Quelles responsabilites aux urgences

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01/09/2008

Quelles responsabilités dans l’urgence ? par GazetteSanteSocial

Longtemps épargnés, les services d'urgence font l'objet d'un contentieux croissant, tant en matière civile que pénale. La difficulté de la prise en charge d'une urgence par rapport à un acte de soins programmé a souvent été prise en compte par les juridictions. Mais l'exigence de plus en plus absolue de résultat ne semble plus devoir épargner les urgences, lieu privilégié de l'émotion, de l'impatience et parfois du drame.

Le médecin régulateur et le Samu La responsabilité civile Le dommage résultant d’un défaut d’organisation, d’un dysfonctionnement du service d’aide médicale urgente (Samu) ou d’une faute commise par l’un de ses agents engage la responsabilité du service public hospitalier. L’action civile relève donc des juridictions administratives. La Cour de cassation a en effet rappelé que le praticien libéral est, dans l’exercice de sa mission de médecin régulateur, un agent du service public (Cass., 2 décembre 2003, n ° 02-85254). La responsabilité du service public peut être engagée, notamment en cas de dommages résultant directement et de façon certaine d’une prise en charge préhospitalière trop longue ayant entraîné des complications ou l’engagement du pronostic vital, d’une mauvaise appréciation de l’état de la victime et de son orientation vers une structure inadaptée en moyens et personnel en transfert primaire. Les juges administratifs apprécient les conditions d’intervention du Samu en fonction des informations et des moyens à sa disposition. Il a ainsi été jugé que, compte tenu des conditions météorologiques ou de visibilité, la décision de renoncer au transport du malade par hélicoptère n’a pas constitué une faute de nature à engager la responsabilité du centre hospitalier (CE, 20 juin 1997, n ° 139495). A l’inverse, le fait pour le Samu d’intervenir avec retard au domicile d’une personne malade en raison d’une adresse incomplète communiquée par le malade alors même qu’il appartenait au Samu de se faire préciser toute information nécessaire afin de se rendre dans les meilleurs délais au domicile de la personne malade, constitue une intervention défectueuse, engageant à ce titre la responsabilité du centre hospitalier (CAA Douai, 12 novembre 2003, n ° 02DA00492). Les situations de transfert par Samu entre établissements peuvent aussi être à l’origine de dommages résultant d’une prise en charge différée pendant laquelle une modification de la gravité de l’état du patient peut survenir. En ce qui concerne les établissements multisites, le défaut d’organisation ou de fonctionnement s’apprécie à partir des moyens dont dispose l’ensemble des sites, et pas seulement l’établissement où sont dispensés les soins (CAA, 16 juin 2000, « Hospices civils de Lyon »).


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