21/06/2019
Abrégé de :
HISTOIRE DE LA RECHERCHE AGRICOLE EN AFRIQUE TROPICALE FRANCOPHONE par René Tourte, agronome tropicaliste, chargé d'étude FAO
CADRE ET ATTENDUS DE L'OUVRAGE AVANT PROPOS (édition 2005 du Volume I) L'Afrique est le berceau de l'homme et, sans doute, aussi l'un des premiers foyers d'activités agricoles, pastorales et sylvicoles de l'humanité. On y rencontre encore aujourd'hui une grande diversité de systèmes de production traditionnels qui atteste de la diversité des situations que la "protoculture" des temps préhistoriques a traversées dans le temps et dans l'espace, avant de prendre les formes que nous connaissons aujourd'hui. Mais ce continent reste encore aujourd'hui celui où les perspectives de la sécurité alimentaire demeurent les plus incertaines à court et moyen termes pour la majorité de la population. L'Afrique n'a pas réussi dans la seconde moitié du XXème siècle, à capitaliser son riche patrimoine en technologie agricole pour hisser la production et la productivité de son agriculture au niveau requis pour nourrir ses habitants. Il n'en a pourtant pas toujours été ainsi. L'Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone nous décrit l'itinéraire que ce patrimoine a parcouru à travers des millénaires pour se constituer. Elle montre le cheminement de la création technologique, "obscur et silencieux" au départ, vers une recherche organisée et scientifique, qui s'est mise en place dès la fin du XIXème siècle avec une finalité immuable : la satisfaction des besoins alimentaires, économiques, sociaux et culturels des êtres humains. René Tourte, un grand agronome et un ami, fait œuvre d'historien, même s'il s'en défend, avec humilité et modestie, nous permettant de faire nôtre deux leçons essentielles tirées de ce long cheminement. La première leçon est que ce patrimoine, tout comme celui des autres continents, est un mélange inextricable de technologies d'origines endogènes et exogènes, ce qui confirme l'idée qu'aucune agriculture, "traditionnelle" ou non, n'est figée, et que toutes suivent une dynamique évolutive, résultat d'héritages multiples. La deuxième leçon est que la faiblesse actuelle de la recherche agricole dans la partie tropicale du continent africain n'est pas une fatalité. Dans les années 1950, cette partie du monde a abrité plusieurs centres d'excellence de la recherche agricole mondiale d'alors. Cela résultait de la priorité que les responsables politiques des métropoles lui accordaient, dans la stratégie de développement économique des territoires d'outre-mer qui prévalait alors, même si les Africains n'en étaient pas toujours les principaux bénéficiaires. Ces deux leçons ont aujourd'hui une double signification : - Le développement technologique de l'agriculture africaine constitue une contribution au développement du patrimoine agricole de l'humanité, au même titre que celui des 1