres sorties de son imagination prennent vie. Elles deviennent des icônes représentant des rêves ou des activités quotidiennes de l’Homme.

CAMP D’ART D’ÉTÉ

INSCRIPTION DÈS MAINTENANT

D’Asbestos à l’Île Nepawa en passant par Sorel et Montréal, Roger Pelerin crée des œuvres qui passent du ravissement au désenchantement. Toujours interpelées par la nature et le cheminement humains, ses œuvres mettent en scène le bonheur de la vie campagnarde alors que ses p’tits bonshommes aux visages à deux faces dévoilent les sentiments factices imposés par la vie sociale.

LANA GRENBEN

ROGER PELERIN, ARTISTE-PEINTRE, GRAVEUR, SCULPTEUR ET MOSAÏSTE

MUSEEMA.ORG #notre MA

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ARTS VISUELS

MUSIQUE

STÉPHANIE MATTE : ICONOGRAPHIE D’UN TERRITOIRE

UNE CÉLÉBRATION QUI BÛCHE : 20 ANS DE SCÈNE MÉTAL EN A-T

GASTON A. LACROIX MAUDE LABRECQUE-DENIS

Originaire de Palmarolle et maîtrise en arts visuels en cours, Stéphanie Matte est une bohémienne dont l’esprit est ouvert sur le monde. Depuis une douzaine d’années, elle se sert de l’art pour redonner vie aux choses et transmettre l’âme du territoire. Chaque région du Québec profitera de son regard curieux et méditatif. Présentée au Centre d’exposition d’Amos du 21 juin au 29 juillet, l’exposition Je ne voulais pas marcher sur un ours, fait partie de son projet Paysages Disparus entrepris en 2017 dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches.

Une soirée toute spéciale avait lieu au Petit Théâtre du Vieux-Noranda dans le cadre des Sorties du FGMAT : la célébration des 20 ans de la scène métal abitibienne. Pour les amateurs de ce genre musical qui a su faire sa marque dans la région, ç’a été l’occasion d’un grand rassemblement (on a comptabilisé plus de 400 entrées, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps) et surtout de beaucoup de souvenirs.

OEUVRE : STÉPHANIE MATTE

En tout, ce sont neuf groupes locaux qui ont foulé les planches du Petit Théâtre du Vieux-Noranda. Ian Campbell, président sortant des Productions Ça Bûche, explique que tout a commencé par une gang de tripeux qui ont trouvé le moyen d’organiser des spectacles dans la région. « En 1997, j’ai commencé à organiser des shows. Au début, il n’y avait pas vraiment de scène. On faisait venir des bands que les gens ne connaissaient presque pas, et c’était tout le temps plein pareil. Ça s’est mis à créer un buzz, il y a des groupes plus connus qui sont venus. Des bands québécois, montréalais, canadiens, américains, puis européens. »

Il s’agit d’une série d’oeuvres 2D en papier alliant dessin, peinture et sérigraphie. Des œuvres d’inspiration fantaisiste inventées à partir de moments privilégiés reliés à des lieux, des instants magiques qui sont le fondement de l’attachement au territoire. Pour l’artiste, la transmission à autrui des attachements individuels devient un terreau pour le développement d’une identité spatiale collective, ce qui crée un engagement en faveur du lieu aimé et de sa protection. Voilà la tâche à laquelle s’est attachée Stéphanie Matte.

JEAN-SEBASTIEN VEILLEUX

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Le premier volet de l’exposition présente des œuvres imaginées à partir de témoignages déjà reçus. En cours d’exposition, sur le site Web stephaniematte.wordpress.com, le second volet invite le visiteur à témoigner, par une courte description d’une expérience vécue par rapport à un paysage ou un lieu qui lui est cher, ou encore une réflexion par rapport à un espace particulier, donnant ainsi à l’artiste de nouvelles matières à créer pour la suite de son projet. Les histoires recueillies seront installées sur un des murs faisant office de carte du territoire, à même l’exposition. Une façon originale et artistique de faire la mise en valeur de l’Abitibi-Témiscamingue.

De fil en aiguille, les jeunes musiciens d’ici ont été inspirés, ce qui a mené à la naissance de groupes marquants tels que Abitabyss et Archons, groupe de métal mélodique dont le retour, après 5 ans d’absence, était plus qu’attendu. Tête d’affiche de la soirée, Abitabyss est le plus ancien groupe encore actif à fouler la scène pour la célébration des 20 ans. « À 15 ans, je commençais à aller dans les shows métal et j’ai vu Abitabyss. Je m’en rappelle encore à 27 ans », mentionne Alexandre Corriveau, alias Henri Doré, guitariste-pêcheur pour le groupe depuis 3 ans. C’est que Abitabyss a un concept particulier. En plus d’être un des seuls groupes à chanter en français, les membres ont tous un alter ego inspiré des stéréotypes abitibiens. « On entre dans les rôles. Ça fait contraste avec les bands qui se prennent au sérieux. On fait des niaiseries, pis la musique est assez brutale », explique Serge Vézina, alias Armand Labranche, bassiste-bûcheron et membre fondateur du groupe Pour le spectacle, Serge et Alexandre assurent que le public ne sera pas déçu. « La scène est solide en maudit. Les groupes ont des styles assez différents, il y a pas mal toutes les sortes de métal. » Plusieurs des groupes présents ce soir-là travaillent présentement à de nouveaux albums qui devraient sortir prochainement. Comme quoi, même après 20 ans, la scène métal abitibienne en a encore pas mal dans le ventre.


MUSIQUE

RENCONTRE AVEC LOUIS-PHILIPPE GINGRAS MAUDE LABRECQUE-DENIS

C’était la fin avril. La brise était fraîche, le lac Témiscamingue pas encore calé, et déjà, la terrasse de l’Auberge Chez Eugène embaumait le feu de camp, promesse d’un été chaud et festif. Louis-Philippe Gingras venait juste de « traverser l’parc » pour un hit and run de trois spectacles dans sa région natale. Poésie de shop, espoirs plébéiens et romantisme populaire étaient au menu, entremêlés des sonorités tantôt folk, tantôt rock d’un univers mélodique riche en complexités (musicien de formation, Louis-Philippe a fait ses études universitaires en jazz).

UN SPECTACLE SUR MESURE « On a concocté un show qui parle un peu plus de l’Abitibi », explique l’auteur-compositeur-interprète. Une sélection spéciale tirée des albums Traverser l’parc (2013) et Troisième rangée (2016) ainsi que du microalbum La rangée des popsicles, sorti l’été passé, en plus d’autres chansons composées depuis le temps. Le tout « en formule power trio » avec Dany Placard à la basse et Charles Guay à la batterie. Le Témiscamien Dominic Bérubé (Marionnette Pointue) est également monté sur scène pour la chanson Buck Saw dont il est coauteur. Même si les gars tournent depuis environ un an et demi avec ce matériel, le spectacle se renouvelle constamment. « Il y a jamais un show qui est pareil. Souvent, sur scène, on décide de changer des chansons. Des fois c’est super smooth, des fois c’est moi qui braille sur le stage, des fois c’est quelqu’un d’autre, pis des fois c’est ben rock pis rentre-dedans. »

INSTINCT ET ÉMOTION Pour ce guitariste émérite, l’écriture reste un processus intuitif. « J’suis pas quelqu’un qui s’assoie pis qui écrit. Il faut qu’il se passe quelque chose. Qu’il y ait un filon, des images. Il y a une ligne mélodique qui me vient en même temps qu’une parole ou une phrase, je développe avec ça et je construis quelque chose. Après, je suis vraiment pointilleux et perfectionniste. Je gosse avec mes tounes jusqu’à ce que j’aie un produit que je vais avoir le goût de chanter pendant des années », explique Louis-Philippe, qui tente d’ailleurs composer ses chansons en deux journées maximum pour ne pas en « perdre l’essence ». Ces temps-ci, Louis-Philippe se concentre sur les spectacles à venir (il sera du Festival en chanson de Petite-Vallée le 5 juillet, à Trois-Pistoles le 22 juillet et à Saint-Hyacinthe avec Dave Chose le 8 septembre). Il compose aussi beaucoup en prévision d’un prochain album. Même si aucune date précise n’est annoncée, il dit avoir hâte de retourner en studio. Espérons qu’il ne se fera pas attendre trop longtemps!

FLAMME

JUKEBOX NORANDA : ÉCRITURE MUSICALE AVEC LES JEUNES Louis-Philippe Gingras a participé cette année au projet « Jukebox Noranda », un chantier d’écriture d’une durée de six semaines avec des élèves de 3e, 4e et 5e année de l’école Notre-Dame-de-Protection de Rouyn-Noranda, son ancienne école primaire. En plus d’être impliqués dans l’écriture des paroles, les enfants ont participé à la composition musicale : « Ils m’ont aidé à choisir les accords et les instruments. On a ensuite fait l’enregistrement de ces chansons-là de façon professionnelle. Ils ont chanté, deux ont fait un couplet, un a joué du tambourin. Ça s’est bien passé, on a même eu droit à un solo de guitare d’un petit gars qui n’avait jamais joué de sa vie! » Les enfants ont pu se produire devant leurs parents et amis au Petit Théâtre du Vieux Noranda (parrain du projet) à la fin mai dernier. Ils ont également eu la chance de présenter leurs compositions au grand public lors d’un spectacle extérieur organisé dans le cadre du Festival des guitares du monde en AbitibiTémiscamingue. Soutenu par le programme La culture à l’école, le projet comprenait aussi un volet historique avec l’animateur Félix B. Desfossés et un volet danse avec Sylvie Richard. La coordination artistique était assurée par Monique Bernier.

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MUSIQUE

CLEÕPHÜZZ : ATMOSPHÈRE ENVELOPPANTE MATHILDE MANTHA

Il se peut fort bien que vous n’ayez pas encore entendu le son enveloppant de Cleõphüzz, formation musicale récente de la scène témiscabitibienne. Si tel est le cas, il faut vous presser et aller à la rencontre de sa sonorité unique que les membres du groupe qualifient de desert rock. Ambiance planante, riffs de guitare répétitifs, délicate et délectable touche de violoncelle… voilà brièvement ce qui vous attend.

GENÈSE DU GROUPE Au début, il y a trois amis qui ont une passion commune pour la musique, celle-ci peuplant leur vie depuis toujours. Joé Poitras, que certains ont pu connaître avec son projet métal Sandblast, a été catégorique lorsqu’Alex Sabourin (guitare) et Joseph Grenier (batterie) lui ont parlé de leur idée de former un groupe : « Les gars, on niaise pas, on le fait! » Ils ont commencé à se rencontrer régulièrement, à jammer ensemble le plus souvent possible. Il ne manquait plus que la Valdorienne Caroline Rondeau, son violoncelle et son talent. Et voilà, Cleõphüzz était né! « Alex et Joseph voulaient faire de la musique de façon plus structurée depuis longtemps. Et on s’est vite rendu compte qu’il y a une réelle chimie entre nous. On a une vision similaire de la musique, on a le même souci du détail », explique Joé.

GABRIEL LACASSE BEST ROADIE IN TOWN

UNE EXPÉRIENCE TOTALE

c’est un peu celle de la shed où ils répètent, située dernière la maison de l’artiste témiscamienne Josée Lefebvre, la mère de Joé. En spectacle, on retrouve ce visuel un peu bohémien et surtout chaleureux qui s’accorde parfaitement avec la musique.

La symbiose, ce mot parfois galvaudé, prend ici tout son sens. C’est d’ailleurs une force de Cleõphüzz : cette impression que tout autour est de connivence avec le moment présent, que tout participe à l’harmonie. Les membres du groupe s’appliquent d’ailleurs à proposer une expérience totale lors de leurs spectacles. Il y a une ambiance particulière dans laquelle ils souhaitent immerger les spectateurs. Cette ambiance,

Leur premier album Wizard of Phüzz a été lancé à Rouyn-Noranda le 30 mars dernier. S’en est suivie une tournée à travers le Québec, qui a même bifurqué vers Toronto. « Une expérience hallucinante avec des publics attentifs et généreux », nous confirme Joé Poitras. Cet été, le groupe se produira en spectacle le 13 juillet au Rot Fest de Rivière-Héva, le 21 juillet au FRIMAT et le 18 août à la Foire gourmande.

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MUSIQUE

CONSERVATOIRE DE VAL-D’OR : DE CONCERT AVEC LE FOLKLORE DANIEL SAINT-GERMAIN

Le 19 mai dernier, en fin d’après-midi, avait lieu dans la salle du Conservatoire de musique de Val-d’Or une rencontre extraordinaire, un étrange et merveilleux rendez-vous entre la musique classique de la période de la Renaissance française et la musique quelque peu débridée de notre patrimoine rural québécois. Le concert Je me souviens nous a présenté un historique de l’évolution de notre cheminement musical folklorique depuis la Vieille-France jusqu’à nos jours.

FESTIVAL MUSIQUE TRADITIONNELLE DE VAL-D’OR

Qui aurait cru qu’un jour, on verrait sur la même scène des violonistes et des violoneux, des musiciens à l’œil et des musiciens à l’oreille, des partitions rigoureuses quasi métronomiques et des tapages de pied presque indisciplinés? Quel heureux et poétique mélange! Une révélation. VENDREDI

17 AOÛT

SAMEDI

18 AOÛT

AUSSI SUR LA SCÈNE DU LAC :

ACCÈS GRATUIT POUR LES SPECTACLES

SOUS LE CHAPITEAU DES ARTISANS Venez découvrir les créations des artistes et artisans de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien.

Pour nous mettre en appétit et bien annoncer le thème du spectacle, le groupe Racine Carrée, avec guitares, violons et accordéons, était déjà installé sur scène et jouait avant même que nous prenions siège dans la salle. Après quelques bons vieux reels irlandais nous rappelant les soirées du bon vieux temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaitre, Isabelle Trottier, celle qui a eu l’heureuse idée de marier classique et folklore et qui dirige la chorale, s’est adressée au public pour expliquer les lointaines origines de notre musique traditionnelle québécoise, depuis la Renaissance française jusqu’à nos jours. La chorale est alors venue nous donner un exemple de la musique française du XVIe siècle sous les arrangements de Gilbert Patenaude. Puis, faisant un bond dans le temps, l’ensemble de violoncelles a pris la relève avec Un Canadien errant, Vive la Canadienne et À la claire fontaine. Racine Carrée est revenu se dégourdir les lèvres, les doigts et les pieds avec trois autres reels. Ça n’arrêtait pas, de nouveau la chorale est entrée en scène avec entre autres La Bonne Chanson de l’abbé Gadbois et Le merle du fameux Lionel Daunais (« Mon merle a perdu son bec », vous connaissez?). Ékatérina MikhaylovaTremblay se faisait énergiquement courir les doigts sur le clavier. Puis, les cordes sont revenues. Les Fous de Vassan ont replanté Le chêne de Gilles Vigneault, et la chorale a rappliqué avec I Went to the Market et le classique Jack Monoloy du même Vigneault. Pour finir, encore les merveilleux Fous de Vassan avec La mine Beattie de Michel Girard et un reel des Charbonniers de l’enfer. Je vous le dis : en huit volets, tout a été dit, joué et chanté. Je suis sorti du Conservatoire avec la danse aux oreilles et la musique aux pieds, pour virer la métaphore de Gilles Vigneault à l’envers. Cette fin d’après-midi-là, au Conservatoire, « oui, je l’aurai dans la mémoire longtemps ». L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018 29


LIVRAISON MUSICALE… À DOMICILE? LISE MILLETTE

Une pile de disques dans leur sac à dos, des membres de l’équipe du groupe Your Favorites Ennemies ont cogné aux portes de plusieurs citoyens de l’Abitibi et du Témiscamingue ces dernières semaines dans l’espoir de partager leur musique. Cette formule itinérante de livraison est une manière de trouver (et de conquérir) le public là où il se trouve : chez lui!

DOMINIC BERUBE

Le groupe basé à Drummondville a effectué plusieurs visites du genre dans différentes régions du Québec. En 2018, c’était au tour de l’Abitibi-Témiscamingue. « Un dude est passé à ma porte pour faire la promo de sa musique... Belle initiative. J’ai pris une chance [SIC]... Les albums sont écœurants... vraiment différents l’un de l’autre, mais ça vaut la peine! », a indiqué une internaute sur la page Facebook Spotted Rouyn-Noranda.

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Des villes de toutes les MRC de la région ont été visitées : La Sarre, Val-d’Or, Rouyn-Noranda, Taschereau, Amos, Sainte-Germaine-Boulé, Duparquet, Notre-Dame-du-Nord. Même si le groupe formé il y a 12 ans connaît du succès à l’étranger depuis plusieurs années, notamment à Londres et à Tokyo, l’approche personnalisée reste pour eux une façon privilégiée de se faire connaître. « On aime beaucoup aller à contre-courant. Ce qu’on veut, c’est passer un moment significatif avec les gens, avoir une approche plus personnelle, le contact humain », affirme Jeff Beaulieu, guitariste du groupe.

GRACIEUSETÉ

MUSIQUE

Plusieurs personnes ont confirmé avoir été visitées, dont Dominic Bérubé, de Ville-Marie au Témiscamingue. La démarche du groupe de Drummondville ne l’étonne pas. « C’est en effet actuellement la meilleure façon de rejoindre le public. Les ventes en ligne sont souvent quasi nulles, les gens téléchargent des chansons en ligne parfois de manière piratée, tous les intermédiaires prennent leur part et il reste peu de chose aux artistes. Au final, c’est toi qui paies pour faire un disque. » Dominic Bérubé, aussi connu sous le nom de Marionnette Pointue, travaille également à la destinée de son groupe Maître Stator qui sera en spectacle en juillet à la Maison du Frère Moffet de Ville-Marie. Depuis plusieurs années déjà, il a adopté la formule de l’autopromotion et de l’autoproduction (en anglais DIY pour Do It Yourself). Il a lui aussi opté pour le porte-à-porte pour vendre ses CD et a même fait l’achat de matériel informatique pour les produire chez lui. « C’est un contact direct avec les gens et je ne le vois pas comme une vente, mais comme une manière de présenter mon projet. Les gens m’encouragent comme ils veulent, en achetant le disque ou même en faisant du troc. On m’a déjà donné des Tupperwares pour les lunchs de mon fils! » Il ajoute que cette façon de faire était aussi celle du chanteur country Georges Hamel qui vendait ses cassettes en faisant du porte-à-porte. Comme quoi on ne réinvente pas la roue, on s’en sert de nouveau! Les membres du groupe Your Favorites Ennemies sont repartis à la fin du mois de juin, en portant l’espoir d’être invité dans la programmation musicale d’un des nombreux festivals de la région. De son côté, Dominic Bérubé a aussi saisi l’occasion d’inciter le public à garder sa porte ouverte à d’autres artistes qui font le pari d’une démarche personnalisée. « Parfois, il y a des années de travail derrière un produit, avec l’approche directe, on peut en discuter et présenter ce travail », conclut-il.


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CALENDRIER CULTUREL JUILLET-AOÛT 2018 Gracieuseté du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue

FESTIVALS ET ÉVÉNEMENTS Festival de Blues Eldorado 28 juin au 1er juillet Val-d’Or

Rodéo du camion 2 au 5 août Notre-Dame-du-Nord

Foire du camionneur 31 août au 3 septembre Barraute

Festival forestier de Senneterre 29 juin au 1er juillet Senneterre

Gala des musiciens amateurs de Lac Castagnier 3 au 5 août La Morandière

EXPOSITIONS

Festival d’humour de l’Abitibi-Témiscamingue 3 au 8 juillet Val-d’Or

Festival Western de Guigues 7 au 12 août St-Bruno-de-Guigues

Festival Harricana de Vassan 6 au 8 juillet Vassan

Osisko en lumière 9 au 11 août Rouyn-Noranda

Les Francotibis 12 au 14 juillet Val-d’Or

Festival Western de Malartic 14 au 19 août Malartic

Dominique Godbout, notaire Jusqu’au 15 juillet Société d’histoire et du patrimoine de la région de La Sarre Je ne voulais pas marcher sur un ours Stéphanie Matte Jusqu’au 29 juillet Centre d’exposition d’Amos Aki Odehi, cicatrices de la Terre-Mère Jusqu’au 26 août Centre d’exposition de Val-d’Or

Vendredi chanté Chorale En sol mineur 13 juillet Place de la Citoyenneté (RN)

THÉÂTRE Un cadavre à l’entracte Comédie policière de Pierre-Yves Lemieux 4 au 27 juillet Troupe À Cœur ouvert (La Sarre) Amos vous raconte son histoire Circuit historique théâtral 8 au 25 juillet Près de la Maison Hector-Authier, entrée MRAR (Amos) Val-d’Or vous raconte son histoire Circuit historique théâtral 29 juillet au 15 août Place Agnico-Eagle (VD)

H2O Le Festival 12 au 15 juillet Amos

La Fée-AT 16 au 19 août Amos

Des buttes et de la sculpture Joanne Poitras Jusqu’au 2 septembre Centre d’exposition d’Amos

Rot Fest 13 et 14 juillet Rivière-Héva

Festival classique de l’Abitibi-Témiscamingue 17 au 19 août Val-d’Or

Biennale internationale d’art miniature Jusqu’au 2 septembre Le Rift (Ville-Marie)

Kipawa CountryFest 17 au 19 août Kipawa

Triennale en métiers d’art Jusqu’au 2 septembre Centre d’art Rotary (La Sarre)

Camps d’art d’été 2 juillet au 29 août MA, musée d’art (RN)

Foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien 17 au 19 août Ville-Marie

Jana Sterbak à Rouyn-Noranda Jana Sterbak Jusqu’au 9 septembre MA, musée d’art (RN)

Atchoum le clown 7 juillet Salle Félix-Leclerc (VD)

La route du terroir 18 août La Motte

Quand faire, c’est penser Jim Couture et Roger Pelerin Jusqu’au 30 septembre Vieux-Palais (Amos)

Compétition gymkhana de Rouyn-Noranda 14 juillet Rouyn-Noranda BLEU : Pantone 306 U

Tour de l’Abitibi 16 au 22 juillet Val-d’Or Exposition agricole régionale d’Abitibi 17 au 19 juillet St-Félix-de-Dalquier FRIMAT 17 au 21 juillet Val-d’Or Festival Mudra 20 au 22 juillet Rouyn-Noranda Coupe d’Ourse 20 au 22 juillet Petit Théâtre du Vieux-Noranda (RN) Music Fest 20 au 22 juillet Belleterre Supercross de Malartic 28 juillet Malartic

GRIS : Pantone 423 U

Défi Contre-Courant 18 août Preissac Champignons en fête 24 au 26 août Sous-sol de l’église (Saint-Mathieu d’Harricana)

Expériences de vie Gilles Gravel Jusqu’au 30 septembre Vieux-Palais (Amos)

MUSIQUE

Pow-Wow Timiskaming First Nation 25 et 26 août Timiskaming First Nation

Jeudis sous les étoiles Jusqu’au 2 août Parc Ernest-Lalonde (La Sarre) 9 août Parc du Centenaire de Dupuy

FME 30 août au 2 septembre Rouyn-Noranda

L’heure du thé 8, 15, 22, 29 juillet et 5, 9 et 12 août Maison Hector-Authier (Amos)

Ma Noranda 8, 9, 10, 15, 16 et 17 août Petit théâtre du Vieux-Noranda (RN)

JEUNESSE

Camp’Art 9 au 13 juillet Centre d’exposition d’Amos

DIVERS Atelier FMR – 3 performances inédites par le Centre d’exposition de Val-d’Or 1er, 8 et 15 juillet Place Agnico Eagle (VD) 100e de Dupuy – Soupers, brunchs et spectacles 2 au 5 août Dupuy

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site Web du CCAT, au ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription.

L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018 31


JANA STERBAK à ROUYN-NORANDA DU 27 JUIN AU 9 SEPTEMBRE OUVERTURE OFFICIELLE : MERCREDI, 27 JUIN À 17 H

32 L’INDICE BOHÉMIEn JUILLET-AOÛT 2018


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