Geistlich News - Edition 01-2020

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Mise en place immédiate de l'implant

« Je comblerais l'espace dans tous les cas » Professeur Jan Cosyn | Belgique Sciences de la santé bucco-dentaire Département de parodontologie et d'implantologie orale, Université de Gand Propos recueillis par le Dr Giulia Cerino

Le professeur Jan Cosyn, Université de Gand, a beaucoup d'expérience dans le domaine contro­ versé du moment idéal pour la pose de l'implant. Nous lui avons demandé de nous éclairer sur la question : en cas d'implantation immédiate, quand la greffe de tissus durs et mous est-elle indiquée ? L'implantation immédiate est un traitement intéressant pour les patients. Quels en sont, à votre avis, les plus gros avantages ? Pr Cosyn : Le gain de temps est le plus gros avantage. Tout d'abord, du point de vue du patient, car il se présente avec un problème urgent et la pose de son implant et de sa couronne provisoire se font le jour-même. Ensuite, le praticien exécute une seule intervention chirurgicale et une seule intervention prothétique.

Il s'agit là d'une réelle optimisation du temps.

Observez-vous une tendance croissante vers le recours à l'implantation immédiate ? Pr Cosyn : Oui, la tendance est à la hausse partout. De plus en plus de praticiens réalisent une mise en place immédiate de l'implant car il y a plus de connaissances concernant le concept thérapeutique et les cliniciens sont plus informés des pièges. Cela ne signifie pas, toutefois, que les risques de l'implantation immédiate sont entièrement pris en compte. Ce qui m'inquiète le plus est que ce traitement est également réalisé par des gens non expérimentés.

Vous avez récemment publié une revue systématique démontrant que l'implantation immédiate présente un risque supérieur de perte précoce de l'implant par rapport à la mise en place différée de l'implant1. Quelles en sont les raisons ? Pr Cosyn : Nous avons réalisé plusieurs analyses par sous-groupes de données car l'ensemble de l'étude était composé

« La prescription d'antibiotiques après l'intervention chirurgicale a un impact significatif sur la diminution de l'échec précoce de l'implant. »

de huit études cliniques comparatives différentes. L'analyse a permis de mettre en évidence le fait que l'utilisation d'antibiotiques après l'intervention chirurgicale a un impact significatif sur l'échec précoce de l'implant. La non prescription d'antibiotiques en cas d'implantation entraîne un risque d'échec 7 % plus élevé (Fig. 1).

La prescription d'antibiotiques après le traitement n'est-elle pas une recommandation générale ? Pr Cosyn: La prescription d'antibiotiques n'est pas une recommandation générale en implantologie. Cela n'a pas été démontré ou il n'y a, en tous cas, aucune donnée sérieuse le confirmant. Le nombre de patients à traiter en cas d’implantation classique serait élevé, mais cela n'est pas le cas lorsqu'il s'agit des implants mis en place immédiatement. Il n'est pas possible de généraliser à toutes les procédures, mais pour la mise en place d'un implant de type I (implantation immédiate), il convient d'envisager l'utilisation d'antibiotiques ; ce résultat est conforme à la revue systématique de Lang et coll. déjà publiée en 20122.

Pensez-vous que les tissus durs et mous dans le contexte d'une mise en place immédiate de l'implant, p. ex. « comblement de l'espace », pourraient rendre cette procédure plus prévisible ? Pr Cosyn : Je le pense sincèrement. Il y a eu un débat, il y a dix ans, sur la nécessité d'une greffe intra-alvéolaire après une mise en place immédiate de l'implant.

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