Histoires Extraordinaires
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Filles
Extraordinaires qui
le
ont changé Monde
20 histoires de filles qui par
leurs grands rêves, leur talent formidable et leur persévérance exceptionnelle sont devenues de
19,50 ¤ (T.T.C.)
grandes femmes!
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Traduit de l’anglais par Joëlle Da Cunha et Victor Leydet pour Valentin Translation
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Filles
Extraordinaires
ont changĂŠ le monde
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Index Comment lire ce livre............................................................. p.5
Artistes Anna Pavlova .........................................................................p.6 Frida Kahlo.......................................................................... p.10 Édith Piaff ........................................................................... p.14 Audrey Hepburn .................................................................. p.18
Athlète Wilma Rudolph ..........................................................p.22
Exploratrices Maria Sibylla Merian ...................................................................... p.26 Amelia Earhart ................................................................................ p.30 Jane Goodall .................................................................................... p.34 Valentina Tereshkova ....................................................................... p.38
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IcĂ´nes de la mode Coco Chanel ................................................................................. p.42 Tamara de Lempicka .................................................................... p.46
Inventrices et Scientifiques Mary Anning ...................................................................... p.50 Ada Byron Lovelace ............................................................ p.54 Marie Curie ........................................................................ p.58 Hedy Lamarr ..................................................................... p.62 Maria Montessori ................................................................ p.66
Romancières Jane Austen .........................................................................p.70 Agatha Christie ...................................................................p.74
Militantes pour les Droits de l'Homme Emmeline Pankhurst ........................................................................ p.78 Malala Yousafzai .............................................................................. p.82 Frise chronologique .............................................................. p.84 Auteur et illustrateurs ........................................................... p.86 Bibliographie ........................................................................ p.87
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Comment lire ce livre Nous avons choisi pour toi vingt filles, vingt jeunes femmes qui, au début, ne savaient pas qu’elles étaient extraordinaires, mais qui le sont devenues en grandissant, bien souvent sans même s’en rendre compte. Leur secret ? Elles ont appris à s’écouter et à suivre les passions qu’elles cachaient au fond de leur cœur. Puis, elles ont investi beaucoup de temps pour atteindre les objectifs qu’elles s’étaient fixés, même quand personne autour d’elles ne les en croyait capables. C’est pourquoi nous te conseillons de lire ces histoires tranquillement, une par une, sans te presser. Prends tout le temps dont tu as besoin pour penser à elles, te laisser envelopper comme un délicieux parfum par l’exemple qu’elles nous offrent.
Nos vies filent à toute vitesse, mais il suffit parfois de ralentir un peu pour changer le monde.
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Anna Pavlova Danseuse
Saint-Pétersbourg, Russie, 1881 - La Haye, Pays-Bas, 1931 La fille extraordinaire qui est devenue l'une des plus grandes danseuses de l'Histoire Ce soir-là, blottie sur l’un des sièges en velours e jour de Noël 1889, à Saint-Pétersbourg, du théâtre Mariinsky, j’ai découvert que les fées il neigeait. Quand un traîneau est apparu existaient vraiment. J’ai décidé que je ferai tout devant notre modeste maison, dans un pour devenir l’une d’elles, quel qu’en soit le prix. quartier populaire de Saint-Pétersbourg, Le lendemain, j’ai imploré ma mère de m’inscrire j’ai ouvert de grands yeux ronds. Maman s’est mise à rire et elle m’a dit : « Je t’avais promis un cadeau. à l’École impériale du ballet, où l’on nous a Ce soir, tu verras le pays des fées. » froidement répondu que j’étais trop jeune pour La foule et la lumière dans les rues, c’était tout être admise : il fallait avoir au moins dix ans. nouveau pour moi : j’avais huit ans et je n’étais C’était une grande déception, mais je n’ai pas jamais allée en centre-ville, encore moins au théâtre. perdu espoir et j’ai commencé à m’entraîner Quand le rideau s’est levé, seule, tous les jours. J’ai aussi dévoilant un merveilleux palais étudié le russe, l’arithmétique, Personne ne rencontre le doré, la scène était remplie de l’histoire et la géographie, car ballerines qui flottaient dans succès en étant seulement talentueux : seuls les meilleurs élèves étaient les airs, très légèrement acceptés. Je ne pouvais pas il faut travailler dur pour vêtues. J’en avais le souffle prendre le risque d’échouer. coupé : La Belle au bois Le jour de la sélection est transformer ce talent en génie. dormant, mon conte de finalement arrivé. Il s’agissait fées préféré, était juste d’une série interminable là… sous mes yeux ! d’examens médicaux, de tests d’endurance, de J’observais chaque détail, captivée. J’étais sauts, de dizaines de questions. Les examinateurs tellement absorbée par mes pensées qu’à la étaient très sévères et j’avais très peur. J’ai vu fin, je n’ai presque pas entendu la voix de ma des enfants renvoyés chez eux sans même une mère lorsqu’elle m’a demandé : « Aimeraisexplication, et j’étais sûre que ce serait également tu danser avec elles ? » Ses paroles m’ont fait mon cas. Mais non : j’ai été acceptée ! J’étais si redescendre sur Terre. « Non. J’aimerais danser heureuse et abasourdie que je ne savais même pas seule, comme cette princesse », ai-je répondu comment le dire à maman. en montrant du doigt la danseuse principale. Pendant huit longues années, j’ai vécu cloîtrée à
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Anna Pavlova l’intérieur de l’école et j’ai étudié avec sur scène. Comme Michel l’avait prédévouement. Je ne le savais pas mais vu, La Mort du Cygne m’a rendue céles professeurs parlaient déjà de moi : lèbre. Cette danse est restée à jamais « Cette Anna Pavlova… maigrichonne, mon ballet préféré. Les applaudissebien sûr… mais quelle volonté, et ments du public, au lieu de me rendre surtout quel talent ! » orgueilleuse, m’ont permis de Ainsi, une fois diplômée, j’ai comprendre que le but de la eu l’honneur de recevoir un danse était de faire oublier aux Aimerais-tu être comme Anna ? rôle de premier choix dans le – ne serait-ce que pour Investis-toi corps et âme dans tout gens ballet impérial au Mariinsky. quelques minutes – leurs proce que tu entreprends. Je débordais de joie. Certains blèmes quotidiens. Je me suis de mes camarades de classe remémoré la magie de cette étaient tout aussi talentueux. Parmi eux se trouvait première soirée au théâtre Mariinsky. J’étais pauvre Michel Fokine, qui à l’époque n’était qu’un et orpheline de père, mais les fées m’avaient sauvée chorégraphe en herbe, plein d’enthousiasme et de grâce à leur beauté. Maintenant, je pouvais – ou nouvelles idées. Comme nous étions amis, je lui ai plutôt je devais – être la fée de quelqu’un d’autre. demandé de produire quelque chose juste pour moi. C’est pourquoi j’ai créé ma propre entreprise. En « Bien sûr, ce serait un honneur », a-t-il répondu. tant que danseuse étoile, j’ai parcouru la planète Un jour, alors que nous marchions au bord d’un pendant des années. Je voulais montrer mes ballets lac et que les cygnes nous quémandaient de la les plus célèbres tels que Giselle, Le Lac des Cygnes, nourriture, j’ai murmuré : « J’aime les cygnes. Je Cendrillon et d’autres, à des endroits où personne viens souvent ici et… » n’avait jamais dansé auparavant. Peu importe l’em« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » a dit Michel en placement des théâtres et leur difficulté d’accès, me regardant comme s’il me voyait pour la toute pour y parvenir j’étais prête à dormir dans le froid, première fois. Il a levé mes bras avec enthousiasme dans un train ou un bateau inconfortable, au bord et, en silence, il a examiné mon corps svelte, mes d’une rivière pleine de moustiques. Procurer de la yeux marron et la blancheur de ma peau. joie à ceux qui me regardaient et qui m’encoura« Tu vas devenir un cygne, Anna ! Je vais créer geaient : c’était tout ce qui comptait à mes yeux. la plus belle chorégraphie de l’Histoire pour Jusqu’à mon dernier moment souffle, j’ai continué toi ! Elle sera pleine d’amour, de passion, à m’entraîner et à danser sans relâche. de beauté, de tragédie ! Je t’y vois déjà : un cygne pur et majestueux, vêtu de blanc, sur un fond de ciel bleu où la nuit est sur le point de tomber pour toujours. Ma chorégraphie deviendra une référence, tu verras ! » J’ai travaillé aussi dur que j’ai pu, m’entraînant jour et nuit. Je ne voulais pas simplement imiter l’élégance du cygne : je devais être un cygne, cette créature céleste qui exprime la grâce et les tourments de ses derniers instants
Comme le font les vraies ballerines.
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Frida Kahlo Peintre
Coyoacán - Mexico, Mexique, 1907 - 1954 La fille extraordinaire qui a joyeusement peint la vie et la mort ans une autre vie, je pense que j’aimerais être un petit singe. Un petit singe plein de force et de joie, curieux et un peu malicieux. Ce serait rigolo, pas vrai ? Et je ne resterais jamais immobile. Ce que je souhaite le plus au monde, c’est de pouvoir me tenir sur mes deux jambes pour courir et sauter partout. J’avais six ans lorsqu’un problème de santé s’est fait sentir dans ma jambe droite. J’ai dû rester au lit pendant neuf mois, mais cette vilaine jambe est devenue de plus en plus maigre et faible. Pour la renforcer, j’ai appris à faire du vélo et du patin à roulettes, mais on se moquait toujours de moi : « Frida patte folle, Frida patte folle ! » me criait-on. Je me sentais différente et très seule. Même si je la cachais sous des pantalons ou de longues jupes mexicaines, cette partie de mon corps a été la cause de beaucoup de souffrances. Quand j’ai eu 18 ans, je me suis inscrite en école préparatoire à Mexico. Malgré la maladie, j’étais une jeune fille brillante, avec un vif intérêt pour la politique et un esprit plutôt révolutionnaire : à cette époque, mon pays connaissait une période de renouveau et j’avais l’impression d’en faire partie intégrante. Un jour, j’ai eu un terrible accident en montant dans le bus qui me ramenait chez moi. Je me suis brisé le dos, les jambes et le bassin en
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plusieurs morceaux. On m’a posé un plâtre et j’ai dû rester alitée pendant plus d’un an. Je ne pouvais pas m’asseoir, seulement m’allonger, et la douleur était si forte qu’elle me faisait perdre la tête. Pour m’occuper et m’aider à me sentir moins seule, mes parents m’avaient offert un chevalet spécial que je pouvais installer sur mon lit, des pinceaux, de la peinture et – le plus important – un grand miroir monté sur le support du lit, afin que je puisse me voir depuis mon oreiller sans devoir bouger la tête. C’est là que j’ai peint ma première œuvre, un autoportrait. Après tout, c’était le sujet que je connaissais le mieux et le seul que j’avais à portée de main ! On dirait que j’en plaisante, mais je peux vous assurer que dans mes œuvres plus récentes, on peut encore voir cette douleur et cette peine que j’ai dû endurer.
Je ne suis pas malade. Je suis cassée. Mais tant que je suis capable de peindre, je suis heureuse. À travers la peinture, j’ai essayé de me voir telle que j’étais : les yeux noirs brillants, les sourcils touffus qui se rejoignent au-dessus de mon nez… Je n’étais peut-être pas très jolie, mais j’avais du caractère. Et je voulais montrer que l’accident et la solitude
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Histoires Extraordinaires Frida Kahlo
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