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AVANT-PROPOS

Depuis 2009, en partenariat avec les institutions et la société civile burkinabè, le Bureau international des droits des enfants (IBCR) contribue aux transformations majeures et durables du système de protection de l’enfant, orientées vers une collaboration accrue entre les secteurs et les corps de métiers, une implication et une écoute appropriée de l’enfant et une prise en compte renforcée de l’égalité de genre.

Dans la continuité des avancées en matière d’accompagnement des enfants en contact avec la justice, il était logique pour l’IBCR de poursuivre son engagement en vue de consolider les acquis en matière de respect des droits de l’enfant, en ciblant la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes à l’égard des enfants. Cet état des lieux constitue une étape fondamentale dans ce parcours, puisqu’il est un complément à l’Étude nationale réalisée en décembre 2018 sur les violences faites aux enfants, et qu’il permet de comprendre où en sont les acquis, les enjeux et les efforts pour mieux protéger et promouvoir les droits de l’enfant au Burkina Faso.

Cet état des lieux fait notamment ressortir un manque de formation adéquate des acteurs de première ligne, ainsi que la faiblesse des recours aux mécanismes de dénonciation des violences et de leur judiciarisation. Cela s’explique par un manque de confiance des enfants envers le système de justice officiel dans sa globalité, qui fait perdurer l’inéquation entre le nombre réel de cas de violences sexuelles et sexistes et le nombre de cas dénoncés et empêche les enfants victimes d’obtenir une forme de réparation adaptée et respectueuse de leurs droits. En outre, les perceptions sociales qui tendent à banaliser les violences sexuelles et sexistes subies par les enfants nuisent à l’efficacité du système de protection et favorisent la persistance d’un climat d’impunité dans les milieux où les enfants évoluent, en particulier au sein des établissements scolaires. Les crises actuelles traversées par le pays, principalement celle sécuritaire, exacerbent les violences à l’égard des enfants ainsi que la difficulté à les outiller pour prévenir et agir. On observe enfin un besoin majeur de synergie d’action entre les secteurs institutionnels et communautaires, à toutes les échelles du système, et un besoin de renforcement de l’opérationnalisation de leurs actions.

Cette étude détaillée n’est certes pas exhaustive, mais elle permet tout de même de mieux COMPRENDRE pour mieux POUR AGIR en faveur d’un plus grand respect des droits des victimes de violence ou à risque de l’être. Le Bureau international des droits des enfants est honoré de pouvoir partager cet état des lieux conjointement avec l’État burkinabè et de pouvoir poursuivre le travail à partir de cette vision commune des forces et des opportunités existantes au sein de l’appareil étatique et communautaire pour mieux protéger les enfants du pays.