PARÍS/ MADRID/ LISBOA MIGUEL GALANO
FR (CDG)
ESP (MAD) PORT (LIS-SET)
FR / 09 JUNIO 2017
MIGUEL GALANO
PARÍS / MADRID / LISBOA
ORGANIZA:
MIGUEL GALANO
Secretaría de Estado de Cultura MECD Dirección General de Industrias Culturales y del Libro Subdirección General de Cooperación y Promoción Internacional de la Cultura
PARÍS / MADRID / LISBOA Instituto Cervantes de París 7 Rue Quentin Bauchart 75008 París Del 8 de junio al 28 de julio, 2017
COLABORAN: Gobierno del Principado de Asturias Consejería de Educación y Cultura
Casa da Cultura Rua Detrás da Guarda, n.os 26 a 34 2900-347 Setúbal Del 3 de noviembre al 3 de diciembre, 2017
Instituto Cervantes de París 7 Rue Quentin Bauchart. 75008 París www.paris.cervantes.es Instituto Cervantes de Lisboa Rua de Santa Marta, 43 F 1169-119 Lisboa www.lisboa.cervantes.es Câmara Municipal de Setúbal Rua Detrás da Guarda, n.os 26 a 34 2900-347 Setúbal www.casadacultura-setubal.pt Galería Utopia Parkway Calle Reina, 11. 28004 Madrid www.galeriautopiaparkway.com
Instituto Cervantes de Lisboa Rua de Santa Marta, 43 F 1169-119 Lisboa Del 7 diciembre, 2017 al 5 de enero, 2018 CATÁLOGO: Editan: Secretaría de Estado de Cultura – MECD Instituto Cervantes de París Textos: Juan Manuel Bonet Enrique Andrés Ruiz Traducciones: Caroline Le Lanchon (francés) José Carlos Pedrosa Sendim Rodrigues (portugués) Diseño: Manuel Fernández (MF) Fotografías: José Ferrero Villares Impresión: Gráficas Eujoa Depósito Legal: AS 01263-2017 NIPO: 503-17-007-3 ISBN: 978-84-92632-70-1
Organiza:
Colaboran:
Galería Utopia Parkway Calle Reina, 11 28004 Madrid Del 12 de enero a 2 de marzo, 2018
ÍNDICE pág.
PARÍS
MADRID
LISBOA
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28
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7
Juan Manuel Bonet Miguel Galano, piéton des villes
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Enrique Andrés Ruiz Le Nord universel
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Juan Manuel Bonet Miguel Galano, peatón de las ciudades
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Enrique Andrés Ruiz El Norte universal
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Juan Manuel Bonet Miguel Galano, um caminhante nas cidades
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Enrique Andrés Ruiz 0 Norte universal
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Notas biográficas
PARÍS
MIGUEL GALANO, PIÉTON DES VILLES Instituto Cervantes de París 7 Rue Quentin Bauchart 75008 Paris 8 junio – 28 julio, 2017
FR
CDG
FR / JUNIO–JULIO 2017 6
Imperceptiblement, Miguel Galano s’est imposé comme un grand de notre peinture. Une grande voix solitaire, essentielle et secrète. La place qu’il occupe sur la scène contemporaine de l’art rappelle celle qu’occupait son compatriote Luis Fernández, si différent des autres membres de notre École de Paris. L’Institut Cervantès présente aujourd’hui une exposition de Galano. Elle raconte la relation du peintre avec trois des villes qui ont retenu son attention: Madrid —où il étudie les Beaux-Arts— Lisbonne, la première ville étrangère qu’il ait visitée à une époque où, pour des raisons de travail, il résidait en Estrémadure et enfin la capitale de la France où il se rend plus tardivement que de raison, même si le proverbe «il n’est jamais trop tard pour bien faire» s’applique parfaitement à son cas. Le commissaire de cette exposition, Enrique Andrés Ruiz, est non seulement l’une des grandes voix de notre poésie, mais c’est aussi l’un de nos critiques d’art les plus lucides. L’exposition fera une halte dans nos centres de Paris et Lisbonne, et à la Casa da Cultura de Setúbal; au Portugal, elle s’inscrira dans le cadre de la Mostra Espanha, aujourd’hui bien établie, et promue par notre Secrétariat d’État à la Culture. Né en 1956 dans les Asturies occidentales, à Tapia de Casariego, Galano fait ses premiers pas artistiques à Oviedo et à Madrid. Professeur à León d’abord, puis à Mérida, il enseigne ensuite dans la capitale asturienne en bordure de laquelle il habite aujourd’hui. La ville de La Regenta, son village natal et de nombreuses autres localités de l’Ouest, Gijón, Avilés, et la mer bien sûr, toujours recommencée, toile de fond de la vie à Tapia, lui offrent ses premiers matériaux, les ingrédients avec lesquels il va commencer à construire sa peinture, ténue, murmurante, subtile, profonde, unique... Créateur fermement ancré dans sa Région (par la majuscule, je suggère évidemment une connexion avec Juan Benet) Galano a pourtant su s’interroger sur d’autres terres à partir de la sienne. Ses voyages européens l’ont amené
à peindre des rues, des places, des jardins, des églises, des cimetières, un peu partout à travers le continent: Lisbonne et Paris, auxquelles je me référerai dans un instant, mais Bâle aussi, Zurich, Amsterdam, Copenhague, Budapest, Prague, une Cracovie hivernale... une large ronde dans laquelle il intercale Badajoz, Barcelone, Cordoue, Lugo, Madrid, San Lorenzo de El Escorial, Ségovie, Toro et d’autres villes espagnoles... sans compter deux échappées vers le Nouveau Monde: Chicago et Carthagène des Indes. Madrid, la ville où Galano s’est formé, a également été, ces vingt dernières années, le cadre du triomphe de ses expositions via Utopia Parkway, la plus grande de nos petites galeries. Les quelques entrevisions madrilènes du peintre, rares mais très sensibles, surviennent lors de ses promenades solitaires et mélancoliques. Son attention se porte sur le Paseo del Prado et sur ce poumon qu’est le Jardin botanique, tant aimé de nos poètes. Quelques maisons délavées du XIXe siècle, une fontaine de pièce de théâtre et, surtout, le molosse syndical et chiriquien d’Aburto et Cabrero. Un tableau très particulier: la grille du jardin Botanique la nuit. Il la peint en 2007, durant les mois où elle était occultée par les baraques provisoires des libraires de la Cuesta de Moyano temporairement déplacées pour cause de travaux. Le cycle madrilène s’achève dans un quartier totalement différent, avec la silhouette d’une autre masse emblématique de l’après-guerre, masse aujourd’hui désertée et au destin incertain: l’Edificio España construit sur la place du même nom. Lisbonne, pour nous Espagnols, c’est le dépaysement à portée de main. Pour mon ami, le grand photographe français Bernard Plossu, c’est la capitale «do país da poesía». Un pays dont Galano a sillonné les routes secondaires avec bonheur, découvreur d’églises modestes, dans la pénombre desquelles luisent des autels en or décati. Parmi nos écrivains, l’inégalable Ramón Gómez de la Serna, est celui qui a saisi 7
et décrit le mieux Lisbonne. Pour lui, le voyage au Portugal ne pouvait commencer plus joliment puisque le train express qui y conduisait les voyageurs partait de la gare madrilène de Las Delicias. Dans ses tableaux lisboètes, Galano a réussi à condenser la douceur et la mélancolie de la ville, son atmosphère métaphysique, les toits, les cyprès, les ciels atlantiques, son monastère d’Os Jeronimos, le Chiado, le Rossio qui est comme notre Puerta del Sol mais sous le salpêtre et déjà dans les vents d’outremer: comme un présage de Rio de Janeiro... Merveilleuses, sa maison et la cheminée mitoyenne en maçonnerie, au pied de la Sé; ou encore la façon dont il approche le quartier charmant d’Alfama et, entre autres, ce mur au lampadaire solitaire dans le Jardim das Pichas Murchas —…Galano est l’allumeur de réverbère universel de notre peinture—. Et enfin, Paris. La monographie que je publie sur Galano en 2016 conclut sur un chapitre où je décris le peintre qui se penche à deux reprises sur la capitale française en 2012, avec sa compatriote et collègue Chechu Álava d’abord, qui lui servit de guide, puis avec le signataire de ces quelques lignes dans le même rôle. Je raconte dans ces pages, avec quantité de détails, deux promenades partagées, la première en plein jour, du côté de la Porte de Vanves, la Cité Universitaire, le Parc Montsouris, la rue Henri-Rousseau —le douanier a, lui aussi, été un phare pour le peintre— et la deuxième crépusculaire, à l’heure que les français qualifient «d’entre chien et loup», du côté de l’église néo-classique de Saint-Sulpice et du parc du Luxembourg. Ces parages sont peuplés des ombres d’Olympe de Gouges, Remy de Gourmont, Ramón Gómez de la Serna, William Faulkner, Filippo de Pisis, Ernst Jünger ou Roland Barthes, un paysage qui reste aujourd’hui encore celui de Sempé, de Catherine Deneuve, de Patrick Modiano... Les tableaux que Paris a inspirés à Galano sont le fruit de ces promenades ou d’autres.
Des tableaux «normaux», en rien monumentaux, silencieux, concis... Dans deux d’entre eux, le piéton de Paris saisit l’essence de la rue du Canivet, perpendiculaire à Servandoni, deux rues silencieuses, comme des rues de village, à l’ombre presque de Saint-Sulpice —oeuvre de Servandoni précisément—, et celle de l’église mozartienne de Saint-Eustache. Dite par Galano à une heure sombre, la rue du Canivet ressemble presque à la rue de la Vieille Lanterne aujourd’hui disparue, où s’était pendu Gérard de Nerval et telle que la représenta son ami Célestin Nanteuil dans une célèbre gravure. Dans le présent ensemble, notre attention est puissamment attirée par un cycle montmartrois extrêmement joli et heureux: des rues de village là encore, pour toujours utrillesques et pointant au fond de l’une d’entre elles, la masse blanchâtre du Sacré-Coeur; rue Ravignan, le Bateau Lavoir picassien qui, comme chacun sait, fut un des principaux laboratoires de la première modernité; les alentours du Moulin de la Galette, les Jardins Renoir contigus au Musée de Montmartre et d’où l’on aperçoit la banlieue Nord puis, audelà, dans la même rue Cortot, la toute petite maison-armoire où avait vécu, avant de s’installer dans la banlieue Sud, notre très cher Érik Satie dont la musique habite souvent le studio du peintre à Oviedo... Dans l’esprit des «choses d’une grande gaieté» qu’il inaugure par un cycle magistral sur le cimetière d’Assistens Kirkegard, à Copenhague, une entrevision sombre du Père Lachaise ne pouvait manquer. Et puis, comme une invitation à quitter les murailles de la grande métropole, la vision postCorot d’une maison de Ville d’Avray. Cette vision ramène à notre esprit la mémorable exposition Corotiana de Galano, en 2008, au Musée des Beaux-Arts des Asturies, un des grands musées d’Espagne qui abrite, entre autres trésors chéris par notre peintre et par son présent glossateur, l’un des portraits spectraux de Charles II par Juan Carreño de Miranda, et l’une des roses immortelles de Luis Fernández.
Juan Manuel Bonet Directeur de l’Institut Cervantès 8
LE NORD UNIVERSEL Dans les maisons de Miguel Galano, contrairement aux nombreuses maisons qu’ont peintes d’autres amis artistes contemporains (inhabitées souvent, ou théâtrales, de simples maquettes parfois), nous imaginons qu’il y a du monde, des personnes qui portent le poids des heures. Disons que les maisons que peint Galano —tout comme ses rues, les places ou les placettes– ne sont pas des objets, des corps plus ou moins géométriques posés dans l’espace d’une toile et autour desquels on agencerait avec bonheur une peinture qui, de fait, serait abstraite; ce sont des domaines, des espaces alourdis par le temps qui laisse ses traces et des vestiges sur les recoins, les étagères, les consoles, les tables modestes, les armoires et les linteaux des portes qui s’ouvrent sur des chambres en pénombre, où le soleil matinal, fugace, n’arrive que certains jours, comme par miracle, et vient surprendre des choses inertes, éparses, somnolentes. C’est cette humanité qui explique l’émotion que suscitent les œuvres de Galano. Au début des années quatre-vingt-dix, lorsqu’il arrive à Madrid avec ses peintures (ou plutôt lorsqu’il y retourne puisqu’il avait fait ses études à la Faculté des Beaux-Arts), il revient d’aventures qui frisent l’abstraction expressionniste et où résonnaient encore les échos de Twombly par exemple, les gestes tremblants ou violents, le pathétisme abstrait auquel les peintres qui voulaient peindre avaient tourné le dos la décennie précédente. Je me souviens toujours des écheveaux végétaux, des emmêlements de broussaille... Mais son destin de peintre n’allait pas dépendre —ou pas essentiellement— de la résolution de problèmes plastiques ou de l’affirmation purement stylistique d’une manière. Des peintures que nous pourrions qualifier de «personnelles» le présageait déjà à l’époque, dans sa première exposition à la galerie Utopia Parkway de Madrid (sa galerie de toujours où notre exposition fera sa dernière escale). Non pas qu’elles déclarassent l’avènement d’un sceau personnel ou d’un style individuel, mais parce qu’une humanité singulière, un naturel à l’évidence peu paisible, une intimité inquiète —un
inquietum cor augustinien— avait frôlé le risque de la révélation et s’était offerte à nous, s’était livrée, dans des tableaux qui étaient parfois des portraits et, par là-même, des autoportraits, mais pas toujours. Dès lors, les peintures de Miguel Galano allaient tendre vers un certain état de l’âme et se constituer en son corrélat; le destin du peintre allait être guidé par cette loi plus ou moins symboliste et par la captation; puis par quelque chose qui ressemble à la libération ou à l’affleurement d’une subjectivité qui vagabonde, sommeille, flâne, se repose, geint, chante parfois parmi les choses, dans les rues, au crépuscule, la nuit, face à la mer, dans un parc, sur une route, en passant devant une maison ou un garage, au point du jour, dans une espèce d’affinité avec toutes ces autres présences invisibles que nous imaginons déambuler dans une maison fermée ou venues se glisser dans la pénombre d’une rue. Je me souviens d’un autoportrait de 1996, particulièrement déchiré; la personne du peintre s’y offrait, dans une attitude sacrificielle, à la contemplation de son angoisse originelle. Ce tableau avait quelque-chose d’anglais, quelque-chose du portrait de Lucien Freud (sans pour autant lui ressembler). Il y avait d’autres autoportraits bien sûr; mais, avec le temps, le miroir dans lequel le peintre se regarderait serait beaucoup plus souvent et mieux placé dans les maisons des autres, dans les parcs ou les ruelles que les autres traversaient, invisibles. En 2003, j’ai eu le plaisir d’être le commissaire d’une exposition rétrospective de Galano au Musée de Teruel. Tout avait changé. Son destin se dessinait, plus net, au fond du chemin. Les apparitions du peintre dans ses tableaux étaient devenues rares, elles finiraient par disparaître; l’artiste préférait se cacher. Mais l’occultation, n’allait toucher que la figure de sa personne, et pas les reflets de cette âme qui s’étaient posés, la nuit, sur la mer et ses falaises, sur des miradors, un après-midi pluvieux, sur la ramure nue d’une allée en hiver, sur l’après-midi vide d’un square, sur un tronc d’arbre, noir dans la neige... Et enfin sur le Nord —c’était le titre de l’exposition, El Norte— qui déterminait la latitude 9
spirituelle propice dans laquelle le peintre situait la subjectivité qu’il empruntait maintenant aux choses, aux espaces et aux instants extérieurs et étrangers, son habit, le vêtement sous lequel se présentait son âme. Âme du nord donc, traversée par des chiffons de brume, tout humide de l’eau qui flotte, âme sans coutures, dans l’air venu de la mer. Âme d’hiver, grise comme les matins opaques, transie dans l’aube du chemin, au détour du bâtiment en brique d’un village encore endormi. Galano hivernise presque tout ce qu’il touche. Et c’est bien sûr en lui une condition de nation que cette proximité de la mer tout en ombres et ce ciel bas et lourd. Le Nord était aussi le titre de plusieurs toiles achevées dans la rondeur, pleines, souvent de belle taille, où une première ligne boisée de végétation touffue, une barrière dense de conifères, d’eucalyptus et de buissons tirés au cordeau, découpait sa masse en un profil de contrastes sur un ciel blanc rythmé par les portées d’une partition de ramures et de cimes remarquables. Mais le Nord est inhérent au peintre. Son cœur en est imprégné, au point que sa peinture, qui par la suite allait devenir assez vagabonde, voyageuse, n’abandonnerait plus cette latitude de l’esprit. Même l’Italie —la Bologne de son cher Morandi—, certains parcs suisses, nordiques ou tchèques, des ruelles de l’Europe centrale, le Portugal, les plateaux du centre de l’Espagne même, la Cracovie chère à Juan Manuel Bonet —compagnon de voyage privilégié de cette peinture—, Carthagène des Indes —séjour inattendu— ont été capables de lui arracher ses notes grises de toujours, éteintes, aussi éteintes d’ailleurs que celles qui résonnent dans la peinture d’un autre artiste de ceux qu’il appelle «sa famille», Armando Reverón et ses Caraïbes en sourdine. Il y a quelques mois à peine, nous avons présenté au Musée Thyssen de Madrid, la monographie monumentale que Juan Manuel Bonet a consacrée à Miguel Galano. Ouvrage d’alluvion, construit, ou plutôt qui s’est laissé construire comme de lui-même, au hasard des routes qu’ont suivies les peintures, sans volonté de direction, sans cap préétabli, au gré de l’humeur des divagations —«divagations galanesques» dit d’emblée l’auteur à propos de son œuvre—, et des nœuds de connexion aléatoires qui, sans préméditation, surviennent 10
et assemblent, dans les cordages des hasards imprévus et imperceptibles aux autres, des noms d’artistes, de poètes, les dates de leurs rencontres, qui mettent en conversation une ville, une rue, un café, avec un livre ou une peinture parfois lointains. C’est, bien sûr, la meilleure façon, surtout sous la conduite de Bonet, de tisser des liens. Pour que l’âme solitaire soit entourée de sa «famille» (ce que sont pour Miguel Galano, sans distinction de rang ni d’époque, des artistes comme Aquerreta, Caneja, Music, Morandi, Gaya, un certain Amable Arias, Hammershøi —comme il est Hammershoi, par exemple, ce petit tableau de Cracovie d’il y a trois ou quatre ans, intitulé Ignacego Kriegera en el Wyspianski !— Xavier Valls aussi, ou Avigdor Arikha et Cristino de Vera ou Reverón lui-même), mais aussi pour qu’elle se trouve et dialogue avec elle-même, enveloppée dans les images qui l’habillent de chair et de terre: un linge sur un petit autel aux dorures vieillies, un recoin couvert de neige ou un passage entre deux bâtiments que de pauvres lampadaires éclairent d’une lueur pâle. Et tous ces objets, toutes ces choses, ne sont plus ni choses ni objets, ils se créaturisent pour ainsi dire et reflètent, comme des êtres, les visages du peintre. C’est précisément ici, à Paris, le berceau de son meilleur interprète et ancien directeur de l’Institut Cervantès, que commence l’itinéraire de cette exposition. Attendue ensuite à Setúbal, elle se posera à Madrid dans un an, à la Galerie Utopia Parkway. C’est, pour le moment, le dernier voyage de la peinture de Miguel Galano, le dernier vagabondage de porches en recoins, dans les rues, les parcs, les squares, sur les routes et dans les banlieues. À leurs physionomies, l’âme errante du peintre du Nord, emprunte l’incarnation. Elle en devient visible, dans sa tonalité singulière et intransmissible de gris et de blancs, avec ses bruns, son corps fait de brumes ténues, évanescentes sur les vitres, de poussière suspendue et de marc de café. C’est le Paris du Sacré-Cœur et de Montmartre en hommage aux Impressionnistes (Utrillo surtout, peintre des ruelles, des drapeaux et de la neige), un Paris sombre, crépusculaire ou nocturne qui garde en images le froid de l’hiver, le ciel plombé et la solitude des jours qui s’enchaînent; la solitude de ceux qui vivent probablement toutes crémones verrouillées et
traînent leurs pieds fatigués dans les couloirs; l’intérieur de cette maison de la rue Cortot par exemple, pourtant éclairée comme par une lumière zénithale de lucarne, en hommage à Erik Satie. Mais c’est aussi le Paris du Père Lachaise plongé dans ses ténèbres particulières, et celui d’une maison de la rue Ravignan ou de Ville d’Avray qui pourraient sortir d’un roman de Fred Vargas... L’humidité et le silence, et la pluie et le marc de café peuvent envelopper bien sûr aussi une Lisbonne lumineuse sous d’autres jours, afin que l’âme y trouve le pendant de son état, l’incarnation de sa légère, très fine, matière. Si légère que dans un passage du Largo da Atafona, là où se couche l’un des murs de l’église de San Cristobal et San Lorenzo, la ruelle semble s’évanouir, délayée dans ses teintes roses et grises, jusqu’à l’exténuation dans une empreinte d’eau. Le linge qui sèche Praça das Flores raconte la vie silencieuse de ceux que nous imaginons toujours errant à l’intérieur de leurs murs, et dont le peintre fait ses frères. Alfama, patios, impasses, jardins, recoins humides et réverbères qui reçoivent l’haleine froide de la mer pour faire fondre les arêtes vives des murs en pierre et les transformer en rêve. Et puis ce sera Madrid. Un Madrid également touché par le brouillard et la nuit, dans un ciel nuageux et, comme au fond d’un puits, des rues où la lumière du soleil n’arriverait pas, la ville universelle de la mélancolie que le peintre porte en lui, où qu’il se trouve, où vont aboutir certaines peintures d’une conversation entre l’artiste et l’homme qui toujours l’accompagne. Le Madrid du Paseo del Prado, vers Atocha, le Madrid du Jardin botanique, des stands des libraires de Moyano et du bâtiment syndical et rationaliste de Cabrero et Aburto, en face du Musée du Prado, se découpant sur le ciel opaque comme un bloc de chagrin... Dans les années quatre-vingt-dix, de jeunes peintres espagnols avaient voulu donner une continuité à la peinture figurative que leurs frères aînés de la décennie précédente avaient réanimée grâce à une stratégie difficile et ingé-
nieuse et au rétablissement de certains peintres de tradition moderne qui, réduits au silence ou occultés jusqu’alors, avaient joué un rôle d’originaux dans une histoire de l’art contemporain qui s’écrivait encore à sens unique. Ces jeunes ont eu recours à une mécanique franchement pop, activée par l’appropriation d’images, des images dans lesquelles leur manque d’incarnation de chose vivante n’avait pas beaucoup d’importance et, importait de toute façon moins que leur condition de figuration, c’est à dire de composition de signes ou de figures linguistiques désincarnées. (De «la solitude des signes» avait précisément parlé Giorgio de Chirico —une référence pour ce cercle de peintres— à propos de la danse des figures dans la représentation métaphysique, orphelines de trame et assimilées à leur travestissement ou à leur enveloppe de figure). C’est ce qui explique qu’une peinture comme celle de Miguel Galano résiste comme elle le fait à la qualification de «peinture figurative». Il sera très difficile en effet de réduire à des figures ou à des signes instrumentaux les présences et les absences qui, dans ses œuvres, peuvent être des rues, une personne, des fleurs ou les nuits de la mer. A cette époque, il y avait très peu de peintres —et ils étaient très peu écoutés— qui ne fussent abstraits ou, tout au plus «figuratifs»; à ces derniers, des racines pop ou ironistes ou plus ou moins ingénieuses, avaient conféré une sorte de sauf-conduit dans le circuit de l’art contemporain, une espèce d’alibi. Or, sans alibi, sans jeu d’images, sans ironie linguistique, rares étaient —et ils le sont encore— les peintres qui peignent pour ainsi dire de plein droit et n’ont pas besoin d’homologation aux postes de douane scrupuleux qui vérifient les avals et les passeports de la contemporanéité, les alibis en somme. Rares sont les peintres —Miguel Galano en est le paradigme— assez anciens et assez modernes à la fois pour que, devant leurs tableaux, l’amateur ait instantanément conscience de se trouver face à la matière charnelle de sa passion, sans cesse perdue et toujours retrouvée.
Enrique Andrés Ruiz 11
6 Rue Cortot (Homenaje a Erik Satie), 2015 Ă“leo sobre lienzo 35 Ă— 27 cm
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Rue du Canivet, 2015 Óleo sobre lienzo 41 × 33 cm
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13 Rue Ravignan, 2015 Óleo sobre lienzo 38 × 46 cm
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Sacré-Cœur (Homenaje a Maurice Utrillo), 2016 Óleo sobre lienzo 41 × 33 cm
Rue à Montmartre, 2016 Óleo sobre lienzo 46 × 38 cm
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Le Moulin de la Galette, 2017 Óleo sobre lienzo 61 × 50 cm
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Jardins Renoir, 2005 Óleo sobre lienzo 38 × 46 cm
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Casa en Ville d’Avray, 2017 Óleo sobre lienzo 75,5 × 81,5 cm
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Cimetière du Père-Lachaise, 2017 Óleo sobre lienzo 38 × 34 cm
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Église Saint-Eustache, 2016 Óleo sobre lienzo 27 × 35 cm
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MADRID
MIGUEL GALANO, PEATÓN DE LAS CIUDADES Galería Utopia Parkway Calle Reina, 11 28004 Madrid 12 enero – 2 marzo, 2018
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Como quien no quiere la cosa, Miguel Galano se ha ido convirtiendo en uno de los grandes de nuestra pintura. Gran voz solitaria, esencial y secreta la suya. Su lugar dentro de la escena artística actual, recuerda al que en su día ocupó su paisano Luis Fernández, tan distinto del resto de los miembros de nuestra Escuela de París. El Instituto Cervantes presenta ahora una exposición de Galano centrada en su relación con tres de las ciudades que han retenido su atención como pintor: Madrid —donde realizó sus estudios de Bellas Artes—, Lisboa –que fue la primera ciudad extranjera que pisó, en la época en que por razones de trabajo residía en Extremadura—, y la propia capital francesa, que tardó más de la cuenta en visitar, aunque aquí venga a cuento el refrán «Nunca es tarde cuando la dicha es buena». Exposición comisariada por Enrique Andrés Ruiz, que además de una de las grandes voces de nuestra poesía, es uno de nuestros críticos de arte más lúcidos. Exposición que se verá en nuestros centros de París y Lisboa, y en Setúbal. En el caso de Portugal, en el marco de la ya muy consolidada Mostra Espanha, impulsada por nuestra Secretaría de Estado de Cultura. Nacido en 1956 en el Occidente asturiano, en Tapia de Casariego, Galano dio sus primeros pasos artísticos en Oviedo y Madrid. Profesor primero en León y luego en Mérida, lo fue luego en la capital asturiana, en cuyo alfoz sigue residiendo. La propia ciudad de La Regenta, y su villa natal y numerosas otras localidades occidentales, y Gijón, y Avilés, y por supuesto el mar siempre recomenzado, que es el telón de fondo de la vida tapiega, le proporcionaron los primeros mimbres, aquellos con los que empezó a construir su pintura, delgada, en voz baja, sutil, profunda, única… Creador profundamente enraizado en su Región –con la mayúscula evidentemente estoy sugiriendo una conexión Juan Benet—, Galano ha sido capaz de, a partir de ella, interrogarse sobre otras tierras. Sus viajes europeos lo han llevado a pintar calles, plazas, jardines, iglesias,
cementerios, un poco por todo el continente: Lisboa y París, a las cuales enseguida haré referencia, pero también Basilea, Zürich, Amsterdam, Copenhague, Budapest, Praga, una Cracovia invernal… una ronda en la que se han ido intercalando Badajoz, Barcelona, Córdoba, Lugo, Madrid, San Lorenzo de El Escorial, Segovia, Toro y otras localidades españolas… Más sendos excursos novomúndicos: Chicago, y Cartagena de Indias. Madrid, la ciudad donde Galano se formó, ha sido también, a lo largo de los últimos veinte años, el escenario de sus triunfos expositivos, vía Utopia Parkway, la más grande de nuestras pequeñas galerías. Las pocas pero sentidísimas entrevisiones madrileñas del pintor surgen de sus paseos solitarios y melancólicos, en los cuales va a fijarse sobre todo en el Paseo del Prado, y en ese pulmón que es el Jardín Botánico, tan amado por nuestros poetas. Retienen la atención del pintor desvaídas casas ochocentistas, una fuente como de decorado de teatro, y sobre todo la mole sindical y chiriquiana de Aburto y Cabrero. Un cuadro especialísimo es el nocturno de la verja del Botánico, pintado durante los meses de 2007 en que la ocultaban las casetas provisionales de los libreros de la Cuesta de Moyano, entonces temporalmente alejados de ella debido a unas obras de reforma. Completa el ciclo madrileño, en un barrio completamente distinto, la visión de otra mole emblemática de la posguerra, mole hoy desierta y de destino incierto, el Edificio España, en la plaza de mismo nombre. Lisboa, para nosotros los españoles, es el extranjero más a mano. Para mi amigo el gran fotógrafo francés Bernard Plossu, la capital de «o país da poesía». País por cuyas carreteras secundarias ha gustado de perderse Galano, descubridor de iglesias humildes con altares de oro ajado brillando en la penumbra. Uno de nuestros escritores que mejor captó Lisboa y mejor la supo decir fue el impar Ramón Gómez de la Serna, para el cual el viaje a Portugal empezaba con buen pie, ya que el tren expreso 29
que a ella conducía a los viajeros salía desde la estación madrileña de Delicias. Galano ha sabido condensar en sus cuadros lisboetas la dulzura y la melancolía de la ciudad, su atmósfera metafísica, sus azoteas, sus cipreses, sus cielos atlánticos, su monasterio de los Jerónimos, su Chiado, su Rossio que es como nuestra Puerta del Sol, sólo que con salitre y aires ya ultramarinos: como un presentimiento de Rio de Janeiro… Maravillosas su casa con chimenea de fábrica adjunta, al pie de la Sé, y sobre todo sus sucesivas aproximaciones al encantador barrio de Alfama, y entre ellas esa pared con farola solitaria –Galano es el farolero universal de nuestra pintura— en el Jardim das Pichas Murchas… París, por último. Mi monografía sobre Galano, aparecida en 2016, se cierra con un capítulo en el que doy cuenta del asomarse del pintor a la capital francesa, en dos ocasiones sucesivas, ambas en 2012, la primera con su paisana y colega Chechu Álava como guía, y la segunda con el firmante de estas líneas en ese mismo papel. Relato en esas páginas, con bastante detalle, un par de caminatas compartidas, la primera diurna, del lado de la Porte de Vanves, de la Cité Universitaire, del parque de Montsouris, de la rue Henri-Rousseau –el Aduanero ha sido otro faro para el pintor—, y la segunda en cambio crepuscular, a la hora que los franceses designan como «entre chien et loup», del lado de la iglesia neoclásica de SaintSulpice y del parque del Luxembourg, un entorno poblado de sombras como las de Olympe de Gouges, Remy de Gourmont, Ramón Gómez de la Serna, William Faulkner, Filippo de Pisis, Ernst Jünger o Roland Barthes, un entorno que sigue siendo hoy el del dibujante Sempé, el de Catherine Deneuve, el de Patrick Modiano… Los cuadros que París ha inspirado hasta la fecha a Galano son fruto de esas y otras caminatas. Cuadros «normales», nada monumentales, discretos, escuetos… En dos de
ellos el peatón de París fija la esencia de la rue du Canivet –perpendicular a Servandoni: calles ambas silenciosas, como de aldea, casi a la sombra de Saint-Sulpice, obra precisamente de Servandoni—, y de la mozartiana iglesia de Saint-Eustache. Dicha por Galano, la rue du Canivet, a una hora fosca, casi parece la desaparecida rue de la Vieille Lanterne donde se ahorcó Gérard de Nerval, tal como la dijo su amigo Célestin Nanteuil en un célebre grabado. Dentro del conjunto nos llama poderosamente la atención un felicísimo y preciosísimo ciclo montmartrés: algunas calles también de pueblo, por siempre utrillescas, y asomando al fondo de una de ellas la mole blanquísima del Sacré-Cœur, en la de Ravignan el Bateau Lavoir picassiano que como es bien sabido fue uno de los laboratorios centrales de la primera modernidad, el entorno del Moulin de la Galette, los Jardins Renoir contiguos al Musée de Montmartre y desde los cuales la vista alcanza hacia la banlieue Norte y más allá, y en la misma rue Cortot la diminuta casita-armario donde antes de afincarse en la banlieue Sur residió nuestro amado Érik Satie, cuya música suena a menudo en el estudio ovetense del pintor… En la línea «cosas de mucha alegría» inaugurada por este con el magistral ciclo en torno al cementerio de Assistens Kirkegård, en Copenhague, no podía faltar una sombría entrevisión del Père Lachaise. Y luego, como una invitación a salir de las murallas de la gran metrópolis, una visión post-Corot de una casa en Ville-d’Avray, visión que trae a nuestra memoria aquella memorable exposición Corotiana, de Galano, en 2008, en el Museo de Bellas Artes de Asturias, que es uno de los grandes museos de España, y en el que entre otros tesoros amados por nuestro pintor y por este su glosador, se conservan uno de los espectrales retratos de Carlos II de Juan Carreño de Miranda, y una de las inmortales rosas del mencionado Luis Fernández.
Juan Manuel Bonet Director del Instituto Cervantes 30
EL NORTE UNIVERSAL En las casas pintadas por Miguel Galano y a diferencia de las muchas casas que han pintado otros pintores amigos y coetáneos (más bien deshabitadas o como escenarios teatrales o maquetas de casas), soñamos que hay gente, personas que van con sus horas a cuestas. Las casas —como las calles y las plazas o plazuelas— de Miguel Galano no son, diríamos, objetos, cuerpos más o menos geométricos en el espacio del cuadro con los que componer agradecidamente una pintura que, en realidad, sería abstracta, sino ámbitos, espacios llenos de tiempo, con las huellas y los restos que el tiempo va acumulando sobre los rincones, las pequeñas repisas, los estantes, las mesitas, los armarios y los dinteles de las puertas que conducen a cuartos en penumbra, adonde, quizá fugazmente, el sol de la mañana llega como por milagro algunos días, para sorpresa de las cosas quietas que hay por allí medio dormidas. Y esta humanidad de las pinturas de Galano es fuente principal de su emoción. A comienzos de los años noventa, cuando Miguel Galano llegó a Madrid con sus pinturas (más bien cuando volvió, porque había estudiado en la Facultad de Bellas Artes), venía de algunas aventuras lindantes con una abstracción expresionista en la que aún se podían distinguir los ecos, por ejemplo, de Twombly, los gestos, temblorosos o violentos, del patetismo abstracto al que los pintores que querían pintar habían vuelto los ojos en la década anterior. Recuerdo madejas vegetales, líos de maleza… Pero que su destino de pintor no iba a tener que ver —no principalmente— con la resolución de problemas plásticos o con la acuñación puramente estilística de una manera, lo anunciaban ya por entonces, cuando celebró su primera exposición en la galería Utopia Parkway, de Madrid (su galería de siempre y en la que tendrá sede la última parada de esta exposición), unas pinturas que podríamos considerar ya «personales». Pero no porque declararan la invención de una marca de fábrica o un estilo individual, sino porque una humanidad particular, un interior a todas luces poco pacífico, una intimidad inquieta —un inquietum cor agustiniano— había sido ya puesto
en el riesgo de la revelación y se nos ofrecía o se nos confesaba en pinturas que eran a veces retratos y (por eso mismo) autorretratos, aunque otras muchas veces, no. Las pinturas de Miguel Galano iban a apuntar a partir de entonces a algún estado del alma y a constituirse en su correlato; el destino, pues, del pintor, vendría orientado por esa ley más o menos simbolista y por la captación y, después, por algo parecido a la salvación o rescate de una subjetividad que vaga, duerme, pasea, descansa, gime, en ocasiones canta entre las cosas, por las calles, al atardecer, de noche, frente al mar, en un parque, en tránsito por una carretera, al pasar junto a una casa o un garaje, al despuntar el día, y como en una especie de afinidad con esas otras presencias invisibles de quienes soñamos que deambulan por una casa cerrada o acaban de pasar por una calle en sombras. Siempre recuerdo un autorretrato de 1996, particularmente desgarrado, en actitud inmolatoria, en el que la persona del pintor se ofrecía a la contemplación de su angustia constitutiva. Había algo en aquella pintura de cosa inglesa, de (sin parecerse en nada) retrato de Lucien Freud. Y había por entonces otros autorretratos; pero con el tiempo, el espejo en el que el propio pintor se iba a ver a sí mismo iba a estar mucho más y mejor dispuesto en las casas de los otros, en los parques, en las callejas que los otros, invisibles, atraviesan. En 2003 tuve el placer de comisariar la exposición retrospectiva de Galano en el Museo de Teruel. Para esa fecha, todo había cambiado. El destino aquel se dibujaba más claro al fondo del camino. Las apariciones del pintor en sus pinturas eran ya muy escasas, acabarían desapareciendo y el artista prefería ocultarse. La ocultación, sin embargo, sólo iba a afectar a la figura de su persona, pero no —todo lo contrario— a los reflejos del alma aquella que se habían ido posando sobre el mar y sus acantilados en la noche, sobre unos miradores en la tarde lluviosa, sobre la enramada desnuda del paseo en invierno, sobre la tarde vacía en la placeta, sobre el tronco del árbol, negro entre la nieve… 31
Y, en fin, sobre el Norte —así se titulaba aquella exposición: El Norte— que venía a determinar la latitud espiritual propicia en la que el pintor situaba aquella subjetividad que ahora tomaba, de las cosas y los espacios y los instantes exteriores y ajenos, su vestidura, el atuendo bajo el que se presentaba su alma. Alma, pues, norteña, atravesada por las hilachas de bruma y humedecida por el agua inconsútil que flota en el aire que llega del mar. Alma de invierno, gris como las mañanas opacas, aterida en al amanecer de la carretera, al paso por la esquina del edificio de ladrillo del pueblo, aún dormido. Casi todo lo que toca Miguel Galano, lo inverniza. Y es, claro, una condición suya de nación la proximidad del mar en sombras y la del cielo encapotado; pero El Norte también fue el titulo para varias pinturas especialmente redondas, plenas, por lo general de buen tamaño, en las que un primer término boscoso de fosca vegetación, una densa barrera de coníferas, eucaliptos y arbustos raseros, recortaba su masa en un perfil de contraste contra el cielo blanco que aparecía pautado por el pentagrama de las ramas y las copas sobresalientes. Pero el Norte va con el pintor. Su corazón lo lleva. Tanto que su pintura, que se haría a partir de entonces bastante errabunda, viajera, nunca iba a abandonar esa latitud del espíritu. Italia —la Bolonia de su querido Morandi—, ciertos parques suizos, nórdicos o checos, ciertas callejas de la Europa del centro, Portugal, el centro mesetario de España, la Cracovia tan de Juan Manuel Bonet —definitivamente el mejor compañero de viaje de esta pintura—, pero incluso Cartagena de Indias, en una estancia sorpresiva, fueron capaz de arrancar las notas grises de siempre, apagadas, tan apagadas, por lo demás, como sonaron desde la pintura de otro pintor de lo que él llama su «familia», Armando Reverón y su Caribe en sordina. Hace sólo unos meses que presentamos en el Museo Thyssen, de Madrid, la monumental monografía que Juan Manuel Bonet ha dedicado a Miguel Galano. Libro de aluvión, construido, o, mejor dicho, dejado construir como por sí mismo, al azar de las rutas que han seguido las pinturas, sin voluntad de dirección, sin rumbo prefijado, según el ánimo de las divagaciones —«Divagaciones galanescas», comienza el autor 32
por decir de su obra— y de los aleatorios nudos de conexión que, sin haberlo pensado, de pronto se presentan enlazando nombres de artistas, de poetas, fechas de sus encuentros, entre los cabos de las imprevistas y por los demás desapercibidas casualidades que ponen en conversación a una ciudad, una calle o un café, con un libro o una pintura quizá lejanos; pero es esta la mejor manera, desde luego (y mucho más en manos de Bonet) de establecer vínculos de relación, no sólo para que el alma solitaria se encuentre acompañada por sus «familiares» (tal como lo son, sin distinción de rangos ni de épocas, para Miguel Galano, otros artistas como Aquerreta, Caneja, Music, Morandi, Gaya, cierto Amable Arias, Hammershøi —¡qué Hammershoi es, por ejemplo, una pinturita de Cracovia, titulada Ignacego Kriegera en el Wyspianski, de hace ahora no más que tres o cuatro años—, y Xavier Valls, y Avigdor Arikha, y Cristino de Vera, y Reverón mismo), sino para que se encuentre a sí misma y dialogue consigo mientras va envuelta en las imágenes que le dan carne y tierra concretas: el ropaje de un pequeño altar de dorados envejecidos, el de una esquina nevada o el del pasaje entre dos edificios que alumbran difusa y pobremente unas farolas. Y todas esas cosas, esos objetos dejan de serlo, por decirlo así, se criaturizan, y reflejan como seres el rostro del pintor. Pues bien, es justamente en París, el París en el que nació su mejor comentarista y dirigió el Instituto Cervantes, donde comienza la ruta de esta exposición que luego visitará Setúbal para llegar finalmente a Madrid, al cabo del año, a la Galería Utopia Parkway. Es, por el momento, la última derrota de la pintura de Miguel Galano, el último recorrido de rincones y portales, calles, parques y glorietas, carreteras y arrabales de cuyas fisonomías el alma aquella errante del pintor del Norte, va tomando encarnadura para hacerse justamente visible con su peculiar e intransferible tonalidad gris y blanca y parda y su tenue y evaporado cuerpo de niebla en los cristales, de polvo detenido y de posos de café. Es el París del Sacré-Cœur y de Montmartre en homenaje a los impresionistas (en concreto a Utrillo, pintor de las callejas, de las banderas y de la nieve), un París oscuro, crepuscular o nocturno, que conserva en sus imágenes el frío del invierno y el cielo cerrado y la soledad de muchos días; la soledad de
quienes, seguramente, viven a fallebas cerradas y arrastran por los corredores unos pies muy cansados, como, por ejemplo, adentro de esa casa de la Rue Cortot sin embargo iluminada como por una luz cenital de claraboya, en homenaje a Erik Satie. Pero es también el París del cementerio de Père-Lachaise, hundido en sus particulares tinieblas, y de una casa en la Rue Ravignan o en Ville d´Avray, que podrían haber salido de alguna novela de Fred Vargas… También la humedad, claro está, y el silencio y la lluvia y los posos del café pueden envolver una Lisboa en otros días luminosa, para que el alma encuentre al corresponsal de su estado, la encarnadura de su leve, finísima materia. Tan leve como que por un pasaje del Largo da Atafona, por donde se acuesta uno de los muros de la iglesia de San Cristóbal y San Lorenzo, la calleja parece desvanecerse desleída en sus tonos rosados y grises hasta casi desaparecer en una huella de agua. La ropa tendida en la Praça das Flores atestigua de la vida callada de quienes seguimos imaginando que lentamente se desplazan adentro de los muros, que el pintor hace hermanos. Alfama, patios, pasadizos, jardines, húmedos rincones con faroles a los que llega el aliento frío del mar para deshacer las aristas de sus paredes de piedra y convertirlos en sueño. Y, al fin, será un Madrid igualmente tocado por la bruma y la noche, con el cielo nublado y las calles como al fondo de un pozo al que no llega la luz del sol, esa ciudad universal de la melancolía que lleva el pintor consigo, se encuentre donde se encuentre, en la que van a recalar unas pinturas donde ha tenido lugar una conversación del artista con el hombre que siempre va con él. El Madrid del Paseo del Prado, hacia Atocha, el Madrid del Jardín Botánico, de las casetas libreras de Moyano y también del edificio sindical y racionalista de Cabrero y Aburto frente al Museo del Prado, recortado sobre el cielo opaco como un bloque de pesadumbre… Hacia mediados de los años noventa, algunos jóvenes pintores españoles quisieron dar continuidad a la pintura figurativa que sus hermanos mayores de la década anterior habían conseguido reanimar mediante una
difícil estrategia conceptuosa y el rescate de ciertos pintores de la tradición moderna que, silenciados o solapados hasta entonces, habían hecho un papel más bien de raros en una historia del arte contemporáneo que todavía se escribía en dirección única. Los jóvenes, por su parte, echaron mano de una mecánica francamente pop, activada a través de la apropiación de imágenes, unas imágenes en las que no importaba demasiado su falta de encarnadura de cosa viva, o en las que esto importaba mucho menos, desde luego, que su condición de figuración, es decir, de composición de signos o figuras lingüísticas desencarnadas. (Y de «la soledad de los signos» había hablado, precisamente, Giorgio de Chirico, uno de las referencias de este puñado de pintores, para decir de la danza de las figuras en la representación metafísica, huérfanas de argumento y asimiladas a su disfraz o revestimiento de figura). De ahí que una pintura como la de Miguel Galano muestre tan gran resistencia a su consideración como «pintura figurativa», dado que será muy difícil reducir a figuras o a signos instrumentales las presencias y las ausencias que en sus obras pueden ser calles, personas, flores o noches del mar. Por aquel entonces había muy pocos (y muy escasamente atendidos) pintores que, siéndolo, no fueran pintores abstractos o, como mucho, eso, pintores «figurativos», aunque a estos últimos esa su raigambre pop o ironista o más o menos conceptuosa, les confirió una especie de franquicia de circulación en el circuito del arte contemporáneo, lo que se dice una coartada. Pero sin coartada, sin juego de imágenes, sin ironía lingüística, eran muy pocos —y siguen siéndolo— los pintores que pintan, por decirlo así, por derecho y no precisan de una homologación en los controladísimos puestos de aduanas en los que son examinados los avales y pasaportes de contemporaneidad, es decir, las coartadas. Muy pocos son los pintores —paradigmáticamente, Miguel Galano— tan antiguos y tan modernos como para que, ante sus pinturas, el aficionado cobre al instante la conciencia de reencontrarse con la siempre perdida y siempre encontrada materia carnal de su pasión.
Enrique Andrés Ruiz 33
Calle en Madrid, 2017 Ă“leo sobre lienzo 41 Ă— 33 cm
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Jardín Botánico, 2005 Óleo sobre lienzo 73 × 92 cm
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Libreros en el Paseo del Prado, 2007 Ă“leo sobre lienzo 44,2 Ă— 61 cm
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Metafísica sindical, 2017 Óleo sobre lienzo 50 × 73 cm
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Paseo del Prado, 2017 Óleo sobre lienzo 38 × 46 cm
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Edificio España, 2016 Óleo sobre lienzo 33 × 41 cm
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Teatro Real, 2017 Óleo sobre lienzo 50 × 61 cm
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Parroquia de San José, 2017 Óleo sobre lienzo 38 × 41 cm
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LISBOA Casa da Cultura Rua Detrás da Guarda, n.os 26 a 34 2900-347 Setúbal 3 noviembre – 3 diciembre, 2017 Instituto Cervantes de Lisboa Rua de Santa Marta, 43 F 1169-119 Lisboa 7 diciembre, 2017 – 5 enero, 2018
PORT
LIS SET
PORT / NOV. 2017 — ENE. 2018 46
MIGUEL GALANO, UM CAMINHANTE NAS CIDADES Como quem não quer a coisa, Miguel Galano foi-se convertendo num dos grandes da nossa pintura. Grande voz, solitária, essencial e secreta a sua. O seu lugar dentro da atual cena artística recorda o que um dia ocupou o seu conterrâneo Luis Fernandez, tão distinto dos restantes membros da nossa escola de Paris. O Instituto Cervantes apresenta agora uma exposição de Galano centrada na sua relação com três das cidades que retiveram a sua atenção como pintor: Madrid —onde realizou os seus estudos de Belas Artes—, Lisboa —que foi a primeira cidade estrangeira que pisou, na altura em que, por razões profissionais residia na Estremadura—, e a própria capital francesa, que tardou mais do que seria de esperar em visitar, ainda que aqui venha a propósito o provérbio «Nunca é tarde para fazer o bem». Exposição comissariada por Enrique Andrés Ruiz que, além de ser uma das grandes vozes da nossa poesia, é um dos críticos de arte mais lúcidos. Exposição que se verá nos nossos centros de Paris e Lisboa, e na Casa da Cultura de Setúbal. No caso das de Portugal, decorrerá no âmbito da já consolidada «Mostra Espanha», impulsionada pela nossa Secretaria de Estado da Cultura. Nascido em 1956 no Ocidente asturiano, em Tapi de Casariego, Galano deu os seus primeiros passos artísticos em Oviedo e Madrid. Professor, primeiro em Leon, depois em Mérida, passando depois para a capital asturiana, em cujo foro ainda reside. A cidade de «La Regenta», a sua aldeia natal e numerosas outras localidades ocidentais, Gijón, Avilez, e, certamente, o mar sempre recomeçado, que é o pano de fundo da vida tapiega, proporcionaramlhe as primeiras matérias primas, aquelas com que começou a construir a sua pintura, delgada, em voz baixa, subtil, profunda, única… Criador profundamente enraizado na sua Região –e com a maiúscula estou, evidentemente, a sugerir uma conexão– Galano tem sido capaz de, a partir dela, interrogar-se sobre outros lugares. As suas viagens pela Europa levaram-no a pintar ruas, praças, jardins,
igrejas, cemitérios, um pouco por todo o continente: Lisboa e Paris, às quais em seguida farei referência, mas también Basileia, Zurique, Amesterdão, Copenhaga, Budapeste, Praga, uma Cracóvia invernal… uma ronda em que se foi intercalando Badajoz, Barcelona, Córdoba, Lugo, Madrid, San Lorenzo de El Escorial, Segóvia, Toro e outras localidades espanholas… incluindo, ainda, incursões no novo mundo: Chicago, e Cartagena das Índias. Madrid, a cidade onde Galano se formou, tem sido também, ao longo dos últimos vinte anos, o cenário das suas aclamadas exposições, via Utopia Parkway, a maior das nossas pequenas galerias. Os poucos, mas sentidíssimos vislumbres madrilenas do pintor surgem dos seus passeios solitários e melancólicos, entre os quais se destaca, sobretudo, os dados em Paseo del Prado, e nesse pulmão que é o Jardim Botânico, tão amado pelos nossos poetas. Retêm a atenção do pintor esvaídas casas oitocentistas, uma fonte parecida a um cenário teatral, e, sobretudo, o edifício sindical e chiriquiano de Aburto y Cabrero. Um quadro muito especial é o noturno da cerca do Jardim Botânico, pintado durante alguns meses de 2007, e que escondia as tendas provisórias dos livreiros de Cuesta de Moyano, então temporariamente alojados nela devido a obras de restauro. Completa o ciclo madrileno, num bairro completamente distinto, a visão de outro edifício emblemático do pós guerra, edifício hoje deserto e de destino incerto, o Edifício Espanha, situado na praça com o mesmo nome. Lisboa, para nós, os espanhóis, é o estrangeiro mais à mão. Para o meu amigo e grande fotógrafo francês Bernard Plossu, é a capital de «o país da poesia». País, por cujas estradas secundárias, Galano gosta de perder-se, descobrindo humildes igrejas com altares de ouro esvaecido, brilhando na penumbra. Um dos nossos escritores que melhor captou Lisboa e melhor a soube dizer foi o ímpar Ramón Gómez de la Serna, para quem a viagem a Portugal 47
começava com o pé direito, já que o comboio expresso que até ela levava os viajantes saía da estação madrilena de Delícias. Galano soube condensar nos seus quadros lisboetas a doçura e a melancolia da cidade, a sua atmosfera metafísica, os seus telhados, os seus ciprestes, os seus céus atlânticos, o seu mosteiro dos Jerónimos, o seu Chiado, o seu Rossio que é como a nossa Porta do Sol, só que com salitre e ares já ultramarinos: como um pressentimento de Rio de Janeiro… Maravilhosas as suas casas com chaminés de fábricas anexas, ao pé da Sé, e, sobretudo, as suas sucessivas aproximações ao encantador bairro de Alfama, e entre elas essa parede com um candeeiro solitário —Galano é o faroleiro universal da nossa pintura— no Jardim das Pilas Murchas… París, por último. A minha monografia sobre Galano, aparecida em 2016, terminava com um capítulo em que se dá conta do assomar-se do pintor à capital francesa, em duas ocasiões sucessivas, ambas em 2012, a primeira tendo a sua conterrânea e amiga Chechu Álava como guia, e a segunda com o autor destas linhas nesse mesmo papel. Relato nessas páginas, com bastante detalhe, um par de caminhadas partilhadas, a primeira diurna, ao longo da Porte de Vanves, da Cidade Universitária, do parque de Montsouris, da rua Henri-Rousseau –o Aduaneiro foi outro farol para o pintor—, e a segunda, em contrapartida, crepuscular, à hora que os franceses designam como «entre chien et loup», pela igreja neoclássica de SaintSulpice, pelo parque de Luxemburgo, rodeados de sombras como as de Olympe de Gouges, Remy de Gourmont, Ramón Gómez de la Serna, William Faulkner, Filippo de Pisis, Ernst Jünger ou Roland Barthes, um ambiente que ainda é, nos nossos dias, do desenhador Sempé, de Catherine Deneuve, e de Patrick Modiano… Os quadros que París inspirou, até à data, a Galano são fruto dessas e outras caminhadas. Quadros «normais», nada monumentais,
discretos, concisos… Em dois deles o peão de Paris fixa a essência da Rue du Canivet –perpendicular a Servandoni: ambas as ruas silenciosas, como de aldeia, quase à sombra de Saint-Sulpice, obra precisamente de Servandoni—, e da mozartiana igreja de SaintEustache. Apresentada por Galano, a Rue du Canivet, a uma hora sombria, quase parece a desaparecida Rue de la Vieille Lanterne onde se enforcou Gérard de Nerval, tal como a mostrou o seu amigo Célestin Nanteuil numa célebre gravura. Dentro deste conjunto, chama-nos poderosamente a atenção um felicíssimo e maravilhoso ciclo montmartrés: algumas ruas também de cidade, porém sempre utrillescas, e assomando ao fundo de uma delas a silhueta branquíssima do Sacré-Cœur, no Ravignan, o Bateau Lavoir picassiano que, como é bem sabido, foi um dos laboratórios fundamentais da primeira modernidade, e nos arredores do Moulin de la Galette, os Jardins Renoir contíguos ao Museu de Montmartre, a partir dos quais a vista chega até ao banlieue Norte e ainda mais além, e, na própria rue Cortot, a diminuta casitaarmário, onde, antes de fixar-se na banlieue Sul, residiu o nosso amado Érik Satie, cuja música soa com frequência no estúdio de Oviedo do pintor… Na linha «coisas de muita alegría», inaugurada por este com o magistral ciclo em torno do cemitério de Assistens Kirkegård, em Copenhaga, não podia faltar um sombrio vislumbre do Père Lachaise. E, de seguida, como um convite para sair das muralhas da grande metrópole, uma visão post-Corot de uma casa em Ville-d’Avray, visão que traz à nossa memória aquela memorável exposição Corotiana, de Galano, em 2008, no Museu de Belas Artes das Astúrias, que é um dos grandes museus de Espanha, onde, entre outros tesouros amados pelo nosso pintor e por este seu comentador, se conserva um dos espectrais retratos de Carlos II de Juan Carreño de Miranda, e uma das imortais rosas do já mencionado Luis Fernández.
Juan Manuel Bonet Director del Instituto Cervantes 48
0 NORTE UNIVERSAL Nas casas pintadas por Miguel Galano e distintamente das muitas casas que pintaram outros pintores amigos e contemporâneos (pelo contrário desabitadas ou como cenários teatrais ou apenas maquetes de casas) sonhamos que há gente, pessoas que levam consigo as marcas do tempo. As casas —tal como as ruas e as praças ou pracetas— de Miguel Galano não são, diríamos, objetos, corpos mais ou menos geométricos no espaço do quadro com os quais comporíamos de forma agradável uma pintura que, na verdade, seria abstrata, mas antes lugares, espaços cheios de tempo, com as marcas e os restos que o tempo foi acumulando nos recantos, nas pequenas prateleiras, nas estantes, nas mesas, nos armários e nos lintéis das portas que conduzem a quartos em penumbra, onde, talvez fugazmente, o sol da manhã chega milagrosamente em alguns dias, para surpresa das coisas quietas que estão ali meio adormecidas. E esta humanidade nas pinturas de Galano é a fonte principal da sua emoção. No início dos anos noventa, quando Miguel Galano chegou a Madrid (melhor, quando regressou, pois havia estudado na Faculdade de Belas Artes), vinha de algumas aventuras na fronteira da abstração expressionista, onde até se podiam distinguir os ecos, por exemplo, de Twombly, os gestos, agitados ou violentos, de um dramatismo abstrato para onde os pintores que queriam pintar tinham voltado os olhos na década anterior. Recordo novelos vegetais, matos confusos… Mas o seu destino de pintor não teria que ver —pelo menos no essencial— com a resolução de problemas plásticos ou com a cunhagem puramente estilística de uma modo de pintar, como então o anunciavam, quando inaugurou a sua primeira exposição na galeria Utopia Parkway, de Madrid (a sua galeria de sempre e que irá acolher a última paragem desta exposição), umas pinturas que já poderíamos considerar «pessoais». Mas não porque afirmavam a invenção de um modo de criação ou um estilo individual, mas sim porque uma humanidade única, um interior claramente pouco pacífico, uma intimidade inquieta —um inquietum
cor agustiniano— havia sido posto no risco da revelação e nos era oferecido ou nos confessava em pinturas que eram às vezes retratos e (por isso mesmo) autorretratos, não o sendo muitas outras vezes. As pinturas de Miguel Galano vão apontando a partir de então a estados de alma e a constituírem-se em seu correlato; o destino, portanto, do pintor, seria orientado por essa lei mais ou menos simbolista e pela captura, depois, por algo parecido à salvação ou resgate de uma subjetividade que vagueia, dorme, passeia, descansa, geme, às vezes canta entre as coisas, nas ruas, ao entardecer, de noite, frente ao mar, num parque, circulando numa estrada, a passar junto de uma casa ou numa garagem, ao despontar do dia, e com uma espécie de afinidade com essas outras presenças invisíveis que sonhamos deambulando por uma casa abandonada ou atravessando uma rua escurecida. Recordo sempre um autorretrato de 1996 particularmente despedaçado, numa atitude imoladora, em que a pessoa do pintor se oferecia à contemplação da sua angústia essencial. Havia algo naquela pintura de coisa inglesa, de (sem se assemelhar em nada) retrato de Lucien Freud. E havia, em seguida, outros autorretratos; mas com o tempo, o espelho em que o próprio autor se ia a ver a si mesmo passou a estar mais e melhor disponível nas casas dos outros, nos parques, nas ruas estreitas que os outros, invisíveis, atravessam. Em 2003 tive o prazer de comissariar a exposição retrospetiva de Galano no Museu de Teruel. Nessa altura, tudo havia mudado. O destino, esse, desenhava-se mais claro no fundo do caminho. As presenças do pintor nas suas pinturas eram já muito escassas, acabariam desaparecendo, o artista preferia ocultar-se. A ocultação, contudo, só iria afetar a figura da sua pessoa, e não, —o oposto— os reflexos da sua alma, aqueles que vão, de noite, pousando sobre o mar e suas falésias, em miradouros na tarde chuvosa, sobre despidos caramanchões de um passeio no inverno, sobre a tarde vazia, numa pequena praça, sobre o tronco de uma árvore, negro na neve… 49
E, em suma, sobre o Norte –assim se intitulava essa exposição: El Norte– que viria a determinar uma propícia latitude espiritual onde o pintor situava a subjetividade que agora tomava, das coisas, dos espaços e dos instantes exteriores e alheios, a sua vestimenta, o traje debaixo do qual se mostrava a sua alma. Alma, pois, nortenha, atravessada por fiapos de bruma e humedecida pela água inconsútil que paira no ar que chega do mar. Alma de inverno, cinzenta como as manhãs sombrias, hirta no amanhecer na estrada, ao virar da esquina do edifício de tijolos de uma aldeia, ainda dormindo. Quase tudo em que Miguel Galano toca fica com a marca do inverno. E é, naturalmente, uma condição sua de país a proximidade do mar sombreado e do céu nublado; porém El Norte também foi o título de várias pinturas particularmente redondas, completas, geralmente de boas dimensões, nas quais um primeiro limite florestal de vegetação fosca, uma densa barreira de coníferas, eucaliptos e arbustos rasteiros, recortava a sua massa num perfil contrastante com o céu branco que aparecia marcado por uma pauta de ramas e copas destacadas. Porém, o Norte irá sempre com o pintor. Leva-o o seu coração. Tanto que a sua pintura, que se tornaria posteriormente bastante vagabunda, errante, nunca abandonaria essa latitude espiritual. Itália –a Bolonha do seu amado Morandi– certos parques suíços, nórdicos ou checos, certas ruas da europa Central, Portugal, a meseta espanhola, a Cracóvia tão de Juan Manuel Bonet –definitivamente o melhor companheiro de viagem desta pintura—, mas mesmo Cartagena das Índias, numa surpreendente estadia, foram capazes de arrancar as habituais notas cinzentas, sem brilho, tão apagadas, dito de outra maneira, como ecoa desde a obra de outro pintor que considera da sua «família», Armando Reverón e as suas Caraíbas em surdina. Passaram-se poucos meses desde que apresentamos no museu Thyssen, em Madrid, a monumental monografia que Juan Manuel Bonet dedicou a Miguel Galano. Livro de aluvião, construído, ou melhor, deixando-se construir por si mesmo, aleatoriamente, seguindo as pinturas, sem uma vontade dirigida, sem um rumo definido, ao sabor das divagações, —«divagações galanescas» começa por dizer o autor da sua obra— e de aleatórios nós que, 50
sem termos pensado, rapidamente enlearam nomes de artistas, de poetas, datas dos seus encontros, entre o princípio e o fim de imprevistas e, para os demais, ignoradas coincidências que colocam nas conversas uma cidade, uma rua ou um café, com um livro ou um quadro talvez distantes; contudo este é o melhor modo, desde logo (principalmente nas mãos de Bonet), de estabelecer vínculos de ligação, não apenas para que a alma solitária se encontre acompanhada pelos seus «familiares» (tal como são, sem distinguir nem posições nem épocas, para Miguel Galano, outros artistas como Aquerreta, Caneja, Music, Morandi, Gaya, certo Amable Arias, Hammershøi —aquele Hammershoi, por exemplo, de um pequeno quadro de Cracóvia intitulada Ignacego Kriegera en el Wyspianski pintado não há mais de três ou quatro anos— e Xavier Valls, e Avigdor Arikha, e Cristino de Vera, e mesmo Reverón) senão para que se encontre a si própria e dialogue consigo mesma, envolvida em imagens que lhe dão carne e terra concretas: os panos de um pequeno altar de dourados envelhecidos, uma esquina com neve ou uma passagem entre dois edifícios pobre e difusamente iluminada. E todas estas coisas, todos estes objetos, deixam de sê-lo, digamos, «criaturizam-se» e espelham como seres o rosto do pintor. Pois bem, é justamente em Paris, a Paris em que nasceu o seu melhor crítico e dirigiu o Instituto Cervantes, onde começa a rota desta exposição que logo visitará Setúbal para, finalmente, chegar a Madrid, ao fim de um ano, à galeria Utopia Parkway. É este, por enquanto, o último destino da pintura de Miguel Galano, o último percurso de cantos e portas, ruas, parques e passeios públicos, estradas e arrabaldes cujas fisionomias a alma, aquela errante do pintor nortenho, vai encarnando para fazer-se justamente visível com a sua peculiar e intransmissível tonalidade cinzenta e branca e parda e o seu ténue e evaporado corpo de névoa nos cristais, de pó suspenso e borras de café. É esta Paris do Sacré-Cœur, de Montemartre, em homenagem aos impressionistas (concretamente a Utrillo, pintor de ruelas, bandeiras e da neve), uma Paris escura, crepuscular ou noturna, que conserva nas suas imagens o frio do inverno e do céu fechado e a solidão de muitos dias; a solidão de quem, seguramente, vive com ferrolhos cerrados
e arrasta pelos corredores uns pés muito cansados como, por exemplo, dentro desta casa da Rua Cortot, não obstante iluminada por uma luz zenital de claraboia, em homenagem a Erik Satie. Mas também a Paris do cemitério de Père-Lachaise, submergido nas suas trevas únicas, e de uma casa de Rue Ravignan ou em Ville d´Avray, que poderiam ter origem em algum romance de Fred Vargas… Também a humidade, é claro, e o silêncio e a chuva e os restos de café podem envolver uma Lisboa, noutros dias luminosa, para que a alma encontre o correspondente do seu estado, a carne de sua leve, finíssima matéria. Tão leve como que numa passagem do Largo da Atafona, por onde se inclina um dos muros da igreja de São Cristóvão e São Lourenço, a ruela parece desvanecer-se, diluindo-se em seus tons rosados e cinzentos até quase desaparecer num rasto de água. A roupa estendida na Praça das Flores testemunha a vida tranquila daqueles que seguimos, imaginando que, lentamente, se movem dentro das paredes, que o pintor torna irmãos. Alfama, pátios, passadiços, jardins, recantos húmidos iluminados, atingidos pela respiração fria do mar para desfazer as arestas de suas paredes de pedra e transformá-los em sonho. E, por fim, será uma Madrid igualmente tocada pela bruma e pela noite, com o céu nublado e as ruas como fundos de um poço onde não chega a luz do sol, essa cidade universal da melancolia que o pintor leva consigo, esteja onde estiver, e que vai impregnando as pinturas onde houve um diálogo entre o artista e o homem que sempre o acompanha. Madrid, do Paseo del Prado, rumo a Atocha, Madrid do Jardín Botánico, das tendas de livros em Moyano e também do edifício sindical e racionalista de Cabrero y Aburto frente ao Museo del Prado, recortado sobre o céu opaco como um bloco de tristeza… Em meados dos anos noventa, alguns jovens pintores espanhóis quiseram dar continuidade a uma pintura figurativa que os seus irmãos mais velhos da década anterior tinham conseguido
reanimar mediante uma rebuscada estratégia e o resgate de certos pintores da tradição moderna que, silenciados ou encobertos até esse momento, tiveram um papel bastante original na história da arte contemporânea ainda escrita num só sentido. Os jovens, por sua vez, deitaram mão de uma técnica francamente pop ativada através da apropriação de imagens, umas imagens onde não tinha demasiada importância a sua falta de carne, de coisa viva, ou interessava menos, desde logo, que a sua condição de figuração, isto é, de composição de signos ou figuras linguísticas desencarnadas. (E da «solidão dos signos» tinha falado, precisamente, Giorgio de Chirico, uma das referências deste punhado de jovens, para falar da dança de figuras na representação metafísica, órfãs de argumento e assimiladas à sua fantasia ou revestimento de figura). Daí que uma obra como a de Miguel Galano mostre tanta resistência a se considerar «pintura figurativa», pois será muito difícil reduzir a figuras ou a signos instrumentais as presenças e ausências que nas suas obras podem ser ruas, pessoas, flores ou noites no mar. Naquela época, havia muito poucos (e escassamente tidos em conta) pintores que, sendo-o, não fossem pintores abstratos ou, quando muito, isso, pintores «figurativos», ainda que a estes últimos essa sua raiz pop ou irónica ou mais ou menos rebuscada conferiu-lhes uma espécie de franquia de circulação no circuito da arte contemporânea, eram os seus alibis. Porém, sem desculpa, sem jogos de imagens, sem ironia linguística, eram muito poucos —continuam sendo-o– os pintores que pintam, digamo-lo, por direito e não precisam de uma homologação nos controladíssimos postos aduaneiros em que são avaliados os avais e passaportes da contemporaneidade, por outras palavras, os alibis. Poucos são os pintores –exemplarmente, Miguel Galano– tão antigos e tão modernos que perante as suas pinturas, o público amador receba instantaneamente a consciência de reencontrar-se com a sempre perdida e sempre encontrada matéria carnal da sua paixão.
Enrique Andrés Ruiz 51
Praça das flores, 2016 Óleo sobre lienzo 61 × 46 cm
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Alfama, 2016 Óleo sobre lienzo 41 × 33 cm
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Casas ao pé da Sé, 2016 Óleo sobre lienzo 60 × 73 cm
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Fado na Mouraria, 2016 Ă“leo sobre lienzo 55 Ă— 41,5 cm
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Pátio em Alfama, 2016 Óleo sobre lienzo 51,5 × 67,5 cm
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16 Pátio de Dom Fradique, 2016 Óleo sobre lienzo 41 × 33 cm
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Joao de Deus no Jardim da Estrela, 2016 Óleo sobre lienzo 35 × 27 cm
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Largo da Atafona (Igreja Paroquial de São Cristovão e São Lourenço), 2016 Óleo sobre lienzo 41 × 33 cm
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16 Rossio, 2016 Óleo sobre lienzo 27 × 35 cm
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Jardim das Pichas Murchas, 2016 Óleo sobre lienzo 41 × 33 cm
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Notas biogrรกficas
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Miguel Galano
FR
ES
Tapia de Casariego, Asturies (1956). Il étudie les beaux arts à l’Ecole des Beaux-Arts de San Fernando, Madrid (1975-1980). Professeur de dessin à l’École des Arts appliqués et des Métiers de l’artisanat (1983-2002). Pour Juan Manuel Bonet, la peinture de Galano est: une peinture septentrionale, tout en gris et blanc. Elle parle du monde alentour dont elle fouille l’essence; une peinture intemporelle, contemplative, émouvante et vraie comme peu d’autres. Dans la grande tradition mélancolique du Nord, si bien dépeinte par Robert Rosenblum dans un ouvrage aujourd’hui classique, Miguel Galano incarne, sur notre scène contemporaine, une sensibilité singulière au paysage, à la «veduta» urbaine, aux natures mortes. Son travail ressemble peu à celui des néo-métaphysiciens espagnols, dont il est le compagnon de voyage et l’ami. De fait, Galano est un asturien poète qui peint et dessine comme les anges pour dissiper ses doutes —qui écrit aussi parfois— et qui sait dire ce qui lui importe avec très peu d’éléments, en petit format le plus souvent, dans un style synthétique et, j’insiste, exclusivement sien, où se glissent balbutiements et tremblements. Ce qui lui importe? De petites choses: la prose de la vie quotidienne en province, des prairies et des collines qui évoquent toujours la «finis terrae», le profil de quelques arbres contre un ciel blanc, son propre visage, interrogé sans répit, une forteresse manufacturière et sombre dans l’aube de l’Ouest asturien, une gare sur un chemin de fer à voie étroite, un livre ouvert sur une table, une bouteille de Viña Tondonia, une rose solitaire, une tulipe, une tête de mort, les ors d’un retable baroque dans la pénombre d’une modeste chapelle comme dans un poème de Francis James, le profil de son Oviedo clarinien, bien-aimé et détesté, la pluie, la neige, une maison au loin, là-bas il y a longtemps, dans la campagne de Lugo, une route secondaire de la même province, un parc à Zurich et un autre dans la Haute-Lisbonne, le Rhin, si vaste à Bâle, le Jardin botanique de Madrid un brise-lames cantabrique dans le brouillard… [2006]
Il expose en solo à Oviedo, Gijón, Madrid, Séville, Barcelone et Valence, et prend part à des expositions collectives dont, en particulier, Pintura en voz baja. Ecos de Giorgio Morandi en el arte
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español (Centre José Guerrero, Grenade), Retrato y literatura. Prix Cervantes (Bibliothèque nationale, Madrid) Canción de las figuras. Anthologie de la peinture figurative espagnole entre deux siècles (Musée de l’Académie Royale des Beaux-Arts, Madrid; Instituts Cervantes de Rome, Panama, Bruxelles, Manchester et Paris), Grafisch Werk in Asturie (Frans Masereel Centrum, Kasterlee, Belgique), Sztuka na krańcach Europy (Galerie Pryzmat, Cracovia), Spanien Crucez (Väsby Konsthall, Stockholm) ou encore Novas Paisagens das Asturias (Fundaçao Calouste Gulbenkian, Lisboa). Il participe aussi à de grands salons comme ARCO, ArteSantander, Estampa ou ArtBogotá ainsi qu’aux Biennales d’Oviedo, Zamora, Pampelune, Albacete, Malaga, Cordoue ou Alcorcón. Médaille d’or à la 77 Exposition internationale d’Arts plastiques de Valdepeñas (2016). Premiers prix de la Fondation Focus-Abengoa (Séville, 2011), VIII Prix Ángel de Pintura (Madrid, 2006), XXVI Salon d’Automne (Plasencia, 2004), IV Biennale de Peinture Ciudad de Estella-Lizarra (1999) ou II Prix de la Fondation Diaz-Caneja de peinture (Palencia, 1998). Bourse Endesa des Arts plastiques (1995) et Bourse aux Jeunes Artistes du Ministère de la Culture (1980). Son œuvre est présente dans différentes collections publiques et privées telles que Antiguo MEAC (Madrid), Asociación Amigos de ARCO, Casa Real Española, Collection de Arte Banco de Sabadell, Collection Grupo Endesa, Collection Liberbank, Collection Norte del Gobierno de Cantabria, Collection Parlamento de La Rioja, Collection Plácido Arango, Collection Presidencia de la República (Lisbone), Collection Unión Fenosa, Fondation Arte Ladines, Fondation Azcona, Fondation Díaz-Caneja, Fondation Hidrocantábrico, Fondation Musée del Grabado Español Contemporáneo, Fondation Princesa de Asturias, Fondation Wellington, Fondation-Musée Evaristo Valle, Assemblée générale de la Principauté des Asturies, Musée des Beaux Arts des Asturies, Musée de Teruel, Musée Gustavo de Maeztu, Musée Jovellanos, Musée Municipal d’Albacete, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando ou Real Sociedad Económica Matritense de Amigos del País. Il travaille actuellement avec les galeries Utopia Parkway (Madrid) et Cornión (Gijón).
Tapia de Casariego, Asturias (1956). Estudios de Bellas Artes en la Escuela Superior de BBAA de San Fernando, Madrid (1975-1980). Profesor de Dibujo en las Escuelas de Artes Aplicadas y Oficios Artísticos (1983-2002). Para Juan Manuel Bonet es la de Galano: una pintura septentrional, en grises y blancos, que habla del mundo en torno, y que profundiza en su esencia; una pintura intemporal, contemplativa, emocionante y verdadera como pocas. En la gran tradición melancólica del Norte, tan bien estudiada por Robert Rosenblum en un libro que es un clásico, Miguel Galano representa hoy, dentro de nuestra escena, una sensibilidad muy especial para el paisaje, para la «veduta» urbana, para el bodegón. Su trabajo se parece poco al de los neo-metafísicos españoles, de los que es compañero de viaje y amigo. A la postre es él mismo, un asturiano poeta que resuelve sus dudas pintando y dibujando –y a veces escribiendo- como los ángeles, y que sabe decir, generalmente en pequeño formato, aquello que le importa con muy pocos elementos, con un estilo sintético y a la postre, repito, sólo suyo, que incorpora el balbuceo y el temblor. ¿Aquello que le importa? Cosas pequeñas: la prosa de la vida cotidiana en la provincia, unos prados y unas colinas siempre con algo de «finis terrae», el perfil de unos árboles contra un cielo muy blanco, el propio rostro interrogado una y otra vez, en el alba una fortaleza fabril y sombría en el Oeste asturiano, una estación del ferrocarril de vía estrecha, un libro abierto sobre una mesa, una botella de Viña Tondonia, una rosa solitaria, un tulipán, una calavera, los oros de un retablo barroco en la penumbra de una humilde capilla como de poema de Francis James, el perfil de su querido y odiado Oviedo clarinesco, la lluvia, la nieve, una casona allá lejos y hace tiempo en el campo lucense, una carretera secundaria de la misma provincia, un parque de Zürich y otro en la Lisboa alta, el Rin tan ancho en Basilea, el Jardín Botánico de Madrid, un espigón cantábrico entre la niebla... [2006]
Ha realizado exposiciones individuales en Oviedo, Gijón, Madrid, Sevilla, Barcelona o Valencia, y participado en colectivas entre las que cabe destacar Pintura en voz baja. Ecos de Giorgio
Morandi en el arte español (Centro José Guerrero, Granada), Retrato y literatura. Premios Cervantes (Biblioteca Nacional, Madrid), Canción de las figuras. Antología de la pintura figurativa española entre dos siglos (Museo de la Real Academia de Bellas Artes, Madrid; Instituto Cervantes de Roma, Panamá, Bruselas, Manchester y París), Grafisch Werk in Asturie (Frans Masereel Centrum, Kasterlee, Bélgica), Sztuka na krańcach Europy (Galeria Pryzmat, Cracovia), Spanien Crucez (Väsby Konsthall, Estocolmo) o Novas Paisagens das Asturias (Fundaçao Calouste Gulbenkian, Lisboa). Asimismo, ha participado en las ferias de ARCO, ArteSantander, Estampa o ArtBogotá así como en las Bienales de Oviedo, Zamora, Pamplona, Albacete, Málaga, Córdoba o Alcorcón. Medalla de oro en la 77 Exposición Internacional de Artes Plásticas de Valdepeñas (2016). Primeros premios en la Fundación Focus-Abengoa (Sevilla, 2011), VIII Premios Ángel de Pintura (Madrid, 2006), XXVI Salón de Otoño (Plasencia, 2004), IV Bienal de Pintura Ciudad de Estella-Lizarra (1999) o II Premio Fundación Díaz-Caneja de Pintura (Palencia, 1998). Beca Endesa para Artes Plásticas (1995) y Beca para Artistas Jóvenes del Ministerio de Cultura (1980). Su obra se encuentra en colecciones públicas y privadas como Antiguo MEAC (Madrid), Asociación Amigos de ARCO, Casa Real Española, Colección de Arte Banco de Sabadell, Colección Grupo Endesa, Colección Liberbank, Colección Norte del Gobierno de Cantabria, Colección Parlamento de La Rioja, Colección Plácido Arango, Colección Presidencia de la República (Lisboa), Colección Unión Fenosa, Fundación Arte Ladines, Fundación Azcona, Fundación Díaz-Caneja, Fundación Hidrocantábrico, Fundación Museo del Grabado Español Contemporáneo, Fundación Princesa de Asturias, Fundación Wellington, Fundación-Museo Evaristo Valle, Junta General del Principado de Asturias, Museo de Bellas Artes de Asturias, Museo de Teruel, Museo Gustavo de Maeztu, Museo Jovellanos, Museo Municipal de Albacete, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando o Real Sociedad Económica Matritense de Amigos del País. En la actualidad trabaja con las galerías Utopia Parkway (Madrid) y Cornión (Gijón).
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PT
Tapia de Casariego, Asturias (1956). Estudos de Belas Artes na Escola Superior de BBAA de San Fernando, Madrid (1975-1980). Professor de Desenho nas Escolas de Artes Aplicadas y Oficios Artísticos (1983-2002). Para Juan Manuel Bonet, é a de Galano: uma pintura setentrional, em cinzentos e brancos, que fala do mundo em redor, e que aprofunda em sua essência; uma pintura intemporal, contemplativa, emocionante e verdadeira como poucas. Na grande tradição melancólica do Norte, tão bem estudada por Robert Rosenblum num livro que já é um clássico, Miguel Galano representa hoje, dentro da nossa cena, uma sensibilidade muito especial para a paisagem, para a «veduta» urbana, para a naturezamorta. O seu trabalho parece-se pouco com os neometafísicos espanhóis, de quem é companheiro de viagem e amigo. Em definitivo, é ele mesmo, um asturiano poeta que resolve as suas dúvidas pintando e desenhando –e às vezes escrevendo– como os anjos, e que sabe dizer, geralmente em formatos pequenos, aquilo que lhe importa com poucos elementos, com um estilo sintético e, definitivamente, repito, apenas seu, que incorpora o balbuceio e o tremor. Aquilo que lhe importa? Coisas pequenas: a prosa da vida quotidiana no campo, uns prados e umas colinas sempre com algo de «finis terrae», o perfil de umas árvores contra um céu muito branco, o próprio rosto interrogado uma e outra vez, na madrugada, uma fortaleza fabril e sombria no Oeste asturiano, uma estação da linha férrea de carris estreitos, um livro aberto sobre uma mesa, uma garrafa de Viña Tondonia, uma rosa solitária, uma tulipa, uma caveira, os dourados de um retábulo barroco na penumbra de uma humilde capela como se fosse um poema de Francis Jammes, o contorno de sua amada e odiada Oviedo «clarinesca», a chuva, a neve, um solar lá longe e há muito nos campos de Lugo, uma estrada secundária da mesma província, um parque de Zurique e um outro de uma colina de Lisboa, o Reno tão largo em Basileia, o Jardim Botânico de Madrid, um cais cantábrico entre o nevoeiro... [2006]
Expôs individualmente em Oviedo, Gijón, Madrid, Sevilha, Barcelona ou Valência, e participou em várias exposições coletivas, das quais se destacam: Pintura en voz baja. Ecos de Giorgio Morandi en el arte español (Centro José Guerrero, Granada),
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Retrato y literatura. Premios Cervantes (Biblioteca Nacional, Madrid), Canción de las figuras. Antología de la pintura figurativa española entre dos siglos (Museu da Real Academia de Belas Artes, Madrid; Instituto Cervantes de Roma, Panamá, Bruxelas, Manchester e Paris), Grafisch Werk in Asturie (Frans Masereel Centrum, Kasterlee, Bélgica), Sztuka na krańcach Europy (Galeria Pryzmat, Cracóvia), Spanien Crucez (Väsby Konsthall, Estocolmo) ou Novas Paisagens das Astúrias (Fundaçao Calouste Gulbenkian, Lisboa). Também participou nas feiras da ARCO, ArteSantander, Estampa ou ArtBogotá, assim como nas Bienais de Oviedo, Zamora, Pamplona, Albacete, Málaga, Córdoba ou Alcorcón. Entre os muitos prémios conquistados destaca-se a medalha de ouro na 77º Exposição Internacional de Artes Plásticas de Valdepeñas (2016), os primeiros prémios no Concurso de Pintura Fundação FocusAbengoa (Sevilla, 2011), na VIII Prémios Ángel de Pintura (Madrid, 2006), no XXVI Salão de Outono (Plasencia, 2004), na IV Bienal de Pintura Cidade de Estella-Lizarra (1999) ou ainda na II Prémio Caneja de Pintura, Fundação Díaz-Caneja, (Palencia, 1998). Obteve uma Bolsa de Estudo Endesa para Artes Plásticas (1995) e uma Bolsa de Estudo para Artistas Jovens do Ministério de Cultura (1980). A sua obra encontra-se representada em diversas coleções particulares e públicas, como no Antigo MEAC (Madrid), na Associação Amigos de ARCO, na Casa Real Espanhola, na Coleção de Arte Banco de Sabadell, na Coleção Grupo Endesa, na Coleção Liberbank, na Coleção Norte do Governo de Cantábria, na Coleção Parlamento de La Rioja, na Coleção Plácido Arango, na Coleção Presidência da República (Lisboa), na Coleção Unión Fenosa, na Fundação Arte Ladines, na Fundação Azcona, na Fundação Díaz-Caneja, na Fundação Hidrocantábrico, na Fundação Museu de Gravura Espanhola Contemporâneo, na Fundação Princesa das Astúrias, na Fundação Wellington, na FundaçãoMuseu Evaristo Valle, na Junta Geral do Principado das Astúrias, no Museu de Belas Artes das Astúrias, no Museu de Teruel, no Museu Gustavo de Maeztu,no Museu Jovellanos, no Museu Municipal de Albacete, na Real Academia de Belas Artes de San Fernando ou na Real Sociedade Económica Matritense de Amigos do País. Na atualidade, trabalha com as galerias Utopia Parkway (Madrid) e Cornión (Gijón).
Se acabó de imprimir el 19 de mayo de 2017, festividad de San Crispín de Viterbo.
Place Furstenberg. Atelier Delacroix, d’après Renaud Camus, 2017 Mixta sobre papel 16,5 × 24 cm
PARÍS/ MADRID/ LISBOA MIGUEL GALANO
ISBN
9 788492 632701
SECRETÁRIO DE ESTADO DA CULTURA
www.mostraespanha.com