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FRÉDÉRIC VIENNE

président de la chambre d’agriculture canaux de proximité. On le voit avec l’action menée par la Sicarévia (coopérative des éleveurs de viande) qui a travaillé avec les boucheries charcuteries. Par contre, il faut souligner l’impact négatif de la crise sur les activités liées au tourisme et sur les horticulteurs. De nombreux centres équestres sont restés fermés. qui gèrent les cantines des collèges et lycées, soit 55 000 repas (soit un tiers de la restauration collective) par jour, ont mis en commun leurs forces au sein d’un collectif d’achat local : le Codarun (commande de denrées alimentaires de La Réunion). En 2018, les deux collectivités sont ainsi parvenues à proposer 46 % de fruits locaux, 58 % des légumes, 38 % des viandes et 81 % du beurre-œuf-farines. Sur les légumes, deux tiers viennent de l’agriculture locale et le dernier tiers est transformé sur place à partir de légumes importés.

Pour le président de la chambre d’agriculture, Frédéric Vienne, le confinement a permis à l’agriculture péi d’être reconnue à sa juste valeur en prouvant qu’elle pouvait nourrir la population.

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• Est-ce que le modèle de l’agriculture réunionnaise et ses petites structures a fait ses preuves ?

FV : C’était un atout important car la mobilité était rendue difficile avec le confinement. De nombreuses exploitations ont été autonomes pour leur main-d’œuvre. Avec la chambre, nous nous sommes battus pour accompagner les municipalités et la préfecture durant cette période.

Pour la commission de la chambre d’agriculture, c’est un travail de fourmis pour accompagner les autres collectivités, c’est-à-dire les communes qui doivent également relever ce défi. ‘‘ Le principal problème que rencontrent les collectivités, explique Sébastien Cadet, c’est celui de la visibilité. Ils ne savent pas toujours où acheter et acheter qu’en fonction des saisons. Notre mission, c’est de donner ces informations.

Récemment sur Saint-Louis, nous avons ainsi mis en relation la mairie avec un producteur et il a pu intégrer le marché public ’’. Pour éviter les augmentations de coût des repas, certaines communes comme Saint-Denis ont décidé de faire la chasse au gaspillage. En proposant moins en quantité, la municipalité peut ainsi récupérer de quoi investir dans une meilleure qualité. 50 % de produits de qualité et locaux dans les cantines, c’est possible, ce sera simplement un peu plus long que prévu.

Élu en février 2019, Frédéric Vienne préside la chambre d’agriculture. Pour lui, le confinement a démontré la capacité de l’agriculture réunionnaise à nourrir la population, une reconnaissance qui mérite d’être soulignée, même si le bilan du côté du tourisme et du monde horticole est beaucoup moins rose. • Quel bilan tirez-vous pour l’agriculture péi du confinement ?

Frédéric Vienne : L’agriculture réunionnaise a été reconnue à sa juste valeur ! Nous sommes parvenus à nourrir la population. Il y a eu une importante hausse des ventes pendant le confinement et elle a révélé l’importance des

• Qu’en est-il pour la suite ?

FV : Nous travaillons à la mise en place de marchés de producteurs en vente directe. Avec l’arrêt du tourisme, il y a une grosse perte pour les producteurs de fruits, les touristes étant des acheteurs des fruits et légumes locaux. Il faut donc redynamiser la vente directe pour compenser cette perte sur les marchés. D’ici la fin de l’année, nous ouvrirons un premier magasin au Tampon (17e kilomètre). Bien sûr, il ne s’agit pas de tuer les petits primeurs, mais de lutter contre l’importation et faciliter la reconnaissance des produits locaux.

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