Eloge d'un amour rêvé - Carnet d'images

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éLOGE D’UN AMOUR RêVé

Carnet d’images

Un film de Arthur Gillet / Produit par l’Atelier Graphoui / sept 2015


Prologue

Ça viendrait de tout au fond, ça s’agripperait sans lâcher prise. Ce serait une histoire entendue au moins mille fois, mais des morceaux seraient perdus au fond de la mémoire.





L’enfance

Ma mémoire commencerait ici, au 42, rue du Coriat. C’est ce que me disent les images de mon père. C’est une grande maison dans un village un peu gris. Il y a six chambres. Au bout d’un long couloir, la chambre verte.









Le paradis sur terre

Ma mère et mon oncle retrouvent leurs souvenirs d’enfance. Des fragments égarés, loin de la maison familiale. Des mots qui se bousculent et se détachent des images. Peut-être que le voyage commencerait plus tôt.



Il commencerait aux alentours de l’année 1885, ou peut-être avant, dans une région du monde bien plus vaste que celle où je suis né.





Je me demande s’il faut continuer à rêver ou s’il faut raconter les traces qu’a laissée l’histoire, celles qui sont incrustées dans la chair. Dans la chambre verte, ma grand-mère me raconte chaque jour la même histoire : l’éloge d’un amour rêvé.







« ...Croyez moi, ma chérie, aucune autre femme n’entrera plus dans mon cœur. Entre nous, si jamais je devais vous perdre, ce serait ma mort ou mon exil. »

« Tout de suite après votre départ, je suis allée dans mon lit. Je me suis réveillée en voyant votre visage penché vers moi. Ce n’était qu’un tout petit rêve, j’ai vite réalisé que vous n’étiez plus là. Jo, ne m’abandonnez jamais. Sachez que je suis pour vous, vous seul, pour toute ma vie, jusqu’à mon dernier souffle. »

EXTRAITS DE correspondances









La dernière chambre

C’est l’hiver de l’année 2012. Elle sait que je filme. Je lui avait dit que je viendrais avec une caméra. Je me demande si elle se souvient.





Réminiscences

Ne pas rester planté là. Ne pas la regarder s’en aller. Elle a un œil pour répondre. Ça te fait mal ? Non ? Tu clignes une fois. Elle cligne. Une fois.





Puis, 5h00. Un message lu. C’est terminé. Je respire.



Retrouver la mémoire

Il avait de quoi se mettre une balle dans la tête. Je vois mon arrière-grand-père diriger sa plantation à Dibaya Lubwe. Il y avait de quoi se mettre une balle dans la tête. Les images sont silencieuses.











Arthur Gillet / Atelier Graphoui / septembre 2015 Contact : Rosa Spaliviero / Rue ThĂŠodore Verhaegen 18 - 1060 Bruxelles / +32 (0) 2 537 23 74 - rs@graphoui.org


Ferdinand / LĂŠontine / Marie-Antoinette (1934)


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