Hazard Zone Fanzine #4

Page 23

J’ai mangé carnivore la mélancolie, les poèmes, les fantômes. De mes dents d’envergure et de montagnes, j’ai déchiré l’absence, les hanches de la nuit, l’eau séchée sur les paysages. Je dévaste les possibles, je les fouraille-sanguinaire, à grands coups de désespoir, à grands cris de nuits blanches. Mes regards vides sont une lunette-nuances sur la fourmilière des trous-nuit, des visages manqués. Toute une foule de bouches ouvertes, sont peintes sur mon ventre (ici la mémoire) : quand mon enfance donne des coups, je m’étouffe dans le temps propulsé-suspendu/ celui non-advenu-encore-là, dans la mort lyrique-gorge. Le rectangle lie-de-vin de la ville, tient à un fil dans le ciel que je tranche : une fenêtre à portée d’une main de mille pieds. Au vrombissement des machines, aux cris de coucous sur les arbres décharnés, au tintamarre d’enfants trop libres, aux regards muets que je soutiens : j’oppose mon poèmechant, mon long râle musical, ma bedainegrelot, mon joujou de tristesse et tout ce que je désespère d’atteindre.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.