Hajar, la petite association de Rouen qui accomplit de grandes choses pour Alep
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Hajar, la petite association de Rouen qui accomplit de grandes choses pour Alep Publié 05/01/2017 á 23H06
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Solidarité. Hajar, petite association de l’agglomération fondée en 2012 par un couple de Rouennais originaires de Syrie, déploie une énergie considérable pour soutenir la population martyre d’Alep.
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« Nous, on est au chaud, mais là-bas... » Hier mercredi, par trois petits degrés, cinq femmes s’activent devant un box de garage d’une rue sans âme, au Petit-Quevilly. « On remplit les sacs de vêtements, de denrées alimentaires, on conditionne le matériel médical, ici un fauteuil roulant, là-bas des béquilles..., décrit Monia Lahbib, bénévole de la première heure. Nous, on est au chaud. On mange à notre faim, on a un toit, on a tout. Mais là-bas... » Les dons, qui seront livrés à Alep par le prochain envoi avec le produit d’autres collectes, viennent de Caen, où l’association a un correspondant. Comme à Amiens, Nantes, Paris, Quimper, Strasbourg... Pour faire vivre l’association, « on a des donateurs, des amis, qui sont Syriens, qui font des chèques... ». Et tant d’autres des dons en nature. Quant aux bénévoles, ils sont « Algériens, Tunisiens, Marocains, Sénégalais... Et Français aussi ! » énumère Bouchra Karmouta. Pas de Syriens non, la communauté syrienne étant très marginale dans l’agglomération rouennaise, qui n’accueille que depuis récemment quelques dizaines de migrants. Parmi les bénévoles donc, aux hommes la tâche du chargement, aux femmes le tri. « On donne un coup de main, dit Laïla. Là où il y a besoin, on y va. Aux Restos du cœur, en maraude auprès des gens dans la rue. On est des humains, on peut tous tomber dans ces situations. On n’est pas hors de danger... » Jamais plus que la population martyre d’Alep, ville natale de Bouchra, où réside encore une partie de sa famille : « Tout le monde n’a pas pu être déplacé », souffle-t-elle. Si la population revient progressivement dans les quartiers d’Alep-Est repris à la rébellion, si l’ONU fournit des repas chauds à quelque 40 000 habitants, la trêve reste fragile. Viendra ensuite le temps de la reconstruction de la ville berceau de l’humanité. La petite association rouennaise, comme beaucoup d’autres, aura toujours besoin des soutiens locaux pour continuer à aider le peuple syrien.
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« C’est ma famille qui reçoit les bombes » Le Dr Amman Karmouta ne veut pas être pris en photo, le sujet est ailleurs. À 60 ans, médecin retraité installé en France avec son épouse depuis trente ans (vingt-trois ans à Rouen), le président de Hajar le dit tout net en montrant les bénévoles qui trient les dons dans ce garage paumé du PetitQuevilly : « C’est la débrouille. Comme vous le voyez, les affaires nous arrivent en vrac. Il faut les reconditionner. Fin décembre, lors de la constitution du précédent conteneur, les bénévoles étaient dehors à moins de zéro. » Faute de local, avant d’être envoyées en Syrie, les marchandises collectées sont stockées dans son garage, à Petit-Couronne, et dans des boxes loués ou prêtés par des amis de l’association. « On travaille comme on peut. Mais ça gêne les voisins, ça pose des problèmes. J’ai frappé à toutes les portes, le maire de Petit-Couronne m’a reçu deux fois. Il y a bien des subventions pour les clubs de foot et certaines associations. Mais nous, on ne pèse rien... » Dix millions de déplacés Résultat, « la semaine prochaine, de jeudi à dimanche, on va charger le conteneur à même la rue. La mairie ne peut pas l’ignorer. » Pendant quatre jours, des bénévoles vont se succéder sur le site d’une ancienne station-service désaffectée. « Il y a un SMS qui tourne, et vient qui veut, quand il peut. Je ne les connais pas tous, ils sont des centaines. » Hajar, malgré sa réussite presque insolente, a besoin de tout. D’un local, d’argent, de dons en nature. Tellement à sa tâche, le médecin n’a pas encore trouvé le temps de solliciter les grandes surfaces ou les labos pharmaceutiques pour obtenir quelques surplus pour Alep. « Dix millions de déplacés sur un territoire qui fait un cinquième de la France ! Tout le monde a le droit de frapper, les Américains, les Russes, les Français, au nom de la coalition. Mais pour aider, y a personne. Moi, c’est ma famille qui reçoit les bombes. Mes cousins, mes sœurs, ils sont tous là-bas. » Alors « tant qu’il y aura une crise, on va continuer à travailler », conclut Amman.
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À SAVOIR L’association Hajar a pour vocation de soutenir les populations les plus démunies, particulièrement en Syrie. Elle apporte une aide médicale (matériels, médicaments), alimentaire, des vêtements, des colis alimentaires, du lait maternisé, propose le parrainage des orphelins, une aide aux enfants et la fourniture de matériels scolaires.
Faire un don Par chèque à l’adresse : BP 16 76650 Petit-Couronne ou sur le site hajar.fr Contact : Dr Ammar Karmouta, président, au 02 35 67 27 40 ou 06 74 55 18 67. Plus d’infos sur la page Facebook de l’association.
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