African Business, édition française, numéro 55

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EN COUVERTURE La directrice générale du PME, Alice Albright.

LA BATAILLE DE L’ÉDUCATION Un enjeu majeur La Conférence de reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation est une occasion de rappeler quelques fondamentaux prioritaires pour l’Afrique. De toutes les expériences dans le monde, la bataille de l’éducation, de l’école primaire en particulier, est à la base de toutes les évolutions possibles. Les exemples ne manquent pas : de la Corée du Sud à Singapour, en passant par le Japon et la Chine. Dès lors, les gouvernements africains ont une lourde responsabilité. Il doivent faire de cette bataille leur priorité absolue. De l’école de base à l’université et aux grands centres de formation, le développement et le décollage économique de l’Afrique dépendent largement de leurs choix d’aujourd’hui. En 2050, les Africains seront 2,5 milliards, dont 70 % seront des jeunes. Il serait impensable que l’Afrique rate ce rendez-vous avec l’histoire. Dirigeants politiques, chefs d’entreprise, bailleurs de fonds, ONG… sont comptables de ce choix dans un monde impitoyable à l’égard de ceux qui sont exclus de la connaissance et du savoir. Pour l’Afrique, le temps doit être transformé en allié dans ce combat majeur. HBY n 40

Le succès rencontré à Dakar, lors de la troisième Conférence sur le refinancement du Partenariat mondial pour l’éducation, les 1er et 2 février, ne doit pas faire oublier les difficultés grandissantes des écoles publiques en Afrique, de plus en plus concurrencées par les écoles privées. Par Christine Holzbauer, envoyée spéciale à Dakar

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À Dakar, 2,3 milliards $ ont déjà été trouvés (contre 1,3 milliard pour les trois années précédentes) avec la promesse que le reliquat de 800 millions serait comblé d’ici à 2020, voire dépassé pour atteindre les 2 milliards $ par an tels que recommandés par la commission internationale pour l’éducation, afin d’atteindre l’objectif 4 des ODD (Objectifs de développement durable) d’une éducation de qualité pour tous d’ici à 2030. Basé à Washington, ce partenariat a été créé en 2002 et rassemble au sein de ses membres 67 pays parmi les moins développés, plus de vingt bailleurs de fonds, des organisations internationales et de la société civile. Les fonds récoltés à Dakar doivent servir à soutenir l’éducation de 870 millions d’enfants dans 89 pays que le PME aspire à aider et dans lesquels vivent 78 % des enfants non scolarisés dans le monde. En Afrique, où la population en âge d’être scolarisée augmente de façon exponentielle, l’urgence n’a jamais été aussi grande. D’où, selon Julia Gillard,

ix présidents en exercice et trois anciens chefs d’État ainsi que plus de soixante ministres venus de tous les pays d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et d’Europe de l’Est : la troisième Conférence mondiale pour le refinancement de l’éducation a tenu ses promesses. Pour enrayer la baisse constante, depuis six ans, de la part de l’éducation dans l’aide publique au développement, le Partenariat mondial pour l’éducation (PME), une plateforme de financement qui mobilise le soutien international en La communauté internationale devra faire en faveur de l’éducation dans les pays sorte que l’offre d’éducation dans les écoles à faibles revenus et à revenus intermédiaires de la tranche inférieure, publiques soit à nouveau de qualité avec des souhaite mobiliser pas moins de effectifs réduits, des enseignants compétents 3,1 milliards de dollars pour la période 2018-2020. et des contenus adaptés.

African Business | Mars 2018


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