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Denis-Daniel BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
Julie VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com
Philippe GRANGER pg.philippegranger@gmail.com
Benoît MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
Robert GAREAU robertgareauastrologue@gmail.com
Samuel LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
Ainsi que Chantal CYR, Logan CARTIER, Nicolas VANDAL,Olivier DE MAISONNEUVE, Steven ROSS, R. Pratka, Charles GAGNÉ, Caroline LAVIGNE et Patrick BRUNETTE
PHOTOGRAPHES
Pascal FOREST et Andréa ROBERT LEZAK AVIS LÉGAUX
Toute reproduction, adaptation ou traduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs et ne sont pas nécessairement les opinions du magazine. Fugues n’est pas responsable des manuscrits, visuels, dossiers électroniques et photos qui lui sont soumis. Le matériel non sollicité envoyé demeure la propriété de Fugues. La parution du nom ou de la photographie d’un individu dans cette publication n’implique nullement une définition de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. L’exactitude de toute information fournie dans les annonces relèvent de la responsabilité des annonceurs. L’éditeur se réserve le droit de publier ou non tout matériel fourni par les annonceurs et/ou auteurs. La version imprimée et les versions numériques de FUGUES rejoignent plus de 330 000 personnes chaque mois (167 000 lecteurs pour la version imprimée et plus de 160 000, pour la version numérique). Dorénavant, le tirage imprimé de Fugues variera (selon les mois) entre 24 000 et 27 000 exemplaires (le magazine est disponible dans plus de 265 lieux de distribution au Québec).
DÉPÔT LÉGAL ISSN 0831-1625
Bibliothèque nationale du Canada, Bibliothèque nationale du Québec et Archives gaies du Québec.
FRÉQUENCE DE PARUTION
FUGUES est publié 11 fois par année : 10 numéros mensuels réguliers (de février à novembre, inclusivement), 1 édition double (Décembre / Janvier).
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DATES DE TOMBÉES DES PROCHAINES ÉDITIONS
AOÛT 2025
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TOMBÉES
Tombée rédactionnelle : 8 juillet 2025
Réservation publicitaire : 11 juillet 2025
Matériel publicitaire : 14 juillet 2025
Sortie : 23 juillet 2025
SEPTEMBRE 2025
TOMBÉES
Tombée rédactionnelle : 12 août 2025
Réservation publicitaire : 15 août 2025
Matériel publicitaire : 18 août 2025
Sortie : 27 août 2025
OCTOBRE 2025
TOMBÉES
Tombée rédactionnelle : 9 septembre 2025
Réservation publicitaire : 12 septembre 2025
Matériel publicitaire : 15 septembre 2025
Sortie : 24 septembre 2025
Les communiqués doivent parvenir à la rédaction au plus tard le lundi précédant la tombée de l'édition.
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S’EXPOSENT AU MEM PAGE 22
PAGE 28
« cela m’engage à rappeler qu’il faut continuer à se protéger même si on prend la PrEP, de se faire tester régulièrement... »
juillet 2025 | no 491
08 Par ici ma sortie / Denis-Daniel Boullé
10 Au-delà du cliché / Samuel Larochelle
12 Où sont les lesbiennes / Julie Vaillancourt
14 Porte Voix / Nicolas Vandal
16 Place au Village / Gabrielle Rondy
36 Arts & icones / Richard Burnett
112 Horoscope / Robert Gareau
18 3e conférence internationale de l’Alliance internationale francophone
19 Le «comité des sages» présente son rapport
20 Entrevue Elena Redfield
22 Les Archives lesbiennes s’exposent au MEM
24 Entrevue Rafaël Provost
26 Entrevue Eugénie Lépine-Blondeau
28 Entrevue Jonathan Pedneault
30 Entrevue Marinette Pichon
32 Entrevue Simon Boulerice
34 Entrevue Sébastien de Survivor Québec
70 Entrevue Lyraël Dauphin
38 Fierté des entrepreneur.e.s 2ELGBTQI+
40 Alcools
42 Au volant
44 Pour des soins en oncologie inclusifs
45 Gary Blanchard nous a quitté
46 Entrevue Julien Hénault-Ratelle
47 LezBoat rame avec fierté et solidarité
48 Équipe Montréal
50 Groupes lgbtq+
58 Jardins de Métis
60 Fierté dans la Capitale
62 Acadie Love
64 Fleurir ici, maintenant Fierté Montréal 2025
66 Des soirées flamboyantes Fierté Montréal 2025
68 Pleins feux sur les femmes leaders, Marie Houzeau
74 Les Filles de Caleb symphonique
76 Un été inoubliable à La Ronde !
78 35 ans de la descente du party Sex Garage
80 Des histoires de lesbiennes que vous n’avez pas entendues
82 Expo au MEM
83 Puelo Deir, la descente au Sex Garage
84 Une visite au McCord-Stewart
88 FILMS / Circo
90 Priyanka sert de fabuleux drag brunchs au petit écran
91 SÉRIES / Overcompensating
92 Un été rempli de nouveautés LGBTQ au petit écran !
94 LIVRES / Nouveautés
98 Festival CTRL ALT
100 Un nouveau bar sportif s’ajoute dans le Village
102 Le cabaret, Oh La ! La !
104 Les lieux LGBTQ+
PETITES ANNONCES
52 Immobilier
53 Annonces classées
PHOTOS
108-110 Fugues y était
Magazine LGBTQ+ de société, culturel et communautaire, FUGUES est le seul média québécois/ canadien francophone à suivre l’actualité gaie, lesbien, bisexuelle et transgenre d’ici et d’ailleurs. Sa diffusion multiplateforme à la fois imprimée et virtuelle vous donne votre dose régulière d’actus LGBTQ+. Ilreposesurunepetiteéquipedepassionné-e-s ;)
Queer Académie : la sélection 16 juin 20h
Atelier littéraire 31 juillet 17h
Queer Académie la finale 31 juillet 20h
Atelier littéraire 1er août 17h
Transpoésies soirée de poésie 1er août 20h
Les signes de la diversité 2 août 16h
La diversité en toutes lettres 2 août 18h30
Des livres et des paillettes 3 août 18h30
Le Combat aux mots 4 août 20h
Le Grand effeuillage littéraire 5 août 20h
Salon du livre en plein air 8-9 août 11h-18h
Vagabondage littéraire 8-9 août 12h-16h + 5 jours en juin et juillet
Pas le temps, ni le moment de se diviser : et pourtant ?
Deux défilés, deux Fiertés différentes. La rupture est totale entre Fierté Montréal et des organismes LGBTQ2S+.
Une « Fierté Indomptable » (traduction peu heureuse de WildPride) a vu le jour et tiendra des activités sur trois semaines en parallèle du Festival Fierté Montréal. En toile de fond de cette rupture : le conflit israélo-palestinien.
Bande de Gaza, Soudan, Yémen… les crises humanitaires se multiplient sans que nous puissions réellement y faire quelque chose, à part crier notre indignation. La situation dans les territoires palestiniens retient particulièrement l’attention des médias, notamment en raison de l’interdiction par Israël de l’entrée des convois de denrées et de médicaments à Gaza. On pense aux enfants, aux familles, aux morts à venir. Le Soudan, le Yémen ? On y pense un peu moins. Pourtant, même si les organismes humanitaires y sont présents, les conditions de (sur)vie quotidiennes des populations devraient tout autant nous révolter. En somme, doit-on hiérarchiser l’horreur ? Et en quoi sommesnous concerné·e·s en tant que communautés LGBTQ2S+ ? En quoi serions-nous plus concerné·e·s que l’ensemble de la population, que nos gouvernements, que les grands patrons de l’industrie ?
Pas plus ni moins que ces derniers, aurais-je envie de dire. La fête du Canada et la Fête nationale des Patriotes n’ont pas entraîné de dissension autour de la question palestinienne, et pourtant, tant le Canada que le Québec entretiennent des relations avec le gouvernement Netanyahou, et aussi avec des pays musulmans qui financent le Hamas. On pourrait également rappeler que le Canada vend des armes à l’Arabie saoudite, armes utilisées dans le conflit au Yémen. Pas de grand mouvement ici pour demander au
gouvernement fédéral de cesser ces ventes, comme l’ont fait d’autres pays, la Belgique et l’Irlande entre autres. Au nom de grands principes humanitaires, nombreuses sont les causes aujourd’hui qui pourraient être reprises par les mouvements LGBTQ2S+, en s’appuyant sur le concept récent d’intersectionnalité. Après tout, pourquoi pas ? Nous ne sommes pas que lesbiennes, gais, trans, bi, bi-spirituel·le·s ou queers. Nous sommes portés par d’autres identités : culturelles, sociales, politiques, religieuses. Et nous tenons, pour des milliers de raisons, à les préserver, à les défendre… ou à créer des solidarités, comme aujourd’hui avec le peuple palestinien contre l’État d’Israël, ou plus précisément contre le gouvernement actuel d’Israël.
Et c’est au nom de cette solidarité que l’on voudrait que Fierté Montréal en fasse davantage, si l’on en croit l’article de Mario Girard, paru dans La Presse le 25 mai dernier, relatant une rencontre entre les dirigeant·e·s de l’organisme et des représentant·e·s des groupes dissidents, qui ont décidé, en avril, de ne plus participer à Fierté Montréal.
L’an dernier, comme dans d’autres Marches des Fiertés à travers le monde, des manifestant·e·s pro-palestiniens ont perturbé les défilés, reprochant notamment, ici à Montréal, la présence de groupes juifs, ou encore les liens que Fierté Montréal entretiendrait avec des entreprises ayant des relations commerciales ou financières, de près ou de loin, avec Israël.
Dans ce débat, on avance sur un terrain miné. Il n’y a pas de place pour une troisième voix, ou une troisième voie. On est sommé·e de choisir. Si l’on défend la population gazaouie, on se fait taxer d’antisémite ; si l’on ne condamne pas Israël, on devient complice d’un génocide. On se retrouve ainsi pris dans un étau, avec une grenade qui nous explose tôt ou tard dans les mains. Et c’est ce qui arrive à Fierté Montréal. Quelles que soient les décisions prises ou à venir, on lui reprochera toujours d’être complice de l’un des deux camps, sans que cela ouvre pour autant la voie aux convois humanitaires vers Gaza ni à la création d’un État palestinien.
Bien sûr, il faut s’insurger, protester contre ce qui se passe à Gaza. Mais s’en prendre à Fierté Montréal, est-ce la bonne stratégie ? Ne nous trompons-nous pas d’ennemi ? Pire, aurais-je envie d’ajouter : n’est-ce pas plus facile de s’en prendre à un événement pacifiste, festif, que de bloquer la sortie des usines d’armement, de manifester nuit et jour devant l’ambassade d’Israël ? Que sais-je encore… Plutôt que d’exiger que les organismes LGBTQI2S+ soient plus vertueux au nom de l’intersectionnalité ? Depuis des décennies, dans la controverse et sous les attaques, les groupes LGBTQI2S+ se sont battus pour faire reconnaître leurs droits, pour faire entendre leurs voix — sans prise d’otages, sans attentats, sans guérilla, sans armes pointées sur des ennemis. Devraient-ils aujourd’hui porter toutes les causes, seuls, à bout de bras, au nom de cette fameuse intersectionnalité ?
Et s’ils ne le font pas, sont-ils pour autant insensibles, déconnectés de ce qui se passe à Gaza ou ailleurs dans le monde ? Ce raccourci est inacceptable. Enfin, est-ce vraiment le moment de jouer la carte de la rupture au sein de nos propres communautés, alors que nous assistons à des reculs impensables il y a encore quelques années ?
Les droits ne sont jamais acquis, ils sont toujours à défendre. Et nous n’avons pour nous battre que des talons hauts et des paillettes — la fête, entre autres. Elle est une de nos plus grandes armes. Elle invite au partage, à l’inclusion, à la reconnaissance de l’autre avec un grand A. Sans carte d’identité pour prouver son appartenance à une lettre de l’acronyme. Sans exclusion fondée sur les origines religieuses ou ethniques. Comme communautés LGBTQI2S+, nous n’avons jamais tenté d’envahir un pays, nous n’avons pas de fanatiques s’attaquant aux hétéros, nous n’avons pas commandé d’armes à un quelconque gouvernement, ni laissé derrière nous pogroms et camps de réfugié·e·s.
Certes, Fierté Montréal est un festival. On peut lui reprocher de ne pas être assez militant, assez revendicateur. Mais en coupant les ponts, on ne risque pas de l’amener à en faire plus. Bien au contraire.
Il est alors facile — sans grand risque et sans grand courage — de s’en prendre à Fierté Montréal. Facile de s’en prendre à un organisme imparfait (y a-t-il un organisme parfait?), certes, mais qui nous permet encore et toujours de résister dans la joie. Et de la joie, nous en avons besoin : elle recharge les batteries, elle alimente l’espoir.
Pour ma part, étant un trans...fuge de tout côté et de tout bord, sans éducation religieuse, né·e, ayant grandi, puis travaillé dans un monde dominé par l’hétéropatriarcat capitaliste et néocolonial, j’essaie de ne pas me tromper d’ennemis. Et ceux-ci ne se trouvent pas du côté de Fierté Montréal. Loin de là. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
La jeunesse canadienne vire-t-elle à droite?
On a longtemps cru que les jeunes transformeraient la société avec leurs préoccupations environnementales et leurs valeurs progressistes. Pourtant, la jeunesse canadienne dérive de plus en plus vers la droite...
Commençons avec la pointe de l’iceberg : en étudiant 35 000 questionnaires remplis par des élèves du secondaire à travers la province, GRIS-Montréal a démontré que le niveau de malaise face à l’homosexualité avait bondi. L’étude démontre que 33,8% des jeunes auraient du mal à composer avec une amie lesbienne en 2024 (contre 15,2% en 2017). Le pourcentage grimpe à 40,4% avec un ami gai (c’était 24,7% sept ans plus tôt).
On pourrait croire que les jeunes sont influencé-es par les politicien-es et les médias anti-queers qui jettent de l’huile sur le feu de certains enjeux : toilettes non-genrées, spectacles de drag adaptés pour la jeunesse, droits des personnes trans et non-binaires, etc. En donnant l’impression à la population que nous voulons saccager la société, iels transforment nos communautés en épouvantails pour détourner l’attention de l’inaction des puissant-es dans les enjeux criants (environnement, itinérance, crise du logement, inflation, etc.).
Mais il y a plus. Politiquement, on observe un déplacement des jeunes vers la droite. Selon un sondage mené par Léger le 22 avril 2025, les Conservateurs auraient obtenu 44% du vote des 18-34 ans : une progression de 21% par rapport à un sondage de la même firme mené le 24 janvier 2022.
Des nuances s’imposent. Renaud Poirier St-Pierre, l’ancien directeur de cabinet de Gabriel Nadeau-Dubois, a rappelé dans une lettre d’opinion ce printemps que les intentions de vote des jeunes sont
difficiles à mesurer. Pourquoi? Parce qu’iels votent moins, parce que les méthodes choisies par les sondeurs les rejoignent moins et parce que la préférence exprimée dans un sondage ne se matérialise pas toujours en votes. Également, si le sondage de 2025 s’était traduit en votes, cela aurait représenté le choix des 18-34 ans qui votent et non de l’entièreté de ce groupe d’âge.
Analysons maintenant la simulation électorale organisée auprès des ados et des enfants en avril 2025 : plus de 900 000 élèves dans 6079 écoles – de chaque province et territoire au pays – ont dit à qui irait leur vote. Si le gouvernement avait été élu par les moins de 18 ans, le Parti conservateur aurait formé un gouvernement minoritaire avec 36,4% du vote populaire. Mark Carney aurait vu le Parti libéral récolter 31,9% du vote. Le Bloc Québécois aurait obtenu 2,2%, les Néo-Démocrates 14,5% et le Parti Vert 7,4%.
Vous me direz que les personnes d’âge mineur ont le temps de changer, de s’informer, de développer leur sens critique et de modifier leurs valeurs. Pourtant, rien ne prouve qu’elles ne voteront plus pour les Conservateurs.
Comment expliquer ce mouvement? Pensons d’abord à l’inflation qui pousse souvent l’électorat vers une gestion plus conservatrice des finances publiques… ou vers les partis qui prétendent pouvoir tout régler en faisant le ménage, même s’ils n’ont aucune compétence dans le domaine. La preuve : Donald Trump fait actuellement plonger l’économie américaine.
Autres hypothèses? La mondialisation et l’arrivée de personnes immigrantes peuvent donner l’impression à certaines franges de la population de perdre leurs repères identitaires et les pousser à se replier sur elleux-mêmes. Sans oublier certains hommes blancs hétérosexuels cisgenres, habitués de trôner au sommet de la pyramide sociale, qui se révoltent contre les queers, les femmes, les autochtones et les communautés culturelles, parce qu’ils ont l’impression que nos quêtes d’égalité leur retirent quelque chose.
Il existe aussi un clivage entre les hommes et les femmes. Selon l’analyse des sondages menés avant et après chaque scrutin provincial depuis 2007, par l’Étude électorale québécoise, les femmes de 18-29 ans penchent plus à gauche que les jeunes hommes. Puisque le virtuel occupe une place immense dans la vie des jeunes, il est intéressant de considérer que les algorithmes offrent du contenu (et des chambres d’échos) différents selon le genre.
Pensons entre autres aux influenceurs masculinistes qui prônent le retour des femmes à la maison, des valeurs anti-féministes et anti-LGBTQ+, ainsi qu’une vision archaïque du mâle alpha (sans émotion, tout en muscles, pourvoyeurs financiers, ayant réponse à tous les problèmes de la famille). Comme si on assistait à un retour du balancier après des décennies d’ouverture des mentalités, à un ressac post #metoo et à de nouveaux effets pervers de la pandémie.
Plusieurs jeunes hommes séduits par les idées masculinistes sont, comme leurs aînés, confus quant aux définitions possibles de la masculinité. En plus, les jeunes (de tous les genres) viennent de traverser des années teintées par l’isolement social. En évoluant dans un environnement virtuel qui les confortait dans leurs idées plutôt que de les confronter à la différence, iels ont manqué de socialisation et semblent aujourd’hui submergé-es par l’anxiété. Chez plusieurs, le remède à ce mal-être est de s’accrocher à ce qu’ils connaissent, d’éloigner la différence, de rigidifier les frontières de leur monde et de chercher à garder la tête hors de l’eau en faisant couler les autres.
Au fond, la réponse à la popularité de la droite chez les jeunes est, peut-être, de prendre soin d’eux. 6
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L’empathie, cette « capacité à se représenter ce que l’autre ressent ». En possédez-vous ? En recevez-vous ?
La convoitez-vous ? Petite chronique sur l’empathie.
Pourquoi un papier sur l’empathie dans une chronique lesbienne ?
Parce que je me demande à quel point « Monsieur et Madame Tout-le-Monde » possède cette capacité à se mettre dans la peau de l’autre, surtout lorsque cette personne est marginalisée par rapport à la norme, au groupe social dominant. Qui plus est, les lesbiennes font rarement l’objet d’empathie. Elles sont l’objet de curiosités, de fantasmes, de méconnaissances, de moqueries, de désintérêt, d’invisibilité, d’indifférence, de haine, de mépris, mais rarement d’empathie. Probablement parce qu’on ne les ramène toujours qu’à leur orientation sexuelle, par surcroît leur sexualité, alors qu’elles sont bien plus que ça ! Vous me direz que c’est la même chose avec une personne handicapée ou une personne atteinte de troubles de santé mentale. Certes, rares sont les gens qui n’ont pas d’empathie pour ces personnes.
Pour expliquer mon point, j’avais envie de revenir sur l’excellente série Empathie, dont la saison 1 est désormais disponible sur Crave. Ce drame psychologique, réalisé par Guillaume Lonergan et signé Florence Longpré, récipiendaire du très mérité prix Séries Mania à Lille, en France, lève le voile sur le trouble mental, par le biais d’une psychiatre, Suzanne (Florence Longpré), qui travaille à l’Institut carcéral Mont-Royal. Sans dévoiler toute l’intrigue, on apprend rapidement que Suzanne a récemment perdu sa conjointe, enceinte de leur premier enfant, dans un accident tragique. Alors qu’elle dévoile ce pan tragique de sa vie (qui l’a menée à une tentative de suicide puis à sombrer dans l’alcool) à son collègue Mortimer, ce dernier l’écoute, puis scande : « Oh, tu es lesbienne ?! » Et Suzanne de rétorquer : « C’est vraiment tout ce que tu as retenu de ce que je viens de te dire ? » Quel bel exemple, ici, d’un manque d’empathie au profit de la
« curiosité » lesbienne. Alors que Suzanne dévoile avec difficulté le fait qu’elle a été témoin d’un évènement traumatisant, son collègue ne retient qu’une chose : elle est lesbienne ! Bien sûr, nous avons ici affaire à une fiction qui, soit dit en passant, est extrêmement bien faite (parmi les meilleures séries québécoises que j’ai vues depuis des années), avec un scénario bien ficelé, un personnage lesbien loin des clichés et, bien sûr, beaucoup d’empathie révélée par des interprétations remarquables. Mais que nous dit cette scène d’Empathie ? Que les lesbiennes en génèrent peu, au profit de la curiosité que suscite leur orientation sexuelle.
J’ai tellement ri lors de cette scène, d’anthologie selon moi, car j’ai pu m’y identifier. J’ai ri jaune, puisque des situations similaires me sont déjà arrivées. Si vous êtes lesbienne et lisez cette chronique, probablement que vous avez déjà également vécu une situation de ce genre. Vous savez, ce moment où votre interlocuteur ne fait que penser à votre « condition » lesbienne, votre orientation sexuelle, sans aucune empathie. Et parfois, ce n’est même pas un manque d’empathie, mais de la méconnaissance, de la désinformation, ou même de l’indifférence. Je me souviens, il y a plus d’une décennie, autour d’une table, il y avait une discussion à propos des enfants, de la maternité. Un homme hétéro s’était retourné vers moi, à la blague, en me disant quelque chose du genre : « Toi, ça ne te concerne pas cette conversation ! » Vraiment ? « J’ai encore un utérus à ce que je sache ! », avais-je rétorqué, au grand malaise de ce dernier. Cette intervention découlait, jusqu’à un certain point, d’un manque d’empathie. Que ressent une lesbienne dans une conversation sur la maternité (il y a plus d’une décennie) ? Rien, car elle ne peut pas avoir d’enfant, selon un homme hétéro qui, à l’époque du moins, était probablement désinformé ou aveuglé par mon orientation sexuelle et n’avait pas la « capacité à se représenter ce que l’autre ressent ». Non seulement j’ai un utérus et je peux adopter, mais j’ai aussi une opinion sur la conversation ! N’est-ce pas quelque peu réducteur, comme si l’orientation sexuelle primait sur le sentiment, le ressenti, le fait même d’exprimer son opinion ?
Cela dit, je ne blâme personne. Pour avoir un réel sens de l’empathie, cette « capacité de se mettre intuitivement à la place de son prochain, de ressentir la même chose que lui, de s’identifier à lui », il faut beaucoup d’humilité, de vulnérabilité, d’écoute et d’altruisme, dans une société qui, malheureusement, ne valorise pas ces qualités. Comment avoir une compassion profonde pour autrui dans une société si individualiste ? C’est triste, mais cette individualité va de pair, notamment, avec les réseaux sociaux qui entraînent les gens à consommer de la mésinformation ou à en créer pour avoir de l’attention, de l’empathie même, à s’exhiber pour être aimés. Lorsque vous voyez quelqu’un qui se plaint sur les réseaux sociaux, êtes-vous empathique ? Écrivez-vous personnellement à cette personne, avec compassion, où vous continuer à scroller ? Lorsque vous voyez quelqu’un réussir, êtes-vous empathique, content pour la personne, ou envieux de son statut ? Peut-être êtes-vous davantage indifférent, insensible ? Si c’est le cas, vous êtes à l’opposé du spectre de l’empathie, où trône l’égoïsme. J’ose croire que nous avons tous déjà été dans les deux spectres, l’important est de ne pas s’y perdre, de ne pas oublier que l’amour de soi, des autres, passe par une gamme d’émotions et que demeurer authentique, à l’écoute de ses émotions et de celles des autres, renforce l’empathie et notre capacité à évoluer vers un monde meilleur.
À la question « comment développer son empathie ? », j’avais beaucoup aimé la réponse de la créatrice d’Empathie, Florence Longpré, à TLMEP : « Juste le fait de consommer de la fiction, c’est un geste empathique. De vivre des émotions avec quelqu’un d’autre, qu’il soit réel ou non, de pleurer pour quelqu’un d’autre, de rire avec quelqu’un d’autre, de comprendre l’autre, de s’intéresser à l’art, de vivre des émotions grâce à l’art, c’est déjà un geste empathique. Juste en faisant ça, on a gagné ! Puis, évidemment, d’essayer de comprendre l’expérience de notre voisin, par exemple, c’est quoi sa réalité, comment il pense, c’est quoi ses enjeux, ça peut juste être bénéfique, tant pour la personne qui éprouve de l’empathie que pour la personne qui en reçoit, car on dégage plein de sérotonine quand on vit de l’empathie. » 6
La série Empathie est disponible en totalité sur Crave. Une seconde saison est en production. https://www.crave.ca/fr/tv-shows/empathie
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Tu veux m’éduquer ? Commence par ne pas me crier dessus
L’autre jour, un ami hétéro (oui, j’en garde un ou deux pour la diversité) m’a confié : « J’ai juste dit il au lieu de iel en parlant de quelqu’un, pis je me suis fait ramasser. » J’ai levé les yeux au ciel. Pas contre lui. Contre ce climat où la peur de mal dire étouffe la volonté de bien faire. Une époque où poser une question sincère devient un champ de mines. Où une maladresse, même bien intentionnée, suffit à te faire passer pour un oppresseur.
Je suis queer, engagé, capable de parler en langage neutre avant mon premier café, s’il le faut. J’aime les mots, je connais leur poids. Mais plus ça va, plus je me demande : à force de vouloir corriger tout le monde à chaque faux pas, est-ce qu’on ne nuit pas à notre propre cause ?
On ne peut pas balancer un glossaire militant dans la face du monde en espérant qu’ils le sachent par cœur d’ici le prochain brunch du dimanche. Et surtout pas en leur disant qu’ils sont des oppresseurs en devenir pour ne pas avoir employé le « bon » mot. T’as déjà essayé d’apprendre l’allemand pendant qu’on te crie dessus parce que t’as mal prononcé Geschlechtsidentität ? Non ? Ben voilà. Ce n’est pas
comme ça qu’on donne envie d’apprendre. Et aussi plate que ce soit : on n’impose pas la compréhension. C’est comme avec les végans. Y’en a qui t’expliquent calmement. Grâce à eux, j’ai changé quelques habitudes. Mais si tu me traites de tueur de vaches après que j’ai mis du lait dans mes Cherrios, je vais me commander un Big Mac extra bacon et le manger à deux pouces de ta face. Juste par réflexe humain : se braquer quand on se sent attaqué.
C’est pareil avec certains militants queers. Tu veux que je t’appelle « iel » ? Aucun problème. Tu veux m’expliquer ton identité de genre ? Je suis tout ouïe. Mais commence pas à me punir de ne pas la connaître d’avance. Sinon, ben… je n’aurai plus envie de t’écouter. Pas parce que je suis contre toi. Parce que tu m’auras fermé la porte avant même qu’on ait pu discuter.
Je repense à cette fille, à l’UQAM, pendant mon bac en travail social. Elle m’est tombée dessus, comme si j’avais pissé sur la statue de Simone de Beauvoir. Tout ça pour avoir dit « les étudiants » au lieu de « les étudiantes et les étudiants ». J’avais beau dénoncer les inégalités, parler d’inclusion… Rien à foutre. Un mot mal placé et paf : j’étais devenu un agent du patriarcat. C’était pas de la justice sociale. C’était un concours de pureté syntaxique.
J’en ai parlé avec des amis gais plus âgés. Des gars qui ont milité dans les années 80-90. Ils m’ont dit : « Nous autres, on voulait juste vivre sans se faire battre à coups de matraque. Pas imposer notre manière de vivre aux autres. Juste exister, être acceptés… pis qu’on nous sacre la paix. »
Le militantisme queer a toujours été porté par des gens qui dérangent, qui bousculent, qui inventent des espaces qui n’existent pas encore. Mais y’a une différence entre déranger le système et déranger ceux qui veulent comprendre.
Aujourd’hui, c’est comme si on était passé d’un extrême à l’autre. On veut que ça change tout de suite. Mais on oublie que le progrès, c’est pas un Air fryer. C’est une mijoteuse. Ça prend du temps. Ça demande de la patience. On ne peut pas dire qu’on veut inclure… et en même temps éjecter ceux qui ne suivent pas la recette à la lettre. Sinon, ce n’est plus de l’inclusion. C’est un club privé réservé à ceux et celles qui savent le lexique inclusif au grand complet.
Et là, certain.e.s diront peut-être que je pense comme ça parce que je suis un homme blanc cis. Comme si ça effaçait tout le reste : une jeunesse à me faire écœurer chaque jour pour mon TDAH, mon boitement, mon élocution et ma famille sur le BS. Je sais ce que c’est, être rejeté. Un peu trop pour ne pas vouloir en reproduire les mécanismes — même au nom du progrès.
Je comprends donc la colère d’être ignoré et invisibilisé. T’as pu l’énergie de répéter avec douceur. T’as envie que ça change, maintenant, et c’est légitime. Mais je comprends aussi la fatigue de ceux qui essaient… et se font repousser parce qu’ils n’ont pas tout bon.
J’ai vu des profs qui n’osent plus parler de diversité pour « pas se mettre dans le trouble », des collègues bienveillants qui baissent les yeux, de peur d’échapper un mot qui fâche. Des allié.e.s qui se retirent, ne sachant plus comment aider sans se faire taper sur les doigts.
Et moi, je n’ai pas envie de ça. Je n’ai pas milité pour que, rendu ici, on transforme notre lutte en test d’admission pour élites linguistiques queers. Le vrai militantisme, ce n’est pas de savoir qui a le glossaire le plus à jour ou le trauma le plus lourd. C’est de créer du lien, pas du rejet. Alors, si tu veux m’éduquer… commence par ne pas me crier dessus. 6
Cher·ère·s lecteur·rice·s,
S’il y a une chose que j’ai apprise en dirigeant la Société de développement commercial (SDC) du Village, c’est que le Village est un quartier qui ne tient jamais en place. Il bouge, il mue, il résiste, il se transforme. Et ça se sent encore plus vivement l’été, quand la rue Sainte-Catherine Est devient piétonne pour redevenir ce qu’elle est fondamentalement : un lieu de passage, de rencontres, d’expression, d’appartenance.
Cette année, la piétonnisation célèbre ses 19 ans. Et pour souligner cet anniversaire, j’avais envie de mettre en lumière un phénomène trop souvent passé sous silence : la résilience et le renouveau du commerce local.
Malgré les crises, malgré les travaux à venir, malgré les peurs bien réelles autour de l’avenir des artères commerciales, il y a encore — et peut-être plus que jamais — des gens qui choisissent d’investir dans le Village.
Pas seulement de l’argent. Du cœur, de l’audace, du temps. Ouvrir un commerce ici, c’est une déclaration. Ça veut dire : je crois encore au Village. Je veux faire partie de cette histoire.
Voici donc quelques-unes des nouvelles adresses qui font battre le cœur du quartier autrement en 2025. Et surtout, les gens et les idées derrière ces projets.
GABRIELLE RONDY
Directrice générale de la SDC du Village
Boutique Empire : du sport, du style et du sang neuf Dans l’ancien local d’Archambault, symbole de culture populaire et de rendez-vous d’une autre époque, une nouvelle génération s’installe. La Boutique Empire, bien connue au Québec pour ses vêtements de sport et son style streetwear, s’apprête à ouvrir ses portes dans ce vaste espace au cœur du Village, grâce à l’audace de Philippe Grisé, copropriétaire des boutiques Empire.
Leur arrivée vient clairement combler un manque dans la diversité commerciale du secteur. En s’adressant à une clientèle jeune, mixte et urbaine, Empire vient redonner du souffle à un quartier qui semble n'être que de bars, restos et lieux nocturnes et qui saura répondre aux besoins des étudiant·e·s de la faculté de médecine de l'Université de Montréal ou des étudiant·e·s du Cégep du Vieux-Montréal, maintenant installé·e·s dans la Place Dupuis. L’arrivée de la boutique Empire, c’est un signal fort : le Village n’est pas qu’un lieu de nostalgie ou de fête, c’est aussi un espace où l’avenir s’installe.
Un vent d’ailleurs à l’ouest : Le Bistro indien
Du côté ouest du Village, au 926 Sainte-Catherine Est, une petite adresse toute neuve fait déjà parler : Le Bistro indien. Avec sa cuisine savoureuse, parfumée, généreuse, il propose une expérience culinaire à la fois accessible et dépaysante. Et surtout, il vient redynamiser un secteur trop souvent oublié du quartier.
L’ouverture de cette adresse représente bien plus qu’un simple ajout gastronomique : c’est un acte de revitalisation. En diversifiant l’offre culinaire, en attirant de nouveaux publics, ce bistro vient rééquilibrer la fréquentation de la rue et offrir aux résident·e·s de l’ouest du Village une raison de redescendre sur Sainte-Catherine. Une belle addition… qui réchauffe autant le cœur que le palais.
Bernard Cabaret Gourmand : drag brunchs et folies festives
Le Bernard Cabaret Gourmand est sans contredit une des ouvertures les plus réjouissantes de l’année. Situé dans un espace parfaitement aménagé, il offre une combinaison rare et gagnante : une excellente table et des spectacles inoubliables. Tout ça grâce à la vision de de son fondateur, Jean-François Rondeau, et de son équipe de passionné·e·s. Le week-end, les drag brunchs y sont devenus un incontournable. La programmation artistique y est audacieuse, variée, menée par des artistes aussi drôles qu’inspirant·e·s. C’est un lieu où l’on célèbre la culture queer dans toute sa splendeur.
Mais le Bernard, c’est aussi un symbole. Celui d’une volonté de revaloriser les arts de la scène queer, autant la drag que le burlesque, dans un cadre accessible et festif. En plein cœur du Village, il propose un espace de plaisir inclusif et raffiné, qui attire autant les habitué·e·s du quartier que les curieux·ses venu·e·s d’ailleurs. Un petit bijou.
Le Pub Weiser : la naissance d’un lieu culte Les amateur·rice·s de nightlife reconnaitront leurs noms : Danny Jobin et Vincent Bruneau (District Video Lounge, Club Date, Bar Le Stock) ainsi que Jean-François James sont derrière le tout nouveau Pub Weiser, installé dans l’ancienne Taverne 1309.
Ce n’est pas leur premier rodéo. Et ceux qui ont vu la transformation du Stock en un espace vibrant et toujours achalandé savent déjà que le Pub Weiser sera une destination à suivre. Pensé pour rassembler, ce nouveau lieu incarne une vision inclusive et branchée de la vie nocturne, où chacun·e est accueilli·e comme chez soi.
C’est aussi une manière de préserver l’âme festive du Village, tout en renouvelant les codes. Avec leur flair et leur amour du Village, ils réinventent l’espace pour en faire une destination conviviale, branchée et inclusive. Si on se fie à leur expérience avec le Stock, tout indique que dès son ouverture, le Pub Weiser attirera une clientèle fidèle!
Tabla : une métamorphose réussie grâce à l’appui public
Le restaurant Tabla, bien connu du quartier, a récemment vécu une renaissance. Grâce au soutien financier de la Ville de Montréal et à l’aide de la SDC du Village pour l’obtention d’une subvention Commerce-MTL, l’établissement s’est offert une seconde vie.
Nouveau décor, nouvelle ambiance, nouveau menu. L’intérieur a été entièrement rénové, et l’expérience client repensée. Résultat : une atmosphère chic mais conviviale, et une cuisine qui fait voyager. C’est le parfait exemple d’un commerce enraciné qui choisit de se réinventer, au lieu de partir. Et c’est précisément ce type d’histoire qu’on veut raconter davantage dans le Village.
Les visages du renouveau
Derrière chacun de ces projets, il y a des humain·e·s. Des gens qui croient au potentiel du quartier, qui voient au-delà des statistiques, des manchettes ou des préjugés. Des personnes qui, malgré les défis, choisissent le Village. Et qui y amènent leurs idées, leurs rêves, leurs cultures, leur audace.
« Pour moi, le développement économique va au-delà des chiffres. C’est une question d’ancrage, de sentiment d’appartenance et d’envie de contribuer à la communauté. Donc, soutenir les nouveaux commerces dans le Village prend tout son sens puisque c’est aussi encourager une vision de la ville inclusive, créative et profondément humaine. À VilleMarie, on y croit et on agit concrètement pour donner à ce quartier emblématique tout le soutien qu'il mérite » — Robert Beaudry, conseiller de ville du district de Saint-Jacques.
À la SDC, on est fièr·e·s d’accompagner ces initiatives. On les appuie, on les conseille, on les connecte à des programmes d’aide, on leur fait une place dans nos foires, nos communications, nos réseaux. Car leur succès, c’est aussi celui du quartier. Et puis, on oublie souvent de le dire, mais chaque nouvelle adresse, c’est aussi de l’emploi local. Ce sont des gens du quartier, ou qui y arrivent avec l’intention d’y rester, qui trouvent du travail, de la stabilité, du sens. Chaque ouverture, chaque rénovation, chaque agrandissement, c’est une promesse de plus pour celles et ceux qui veulent vivre et travailler ici.
Un quartier en mouvement, un avenir à écrire Je le dis souvent : le Village n’est pas figé dans le temps. Il n’a jamais été qu’une suite de bars ou de boîtes de nuit. Il est beaucoup plus que ça. C’est un quartier où la vie commerciale, la vie culturelle et la vie communautaire se croisent, s’entremêlent et s’influencent.
En 2025, on sent une vraie volonté de faire les choses autrement. Les commerçant·e·s veulent plus de beauté, plus de sens, plus de lien avec les gens. Et les citoyen·ne·s veulent soutenir le commerce local, vivre dans des espaces à échelle humaine, sentir qu’ils et elles font partie d’un tout.
L’été, le Village devient aussi une porte d’entrée touristique sur Montréal. Nos nouvelles adresses contribuent à cette première impression : elles donnent le ton, elles racontent l’âme du quartier. Ce sont souvent les premières (et parfois les meilleures) expériences que vivent les visiteur·euse·s. Offrir une diversité commerciale de qualité, c’est aussi affirmer fièrement qui nous sommes, et ce qu’on souhaite partager avec le monde.
Et vous, que ferez-vous cet été?
J’espère que cette chronique vous donnera envie de (re)découvrir le Village. De pousser la porte de ces nouvelles adresses. De discuter avec ces entrepreneur·e·s passionné·e·s. D’encourager cette dynamique de renouveau qui, tranquillement mais sûrement, redonne au Village son éclat.
Parce qu’en fin de compte, c’est vous qui faites vivre ce quartier. Par vos choix, vos habitudes, vos engagements. Et chaque commerce que vous visitez, chaque repas que vous savourez, chaque show que vous applaudissez, c’est une façon de dire : le Village compte encore. Et ça, c’est la plus belle chose qu’on puisse construire ensemble. Enfin, pour terminer, je vous avais dit que je vous parlerais bientôt de la programmation de Fierté Montréal pour le pôle Village… Eh bien, je vais vous laisser mijoter encore un peu. Rendez-vous dans ma prochaine chronique!
Pour découvrir ces adresses et bien d’autres : www.villagemontreal.ca6
La troisième conférence d’ÉGIDES se tiendra à Montréal, du 31 juillet au 3 août prochains. Recul des droits pour les communautés LGBTQ2S+ dans le monde, dont des pays de la francophonie, financement des organismes, etc., ÉGIDES a du pain sur la planche, mais plus que jamais aujourd’hui, c’est une voix qui peut se faire entendre et aussi poser des gestes pour contrer l’homophobie et la transphobie, tout en contribuant à tisser des liens.
Pour son directeur général, Michaël Arnaud, il faut remonter à la genèse d’ÉGIDES, qui a pour mission de briser l’isolement pouvant exister aussi bien entre les activistes que les entrepreneurs LGBTQ2S+ et les gouvernements des pays de la francophonie. ÉGIDES compte aujourd’hui plus de 200 organisations membres réparties dans 33 pays et territoires francophones, constituant ainsi pour plusieurs une force, mais aussi un ancrage et un soutien en matière de protection et de lutte pour les droits de nos communautés. La troisième conférence qui se tiendra à Montréal cet été accueillera des représentant.e.s des 33 pays membres. Selon Bruno Laprade, responsable des communications, l’année dernière « il y avait une forte représentation des pays du sud, et l’on espère que ce sera encore le cas pour cette année ».
La thématique choisie est : « Un regard posé sur l’avenir. Transmettre, célébrer et préparer demain », peut-on lire sur l’affiche. « Tout d’abord, c’est l’occasion de faire un bilan, précise Michaël Arnaud, et de continuer avec notre objectif principal, c’est-à-dire de connecter des activistes et des entrepreneurs qui n’auraient pas l’occasion de se rencontrer autrement. Il existe des organismes semblables, mais dont la langue est l’anglais, alors qu’ÉGIDES est en français. » ÉGIDES veut ainsi renforcer le mouvement international francophone en mettant l’accent, lors de cette rencontre, sur les enjeux sécuritaires. « On assiste aujourd’hui à un recul important au niveau des droits. Des pays qui durcissent leur législation, on en compte actuellement une quinzaine aujourd’hui, continue Michaël Arnaud, et puis on assiste à une baisse du financement à l’international des organismes LGBTQ2S+, et cette conférence prend alors tout son sens et son importance. »
Deux des principaux bailleurs de fonds des organismes à travers le monde ont cessé leur financement : les États-Unis et les Pays-Bas. « Aujourd’hui, le Canada, qui était en 3e position pour le financement, se retrouve en tête de liste », précise Michaël Arnaud. Est-ce la raison pour laquelle ÉGIDES consacre sa préconférence d’ouverture à la philanthropie ? « Nous avons
décidé d’inviter des bailleurs de fonds de premier plan, aussi bien du secteur privé que du secteur public, ainsi que d’autres partenaires, pour partager les expériences et pouvoir avoir des approches innovantes et mieux soutenir des initiatives locales, en collaboration avec le Global Philanthropie Project, qui est un de nos partenaires de la première heure avec les rapports qu’ils font à chaque année sur le financement des mouvements LGBT dans le monde », de conclure le directeur général.
Plusieurs moments marqueront ces quelques jours chargés. On y abordera des thèmes variés, mais qui couvrent les préoccupations et surtout les inquiétudes actuelles. Par exemple, le fait de ne pas couper le continuum entre l’histoire des minorités de la diversité et les générations plus jeunes. Une table ronde est également prévue sur les « héritages » du colonialisme et la condamnation des cultures qui valorisaient des expressions et des identités de genre s’éloignant du modèle hétérosexuel. À l’autre bout du spectre se déroulera une préconférence jeunesse, lors de laquelle une cinquantaine de jeunes de différents pays se rencontreront, avec comme objectif la réalisation d’un balado et la rédaction d’un manifeste pour soutenir la jeunesse LGBTQI francophone. Couvrir tout l’arc-en-ciel de la diversité demande aussi de construire des narratifs différents pour ainsi s’opposer à la tendance des discours homophobes et transphobes diffusés à grande échelle sur les réseaux sociaux. Ces enjeux pourront être abordés lors d’une table ronde intitulée, « Changer le narratif : contrer les discours anti-genres ». Au moment d’écrire ces lignes, la programmation complète et définitive de la conférence n’était pas tout à fait ficelée. Mais, pour tous ceux et celles qui s’intéressent un tant soit peu à la situation des LGBTQI, aussi bien dans les pays francophones que dans le monde, la conférence d’ÉGIDES permettra de dresser un portrait de l’état des lieux et peut-être d’apporter des pistes de solution, en plus d’affirmer toujours et encore la présence et les voix des minorités.
Reste une inconnue : plusieurs invité.e.s viennent de pays qui nécessitent un visa pour se rendre au Canada : « Nous avons le soutien et la collaboration du ministère des Affaires internationales, mais en bout de ligne, la décision d’émettre ou non un visa relève du pouvoir d’un agent d’immigration dans le pays d’origine », précise Michaël Arnaud. Espérons que les agents chargés d’émettre les visas feront preuve d’ouverture. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | La 3e conférence internationale d’ÉGIDES se tiendra à Montréal, du 31 juillet au 3 août prochains. https://conference.egides.org
Le 30 mai, le « comité des sages » sur l’identité de genre, mis sur pied par la ministre de la Famille du Québec, a présenté son rapport en conférence de presse à Québec. Le comité a été créé en décembre 2023, dans la foulée des manifestations contre l’enseignement de « l’idéologie de genre », des contre-manifestations des membres de la communauté trans et non binaire et de leurs allié·e·s, ainsi que de l’augmentation de l’intolérance envers les personnes trans.
Aucun de ses trois membres — l’ancienne présidente du Conseil du statut de la femme Diane Lavallée, le médecin de famille à la retraite et ancien directeur général adjoint du Collège des médecins du Québec, Dr Jean-Bernard Trudeau, et le professeur de droit constitutionnel Patrick Taillon — n’est issu de la communauté trans ni spécialiste des enjeux trans.
Le mandat consistait à recenser les politiques actuelles au Québec concernant la transidentité, à analyser leurs effets potentiels sur la société et à identifier des enjeux à approfondir par la suite. Le comité, dont la mise sur pied a coûté environ un demi-million de dollars de fonds publics, a rencontré plus de 220 personnes — dont des personnes trans, des expert·e·s en santé publique, des parents et des « groupes de femmes » — à huis clos, selon sa présidente, Diane Lavallée. « Les droits sont précieux, difficiles à aller chercher, mais souvent très faciles à perdre. D’un autre côté, plusieurs questions et craintes ont été soulevées par des parents, des femmes, des scientifiques ou même des membres d’ordres professionnels dans la façon de répondre aux droits des personnes trans », a observé Diane Lavallée. Elle considère que l’anonymat était nécessaire pour permettre aux participant·e·s de parler librement.
Le dévoilement du rapport a eu lieu dans la plus grande discrétion, annoncé en fin d’après-midi la veille, sans aucune webdiffusion ni ouverture au public. La conférence de presse a été reportée d’une quarantaine de minutes en raison de la présence de trois militantes du Mouvement transféministe, qui dénonçaient le manque de membres trans au sein du comité, l’absence d’audiences publiques et l’exclusion du public de la salle où se déroulait la présentation. « Le comité s’est caché tout le long de son mandat… pour parler dans notre dos, pour décider à notre place », a dénoncé une porte-parole du mouvement, la chroniqueuse Judith Lefebvre. « On va nous parler de toilettes, d’identité de genre, de salles de bain, d’école, de jeunes, de sport, alors qu’on a besoin d’argent pour le logement, pour notre sécurité alimentaire. On a besoin de ressources en violences domestiques, en violences sexuelles. » Le trio s’est vu refuser l’accès à la salle ; elles ont été éconduites par des policiers locaux. Dans son résumé du rapport, Diane Lavallée a entre autres recommandé de collecter davantage de données sur le genre, de faire des recherches pour mieux comprendre l’augmentation des demandes de transition chez les jeunes, de lutter contre la « polarisation » et « l’autocensure » entourant les débats sur la transidentité, de former les fonctionnaires au respect de l’identité de genre, de soutenir des lignes d’aide et de développer les relations entre la police et les minorités de genre. Le comité a recommandé d’uniformiser les lignes directrices de soins pour les adolescent·e·s trans ou en questionnement. Les membres se sont attardés longuement sur le milieu scolaire ; sans recommander que le Québec exige la permission des parents pour une transition sociale à l’école, comme le Nouveau-Brunswick l’a brièvement fait, ils ont souhaité « rendre plus explicite le devoir de l’école d’encourager l’élève à informer ses parents ».
Ils ont privilégié les toilettes individuelles dans les écoles et les salles de sport, ainsi que la préservation des espaces non mixtes réservés aux femmes et aux filles — implicitement, aux
femmes et filles cisgenres — en milieu scolaire. En milieu carcéral, ils ont recommandé une « évaluation de sincérité » pour les personnes détenues trans. Ils ont également discuté des questions d’inclusion des personnes trans en sport, recommandant la mise sur pied d’un groupe de travail spécifique. Pour ce qui est des refuges d’urgence pour personnes victimes de violence, ils ont recommandé de soutenir des organismes transinclusifs tout en respectant la volonté des refuges qui souhaitent accueillir exclusivement des femmes cisgenres. Le 3 juin, la ministre de la Famille, Suzanne Roy, a affirmé en conférence de presse que l’argent et le temps investis dans le comité ont été bien dépensés. « La suite, c’est que ça retourne dans chacun des ministères, et chaque ministère va mettre en place des politiques », a-t-elle dit. « L’objectif est de prendre des décisions avant la prochaine élection. »
Collaboration avec le milieu mise en question À plusieurs reprises, Diane Lavallée a souligné « l’importance de la collaboration » entre le Conseil québécois LGBTQ (CQ-LGBT) et le comité. Cependant, le Conseil n’a pas vu cette collaboration du même œil. « Nous espérons qu’aucun autre groupe vulnérable n’aura à traverser ce que nos communautés vivent depuis décembre 2023 », a déclaré la présidente du Conseil, Magali Boudon. « Depuis la création du comité en décembre 2023, le CQ-LGBT a exprimé son désaccord profond quant à la légitimité du processus, confié à des personnes ni concernées ni expertes. (…) Malgré tout, le CQ-LGBT a accepté de contribuer aux travaux des sages, dans un esprit constructif. Dans un contexte où les personnes LGBTQ+ voient leurs droits reculer à travers la planète, le gouvernement aura fait durer l’anxiété et la violence de ce processus jusqu’à la dernière minute. » Elle trouve que le rapport s’appuie davantage sur des stéréotypes que sur la science.
Selon Mme Boudon, le comité a reçu une brève synthèse du rapport en mars, et une copie du rapport intégral deux heures avant son dévoilement public. « On a collaboré de bonne foi tout le long — c’est un peu une gifle », a-t-elle commenté. Au moment de publier, elle a préféré ne pas commenter davantage. Un comité de lecture au sein du CQ-LGBT travaillait toujours à produire une synthèse du document, que le Conseil avait l’intention de rendre publique dans les prochaines semaines.6 R. PRATKA irenepratka1@gmail.com
INFOS | POUR LIRE LE RAPPORT : https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/ adm/min/famille/publications-adm/publications-complementaires/ Rapport-Csages-Volume1.pdf
Il va sans dire que le retour au pouvoir du président Donald Trump a chamboulé les États-Unis, et ce, à de nombreux égards. Les enjeux LGBTQ+ et plus particulièrement les questions trans et la promotion de « l’idéologie de genre » figurent parmi les chevaux de bataille de l’administration du président.
Avocate et directrice de la section des politiques fédérales du Williams Institute (sur le droit et les politiques publiques en matière d'orientation sexuelle et d'identité de genre) de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), Elana Redfield est de ceux qui élèvent leur voix pour dénoncer les mesures prises par leur président.
Commentrésumeriez-vouslasituationauxÉtats-UnisconcernantlespersonnesLGBTQ+?
ELANA REDFIELD : Depuis l'investiture du président Trump en janvier, il y a un sentiment grandissant de peur et d'incertitude parmi les personnes LGBTQ. L'administration a inclus dans son programme un certain nombre d'objectifs philosophiques qui affectent directement - et à bien des égards ciblent - les vies des LGBTQ. Alors que par le passé, les personnes LGBTQ aux États-Unis souffraient
d'un manque de soutien ou de protection, nous avons aujourd'hui une administration qui dit explicitement « nous allons supprimer les protections » ou « nous allons défaire les choses qui se sont produites auparavant ». Cela est évident dans tous les domaines de notre gouvernement et dans de nombreux États également.
Trouvez-vousquelasecondeadministrationTrumpestdifférentedelapremière? ELANA REDFIELD : La deuxième administration Trump n'a pas la même saveur que la première. Cela s'explique en partie par le fait que, pendant la première administration Trump, ils ont testé des idées qu'ils n'ont jamais vraiment pu mettre en œuvre jusqu'à présent. L'autre raison est que cette administration se caractérise par des remises en cause directes de notre système de gouvernement. C'est quelque chose d'un peu différent. On peut avancer que le 6 janvier [2021] a été un premier indicateur de la volonté du président Trump de remettre en question notre système de gouvernement, et cela s'est bien sûr produit à la fin de sa première administration. Aujourd'hui, nous voyons des relations complètement différentes avec les diverses composantes qui rendent notre gouvernement fonctionnel.
L’approchedel’administrationTrumpfaceauxminoritésdegenresembledifférente decelleàl’égarddesminoritésd’orientationsexuelle.Qu’enpensez-vous?
ELANA REDFIELD : La politique fait une distinction entre les personnes LGB ou les couples de même sexe et les personnes transgenres, non binaires et intersexes, et c'est dans les décrets du président que cette distinction est la plus claire. Ainsi, dès le premier jour, le président a publié un décret qui disait essentiellement que, pour les besoins de son administration, il n'allait reconnaître que deux sexes, que ces sexes étaient définis au moment de la conception et qu'ils ne pouvaient pas être modifiés, et qu'il attendait de toutes les agences fédérales qu'elles agissent en fonction de cette interprétation. Cette loi a eu des conséquences immédiates pour les personnes transgenres, notamment des restrictions à la participation aux sports et des changements dans les politiques d'identification. Les États-Unis avaient l'habitude de reconnaître un troisième genre sur les passeports pour les personnes non binaires et intersexes. Ils ont retiré cette reconnaissance et tentent à présent de réviser ces passeports qui comportent un troisième genre. Cela a également un impact sur les soins de santé et les toilettes. Elle a des répercussions sur la collecte de données.
D'une manière un peu plus discrète, l'administration cible également les personnes LGB. Cela se traduit en partie par le fait que les efforts liés à l'exécutif ont supprimé des tonnes de recherches, ainsi que des subventions de recherche et des universités qui étudient les familles LGBT et les expériences LGBT. Cela est également lié à l'opposition politique du président à ce qu'il appelle la DEI [Diversité, Équité et Inclusion] ou, essentiellement, à toute forme de reconnaissance des expériences identitaires qui pourraient différer de la culture communautaire dominante.
Comment les mesures de l’administration Trump se font-elles sentir au niveau académiqueetuniversitaire?
ELANA REDFIELD : Il y a eu un énorme changement dans tous les milieux universitaires, une incertitude sur la façon d'aller de l'avant pour étudier les questions LGBT, ou pour être inclusif ou créer un environnement d'apprentissage inclusif, et cela est dû à cette combinaison de décrets et d'actions du gouvernement fédéral. Tout d'abord, le décret sur la définition du sexe. Ce décret stipule que les fonds fédéraux ne seront pas autorisés à promouvoir ce qu'ils appellent « l'idéologie du genre », et cette « idéologie du genre » fait référence à l'existence des personnes transgenres. Il y a également l'arrêté anti-DEI, qui stipule que les universités ne soutiendront aucune initiative utilisant des termes tels que « privilège » ou « oppression », ou parlant de marginalisations historiques. La combinaison de ces deux éléments fait que les universités sont très durement touchées.
LesmesuresduprésidentTrumpsont-elles,selonvous,unrefletd’opinionspartagéespar unemajoritéd’Américains?
ELANA REDFIELD : Les sondages d'opinion montrent que les gens sont généralement favorables à la non-discrimination. Mais lorsqu'il s'agit de politiques spécifiques, je pense que les gens ne savent pas vraiment comment répondre aux questions. Les résultats varient donc en fonction de la politique. Nous sommes actuellement dans une période où l'on parle de manière disproportionnée des personnes transgenres. Les personnes transgenres ne représentent qu'un faible pourcentage de la population américaine, mais elles occupent tellement de terrain au niveau fédéral et au niveau des États dans tout le pays. Cela donne l'impression qu'il se passe beaucoup plus de choses que ce n'est le cas. Je pense donc qu'il est important de réfléchir à la place que les opposants à l'inclusion des transgenres accordent à cette question. Je pense qu'elle est très différente des Américains, qui ne pensent probablement pas aux expériences des transgenres autant qu'à l'inflation, au coût du logement ou aux soins de santé dont ils ont besoin.
Êtes-vousoptimistequantauxconditionsdespersonnesLGBTQ+auxÉtats-Unis?
ELANA REDFIELD : J'ai beaucoup à dire à ce sujet. En ce moment même, notre constitution et notre système de gouvernement sont mis à l'épreuve. Nous apprenons si ces systèmes fonctionneront ou non pour protéger les groupes minoritaires vulnérables, et cela concerne également toute personne appartenant à un groupe minoritaire aux États-Unis, qu'il s'agisse d'immigrants ou de minorités visibles, d'Autochtones, de personnes handicapées... Tous les groupes différents se voient dire que non seulement les programmes qui les soutiennent seront supprimés, mais qu'ils n'ont pas le droit de parler de leurs expériences, de parler d'intersectionnalité et de parler de ce qui donne un sens à leur vie, de ce qui la rend joyeuse et dynamique. Je pense donc que cela a un impact négatif.
Cela dit, dans beaucoup de ces cas, l'administration est en train de perdre. Elle tente quelque chose, puis quelqu'un intente une action en justice, et le tribunal dit : « Non, vous ne pouvez pas faire ce que vous essayez de faire ». Il y a donc des raisons d'espérer. Je ne suis pas irréaliste : les LGBTQ ne vont pas nécessairement gagner toutes les batailles, mais je pense qu'il reste encore beaucoup à faire. En bref, je pense que les personnes LGBTQ aux États-Unis doivent attendre et voir ce qui se passe, et bien sûr sont très actives pour essayer d'exprimer leur mécontentement et le changement qu'elles veulent voir. 6
PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com
INFOS | Le WILLIAM INSTITUTE est l'école de Droit de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA). https://williamsinstitute.law.ucla.edu
Dès le 25 juin, l’exposition « Pour que nos mémoires vivent! Sur les traces d’une histoire lesbienne à Montréal » sera présentée gratuitement au Centre des Mémoires montréalaises (MEM). Réalisé en collaboration avec le MEM, cette exposition des Archives lesbiennes du Québec promet de sortir de l’ombre les réalités lesbiennes, de l’âge d’or du lesbianisme dans les années 80, jusqu’à aujourd’hui. Entrevue avec Lorine Dumas-Svanella et Louise Turcotte.
La genèse de cette exposition débute par un concours de circonstances, inspiré du 40e anniversaire des Archives lesbiennes, explique Louise Turcotte, militante de longue date, impliquée au sein des Archives depuis belle lurette. « Le MEM a eu une vingtaine de propositions dans lesquelles il devait en choisir trois. Le MEM nous a choisi, notamment, car les Archives lesbiennes, il n’en avait jamais entendu parler! Sans conteste, les Archives furent surprises d’avoir été choisies pour « s’afficher » sur la place publique, appuie Louise.
Ainsi, Lorine Dumas-Svanella, jeune militante française installée depuis quelques années à Montréal, ayant collaboré avec les Archives et les Éditions sans fin, fut embauchée pour chapeauter le projet. « En fait, on est parti de l'exposition du 40e, mais on l'a mûrie, étoffée, plus réfléchie. C'est un aperçu de l'histoire des lesbiennes à Montréal, en particulier de la communauté francophone qui s'est formée sur le Plateau Mont-Royal au début des années 80, et qui a été qualifiée d'âge d'or du lesbianisme avec la création de plein de lieux, qu’ils soient commerciaux, artistiques, communautaires, bref, des initiatives qui y sont nées.
Enfin, il y avait vraiment une convergence d'énergies lesbiennes ».
On y présente donc les lieux et évènements importants, avec une cartographie murale, ainsi que des affiches, photos, vidéos explicatives, des émissions de radio (dont Lesbo-sons et
Interférences lesbiennes) sans oublier des artefacts, revues à feuilleter, explique Lorine. « On suit aussi cette communauté dans les années 90, et la naissance de nouvelles générations lesbiennes, donc du coup de nouvelles luttes, de nouveaux lieux, la naissance du Village. Il y a aussi, dans la dernière partie, un focus sur le travail de valorisation qui a été fait par rapport à cet héritage par les Archives lesbiennes, depuis la création du dernier collectif en 2016. Il y a des périodes plus documentées que d’autres, mais ça couvre vraiment une période large, soit quatre décennies, de la création jusqu'à aujourd'hui ».
Cela dit, lorsque l’aventure de l’exposition a débuté, les Archives se sont retrouvées en face d’une lacune récurrente, soit le manque de photos pour illustrer le propos, explique Louise : « À l'époque, tu sais, on n'avait pas les réflexes de maintenant avec les téléphones intelligents pour documenter les événements… celles qui prenaient des photos, c’étaient les photographes qui venaient… »
Ainsi, elles sont allées chercher l’aide de Suzanne Girard qui a fait partie du groupe Plessisgraphe (dont les archives seront conservées au Musée McCord) et Marik Boudreau, membre du Plessisgraphe, également. « J'ai contacté Suzanne en lui expliquant le projet et elle a été absolument généreuse, elle a accepté de nous donner des photos pour l’exposition. Elle a des milliers de photos, mais notre expo était vraiment concentrée sur les années 80-90, sur le Plateau, car notre volonté c'était de parler du Village des lesbiennes qui était le Plateau Mont-Royal, à l’époque. Pour Marik, on tenait beaucoup à une photo qui était difficile à avoir sur la manif de 83, parce qu'on a encore, aux Archives, la bannière du contingent qui avait 400 lesbiennes le 8 mars 83 et nous allons l’exposer. Écoute une bannière datant de 1983 qui a été mise sur tissus, de 12 x 24 pieds sur le mur! C’est magnifique, avec le grand mot LESBIENNE dessus! » Mentionnons aussi l’apport du Réseau Vidé-Elle créé par Suzanne Vertu et Diane Heffernan qui célèbrera d’ailleurs son 50e anniversaire pour l’occasion. Qui plus est, le documentaire Lesbiana : Une révolution parallèle de Myriam Fougère fera aussi l’objet d’une présentation spéciale durant l’exposition. Il en est de même pour la Chorale lesbienne.
Bref, il y aura maintes activités organisées parallèlement à l’exposition pour sortir de l’ombre la communauté et les initiatives lesbiennes. Plusieurs lesbiennes connues de la communauté ont collaboré à cette exposition, mentionnons notamment Diane Trépanière, Sophie Picard et Josette Bourque.
Qui plus est, l’exposition vise également à générer le dialogue entre les diverses générations de lesbiennes, explique Louise : « Ce qu'on vise, effectivement, c'est d'essayer de faire comprendre aux jeunes qu'est-ce que ça voulait dire d’être lesbienne à cette époque-là, parce que les lesbiennes ont une histoire. »
D’ailleurs, puisque Louise et Lorine sont des lesbiennes de différentes générations, terminons avec la question qui tue, soit « le plus grand enjeu pour les lesbiennes de votre génération respective ? ». Débutons par la réponse de l’aînée, Louise : « Ça, c'est une grande question! Je pense que, pour ma génération, avec toutes les activités que les Archives ont faites et qui ont remis ensemble les lesbiennes qui ont vécu ces années-là, c'est tellement important de faire voir et de faire comprendre quel était notre esprit à ce moment-là! De transmettre aux jeunes tout simplement, même si le problème c'est qu'elles ne s'identifient plus beaucoup avec ce terme-là. Maintenant, c'est pour ça que celles qui veulent s'identifier dans le mouvement queer ont choisi le terme lesbo-queer, donc, effectivement, tu fais cette identification comme lesbienne, mais dans un mouvement queer, alors que nous, à l'époque, on était lesbiennes dans un mouvement féministe et dans un mouvement lesbien, et dans un mouvement anglais c'était une autre façon de s'exprimer à l'époque. »
Et Lorine d’enchainer : « Le terme lesbo-queer c'est quand même assez spécifique au Québec, ou en tout cas au Canada, et peut-être du coup un peu à l'Amérique du Nord parce qu'en France, à ma connaissance, le terme n'est pas utilisé. J'ai l'impression que ces dernières années, en France, il y a quand même eu cette revalorisation du terme lesbienne, avec plus de lesbiennes qui s'identifient comme telles et qui en font un geste politique, donc il y a un écho aux années 70-80 où ce terme était très valorisé.
Par rapport à l'exposition, je trouve que c'est hyper important justement que des lesbiennes d'une autre génération, plus jeunes, aient accès à cette histoire-là parce que du coup c'est accessible à un plus grand nombre et je trouve que c'est important pour les lesbiennes plus jeunes de connaître leur histoire. » Qui plus est, l’histoire favorise le dialogue. « Oui, je pense que c'était ça le but aussi », appuie Louise qui cite l’époque de l’École Gilford comme sa plus mémorable mémoire lesbienne montréalaise, « c'est de faire connaître l'histoire aux jeunes lesbiennes, sans oublier qu'il faut être quand même pédagogique et accessible dans l’approche, parce que c'est aussi une exposition pour le grand public ».
Ainsi, 42 ans après la création des Archives lesbiennes Traces, les Archives lesbiennes du Québec vous invitent à explorer, à partir de leur fonds documentaire, la riche et dynamique histoire de la communauté lesbienne d’ici. Une façon pour la communauté, mais aussi pour le grand public de (re)découvrir comment s’est façonnée l’identité lesbienne montréalaise. Et ce, en attendant la tournée des Archives lesbiennes en régions! 6
JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com
INFOS | L’exposition gratuite au Centre des Mémoires montréalaises (MEM), 1210 boulevard Saint-Laurent à Montréal, se déroulera du 25 juin au 12 octobre 2025. Plus d’informations : https://memmtl.ca/programmation /histoires-lesbienne L’inauguration se tiendra le jeudi 26 juin à 18h. Évènement Facebook : https://www.facebook.com/share/15sSrARpHA/
Directeur général de l’organisme Ensemble pour le respect de la diversité, Rafaël Provost lutte quotidiennement contre le sexisme, le racisme, l’homophobie, la transphobie et les autres formes de discrimination. Un événement malheureux survenu dans sa vie personnelle l’a également poussé à prendre la parole publiquement contre les agressions sexuelles.
Quelétaittonparcoursavantdeprendreladirectiond’Ensemble?
RAFAËL PROVOST : J’ai un parcours très atypique : j’ai mon secondaire cinq et j’ai commencé à travailler vers 16 ans en tant que commis de bureau dans le milieu des assurances. De fil en aiguille, je suis devenu réceptionniste, adjoint administratif, adjoint exécutif, adjoint de président d’entreprise. Puis, j’ai travaillé environ cinq ans à HEC-Montréal en tant que responsable des événements et des communications pour un pôle de recherche en gestion. J’étais entouré des meilleurs au monde en ressources humaines, en gestion du changement, en finances et en communications. J’absorbais tout ce qu’on me partageait.
Puis,toutachangédurantlapandémie.
RAFAËL PROVOST : J’ai vécu une crise existentielle et j’ai quitté mon emploi sans plan B. Je suis devenu bénévole au GRIS-Montréal. Un jour, j’ai vu l’affichage d’un poste de direction générale au JAG, un organisme LGBTQ+. J’ai décidé de tenter ma chance. Le jour de mon anniversaire, j’ai obtenu le poste. J’y suis resté près de deux ans. J’ai travaillé fort pour remettre l’organisme de l’avant. Jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’Ensemble était à la recherche d’une direction générale, il y a deux ans et demi.
Quelleestlamissiond’Ensemble?
RAFAËL PROVOST : Depuis 29 ans, on rencontre les jeunes dans les écoles primaires et secondaires pour les aider à mieux comprendre ce qu’est une discrimination. S’ils la vivent, ils pourront la reconnaître et se sentir moins seuls. S’ils la font subir, ils auront des outils pour s’en éloigner, réaliser qu’on vit ensemble et qu’on doit travailler sur notre respect envers nous-mêmes et envers les autres. On leur parle de sexisme, de racisme, d’homophobie, de transphobie et de tous les types de discrimination. Ce n’est pas du témoignage, mais des ateliers éducatifs et participatifs. Chaque année, on rencontre plus de 36 000 jeunes.
Quellessontvospréoccupationsen2025?
RAFAËL PROVOST : Beaucoup de gens ne se sentent pas concernés par ces luttes et les gens ne comprennent pas forcément ce qu’on fait. Même si je suis presque tous les jours dans les médias pour répéter notre mission, les gens se demandent encore ce qu’on fait dans les écoles. Quand tu le vis, tu comprends assez vite. Notre autre défi, c’est le financement. Alors que tout le monde dit que les discriminations sont un fléau en augmentation, les moyens ne suivent pas.
Pourquoiest-ceimportantdeprendrelaparoleàlaradioetàla télévisionaussisouvent?
RAFAËL PROVOST : Parce qu’on offre une solution à ces enjeux et il faut la faire connaître. Je ne le fais pas seulement pour notre organisation, mais pour le milieu communautaire au sens large. Au Québec, il y a presque une solution pour tout, mais les gens ne les connaissent pas.
Veux-tuégalementobtenirplusdevisibilitépourtonbien personnel?
RAFAËL PROVOST : En toute honnêteté, ma première volonté est de faire connaître Ensemble. Je vois que les portes s’ouvrent beaucoup plus facilement maintenant. Cette nouvelle crédibilité nous permet
de rencontrer des gens qui pourraient nous offrir du financement ou autre chose. Cette game-là, je l’ai comprise assez rapidement. À titre personnel, je ne déteste pas ça. Même si ça vient avec beaucoup de côtés sombres, d’attentes et d’idées préconçues. Cela dit, j’ai été victime d’intimidation toute ma vie et j’ai longtemps cru que ce serait impossible de trouver ma place en étant moi-même. Aujourd’hui, quand j’occupe cet espace en étant qui je suis, j’imagine que ça pourrait inspirer une autre personne et ça me plaît.
Surtesréseauxsociaux,enplusdetontitreprofessionnel,tuteprésentescommeun ex-modèleJean-PaulGauthier,Top3desjeunescadresduQuébecetTop15LinkedInQuébec. Quelleimageveux-tuprojeter?
RAFAËL PROVOST : Que c’est possible de réaliser de belles et grandes choses quand on est authentique, qu’on travaille fort et qu’on est bien entouré. J’ai voulu être mannequin et je l’ai été pour Jean-Paul Gauthier. J’ai un secondaire cinq, mais je suis nommé jeune leader du Québec et je gère un organisme avec plus de 20 employés. C’est peut-être aussi une façon de me rappeler et de rappeler aux autres ma valeur, alors que je n’ai pas le papier qui convainc plein de gens. Ça veut dire beaucoup sur LinkedIn, quand on voit une personne avec une maîtrise ou qu’un autre a étudié à telle école.
L’hiverdernier,tuastémoignéd’uneagressionsexuelle.Tuenasparlédansuneconférence, surtesréseauxsociauxetdanslesmédias.Pourquellesraisons?
RAFAËL PROVOST : Quand j’ai été invité à prendre la parole au Salon de la tentation, je ne savais pas de quoi je parlerais. Finalement, j’ai ressenti le besoin de briser ma solitude avec ce qui m’était arrivé et d’utiliser ma plateforme. Je pensais d’abord partager le beau et le mauvais des applications de rencontres en général, sans me livrer autant. Puis, quand est venu le temps de parler des côtés sombres, j’ai décidé de partager que ça m’était arrivé. J’ai aussi expliqué que j’avais déjà eu le réflexe trop facile de dire aux gens de dénoncer et de passer à l’action.
Acceptes-tudenousrésumercequetuasvécu?
RAFAËL PROVOST : Oui. Au départ, c’était une date qui ressemblait à beaucoup d’autres que j’avais eues : via Facebook rencontre, j’avais eu un court échange avec un gars et je l’ai invité à prendre un verre, en sachant très bien que le potentiel était plus le plaisir qu’une relation amoureuse. Ça m’allait. J’avais déjà invité un inconnu chez moi et ça s’était toujours bien passé. Dès qu’il est arrivé, je le feelais un peu moins. Il ressemblait moins à ses photos.
Etleventarapidementtourné.
RAFAËL PROVOST : Quand on a commencé à boire, il est devenu plus insistant. Il voulait que ça se passe. On a commencé et j’ai rapidement voulu que ça arrête. Il a forcé la chose. J’ai dit « non ». Il a voulu me forcer à lui faire une fellation. Je l’ai repoussé. Je ne me suis jamais entendu dire « non » de cette façon-là... Il a continué quand même. J’étais sur le divan, traumatisé. Il s’est touché, il est venu, il a relevé ses culottes et il est parti. Quand je suis retourné sur l’application, son profil n’était plus là. Je n’avais pas son prénom. J’ai pris une douche d’une heure. J’ai bu de la vodka. Je me sentais sale. Je n’ai pas dormi de la nuit. Le lendemain, en discutant avec une amie, j’ai compris ce que j’avais vécu.
Quellestracesçaalaissées?
RAFAËL PROVOST : Ça va me suivre toute ma vie. Même si une part de moi est encore insouciante, une autre ressent le traumatisme omniprésent dans le dating. Je me demande si ça va se reproduire. J’ai une nouvelle impatience face aux comportements problématiques. Je tolérais beaucoup avant. Je n’ai pas renoncé aux applications de rencontres, mais je les utilise autrement. Je crois encore qu’il y a du bon monde.6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
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Vous pouvez suivre Rafaël Provost sur Facebook et Instagram au @rafaelprovost/ et sur LinkedIn https://www.linkedin.com/in/rafaelprovost5/
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Eugénie Lépine-Blondeau
Une émission anniversaire sur Ici Première, une chronique à Sucrésalé et une activité spéciale durant Fierté : Eugénie LépineBlondeau n’aura pas de quoi chômer cet été !
Quelestleconceptdel’émissionBonanniversairequiseradiffuséesurIciPremière?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : Puisqu’on est en 2025, le potentiel de célébrer des événements avec un anniversaire rond est quintuplé. Avec mon équipe, on a voulu souligner des moments socioculturels marquants en ratissant assez large. On a choisi 8 thèmes, comme les 30 ans de RDI, les 20 ans du Cœur a ses raisons, les 35 ans de l’album Unison de Céline, les 25 ans des Sims, etc. On touche aux grandes institutions canadiennes et à des trucs plus nichés de la culture populaire.
Seras-tuentouréedeplusieurscollègues?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : J’anime en solo, mais c’est une grande tablée d’une heure avec trois segments. Dans le premier, on retourne à la genèse. Pour l’album de Céline, on a un des producteurs de l’album et Sonia Benezra qui animait l’émission spéciale à sa sortie. Pour Le cœur a ses raisons, on a Marc Brunet et les comédiens. Pour RDI, on a les gens qui ont créé les premiers reportages. Dans la deuxième portion, on se concentre sur l’évolution de l’événement. Et dans la dernière, on invite des personnes à réfléchir sur
une question en lien avec cet événement. Par exemple, à propos de RDI, on se demande si on a encore besoin des médias d’information en continu.
Qu’est-cequeçat’afaitdereveniràl’animationdetapropreémission?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : J’étais vraiment fébrile, mais je n’avais pas mesuré l’ampleur d’animer une émission d’une heure. Autant j’étais stimulée dès le premier jour. Autant, en animant la première, j’ai compris que c’était du stock. J’avais perdu certains réflexes. Ce métier-là doit être pratiqué. Mais c’est comme la bicyclette : on n’oublie pas comment faire. C’était surtout galvanisant pour moi !
TuesaussichroniqueuseculturelleàSucrésalédurantl’été.Pourtant,tumesemblestrès radio-canadienne.Comprends-tupourquoionpeutêtresurpris?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : Oui, tu n’es pas le seul à être surpris, mais faire de la chronique dans un contexte estival et ludique, sans le dire de manière péjorative, ça me parle. Je vais rester dans le giron culturel. Je veux me concentrer sur la passation : les artistes ont chaque fois des produits dérivés ou des billets de spectacles à distribuer aux gens. Il y a une portion entrevue sur un tandem et on encourage ensemble le public à consommer de la culture québécoise. C’est raccord avec ce que je fais depuis mes débuts. D’ailleurs, j’ai produit mon premier topo à Radio-Canada il y a 10 ans, cet été. Bref, je m’amuse beaucoup. Et je suis contente de découvrir le monde de la télé. C’est une nouvelle corde à mon arc.
Reprendras-tulachroniqueculturelleàToutunmatinaumoisd’août?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : Non, je ne reviendrai pas. C’est une décision qui n’a pas été prise à la légère. Toute ma vie, je vais rechercher ce genre d’adrénaline et cette très grande connaissance du monde de la culture, car tu baignes tellement dedans. Tu lis tous les journaux le matin et tous les communiqués de presse. Ta journée est consacrée à rester au courant des moindres changements en culture. La gang me manque énormément. Mais je ne voyais pas comment exercer mon métier comme j’aime l’exercer en ayant un jeune enfant à la maison. J’avais besoin de pouvoir décider la journée même d’assister à un show. Je travaillais 16 heures par jour. Et j’aimais ça. Je ne sais pas comment j’aurais pu faire autrement. Avoir un enfant, ça prend du temps. Cela dit, j’ai un grand projet pour l’année à venir, qui sera bientôt annoncé.
DurantFiertéMontréal,enaoûtprochain,tureviensauCombatdestubes,cettefoisavec VanessaDestinée.Àquoidoit-ons’attendre?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : L’an dernier, avec Claudie Prévost et Catherine Pogonat, c’était tellement l’fun ! C’était la convergence de plusieurs de mes intérêts : être sur scène, mettre de la musique dans un environnement queer et avoir du plaisir. Je m’étais super bien entendue avec les filles. C’était moins un battle, cela dit, même si on avait une attitude de compétition. Cette année, on va être deux au lieu de trois, alors je vais devoir chercher encore plus de tounes. En tant que fière représentante lesbienne, je vais vouloir pousser ma communauté. Depuis deux ou trois ans, je trouve ça réjouissant de découvrir la musique créée par nos communautés, en particulier par les femmes lesbiennes, bisexuelles ou pansexuelles.
L’automnedernier,tuasgagnéavectonamoureuseJudithleprixCoupdecœurdela Fondationémergencepourvotreprisedepositionàlanaissancedevotreenfant.Qu’est-ce queçareprésentaitpourvous?
EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU : Ça nous a pris du temps avant de l’accepter. On a juste fait un post Instagram. Mais on a reçu beaucoup de rétroaction des gens de la communauté, dont des ami.e.s qui ont accouché au CHUM et qui nous ont envoyé les nouvelles cartes de naissance qui ont été créées. C’est extrêmement touchant. On est fières. Mais ça permet aussi de prendre la mesure du travail qui reste à accomplir. Les carnets de vaccination évoquent encore le père et la mère. Plusieurs hôpitaux ont encore « père et mère » seulement sur leurs formulaires. Ça démontre aussi que c’est en se parlant qu’on se comprend. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Pour suivre l'actualité d'Eugénie Lépine-Blondeau https://linktr.ee/eugenie.lb
Peu connu, candidat du Parti vert défait aux dernières élections fédérales, Jonathan Pedneault a pourtant une fiche de route impressionnante. Journaliste en zone de conflits, intervenant humanitaire pour de grands organismes, il a côtoyé la mort de près, témoin privilégié de conflits armés, mais il a aussi rencontré plusieurs grands de ce monde, armé de son bâton de pèlerin pour les convaincre d’agir. À toute vitesse, il relate ce parcours dans Têtepremière,cœurouvert (éditions XYZ), une autobiographie qui commence avec son enfance, sur la Rive-Sud de Montréal. Il parle aussi de son homosexualité rapidement, conscient des enjeux actuels, mais qu’il englobe dans un combat plus large, celui des droits de la personne et de la défense de la nature.
Pourquoicetteenviedeseraconter?
JONATHAN PEDNEAULT : Je ne suis pas quelqu’un qui a envie de raconter ma vie tant que ça, donc il y a quelque chose de paradoxal, mais en me présentant comme cochef du Parti vert et candidat aux élections fédérales, je trouvais nécessaire d’être aussi transparent que possible sur d’où je venais et sur ce qui m’avait formé comme citoyen. Je n’ai pas été à l’aise avec l’exercice, mais dans un contexte où je m’engageais en politique, je n’avais pas le choix. Aujourd’hui, je suis sorti de la politique et je suis de retour dans la vie privée. Mon éditeur détesterait m’entendre dire cela ! (Rires.) Je suis quelqu’un de gêné pour parler de ma vie privée, mais peut-être que ce livre peut inspirer des jeunes, même si je garde de gros points d’interrogation sur la façon dont il faut aujourd’hui absolument se faire connaître.
C’estlaraisonpourlaquelletunet’étendspastropsurlefaitd’avoirreçuundiagnosticde VIHen2023.
JONATHAN PEDNEAULT : Bien sûr, c’est un choc au départ. Mais, j’ai eu cette chance d’avoir [reçu le diagnostic] très rapidement. On se relève et cela m’engage à rappeler qu’il faut continuer à se protéger même si on prend la PrEP, de se faire tester régulièrement, de prendre la PrEP régulièrement, pour se protéger, mais aussi pour protéger les autres. C’est notre responsabilité d’être plus attentif et plus vigilant et donc de continuer d’en parler. Comme cochef d’un parti, je ne pouvais pas non plus me taire. Je connais plusieurs personnes publiques et dans le monde politique qui sont séropositives et qui le disent. Même s’il y a des maladies qui sont socialement moins acceptables que d’autres. Et pourtant, dans les sociétés occidentales, la transmission du virus continue, une problématique qui est liée à la toxicomanie aussi, tout comme avec la pauvreté. On se doit de continuer d’en parler. Et, bien sûr, à l’international. On voit une recrudescence des cas en Chine actuellement et l’Afrique est toujours aussi touchée. Et au moment où je finissais d’écrire le livre, on a appris l’arrêt du financement de l’USAID (Agence d’aide américaine du développement) et du PEPFAR (Plan présidentiel d’urgence de lutte contre le sida) par l’administration Trump. On sait que les États-Unis étaient un principal bailleur de fonds à l’international [pour la] lutte contre le sida. D’autres pays, le Canada, la Norvège, l’Union européenne vont devoir pallier la disparition de ces programmes. C’est un recul auquel nous allons devoir faire face.
Trèsjeune,tuasenviedevoyager,maispaspouryfairedutourisme.Tuvasdansdeszones deconflits,tuécrisdesarticlesetensuitetutravaillespourdesorganismeshumanitaires. Dutémoignage,tupassesàl’engagement?
JONATHAN PEDNEAULT : Pour moi, cela va de pair. Il y a un impératif moral d’être engagé lorsque l’on est témoin, et un impératif moral d’être témoin lorsque l’on est engagé.
L’engagement sans l’expérience du réel, sans connaissance, sans savoir vraiment peut même parfois être dangereux. Mais d’être témoin de quelque chose sans, par la suite, et par différentes manières, s’engager, correspondrait, pour moi, à une faillite morale.
Tonengagementsemanifestedequellefaçonmaintenant quetuasquittélePartivert?
JONATHAN PEDNEAULT : Je pense qu’il y a des outils qui existent pour faire avancer les choses, à la disposition de celles et ceux qui veulent s’engager, tout en étant conscient des limites de ces outils [...], que ce soit par la force des structures internes ou des pressions externes. J’ai eu la chance de découvrir et de travailler avec certains de ces outils-là, que ce soit dans l’engagement à travers des organismes internationaux, ou comme journaliste, ou même comme politicien, et dans chacun des cas, j’ai découvert aussi les limites. Quant à moi, ce qui est clair et que je tente de faire depuis l’âge de 15 ans, c’est d’essayer de mieux comprendre les structures qui animent notre monde et de comprendre les déficits structurels qui permettent la reproduction [et] la répétition des abus graves contre les humains ou contre la nature et de voir s’il y a des solutions plus systémiques pour faire changer les choses. J’ai utilisé différents outils, comme je le disais, journaliste sur le terrain, [intervenant] pour des organismes humanitaires ou encore, récemment, la politique. Je ne suis pas certain d’avoir réussi encore, mais je crois que chacun se doit de trouver les outils qui lui conviennent le mieux pour permettre le changement.
Des structures existent, elles peuvent être locales ou internationales,lesoutilssontlà,maiscommentvit-onla difficultéetlalenteuretparfoislarésistancepourallerde l’avantdanslarésolutiondeconflits,parexemple? JONATHAN PEDNEAULT : Ces structures sont là et sont des leviers sur lesquels on doit appuyer quand on le peut. Ce n’est pas évident et je comprends que beaucoup de personnes qui s’engagent avec un désir brûlant et ardent de changer les choses deviennent impatientes devant la lourdeur et la lenteur avec lesquelles ces changements peuvent naître. Cela peut amener un certain pessimisme. Mais la patience est aussi une clef stratégique qui, sur du long terme, peut amener des résultats. Peut-être faut-il tempérer ses attentes et [...] souligner les victoires quand elles sont là. Cette lenteur peut alimenter un découragement qui amène au cynisme, mais en même temps, en ne continuant pas, il y a encore moins de chances de changer le fonctionnement des structures en place. Les gouvernements, comme les grandes institutions de défense des droits de la personne, etc., sont des structures lourdes qui ne bougent pas facilement. Au point où l’on peut se demander s’il n’est pas plus pertinent de s’attaquer fondamentalement aux carences du système que de continuer à jouer avec les institutions en place comme si elles étaient véritablement efficaces. Je pense qu’il faut, à tous les niveaux, ne pas hésiter à les confronter face à leurs erreurs. C’est plus une
question, je n’ai pas la réponse. Je continue d’apprendre et à chercher des stratégies qui soient efficaces. Les schémas de pensée avec lesquels on est confronté quand on s’adresse à des décideurs, des ministres, et parfois même à l’intérieur d’organismes humanitaires, sont tellement profonds, enracinés [et] anciens, qu’il est évident qu’on ne peut les faire changer rapidement. Un exemple simple : de parler d’un enjeu humanitaire publiquement représente déjà une victoire, alors qu’énormément de gens, pour de multiples et diverses raisons, préféreraient que l’on n’en parle pas.
Maisc’estunjeud’équilibriste,quandonsortd’unezone deconflitsetquel’onseretrouvedevantdesministres, dansdesconférencesinternationales,dansdesespaces confortables,sécuritaires,àdesannées-lumièredelaréalité surleterrain?
JONATHAN PEDNEAULT : La transition est difficile, mais c’est une transition qui est nécessaire, car il est plus facile d’apporter de l’information à des gens de pouvoir que d’amener ces gens de pouvoir ou ces décideurs dans des camps de réfugié.e.s pour qu’ils constatent par eux-mêmes. Très souvent, je nous considère comme des traducteurs de certaines réalités, parce que nous sommes allés sur le terrain et de les traduire pour qu’elles soient comprises par des diplomates, par exemple, qui n’ont pas l’habitude de sortir beaucoup de leur bureau, pour leur faire comprendre la nécessité [...] que leur État agisse pour tenter de résoudre tel ou tel problème. Une transition aussi entre les habits sur le terrain et le veston cravate pour se rendre dans une ambassade ou à un congrès. (Rires.)
N’as-tujamaiseupeurdedevenirunfonctionnairede l’«humanitaire»?Depasserensommedel’autrecôté delabarrièreetdetecontenteruniquementd’apporter labonneparole?
JONATHAN PEDNEAULT : Bien sûr que c’est un risque. C’est une des raisons qui m’a poussé à quitter Human Rights Watch. Le levier que constituait cet organisme, son pouvoir donc, est pour moi en train de s’effriter et n’a plus le même mordant pour dénoncer ce qui se passe, même s’il continue de faire un très bon travail de documentation sur la question des droits de la personne, mais son pouvoir a passablement diminué.
Actuellement,tuesenNorvège,qu’est-cequitufais là-bas?
JONATHAN PEDNEAULT : Après l’échec des élections, il me fallait un peu de temps pour me remettre. Comme beaucoup d’autres, je peux traverser des périodes, heureusement courtes, de découragement. Mais je ne suis pas inactif, disons que j’accomplis des missions, d’une certaine façon diplomatiques, pour rencontrer des institutions, des diplomates, etc., pour les convaincre d’agir dans certains dossiers. Ce ne sont pas des vacances.
Mêmesituviensd’unmilieudéfavorisématériellement,tu teconsidèrescommeprivilégiéetdoncresponsable?
JONATHAN PEDNEAULT : Quand on naît et qu’on grandit en Amérique du Nord, on a une vie plus facile que si l’on naît au Soudan, par exemple. D’avoir pu étudier et d’avoir eu les opportunités que j’aie eues sont des marqueurs avec, bien sûr, des guillemets, mais qui devraient être les mêmes pour tous et toutes dans le monde. Le droit à l’éducation, le droit à la santé, le droit à la sécurité, le droit de manger. Et peut-être que ce privilège que j’ai eu m’a donné ce sens de la responsabilité, c’est-à-dire, d’avoir conscience de faire partie d’une expérience humaine plus grande que nous. Au-delà d’être en vie, de la joie d’être en vie, c’est notre responsabilité de contribuer à cette expérience humaine, et si l’on n’ajoute pas notre pierre à l’édifice, à tout du moins que l’on n’en enlève pas. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Tête première, cœur ouvert
Histoire d’un engagement citoyen
Jonathan Pedneault Essai XYZ (2025)
Vedette française du foot féminin qui fut parmi les premières athlètes de l’Hexagone à parler ouvertement de son homosexualité et qui a été sacrée meilleure joueuse de la National Women’s Soccer League aux États-Unis au début des années 2000, Marinette Pichon est désormais directrice sportive des Roses de Montréal dans la Super Ligue du Nord.
Quellesémotionsvoushabitentàl’idéedelanceruneéquipeetuneliguedesoccerféminines?
MARINETTE PICHON : C’est l’ascenseur émotionnel ! Au début, je pensais au privilège de faire partie de cette aventure et de pouvoir contribuer. Après, tu redescends, tu te demandes comment faire, avec quels moyens et quelles personnes. C’était plein d’émotions galvanisantes et de remises en question chargées d’humilité.
Sentez-vousdéjàquelesRosesontunepersonnalitédifférentedesautreséquipes?
MARINETTE PICHON : On voulait amener au cœur du projet la culture du bien-être, de la bienveillance, de la réussite, de l’acceptation des échecs et des efforts. Je ne peux pas me permettre
d’évaluer les autres, mais je sais qu’on va dans la bonne direction. Je pense qu’on le sent sur le terrain, comme lors du match d’ouverture à la maison, quand on était menées 1-0 et qu’on a inversé la tendance pour gagner 2-1. S’il n’y a pas cette chimie entre les joueuses, il n’y a pas cette réussite.
L’équipemarketingfait-elledeseffortspourrejoindrelescommunautésLGBTQ+?
MARINETTE PICHON : On est inclusives. On n’a pas de jugement. On estime qu’il y a de la place pour tout le monde. C’est important que les personnes puissent être elles-mêmes quand elles vivent une expérience avec nous. Mais si on devait prendre en compte toutes les communautés (religions, LGBTQ+, cultures), ça risquerait de nous écarter du projet sportif et d’envoyer des messages qui pourraient être perçus « négativement » par d’autres.
VousvivezauQuébecdepuis2019.Qu’est-cequivousaamenéeici?
MARINETTE PICHON : En France, ma compagne et moi avions des jobs hyper prenants. Je travaillais presque 7 jours sur 7, comme directrice générale au Paris FC, en tant que consultante pour France Télévisions et à la direction de mon académie que ma femme faisait rouler. Avec tout ça, il ne restait plus trop de temps pour la famille. Un jour, ma femme a fait une reconversion professionnelle en coach de vie et elle m’a demandé : « Toi, qu’aimerais-tu faire maintenant ? ».
Qu’avez-vousrépondu?
MARINETTE PICHON : J’avais l’impression d’avoir fait le tour en France. J’avais aimé mon expérience en tant que joueuse professionnelle aux États-Unis et je voulais revivre à l’étranger. On a discuté, elle voulait choisir un pays francophone et le Canada est venu naturellement, pour ses actions dans le développement du football féminin. J’ai postulé [pour] cinq jobs, j’ai reçu trois réponses, dont celle du directeur général de l’Association régionale du Lac-Saint-Louis. Six ans plus tard, on est très heureuses de notre choix.
Commentvivez-vousl’ouvertureduQuébecauxpersonnesqueers?
MARINETTE PICHON : Ça fait 20 ans que je suis avec ma femme. On vit notre homosexualité. On ne veut pas que les gens la valident, mais on veut la vivre tranquillement. Ici, au Canada, le naturel des gens est respecté : le fait de se tenir la main dans la rue, de s’embrasser ou autre. En France, malheureusement, de jeunes couples gais se font encore tabasser.
En1980,qu’est-cequivousapousséeàfairevosdébutsaufoot?
MARINETTE PICHON : Je me baladais avec ma mère sur la rue, on a entendu des gamins tellement heureux de jouer au foot, j’ai tiré sa main pour aller voir, j’ai regardé les enfants et j’avais des étoiles dans les yeux. Elle m’a demandé si je voulais jouer. J’ai dit oui. Au même moment, un éducateur m’a remis un dossard en me demandant si je voulais jouer. Comme j’étais déjà stéréotypée, je lui ai répondu que je ne pouvais pas, parce que j’étais une fille. À cinq ans, je ressentais déjà le poids de la société. Finalement, je suis allée sur le terrain et je me suis éclatée. J’étais déjà douée. Et je me sortais d’un environnement familial très pesant, avec un père violent et alcoolique. C’est devenu un exutoire et une drogue.
Àl’époque,pouviez-vousseulementjoueraveclesgarçons?
MARINETTE PICHON : J’ai joué avec des garçons exclusivement jusqu’à 16 ans. J’étais la petite « chouchoue ». J’avais mon vestiaire. Les joueurs étaient adorables. J’ai entendu deux ou trois remarques sur la présence d’une fille au foot, mais pourquoi pas, j’ai deux pieds, deux jambes, je peux jouer comme eux. Je faisais partie de l’équipe.
Ensuite, j’ai joué avec une équipe de foot féminin. En 1994, j’ai reçu le premier appel pour jouer avec l’équipe de France. En 2002, je suis allée jouer aux États-Unis. À ma première année, j’ai été élue meilleure joueuse de la ligue. Ça a envoyé un message aux joueuses d’Europe que c’était possible. Plusieurs ont suivi mes traces depuis.
Combiend’annéessesontécouléesentrelemomentoùvousavezcomprisquevousaimiez lesfemmesetlemomentoùvousavezdécidéd’enparler?
MARINETTE PICHON : Quand j’ai commencé à regarder ma prof de sport à 14 ans d’un œil différent, j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui clochait. Ensuite, j’ai eu mon premier baiser en sélection régionale à 16 ans. Cette fille m’a envoyé des déclarations d’amour par courrier et ma mère est tombée dessus. Après s’être demandé ce qu’elle avait loupé, elle m’a dit que j’étais sa fille et qu’elle voulait mon bonheur. Puis, un jour, en équipe nationale, on m’a demandé si j’étais gaie et j’ai répondu que oui. Je ne voulais pas rentrer dans un mensonge qui dure des années. Je préférais me foutre de l’opinion des gens.
OnentendsouventquelemondesportifesthomophobeetquelaFranceestmacho.Vous avezconnulesdeuxdel’intérieur.Qu’avez-vousvécu?
MARINETTE PICHON : Comme j’avais une forme de notoriété, je n’ai jamais vécu de choses directes, sauf un abruti dans les tribunes qui m’avait traitée de lesbienne en me disant que je devrais arrêter de jouer au soccer. Cela dit, j’ai entendu la peur du coming out, la peur du rejet, la peur du refus et la peur d’être vu.e.s d’une autre façon.
Enplusdedévelopperlefootféminin,devousexpatrieretdedéfricherlesmentalitésen tantquejoueusehomosexuelle,vousavezcomposéavecdesviolencesàlamaisonpendant desannées.Cetteadversitéa-t-ellefaitémergerdespartsdevous-mêmesquin’existeraient pasautrement?
MARINETTE PICHON : C’est sûr ! Si je n’étais pas passée à travers tout ça, j’aurais peut-être moins de sautes d’humeur. J’ai besoin d’être accompagnée pour gérer ces émotions-là. Cela dit, ma détermination, ma rigueur, mon respect et ma capacité à affronter les obstacles, je les ai développés grâce à ça. Par opposition à mon père, la vie que je mène avec ma femme, mes deux enfants, nos amis et la famille est saine et très stable.6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Les Roses de Montréal, c'est 'équipe professionnelle de soccer féminin de Montréal https://www.rosesmtl.ca https://www.instagram.com/marinette.pichon
Gros printemps pour Simon Boulerice. Quelques semaines après son élimination à Big Brother Célébrités, l’auteur a publié Ma vie au micro-ondes — Récit d’infortunes culinaires et foulé le tapis rose de Canneserie avec son nouveau projet télé : une série policière queer !
TurevienstoutjustedeCanneserie.Quelestcetévénement?
SIMON BOULERICE : C’est la petite sœur du grand Festival de cinéma. Ça se passe aussi sur la Croisette avec une montée des marches. Le tapis n’est pas rouge, mais rose. Ça réunit le meilleur de la télévision à travers le monde. On était les seuls Québécois cette année. J’ai su que j’y allais après avoir été éliminé de Big Brother. Pendant quatre jours, chaque personne éliminée doit rester à l’hôtel, sans pouvoir parler à personne, sauf à son agent et aux joueurs déjà sortis.
QuelleestlaprémissedetanouvellesérieM’infiltrerdanstavie?
SIMON BOULERICE : C’est un mélange de série policière et de série queer. Ça part d’un truc que j’ai vécu en cinquième secondaire. J’étais dans mon cours d’anglais, un nouvel élève s’est assis à côté de moi, j’ai tenté de m’en faire un ami, mais le cours d’après, il s’est installé au fond de la classe. J’ai bien compris qu’il ne voulait pas être mon ami. Un mois plus tard, il a arrêté de venir à l’école. J’ai demandé à ma prof pourquoi et elle m’a dit que c’était un policier infiltré pour voir qui vendait de la drogue à l’école. Cette scène-là, on la retrouve au début. Dans la série, le jeune queer de 16 ans s’infiltre dans la vie du policier, le suit en filature après l’école et finit par comprendre que c’est un policier de 26 ans. C’est une histoire d’amitié improbable.
TuasconnudusuccèsavecSixdegrésetGéolocaliserl’amour.Tuasétéencensépour Chouchou.Est-cequeçametdelapressionouçadonneconfiancepourlesprojets suivants?
SIMON BOULERICE : M’infiltrer dans ta vie est le premier projet qui se concrétise depuis Chouchou (outre Martine à la plage, diffusée presque au même moment). Aucun des autres projets menés avec beaucoup de ferveur n’a fonctionné. Je n’étais donc pas en train de me demander si ma prochaine série serait aussi bonne et appréciée que Chouchou, mais plutôt : est-ce que je vais faire une autre série dans ma vie ?
C’estcompliqué,écrirepourlatélé…
SIMON BOULERICE : Pour des raisons qui nous échappent, on tire souvent la plug sur des projets. J’avais deux-trois projets qui m’emballaient énormément, mais qui n’existeront jamais. C’est dur pour l’ego, pour le cœur et pour la ferveur. Au Québec, je n’ai pas l’impression qu’un grand succès est garant d’une prochaine série diffusée. Je ressens une désillusion face à la télé. On écrit, on écrit et quand ça ne s’incarne pas, il y a quelque chose de désespérant pour le romancier que je suis : quand j’écris un roman, la finalité existe.
As-tupenséquitterlascénarisation?
SIMON BOULERICE : Quand j’ai su que M’infiltrer dans ta vie allait se faire, je venais de décider que j’arrêtais la scénarisation, en février 2024. Je me disais que c’était une parenthèse intéressante, amusante et payante, mais bizarre. Je pense encore que je ne suis pas fait pour la scénarisation. Une semaine après, deux projets se sont enclenchés : M’infiltrer dans ta vie et une autre qu’on tourne en septembre.
Tum’asexpliquérécemmentquetaproductivitéavaitralenti.Commentexpliques-tu cela?
SIMON BOULERICE : Big Brother a considérablement ralenti mon rythme. J’étais trop habité par le jeu pour écrire sur autre chose. Pendant un mois et demi, j’ai mis sur pause ma créativité. Depuis que je suis sorti, j’ai de la difficulté à retrouver mon élan. Ça ne m’angoisse pas. J’avais peut-être un rythme un peu trop effervescent. J’ai envie d’y aller plus lentement. C’est soit de la fatigue, de la sagesse ou autre chose. Mon amoureux trouve ça assez sain.
Parlons maintenant de ton livre, Ma vie au micro-ondes.Commentt’estvenuel’idéed’utiliser ta relation à la cuisine pour explorer plusieurs aspectsdetapersonne?
SIMON BOULERICE : La cuisine est un lieu de référence et l’endroit où il y a le plus de vie dans une maison. C’est un espace formidable pour parler de notre rapport à la vie, aux autres et à la solitude. Longtemps, j’ai habité seul et je faisais moins d’efforts pour m’alimenter. Vivre à deux, ça veut aussi dire, avec mon amoureux qui cuisine, épaissir par amour parce que je me sens aimé par lui et je mange les repas qu’il concocte. C’est également une quête de soi : à 43 ans, est-ce possible de me sortir de mon absence d’autonomie dans la vie domestique ?
Àquelpointtonchuma-t-ilchangétavieculinaire?
SIMON BOULERICE : D’abord, quand il est arrivé chez moi, on a rénové mon appartement complètement, y compris la cuisine. Il fait tout en cuisine et je mange des restants quand il est parti. Le livre est entre autres un hommage à mon chum et à sa générosité à mon endroit. Et, bien sûr, c’est un hommage à Jehane Benoît, que je fais débarquer dans ma cuisine pour me motiver comme une cheerleader. Je jalouse le génie de femmes comme elle et ma grand-mère, l’aisance avec laquelle elles allument un rond de poêle et cuisinent des plats.
Tut’amusesàfairedesliensavecJehaneBenoît.Commentladécrirais-tupourlesnéophytes?
SIMON BOULERICE : Elle a démocratisé la cuisine simple. Son parcours ressemble à celui de Julia Child, la grande papesse de la cuisine aux États-Unis. Au Canada, c’est Jehane Benoît. Elle a travaillé partout au pays. Elle s’adressait à tout le monde et elle donnait des conseils pour tous les budgets. Elle a parti une école de cuisine, écrit un livre de cuisine pour les enfants et démocratisé l’utilisation du micro-ondes, qui faisait peur aux gens en 1975. Cinquante ans plus tard, je trouvais ça l’fun de proposer ma version.6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Ma vie au micro-ondes — Récit d'infortunes culinaires, par Simon Boulerice, Éditions Cardinal, Montréal 2025.
Vous pouvez suivre Simon Boulerice sur Facebook et Instagram au @simonboulerice
Sébastien
Divertissant, émotif, rieur, excessif et chaleureux sont quelques-uns des qualificatifs qu’on peut utiliser pour décrire Sébastien, l’horticulteur, comédien et amateur de burlesque que les adeptes de Survivor Québec ont découvert durant la troisième saison, le printemps dernier.
Àquelpointétais-tufandeSurvivor?
SÉBASTIEN : J’ai découvert l’émission à 21 ans, en 2001, en France. Je suis d’origine française. L’émission a bercé ma jeunesse. À l’époque, je trouvais les participant.e.s extraordinaires et je m’étais dit que je ne pourrais jamais faire ça. Ça me semblait trop difficile. Je n’étais pas la personne que je suis aujourd’hui. Mon parcours depuis 20 ans m’a amené à pouvoir participer à cette aventure.
Quelgenredejoueurpensais-tuêtreavantledébutdestournages?
SÉBASTIEN : Quand ils m’ont appelé, j’ai hurlé de joie ! J’étais si content après le long processus d’auditions. Ce n’était pas facile. Après la grande nouvelle, j’ai commencé à réfléchir au joueur que je serais. Je voulais être full stratégique et essayer de faire des coups. Puis, un jour, j’ai décidé de rester moi-même, sans mentir. Même si je pensais leur dire seulement que j’étais horticulteur, sans leur parler de ma vie de comédien, j’ai compris que je n’arriverais pas à garder ça secret. Ça me semblait important d’être un joueur rassembleur, surtout pour la première partie du jeu qui se joue en équipe.
As-tuvuémergerdesaspectsdetapersonnequetun’avaispasprévus?
SÉBASTIEN : J’ai découvert que j’aimais la stratégie finalement ! Je pensais que ce serait difficile de manigancer et d’essayer d’influencer les votes du groupe aux conseils de tribu, mais je me suis amusé. J’ai réalisé que j’avais un petit potentiel de vilain. J’aimerais tellement participer à la prochaine saison des Traîtres, comme Audrey de la deuxième saison de Survivor Québec. J’essaierais de surprendre tout le monde.
Crois-tuquetonintensitéettoncôtéémotift’ontservioudesserviàSurvivor?
SÉBASTIEN : Les deux. Les gens étaient contents que je sois là. Iels me disaient souvent que je leur faisais du bien, que je les faisais rire et que je leur permettais de s’évader. Je gagnais leur confiance grâce à mon intensité. Par contre, elle m’a aussi desservi à plusieurs moments, notamment lors de mon élimination. En raison de mon émotivité, j’ai parfois du mal à garder les choses pour moi. Ça a précipité ma sortie du jeu.
«Quand ils m’ont appelé, j’ai hurlé de joie ! J’étais si content après le long processus d’auditions... »
Tapersonnalitéchaleureuseetcoloréeaaussiséduitbiendesgens.Quelslienssontrestés depuis?
SÉBASTIEN : On n’a pas eu le droit de se voir avant la finale, mais on s’est écrit. On a tissé des liens tellement forts entre nous ! Ç’aurait été inhumain de ne pas pouvoir échanger, même si on a essayé très fort de garder la surprise. Ceux et celles qui sont resté.e.s plus longtemps ont vraiment bien fait ça. Par contre, je les aime profondément, ces gens-là. Au-delà du jeu, j’ai rencontré des humains avec de belles valeurs. J’ai gardé des liens très forts avec mon alliance de cœur : André, Danyelle et Kathrine, sans oublier ma meilleure ennemie dans le jeu, Geneviève.
Tuasoffertunedémonstrationdeburlesqueàl’émission.Quelleplacecelaoccupe-t-ildans tavie?
SÉBASTIEN : Je suis performeur burlesque depuis un peu plus de 10 ans. Je donne environ un show par mois. À mes yeux, le burlesque, c’est la possibilité d’aller sur scène en toute
simplicité : toutes les couleurs, les genres, les origines sont les bienvenu.e.s sur la scène. C’est une communauté bienveillante qui permet d’être soi-même. Les gens pourront me voir le 6 juillet prochain au Cabaret des curiosités et avec mon chum, Bobby Ananas, qui est drag queen, le 20 septembre au IBC Imperial Burlesque, une compétition de burlesque.
Àquelendroitas-tuétudiélethéâtre?Pratiques-tutoujourscemétierenparallèle?
SÉBASTIEN : J’ai étudié à Bordeaux et à Grenoble. Ensuite, j’ai performé durant une dizaine d’années comme comédien et danseur. Aujourd’hui, je fais des spectacles de marionnettes, je suis performeur de rue et animateur, mais je ne fais plus du théâtre de textes depuis quelques années. À Survivor, je me suis rendu compte que je m’ennuyais de ça. Je récitais des alexandrins pour garder ma force mentale.
Pourquoias-tudéménagéauQuébec?
SÉBASTIEN : Une comédienne qui avait vécu un an au Québec m’avait mentionné que ça m’irait bien, que Montréal était une ville culturelle que j’adorerais. Donc, j’y suis parti quelques mois en vacances. Je suis retourné faire des contrats en France et le Québec m’a terriblement manqué. Comme j’avais un an de PVT (permis vacances-travail), je suis revenu finir la durée et je n’arrivais plus à m’en aller. Je suis tombé en amour avec les gens et le paysage. Comme si j’avais enfin trouvé l’endroit où je me sentais bien. J’y suis depuis 15 ans. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Vous pouvez voir ou revoir, en rafale, l'aventure de Sébastien à Survivor Québec https://www.noovo.ca/emissions/survivor-quebec/sebastien-s3
La vedette de l’humour stand-up Fortune Feimster a eu son gros break en 2010 au festival Juste pour rire de Montréal, où elle a participé à un showcaseNewFacesofComedy. C’est le plus grand festival d’humour au monde, et cette vitrine lui a ouvert bien des portes.
Elle est de retour cet été en tête d’affiche d’un gala le 26 juillet, dans le cadre de la 43e édition du festival Juste pour rire, qui se déroulera du 16 au 27 juillet dans plusieurs salles de Montréal. Cette édition marquera aussi le début d’une nouvelle ère audacieuse pour le festival.
J’ai parlé à Fortune le lendemain de l’annonce de son divorce à l’amiable avec sa conjointe Jacquelyn Smith. Par respect, on a évité ce sujet, ainsi que celui du combat de sa mère Ginger contre le cancer. Voici notre discussion franche et chaleureuse.
C’étaitcomment,grandiràBelmont,unepetitevilleenCarolineduNord?Est-cequetut’es renducomptejeunequet’étaisdifférente?
FORTUNE FEIMSTER : J’ai eu une super belle enfance. Ma ville natale est vraiment cute, pis les gens sont super gentils. Mes parents vivent encore là. Quand j’étais jeune, vu que c’était un petit milieu, j’avais le goût de voir plus loin, d’élargir mes horizons. J’essayais pas de fuir, j’avais un bon réseau autour de moi. Mais c’est vraiment en arrivant à l’université que j’ai commencé à me rendre compte que j’étais différente, en rencontrant du monde de plein d’horizons.
En1998,t’asétéprésentéeàlasociétéaubaldesdébutantesdeGastonia.Commentt’as vécuça?
FORTUNE FEIMSTER : Oh boy, j’ai fait ça à reculons! Ma mère m’a un peu forcée, c’était pour avoir l’air « comme les autres ». On n’avait pas une cenne, on n’avait pas d’affaire là. Fait que j’ai fait mon coming out deux fois : une fois comme demoiselle, une autre fois comme personne queer!
T’asétudiéencommunicationàPeaceCollegeavantdedéménageràL.A.,oùt’astravaillé septanscommejournalisteculturelle.Est-cequet’aimaisça?
FORTUNE FEIMSTER : J’ai adoré. C’était une super job de jour. Je rencontrais des gens tripants, j’apprenais les rouages du showbiz, en parallèle à mon rêve de faire de la comédie. Ça me permettait de suivre des cours d’impro au Groundlings le soir, de faire du stand-up. Ça a payé mes bills pendant sept ans. Mes boss savaient que j’avais d’autres ambitions et ils m’ont toujours encouragée, tant que je faisais ma job. Interviewer des actrices, des réalisateurs, aller sur des plateaux, des tapis rouges... c’était vraiment le fun.
Est-cequeçat’aserviparlasuite,toutça?
FORTUNE FEIMSTER : Tellement. Quand j’ai commencé à écrire pour Chelsea Lately, je me suis dit en entrevue : « Hey, ça fait sept ans que je jase avec des vedettes pis que je décortique la culture pop! » J’avais déjà les réflexes. Je pensais jamais que ça m’aiderait autant en humour. Écrire, c’est rendu essentiel dans ce que je fais, pis cette job-là m’a permis de pratiquer ça pendant des années.
TonpassageàChelseaLately,çaaétéunmomentdécisifdanstacarrière?
FORTUNE FEIMSTER : Absolument. Je galérais pour trouver ma place. Le journalisme, ça s’essoufflait, les journaux fermaient. J’ai fini par me lancer à temps plein dans la comédie, sans filet. J’avais presque rien. J’étais passée proche d’être prise à Saturday Night Live deux fois, pis j’ai pas eu la job. C’était tough. Dans ce temps-là, on valorisait pas encore les gens
différents. Mais Chelsea (Handler), elle a vu ça comme un atout. Elle m’a engagée parce que j’étais pas comme tout le monde. Et après ça, d’autres ont commencé à me dire oui aussi. Ça prend quelqu’un en position de pouvoir qui t’ouvre une porte. Elle l’a fait pour moi.
Qu’est-cequet’aimesautantdanslacomédie?
FORTUNE FEIMSTER : Faire rire du monde, c’est fou pour moi. Jamais j’aurais cru que je pourrais en vivre. Quand j’étais petite, ça semblait irréaliste. Mais dès que j’ai découvert ça, j’ai su que c’était ça que je voulais faire, coûte que coûte. J’ai passé des années à en faire sans être payée. Le fait d’en vivre aujourd’hui — pis même très bien — c’est un vrai rêve. Y’a pas une semaine où je me dis pas : « Est-ce que je rêve? »
Est-cequec’étaitdifficiled’êtreoutcommehumoristeàtesdébuts?
FORTUNE FEIMSTER : J’ai décidé dès le départ d’être moi-même. Je voulais pas cacher qui j’étais ou que le public se pose mille questions. Je raconte ma vie sur scène, pis ma vie est personnelle. Si j’avais caché ça, j’aurais eu l’impression de mentir. C’est qui je suis. Si ça te plaît, tant mieux. Si ça te plaît pas, ben... change de poste. Moi je dis à tout le monde : soyez vous-mêmes. Cachez-vous pas.
Avant,àJustepourrire,ilyavaitdessériescommeQueerComics.Est-cequetutrouves queleshumoristesqueersontmieuxintégrésdanslemilieuaujourd’hui?
FORTUNE FEIMSTER : Quand j’ai commencé, on avait des soirées queer où on n’était pas en compétition avec les « bros ». On créait nos propres espaces. Le public était ouvert, on se sentait en sécurité. Mais il fallait aussi apprendre à affronter d’autres salles, moins accueillantes. J’ai appris à jongler avec les deux. Aujourd’hui, je sens que les choses sont pas mal plus intégrées. Le monde valorise l’individualité, pis j’en suis reconnaissante. C’était pas comme ça à mes débuts. Être différent, c’était un handicap. C’est beau de voir le changement.
Tutevoiscommeunehumoristequeeroujusteunehumoristequiestqueer?
FORTUNE FEIMSTER : Je suis juste une humoriste. Être queer, c’est une grosse partie de mon histoire, oui, pis j’en parle beaucoup. Mais mon but, c’est de faire rire le monde.
L’humoriste, acteurice, scénariste et producteurice non-binaire Mae Martin, né·e à Toronto et récipiendaire de plusieurs prix, présentera le spectacle Mae Martin & Friends le 25 juillet au Théâtre Olympia, dans le cadre du festival Juste pour rire. Martin coanime en ce moment le balado humoristique à succès Handsome, avec Tig Notaro et Fortune Feimster. En février, Universal Music Canada a lancé leur premier album studio de rock indépendant, I’m a TV. Après avoir animé un gala à JFL en 2023, iel revient cette année pour présenter une soirée entouré·e de ses ami·es humoristes.
INFOS | Mae Martin & Friends au Théâtre Olympia le 25 juillet. Festival Juste pour rire : du 16 au 27 juillet.
Billets : hahaha.com
Site officiel : maemartin.net
Commenttutesensàl’idéed’êtreunmodèlepourpleindegens,notammentpourles questionsLGBTQ+etladiversitécorporelle?
FORTUNE FEIMSTER : J’essaie de bien utiliser ma plateforme. Si être authentique peut aider quelqu’un, je prends ça très au sérieux. Ça me touche profondément. Je suis une grande fille, je l’ai toujours été, pis y’a plein de gens qui me ressemblent. Si je peux aider d’autres à se sentir bien dans leur peau, j’en suis fière. J’ai mes défauts, je les connais, mais j’aime qui je suis. Et si ça peut inspirer quelqu’un d’autre à s’aimer, tant mieux. Soyez qui vous êtes et aimez-vous comme vous êtes.
Jemerappelleen2018,tufaisaisunpetitthéâtreàOFF-JFL.Làturevienspouranimer unGALA!
FORTUNE FEIMSTER : C’est fou! C’est la première fois que j’anime un gala, pis c’est un vrai honneur. J’avais peur que JFL soit fini. On était tous inquiets. Ce festival-là, c’est une place unique pour les humoristes, une vraie communauté. C’est aussi un tremplin pour les nouveaux talents. Le fait que ça revienne, j’suis full excitée! J’avais envie d’être là, de faire partie du renouveau. Ça va être grandiose. Passer de New Faces en 2010 à animatrice d’un gala, c’est la boucle qui se boucle.
INFOS | Fortune Feimster anime un Gala Juste pour rire au Théâtre Maisonneuve le 26 juillet.
Le festival Juste pour rire de Montréal a lieu du 16 au 27 juillet dans plusieurs salles. Billets : hahaha.com
Site officiel : https://www.fortunefeimster.com
Dans le cadre de son programme Fierté des entrepreneur.e.s 2ELGBTQI+, qui vise à accroître la visibilité de la communauté d’affaires 2ELGBTQI+ et à soutenir les entrepreneur.e.s dans leur parcours, la Chambre de commerce LGBT du Québec (CCLGBT-Qc) lance différentes initiatives audacieuses, dont certaines proposent des ressources pour accompagner la relève. Parmi les actions phares du programme, on retrouve un partenariat avec Réseau Mentorat qui offre une occasion unique de mentorat, par laquelle les entrepreneur.e.s peuvent établir des liens avec des personnes d’expérience prêtes à les guider. Il est prouvé que les entrepreneur.e.s bien entouré.e.s ont de meilleures chances de réussir.
Le mentorat proposé se distingue par sa nature humaine et authentique. Il repose sur l’écoute, la confiance et le respect mutuel, sans être une thérapie ni un coaching. Les mentors partagent leur expérience, offrant des conseils éclairés et des réponses adaptées à chaque entrepreneur, une rencontre à la fois. En rejoignant le programme, l’entrepreuneur.e aura la chance de tisser des liens précieux avec des mentors qui ont à cœur son épanouissement.
Ces experts sont là pour l’aider à relever des défis, à surmonter des obstacles et à s’accomplir dans le monde des affaires.
Les bénéfices du mentorat sont nombreux. Entre autres, il permet d’échanger avec un entrepreneur d’expérience, de développer des compétences entrepreneuriales et de gagner en assurance. Les entrepreneurs ont également la chance d’améliorer leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, de réduire le stress et l’isolement souvent associés à la gestion d’une entreprise. En étant écouté.e.s sans jugement, ils et elles peuvent être encouragé.e.s et inspiré.e.s, ce qui augmente la viabilité de leur entreprise.
Le mentorat au sein du Réseau Mentorat se concentre sur une relation humaine entre dirigeant.e.s d’entreprise, où le mentor, fort de son expérience, aide à développer les compétences et le mieux-être de l’entrepreneur.e mentoré.e. Les mentors du programme Fierté (voir encadré) sont des gens d’affaires expérimentés, issus des communautés LGBTQ+, tous sélectionnés avec soin et formés aux techniques d’accompagnement. Ils s’engagent à respecter un code éthique et des règles strictes de confidentialité. Provenant de divers secteurs d’activité, y compris l’entrepreneuriat social et le secteur coopératif, ces mentors sont prêts à soutenir les entrepreneur.e.s, quel que soit leur âge ou le stade de développement de leur entreprise.
Pour intégrer le programme de mentorat de Fierté des entrepreneur.e.s 2ELGBTQI+, les candidat.e.s doivent répondre à certains critères : être propriétaires de leur entreprise (détenant plus de 50 % des actions) et celle-ci doit être en démarrage, en activité depuis au moins six mois, en croissance ou dans une période d’équilibre. Les entrepreneur.e.s intéressé.e.s peuvent également provenir d’une situation de reprise ou de transfert d’entreprise. Enfin, il est essentiel que les candidat.e.s fassent partie de la communauté 2ELGBTQI+. Ces critères visent à garantir que le programme soutient efficacement ceux et celles qui sont véritablement engagé.e.s dans le développement entrepreneurial au sein de la communauté, renforçant ainsi la vitalité et la diversité du paysage économique du Québec et du Canada.
Ciro Jaen Paniza
Basé à Montréal, Ciro Jaen Paniza est un stratège marketing spécialisé en marketing durable et en transformation numérique. Il accompagne les entrepreneur.e.s souhaitant bâtir des marques à la fois authentiques et performantes. Alliant innovation responsable, IA générative et intelligence marketing, il conçoit des stratégies ancrées dans les valeurs d’impact, d’équité et de durabilité. Mentor engagé, il soutient la relève en France et au Québec, notamment via la JCCM et Circonflexe. Ciro milite activement pour l’inclusion des talents 2SLGBTQIA+ dans l’écosystème entrepreneurial.
Gilles Wauthy
Fort de plus de 30 ans d’expérience, Gilles Wauthy est un entrepreneur multidisciplinaire animé par les valeurs d’authenticité et d’efficacité. Courtier immobilier et hypothécaire avant d’acquérir une entreprise de fabrication pour le secteur minier — revendue en 2024 —, il dirige aujourd’hui Groupe Voyati inc., offrant des services en gestion et en accompagne-
ment stratégique. Reconnu pour sa capacité à tisser des liens sincères, il transmet avec passion son expertise à la relève entrepreneuriale.
Olivier Pouliot
Curieux et analytique, Olivier Pouliot adopte une approche stratégique du courtage immobilier. Actif depuis 2012, il est passé du résidentiel au commercial, travaillant avec des entreprises émergentes et établies. Président-fondateur de sa propre agence, il valorise l’excellence et la collaboration. Membre du comité de l’OACIQ et impliqué dans plusieurs OBNL, il œuvre pour la diversité sexuelle et de genre. Son mentorat reflète une compréhension fine des réalités d’un marché en constante évolution.
Pierre-Luc Delisle Lamoureux
Entrepreneur 2ELGBTQI+ et militant, Pierre-Luc Delisle Lamoureux incarne un leadership à la fois performant et inclusif. Fondateur de l’agence Delisoft, il a soutenu numériquement plus de 1 000 entreprises, misant sur le SEO (Search Engine Optimization) et le retour sur investissement. Co-propriétaire de plusieurs sociétés et père monoparental grâce à une GPA, il milite pour la diversité familiale. Administrateur à la Chambre de commerce LGBT du Québec, il accompagne la relève avec une approche franche et humaine, encourageant chacun.e à réussir sans compromis sur son identité. 6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | Pour vous inscrire : https://www.cclgbtq.org/fr/mentorat
UNION LIBRE BLANC
UNION LIBRE, IGP VIN DU QUÉBEC (DUNHAM) 2022
CODE SAQ : 13797979 15$
OLIVIER DE MAISONNEUVE SOMMELIER CONSEIL
Animation de dégustation de vins à votre domicile ou en entreprise
438 881-7276 • www.vinsconseil.com
Un charmant assemblage de seyval blanc, de cayuga et de vidal, qui est sûr de vous rafraîchir par temps chaud et soleil éclatant. Le nez est assez expressif, avec des notes franches de pomme, de pin et de viennoiserie. En bouche, il a tantôt des airs de riesling, puis des notes de sauvignon blanc, pour vous donner des repères. C’est savoureux, texturé, et comme par enchantement, nos lèvres s’élancent rapidement vers la coupe sitôt la gorgée avalée ! La touche d’amertume finale est délicieuse. Excellent à l’apéro, mais il vous créera peut-être aussi une fringale, pendant que surgira soudainement dans votre tête l’air du chef cuisinier dans La Petite Sirène : «Les poissons ! Les poissons ! Hihihi, hahaha ! Moi, j’adore les poissons ! »
ODART ET CIE, IGP TERRE SICILIANE (SICILE, ITALIE) 2023
CODE SAQ : 15264658 1495$
Un bon rosé bio à base de nerello mascalese, cépage typique planté près de l’Etna, et embouteillé au Québec. Une partie de l’équipe est québécoise et souhaitait minimiser l’impact du transport du vin vers notre marché. Le nez est tout de suite accrocheur, avec ses parfums de fleurs, de fruits rouges et de bergamote. La bouche est crémeuse et texturée, avec des arômes de fraise, d’orange et un soupçon de pêche. Servi frais, c’est comme mettre l’été dans votre verre. Un rosé de terrasse et de plaisir.
BIOKULT, QUALITÄTSWEIN
(NIEDERÖSTERREICH, AUTRICHE) 2023
CODE SAQ : 14905388 1775$
Hmm, le beau g.v. bio estival que voilà ! Un exemple assez expressif de ce que donne ce cépage blanc. Ça caresse les narines avec des notes de pomme verte, de raisin vert et de poivre blanc. En bouche, c’est un camaïeu de jaune et de vert qui danse sur la langue. C’est tout en douceur et plein de pep, en même temps. Ça me fait penser un peu à la vinaigrette déesse verte ! Et l’acidité finale apporte une ravissante vaguelette de fraîcheur qui s’épanouit dans la gorge. Un apéro de champion, mais je le verrais aussi en compagnie de craquelins avec fromage de chèvre, ou peut-être des spaghetti alle vongole ! Pour le prix, on en a amplement pour son argent.
PINOT GRIGIO OUR STORY
ARTISAN WINE CO., VQA PÉNINSULE NIAGARA (ONTARIO) 2023
CODE SAQ : 15109623 1845$
Le pinot grigio est probablement le cépage emblématique de la belle saison. Facile à boire, bien rafraîchi, il donne le coup d’envoi de bien des moments entre ami·e·s sur une terrasse ou en début de soirée. Plein de tendresse, au nez, il charme discrètement avec ses parfums de poire, de pêche blanche et de chèvrefeuille. En bouche, il est un peu plus bavard, avec des arômes de melon, de miel et un petit côté floral. C’est un brin suave, pour certains gosiers québécois, mais il se laisse apprécier facilement avec sa petite pointe d’acidité finale. À l’apéro, assurément, mais aussi avec des calmars frits, bien des sushis et des crevettes tempura.
OGIER, AOP VENTOUX (RHÔNE, FRANCE) 2024
CODE SAQ : 15460747 1595$
La maison Ogier est bien installée dans l’appellation de Châteauneuf-du-Pape, mais elle rayonne dans les appellations voisines grâce à des partenariats et une vision commune de respect de l’environnement avec d’autres vigneron·ne·s passionné·e·s. On a un assemblage classique du Rhône — grenache noir, syrah et cinsault. Ça donne un rosé au nez séduisant, tant floral que fruité, avec une petite note d’épice douce (cannelle ?). En bouche, j’ai trouvé de jolis arômes de canneberge et de camerise, une bonne amertume et une finale intrigante de poivre et de béton mouillé. Bref, un rosé sec, avec de la personnalité, qui vaut amplement son prix amical. Un petit nouveau à essayer.
COTEAUX BOURGUIGNONS (FRANCE) 2024
CODE SAQ : 15316462 1990$
Si ce rosé à base de gamay noir à chair blanche est un peu timide au premier nez, il se dévoile davantage en bouche. C’est pas mal gourmand, avec cette impression de croquer à belles dents dans des fraises des champs et de mâcher un bout de feuille de basilic. C’est un compagnon de rêve pour un pique-nique, savouré bien confortablement allongé sur la nappe à carreaux, posée sur l’herbe. La touche d’amertume finale donne à ce rosé un petit extra de personnalité. Un bon rosé champêtre, dans le bon sens du terme. On dit aussi qu’il fait rouler les yeux de plaisir, servi avec du homard — si on se sent moins « campagne ».
CODE:SAQ : 15312007 2450$
D’un domaine multigénérationnel qui prend son impact sur l’environnement très au sérieux, voici un rosé qui l’est tout autant. C’est un assemblage original de petit verdot et de syrah, qui fonctionne très bien. Si le nez est un brin discret au départ, le tapis rouge se déroule en bouche. C’est super souple (grâce à un petit passage en barrique de chêne français), plein de fraîcheur et très tendre sur la langue. Je me suis régalé avec sa finale fraise, cerise et crème champêtre. Et il s’étire sur une bonne persistance gourmande. On attend quelques minutes après l’avoir sorti du frigo pour bien profiter de ses charmes. On le suggère avec une paella ou un plateau de fromages.
LA FERME DU MONT SARL, AOP GIGONDAS (RHÔNE, FRANCE) 2021
CODE SAQ : 13280777 3550$
Même si c’est l’été, parfois on a envie de manger plus consistant que des salades et des quiches. L’heure du barbecue sonne. On sort les belles pièces de viande, ou les généreuses tranches de portobello. Ou on se fait un couscous royal. Et on ouvre ce rouge à base surtout de grenache noir, avec une agréable dose de syrah. On l’aère 45 minutes avant de découvrir sa danse de séduction avec ce qui est sur le grill. C’est une bombe de parfums généreux de fruits noirs frais et cuits, de violette, de réglisse noire et de poivre, avec des tannins bien présents, comme on les retrouve souvent dans cette appellation. Des tannins fermes, car le vin est jeune, mais déjà veloutés. C’est complexe, fièrement élégant, mais aussi très terrien, et d’une persistance appréciable. Un vin non filtré impressionnant ! En quantité limitée
CÔTES-DE-PROVENCE
CODE SAQ : 12806731 4025$
Même avec le rosé, il y a une catégorie plus luxueuse. Les vins du Château d’Esclans sont conçus pour une clientèle jet-set, de villas et de yachts. Celui-ci est élaboré avec le plus grand soin. Il n’est pas produit chaque année. Il propose un duo de cépages typiques de la région : grenache noir et vermentino (rolle). Il a un nez à la fois fruité et minéral (galet mouillé). La bouche est remarquablement fine, élégante, vineuse, à la fois crémeuse et aérienne. La finale allie tendre amertume et toujours cette sensation minérale. Du très beau rosé. Il n’y en a pas beaucoup dans le réseau, alors n’attendez pas trop si vous voulez faire une petite folie et vous l’offrir.
L’ACCENT
CLOS DE L’OURS,
CÔTES-DE-PROVENCE (FRANCE) 2024
CODE SAQ :13919438 27$
Le domaine cultive, en biodynamie, plusieurs cépages. Les vignes ont en moyenne 45 ans. On retrouve dans ce rosé sec cinq cépages typiques de la région. J’ai bien aimé le nez de biscuit et de fruit rouge, un peu tartelette aux fraises. La bouche est une expérience sensuelle et gourmande. C’est vineux, avec une certaine amertume, et il y a une agréable texture satinée. Il y a une bonne persistance, une bonne longueur en bouche, mais toute en élégance. C’est très harmonieux. Un vrai rosé pour la table, plus que pour le bord de la piscine.
On parle peu dans cette chronique des véhicules hybrides, en raison d’un biais de l’auteur de ces lignes, qui a un gros préjugé négatif envers ce type de voiture. Il compare d’ailleurs les hybrides à la banlieue qui conjugue, selon lui, tous les inconvénients de la ville et de la campagne. Surtout en ce qui a trait aux hybrides rechargeables qui demandent non seulement de faire le plein à la station-service, mais aussi de penser à recharger la batterie chez soi ou à une borne.
Pour plusieurs, les versions hybrides, rechargeables ou non, représentent avant tout une économie au kilomètre roulé, compte tenu du prix de l’essence au Québec. Ainsi, l’invalidation de la taxe carbone par le nouveau gouvernement Carney n’a pas fait baisser le prix du litre au Québec. La Province étant maître(esse) chez elle, elle ne se plie pas aux exigences du fédéral.
Autre avantage : une sensation de sécurité pour les propriétaires qui bénéficient de deux modes d’alimentation de leur véhicule, au cas où l’un des deux les lâcherait, ils pourraient compter sur le second.
Enfin, il s’agit pour certain.e.s d’une transition logique avant d’arriver au tout électrique. On se familiarise avec une conduite à l’électrique, tout en gardant la possibilité de retrouver ses habitudes avec le bon vieux moteur thermique.
L’avantage pour les constructeurs est ainsi de diversifier les choix de motorisation dans leur gamme et de satisfaire tout le monde. L’industrie automobile se trouvant aujourd’hui dans un monde incertain, il n’est peut-être pas très bon de mettre tous ses œufs dans le même panier, comme de miser sur le tout électrique.
Toyota RAV4 : le leader des VUS compacts se refait une beauté Un exemple, le Toyota RAV4, édition 2026, sera 100 % hybride. Quatre versions hybrides seront construites au Canada et quatre hybrides rechargeables au Japon. Pourquoi mentionner les lieux de production du petit véhicule ? Simplement pour préciser qu’il échapperait aux taxes imposées par le gouvernement américain s’il était assemblé aux États-Unis.
Autre nouveauté sur un véhicule phare de la marque japonaise : tous les modèles proposés auront de série quatre roues directrices. Les trois finitions restent, LE, XLE, Limited, à laquelle s’ajoute le nouveau Wooland, avec une garde au sol plus élevée, des pneus tout-terrain et des ajouts plus esthétiques qu’utiles pour donner un aspect baroudeur au RAV4, en rêvant de sortir des sentiers battus.
L’économie d’essence, bien évidemment, est bien plus remarquable sur le RAV4 hybride rechargeable 2026. On parle d’une autonomie de 80 km en tout électrique, une augmentation de 20 % par rapport à la précédente génération.
Si on retrouve les qualités des versions précédentes, le changement le plus notable concerne le poste de pilotage qui a été repensé pour être plus ergonomique, sans pour autant tomber dans l’excès, avec un écran central d’infodivertissement qui conserve une taille raisonnable (10,5 ou 12,9 po selon les versions) et un écran derrière le volant pour les données techniques. Une disposition classique, mais qui conserve son charme… un peu rétro, certes, mais rassurant pour bon nombre d’utilisateurs et d’utilisatrices. À noter aussi que l’affichage tête haute est proposé en option. Disponible cet automne sur le marché canadien, il reste alors une inconnue : le prix. Cependant, on sait que le RAV4 hybride LE 2025, version de base, se détaillait à 39 744 $. Il ne fait alors aucun doute que la génération qui se dessine dépassera largement la barre des 40 000 $.
Autre point faible de cette chronique : on ne parle pas beaucoup des véhicules des trois grands joueurs américains, soit GM, Ford et, dans une moindre mesure, Chryler, Jeep, Dodge, propriétés du conglomérat Stellantis.
Mettons à présent les pleins phares sur un nouveau joueur dans la catégorie des VUS compacts, avec le GMC Terrain 2026.
Les VUS compacts ont la cote, surtout au Québec, au point de faire disparaître les traditionnelles berlines compactes. Pas seulement une question de mode. Ils sont mieux adaptés aux conditions climatiques et routières de la province. Plus haut sur pattes, disponibles pour la plupart en traction intégrale, ils offrent un sentiment de sécurité plus élevé, tout en restant abordables et plus polyvalents, avec un espace plus généreux pour les bagages, entre autres.
Toutes les marques en proposent dans leur gamme et les deux concurrents à abattre sont le Toyota RAV4 et le Honda CR-V, qui caracolent en tête des ventes.
Pour l’édition 2026, c’est sur le plan visuel que le GMC Terrain marque un changement. Ainsi, on a accentué le caractère plus robuste des lignes, plus en accord avec ce qui pourrait être sa vocation, celui de tout-terrain. Des modifications ont été apportées à la planche de bord avec un grand écran central d’infodivertissement. Les sièges chauffants à l’avant, des capteurs de pluie sur les essuie-glaces, ainsi que le hayon assisté sont livrés de série.
Sous le capot, on retrouve le même moteur, un 4 cylindres de 1,5 L turbocompressé et la puissance demeure la même (175 chevaux), ce qui ne fait pas du Terrain un foudre de guerre. Il se décline en version traction équipée d’une boîte CVT ou en traction intégrale avec une
transmission à 8 vitesses. De nombreuses versions sont proposées en fonction du degré d’équipements et du rouage choisi (traction avant ou rouage intégral). Disponible déjà chez les concessionnaires, le prix de la version de base s’élève à 35 599 $ avec traction avant et 37 899 $ avec rouage intégral et peut même atteindre 43 599 $ pour le Terrain AT4, le plus aventurier de la gamme, et 47 799 $ pour la version Denali, la plus luxueuse.
Disparition annoncée
La sympathique Kia Soul quitte définitivement la scène… routière. Apparue il y a 16 ans, son format cubique présentait un espace de chargement particulièrement intéressant pour un si petit véhicule. La marque coréenne avait retiré depuis plus d’un an les versions électriques de la Soul, mais aujourd’hui c’est la Soul à essence qui disparaît du marché. Si le véhicule a connu un grand succès les premières années, les ventes avaient chutées au cours des trois dernières années. Aucun remplacement de la Soul n’est prévu actuellement par Kia. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
Nous détenons peu d’informations sur le parcours de soins et l’expérience des personnes LGBTQ+ atteintes de cancer, de leurs proches et des soignant·es au Québec. L’étude « Pour des soins en oncologie inclusifs » visant à documenter les besoins et les enjeux des personnes LGBTQ+ dans le contexte des soins oncologique québécois est présentement en cours.
Cette étude est dirigée par Sophie Lauzier et Kévin Lavoie, professeur·es à l’Université Laval, en collaboration avec plusieurs personnes concernées et des organismes communautaires LGBTQ+ (Fondation Émergence et Alliance Arc-en-Ciel) et de personnes touchées par le cancer (Fondation cancer du sein du Québec et PROCURE). L’étude est financée par l’Oncopole du Fonds de recherche du Québec – Santé et a été approuvé par le comité d’éthique du CHU de Québec-Université Laval (2025-7562). Nous sommes à la recherche de personnes LGBTQ+ qui ont reçu un diagnostic de cancer du sein, gynécologique ou de la prostate depuis moins de 5 ans, de proches qui ont accompagné une personne LGBTQ+ ayant eu un diagnostic de cancer du sein, gynécologique ou de la prostate depuis moins de 5 ans et de professionnel·les des équipes de soins (par exemple, oncologues, personnel infirmier, personnel des services sociaux).
La participation consiste à prendre part à un entretien individuel confidentiel enregistré d’environ 90 minutes par téléphone ou vidéoconférence. Les personnes participantes seront invitées à s’exprimer sur divers éléments en lien avec les soins et services de santé offerts aux personnes LGBTQ+ atteintes de cancer. Il y aura un enregistrement audio à des fins d’analyse pour faire ressortir les thèmes importants. Une compensation de 40$ est remise pour la participation à l’entretien.
Étude sur l’expérience des personnes LGBTQ+ touchées par le cancer et l’expérience de leurs proches
ou balayer pour complétez le formulaire de demande de contact › POUR DES SOINS EN ONCOLOGIE INCLUSIFS
Les résultats issus de cette étude seront utilisés pour définir des actions permettant d’offrir des soins et services en adéquation avec la réalité des personnes LGBTQ+ atteintes de cancer lors d’un forum regroupant les acteurs et actrices concerné·es (personnes LGBTQ+, proches, professionnel·les des équipes de soins, organisations communautaires en oncologie et LGBTQ+, gestionnaires et décideurs). 6
Poursignifiervotreintérêtoupourplusd'informations,contactezJulieLapointe parcourrielàonco.inclusive@crchudequebec.ulaval.caoupartéléphoneau 1-844-525-4447.Nousavonsaussiunformulairededemandedecontactà https://redcap.link/oncologie_inclusive
Nous invitons les personnes LGBTQ+ ayant eu un diagnostic de cancer et leurs proches à participer à une étude visant à comprendre leur expérience de soins oncologiques.
Pour participer à cette étude, vous devez :
→ Être âgé.e de 18 ans et plus, résident.e de la province de Québec, être une personne LGBTQ+ et avoir reçu un diagnostic de cancer du sein, gynécologique, ou de la prostate depuis moins de 5 ans.
OU
→ Être un proche d'une personne LGBTQ+ ayant eu un diagnostic de cancer du sein, gynécologique ou de la prostate depuis moins de 5 ans.
Votre participation consiste à compléter un entretien individuel enregistré d'environ 90 minutes par téléphone ou vidéoconférence.
Une compensation de 40$ sera remise.
Pour signifier votre intérêt ou pour plus d'informations : Contactez Julie Lapointe
→ onco.inclusive@crchudequebec.ulaval.ca
→ 1-844-525-4447 poste 84556
Cette étude a été approuvée par le Comité d’éthique de la recherche du CHU de Québec-Université Laval (2025-7562).
L’ancien propriétaire du club de danseurs Campus, Gary Blanchard, est décédé des suites d’une longue maladie le 21 mai dernier, dans son coin de pays qu’est la Mauricie. Il laisse dans le deuil son conjoint de longue date Luc Marchand et ses proches. Gary (1966-2025) était né en Mauricie et aimait y retourner souvent même s’il habitait Montréal. De longue date, il s’était acheté un chalet sur le bord d’un lac et, au moment de sa retraite, il y a habité de manière permanente avec son mari Luc.
Un hommage spécial a été rendu à Gary, comme il aimait qu’on l’appelle, le vendredi 13 juin dernier, au Campus, permettant ainsi aux amis et nombreux clients de venir se remémorer les meilleurs souvenirs qu’ils avaient de cet homme affable. «Tu as marqué nos vies, comme tu as animé nos soirées. Merci pour tout, Gary. Ce n’est pas un adieu, c’est une célébration», a indiqué sur Facebook Guillaume Patenaude, l’actuel propriétaire du Campus. Dès l’annonce de son décès, une pluie de commentaires a déferlé sur les réseaux sociaux. Le côté humain de Gary Blanchard est ce qui ressortait le plus, «c’est vraiment fou comment les gens ont témoigné leur amour et leur amitié envers Gary, et ce n’était pas seulement deux mots, c’était parfois un roman», de dire les larmes aux yeux Luc Marchand qui a été en couple avec Gary pendant 31 ans. Parler du décès de Gary n’est pas chose facile puisque c’était une boule d’énergie sur deux pattes et surtout quelqu’un qui aimait profondément les gens. C’était aussi quelqu’un de foncièrement sympathique, empathique et très amical. Il arborait en tout temps son sourire éclatant Pepsodent !
Un rassembleur
Luc Marchand mentionne au passage leurs vacances à Hawaï, il y avait un petit bar près de l’édifice à condos où ils logeaient, à peine qu’ils avaient ouvert la porte «que quelqu’un crie ‘’Gary’’, c’était un client de Chicago et qui portait un t-shirt de Montréal !» «Une autre fois, nous étions à Miami, on descendait du taxi et quelqu’un sort du taxi qui suivait et se met à crier ‘’Gary’’, c’était un autre client de l’Ouest des États-Unis, de poursuivre Luc Marchand. C’était ÇA Gary ! Li était aimé et apprécié par énormément de gens. Une autre fois, on rentre au Campus, en montant les escaliers, Gary reconnaît de dos un client, il s’approche de lui et l’enlace par en arrière, le gars se retourne et commencer à pleurer et dit à Gary que cela faisait des années que personne ne l’avait pris dans ses bras ainsi. On dirait que Gary avait un don pour aider les gens comme ça et leur faire sentir qu’ils sont appréciés. C’est pour cela que les gens l’aimaient beaucoup.» Gary était un bout en train, quelqu’un de jovial qui prenait soin de sa clientèle et de ses danseurs. «Lorsqu’il voyait un nouveau client et que celui-ci était tout seul à une table, il allait à sa rencontre, il conversait avec lui, il l’amenait parfois à aller s’asseoir au bar avec lui. Il était un rassembleur», insiste Luc Marchand. «Il y a des gens qui passent, et d'autres qui marquent nos vies à jamais, souligne Guillaume Patenaude. Gary faisait partie de ces rares personnes qui laissent une empreinte indélébile. En tant qu’ancien propriétaire du Campus, il a été le cœur battant de tant de nos soirées, de nos rencontres, de nos souvenirs.»
«L’âme du Campus»
Gary fut propriétaire du Campus de 2002 à 2022 alors qu’il cédait le bar à un ancien employé et danseur, Guillaume Patenaude , qui œuvre maintenant pour des sites érotiques. À noter que le Campus fêtera ses 40 ans en aout prochain. Pourquoi je mentionne les 40 ans du Campus, parce qu’il y a un peu beaucoup de Gary dans ce que le Campus a perduré. Il y est rentré dès les tous débuts de ce bar, «Gary avait alors 18 ans moins un jour», de spécifier son conjoint épleuré.
«La mort de Gary m’a beaucoup touché, c’est lui qui m’a donné ma chance au club lorsque j’y suis arrivé et qu’il m’a engagé comme danseur, de commenter Guillaume Patenaude. Gary était l’âme du Campus.»
«Gary était un gars qui a fait une belle vie, qui a fait aussi beaucoup de bien à beaucoup de monde, il savait reconnaître les gens qui étaient seuls ou esseulés et de leur faire sentir qu’ils avaient un ami en Gary», d’ajouter son mari. La vie de Gary Blanchard était reliée à celle du Campus, sans Gary, on ne sait pas à vrai dire si ce club aurait survécu. «Gary était arrivé à Montréal et il ne lui restait plus d’argent, pas même pour s’acheter à manger, de continuer Luc Marchand. Il a entendu qu’un bar de danseurs nus allait ouvrir ses portes et espérait y être engagé. Il s’est présenté et il a été embauché par le propriétaire de l’époque. Puis, Gary a passé presque toute sa vie au Campus, il a gravit tous les échelons.»
«Danseur, barman, gérant, puis en tant que propriétaire, Gary a fait beaucoup pour le Campus, de noter Guillaume Patenaude. Ce bar ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans lui.» «Lorsqu’il a voulu céder son club, je suppose que bien des gens auraient voulu acheter le Campus, mais c’est à moi qu’il a fait confiance, il savait que je pouvais continuer à travailler pour le développer encore plus et y apporter des améliorations. C’est triste», dit Guillaume Patenaude
«Gary était un vieil ami. C’est Richard Bureau [l’ancien propriétaire du Club Date] qui nous a fait nous rencontrer, cela remonte à loin. C’est une perte pour le Village. Je trouve ça triste pour Luc [son conjoint]. Nous avions beaucoup parlé et échangé durant la période difficile de la pandémie et les répercussions sur nos clubs et le Village. Le Village perd vraiment ici un de ses piliers avec la mort de Gary», souligne pour sa part Danny Jobin le copropriétaire du Club Date et de plusieurs autres commerces dans le secteur.
Un autre hommage
En plus de l'hommage spécial qui lui fut rendu le 13 juin, un autre événement marquant rappellera la vie de Gary, cet été. En aout prochain, le club soufflera ses 40 bougies. «On fera un mélange d’anniversaire du club et de celui à Gary puisque la fête de Gary était en même temps que celle du bar. On va continuer à le faire et à lui rendre hommage», de terminer Guillaume Patenaude. Mais on y reviendra au mois d’aout. 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Bar Campus, 1111, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. barcampus.com
Plus jeune élu conseiller de Ville à 27 ans, dans le district de Tétreaultville de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Julien HénaultRatelle se représentera, à l’automne prochain, pour l’équipe Ensemble Montréal. Ouvertement gai, il s’est vite retrouvé responsable des questions LGBTQ+ dans l'opposition officielle, entre autres. Ce qui n’a pas été une surprise pour lui. Retour sur son engagement, mais aussi sur la création d’un comité consultatif LGBTQ+ à la Ville de Montréal et la création de l’Espace LGBTQ+.
D’oùvientcedésirdes’engagerenpolitiquemunicipale?
JULIEN HÉNAULT-RATELLE : Je viens d’une famille pour laquelle la politique était importante. J’habite dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve depuis presque toujours et durant le précédent mandat de Valérie Plante, beaucoup de choses me dérangeaient comme citoyen, comme des changements mis en place sans consultation, des rues qui devenaient à sens unique, ou encore la difficile négociation pour obtenir le financement du parc de la Promenade Bellerive. J’étais donc insatisfait. Et puis Denis Coderre m’a approché et plutôt que de « chialer », je me suis dit qu’il valait mieux agir. Donc, j’ai accepté la proposition. Pour l’anecdote, mon grand-père, il y a des décennies, s’était présenté au poste que j’occupe actuellement. Mais je tiens à préciser que mon engagement se veut beaucoup plus pragmatique qu’idéologique.
EtvousvousretrouvezavecsurlesbraslesdossiersquitouchentlescommunautésLGBTQ+. JULIEN HÉNAULT-RATELLE : Au sein du parti, on m’a donné rapidement plusieurs responsabilités : l’habitation, l’urbanisme, et notamment tout ce qui est en relation avec les communautés LGBTQ+. Nous avons, au cours de ce mandat, fait différentes interventions auprès du conseil municipal, comme de proposer un plan d’action pour le Village et déposer plusieurs motions en ce sens. [Chargé] de ces dossiers, j’ai essayé de les porter de la façon la moins partisane possible, puisque je pense que ce sont des dossiers qui peuvent faire consensus. Par exemple, en 2023, pour la motion concernant la création d’un comité consultatif LGBTQ+ à la Ville, j’avais travaillé en amont avec l’administration pour qu’il y ait unanimité lors de la présentation de la motion.
Justement,depuisl’adoptiondelamotionen2023,onattendtoujourslacréationdece comité.Pourlapetitehistoire,dèslesmanifestationsaprèsladescentedepoliceauSex Garage,dontonsoulignecetteannéele35eanniversaire,lesorganisateursdemandaient lacréationd’uncomitéLGBT.Et35ansplustard,onl’attendtoujours?
JULIEN HÉNAULT-RATELLE : Effectivement, il ne se passe absolument rien. Après l’adoption de la motion, j’avais laissé le temps à l’administration de réagir, sachant que la création d’un comité ne se fait pas en deux jours. On m’avait assuré qu’il y aurait une collaboration dans sa mise sur pied. Mais un an plus tard, je n’avais aucune nouvelle, donc j’ai relancé Josefina Blanco, qui est responsable du dossier au niveau du comité exécutif. La réponse que j’ai eue ne m’a pas satisfait. Il était question d’évaluer la pertinence d’un tel comité et de penser à faire des consultations avec des organismes communautaires LGBTQ+ et les citoyen.ne.s, alors que la nécessité de la création de ce comité avait déjà été évaluée avant le dépôt de la motion en 2023, justement après une consultation des principaux intéressés. On peut donner d’autres exemples où l’administration écoute, mais ne bouge pas beaucoup. Pour rappel, la nécessité de ce comité se fondait sur une étude réalisée par l’Institut du Nouveau Monde. Si je suis réélu, il est sûr que je demanderai que l’on agisse pour la création de ce comité.
Autregrosdossier:l’édificationdel’EspaceLGBTQ+.Onafranchiunepremièreétapeavec l’achatdelabâtisse.Resteàtrouverlefinancementpourlarénovation.Pourquoinepas avoirjumelélesdemandesdefinancementpourl’achatetpourlarénovationpourgagner dutemps?
JULIEN HÉNAULT-RATELLE : Je dirai que malheureusement, la situation est la même dans de nombreux dossiers, et surtout quand ils coûtent cher. Il y a trois paliers de gouvernements et ils doivent collaborer pour avoir la même vision au moment où ils s’engagent financièrement, et il faut s’assurer que ce financement tienne la route. On parle, pour la rénovation de l’édifice sur Sainte-Catherine, d’environ 18 M$. Et puis, il y a eu des élections fédérales, donc on ne sait pas quel sera l’interlocuteur avec lequel les discussions auront lieu. Il en va de même au municipal avec les élections à venir. Tout changement d’interlocuteur retarde les prises de décision, car ce dernier doit prendre contact avec tous les partenaires. [Chargé] de l’habitation et de l’urbanisme, je suis au fait de la complexité pour un développeur, peu importe qu’il vienne du privé ou qu’il soit un organisme communautaire, d’obtenir un permis de construire ou pour rénover, en raison de la lourdeur administrative. Il faudrait que l’administration fixe des échéances dans l’obtention d’un permis. Mais c’est un dossier que je suis, bien évidemment. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | julien.henault-ratelle@montreal.ca
Le GAI’ri - Daniel en liberT Dix ans pour devenir un succès instantanné
Louis Guillemette, Artiste en & du Mouvement Pédagogue, Chercheur et Créateur
Ce mois-ci nous avons rencontré trois représentantes de LezBoat une équipe sportive qui fait partie d’Équipe Montréal. LezBoat, c'est une équipe de bateau-dragon LBTQIA+ pour les femmes et personnes non- binaires, qui rament avec fierté, solidarité.
Quiêtes-vous?
Nancy — Moi, c’est Nancy. Je suis la fondatrice de LezBoat. Jo-Annie — Et moi, c’est Jo-Annie. Je suis co-capitaine à Montréal.
Caroline — Je suis Caroline, également co-capitaine à Montréal. On dit que Nancy est notre fondatrice parce qu’on a trois bateaux. Il y en a un à Québec et un à Trois-Rivières également.
VousfaitespartiedesLezBoats.Est-cequevouspouvezexpliquercequec’est?
Nancy — C’est une équipe de bateaux-dragons. Le bateau-dragon, ça existe depuis très longtemps. Il y a les Jeux, les Mondiaux. Ce n’est pas aux Olympiques, mais on peut aller jusqu’aux Mondiaux. C’est un bateau dans lequel on est 20 personnes qui rament en cadence, plus un coach et un drameur (un batteur qui donne le rythme). Donc, on est 22 personnes dans un bateau. Et LezBoat, c’est le premier bateau-dragon LGBT, non-binaire et féminin au Québec. Quand je l’ai lancé à Trois-Rivières, il y a quatre ans, il n’y en avait aucun autre comme ça. Il y avait des bateaux LGBT, mais mixtes, et très peu de femmes à bord. Il y en avait une ou deux, tout au plus. Je voulais créer un espace où les femmes puissent sortir, faire du sport, et se sentir en sécurité. Je trouvais que c’était important, autant pour le corps que pour l’esprit.
Commentsedéroulentvosentraînements?
Nancy — Nos entraînements durent une heure par semaine. Dans l’équipe, on a des personnes expérimentées et des débutantes. On a un coach qui nous enseigne vraiment la technique de rame, mais qui nous fait aussi travailler l’endurance et la distance pour les compétitions. C’est autant physique que psychologique, et beaucoup basé sur l’endurance.
Jo-Annie — Si je peux me permettre, c’est très différent d’un lieu à l’autre. Nous, on est dans le bassin olympique, donc l’eau est très calme, il n’y a pas de vagues. Tandis que Nancy et l’équipe de Trois-Rivières s’entraînent sur une rivière, où il y a d’autres bateaux, des moteurs, donc des vagues, ce qui rend l’entraînement plus difficile.
Caroline — J’ajouterais qu’on essaie d’avoir une approche différenciée, c’est-à-dire qu’on ne base pas tout sur la compétition, mais plutôt sur l’amélioration de soi et le dépassement de soi. Les objectifs sont différents pour chacune. C’est un peu ça, notre vibe.
Commentsedérouleunecompétition?Combiendetempsçadure?Commentçafonctionne? Nancy — On participe au Panaméricain, qui va avoir lieu les 5 et 6 juillet, ici, au bassin olympique. Habituellement, on fait trois courses : un 200 mètres, un 500 mètres, puis un autre 200 ou 500 mètres. Le lendemain, il y a souvent un 200 ou un 500 mètres, et un 2 kilomètres. Le 2 kilomètres, c’est beaucoup d’endurance. Mais en bateau-dragon, le point clé, ce n’est pas d’aller vite. On dit toujours qu’on peut aller trop vite, mais jamais trop lentement. Parce que quand on va plus lentement, on peut mieux contrôler nos mouvements, et c’est plus facile d’être tous synchronisés. Et justement, ça permet d’aller plus vite à long terme. Si seulement les deux « pacers » — c’est-à-dire les deux rameuses à l’avant — sont synchronisées, mais que le reste du bateau ne suit pas, ça ne fonctionne pas. On rame à dix bancs, donc il faut que tous les bancs soient synchronisés.
Jo-Annie — C’est aussi important de discuter pour s’assurer que tout le monde est capable de suivre. Il y a toute une technique et une stratégie, c’est génial ! On a aussi une compétition
en août, le 23, à Shawinigan, qui aura lieu sur une rivière. Pour nous, les gens de Montréal, c’est toujours un défi. On a très hâte à cette compétition-là. Et en septembre, il y a celle de la Coupe du Québec. On verra si on y participe. L’an prochain, on envisage de former une équipe pour participer aux Gay Games à Valence, en Espagne. On ferait un bateau de 10 personnes, parce qu’il existe des formats de 10 et de 20 rameuses.
Avez-vousdéjàfaitdescompétitionsinternationalesdanslepassé?
Nancy — Pas encore. C’est quelque chose qu’on aimerait beaucoup faire. Il y a aussi des camps d’entraînement au Mexique auxquels on aimerait participer. On commence, et ça prend quelques années pour avoir un bateau stable — au moins quatre ou cinq ans souvent — parce qu’il y a toujours de nouvelles recrues chaque année. Certaines sont impliquées, mais un peu moins intéressées à long terme, surtout qu’il faut tout financer soi-même : les billets d’avion, l’hébergement, etc. Ça devient dispendieux. Mais le jour où on aura vraiment une équipe très engagée, on pourra faire du financement, chercher des commandites.
Caroline — Bienvenue aux commanditaires !
Nancy — On a déjà quelques commandites. Par exemple, Kauela nous a déjà offert un montant substantiel pour nous encourager. Ils fabriquent des serviettes de plage qui n’absorbent pas le sable. On a aussi Orkine.
Jo-Annie — Ça prend habituellement quatre ou cinq ans pour bâtir une équipe stable. Mais je pense qu’on a un petit avantage, car on est un bateau queer, lesbien et non-binaire. On a remarqué que, dès la deuxième année, 14 personnes sont revenues. Et cette année, plusieurs venaient déjà d’autres bateaux, mais la majorité, ce sont des nouvelles. On est de plus en plus visibles, on participe à des événements queer, et ça attire des gens. Cette année, on a eu sept nouvelles recrues, dont quatre avaient déjà fait partie d’équipes, mais ont préféré nous rejoindre parce qu’elles se sentaient interpellées par notre approche. C’est génial. Les gens sont très engagés, et ça rend l’expérience vraiment plaisante.
Siquelqu’unveutrejoindreLezBoat,commentçasepasse?
Caroline — On peut nous rejoindre à tout moment via nos réseaux sociaux. On a un compte Instagram et une page Facebook. Il suffit de chercher « LezBoats » et vous nous trouverez. On est aussi présentes à plusieurs événements sportifs à Montréal. On fait partie de l’Équipe Montréal, et on participe aux Journées de visibilité lesbienne. On se déplace beaucoup, on essaie d’être très visibles, car un des objectifs du bateau, c’est de rendre la communauté queer plus visible à travers le sport, et d’inclure tout le monde — pas seulement les athlètes de haut niveau, mais toutes celles qui veulent essayer. Et puis, comme c’est un sport d’équipe, ça permet aussi de briser l’isolement. On offre aussi un volet social : le club Let's Boat organise des activités plus ludiques ou festives. Par exemple, on participe à la FIerté, aux événements promotionnels avant la Fierté. C’est vraiment pour mettre les gens en lien, créer du réseau et rayonner ensemble.6 ANDRÉA ROBERT LEZAK andrea@fugues.com
Vous pouvez aussi regarder cette entrevue sur la page Youtube de Fugues ou dans la section FuguesTV du site fugues.com
INFOS | LezBoat sur Facebook et Instagram ou via le courriel lezboatmtl@gmail.com
GALA
Mettez la date du samedi 4 octobre 2025 à votre agenda pour le 30e gala d’Équipe Montréal!
NOUVEAU PARTENAIRE POUR LA CARTE DE MEMBRES
Le dimanche 1er juin Équipe Montréal a invité ses membres à inaugurer un nouveau partenaire lors d’un brunch chez Notre-Boeuf-de-Grâce du Village. Les détenteurs de notre carte de membre obtiennent 10% de rabais sur la nourriture en tout temps et 15% sur les repas le dimanche. Pour obtenir ta carte de membre et voir la liste complète des commerces qui offrent des rabais, visite equipe-montreal.org
POSTE À COMBLER
Équipe Montréal cherche à compléter son conseil d’administration. Le poste bénévole de VP au développement, responsable du partenariat et de la commandite t’intéresse? Écris à info@equipe-montreal.org
Concours du design pour l’uniforme de Gay Games de Valence 2026. Équipe Montréal organise un concours pour le design de l’uniforme que la délégation d’Équipe Montréal portera lors des Gay Games de Valence en Espagne en juin 2026. La date a été prolongée au 10 juillet.
Le gagnant ou la gagnante recevra une bourse de 200$. Pour obtenir la fiche technique pour l’uniforme envoyer un courriel à patrickblouin@equipe-montreal.org. Bonne chance et merci de votre participation!
Rejoignez-nous sur Pickle LGBTQ+ MTL
Pickle LGBTQ+ MTL? C’est votre point de ralliement local pour les personnes LGBTQ+ et leurs allié·es passionné·es (ou curieux·ses) de pickleball ! Que vous soyez un·e pro du smash ou que vous découvrez tout juste le monde du pickle, ce groupe est fait pour s’amuser, se rencontrer et partager des bons moments sur les terrains. Notre objectif ? On aimerait, à l’automne, mettre sur pied une ligue de pickleball pour celles et ceux qui veulent jouer plus régulièrement. Pour l'instant, pour la saison estivale, le groupe servira de point de rencontre afin que vous puissiez organiser, entre vous, des matchs amicaux, des événements sociaux, et partager des infos sur les terrains (à Montréal et dans les environs), des conseils pratiques, et bien sûr, beaucoup de bonne humeur. Peu importe ton niveau d’habiletés, entre 2.0 à 5.0, tu as ta place ici ! Respect, inclusivité et plaisir sont toujours au rendez-vous.
Dink, smash et sois fabuleux·se !
Facebook: Pickle LGBTQ+ MTL
Courriel: picklelgbtqmtl@gmail.com
Le Club de Soccer LGBT+ de Montréal
Ont vous invite à ses matchs amicaux hebdomadaires dans le Parc Baldwin (Plateau Mont-Royal), tous les mercredis à 18 h. Surveillez notre Insta (https://www.instagram.com/soccerlgbtplus) et notre Page Facebook (https://www.facebook.com/Club.de.Soccer.LGBT.de.Montreal) pour des annulations de dernière minute à cause de la météo.
Normalement, un peu de pluie ne nous décourage pas, mais les orages ou les grandes chaleurs peuvent nous amener à annuler une séance. C’est une opportunité pour les joueuses et joueurs de tous les niveaux de rencontrer les membres de notre équipe, de s’amuser sur le terrain de soccer et de socialiser. Le port de souliers de soccer et de protègetibias est encouragé. Vous pouvez vous procurez une adhésion saisonnière (30 $) sur place, afin de nous aider à défrayer les coûts de la réservation de terrain. Sinon, on apprécie une contribution suggérée de 5 $ par semaine. Votre première fois, c’est toujours gratis. Alors, amenez vos ami.es ! Au plaisir de vous voir sur le terrain !
LezBoat : l’équipe queer qui pagaye fort et avec fierté!
Viens nous voir, viens nous crier dessus (gentiment).
Tu veux nous encourager en vrai? On t’attend! Voici les dates à ne pas manquer : PACCC – Parc Jean-Drapeau – 6 juillet
Knock-Out Shawinigan – Promenade du Capitaine Jos-Veilleux – 23 août
Coupe du Québec – Parc Jean-Drapeau – 13-14 septembre
Viens vibrer avec nous, découvre nos couleurs, notre intensité et notre fierté en mouvement! Envie de monter à bord? Écris-nous à lezboatmtl@gmail.com ou suis-nous sur Facebook lezboat Parce qu’au fond, tout le monde mérite un équipage qui lui ressemble. Et chez nous, l’eau est toujours bonne. �� ����
Voici les activités à venir chez Hors Sentiers
Samedi 5 juillet : Chouettes à Voir! à St-Jude : Visite guidée d'un centre de réhabilitation des oiseaux de proies
Samedi 12 juillet : Domaine St-Bernard à Mont-Tremblant, mont Onontio et lac Rénault (rando et baignade)
Du 11 au 13 juillet :Séjour en chalet à Lac-Supérieur, Mont-Tremblant (rando, vélo, kayak, baignade, spa)
Dimanche 13 juillet : Burlington et les îles du lac Champlain (vélo)
Samedi 19 juillet: Parc régional des grèves, Sorel et Contrecoeur (rando)
Samedi 19 juillet; À l'abordage, Val-David, Descente en canot ou kayak et vélo
Samedi 26 juillet : P'tit train du nord, Mont-Tremblant (vélo)
Du 25 au 27 juillet : Séjour en camping : Route des Zingues depuis la station touristique du lac Simon (rando, baignade)
Info et inscription au : horssentiers.ca 6
Gay & Grey Montréal is a non-profit organization dedicated to supporting English-speaking 2SLGBTQIA+ older adults (age 50+) in and around Montréal. Since 2018, we've worked to reduce isolation and foster a sense of belonging through inclusive social events, services, and community engagement. Our group creates welcoming spaces where people can connect, build friendships, and enjoy a better quality of life.
We embrace "gay" as an inclusive term that reflects the diversity of our community, including two-spirit, lesbian, bisexual, trans, queer, questioning, intersex, and asexual individuals. Our events range from potlucks and movie nights to museum outings, 5 à 7s, and weekly Friday lunches. In addition, we raise awareness through workshops for health and social service providers about the needs of 2SLGBTQIA+ seniors. As well, we advocate to policy makers to ensure our rights are protected.
Whether you're new to the community, reconnecting, or looking for companionship, you’ll find a respectful, affirming, and inclusive space at Gay & Grey Montréal.
AFFAIRES
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LGBT DU QUÉBEC
T. 514-522-1885 clgbtq.org
SDC DU VILLAGE
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T. 514-730-8870 arcgai.org Activités, soutien, entraide GAY AND GREY MONTREAL
T. 514-487-6760 gayandgreymontreal.com
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VIEUX AMIS Facebook.com
AÎNÉS GAIS DE LA CAPITALE Brunch mensuel / facebook.com nebadon07@gmail.com
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OUTAOUAIS / OTTAWA CENTRE DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE DU CENTRE-VILLE
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CULTURE
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ARCHIVES GAIES DU QUÉBEC
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BIBLIO. À LIVRES OUVERTS LGBTQ+
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QUÉBEC
FIERTÉ DE QUÉBEC
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LANAUDIÈRE
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DISCUSSIONS / SOUTIEN MONTRÉAL
AL-ANON
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ALCOOLIQUES ANONYMES
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ANGLOPHONE LESBIANS sistersunited2014@outlook.com Social activity group.
AQAPMM-SANTÉ MENTALE
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CENTRE D’ORIENTATION
SEXUELLE DE L’UNIVERSITÉ MCGILL
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CREACC-DIVERSITÉS info.creacc@gmail.com
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COCAÏNOMANES ANONYMES caquebec.org LGBTQ+ et ami.e.s
COLLECTIF CARRÉ ROSE
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CRYSTAL METH ANONYMES cmamtl.org
DÉPENDANCE AFFECTIVE
SEXUELLE ANONYME DASA
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L’ÉCHO DES FEMMES
T. 514-277-7445
FONDATION ÉMERGENCE
T. 514-866-6788
GROUPE INTERVENTION VIOLENCE
CONJUGALE LESBIENNE
T. 514-526-2452
GRIS – MONTRÉAL
T. 514-590-0016 gris.ca
NARCOTIQUES ANONYMES LGBTQ+ 2075, rue Plessis, dimanche à 14h.
PRINCIPES COGNITIFS
T. 514-485-2194 (10h-17h)
RÉZO
T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org
SILK silk@caeoquebec.org
QUÉBEC
ALLIANCE ARC-EN-CIEL DE QC
T. 418-809-3383 arcencielquebec.ca
PRISME
T. 418-649-1232 prisme.org
BAS-ST-LAURENT
GAI-CÔTE-SUD
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CHICOUTIMI
FÉMIN’ELLES
T. 418-550-2259. GASPÉSIE
LGBT+ BAIE-DES-CHALEURS lgbt-bdc.net
LGBT HAUTE-GASPÉSIE facebook.com
LAVAL/LAURENTIDES
L'ARC-EN-CIEL DISCUSSIONS
T. 450-625-5453, Lesbienne
MAURICIE
LGBT MAURICIE
T. 819-531-0770, Louis facebook.com
TANDEM MAURICIE
T. 819-374-5740, Kayla Palin
MONTÉRÉGIE
CAFÉ-CAUSERIE POUR FEMMES
LESBIENNES ET BISEXUELLES
T. 450-651-9229 #26
DÉPENDANTS AFFECTIFS
T. 450-780-2813
ÉMISS-ÈRE
T. 450-651-9229 #24 emiss-ere.ca
JAG — ORGANISME LGBT+ T:. 450 774-1349/1 800 774-1349 lejag.org
OUTAOUAIS / OTTAWA
PROJET ENTRE HOMMES
T. 819-776-2727 ou 1 877 376-2727 lebras.qc.ca
MAX OTTAWA
T. 613-701-6555 maxottawa.ca
RIMOUSKI
FLIQR
facebook.com/FliQr Groupe queer féministe
UNIPHARE
T. 418-722-7432 uniphare.com
SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN
DIVERSITÉ 02
T: 581-447-2211 diversite02.ca
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU
GROUPE GLBT-LGBT
T. 514-464-9555, Ian Ouellet ou T. 438-274-4986, Christian White SHERBROOKE
ENTRE-ELLES SHERBROOKE
T. 819-580-7460, Sophie entre.elles.sherbrooke@gmail.com
GROUPE DE DISCUSSIONS POUR HOMMES GAIS
T. 819-823-6704. IRIS ESTRIE
T. 819-823-6704 irisestrie.org
PARTOUT AU CANADA
COORDINATION LGBT D’AMNISTIE INTERNATIONALE
CANADA FRANCOPHONEE
T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 Facebook.com
EGALE CANADA
T. 1-888-204-7777
PARTOUT AU QUÉBEC
FIERTÉ AGRICOLE
T. 450-768-6995 fierteagricole.org
RÉSEAU DES LESBIENNES
DU QUÉBEC
T. 438-929-6928 rlq-qln.ca
ÉCOUTE
PARTOUT AU QUÉBEC
INTERLIGNE
1-888-505-1010 interligne.com
Écoute téléphonique et clavardage
SUICIDE
1-866-APPELLE (277-3553) 53 53 53 (texto) suicide.ca
NARCOTIQUES ANONYMES
514-249-0555 naquebec.org
Écoute 24h/24
CAEO QUEBEC caeoquebec.org
Écoute / ressources en anglais.
GROUPE ETHNIQUE / IMMIGRATION
MONTRÉAL
AGIR MONTRÉAL agirmontreal.org
GA’AVA info@gaava.org
HELEM-GROUPE LGBT LIBANAIS T. 514-806-5428 montrealhelem.org
LEGIT-QUÉBEC 514-907-5366 Aide pour les conjoints de même sexe et l’immigration.
AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL
T. 514-527-4417 Lutte contre l’homophobie au sein des communautés immigrantes.
JHALAK MONTRÉAL Communautés sud-asiatiques facebook.com/jhalakmontreal
ITALO QUEER MONTRÉAL Communautés italienne facebook.com
MONTRÉAL AUTOCHTONE Communauté autochtone nativemontreal.com
AFRO PRIDE Communauté afro/BIPOC/Caribbean Facebook.com
JEUNES / FAMILLE
MONTRÉAL
ALTER HÉROS alterheros.com
L’ALTERNATIVE lalternative.ca
Ass. LGBTQ+ UDM PÈRES GAIS DE MONTRÉAL (APGM)
T. 1 855-237—2746 apgmqc.wordpress.com
L’ASTÉRISK
T. 514-523-0977 coalitionjeunesse.org
COALITION DES FAMILLES LGBT
T. 514-878-7600 familleslgbt.org
COMITÉ FAMILLE ET QUALITÉ DE VIE DES GAIS ET LESBIENNES
T. 514-521-4993 847, rue Cherrier, #201
CONCORDIA QUEER COLLECTIVE
T. 514-848-7414
FONDATION ÉDUCATION ÉMOTIONNELLE LOVE (FEEL)
T. 438-992-8542 feelvie.blogspot.ca
GRIS – MONTRÉAL
T. 514-590-0016 www.gris.ca
JEUNESSE, J’ÉCOUTE
1-800-668-6868 Aide et écoute 24/7, les 5 à 20 ans. jeunessejecoute.ca
JEUNESSE LAMBDA
T. 514-528-7535 25 ans etjeunesselambda.com
LGBTQ YOUTH CENTER WEST ISLAND
T. 514-695-0600 lgbtq2centre.com
PARENTS D’ENFANTS GAIS
T. 514-282-1087
PROJET 10
T. 514-989-4585 p10.qc.ca
QUEER MCGILL
T. 514-398-2106 queermcgill.org
RÉPITSS-UQAM
T. 514-987-3000, #4041 320, rue Ste-Catherine Est, local DS-3125
QUÉBEC
ARCO IRIS
T. 418-658-5389
Asso étudiante du Cégep Ste-Foy.
COALITION DES FAMILLES LGBT
T. 418-523-5572
L’ACCÈS
T. 418-523-4808 Pour 14-25 ans. GROUPE GAI UNIVERSITÉ LAVAL T. 418- 656-2131 ggul.org
GRIS – QUÉBEC
T. 418-523-5572 grisquebec.org
PÈRES GAIS DE QUÉBEC T. 418-572-7273, Marc
CHAUDIÈRE-APPALACHES
GRIS CHAUDIÈRE-APPALACHES
T. 581-225-8440
GRANBY
DIVERS-GENS
T. 579-488-8004 170, St-Antoine Nord, local 107, Granby divers-gens@hotmail.com
SHERBROOKE
GRIS ESTRIE
T. 819-434-6413 grisestrie.org
ASSOCIATION LGBTQ DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE glebus@usherbrooke.ca
LANAUDIÈRE
LE NÉO
T. 450-964-1860 ou 1 800 964-1860 le-neo.com
LONGUEUIL
AMALGAME
T. 450-651-9229 #24, 1-888-227-7432 462, Boul. Sainte-Foy
MAURICIE
GRIS-MAURICIE/CENTRE-DU-QC T.819-840-6615 ou 1 877 745-0007 grismcdq.org
L’ACCÈS
T. 819-376-1721 #2529, Trois-Rivières OUTAOUAIS / OTTAWA
JEUNESSE IDEM
T. 819-776-1445 ou 1-877-776-1445
SANTÉ
MONTRÉAL
CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES ATTEINTES DE L’HÉPATITE C
T. 514-521-0444 ou 1-866-522-0444
CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE
T. 514-683-4588
Veuillez communiquer avec le groupe LGBTQ+ qui vous intéresse pour connaître leur horaire d’activités.
CENTRE DE RESSOURCES ET D’INTERVENTION EN SANTÉ ET SEXUALITÉ
T. 514-855-8991
PROJET TRAVAILLEURS DU SEXE
T. 514-521-7778 # 224
T. 514-529-7777
RÉZO
T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org
STELLA (TRAVAIL DU SEXE)
T. 514-285-8889
SUICIDE-ACTION MONTRÉAL
T. 514-723-4000 ou 1-800-Appelle
SPIRITUALITÉ
MONTRÉAL
BELIEVE
sju_believe@gmail.com facebook.com
COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE
SAINT-PIERRE-APÔTRE
T. 514-524-3791 1201, Visitation
FOI ET FIERTÉ
T. 514-866-0641
110, rue Ste-Catherine E.
QUÉBEC
GROUPE CHRÉTIEN GAI
T. 418-656-2189
SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS
T. 418-623-4086, Ginette Lauzon
TRANS
PARTOUT AU QUÉBEC
AIDE AUX TRANS DU QUÉBEC
T. 1-855-909-9038 #2 atq1980.org Écoute téléphonique 24h/24
OUTAOUAIS / OTTAWA
TRANS OUTAOUAIS
T. 343-202-5006 transoutaouais.com
ESTRIE
TRANSESTRIE
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SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS T. 579-488-8004 diversgens.org
VIH/SIDA
MONTRÉAL
ACCM
T. 514-527-0928 accmontreal.org
COCQ-SIDA
T. 514-844-2477 cocqsida.com
FONDATION L’ACTUEL
T. 514-270-4900 lactuel.org
FONDATION QUÉBÉCOISE DU SIDA
T. 514-315-8839 fqsida.org
MAISON D’HÉRELLE
T. 514-844-4874 maisondherelle.org
MAISON DU PARC
T. 514-523-7420 maisonduparc.org
MAISON PLEIN CŒUR
T. 514-597-0554 maisonpleincoeur.org
PORTAIL VIH/SIDA DU QC
T. 514-523-4636 ou 1-877-Portail 3330, rue Jarry Est
GAP-VIES
T. 514-722-5655 gapvies.ca
RÉZO
T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org
RÉSEAU DE LA SANTÉ SEXUELLE DES SOURDS DU QUÉBEC
T. 438-476-7260 rsssq.org
QUÉBEC
MIELS
T. 418-649-1720 miels.org
BEAUCE
ASSOCIATION BEAUCERONNE D’INTERVENTION SUR LE SIDA
T. 418-227-6662
CÔTE-NORD
ACTIONS SIDA CÔTE-NORD
T. 418-962-6211 ou 1 888 611-7432 macommunaute.ca
ESTRIE
LA RÉPLIQUE ESTRIE
T. 819-348-2670 archedelestrie.org
LAVAL / LAURENTIDES CENTRE SIDA AMITIÉ
T. 450-431-7432
SIDA-VIE LAVAL
T. 450-669-3099
MONTÉRÉGIE
ÉMISS-ÈRE
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Bromont vous invite à vivre un été haut en couleur avec une programmation festive, inclusive et gratuite! Marchés publics animés, spectacles en plein air, art visuel... l’ambiance y est aussi chaleureuse que le décor est enchanteur.
Mais s’il est un rendez-vous à inscrire en lettres capitales, c’est bien le Festival FAUNE, de retour à la Place publique du Vieux-Bromont après un franc succès en 2024.
Avec FAUNE, la musique house s’émancipe des clubs pour envahir l’espace urbain, de jour, au grand air. FAUNE, c’est quatre après-midis où la fête sort des sentiers battus : DJs électrisants, foule colorée et ambiance résolument inclusive. Que vous veniez pour danser, flâner ou simplement vous laisser emporter, la magie opère dès les premières basses pour transformer l’espace extérieur en piste de danse ensoleillée.
Vibrez au son de : 5 juillet — 3 DJs + Maüs / 19 juillet — Flytz, Ludo Lacoste, Monsieur PY / 2 août — Soraï, Ellxandra, Arielle Roberge / 16 août — Cidoine and friends, Disco Dessert
De 14 h à 21 h, FAUNE, présenté par Desjardins et orchestré par Patch Safari, est l’un des seuls festivals de musique électronique de jour hors de la ville. Gratuit, accessible à toustes — même aux chiens! — l’événement propose aussi rafraîchissements et bouchées locales sur place.
Et tant qu’à être là, prolongez le plaisir : virée gourmande dans les vignobles, explorations à vélo, rafraichissement au parc aquatique, golf ou détente au BALNEA spa + réserve thermale. Bromont vous attend. 6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | www.tourismebromont.com
Festival FAUNE : https://tourismebromont.com/festival-faune/ www.facebook.com/profile.php?id=61558015144453 | www.instagram.com/festivalfaune
En plus de faire partie des plus beaux jardins au Québec et en Amérique du Nord, les Jardins de Métis sont un hub créatif effervescent! Tout au long de l’été, l’espace historico-bucolique accueille l’une des œuvres phares de Claude Cormier (le concepteur des fameuses boules roses dans le Village), un spectacle ultra populaire de Christine Beaulieu, des concerts de jazz et de classique, un festival de jardins et trois expositions. À prévoir sans faute : un road trip vers le Bas-Saint-Laurent! Fugues a discuté avec Joël Pelletier, le porte-parole des Jardins de Métis.
Replongeonsdanslepassé.Commentlesjardinssont-ilsnés?
JOËL PELLETIER : En 1887, Sir George Stephen, qui dirigeait le Canadien Pacifique, a fait construire son camp de pèche ou sa résidence estivale. Sa nièce, Elsie Reford, aimait beaucoup la pèche, l’équitation et la nature. Elle était aussi très influente dans les milieux politiques à Montréal; pas comme élue, mais dans les coulisses, pour faire avancer les droits des femmes et plusieurs enjeux en santé. Elle aimait venir sur le bord du fleuve, à l’embouchure de la rivière Mitis. Avec l’ouverture du chemin de fer, c’est devenu un lieu de villégiature pour les familles bourgeoises de Montréal, de Toronto et des États-Unis. Comme aujourd’hui, les gens fuyaient la grande ville l’été pour se reposer sur le bord de l’eau. C’était son refuge.
Elleenafinalementhérités.
JOËL PELLETIER : Exact. Après une appendicite qui a poussé son médecin à lui suggérer de calmer ses activités, elle a décidé de transformer le camp de pèche en jardins. En 1926, on ne pouvait pas aller au Rona ni au Canac pour acheter des poches de compost. Il n’y avait rien. Elle troquait des saumons avec des producteurs locaux pour obtenir du fumier. Elle a fait déboiser la forêt d’épinettes. Elle avait du cran, beaucoup de passion et de rigueur. Dans l’espoir de créer son jardin à l’anglaise, elle communiquait avec plusieurs personnes en Angleterre pour obtenir des semences et elle faisait venir des plans de partout dans le monde. Elle a même échangé avec Henry Teuscher, le concepteur du Jardin botanique de Montréal aux côtés de Marie Victorin.
Sesjardinsaurontdonc100ansl’annéeprochaine!
JOËL PELLETIER : Oui. Jusqu’en 1958, elle a créé des jardins absolument magnifiques. Puis, elle les a légués à son garçon, qui n’avait pas le pouce vert. En 1962, le gouvernement du Québec a repris les jardins pour les rendre publics, à l’époque où on voulait développer le tourisme dans l’est. Il s’en est occupé jusqu’en 1995. Puis, l’organisme Les amis des Jardins de Métis ont pris le relais. Ils ont contacté Alexander Reford, un historien de Toronto et arrière-petit-fils d’Elsie, pour lui parler du projet. Il a accepté la mission et déménagé dans la région. Il est le directeur général depuis trente ans.
Depuisquandya-t-iluneprogrammationculturelle?
JOËL PELLETIER : Le cœur de nos activités restera toujours les jardins qui font sa renommée. Nous avons environ 3000 végétaux. Certaines plantes poussent ici grâce au micro-climat, dont le pavot bleu de l’Himalaya, une fleur emblématique. Mais Alexander et la communauté voulaient développer les jardins et apporter de la modernité. Ils ont créé le Festival international de jardins en 2000. Chaque année, les concepteurs de jardins (architectes paysagistes, designers, artistes) de partout dans le monde proposent des jardins contemporains sous une thématique.
Diriez-vousqu’ilyaunbuzzcultureldepuis?
JOËL PELLETIER : Absolument. Le festival amène depuis 25 ans une autre dynamique et une communauté de créateurs qui imaginent des jardins et proposent des spectacles en plein air. Un écosystème s’est créé. On a plusieurs collaborations pour des concerts durant l’été avec le Festival de Jazz de Rimouski et le Conservatoire de Rimouski, sans oublier les thés littéraires avec le CLAC et la semaine chantante à laquelle la soprano Marie-Josée Lord participera cet été.
ParlonsmaintenantdeClaudeCormieretduJardindesbâtonsbleus.Qu’est-cequec’est?
JOËL PELLETIER : Claude avait conçu ce jardin lors de la première édition du festival : ce sont des bâtons de bois peints sur trois surfaces en bleu et une en orange pour symboliser la floraison du pavot bleu. Cette installation a ensuite été déplacée dans plusieurs jardins au Canada et au Royaume-Uni pendant des années. C’est un des projets iconiques de sa carrière. Cette année, il renaît sous une nouvelle forme : les bâtons vont être installés au centre de la nouvelle forêt réalisée selon le concept Miyawaki, soit avec une mixité de végétaux plantés autour. À long terme, la forêt va envahir les bâtons.
ChristineBeaulieurevientaussiavecLessaumonsdelarivièreMitis.Commentlapièceestellenéeen2021?
JOËL PELLETIER : Le projet est né grâce à la conception de la véranda conçue par l’architecte Pierre Thibault. On voulait qu’elle soit habitée et utilisée de différentes manières, dont par l’art vivant. Pierre a lancé une invitation à Christine, qui a développé une fable écologique dans la lignée du théâtre documentaire. On suit l’histoire de saumons dès leur naissance, le chemin qu’ils parcourent durant leur vie quand ils quittent vers l’océan Atlantique et leur capacité à toujours retrouver leur chemin vers leur rivière d’origine. Elle aborde aussi les embûches qu’ils vont trouver sur leur chemin en raison des activités humaines. Le spectacle a été très apprécié. Il a été présenté dans d’autres villes au Québec. Cet été, Christine fait une tournée de huit villes, dont quatre représentations aux Jardins de Métis, les 1er et 2 août.
Quellessontvosexpositions?
JOËL PELLETIER : On pourra découvrir le travail de l’artiste T.M. Glass qui s’amuse à prendre des photos avec une résolution extrême et qui les retouche pour leur donner un effet d’hyperréalisme. Quand tu te retrouves devant ces photos, tu as l’impression d’être devant de vraies fleurs. C’est vraiment capoté.
Marcel Jomphe a été illustrateur pour le Musée canadien de la nature et Agriculture Canada durant des années. Il a dessiné des fleurs pour la science, mais depuis qu’il est à la retraite, il laisse son imaginaire prendre le dessus sur son crayon. On découvre une nouvelle flore.
Il y a aussi l’exposition Exotique, qui présente des vivariums avec des plantes carnivores. Ça plaît beaucoup aux jeunes. C’est plus ludique.
Lesgenspeuventaussiséjournersurleslieux,non?
JOËL PELLETIER : Oui, depuis la construction de notre maison écologique en 2012. C’est une vitrine en éco-construction. Depuis, elle est en location. Pierre Thibault a aussi conçu la résidence des stagiaires du festival quelques années plus tard. On la met aussi en location durant la basse saison. Cela dit, l’hébergement n’est pas le centre de nos activités. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | Les Jardins de Métis et les expositions peuvent être visités jusqu’au 5 octobre 2025. https://jardinsdemetis.com
Le grand Rendez-vous de la fierté Acadie-Love se tiendra du 10 au 13 juillet 2025, à Caraquet. Cette prochaine édition promet des nouveautés, des moments et des échanges mémorables!
Nouveauté gourmande cette année, À TABLE AVEC FIERTÉ!, aura lieu le vendredi 11 juillet 2025, dès 18 h. Cette première Grande tablée à Caraquet se tiendra dans le stationnement avant du Centre culturel de Caraquet. De l’apéritif au dessert surprise, chaque bouchée de cette grande tablée vous promet une expérience inédite! Les places sont limitées et l’achat des billets au coût de 125 $ pour le repas complet et l’expérience unique Un tout nouveau partenariat entre Alter Acadie et Acadie Love permet cette année l’animation de l’ESPACE QUEER, un lieu inclusif et sécuritaire dédié à la communauté 2ELGBTQIA+, favorisant ainsi un environnement accueillant et représentatif au sein du rendez-vous.
L’Espace Queer, situé au 222 boul. St-Pierre Ouest (ancienne maison des jeunes), sera ouvert du 10 au 12 juillet 2025 et offrira un cadre favorable aux discussions. Chaque journée propose une rencontre avec la jeunesse, suivie d’entretiens sur les arts, la culture ou la santé, et se termine par un Apéro Alter Acadie festif comprenant musique, poésie ou humour. Chacun mettra les efforts nécessaires pour garantir le succès de cette initiative axée sur l’ouverture et l’inclusion! Le samedi 12 juillet, dès 20 h, le SPECTACLE RASSEMBLEUR : ÉCARLATE ET AMI.ES livrera une performance multidisciplinaire unique au Centre culturel de Caraquet.
Porté par Écarlate, artiste phare de la scène Acadienne Queer, le spectacle invite des ami.es créateur.trices issu.es de différentes disciplines pour un moment de liberté, de dialogue et de feu artistique. Outre ces nouveautés très attendues, le Rendez-vous de la fierté Acadie Love revient également avec des activités très populaires, soit le C AFÉ CÉRAMIQUE , le spectacle UN ÉTÉ SHOW AVEC CAYENNE, une FORMATION SUR LA DIVERSITÉ SEXUELLE ET DE GENRE ET HISTOIRE avec Amélie Arseneau, une HEURE DU CONTE DRAG. Le succès qu’a connu LA DRAG MOBILE dans les restaurants du grand Caraquet l’année dernière nous convainc de reprendre ce concept.
Les activités d’ART EN DIRECT avec Janie McLaughlin, un QUEEREOKE et le retour de la DANSE BEACH DANCE avec DJJL (AKA DJ JOS LOUIS) viendront terminer cette programmation qui saura plaire à toustes. 6
LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | https://acadielove.ca/edition-2025/ Billets au coût de 125 $ À TABLE AVEC FIERTÉ : https://billetterieacces.tuxedobillet.com/main/a-table-avec-fierte Pour les billets de ÉCARLATE ET AMI.ES : https://billetterieacces.tuxedobillet.com/main/ecarlate-et-amies
Quand Marie Houzeau étudiait à l’université, dans sa Belgique natale, elle se préparait pour une carrière en enseignement. Des décennies plus tard, elle aime toujours rencontrer des élèves — dans sa capacité d’intervenante et de directrice générale de GRIS-Montréal.
Mme Houzeau a enseigné le français en Slovaquie, puis elle a travaillé brièvement à Toronto avant de s’établir au Québec en 1999. Elle a eu une rencontre fortuite avec un comptable qui siégeait sur le CA du tout jeune GRIS. Motivée par l’idée de retourner dans les salles de classe, elle s’est alors impliquée au sein de l’organisme, d’abord à titre de bénévole et, deux ans plus tard, comme directrice générale. Elle a récemment marqué le 30e anniversaire de l’organisme et ses 20 ans à la direction.
Le noyau du travail du GRIS, c’est de démystifier l’homosexualité et la transidentité à travers les témoignages d’intervenant.e.s bénévoles, qui se rendent dans des salles de classe, principalement dans les écoles secondaires, pour parler de leur vécu et répondre aux questions — parfois assez déstabilisantes — des élèves. Dans le cadre de sa formation, Marie a observé un témoignage dans une école pour jeunes adultes raccrocheurs. « Je me suis dit : je n’arriverai jamais à être aussi à l’aise que [l’intervenant] ! » Pourtant, dès sa première intervention, elle y a pris goût.
Les intervenantes et intervenants font une brève présentation biographique dans la salle de classe et laissent ensuite libre cours à la curiosité des élèves qui interviennent pour poser des questions. « Je leur raconte mon parcours, un peu comme j’ai fait ici — que je suis Belge d’origine, venue au Québec par amour, puis que [mon ex et moi avons] vécu huit, neuf ans ensemble », relate Marie Houzeau en entrevue. « Je leur dis que je suis en relation avec Camille depuis six ans, qu’on vit en alternance avec son fils… Je leur raconte aussi que le GRIS, c’est l’endroit où je fais mon bénévolat, mais c’est aussi l’endroit où je travaille, parce qu’on leur donne un peu des indications sur notre parcours professionnel. Je leur parle du fait que j’avais 19 ans quand j’ai révélé à mes parents que j’étais lesbienne… Je leur parle de mes hobbies qui sont la voile et la lecture quand j’ai le temps. Puis je n’en dis pas plus. Comme ça. Ils posent des questions après. » Pour elle, raconter « des parcours de vie ordinaires » permet aux élèves de mettre des visages humains sur des réalités dont ils entendent parler en ligne ou en famille et de créer de l’empathie.
« Ce qui est intéressant avec le GRIS, c’est que c’est vraiment universel, dans le sens où chaque vécu est valide. On raconte notre histoire, on répond aux questions des jeunes en fonction de notre parcours de vie. On n’a pas l’impression d’essayer de les convaincre de quelque chose — juste d’instaurer un dialogue », dit-elle. « Des fois, c’est un peu effrayant… mais je pense que cette authenticité résonne beaucoup avec les adolescents. »
En janvier, le GRIS a présenté une étude qui faisait état du fait que les jeunes Québécois deviennent moins tolérants à la diversité sexuelle, pour la première fois depuis que des données du genre sont colligées. « Entre 2017 et 2024, le niveau de malaise des jeunes face à l’homosexualité de leur meilleur ami ou meilleure amie a doublé », résume Gabrielle Richard, directrice de recherche du GRIS-Montréal à l’époque.
Marie Houzeau voit cette évolution sur le terrain, notamment à travers de plus en plus de questions « chargées » ou influencées par des rumeurs sur les réseaux sociaux. « Plutôt que de nous poser des questions par rapport à notre parcours de vie, [les élèves] vont nous dire : qu’est-ce que vous pensez des femmes trans dans le sport ? À une certaine époque, on avait énormément de questions sur les furries et la litière dans les écoles. » Dans les questionnaires anonymes remplis par les élèves, elle voit davantage de discours masculiniste, transphobe ou homophobe qu’auparavant.
Elle pointe du doigt les réseaux sociaux et l’influence de certains courants politiques, qui migrent de l’extrême droite jusqu’au mainstream. « Ça m’inquiète qu’on soit encore à une époque où on se fait du capital politique sur le dos des minorités. Je trouve ça vraiment déplorable. Il y a un recul, un inconfort par rapport aux réalités qui touchent nos communautés. Mon souhait pour les 10 prochaines années, c’est que collectivement, on prenne conscience de ça et que les mesures se prennent pour outiller nos jeunes à vivre dans une forme de compréhension de l’autre. »
Elle demeure motivée par les témoignages qu’elle entend, souvent des anciens élèves. Il y a cet élève pour qui une présentation a servi d’« aspirateur à homophobie » dans sa classe, cet étudiant en psychiatrie pour qui une intervention du GRIS a « redonné l’espoir que c’était possible de vivre une vie gaie et heureuse », ces nouveaux bénévoles « qui disent, “Moi, j’ai eu la visite du GRIS il y a 5 ans, 10 ans, ça a changé mon parcours. J’ai envie de redonner.” Ça, c’est une source inépuisable de motivation. » 6
R. PRATKA irenepratka1@gmail.com
INFOS | Pour en savoir plus sur le GRIS-MONTRÉAL, visitez le https://www.gris.ca
Vous pouvez suivre Marie Houzeau sur https://www.facebook.com/marie.houzeau/ https://www.linkedin.com/in/marie-houzeau/
Face à une montée inquiétante de la haine et des reculs en matière de droits de la personne, le Festival Fierté Montréal revient en force pour sa 19e édition avec un mot d’ordre : « Fleurir ici, maintenant ! ». Bien plus qu’un événement festif, Fierté Montréal déploie chaque été une programmation foisonnante qui conjugue revendication sociale, affirmation identitaire, réseautage communautaire et célébration des talents 2SLGBTQIA+.
Du 31 juillet au 10 août 2025, la métropole vibrera au rythme de trois grands pôles — Urbain, Village et Olympique — qui accueilleront spectacles, expositions, projections cinéma, conférences, activités communautaires, rencontres et moments de communion. Une façon de rappeler que la Fierté, loin d’être une fête désincarnée, reste un puissant acte politique.
Une scène pour les luttes, une fête pour les droits « Chaque prestation, chaque défilé, chaque prise de parole est une déclaration : nous sommes ici, nous existons, nous créons, et nous revendiquons notre place », affirme Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal.
Au cœur de cette démarche, le Défilé de la Fierté du 10 août sera, une fois de plus, un moment-phare. Sous la bannière « Fleurir ici, maintenant ! », le défilé réunira des milliers de participant.e.s sur le boulevard René-Lévesque. Plus qu’un simple cortège, l’événement annuel donne une visibilité cruciale aux réalités des communautés 2SLGBTQIA+, tout en faisant résonner nos luttes et revendications dans l’espace public. « La thématique du défilé de cette année “Fleurir ici, maintenant”, c’est une réponse directe à celles et ceux qui souhaitent nous effacer. C’est le refus de disparaître, le droit d’exister pleinement, avec fierté », poursuit Simon Gamache.
Une programmation qui reflète la diversité queer « Nous mettons cette année [un accent particulier] sur le Village, où une programmation bonifiée mettant en valeur des artistes locaux.ales a été élaborée avec plusieurs complices. Sur toutes nos scènes, extérieures et en salle, ainsi que lors de dizaines d’activités communautaires, les communautés de la diversité sexuelle et de genre brilleront et nous inspireront », explique Chris Ngabonziza, directeur de la programmation et du développement artistique.
Cette édition se distingue par une volonté affirmée de mettre de l’avant les voix et les talents issu.e.s des communautés LGBTQIA+ et racisées, avec plus de 250 artistes attendu.e.s sur les différentes scènes. Du centre-ville à l’esplanade du Parc olympique, en passant par le Village, la richesse des expressions culturelles est au cœur de la proposition.
Le pôle Village, revitalisé pour l’occasion, accueillera le tout premier Marché Arc-en-ciel, la scène Dovato mobile, des soirées d’humour avec des artistes locaux.ales et, bien sûr, les Journées communautaires (8 et 9 août), qui offrent une vitrine essentielle aux organismes et groupes de soutien. Dans une conjoncture politique où les droits queers sont fragilisés dans de nombreux endroits du globe, ces moments de visibilité et de rencontre sont plus nécessaires que jamais.
Créer des ponts, renforcer les solidarités
Le Festival, ce sont aussi des espaces de réseautage, d’échange intergénérationnel et interculturel. Outre les Journées communautaires qui en seront riches, notons la série de soirées de Fierté littéraire célébrant les auteurs, autrices et auteurices, les projections de CinéQueer à l’ONF (en collaboration, avec Image+Nation et le Festival du nouveau cinéma), ou encore les grandes soirées thématiques comme FeminiX, une soirée dédiée aux femmes de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres avec Mundo Disko, un hommage vivant à la culture nocturne et aux révolutions queers. Il ne s’agit que de quelques exemples d’événements qui permettent à toutes les identités queers de se reconnaître, de se rencontrer et de tisser des liens.
En soirée, les grands spectacles du pôle Olympique — tels que la Soirée 100 % Drag (7 août) ; DistinXion (8 août), un spectacle où les femmes queers occupent le devant de la scène comme nulle part ailleurs ; Xcellence (9 août) et le Méga T-Dance (10 août) — rassembleront des foules pour célébrer, ensemble, les talents queers d’ici et d’ailleurs. Une programmation ambitieuse, inclusive, résolument connectée aux enjeux contemporains.
Des projets pour faire rayonner la fierté au-delà de Montréal
Signe que la Fierté dépasse le seul cadre de l’événementiel, une trentaine de projets communautaires financés par le festival seront menés partout au Québec, de Rivière-du-Loup à Val-d’Or, de Trois-Pistoles à Mont-Laurier, jusqu’au 10 août. Ces initiatives contribuent à décentraliser les ressources et à faire vivre la fierté partout où les communautés LGBTQIA+ se trouvent.
Depuis sa fondation en 2007, le Festival Fierté Montréal s’est imposé comme un vecteur de changement social en misant sur la visibilité, la création et la solidarité. Dans un contexte où les droits des personnes 2SLGBTQIA+ sont encore trop souvent précaires, l’événement rappelle avec éclat qu’on peut revendiquer avec joie, militer avec des paillettes et créer des ponts dans la lumière des projecteurs.6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | https://fiertemontreal.com
Parmi les centaines d’activités prévues lors de Fierté Montréal 2025, certaines soirées se démarquent par leur audace, leur créativité et leur puissance festive. Voici 8 événements qui feront vibrer (ou rire) la métropole du 31 juillet au 10 août, chacun incarnant une facette éclatante de la culture 2SLGBTQIA+. Que vous ayez envie de danser, de rire, ou de célébrer avec les gens de votre communauté ou d’en découvrir une ou des nouvelles, vous trouverez certainement une ambiance pour être la version la plus libre et expressive de vous-même ! Préparez-vous, l’été s’annonce résolument queer.
Des gags et des paillettes : l’humour queer monte en flèche à Fierté Montréal Préparez-vous à une soirée où les éclats de rire rivalisent avec les paillettes : Des gags et des paillettes est de retour en force cet été pour deux représentations exceptionnelles (5 et 6 août). Ce spectacle festif promet d’être encore plus éclaté, plus inclusif et plus mordant que jamais. À l’animation, on retrouve le duo aussi drôle qu’attachant formé par Phil Lacroix et Yann Aspirot, connus du public pour leurs rôles de Greg et Tom dans la websérie Mon Bro. Côté artistes, la scène brillera de mille feux grâce à une distribution d’humoristes locaux aussi diversifiée que talentueuse : Tranna Wintour, Coco Belliveau, Charlie Morin, Andrew Khoury, Portia K, Sin Dee, Magali Saint-Vincent et Yasmina Léveillé offriront une série de numéros à la fois hilarants, touchants et résolument brillants. L’événement promet une ambiance survoltée, des réflexions douces-amères et un feu d’artifice de rires scintillants.
Le retour éclaté de Nicky Doll avec Louche XXL
Le jeudi 7 août, le Club Soda sera le théâtre d’une explosion de glamour, de beats house et de freaks en liberté avec Louche XXL, la version grand format de la mythique Louche Party signée Nicky Doll, vedette de Drag Race France. After officiel de la Soirée 100% Drag, cette nuit promet d’être un cabaret intergalactique où drag, musique et sensualité fusionneront. Le line-up est à couper le souffle : Detox, icône internationale, Makayla, prodige du drag canadien, J4DE, performeur queer à l’univers pop-fantasy, sans oublier Satinée, Aizysse Baga, Kuntiana, avec aux platines Ian Jackman et Paolo Askia. Dans un Club Soda transformé en Studio 54 futuriste, c’est la soirée pour vivre la démesure queer dans toute sa splendeur.
Un temple des plaisirs sonores avec Pleasuredome III
Le vendredi 8 août, le mythique dôme de la SAT se métamorphosera à nouveau, cette fois en un Pleasuredome exalté pour la troisième édition d’un événement déjà culte. Cette fête sensorielle célèbre le désir, l’abandon et la chaleur humaine, avec un alignement de DJ qui ont le pouvoir de faire fondre les murs. Le New-Yorkais Dropo ouvre les hostilités avec un mix enivrant de house, disco et techno, suivi de Karim Olen Ash, qui incarne l’héritage des musiques noires à travers une house fiévreuse et émotive. Et pour faire vibrer les racines locales, les flamboyants West End Gays livreront un set bouillant d’italo et de hi-NRG, ancré dans la tradition des soirées queers montréalaises. C’est une nuit où les corps s’expriment, où la musique devient refuge, et où la fête est un manifeste queer.
Un trip cosmique et poilu avec le Bear Playground — Perdu dans l’espace
Le dernier samedi du festival, prépare-toi à t’embarquer pour un voyage intergalactique lors de la soirée Bear Playground — Perdu dans l’espace. Sous le dôme de la Satosphère, cette
édition spéciale de la fameuse fête ursine nous transporte dans un univers rétrofuturiste, où les corps en sueur flottent parmi les étoiles sur des rythmes interstellaires. La soirée s’ouvre avec la fabuleuse Barbada, artiste drag et DJ aux mille facettes, qui fera décoller la foule avec un set cosmique. Ensuite, DJ T’Don, véritable phénomène de la scène nord-américaine, prendra le contrôle des platines pour une nuit de house euphorique et inclusive. C’est une fête où le cuir, les paillettes et la tendresse se rencontrent au cœur de l’espace-temps queer Que tu sois bear, loutre, chaser, ou simple curieux.se, tout le monde est le bienvenu à bord.
Clôturez Fierté Montréal 2025 en apothéose avec L’After T-Dance L’After T-Dance propose une nuit de pure décompression et de liberté sur la piste. Après le Méga T-Dance, on garde l’élan, on augmente le volume et on laisse la magie opérer jusqu’aux petites heures. Trois figures phares de la scène queer électronique vous guideront dans un voyage sonore sans retour : Dijipoune — Résidente de l’underground montréalais, elle injecte ses sets de techno, house et électro avec des vibrations psychédéliques, des perles vintage et des grooves ludiques. Préparez-vous à un trip aussi libre qu’électrisant. Roi Perez — Avec sa signature deep et sensuelle, le DJ berlinois vous emmène dans un vortex de house, de disco et de techno au charme hypnotique. Nene H — Véritable tornade sonore, elle déconstruit les genres avec audace. Entre techno brutale, ghetto house et influences SWANA, ses performances sont aussi politiques qu’envoûtantes.
Etaussi…
Supernature vol. II
Supernature revient le 31 juillet au Club Soda, avec une seconde édition électrisante du plus grand battle de waacking au Canada! Attendez-vous à des battles enflammés, des DJ sets en transe et des performances déchaînées.
Katherine Levac et invité.e.s : l’été de ma Fierté ! Humoriste incontournable de sa génération, Katherine Levac a eu envie de bonifier son spectacle en y ajoutant la présence de quelques ami.e.s. Au théâtre Maisonneuve, le 1er août.
TeQCno
TeQCno, le samedi 9 août à la SAT, offrira l’expérience rave queer-à-la-québécoise! Imaginez un entrepôt des années 90 mêlé à une dystopie cyberpunk — mesh, métalliques, cuir et néons. 6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | https://fiertemontreal.com
• Supernature vol. IIJeudi 31 juillet, 22 h, Club Soda
• Katherine Levac et invité.e.s : l’été de ma Fierté ! Vendredi 1er août, 22 h, Théâtre Maisonneuve
• Des gags et des paillettes — Mardi 5 août et mercredi 6 août, 19 h, Le National
• Louche XXL — Jeudi 7 août au Club Soda
• Pleasuredome III — Vendredi 8 août à la SAT
• Bear Playground : perdu dans l’espace — Samedi 9 août à la SAT
• TeQCno - Samedi 9 août, 22 h, Espace SAT
• L’After T-Dance — Dimanche 10 août au Ste-Catherine Hall
FIERTÉ DANS LA CAPITALE
Un festival plus couru que jamais !
Une foule record avait envahi les activités de la Fierté à Ottawa l’an passé. On peut s’attendre à ce qu’il en soit de même en 2025. Pour cette nouvelle édition, le festival se tiendra du 17 au 24 août. L’apothéose sera, bien évidemment, le défilé qui s’élancera depuis l’hôtel de ville (rue Laurier), à 13 h, le dimanche 24 août. Activités familiales, concours de drag, foire des groupes communautaires, spectacles sur la grande scène… on en prendra encore plein les yeux ! Et surtout, il y en aura pour tous les goûts et tous les publics.
« L’an dernier, nous avons enregistré une participation sans précédent à nos événements », souligne Callie Metler, directrice générale de Fierté dans la Capitale.
Comme à l’accoutumée, les festivités 2025 comprendront plusieurs activités socioculturelles, ainsi que la levée du drapeau à l’hôtel de ville. Et si l’on se fie à la programmation déjà dévoilée (le festival annoncera sous peu la liste complète des groupes vedettes qui prendront part aux spectacles sur la grande scène TD), 2025 s’annonce comme une aussi bonne, voire meilleure, année.
Thème du Festival 2025 : « Nous sommes le village »
Le festival Fierté dans la Capitale 2025 célèbre la communauté 2SLGBTQ+ locale en affirmant haut et fort la présence des personnes 2SLGBTQ+ tout au long de l’année. À travers le thème « Nous sommes le village », on souhaite rendre hommage aux espaces sécuritaires, inclusifs et communautaires que nous bâtissons ensemble, jour après jour. Ce thème souligne l’importance de l’unité, du soutien mutuel et de la force collective au sein de la communauté 2SLGBTQ+. Il s’inspire du proverbe « Il faut tout un village », pour rappeler que la lutte pour les droits et l’inclusion ne repose pas sur les épaules d’une seule personne, mais sur un effort partagé — entre allié.e.s, familles, ami.e.s et l’ensemble de la société.
La thématique fait aussi un clin d’œil aux « quartiers gais » des grandes villes, ces lieux où les membres de la communauté trouvent soutien, fierté et sécurité, surtout en période d’adversité. À Ottawa, Fierté dans la Capitale rend hommage au quartier historique de la Fierté autour des rues Bank et Somerset, tout en élargissant la notion de « village » à l’ensemble de la communauté d’Ottawa.
Dans la région d’Ottawa-Gatineau — riche en diversité et en inclusion — ce thème invite les gens à poursuivre ce travail collectif contre l’oppression systémique et la discrimination. Fierté dans la Capitale encourage tout le monde à célébrer ensemble, mais aussi à se mobiliser. Le festival 2025 mettra en lumière les organismes, les mouvements citoyens et les militant.e.s qui œuvrent sans relâche pour faire entendre — et surtout valoriser — chaque voix de la communauté 2SLGBTQ+.
« L’édition 2025 du festival Fierté dans la Capitale revient plus vibrante, audacieuse et rassembleuse que jamais », poursuit Callie Metler. « Que vous soyez là pour vibrer aux spectacles de drag sur la scène principale TD, pour découvrir les multiples visages du festival dans les rues, ou pour partager des moments joyeux avec vos proches dans la zone familiale, il y a une place pour chacun.e dans notre grande célébration de la diversité à la Fierté de la capitale nationale. »
Un pique-nique familial
Pour célébrer les familles 2SLGBTQ+, celles-ci sont invitées à un après-midi d’activités conviviales et inclusives : maquillage artistique, bricolage, jeux et, bien sûr, un bon BBQ ! Des animations en français, des activités sportives et de nombreuses surprises attendent les enfants, pendant que les parents pourront découvrir une foule de ressources offertes par les partenaires communautaires de Fierté dans la Capitale.
« Venez participer à ce magnifique événement familial ! » lance l’équipe. « Amenez vos proches, vos ami.e.s, vos enfants, et passez une journée remplie de fierté, de rires et de joie ! »
Concours de la Fierté
Savez-vous ce qu’il faut pour décrocher une couronne de la Fierté ? Venez encourager vos artistes drags préféré.e.s et les voir briller sur la grande scène ! Du talent, des looks, de l’attitude, des défilés inoubliables… c’est LE spectacle drag de l’été à ne pas manquer.
Évidemment, « venez tel.le.s que vous êtes, trinquez avec votre famille choisie, et célébrez ensemble la Fierté ! », insiste la directrice générale de Fierté dans la Capitale.
Rejoignez l’équipe de Fierté dans la Capitale le 21 août prochain, au Centre national des Arts, où les drag queens, kings et artistes non binaires de la région se disputeront les titres de Mr., Mx. et Ms. Fierté dans la Capitale 2025, avant d’éblouir le public lors du défilé !
« C’est la richesse et la diversité des artistes drags locaux — ainsi que celle de toute la communauté artistique — qui rendent notre festival si unique à Ottawa-Gatineau. Fierté dans la Capitale est un espace d’expression, d’échange et de reconnaissance, où les artistes peuvent faire rayonner leur talent, grandir professionnellement et inspirer toutes et tous. Pas étonnant que les artistes drags d’ici soient si célébré.e.s et respecté.e.s ! », conclut Callie Metler.
Festival de rue
Le Festival de rue de Fierté dans la Capitale est plus grand que jamais : il s’étendra désormais sur 14 pâtés de maisons, réunissant groupes communautaires, artisan.e.s et entreprises locales.
Profitez des terrasses prolongées, des camions de bouffe et d’une ambiance festive unique. Venez célébrer la diversité de la communauté en plein cœur d’Ottawa ! Vous pourrez
déambuler parmi les kiosques de plus de 150 organisations, et le nombre continue d’augmenter puisque les inscriptions sont encore en cours.
Nouveauté en 2025 : une section de la foire communautaire sera spécialement dédiée aux artisans et artisanes queers.
Le défilé
Comme mentionné plus haut, le défilé débutera à 13 h, le dimanche 24 août, devant l’hôtel de ville d’Ottawa. On s’attend à un grand nombre de participations de la part de groupes et d’organisations variés.
« Nous avons une excellente collaboration avec la Ville d’Ottawa en ce qui concerne la planification des événements et le déroulement du défilé. Il ne reste que quelques détails à régler sur le parcours, mais tout devrait se confirmer sous peu », précise Callie Metler.
En 2024, plus de 225 groupes et organisations avaient pris part au défilé, rassemblant plus de 11 000 membres de la communauté. On s’attend à une participation similaire, voire supérieure, cette année, les inscriptions étant toujours ouvertes et ayant déjà dépassé ce chiffre.
Encore cette année — et plus que jamais — Fierté dans la Capitale met de l’avant ses quatre piliers fondamentaux. Et ici, chaque mot prend tout son sens : célébrer, revendiquer, éduquer et unir les personnes autour de la pleine diversité de la communauté 2SLGBTQ+.6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Fierté dans la Capitale, du 17 au 24 août 2025 https://www.capitalpride.ca
Si Lyraël Dauphin vogue dans le monde culturel québécois depuis plus de 10 ans, l’artiste multidisciplinaire — qui fait de la télévision et du cinéma, mais aussi de l’écriture, de l’art visuel — a vu sa popularité augmenter par son interprétation de l’infirmière Claude dans la série Empathie, de Florence Longpré, diffusée sur Crave ce printemps.
LasérieEmpathieaconnuungrandsuccèscritiqueetpopulaire. T’a-t-onsouvent apostrophéedanslesdernièressemaines? LYRAËL DAUPHIN : Oui. D’une manière tellement douce et belle. Je reçois tellement de témoignages d’amour de personnes de tous les horizons depuis que la série est sortie. J’ai quand même été dans plusieurs projets dans le passé, et là c’est vraiment celui qui résonne le plus émotionnellement. Les gens sont tellement attachés à la série. Il y en a qui me disent : « J’aimerais tellement que Claude me soigne ! » Je me fais reconnaître plus que jamais et ça m’étonne un peu quand même, parce que depuis le tournage, j’ai tellement changé dans la dernière année. On a tourné ça en juillet, et moi j’ai commencé mon laser après, les hormones continuent leur chemin, mes cheveux ont poussé comme de la mauvaise herbe, je trouve tellement que je ne me ressemble pas.
Personnellement,beaucoupdemesprochesm’ontindiquéque rarementilsn’avaientautantétéinvestisdansunesérie québécoise…
l’artiste derrière Claude, l’infirmière d’Empathie
LYRAËL DAUPHIN : Les gens me disent : « Je n’écoute pas beaucoup de télé québécoise, je me sens pas représenté, j’accroche pas nécessairement dans le rythme… » Pis là, tout d’un coup, c’est unanime, on me dit : « J’ai jamais autant été accroché à une série et engagé émotionnellement dans des personnages. » C’est vraiment la plume de Florence [Longpré] et la confiance qu’elle a donnée à tout le monde sur le plateau qui fait que ça rayonne autant. On s’est vraiment fait offrir des rôles en or et on s’est fait dire : « Ça t’appartient, fais-en ce que tu veux. » Donc, tout le monde a donné de l’amour à son personnage.
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J’imaginequetuaspubénéficierdecetteliberté?Quetuasappréciéd’avoirlescoudées franchespourjouerunpersonnageLGBTQ+?
LYRAËL DAUPHIN : Quand t’as un gars straight qui joue un personnage gai, il joue un personnage gai. Si t’as un gars gai qui joue un personnage gai, il joue tout sauf le personnage gai : il joue le personnage. Selon moi, ça ajoute tellement plus de dimensions d’avoir des vraies personnes queers. Moi, c’est mon cheval de bataille, c’est la chose que je vais le plus répéter dans ma vie. Cette idée-là de l’acteur qui se transforme n’avantage que les hommes blancs cis hétéronormatifs. On a des corps qui sont nos vaisseaux, qui nous aident à interpréter des choses d’une manière plus sensible et plus vraie. Ce n’est pas vrai qu’un homme straight va mieux jouer un personnage queer qu’une personne queer. C’est impossible, on va toucher à des canaux que ces personnes-là n’ont pas accès. Ça ne veut pas dire que ce ne sont pas de bons interprètes et ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas le droit de jouer ça.
C’est juste une question de représentation et d’équité. Je me suis déjà fait refuser des rôles, en me faisant dire que c’est un rôle queer, mais que j’étais trop queer pour le rôle, et qu’ils préféraient avoir une personne straight-passing pour le jouer. Soyez amis avec des personnes queers, pis vous n’allez pas engager des personnes straight pour jouer des personnes queers. Ce rôle-là, il n’a tellement pas été écrit d’une manière stéréotypée. Il y a une scène où on parle de mon identité de genre, pis c’est fait. OK, Claude utilise « iel », super, c’est fini, on a une petite joke le fun bien écrite et drôle, j’ai eu l’espace de renchérir là-dessus dans la journée de tournage… Après, c’est fini : je suis juste l’infirmière qui est là et on n’a pas de drame sur mon identité. Ça fait du bien de sentir que j’ai une utilité et mon utilité, ce n’est pas d’être queer, mon utilité c’est d’être infirmière, c’est de pratiquer mon métier. Et dans ben des projets, mon utilité c’était d’être queer.
Tu fais aussi de la consultation au développement de personnages LGBTQ+ pour des productions.Qu’est-cequelescréateursont(encore)besoinqu’onleurdise?
LYRAËL DAUPHIN : Qu’est-ce qu’ils n’ont pas besoin qu’on leur dise ? Pour vrai, selon moi, il y a tellement d’angles morts chez les personnes hétéronormatives, cis straight. Je pense qu’il manque beaucoup d’empathie malheureusement. Les personnes qui écrivent une histoire souvent n’ont pas l’intérêt à cœur de comment nos histoires sont racontées et comment on est représentés. [Il y a des] erreurs qui sont continuellement répétées, comme de sensationnaliser la transition comme étant la chose la plus importante dans la vie d’une
personne trans. C’est fou comment je suis célébrée pour les choses qui me rendent aussi détestable : mon intégrité et le fait que je speak up. Les gens straight et cis sont comme : « Omg, c’est tellement inspirant ton histoire, et tu es tellement belle et rayonnante ! », mais dès que je parle et que je dis « Ouin, non, ça, ça ne se fait pas », là tout d’un coup je deviens un ennemi, parce qu’il y a beaucoup d’égos et ils ont de la difficulté à accepter qu’ils ne font pas les choses d’une manière sensible.
Ont’ad’abordconnuepourtaparticipationàlatéléréalitéMixmania2.Tires-tudebons souvenirsdetonexpérience?
LYRAËL DAUPHIN : Pour toutes les personnes qui ont participé, c’est un trauma. Un trauma qui est quand même positif et qui a amené plein d’opportunités, mais il n’y a rien de normal à faire de la téléréalité quand tu es adolescent. C’est absolument anormal de voir des gens s’évanouir devant toi, pleurer ou te faire dire des choses absolument terribles comme : « Je veux un autographe de tout le monde, sauf toi. » C’est violent. Mais quelle expérience incroyable ! J’ai rencontré des gens que je vais aimer pour le restant de ma vie. C’est des souvenirs qui sont à jamais gravés dans ma mémoire. Mais est-ce que je pense que les choses devraient être faites différemment pour les jeunes qui font de la téléréalité ? Absolument. Comme avoir un suivi psychologique.
Aussi, une des choses vraiment particulières par rapport à mon parcours, c’est que, si on regarde tous les projets que j’ai faits, on voit absolument ma transition étape par étape, ce qui est weird pour une personne trans, parce que généralement on n’a pas full accès [au] « avant » d’une personne trans, genre on découvre qu’elle fait de la télé quand elle a fait une « transition ». On a vu toutes mes phases. En même temps, c’est nécessaire. Je ne vais pas arrêter de travailler parce que je ne suis pas « au bout » d’une transition.» 6
PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com
INFOS | La série télévisée EMPATHIE est financée, entre autres, par le FMC (le Fonds des médias du Canada). Les 10 épisodes sont diffusés sur CRAVE. Une seconde saison est déjà confirmée.
On peut suivre Lyrael Dauphine via instagram https://www.instagram.com/ladauphine.ou.quoi/
L'équipe de la Galerie Dentaire est ravie de vous informer que la relève de la clinique est maintenant complétée. Les nouveaux dentistes, Dr Bossé et Dr Dandan, ont rejoint l'équipe du Dr Langlois afin de vous prodiguer des soins exceptionnels.
Au plaisir de vous y voir et revoir!
S’il est un récit qui habite encore les mémoires et les cœurs des Québécois, c’est bien celui d’Émilie Bordeleau et d’Ovila Pronovost, couple emblématique de Les Filles de Caleb. Tirée du roman d’Arlette Cousture et adaptée à la télévision dans les années 1990, cette saga passionnelle, incarnée par Marina Orsini et Roy Dupuis, a marqué l’imaginaire collectif, atteignant plus de 3,6 millions de téléspectateurs à son apogée. Aujourd’hui, cette grande histoire d’amour, de douleur, de courage et de résilience renaît sous une forme aussi ambitieuse qu’inattendue : Les Filles de Caleb symphonique.
Cette nouvelle production musicale, portée par le producteur et directeur artistique Nicolas Lemieux, rend hommage à une œuvre qui dépasse les générations. Il ne s’agit pas d’une simple adaptation musicale, mais bien d’une réinvention émotionnelle, sensorielle, qui traduit en musique toute la charge dramatique et symbolique de cette fresque québécoise incontournable.
Une œuvre culte, un projet audacieux
Transformer Les Filles de Caleb en une œuvre symphonique n’était pas un pari sans risques. "On ne s’empare pas d’une œuvre qui a autant frappé l’imaginaire des Québécois avec désinvolture", souligne Lemieux. C’est dans cet esprit de respect et d’exigence qu’il a confié la création musicale à Blair Thomson, compositeur reconnu, notamment pour Riopelle symphonique. Thomson avait pour mission de transposer la trame narrative et émotionnelle de la série télé dans une partition musicale originale. Un défi de taille, puisqu’il fallait à la fois honorer la mémoire musicale de Richard Grégoire, auteur des inoubliables thèmes de la série télé, tout en apportant une touche contemporaine et personnelle.
Une symphonie du souvenir et de la réinvention
Le résultat est saisissant : une œuvre orchestrale composée de 16 pièces symphoniques, interprétée par l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de la cheffe Dina Gilbert. Dans cette suite musicale, Blair Thomson parvient à faire revivre les émotions du passé tout en leur donnant un nouvel habillage. Il s’autorise des clins d’œil délicats — notamment les célèbres violons grinçants de Grégoire — qui faisaient vibrer les foyers québécois tous les jeudis à 20 h. Ces motifs musicaux devenus cultes y sont évoqués avec subtilité, comme des fantômes familiers, présents sans jamais s’imposer. Mais l’œuvre ne se contente pas de la nostalgie : elle explore de nouvelles textures, de nouvelles couleurs, pour évoquer le tumulte intérieur d’Émilie, la fougue d’Ovila, la rudesse des hivers du rang, le poids des choix, des sacrifices, des silences.
Un spectacle total et sensoriel
Les Filles de Caleb symphonique est plus qu’un concert. Il s’agit d’un spectacle immersif, construit autour d’une courbe émotionnelle sans relâche. À la musique se greffent des projections visuelles, des performances chorégraphiques, ainsi que la présence sur scène d’interprètes et de danseurs issus de disciplines variées. L’objectif est de créer une expérience où l’auditoire est transporté dans le Québec rural du début du 20e siècle, sans jamais tomber dans la reconstitution. C’est une évocation sensible, contemporaine, qui fait appel aux souvenirs, mais aussi à l’imaginaire. Loin du simple hommage figé, cette production donne à voir — et surtout à entendre — une relecture vivante de ce classique. Elle rend compte de
sociaux qu’elle soulève : l’éducation, l’émancipation féminine, la tension entre le devoir et la passion, entre la terre natale et le désir d’ailleurs.
Pourquoi ça résonne encore aujourd’hui
Ce qui rend Les Filles de Caleb si puissant, c’est la véracité des sentiments qu’il met en scène. « Des histoires avec des sentiments vrais, même s’ils font atrocement mal, auront toujours le dessus sur les autres », rappelle Nicolas Lemieux. C’est ce réalisme affectif, brut et universel, qui permet à l’œuvre de traverser le temps et de se réincarner avec autant de justesse. Dans un Québec où l’on cherche de plus en plus à renouer avec ses racines culturelles et identitaires, la résonance de cette œuvre est profonde. Le personnage d’Émilie, femme forte, instruite, résiliente, demeure un symbole de courage et de modernité avant l’heure.
Une invitation à ressentir autrement
Avec Les Filles de Caleb symphonique, le public est convié non seulement à revisiter un monument de notre culture télévisuelle et littéraire, mais aussi à le redécouvrir autrement. À travers la musique, les émotions prennent un autre chemin, celui des cordes, des bois, des percussions et des silences. C’est un retour aux sources, mais aussi une projection vers l’avenir de notre patrimoine narratif. Une célébration de ce que nous sommes, de ce que nous avons été, et de ce que nous voulons transmettre. Les Filles de Caleb symphonique : une œuvre musicale grandiose, à voir et à entendre, pour ressentir à nouveau — ou pour la première fois — toute l’intensité d’une histoire d’amour devenue patrimoine.6
LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | Les Filles de Caleb symphonique | https://www.lesfillesdecaleb.ca/ Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts de Montréal, avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Du 22 au 25 janvier 2026
Grand Théâtre de Québec, avec l’Orchestre symphonique de Québec.
Du 29 avril au 2 mai 2026
Amphithéâtre COGECO de Trois-Rivières, avec l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Du 21 au 23 mai 2026
La Ronde promet une saison riche en sensations et en divertissements. Fidèle à elle-même, le parc propose une programmation variée, remplie d’événements captivants et de nouveautés à découvrir.
Que la fête continue à L’International des feux Loto-Québec Du 26 juin au 31 juillet, le ciel montréalais brillera de mille feux lors de la 39e édition de L’International des feux Loto-Québec. Huit spectacles pyromusicaux (mêlant musique et arts pyrotechniques) seront présentés, dont six dans le cadre de la prestigieuse compétition internationale. Des équipes venues des quatre coins du globe tenteront de décrocher le Jupiter d’or, la plus haute distinction dans le monde de la pyrotechnie.
Les représentations débuteront à 22 h, beau temps, mauvais temps. Voici le calendrier des spectacles : le jeudi 26 juin, Viva latino ; le jeudi 3 juillet, l’Italie ; le dimanche 6 juillet, le Japon ; le jeudi 10 juillet, le Canada ; le jeudi 17 juillet, la Suisse ; le jeudi 24 juillet, les ÉtatsUnis ; le dimanche 27 juillet, la France ; et le jeudi 31 juillet, place à la finale des étoiles avec un Hommage à Taylor Swift.
Pour vivre toute la magie de l’événement, il faut vraiment vivre les feux en direct de La Ronde ! Les gradins au bord du lac des Dauphins offrent une vue imprenable sur les feux accompagnés de la trame sonore synchronisée, pour un spectacle époustouflant.
AUTRESÉVÉNEMENTSÀNEPASMANQUER
Festival Saveurs extrêmes – Du 12 au 26 juillet Osez l’extrême ! Épices brûlantes, acidité surprenante, douceurs exagérées : vos papilles seront mises à l’épreuve avec des défis gourmands à relever.
Le Monstre fête ses 40 ans
Le 20 juillet 2025, la célèbre montagne russe emblématique de La Ronde fêtera ses 40 ans. Plusieurs activités seront au rendez-vous pour fêter. Une journée à ne pas manquer.
La Ronde vire country pour la première fois, en août
Les deux derniers week-ends d’août, La Ronde vibrera au rythme du country et transformera le Fort Edmonton : spectacles d’artistes country émergeant au bar le Saloon, animation et cours de danse en ligne, taureau mécanique et jeux d’adresse géants pour petit.e.s et grand.e.s sur la grande place. Des artisan.ne.s de chez nous seront invité.e.s à présenter leurs produits phares country, kiosque de photos thématiques… tout est mis en place pour vivre une ambiance festive en musique et en danse à la mode Country.
SOIRÉES ADRÉNALINE 3e édition, les samedis 6, 13 et 20 septembre
Les soirées Adrénaline reviennent cette année pour le plaisir de nos visiteurs et visiteuses : des sensations fortes dans nos manèges à la noirceur. Ambiance DJ, animation fluo et lumineuse. Osez l’aventure nocturne et vivez des sensations inédites en faisant des manèges dans l’obscurité. La plupart des manèges seront ouverts aux invité.e.s, à l’exception des manèges pour enfants du Pays de Ribambelle.
Festival de la Frayeur & Fête des Citrouilles en octobre
La Ronde se transforme pour l’Halloween ! Dès 17 h, la Fête des Citrouilles laisse place à un univers d’épouvante. Ce rendez-vous est recommandé aux 12 ans et plus, les monstres évitant toutefois le Pays de Ribambelle.6
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | Procurez-vous des billets d’un jour et des passeports sur www.laronde.com Réservez dès maintenant vos places pour L’International des feux Loto-Québec.
35 ANS DE LA DESCENTE DU PARTY SEX GARAGE
Dans la nuit du 15 juillet 1990, des dizaines de policiers casqués, sans insignes ni numéros d’identification, et armés de matraques, font irruption dans le loft où 400 personnes, plus particulièrement des gais et des lesbiennes (les termes queers ou LGBTQ+ n’existent pas à l’époque) font la fête et s’amusent aux sons d’un DJ. L’ambiance est très festive quand les policiers déclarent ce party illégal et poussent les fêtards à l’extérieur où les attendent d’autres policiers. Ceux-ci interviennent violemment et battent plusieurs personnes. L’artiste photographe Linda Dawn Hammond est là avec son appareil et prend des clichés qui ne laissent rien au hasard. Les photos de Hammond seront d’ailleurs publiées le lendemain dans les quotidiens TheGazette et LaPresse. Ce sera la bougie d’allumage pour l’obtention de la reconnaissance des droits et le droit à la différence, justement.
Il faut faire un peu d’histoire, ici, puisque parmi les jeunes générations, plusieurs n’ont sûrement jamais entendu parler de cet événement-là.
Violence policière et arrestations
Neuf fêtards sont arrêtés cette nuit-là. Les insultes homophobes proférées par les policiers ne laissent aucun doute. Par contre, les motifs de la descente, eux, ne sont pas clairs du tout : «[…] la police de Montréal évoque plusieurs explications différentes, notamment des plaintes pour bruit (alors que personne ne résident sur cette rue), des soupçons de vente illégale de boissons alcoolisées et une demande d’assistance du promoteur de l’événement (ce qui est fax) », pouvait-on lire dans le Fugues à la fin de l’été 1990. L’escouade de la moralité ici qu’on pourrait qualifier, à l’époque, plutôt de «police des mœurs».
C’est la goutte qui fait déborder le vase ici. Le soir même du 15 juillet, une manifestation se produit au coin des rues Sainte-Catherine Est et Amherst (maintenant Atateken). Plusieurs centaines de personnes bloquent la rue et réclament de parler au chef de police,
Alain St-Germain. Les manifestants veulent une enquête sur la brutalité policière et que les charges contre les personnes arrêtées soient abandonnées. Par l’entremise du militant Douglas Buckley-Couvrette (une figure marquante de la lutte contre le VIH et les droits gais et lesbien dans les années 1990), Ils obtiennent finalement une rencontre avec le chef de police. Le lendemain, le 16 juillet, entre 250 et 300 personnes se massent devant le poste de police 25, au coin des rues St-Mathieu et De Maisonneuve, en espérant pouvoir s’adresser au chef Alain St-Germain. «Il y avait des tireurs de la police postés sur le toit de l’édifice qui avaient dans leur mire la foule assise par terre. C’était une vision ahurissante parce que tout le monde était pacifique, assis par terre, il n’y avait pas de violence des manifestants. C’est la police qui avait une attitude violente…», souligne René LeBœuf, photographe à l’époque et membre du groupe ACT UP Montréal.
Rappelons que le co-fondateur de l’organisme ACCM et animateur de l’émission Homo Show sur les ondes de CKUT, David Shannon est l’un des initiateurs de cette manifestation contre la violence policière. Comme on peut s’y attendre, le chef St-Germain ne s’est jamais présenté. On déclenche ainsi un «sit-in» et un «kiss-in»! La police intervient, elle use de matraques sur les protestataires, elle traîne plusieurs par les cheveux, devant les caméras de télévision. Plus d’une quarantaine de personnes sont arrêtés, certains individus sont battus tellement fort qu’ils nécessitent une hospitalisation.
Le 30 juillet, une manifestation est organisée devant l’hôtel de ville de Montréal. Les manifestants marcheront ensuite du Vieux-Montréal jusqu’au parc Lafontaine où on entendra des gens venus appuyer les gais et les lesbiennes. «Il y avait Sam Boskey, qui était un conseiller municipal (district Snowden) de Montréal du parti de la gauche (La Coalition démocratique) dans le temps du RCM (du maire Jean Doré) et qui représentait les conseillers de gauche au conseil municipal de l’époque. Le comédien très connu Jacques Galipeau a lu un message de solidarité du (poète) Gérald Godin et de la chanteuse Pauline Julien (Galipeau était le premier mari de Pauline). Paula Sympnovitch était porte-parole d’ACT UP Montréal et des personnes arrêtées (et battues) devant le poste de police 25. Ces trois personnes étaient les plus importantes à prendre la parole cette journée-là», de souligner René LeBoeuf.
Le groupe Lesbiennes et gais contre la violence (LGV) voit le jour et réclame une enquête sur la violence exercée par la police, la libération des personnes arrêtées et «que la Ville de Montréal crée un siège pour les gais et lesbiennes au Comité municipal responsable des relations entre les minorités de la population et la Communauté urbaine de Montréal (CUM)». On veut que l’Assemblée nationale se saisisse du dossier de la descente. À Douglas Buckley-Couvrette s’ajoute donc des gens comme Roger Le Clerc, Michael Hendricks et René LeBoeuf, Claudine Metcalfe, Jean-Michel Lagacé, David Shannon et d’autres encore. Certains militent déjà au sein d’ACT UP Montréal qui défend les droits des personnes atteintes du sida, des hommes gais pour la plupart.
Des assassinats homophobes
Entre temps, plusieurs meurtres à caractère homophobes se produisent dans la métropole. Y aurait-il un tueur en série ? Le «modus operandi» est le même alors qu’on retrouve des hommes gais assassinés. Le SPCUM (Service de police de la communauté urbaine de Montréal) ne semble pas prendre la thèse d’un tueur en série très au sérieux. Le LGV insiste pour que la police investigue de manière plus approfondie ces meurtres-là. En quelques années, on pense qu’il y a eu jusqu’à une douzaine d’homicides. Les pressions sont fortes. «Les gais étaient traités comme des ‘’nobody’’, des pervers, des moins que rien, continue René LeBœuf. La police n’entreprenait pas d’enquêtes sur les meurtres de ces ‘’pervers’’, ne les reliaient pas les uns aux autres. Ces meurtres ne les intéressaient pas vraiment à ce moment-là.» En aout 1993, pour souligner l’anniversaire de la descente de Sex Garage et en réponse aux nombreux homicides, Puelo Deir et Suzanne Girard organisent la toute première marche de Divers/Cité (que l’organisme produira jusqu’en 2006 avant de se consacrer au festival culturel).
Un aboutissement vers des consultations publiques
Mais le temps passe. Finalement, les négociations aboutissent et l’on obtient des consultations publiques. Du 15 au 22 novembre 1993, la Commission des droits de la personne du Québec (appelée aujourd’hui Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec) tient des audiences publiques sur la discrimination basée sur l’orientation sexuelle, sur la violence, etc. Plusieurs dizaines de membres et organismes de la communauté y participent : de la Table de concertation des gais et lesbiennes du GrandMontréal au groupe juif Yakdav en passant la CSN (Confédération des syndicats nationaux – Conseil central de Montréal) ou encore Gai Écoute (aujourd’hui Interligne ), et le défunt avocat Noël St-Pierre, entre autres. La Commission est présidée par Fo Niemi qui
est, également, président du Comité interne de la CDPQ chargé du dossier de la discrimination envers la communauté lesbienne et gaie. En mai 1994, la Commission remet un important rapport intitulé «De l’illégalité à l’égalité» qui contient 41 recommandations touchant plusieurs aspects des discriminations contre la communauté homosexuelle, dont la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe (chose qui se fera au Québec en 2004). Malgré tout cela, en 1994, le bar K.O.X./Katakombes est la cible d’un autre raid de l’escouade de la moralité : cette fois-ci plus de 170 hommes avaient été arrêtés, mais avec moins de brutalité que durant Sex Garage. «La rumeur courait à l’époque que c’était une vengeance de la part de la police pour les audiences, les consultations publiques et les pressions exercée sur elle au sujet des meurtres en série et de la brutalité policière, mais on n’a jamais su si c’était vrai ou non», souligne René LeBoeuf.
Une exposition pour se souvenir «Sex Garage : 35 ans plus tard» est le titre d’une exposition aux Archives gaies du Québec (AGQ) qui retrace les événements de cette époque-là. Du 15 juillet au 15 septembre, avec des photos, des coupures de journaux, des affiches, etc., cette exposition cherche à expliquer les événements qui se sont produits «et comment cela a changé la vie des gais et des lesbiennes de Montréal à cette époque-là», note René LeBoeuf. Le tout est en collaboration avec Fierté Montréal et dans l’espace Desjardins du Quartier Latin. Plusieurs éléments proviennent d’ailleurs du fonds Michael Hendricks et René LeBoeuf ainsi que du fonds du militant décédé Douglas Buckley-Couvrette , des photos d’ André Querry , en plus des nombreuses archives des AGQ. Cette exposition se divise en deux temps : d’abord, des panneaux situés aux Archives, ensuite d’autres sur une colonne Morris, située près du parc de l’Espoir (au coin des rues Panet et Sainte-Catherine). «Beaucoup de gens sont décédés à présent et ne peuvent plus ainsi témoigner de ces moments-là, malheureusement. Donc, cette exposition veut raconter cette histoire-là de ce qui s’est passé réellement, des multiples rencontres, du mouvement qui s’est créé et tout ce qu’il y a eu par la suite. Ce fut un vaste mouvement. On aurait pas des droits aujourd’hui si toutes ces personnes nes s’étaient pas battues pour les obtenir et faire face à la violence et à l’homophobie», indique René LeBoeuf qui, avec son conjoint Michael Hendricks, sont les commissaires invités de cette exposition. «Ça va être intéressant pour les jeunes qui ne connaissent pas cette histoire-là, poursuit René LeBoeuf. Michael et moi on pensait faire une exposition comme celle-ci depuis déjà quelque temps. Puis, on en a parlé à Pierre [Pilotte, le coordonnateur des Archives] et à Simone [Beaudry-Pilotte, qui est archiviste]. Pierre et Simone ont trouvé que c’était une bonne idée de pouvoir mettre sur pied cette exposition d’un point de vue social et historique.» «Les gens des Archives ont été emballés par cette idée d’exposition, commente pour sa part Pierre Pilotte. C’est un sujet important pour nous tous et pour les jeunes en particulier pour qu’ils sachent que nos droits n’ont pas toujours été reconnus. Le sida est venu en rajouter une couche alors que beaucoup d’hommes mourraient et ce, en plus des meurtres qu’il y a eu. Nos droits ne sont jamais totalement acquis, on voit bien ce qui se passe chez nos voisins du Sud avec Donald Trump, malheureusement.»
«Les gens et les jeunes ne réalisent pas à quel point les gens de la communauté avaient été maltraités à l’époque. C’était terrible la discrimination, la violence, la brutalité policière, etc.», confie René LeBoeuf. «J’ai participé à des marches et à des activités pour les droits, continue Pierre Pilotte qui évoluait dans le domaine de la culture et de l’art contemporain à ce moment-là. Je ne sais pas si Sex Garage a été la bougie d’allumage pour le combat de l’obtention des droits, mais je sais qu’on a fait plusieurs marches à cet effet-là qui ont aboutis à la fameuse consultation.» Il ne faut pas l’oublier non plus, la descente de Sex Garage survient dans le contexte déjà très tendu de la «Crise d’Oka» alors que policiers de la Sureté du Québec et les Warriors Mohawks de Kanesatake se font face au sujet de l’expansion du golf. Toute cette exposition a été montée par la main experte de l’infographiste Jean Logan qui est aussi membre du conseil d’administration à titre bénévole depuis près de 30 ans maintenant. 6 ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Rappel : cette exposition se déroulera du 15 juillet au 14 septembre, de 13h à 17, du mercredi au samedi (inclusivement), aux Archives gaies du Québec, 1000, rue Atateken, local #201-A, à Montréal. 514-287-9987 ou https://www.agq.qc.ca
Un soir d’août 2024, au coin d’une rue dans le Mile End, une lesbienne de 50 ans a vomi dans la rue après avoir passé la soirée à fumer de l’herbe et boire du vin nature. Elle s’est sentie vivante et libre. Non loin de là, le 13 mai 2005, une lesbienne (âge inconnu) a trouvé un sac plein de bagels en faisant du dumpster diving. Elle les a distribués à un after-party, sauvant l’assistance d’un manque de glucides potentiellement dévastateur.
Ces tranches de vie savoureuses seraient restées des anecdotes entre amies, n’eût été le Lesbian Mapping Project (« projet de cartographie lesbienne »), un projet d’art participatif lancé à Philadelphie l’an dernier par l’artiste multidisciplinaire américaine Beth Schindler. Porté par un réseau informel d’artistes lesbiennes et un gabarit facile à reproduire, le projet a fait des petits à Montréal, New York et Barcelone, entre autres villes.
Beth Schindler est une artiste et galeriste basée à Austin, au Texas. L’an dernier, elle est allée à Philadelphie dans le cadre d’une résidence offerte aux artistes lesbiennes de 40 ans et plus par le Dyke+ ArtHaus, un centre artistique pour la communauté lesbienne, queer, trans et féministe.
Un jour, elle est allée consulter l’archive gaie et lesbienne de la ville. De là, elle est partie faire une visite autoguidée de Philadelphie, à partir des suggestions sur une carte interactive offerte à l’archive.
Les histoires qu’elle découvre en parcourant les sites historiques « ne sont pas toutes tragiques, tristes, traumatisantes, mais elles le sont en bonne partie », raconte-t-elle en entrevue. « Les groupes marginalisés sont souvent représentés, en particulier dans les archives, à travers ces tragédies, ces événements vraiment horribles, alors que, oui, c’est arrivé, mais nous sommes bien plus que ça. » Elle avait envie d’utiliser le format des affiches
de sites historiques pour raconter des histoires de légèreté et de joie. Elle a fait appel à ses contacts et aux amies d’amies, et a préparé une grosse batch de colle de farine. Le Lesbian Mapping Project était né.
Elle voulait contrecarrer le stéréotype selon lequel les lesbiennes n’ont pas d’humour, qu’elles sont renfermées, « face de bœuf » (elle apprend l’expression pendant notre conversation) ou réduites à leur sexualité. « J’adore être gaie. Je sais que c’est un privilège de pouvoir dire ça, mais… il y a tellement de joie, de ridicule, de plaisir, d’humour, de sensualité. »
Plus tard le même été, elle rend visite à des amies à Montréal, dont des membres du groupe électro-folk queer Lesbians on Ecstasy, qui font de la joie lesbienne leur marque de commerce depuis plus de 15 ans. Le projet a tout de suite résonné avec Bernadette Houde, restauratrice, artiste multidisciplinaire et cofondatrice du groupe. « Ce sont des histoires drôles, ridicules, c’est vraiment le fun de voir ta culture représentée de cette façon ! » Bien que dans certaines autres villes, les affiches prennent des libertés avec la vérité, Bernadette Houde précise que les histoires montréalaises sont toutes vraies.
Lesbians on Ecstasy remonte sur scène le 21 juin prochain – pour la première fois en plus de dix ans ! – à La Sotteranea, dans le cadre du festival Suoni per il Popolo. Le 22 juin, dans le cadre du même festival, Beth Schindler présentera son installation vidéo 6 Tits and a 12-Pack, une célébration de l’amitié queer. « On va potentiellement en profiter pour faire un événement pour recueillir des histoires, parce que quand les gens nous voient, elles disent : “Oh, oh, j’ai une histoire !” », dit Bernadette Houde. « C’est important pour les gens queers d’avoir du fun, parce qu’on sait que les gens vivent des choses dures en ce moment. » 6
R. PRATKA irenepratka1@gmail.com
INFOS | Le Festival Suoni Per Il Popolo https://suoniperilpopolo.org
Nous adoptons une approche pragmatique, centrée sur les besoins de nos clients.
Nous accompagnons les entreprises dans leurs démarches d'immigration, notamment pour l'embauche de travailleurs étrangers temporaires et les questions de conformité.
Notre engagement est de fournir des solutions adaptées et efficaces pour soutenir la croissance de nos clients.
Pourquenosmémoiresvivent!Surlestracesd’unehistoirelesbienneà Montréal est une exposition des Archives lesbiennes du Québec réalisée avec l’accompagnement du MEM – Centre des mémoires montréalaises et présentée dans le Kiosque du MEM du 25 juin au 12 octobre 2025.
Les Archives lesbiennes du Québec y invitent les visiteurs à prendre connaissance de la construction d’une aventure collective qui a débuté en 1983. Cette décision de quatre amies de créer un fonds archivistique lesbien dans la métropole québécoise constitue alors un moment clé pour la communauté. La militante Danièle Tessier, membre de la Coop lesbienne, l’affirme : « Si l’on peut parler d’une communauté de lesbiennes à Montréal, c’est grâce à l’existence de ces initiatives, de ces groupes, de ces lieux, de ces événements, sans lesquels nous serions, IMAGINONS UN PEU, contraintes à l’isolement, seules avec nos paroles, nos projets, notre mémoire. »
Le Kiosque du MEM
L’exposition est hébergée dans le Kiosque, un lieu muséal modulable que le MEM consacre aux projets citoyens et communautaires, dans ses espaces publics gratuits. La mission du Kiosque est d’offrir une nouvelle visibilité à des projets citoyens ou communautaires déjà réalisés. Ces projets mettent en valeur l’histoire, les mémoires et les expériences montréalaises de groupes, de communautés ou de citoyens et citoyennes, racontées à leur façon. Au sein des expositions du Kiosque, ces organismes et ces personnes font ainsi entendre leur propre voix. Les projets sont sélectionnés par le comité de programmation citoyenne et communautaire du MEM, composé de huit citoyennes et citoyens et de six membres de l’équipe du musée. Trois propositions ont été retenues pour l’année 2025, dont celle des Archives lesbiennes du Québec, qui ont célébré leurs 40 ans en 2023!
Conserver l’histoire pour mieux l’exposer! Sur un des panneaux de Pour que nos mémoires vivent!, les membres des Archives lesbiennes du Québec déclarent : « À l’heure où une partie du monde menace notre droit d’exister, nous sommes ravies et fières de partager nos trésors avec vous! » En effet, le riche fonds documentaire de cet organisme permet d’en apprendre plus sur la foisonnante histoire des lesbiennes, comme sur leurs luttes politiques, d’hier ou d’aujourd’hui. Tout au long de l’exposition, ces archives renseignent aussi sur les lieux de rencontres, d’échanges et d’expression mythiques pour la communauté lesbienne montréalaise. Elle donne également accès à des témoignages et à des œuvres littéraires lesbiennes révélateurs d’une époque. Vous pourrez ainsi plonger dans « l’âge d’or du lesbianisme » : dans les années 1980 et 1990, le Plateau-Mont-Royal, plutôt bohème, vibre au rythme de la militance lesbienne!
POINT DE DÉPART DE LA VISITE SUR LES TRACES DES LESBIENNES DU PLATEAU-MONT-ROYAL, LORS DE LA PROMENADE DE JANE DU 4 MAI 2025, OFFERTE PAR LE MEM ET LES ARCHIVES LESBIENNES. PHOTOGRAPHIE PAR OMID SHOKOOHI UN CHAPITRE S’OUVRE : CETTE AFFICHE DESSINÉE PAR BERNICE MAE BUTLER MARQUE LA CRÉATION OFFICIELLE DES ARCHIVES TRACES EN 1983. SOURCE : ARCHIVES LESBIENNES DU QUÉBEC. CARTE DE VISITE DU BAR LABYRIS. UNE PHOTOGRAPHIE DE SUZANNE GIRARD A ÉTÉ UTILISÉE POUR LA CRÉATION DE CETTE CARTE.
Vous verrez que d’autres perspectives militantes et communautaires apparaissant à l’aube du millénaire, puis que de nouveaux combats politiques ainsi que des études universitaires inédites cimentent encore plus la reconnaissance et la connaissance des réalités lesbiennes.
À l’image des Archives le sbie nnes, Pour que nos mémoires vivent! est une exposition extrêmement vivante et diversifiée. Autour des textes et photographies produits par les membres de l’organisme se déploient de nombreux artefacts. Tous vous apporteront surprise et information. Saviez-vous que, de 1984 à 1994, l’école Gilford, louée par des lesbiennes, a accueilli une communauté artistique et politique, fonctionnant en autogestion et résistant à la logique des espaces hétéronormatifs? Avez-vous déjà vu les bannières utilisées par les militantes lesbiennes dans les années 1980? Connaissez-vous les revues lesbiennes, éditées à Montréal comme d’ailleurs dans le monde, qui circulaient dans la communauté?
Les Archives lesbiennes du Québec vous convient à un voyage muséal qui révèle un pan de l’histoire de la communauté lesbienne, bâtie sur la diversité et toujours partie prenante d’un monde en évolution. 6
CHANTAL CYR redaction@fugues.com
INFOS | Pour que nos mémoires vivent!, au MEM, du 25 juin au 12 octobre 2025 https://memmtl.ca/programmation/histoires-lesbienne
Plusieurs activités organisées par le MEM et les Archives lesbiennes entourent l’exposition pour en prolonger l’expérience. Le 12 juillet et le 7 septembre, arpentez le Plateau avec l’équipe du MEM et des Archives pour découvrir les lieux emblématiques de la culture lesbienne dans les années 1980-1990. La Soirée décalée du 14 août vous permettra de parcourir l’exposition au son des musiques lesbiennes. Le 16 août, le Cabaret du MEM mettra à l’honneur le réseau Vidé-Elle avec des projections de films réalisés par et pour les femmes et les lesbiennes. La cofondatrice de Vidé-Elle, Diane Heffernan, sera présente toute la journée. D’autres événements auront lieu jusqu’à la clôture de Pour que nos mémoires vivent!, leur programmation sera disponible sur les réseaux sociaux et sur le site Web du MEM.
Témoin
et acteur
des manifestations entourant la descente au Sex Garage
Beaucoup connaissent Puelo Deir, même s’il ne fait plus partie du paysage communautaire aujourd’hui. La descente de police du 15 juillet 1990 au Sex Garage, il s’en souvient, car elle signe d’une certaine façon son engagement militant. En 1993, pour souligner le 3e anniversaire de l’événement, il crée, avec Suzanne Girard et Suzanne Downs, Divers Cité (ancêtre de Fierté Montréal), qui pendant plus d’une quinzaine d’années organisera la marche des fiertés à Montréal.
Étais-tuprésentaumomentdeladescentepolicière?
PUELO DEIR : Non, je n’étais pas présent cette nuit-là, mais je fréquentais le Sex Garage et donc je connaissais beaucoup de monde. C’était un bar très mixte. Il y avait des bars pour les lesbiennes, des bars pour les gais, le Sex Garage ne faisait pas de distinction. C’est vers 7 h du matin que le téléphone a sonné chez moi pour m’avertir de la descente de police. À l’époque, il n’y avait ni cellulaires ni réseaux sociaux, mais l’information a circulé très vite par le téléphone, ce qui a permis que, le soir même du 15 juillet, plusieurs centaines de personnes bloquent la rue Sainte-Catherine au coin de la rue Amherst (Atateken aujourd’hui) pour protester contre la brutalité policière et les arrestations des personnes qui étaient au Sex Garage. Cette mobilisation s’est faite de façon informelle et spontanée, chacun.e appelait un.e ami.e pour le ou la prévenir. Cela ne provenait pas d’un groupe ou d’une organisation précise.
Étais-tuunactivisteàl’époque?
PUELO DEIR : Pas du tout. J’étais ouvertement gai, je suivais ce qui se passait dans le mouvement, entre autres pour tout ce qui touchait au sida, mais je n’étais pas à proprement parler un activiste. Je suis allé à la manifestation du 15 juillet et là j’ai vu des personnes prendre la parole, [des personnes] qui prenaient en quelque sorte le rôle de porte-parole, dont Douglas Buckley Couvrette, qui demandait à rencontrer les autorités policières. Tout comme je suis allé le lendemain au sit-in/kiss-in devant le poste de police 25. Le chef de police devait rencontrer des représentant.e.s des manifestant.e.s, mais il ne s’est jamais présenté. Le plus impressionnant, pour moi, c’était de voir le déploiement des forces policières autour de la manifestation, ou encore d’apercevoir des policiers avec des mitraillettes sur le toit du poste de police. Et puis aussi la brutalité de l’intervention des policiers contre nous. C’était inimaginable de vivre quelque chose comme cela.
Etl’onvienttechercherpourorganiser unévénementauparcLafontaineaprès lamanifestationdu30juillet1990?
PUELO DEIR : Le 30 juillet, une grande manifestation est organisée devant l’hôtel de ville de Montréal, qui doit se terminer par un grand rassemblement au parc Lafontaine. Et David Shannon, qui a une émission de radio à l’Université McGill, The Homo Show, me contacte pour savoir si je pouvais faire venir des artistes. Et ce soir-là, on voit sur scène La La La Human Steps, avec Édouard Lock et Louise Lecavalier. Plusieurs artistes se sont montré.e.s solidaires à l’époque. J’avais déjà organisé de petits événements, mais pas de cette envergure-là.
C’estàlasuiteduSexGaragequevousdécidezdecréerDiversCitéavecSuzanneGirardet SuzanneDowns?
PUELO DEIR : À l’époque, j’étais plutôt un party boy. J’ai assisté à des rencontres de la Table de concertation des gais et des lesbiennes du Grand-Montréal. Je crois que j’ai aussi assisté à des rencontres qui ont mené à la création de « Dire enfin la violence », mais le Sex Garage a changé ma vie d’une certaine façon, j’ai compris l’importance de l’engagement. En 1993, pour souligner le 3e anniversaire de la descente de Sex Garage, Suzanne Downs, Suzanne Girard et moi, on a décidé de créer une marche sur Saint-Denis, suivie d’une grande fête au parc Lafontaine. Divers Cité a duré jusqu’en 2010, avant que Fierté Montréal ne prenne la relève. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Pour en connaître plus sur le SexGarage et les manifestations qui ont suivies, visiter l'exposition des Archives Gaies du Québec qui se tiendra du 15 juillet au 14 septembre 2025 dans le local des AGQ rue Atateken.
Ancré à Montréal depuis plus de 100 ans, le Musée témoigne de l’histoire de la ville, métropole du Québec, de son rayonnement au Canada et dans le monde, ainsi que de la vitalité, de la créativité et de la diversité des individus et des communautés qui la composent. Il amplifie leurs voix par l’interprétation et la diffusion du remarquable patrimoine dont il est le gardien, soit six collections riches de 2,5 millions d’images, d’objets, de documents et d’œuvres d’art qui le positionnent comme l’un des musées de référence en Amérique du Nord.
Le Musée McCord Stewart raconte Montréal dans toute sa pluralité, de l'intime au spectaculaire, du quotidien à l'extraordinaire. Sa programmation témoigne des histoires d'une ville aux multiples visages et de l'évolution d’une société vivante, riche de ses différences.
Expositions et activités estivales 2025
Cet été, le Musée McCord Stewart invite à explorer Montréal à travers quatre expositions et une programmation riche et diversifiée s'accompagne de parcours destinés aux familles et d’ateliers créatifs.
1VISITEET4EXPOSITIONS
Battre le pavé : la photo de rue à Montréal (jusqu'au 26 octobre 2025) L’exposition, présentée au Musée jusqu’au 26 octobre, offre une plongée fascinante dans l’histoire de la photographie de rue à Montréal, de ses débuts au XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Avec plus de 400 images, l’exposition met en lumière la diversité des regards portés sur la ville, y compris ceux de photographes issus des communautés LGBTQ+ (dont Alan B. Stone, Suzanne Girard et Marik Boudreau ) dont les œuvres enrichissent la narration urbaine par des perspectives singulières et engagées.
Petite Bourgogne – Montréal en mutation (jusqu'au 28 septembre 2025)
Présentant le travail du photographe Andrew Jackson, cette exposition explore l'évolution du quartier de la Petite-Bourgogne, berceau de la communauté noire anglophone de
Montréal. Pendant deux ans, le photographe y a documenté les points de repère importants et est allé à la rencontre de personnes ayant grandi dans le quartier, qui y résident ou qui y sont toujours attachées. En résulte une exposition de 61 photographies mettant de l’avant les personnes qui furent les témoins des transformations urbaines et sociales ayant profondément affecté la Petite-Bourgogne.
Bals costumés – Habiller l’histoire, 1870–1927 (jusqu'au 17 août 2025)
Cette exposition saisit la splendeur des divertissements, de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, où chacune et chacun se transformait, le temps d’une soirée, en personnage fantaisiste inspiré de l’histoire. Elle fait le récit extraordinaire de ces événements somptueux par le biais de quelques-uns des objets les plus saisissants des collections du Musée. On peut y admirer plus de 40 habits éblouissants mais aussi des photographies des personnes en costume et des publications souvenirs restituent le faste de ces événements prestigieux.
ETAUSSI
Voix autochtones d’aujourd’hui : savoir, trauma, résilience
En donnant la parole aux nations autochtones au Québec, cette exposition permanente témoigne des savoirs encore trop méconnus des peuples autochtones au Québec et au Canada, des blessures profondes qu’ils portent et de leur incroyable résilience. Elle invite à une véritable à travers une centaine de biens culturels minutieusement choisis qui se conjugue à plus de 80 témoignages forts et inspirants de membres des 11 nations autochtones au Québec.
La Ruelle du Musée
Dans une volonté de faire vivre l’expérience de la ruelle montréalaise au centre-ville, le Musée présente la Ruelle du Musée, un espace piétonnisé de la rue Victoria accessible toute l’année. Cet espace plonge le public dans l’imaginaire de la ruelle montréalaise, en invitant les passantes et passants à s’y asseoir, flâner, se rencontrer et discuter. La végétation abondante qui s’y déploie rappelle les plus belles ruelles vertes de la ville, où les Montréalaises et Montréalais s’imprègnent de la nature.
Le Musée McCord Stewart s'engage activement dans une démarche de décolonisation, reconnaissant que le territoire sur lequel il est situé, Tiohtiá:ke, est un lieu fréquenté et occupé par les peuples autochtones depuis des millénaires, et qui n’a jamais été cédé par voie de traité. Le musée considère qu’il est de son devoir de contribuer à une meilleure connaissance des cultures autochtones et de soutenir le maintien de leur vitalité.
En parallèle, le musée adopte des pratiques muséales durables, intégrant des initiatives écologiques dans ses opérations quotidiennes et ses expositions, afin de minimiser son empreinte environnementale et de promouvoir la durabilité culturelle.
E LIAS TOUIL, MUSE E MCCORD STEWART, 2022
L’histoire de Montréal à portée de main à travers les Circuits urbains
Les Circuits urbains proposent une façon amusante d’en apprendre plus sur l’histoire de certains lieux de Montréal. Parfaits pour les adeptes de visites autonomes, les Circuits urbains proposent six parcours thématiques en plein air qui s’appuient sur les images historiques puisées dans la collection Photographie du Musée, qui contient plus de 2 150 000 photographies. Munis de son téléphone, on peut parcourir les divers circuits thématiques au gré de ses déplacements et découvrir l’histoire de 150 sites de la ville et des photographies témoignant du Montréal d’autrefois. Le tout est gratuit!
Consultez le site web pour plus d’infos.
10 septembre | Activité gratuite | Places limitées, réservation obligatoire À l’occasion de l’exposition Petite-Bourgogne – Montréal en mutation par Andrew Jackson, le grand public, la communauté de la Petite-Bourgogne et le milieu académique sont conviés le 10 septembre à prendre la parole lors d’un atelier-conférence dont l’objectif est de décloisonner les savoirs entourant le concept d’espace noir, particulièrement dans le contexte du quartier de la Petite-Bourgogne. Un espace noir est un espace qui valorise l’histoire, le patrimoine et l’héritage de la pluralité des communautés montréalaises noires afrodescendantes. L’activité propose une variante de la méthodologie d’animation de l’aquarium. Les personnes participantes seront conviées à réfléchir à la racialisation de l’espace urbain, aux transformations historiques de la Petite-Bourgogne, à la diversité au sein des communautés noires du quartier, aux nouvelles vagues migratoires et leur impact social et urbain, ainsi qu’au rôle de la vie quotidienne et ordinaire dans la construction du tissu social du quartier. L’activité est co-commissariée par Svens Telemaque, Caroline Flory-Célini, Leslie Touré Kapo (INRS) ainsi que le Musée McCord Stewart, et présentée en collaboration avec l’Institut national de la recherche scientifique du Québec (INRS).
Dans le cadre des Journées de la culture et de l’exposition Battre le pavé. La photo de rue à Montréal, il sera possible d’assister le 28 septembre à la projection des films Eye on the Guy: Alan B. Stone & the Age of Beefcake, Albédo et Jongué, carnet nomade. La projection sera commentée par Zoë Tousignant, conservatrice photographie du Musée et commissaire de l’exposition.
Exposition-événement : Afrique Mode
E LIAS TOUIL, MUSE E MCCORD STEWART, 2025
Du 25 septembre 2025 au 1er février 2026, les créations emblématiques du milieu du vingtième siècle côtoieront celles d’artistes de la mode d’aujourd’hui dans l’expositionévénement Afrique Mode présentée au Musée McCord Stewart en exclusivité canadienne, après Londres, Brooklyn, Melbourne et Chicago. Photographies, textiles, musiques et œuvres d’art visuel racontent la vitalité et l’impact mondial de la mode africaine, aussi dynamique et variée que le continent lui-même. Une exposition créée par le Victoria and Albert Museum, Londres, en tournée mondiale.6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | Musée McCord-Stewart, 690, rue Sherbrooke Ouest, Montréal https://www.musee-mccord-stewart.ca
Le musée est ouvert du mardi au dimanche inclusivement.
Filmé sur une durée exceptionnelle de cinq ans, Circo , le nouveau long métrage documentaire de la cinéaste franco-marocaine Lamia Chraibi, suit le parcours bouleversant de Richard (maintenant Ashila Müller), un artiste de cirque de Rio de Janeiro. De ses débuts prometteurs sous le chapiteau jusqu’à sa quête identitaire au sein de la communauté drag, le film offre une immersion poignante dans le monde des favelas et des marges urbaines brésiliennes.
Une vie renversée : la rupture et ses répercussions
Dès l’ouverture du documentaire, un événement bouleverse l’équilibre de Richard : sa mère adoptive le met à la porte, le laissant sans ressources, ses rêves de grandes scènes s’effritant soudainement. À 20 ans, il affronte la descente dans les traumatismes d’enfance auxquels il avait jusque-là échappé, et se retrouve à improviser une nouvelle vie dans l’adversité.
C’est dans l’univers des drag queens que Richard trouve un refuge émotionnel et créatif. À travers les paillettes, les gestes et la convivialité de ce milieu, il s’ouvre à une autre facette de son identité. Le documentaire suit alors sa transformation en Ashila Müller, une métamorphose aussi lumineuse que fragile, portée par l’aspiration à se reconstruire. Ce choix artistique et personnel devient un vecteur d’apaisement, de reconstruction et d’affirmation de soi.
Les favelas de Rio de Janeiro, décrites avec réalisme par Chraibi, ne sont pas seulement un décor : ce sont des espaces vivants, faits de solidarité, de luttes et de souffrances. À travers la caméra en « cinéma direct », on y découvre des scènes du quotidien où la jeunesse lutte pour exister, s’émanciper et se rêver un avenir. Le film fait écho à ces aspirations collectives, dont Richard/Ashila devient l’une des figures centrales.
Un film entre intimité et regard social
Derrière le drame personnel se dessine un chemin de résilience : le documentaire évoque la spiritualité afro-brésilienne du Candomblé, qui offre à Richard une guidance et un sentiment d’appartenance. En parallèle, sa sœur et les drag queens qui l’entourent incarnent une sororité moderne, un soutien vital face aux épreuves, parfois plus concret que celui d’une famille biologique.
Circo est un projet puissant, fruit de tournage en direct, sans reconstitution artificielle. La caméra de Chraibi capte aussi bien les moments de grâce lors de numéros acrobatiques que les effondrements émotionnels. La transformation de Richard se fait sous les yeux du spectateur, révélant l’urgence d’un art politique et intime. Le film dépeint la double rupture : celle familiale et celle identitaire, avec, comme seul horizon, la quête d’un nouveau foyer, intérieur et collectif.
Circo se place également dans le grand débat sur l’inclusivité dans les arts. Il met en lumière une marginalisation croisée (identité queer + origine modeste), tout en montrant la puissance régénératrice de la créativité et de la communauté. Il questionne aussi notre responsabilité collective face à la reconstruction des identités individuelles.
Circo est bien plus qu’un documentaire : c’est une traversée sensible à travers le chaos de la rupture, l’effervescence artistique des favelas, la solidarité LGBTQ+, la spiritualité. Il s’inscrit dans une lignée de portraits engagés qui mettent en lumière des parcours invisibles, mais essentiels. Avec son récit élégant et son empathie, Lamia Chraibi offre un film universel, où se croisent douleur, beauté et force de résilience. 6
LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | Circo prendra l’affiche à Montréal le 11 juillet, distribué par Les Films du 3 mars
Vous aimez les mimosas, les déjeuners gargantuesques et l’énergie des drags le matin ? Il se peut que vous tombiez en amour avec DragBrunch SavedMyLife (Crave), l’émission dans laquelle Priyanka vient en aide à des restaurants ontariens en mettant sur pied des dragbrunchs aussi colorés que populaires.
D’oùvientcetteidéede«sauver»despropriétairesderestaurantsaveclesdragbrunchs?
PRIYANKA : J’ai créé le concept avec Daniel Birnbaum dans mon salon. On a développé l’idée, on en a parlé à Bell (propriétaire de Crave) et on a obtenu le feu vert ! J’ai cru très fort en notre concept à la minute où nous y avons pensé. Mon objectif principal est de prendre le drag et de l’amener à l’extérieur des espaces queers habituels, parce que je suis convaincue que nous pouvons divertir tout le monde.
Tuascoaniméla4esaisondeWe’reHere.Quellessontlesdifférencesentrelesdeux émissions?
PRIYANKA : We’re Here était une expérience fabuleuse : cette émission est tellement puissante et importante ! Cela dit, les deux projets sont bien différents. Dans Drag Brunch Saved My Life, on ne se concentre pas uniquement sur des personnes 2SLGBTQ+. Et au lieu de mettre des humains en drag, on met des restaurants en drag pour les aider à aller mieux financièrement. Je sais ce que c’est d’investir tout ce que tu as dans une passion, alors je voulais aider les gens qui décident de suivre leurs rêves, indépendamment de leur orientation sexuelle.
Pourquoil’émissionsedéroule-t-elleuniquementenOntario?
PRIYANKA : Pour la première saison, on avait besoin de tester notre idée près de la maison pour voir si ça fonctionnait bien. Qui sait ce qui va se passer si une autre saison est produite ? On croise les doigts !
Puisquetucôtoiesdesvedettesinternationalesdepuisdesannées,commentétait-ce d’auditionnerdesdragslocalesàchaqueépisode?
PRIYANKA : Les drags locales sont les meilleures ! Chaque artiste qui a auditionné à l’émission avait une perspective différente sur le drag, une histoire super intéressante et presque toujours (neuf fois sur dix) de très bonnes performances. Au fond, ce n’est pas parce que des drags ont une réputation internationale qu’iels sont nécessairement les meilleur.e.s. Il y a tellement de talent local et j’adore pouvoir le mettre en lumière avec l’émission.
Àquelpointétait-ceétonnantdevoirautantdegensouvertsàrecevoirl’aidedesdrags?
PRIYANKA : J’étais très surprise ! C’est énorme de voir des propriétaires de restaurants me contacter pour obtenir de l’aide. Ça montre à quel point le monde est en train de changer.
Quelleplacelesdragbrunchsoccupent-ilsdanstacarrière?
PRIYANKA : Tous les drag brunchs auxquels j’ai participé avant RuPaul’s Drag Race ont été essentiels dans mon développement. J’adorais voir à quel point ça procurait de la joie, que ça pouvait être payant pour nous et qu’il fallait se mettre en drag si tôt que personne n’arrivait à le croire. C’est un bon terrain de jeu pour se définir en tant que performeur.euse. Comme c’est difficile de divertir les gens durant le jour, les drag brunchs sont un bon test.
Àquoiressemblel’impactdel’émissiondessemaines/moisaprèsvotrepassage?
PRIYANKA : Ça a aidé la plupart des restaurants grâce à l’énorme visibilité qu’on leur a donnée. Par exemple, en 2024, Bloom Bistro avait vécu une fête des Mères très difficile et les critiques étaient si mauvaises que ça plombait leur entreprise. Un an plus tard, le restaurant était plein et iels ont pu offrir un super show. Notre aide allait bien au-delà de l’organisation d’un drag brunch. Je suis heureuse de voir qu’iels ont du succès grâce aux nombreux outils qu’on leur a fournis.
Dansunautreordred’idée,plusieurspersonnesespèrentqu’ilyaurauneautresaison deDragRaceAllStarsAllWinnersetquetuenferaspartie.Accepterais-tul’invitation?
PRIYANKA : Moi aussi, j’espère qu’il y aura une deuxième saison ! Ce serait fantastique ! Par contre, je ne sais pas encore quelle serait ma réponse. Ça va dépendre du point où je serai rendue dans ma vie et dans mon parcours. Qui sait ?
Quandreviendras-tuàMontréal?
PRIYANKA : J’adore Montréal ! J’ai présenté ma tournée mondiale Devastatia au Studio TD et il y avait tellement de gens. C’est sûr à 100 % que je vais présenter un spectacle à Montréal lors de ma prochaine tournée. Les fans chez vous sont différent.es. Iels me font sentir très heureuse et en sécurité. J’ai hâte d’y retourner ! 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | DRAG BRUNCH SAVED MY LIFE sur CRAVE avec Priyanka
OVERCOMPENSATING (SURCOMPENSATION)
Benny (Benito Skinner) est le fils parfait : il était footballeur au secondaire et brillait par l’excellence de ses notes et un comportement irréprochable. Maintenant qu’il est rendu à l’université, il souhaite se libérer des brides parentales et enfin explorer sa sexualité. C’est cependant sans compter sur la pression des fraternités étudiantes !
En effet, il se voit confronté à de nouveaux codes qu’il ne maîtrise pas : celui du « beauf », le terme franchouillard désignant le gars phallocrate et un peu moron, qui pavane ses couilles et ses conquêtes et n’est surtout pas homo ! Dès son arrivée, il fait la connaissance de Carmen (Wally Baram) qui, quant à elle, cherche à délaisser le manteau d’invisibilité du secondaire. Les sororités ne sont cependant pas plus équilibrées que leur contrepartie masculine et les pressions pour ouvrir ses jambes à tout vent sont intenses. Sa colocataire l’accueille d’ailleurs avec un bien senti « Y’a rien d’mieux que les bites universitaires ! » Tiraillé.e.s par leurs respectives hormones bouillonnantes, une amitié improbable va se nouer entre les deux étudiant.e.s qui vont tenter de s’affirmer dans un univers où on ne peut gagner des galons qu’en ramenant son QI au ras des pâquerettes. Du moins, est-ce l’image que chacun souhaite présenter, puisqu’au fil des épisodes, un portrait plus nuancé se dessine et les masques se fissurent progressivement. Délicieusement irrévérencieuse, la série est basée sur les expériences universitaires de l’acteur Benito Skinner et fait flèche de tout bois en présentant une galerie de personnages pétris d’insécurité, qui prennent toujours la pire des moins bonnes décisions.
C’est le cas de Grace (Mary Beth Barone), la sœur de Benny, qui s’accroche à son chum, Peter (Adam DiMarco), parce que « comment pourrait-elle exister sans lui ? », alors que celui-ci ne rêve que de devenir Grand prêtre de sa fraternité (ce qui implique d’imposer la fellation d’un godemiché géant aux candidats). Benny tombe immédiatement sous le charme d’un autre étudiant, Miles (Rish Shah), mais n’ose pas déclarer sa flamme puisque l’orientation de ce dernier lui semble incertaine : est-il gai ou a-t-il simplement un accent britannique ? Et qu’en est-il de son coloc, qui est toujours nu chaque fois qu’il ouvre la porte de leur chambre ? De leur côté, les parents de Benny réaliseront-ils un jour qu’ils ont également une fille et que l’autel qu’ils ont érigé à la mémoire de leur fils est un tantinet excessif ? Le scénario est truffé de répliques à la fois cinglantes et absurdes, comme cette rupture qui se fait au son d’un « T’es épais et maintenant, je n’ai plus besoin de porter de faux cils » et d’un cri de ralliement à la « Ça va fourrer ! » Bref, une descente très amusante dans l’enfer des fraternités et sororités étudiantes américaines, sur fond d’une recherche identitaire survoltée. À noter que la série offre un doublage français québécois, délicieusement grivois, ainsi qu’un second, réalisé en France. Au moment d’écrire ces lignes, Prime Vidéo n’avait pas encore annoncé une seconde saison, mais, comme la première a récolté un grand succès et qu’elle se conclut sur de nombreux questionnements irrésolus, on ne peut qu’être optimiste.6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les huit épisodes de Overcompensating (Surcompensation) sont disponibles, en anglais et dans deux doublages français, sur Prime Video. https://www.youtube.com/watch?v=f0xpkwLoWNo (bande-annonce française, Canada)
Un été rempli de nouveautés LGBTQ au petit écran !
La plupart du temps, l’été se distingue par un creux de vague sur le plan des nouveautés en séries télévisées. Soyez cependant rassuré.e.s puisque de petites pépites sont déjà annoncées et sauront faire saliver les papilles les plus desséchées. De tout pour tous les goûts !
Complètement lycée, saison 3 – Crave
Date de sortie : 16 mai 2025
The Gilded Age (L’âge doré), saison 3 – HBO MAX (Crave et Super Écran)
Date de diffusion : 22 juin 2025
Une série prestigieuse, dont l’action s’amorce en 1882, alors que s’ouvre une période majeure de changements économiques et sociaux dans l’histoire étatsunienne. C’est la guerre des classes sociales, la cristallisation du pouvoir des grandes industries, l’émergence du mouvement des suffragettes et d’une classe supérieure afro-américaine, mais également les guerres intestines entre les anciens et les nouveaux riches qui sont prêts à tout pour prendre ou conserver leur place au sommet.
Le concept est complètement loufoque, puisqu’il s’abreuve aux pires productions étatsuniennes des années 80 et 90 (A Cinderella Story, One Tree Hill et She’s All That), où s’enchaînent des personnages d’ados, interprété.e.s par des acteurs et actrices dans la trentaine, et des scénarios à la limite du vraisemblable. Le coup de génie de cette production québécoise est qu’elle est conçue comme un artefact de cette période : tournée en anglais et doublée dans un français normatif improbable qui ne correspond en rien avec la réalité nord-américaine. Mais, il faut l’avouer, plus c’est déconnecté et plus ça devient absurdement bidonnant !
Dans le cadre de cette nouvelle saison, Allie (Rosalie Vaillancourt) est confronté avec son nouveau rôle de mère, tout en devenant une étoile du journalisme scolaire (son second choix après présidente des États-Unis). Cette nouvelle vocation la fera pénétrer au cœur des plus sinistres secrets du lycée New Garden Hills Valley High. De son côté, Brian (Pierre-Yves Roy-Desmarais) devient un magnat de la techno en inventant la plateforme de réseau social BeefBrianBook.
Keith (Patrick Emmanuel Abellard) ne sait plus où donner de la tête puisqu’il est attiré par un étudiant bisexuel (Théodore Pellerin), mais comment est-ce possible alors que lui-même n’est pas bisexuel (c’est sans doute l’intrigue la plus délicieusement saugrenue de toute la série) ? De son côté, Ryder (Antoine Pilon), le petit ami de Keith, se découvre un talent pour la cuisine sensuelle et Julie Le Breton utilise une technologie imparable pour incarner un nouveau personnage : porter des lunettes. Bref, rien ne va plus au lycée ! Bien que le ton verse parfois dans la farce, on ne peut bouder son plaisir devant l’accumulation d’absurdités et les performances survoltées des comédien.ne.s.
Les trois saisons de Complètement lycée sont disponibles, en français, sur Crave. https://www.youtube.com/watch?v=kYC7LdT4x2M (bande-annonce originale)
Les Russel vont tout risquer, dans un pari audacieux qui pourrait révolutionner l’industrie ferroviaire, à condition que cela ne les ruine pas au préalable. Du côté des Brook, c’est le chaos alors qu’Agnes refuse d’accepter la nouvelle position d’Ada en tant que maîtresse de maison. Il faut dire que son fils, Oscar (Blake Ritson), a perdu toute la fortune de sa mère alors qu’il croyait faire un coup d’argent. Il cache par ailleurs à tous, et surtout à lui-même, la relation amoureuse qu’il entretient avec un autre homme, John Adams (Claybourne Elder). Réussira-t-il à se trouver une proverbiale colonne vertébrale ? Mystère ! De son côté, Peggy fait la rencontre d’un médecin dont la famille n’est cependant pas très enthousiaste à l’idée qu’une femme puisse faire carrière. Manigances financières, tensions sociales et tourmentes des sens et de l’esprit sont au cœur de cette série passionnante.
La série The Gilded Age (L’âge doré) est disponible, en anglais et en français, sur Crave et Super Écran. https://www.youtube.com/watch?v=8fqQU11jxDk (bande-annonce originale)
Le jeu du calmar, saison 3 (Squid Game) – Netflix
Date de diffusion : 27 juin 2025 Troisième et dernier opus d’une série qui a fait exploser les cotes d’écoute de Netflix. Dans la conclusion de la saison précédente, Gi-hun (Lee Jung-jae), alias le joueur 456, voyait réduites à néant ses velléités de mener une rébellion contre les maîtres du jeu, se retrouvant plutôt devant la mort d’un ami et la découverte d’une trahison.
Pour survivre, il devra donc faire des choix déchirants et mesurer avec soin la confiance qu’il peut accorder à ses compagnons d’infortune. Des jeux de plus en plus mortels seront imposés aux « participants » et la détermination de chacun sera donc mise à rude épreuve. Pendant ce temps, l’ex-policier Hwang Jun-ho (Wi Ha-joon) et son groupe de mercenaires poursuivent
leur recherche de l’île insaisissable qui abrite la sanglante compétition, ignorant qu’ils comptent également un traître dans leurs rangs. Cho Hyun-ju (Park Sung-hoon), une femme trans introduite dans la saison 2, connue sous le nom de joueur 120, fera également son retour. Cette nouvelle saison explorera davantage son personnage, ses motivations à participer au jeu, et les choix qu’elle devra faire afin d’y survivre. C’est le moment de jouer pour une toute dernière fois !
La série Le jeu du calmar (Squid Game) est diffusée, en coréen, en anglais et en français, sur Netflix. https://www.youtube.com/watch?v=VvkhwyUCcn0 (bande-annonce française)
Sandman, saison 2 – Netflix
Date de diffusion : 3 juillet et 24 juillet 2025
Basée sur les bandes dessinées de Neil Gaiman, la première saison nous entraînait dans le sillage de Morpheus, le Roi des Rêves, alors qu’il s’était fait dérober ses attributs de pouvoir. Une fois libéré de ses chaînes, il se lançait dans un périple pour retrouver sa puissance et reconstruire le royaume des songes. Sans aucun doute, l’une des séries les plus surprenantes de 2022 (l’épisode 5, intitulé « 24 heures », est un tour de force), tant sur le plan scénaristique qu’esthétique. La série nage avec bonheur entre le drame, l’humour, la satire et le fantastique, tout en pouvant ailleurs se targuer d’offrir une très riche représentation LGBTQ.
La seconde et dernière saison devrait nous présenter Lucifer qui, lassé.e de régenter l’Enfer, en remet les clés à Morpheus. Qu’est-ce qui se cache réellement derrière ce geste en apparence altruiste, mais pour le moins surprenant ? Mystère ! Certains des frères et sœurs du Roi des Rêves rivaliseront de manigances afin de lui soutirer les clés de cet immense pouvoir. Les six premiers épisodes seront disponibles le 3 juillet et les 5 derniers, le 24 du même mois. Les adeptes seront par ailleurs intéressé.e.s par l’excellente série Dead Boy Detectives, issue du même univers et également diffusée sur Netflix. Bien que n’ayant malheureusement pas reçu le succès escompté, on ne peut que se délecter devant son exploration des traumas des personnages, dont plusieurs issus des communautés LGBTQ, et son humour délicieusement grinçant.
La série Sandman est diffusée, en anglais et en français, sur Netflix. https://www.youtube.com/watch?v=_0OVa118hxY (bande-annonce originale, saison 2)
Alien : Earth – Hulu et Disney+
Date de diffusion : 12 août 2025
En 2120, la Terre est gouvernée par cinq corporations : Prodigy, Weyland-Yutani, Lynch, Dynamic et Threshold. C’est le règne du capitalisme extrême et, après des années de tensions, une coexistence pacifique règne désormais entre les êtres humains et deux nouvelles factions : les cyborgs (des humains dotés de parties artificielles) et les synthétiques (des robots humanoïdes dotés d’intelligence artificielle). Cette paix fragile est cependant menée à mal lorsque survient une avancée technologique majeure, incarnée par Wendy, un être artificiel doté d’une conscience humaine. L’écrasement sur Terre d’un vaisseau spatial va subséquemment confronter tout ce petit monde avec une forme de vie plus terrifiante que tout ce que les différentes corporations auraient pu imaginer dans leurs rêves les plus fous. La série se déroule deux ans avant les événements du film Alien (Le huitième passager) et, pour le moment, on n’en connaît que peu de choses, à l’exception de sa prémisse générale. Cela dit, comme Noah Hawley est à la barre de la série en tant que scénariste et réalisateur et qu’on lui doit également la scénarisation de la majorité des épisodes des séries Fargo et Legion, on peut supposer qu’il choisira à nouveau d’explorer les concepts d’identité de genre, d’orientation sexuelle et de constructions sociales.
La série Alien : Earth sera disponible, en anglais et en français, sur Disney+. https://www.youtube.com/watch?v=P625cI3KbyU (bande-annonce française)
Peacemaker, saison 2 – HBO MAX (Crave et Super Écran)
Date de diffusion : 21 août 2025
Dans sa première saison, Peacemaker était contraint de se joindre à un groupe de mercenaires afin de sauver la planète d’une invasion de papillons de l’espace. Une prémisse pour le moins absurde, mais qui carburait au quart de tour. Il ne faut pas s’en étonner, puisqu’elle avait été écrite par James Gunn : Les gardiens de la galaxie, L’escadron suicide et le nouveau film Superman, qui sortira le 11 juillet prochain. La série présente une performance étonnamment nuancée de John Cena, dans le rôle-titre, qui propose l’une des rares représentations bisexuelles d’un superhéros à l’écran, et de Freddie Stroma dans le rôle de Vigilante, un sociopathe qui ne fait le bien que parce qu’il est en pâmoison devant Peacemaker. Il faut également souligner Danielle Brooks, dans le rôle de Leota Adebayo, qui tente de dissimuler à sa conjointe la nature un peu crasse de son travail, et Jennifer Holland, dans le rôle d’Emilia Harcourt, qui se fait reprocher son comportement masculin toxique. Comme James Gunn a fait table rase de l’ancien univers DC, on pouvait se demander comment il allait concilier la première saison, située dans l’ancien univers, avec la nouvelle, fermement ancrée dans le nouveau. Si on se fie à la bande-annonce, la solution semble se situer dans un portail interdimensionnel ! Humour déjanté, émotions à fleur de peau, glam métal et personnages hors normes seront sans aucun doute encore au rendez-vous de cette nouvelle saison ! Contrairement à ce que la petite équipe croyait, le fait de sauver le monde n’a pas changé l’étiquette de ratés qui leur est accolée. Aiglounet, l’acolyte ailé de Peacemaker, fera face à un super vilain spécialisé dans la chasse aux rapaces et on nous promet par ailleurs une nouvelle chorégraphie pour le générique d’ouverture, où il esquissera quelques pas de danse. L’impatience est à son comble !
La série Peacemaker sera disponible, en anglais et en français, sur Crave et Super Écran. https://www.youtube.com/watch?v=WtiH9XL5WdA (bande-annonce française, saison 2)
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
En marche : l’amour et la résistance queers retrace les moments décisifs qui ont mené à l’émergence du mouvement 2ELGBTQIA+ au Canada, et rend hommage aux militantes et militants dont les actes de résistance nous ont valu nos droits actuels. À l’aide d’images d’archives rarement vues et de témoignages, le film entraîne le public en première ligne du combat. Des descentes de police jusqu’aux premiers spectacles de drag queens, et des communautés qui s’organisent jusqu’à la Chambre des communes, l’histoire complexe de la diversité canadienne se dessine sous nos yeux. Le récit de ces jalons déterminants illustre la puissance de l’action collective, mais nous rappelle également que des droits acquis de haute lutte peuvent aisément nous être retirés. C’est dire qu’il s’agit là d’un documentaire essentiel. Sans compromis, audacieux, exaspérant, porteur d’espoir, En marche : l’amour et la résistance queers raconte un chapitre capital de l’histoire queer.
PRÉSENTÉ EN PREMIÈRE, LE 26 JUIN, 2025 19H ET 21H30
Le documentaire En marche: l'amour et la résistance queers (Noam Gonick, 2025 96 minutes), en version originale anglaise, sous-titres français, sera précédé du court métrage J'aime les filles (Diane Obomsawin, 2016, 8 minutes) 6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
Un cinquième opus qui nous fait pénétrer dans la vie quotidienne d’un couple de superhéros, que ce soit leurs aventures amoureuses ou l’inéluctable affrontement contre un adversaire aux intentions souvent néfastes et aux mains un peu trop baladeuses. Dans le premier récit, « Still Life », Justice se voit contraint de poser pour des étudiants en art afin d’arrondir ses fins de mois.
Un professeur souhaite cependant le maintenir sous sa coupe en le remplaçant par un clone composé d’encre et de papier, invoqué à l’aide d’un grimoire ensorcelé.
Cadet mettra rapidement à jour le stratagème puisque, au-delà de se retrouver avec un conjoint monosyllabique, le moindre orgasme réduit la copie à l’état de poussières d’encre. Les desseins du professeur, sans jeu de mots, vont cependant bien au-delà de son appréciation du corps masculin, puisqu’il cherche à préserver à jamais Justice sous une forme inanimée. Cadet pourra-t-il intervenir à temps ? La seconde aventure, « The Longest Goodbye », s’amorce alors que le couple s’interroge sur une question existentielle : visionner la saison 1 ou 2 de la série Space 1999 (Cosmos 1999, en VF). Le dilemme se règle à la suite de l’évocation de leur personnage favori, présente dans la saison 2 : l’intrépide et ravissante Maya ! Leur velléité de visionnement télévisuel sera cependant interrompue par une apparition fantomatique qui révélera au grand jour une supercherie des plus romantiques.
Ce dernier récit professe sans aucun doute l’attachement que Patrick Fillion nourrit lui-même pour l’excellente série de science-fiction que fut Cosmos 1999 — diffusée entre 1975 et 1977 — et dont les effets spéciaux donnent encore le change au regard de productions plus récentes. À noter que la prémisse de « Still Life » n’est pas sans évoquer celle de l’épisode 6 de la saison 2 : « The Taybor » (Taybor, le commerçant). Les plus curieux pourront contempler Maya en pleine action dans l’excellent doublage québécois de l’épisode « Le nuage qui tue » : https://www.youtube.com/watch?v=_SfLJDFncwE
Les deux récits sont scénarisés par Patrick Fillion et illustrés par Alexander et conjuguent une plastique plus qu’appétissante des corps masculins, des organes surdimensionnés qui sont utilisés à fond au cœur de parties de jambes en l’air acrobatiques, tout en insufflant une bonne dose d’humour aux dialogues.
La bande dessinée est accompagnée de nombreuses planches supplémentaires, ainsi que d’ébauches et de planches sans dialogues, en couleurs et en noir et blanc. Disponible en format numérique sur le site : https://classcomics.com/ 6
INFOS | MY BOYFRIEND IS A SUPERHERO, NO 5 / PATRICK FILLION & ALEXANDER. [COLOMBIE-BRITANNIQUE] : CLASS COMICS, 2024, 136 P.
Décédé le 4 janvier 2025, l’auteur et poète trans José.e Carrier laisse dans son sillage une dernière publication qu’il a décidé de publier sous le nom de José.e Carrier afin d’illustrer la recherche identitaire qui en a accompagné la rédaction.
En effet, L’entrée enceinte des femmes regroupe des textes rédigés au cœur d’une adolescence pétrie d’incertitudes, bien avant qu’il ait légalement tué Josée sur une table d’opération, le 12 juillet 1995.
« Ses cordes vocales étaient fatiguées de crier dans le vide / Muet, il ravalait maintenant ses vis, ses doublons de boulons / Ses écoutilles, ses électrons, la chair-chenille / Tous les
Le 6 mai 1933, un pillage doublé d’un autodafé survient à l’Institut de sexologie (Institut für Sexualwissenschaft) de Magnus Hirschfeld, un organisme privé qui constitua le premier centre de recherche et de soutien aux minorités sexuelles. L’événement est généralement présenté sous l’égide d’une destruction pure et simple des collections, mais, comme l’indique le titre de cet ouvrage, il faut plutôt parler d’une bibliothèque dispersée. Difficile d’imaginer qu’un tel centre ait pu voir le jour dans l’Europe de l’entre-deux-guerres, mais c’est cependant ce qui survint, à Berlin, le 6 juillet 1919. Il faut dire qu’une véritable révolution culturelle et sociale agitait alors la capitale allemande, du moins jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler et d’une prolifération de pillages nazis. Bien que l’existence de l’autodafé soit indéniable (les archives et plus de 10 000 ouvrages de l’Institut furent brûlés), l’histoire de l’Institut ne s’est par terminée avec cet événement tragique, bien au contraire. En effet, certains documents ont survécu au pillage, mais c’est avant tout son héritage intellectuel et spirituel qui fut maintenu bien vivant, et ce, que ce soit au cours des deux dernières années vécues par Magnus Hirschfeld, que de ses collaborateurs disséminés à travers le monde qui l’ont eux-mêmes propagé dans leurs propres écrits et actions.
L’ouvrage de Soetaert offre un portrait précis et fort bien documenté de l’histoire de l’Institut, de même que le parcours de ses partisans, activistes et alliés qui en ont assuré la survivance. Alors que l’autodafé nazi visait le gommage d’une pensée queer émergente, le maintien de ce vaste réseau a fait en sorte qu’elle ne sombre pas dans l’oubli et que de nouvelles générations puissent, tout au contraire, s’y appuyer et l’enrichir. Bibliothécaire émérite, Hans P. Soetaert a réalisé un travail archivistique exemplaire afin de reconstituer le parcours et les pérégrinations des multiples acteurs et documents concernés. Il faut d’ailleurs souligner la richesse des reproductions photographiques et des coupures de presse qui ponctuent la lecture de l’ouvrage. La somme de ces recherches s’incarne avec éloquence dans un ouvrage de plus de 800 pages, incluant un nombre titanesque de notes de bas de page, ce qui en alourdit malheureusement la lecture. Cela dit, le malheur des uns fera le bonheur des autres, puisque les historiens seront sans doute heureux de pouvoir suivre à la trace la source de chacun des faits ou des affirmations. Le récit de survivance de cette bibliothèque dispersée démontre la force des communautés qui, malgré le drame qui agitait le monde, ont réussi à préserver la mémoire d’une pensée identitaire forte. 6
INFOS | THE SCATTERED LIBRARY : THE VARIOUS FATES OF THE REMNANTS OF MAGNUS HIRSCHFELD’S INSTITUTE OF SEXUAL SCIENCE COLLECTION IN FRANCE AND CZECHOSLOVAKIA, 1932–1942 / HANS P. SOETAERT. [STUTTGART, ALLEMAGNE] : IBIDEM PRESS, 2024, 838 P.
dispositifs de sa voix de mue à reculons / En raclant le sol de ses poings d’interrogation / Et ses mots qui ne valaient pas l’écriture / Ne savaient pas qu’ils étaient morts étouffés / Avant d’avoir atteint la porte du sonore. » Une dernière prise de parole dans laquelle l’auteur joue avec les mots, les genres et son propre genre !6
INFOS | L’ENTRÉE ENCEINTE DES FEMMES / J OSÉ.E CARRIER. OTTAWA : L’INTERLIGNE, 2025, 98 P.
1989
Dix ans se sont écoulés depuis le titre précédent, 1979. Depuis lors, la journaliste Allie Burns n’est plus confinée aux pages féminines du Sunday Globe. La décennie se conclut sur une montée d’actes terroristes, des compagnies pharmaceutiques qui magouillent dans l’ombre et un Rideau de fer qui est en train de se fissurer. Fidèle à sa réputation de grande gueule, la journaliste ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à asséner ses quatre vérités à ceux et celles qui ne veulent rien entendre, ce qui donne droit à des passages particulièrement jouissifs : « — Je démissionne, Gerry. Je suis beaucoup trop compétente pour obéir à un abruti qui ne mesure même pas l’étendue de sa bêtise. Si le cerveau était de la merde, Gerry, tu serais constipé. J’ai travaillé pour de très bons rédacteurs au fil des années, et la distance qui te sépare d’eux est plus grande qu’un Londres-Sydney. » Le roman s’ouvre sur une prémisse intrigante, alors qu’on suit un homme mystérieux qui met en place un stratagème à retardement visant à en tuer un autre, qui semble associé à l’attentat à la bombe du Boeing 747 qui s’est écrasé sur le village de Lockerbie. Mais quelle est la nature de ce lien ? Malgré l’effervescence causée par les séquelles de ce drame aérien, le regard d’Allie est plutôt attiré par la relation trouble que diverses compagnies pharmaceutiques semblent tisser à l’endroit de personnes séropositives, un sujet qui n’intéresse alors que peu le milieu journalistique. Rappelons qu’au début des années 80, un vent de liberté soufflait sur les communautés LGBTQ, mais que l’arrivée du sida a ravivé la méfiance, l’intolérance et une peur irraisonnée à leurs endroits. Allie est bien placée pour le savoir, puisque sa conjointe et elle ont dû se résoudre à quitter Glasgow, en Écosse, pour Manchester, en Angleterre, une ville un tantinet plus accueillante pour un couple dit si « différent ». Elle porte donc un regard naturellement plus scrutateur sur la réalité de ceux qui, à l’époque, étaient vus comme des condamnés à mort. Par ailleurs, elle n’arrive pas à s’expliquer que tant de patients séropositifs soient originaires d’Écosse ? Pourquoi ? L’autrice, Val McDermid, fait preuve d’une grande habileté à marier un faisceau d’intrigues policières et politiques avec l’actualité propre à cette fulgurante fin de décennie. Ce sera l’occasion pour certain.e.s de replonger dans le passé et pour d’autres de s’y initier. Le roman se veut le second d’une série de cinq qui, chaque fois, couvre les événements de la décennie correspondante, tant sur le plan international que local. Le prochain titre, 1999, mènera la journaliste sur la piste d’un tueur en série notoire. Un menu qui s’annonce déjà très prometteur !6
INFOS | 1989 / VAL MCDEMID. PARIS : HARPER COLLINS, 2025, 462 P. (NOIR)
DU MEURTRE, TOME 5)
Une professeure d’études cinématographiques est retrouvée sans vie et la police penche vers un suicide puisque, après tout, elle était d’humeur acariâtre et détestée tant par le corps professoral qu’estudiantin. Jason West est cependant d’avis qu’il y a anguille sous roche. Et si un film maudit se cachait derrière ce drame ?
L’affaire le laisse tout d’abord dubitatif, puisqu’elle fut imposée à l’Art Crime Team du FBI par un ancien sénateur qui ne peut admettre que sa petite-fille se soit enlevé la vie. Toutefois, Jason est bien forcé d’admettre que la thèse du suicide ne résiste pas longtemps à une analyse plus approfondie des faits.
Mais pourquoi aurait-on voulu éliminer la professeure : jalousie académique, amours bafouées ? À moins qu’un mythique et sulfureux film polar des années 50, dont toutes les copies ont disparu, soit l’alpha et l’oméga derrière le crime ? Mais pourquoi ce film damné suscite-t-il une telle frénésie ?
Ce cinquième tome de la série, L’art du meurtre, de la prolifique autrice Josh Lanyon, poursuit son exploration des crimes impliquant l’univers des œuvres d’art : sculpture, peinture, artefacts, trésors nazis et, dans ce nouvel opus, une incursion dans le cinéma. Comme il s’agit avant tout d’une aventure solo, le roman développe un peu moins la relation amoureuse entre Jason et Sam Kennedy, son supérieur hiérarchique et chef de l’unité d’analyse comportementale du FBI.
Malgré ce bémol, l’intrigue n’en demeure pas moins fort bien ficelée, tout en installant les prémisses d’un sixième tome — The Medicine Man Murders — qui est d’ores et déjà très attendu. Les éditions MxM proposent une fort bonne traduction française du titre anglais.6
INFOS | LES MEURTRES DU GRAND ÉCRAN (L’ART DU MEURTRE, TOME 5) / JOSH LANYON. [FRANCE] : MXM BOOKMARK, 2025, 213 P.
THE MOVIE-TOWN MURDERS (THE ART OF MURDER, 5) / JOSH LANYON. [É-U] : USTJOSHIN PUBLISHING, 2022, 229 P., 252 P.
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
La traduction française des romans policiers de Josh Lanyon va bon train, puisque les six premiers tomes de la série Secrets et Scrabble ont soudainement fait leur apparition sur les plateformes numériques. Au menu, un acteur à la gloire fanée qui hérite d’un manoir délabré et d’une librairie spécialisée dans les polars. Et quoi de mieux, pour lui souhaiter la bienvenue, que d’être accueilli par un cadavre bien chaud!
Normalement, Ellery Page aurait été tout sauf enthousiaste à l’idée de quitter l’effervescente New York pour emménager à Pirate’s Cove, un petit village côtier perdu du Rhode Island. Un écriteau « À vendre » aurait sans doute bien rapidement orné la façade des deux bâtiments. Mais, avec une carrière au point mort, après une trop longue incursion dans une série de films slasher de série B et un tableau de conquêtes amoureuses plus que désastreux, il réalise qu’il est temps d’apporter des changements drastiques à sa vie.
Évidemment, il aurait pu se passer d’une accumulation de cadavres, qu’il semble attirer comme du papier tue-mouche, à commencer par celui de Trevor Maples, un libraire rival. Un talent naturel qui n’est d’ailleurs pas sans attirer le regard scrutateur du très hétéro chef de police Jack Carson, quoique le jury soit toujours en délibéré sur ce dernier élément.
Le premier tome, Meurtre dans l’Anse des pirates (Murder at Pirate’s Cove) s’ouvre sur l’arrivée d’Ellery dans le village, alors qu’il est confronté à un meurtre et à la suspicion des résidents. Secret à la maison du crâne (Secret at Skull House) le confronte à un ancien amant qui passe l’arme à gauche à la suite d’une dispute un peu trop publique. Dans Mystère au bal masqué (Mystery at the Masquerade), il est courtisé par le richissime Julian Bloodworth-Ainsley, qui est accusé de parricide, alors que Scandale au Salty Dog (Scandal at the Salty Dog) navigue dans les eaux du pirate Rufus Blackwell, un fantôme qui serait responsable de meurtres récents. Dans Cadavre à la baie des Boucaniers (Body at Buccaneer’s Bay), l’exploration d’un galion pirate révèle un vieux scaphandre qui renferme, étrangement, un corps très récent. Finalement, Complainte à Loon Landing (Lament at Loon Landing) voit le festival annuel de musique secoué par une série de meurtres.
La série emprunte le terreau fertile, initié par Agatha Christie, des meurtres se déroulant dans de petits villages où tout le monde se connaît, mais où chacun renferme de nombreux secrets. L’autrice y ajoute un ton pince-sans-rire des plus à propos et met en scène une galerie de personnages fort sympathiques.
Chacun des romans est relativement court, environ 225 pages, et se révèle des plus distrayant malgré une intrigue parfois cousue de fil blanc. On peut cependant regretter une traduction française qui manque parfois de fluidité, même si ce n’est pas non plus trop gênant.6
INFOS | MEURTRE DANS L’ANSE DES PIRATES (TOME 1) ; SECRET À LA MAISON DU CRÂNE (TOME 2) ; MYSTÈRE AU BAL MASQUÉ (TOME 3) ; SCANDALE AU SALTY DOG (TOME 4) ; CADAVRE À LA BAIE DES BOUCANIERS (TOME 5) ; COMPLAINTE À LOON LANDING (TOME 6) / JOSH LANYON. [É-U] : JUSTJOSHIN PUBLISHING, INC., ENVIRON 225 PAGES PAR TOME.
L’émergence du théâtre autochtone est relativement récente, puisqu’il faut attendre 1951 pour que soit levée la prohibition des arts performatifs et spectaculaires des Premiers Peuples par le gouvernement canadien (vous avez bien lu).
C’est ainsi qu’une explosion créatrice s’amorce, à partir des années 1970, que Richard Lefebvre expose dans un livre à la fois exhaustif et accessible.
Segmenté en deux parties, l’ouvrage s’attarde tout d’abord sur l’histoire entourant l’interdiction de cette dramaturgie, ainsi que sur les limites de la représentation autochtone dans la littérature québécoise, trop souvent réduite à la présence de l’« Indien imaginaire [un figurant qui n’a] pas le droit de parole, mais se contente de jouer le rôle qu’on lui a assigné ».
Il s’intéresse ensuite aux balbutiements de cette dramaturgie, en se penchant sur ses premiers créateurs, sur l’émergence de compagnies théâtrales professionnelles, de même que sur la présence de premiers thèmes : mythes et rituels, réserves, l’homme blanc et les « fantômes ». Le théâtre est envisagé comme un acte de prise de parole aux visées thérapeutiques. Dans la seconde partie, il aborde les nouvelles formes de théâtre adoptées, le théâtre jeunesse, les thèmes de la ville, de la réserve et du territoire, ainsi que de la réconciliation ou de la réfutation du christianisme. Il évoque également l’apparition de thèmes bousculant les stéréotypes usuellement associés aux Autochtones, comme celui du geek ou de la science-fiction.
Un chapitre entier est par ailleurs consacré à la présence des identités bispirituelles. À titre d’exemple, il évoque Daniel David Moses, dans la pièce The Moon and Dead Indians, qui trace un parallèle entre l’homosexualité latente d’un fermier et d’un cow-boy du 19e siècle et le racisme et l’homophobie à l’égard des Autochtones. Dans Firewood, Billy Merasty expose l’histoire d’un hockeyeur ojibwé qui fait face à une condamnation de son orientation sexuelle au sein de sa propre communauté.
L’auteur illustre ainsi la place prépondérante qu’occupe le personnage bispirituel au cœur du théâtre autochtone contemporain. La lecture de l’ouvrage a également ceci d’intéressant qu’elle permet de tracer certains points d’ancrage communs avec la dramaturgie québécoise ou canadienne, tout en établissant également les différences fondamentales, ne serait-ce qu’au regard d’éléments historiques fondamentaux, comme c’est par exemple le cas de l’internement dans les pensionnats. Un ouvrage, extrêmement bien documenté, qui expose la force, la vitalité et la spécificité de la dramaturgie autochtone. 6
INFOS | LE THÉÂTRE AUTOCHTONE CONTEMPORAIN AU QUÉBEC ET AU CANADA / RICHARD LEFEBVRE. [QUÉBEC] : LETTRES AMÉRIQUAINES, 2025, 373 P.
Les amateurs d’art queer seront servis cette année encore alors que se tiendra la seconde édition du festival CTRL ALT à la place du Village du 25 au 27 juillet prochain. Au menu de cette grande célébration des communautés artistiques marginalisées, les festivaliers pourront se régaler de spectacles de style cabaret, d’événements dansants et d’ateliers d’exploration des identités plurielles, le tout dans une mise en scène rehaussée et encore plus déjantée que l’an dernier.
CTRL ALT est le fruit du génie créatif de STUDIO ZX, qui célèbre son 5e anniversaire cet été. L’organisme socioculturel vise à créer des occasions artistiques sécuritaires pour les talents nocturnes de la communauté queer. STUDIO ZX a notamment mis en scène plusieurs performances artistiques queers au service de ou en collaboration avec diverses organisations culturelles dont le Cirque du Soleil, Zoofest, Mtl en Arts et la SDC du Village.
Pour la directrice générale de STUDIO ZX, Vicky B. Ouellette, ce sont ces expériences qui ont cristallisé la vision qui allait donner naissance à CTRL ALT en 2024 : « nous avons réalisé qu’il y avait une richesse inconnue, et qu’il y avait un travail d’exposition des talents queers à mettre en œuvre. »
En plus de braquer les projecteurs sur les talents des nuits montréalaises, STUDIO ZX vise également à leur offrir un soutien professionnel afin de les aider à mieux naviguer l’industrie culturelle du point de vue des affaires : « Notre approche mise sur la célébration des talents issus de la diversité, mais également sur la professionnalisation et l’empowerment de ces artistes, notamment pour qu’ils réalisent la valeur réelle de leur travail, qu’ils reçoivent de bons cachets, qu’ils soient bien soutenus », ajoute Vicky B. Ouellette.
CTRL ALT est aussi né de la constatation que le Village pouvait offrir encore plus de diversité artistique et, surtout, plus d’accessibilité afin d’assurer la découvrabilité des talents
queers : « l’offre culturelle du Village est beaucoup concentrée autour du karaoke ou de l’art de la drag et il faut parfois débourser 25 $ ou 30 $ pour un spectacle, ce qui ne permet pas à tous les publics de découvrir des formes d’arts différentes, relate la directrice générale de STUDIO ZX. Nous voulons donc mettre l’accent sur les arts qui sont moins présents dans le quartier, comme l’électro, le burlesque ou le ballroom, pour accueillir des artistes qui n’ont pas l’occasion de se présenter dans le village et pour faire rayonner cette vibrance présente aux quatre coins de la nuit à Montréal. »
C’est dans ce contexte qu’a vu le jour CTRL ALT en 2024, une première édition qui (comme pour tous les festivals naissants) a causé son lot de défis aux organisateurs, mais dont le succès a confirmé l’intérêt du public pour cette offre culturelle : « l’an dernier nous faisions tenir nos petites scènes avec du tape et nous nous croisions les doigts pour que tout se passe bien! », s’esclaffe Vicky B. Ouellette.
Cette année, CTRL ALT proposera une expérience catapultée à un autre niveau : de meilleures conditions pour les personnes embauchées, de meilleurs cachets pour les artistes et une qualité de production technique complètement revisitée.
Du côté de la mise en scène, on plongera notamment le public dans un décor industriel créé à partir d’échafaudages conçu par une firme locale issue de la communauté queer spécialisée en conception scénique. Ce look sera aligné avec la thématique de l’édition 2025 qui puisera dans la science-fiction et le queer futurism.
Au niveau de la programmation, CTRL ALT 2025 se déclinera en trois volets distincts, chacun mettant en lumière des artistes locaux issus des scènes alternatives montréalaises.
Le volet spectacles-cabarets mettra de l’avant trois collectifs artistiques – Sweet Like Honey, Unikorn et Lust Cove – qui présenteront des spectacles d’une durée de 90 minutes le samedi et le dimanche en après-midi mariant musique, drag, cirque, burlesque et pole dance.
Pour Vicky B. Ouellette, ce volet est une lettre d’amour à l’histoire du nightlife montréalais : « Les cabarets font partie de l’ADN de Montréal! On revient à la prohibition où il y a avait une multiplication des scènes et des performances ici. »
Chaque soirée se conclura par un événement dansant d’une durée de 4 heures, constituant le volet événements dansants, conçu en tandem par six collectifs phares de la scène nocturne montréalaise : Pikete et Black Gxrl Sesh, Hauterageous et Discoño, puis Sticky Rice et AFT3RWE4R. Ces performances musicales offriront un espace de communion à travers la musique et la danse, permettant au public de vivre pleinement l’énergie de la culture underground.
Selon la directrice générale de STUDIO ZX, ce volet a, encore une fois, été créé avec l’historique de Montréal et des communautés queers en tête : « les soirées dansantes ont toujours été un espace de contestation, de célébration et de rassemblement pour la communauté queer de Montréal. Sex Garage en est un bon exemple. Le dancefloor de CTRL ALT devient donc dans ce contexte un espace d’affranchissement ou le 4e mur n’existe plus. »
Finalement, le volet médiation culturelle se présente sous forme d’un atelier interactif, d’une durée de trois heures, consacré à l’exploration des identités plurielles à travers des panels et performances artistiques, présenté par MESSY. La seconde mouture de CTRL ALT, Vicky B. Ouellette tient à le souligner, peut offrir une programmation de haut niveau grâce à l’implication de partenaires tels que l’arrondissement de Ville-Marie ainsi que Patrimoine Canada, qui donnent à son équipe les moyens de ses ambitions : « ce soutien est une magnifique reconnaissance de la valeur que nous apportons à l’offre culturelle de Montréal et du Canada. Grâce à cette implication, on peut donner une solution aux festivals alternatifs qui, par leur format, n’ont pas la chance de vivre ou de rayonner. »
Pour la principale intéressée, et pour le public auquel son équipe s’adresse, le résultat de cet effort créatif est un espace d’authenticité des talents queers d’ici par lequel ils peuvent s’exprimer librement : « à travers ce que nous faisons, nous tentons de donner aux communautés artistiques marginalisées les moyens de leurs ambitions en plus d’être un levier de changement social et un outil de développement du sentiment d’appartenance chez ces communautés. » 6
STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com
INFOS | Festival CTRL ALT, du 25 au 27 juillet, à la Place au Village https://www.ctrlalt.ca
Jean-François James et Danny Jobin
L’ancienne Taverne urbaine 1309 a trouvé une nouvelle vocation. Ce local a aussi abrité pendant plus de trois décennies le bar La Relaxe. Aujourd’hui, Le Weiser – c’est son nom – prend vie dans le Village. Un bar sportif destiné aux personnes LGBTQ+ et à toutes celles et ceux qui aiment le sport, l’ambiance ludique et le plaisir de socialiser.
« L’objectif premier de ce bar, c’est d’en faire un bar sportif, explique Danny Jobin, copropriétaire de l’endroit. Dix-sept grands écrans diffuseront une variété de chaînes sportives. Les jours de compétitions importantes, elles seront présentées sur tous les écrans, avec le son, pour créer une ambiance. Le reste du temps, il y aura de la musique d’ambiance. On retrouvera aussi une section arcade. Les gens pourront jouer au babyfoot, au hockey sur table, aux fléchettes électroniques, etc. Pour le plaisir, on aura même une machine à toutous ! »
« Le Grand Prix de Formule 1, l’Omnium Banque Nationale de tennis de Montréal, des matchs de football, entre autres, seront des événements majeurs présentés au Weiser », précise Danny Jobin.
Continuer à faire vivre le nightlife
« Mon objectif personnel est de maintenir le nightlife dans le Village, de le développer, mais aussi d’y ajouter ma touche, de le faire perdurer et de garder le Village vivant », affirme Danny Jobin. « Depuis la fermeture de la Station des Sports, je trouvais qu’il manquait quelque chose dans le secteur. Elle attirait une clientèle différente. Quand on regarde l’offre actuelle dans le Village, on voit que notre force, c’est le karaoké d’un côté et les drag queens de l’autre. Je voulais donc proposer quelque chose de différent : un bar sportif où on a envie de jouer, de socialiser, de regarder des matchs ensemble, dans une ambiance unique. »
Et non, ce n’étaient pas des rumeurs : Jean-François James, de l’agence TalentsUniq, bien connu dans le milieu drag, se joint à l’équipe comme copropriétaire. « Vincent [Bruneau, copropriétaire] et moi avons discuté avec Jean-François et avons trouvé intéressant qu’il
rejoigne l’équipe », ajoute Danny Jobin, en couple avec Vincent depuis maintenant 11 ans. « Cela créera une belle dynamique. Jean-François arrive aussi avec de nouvelles idées. Nous sommes heureux de l’inclure dans ce projet et qu’il nous aide à le développer. De notre côté, nous l’aiderons à gérer le bar. Éric Larochelle, qui travaillait au District Vidéo Lounge, sera transféré au Weiser et partagera la gestion et les soirées avec Jean-François. Je pense qu’on forme une belle équipe ! »
Presque comme un jeu de chaises musicales : si Éric Larochelle quitte le District pour le Weiser, Patrick Higgins Benedetto, surnommé le « magicien des cocktails » par le blogue gayquebec2025, prendra la relève en tant que gérant du District.
Les LGBTQ+ et le sport
« Certains me disent que ce bar ne fonctionnera pas parce que les personnes LGBTQ+ ne s’intéressent pas au sport. C’est complètement faux. Chaque semaine, des équipes et des ligues sportives LGBTQ+ viennent célébrer ou simplement s’amuser au District ou dans mes autres établissements. Il existe un très grand nombre d’équipes sportives LGBTQ+ à Montréal — on ne les voit peut-être pas toujours — et désormais, elles pourront venir au Weiser, où elles seront les bienvenues », souligne Danny Jobin. Des soirées thématiques seront aussi proposées en collaboration avec des équipes sportives et de loisirs LGBTQ+, des gamers, des danseurs, etc. Le lieu sera ouvert aux fêtes de groupes sportifs.
Peut-être des hot-dogs… Éventuellement, un coin de restauration rapide avec de bons hot-dogs pourrait voir le jour. « Si on en a la capacité, on va le faire. On verra comment les choses évoluent dans les prochains mois », conclut Danny Jobin. Longue et belle vie au Weiser ! 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | BAR SPORTIF LE WEISER 1309, rue Sainte-Catherine Est, Montréal. T. 514-347-7023 – aussi sur les réseaux sociaux
OH
Déjà une 6e édition pour cette soirée des plus festives qu’est le Cabaret Oh La ! La ! au profit de la Maison du Parc. Toute une brochette de drag queens vous attend au Cabaret Mado pour vous amuser follement entre ami.e.s et assister à des performances toutes plus endiablées les unes que les autres. Quand ? Le mercredi 9 juillet dès 20 h. On souhaite ainsi amasser des fonds pour cette maison, fondée en 1991, qui vient en aide aux personnes vivant avec le VIH/sida et qui constitue l’un des derniers lieux d’hébergement au Canada pour ces personnes.
Vous ne risquez pas de vous ennuyer sur votre chaise, c’est garanti ! L’animation sera assurée par nul autre que Plastik Patrik et Tracy Trash. Encore cette année, la soirée Cabaret Oh La ! La ! collabore avec les drag queens extravagantes de la House of Manny, qui comprend Manny Tuazon, Ruby Doll, CC Chanel et Miami Minx. Bon nombre de paillettes, de plumes, de talons hauts et de tenues très colorées seront au rendez-vous pour vous faire passer des moments remplis de bonheur et d’humour. « Nous sommes très choyé.e.s encore cette année de l’implication des drags aux spectacles et elles le font toutes bénévolement », ajoute Thomas Leslie, président du conseil d’administration de la Maison du Parc. « Elles croient en cette cause, elles s’impliquent activement pour faire de Oh La ! La ! un bel événement festif. » Un soutien essentiel
« Nous avons dépassé les 20 000 $ l’an dernier et notre objectif est d’atteindre au moins la même somme. Mais j’ai bon espoir qu’on va dépasser ce montant en 2025 ! », déclare Thomas Leslie. « Déjà, nous avons l’appui de Gilead Sciences, de ViiV Soins de santé, de Morgan Stanley et des Pharmacies Martin Duquette, entre autres. » Il faut rappeler que des personnes ont toujours besoin d’un organisme comme la Maison du Parc. On parle moins souvent du VIH/sida aujourd’hui, mais c’est encore une maladie importante. Nous avant de la chance de pouvoir compter sur un personnel et des bénévoles dévoué.e.s à cette cause, explique Thomas Leslie, président du conseil depuis 2018, membre du même conseil depuis 2012, et
bénévole depuis 2004. Il a aussi été chanteur et soliste bénévole à plusieurs reprises dans le chœur du concert Voix d’espoir / Voices of Hope.
Des événements-bénéfice pour maintenir en vie ce groupe communautaire Il est important de se rappeler que de telles activités de collecte de fonds sont essentielles au bien-être des résidentes et résidents vivant avec le VIH/sida dans cette maison d’hébergement communautaire, qui offre non seulement du soutien et de la réhabilitation, mais aussi des soins palliatifs à ceux et celles dont la situation est particulièrement critique. C’est pourquoi la Maison du Parc organise deux collectes de fonds chaque année : l’une festive, comme le Cabaret Oh La ! La !, à l’été, et l’autre plus inspirante, presque méditative, à l’automne – le concert Voix d’espoir, qui se tiendra le 16 novembre prochain. Cette année, on interprétera la Missa in Angustiis, en ré mineur, de Joseph Haydn. On comptera sur la participation de membres de l’Association des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal, ainsi que du chœur de l’église St. Andrew and St. Paul.
« J’aimerais remercier particulièrement Julia Mobbs, une jeune étudiante en arts visuels de l’Université Concordia, qui vient tout juste de terminer ses études. Très dynamique et énergique, elle a été engagée à l’été 2023 pour s’occuper du Cabaret et elle s’est énormément investie dans ce projet. Je tiens à la remercier pour tout son travail de coordination avec les drags, le Cabaret Mado, etc. Elle s’implique profondément dans la cause de la Maison du Parc et elle y croit vraiment », conclut Thomas Leslie, également directeur général de la Fondation Macdonald Stewart.
Comme l’an passé, la Maison du Parc tiendra un kiosque lors des Journées communautaires de Fierté Montréal, les 8 et 9 août sur la rue Sainte-Catherine Est. 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Oh La ! La ! le mercredi 9 juillet à 19h, Au Cabaret Mado, 1115, rue Sainte-Catherine Est, Montréal Billets et réservation : 25 $ https://www.eventbrite.ca Maison du Parc, 514-523-6467 ou https://www.maisonduparc.org
1315, rue Sainte-Catherine Est, Mtl.
T. 514-529-0040 / www.facebook.com/Bar.Aigle.Noir
Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. Table de billard.
Popular bar for men, open to all, where a diversified clientele of all genres and all ages mix. It's an inclusive place involved in the community. In the Sport Zone giant screen major sporting events. Pool table.
2532 rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514 527-2532 / www.facebook.com/Pub-Frontenac
Bar de quartier à la porte du Village. Un samedi par mois Dominic Sommers personnificateur féminin vous offre des performances Live. FB groupe : Dominic Sommers. Karaoké deux vendredis par mois, animé par Dodo & Gigi.
Neighborhood bar at the door of the Village. One Saturday a month Dominic Sommers female impersonator offers you Live performances. FB group: Dominic Sommers Karaoke two Fridays a month, hosted by Dodo & Gigi.
1669, rue Sainte-Catherine Est, Mtl.
T. 514-597-0814 / www.barlecocktail.com
Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Du jeudi au dimanche : spectacles et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion.
Stylish cabaret with a varied clientele where you can let go and relax with friends while enjoying a drag queen show or karaoke. Thursday through Sunday : shows and theme evenings under the artistic direction of Michel Dorion.
1474, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-6969 / www.complexesky.ca
Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est le plus grand complexe gai de la ville.
Sky Complex is the largest gay complex in the city and offers three levels including a terrace on the roof with a jacuzzi.
1115, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-525-7566 / www.mado.qc.ca
Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs…
Mado's popular Cabaret features drag shows or special events every day. Mado Lamotte "receives" on Friday and Saturday evenings...
1111, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-526-3616 / www.campusmtl.com
Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours de 15h à 3h.
Popular bar where guys show their muscles, shizelled body... and the rest. Open daily from 3 pm to 3 am.
1681, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.facebook.com/Diamant-Rouge
Diamant Rouge est un strip bar qui permet à sa clientèle d’apprécier visuellement l’esthétique des corps masculins.
Dianmant Rouge is a strip club that allows its customers to appreciate the aesthetics of male bodies.
1365, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 438-387-3622 / www.districtvideolounge.com
Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes professionnels LGBTQ+. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips et beaucoup plus.
Video bar at the heart of the Gay Village. Relaxed atmosphere with mainly LGBTQ+ young professionals. Large screens with music clips.
1276, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.motelmotel.ca
Motel Motel est une adresse fluide. C’est une buvette de quartier, mais en franchissant la porte dans les toilettes on accède à un bar à l’arrière qui s’inspire du concept de bar clandestin.
Motel Motel is a fluid address. It's a neighborhood bar, but through the door in the toilets you reach a bar at the back which is inspired by the concept of a clandestine bar.
1295, rue Atateken, Mtl. T. 514-303-4013 / www.taverne-normandie.ca
Le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké.
The Normandie is one of the oldest gay establishments in the Village. Redecorated recently, it gathers a friendly clientele. It offers a variety of beers and scotches. Every night it’s karaoke night!
1272, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.bar-renard.com
Petit bar de quartier, très charmant à la déco design face à la station Beaudry.
Small, trendy and design neighborhood bar in front of Beaudry metro station.
L’ORAGE ESPACE LIBERTIN CLUB PRIVÉ
7700 12e Avenue, Mtl. www.orage.club
Avec son bar lounge, sa discothèque et ses deux étages à aires ouvertes, L’Orage Espace libertin Club privé est un endroit unique pour les amoureux d’érotisme, de sexualité basée sur le voyeurisme et l’exhibitionnisme! Soirée Diversité tous les jeudis.
With its lounge bar, its nightclub and its two open-plan floors, L’Orage Espace libertin Club Privé is a unique place for lovers of eroticism and sexuality based on voyeurism and exhibitionism! Diversity evening every Thursday.
PIANO BAR LE DATE
1218, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.ledatekaraoke.com
Piano bar relax avec soirées karaoké tous les jours. Neighbourhood piano bar with karaoke every night.
1309, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-347-7023
Bar sportif avec dix-sept grands écrans qui diffusent une variété de chaînes sportives.
Sports bar with seventeen large screens showing a variety of sports channels.
1812, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-598-8243 / www.lestudmontreal.com
Bar à la clientèle variée où les hommes aiment les hommes et où les Bears se rencontrent aussi. Nombreux partys et soirées à thème tout au long de la semaine. Piste de danse. Il faut visiter «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec mur végétal, que ce soit pour une date, manger ou simplement pour prendre un verre.
Diverse crowd, a meeting place for Bears. Popular bar with dance floor. Several partys and themed nights monthly. The ‘’Atrihom’’ is a 30 feet high green house where you can also eat.
1673, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-7865 / www.facebook.com/tavernerocky
Bar de quartier avec une clientèle mature où l’on propose régulièrement des spectacles de chanteurs.
Neighbourhood bar with a mature crowd. Guest singers regularly.
1171, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-842-1336 / www.stockbar.com
Le Stock Bar est un club de danseurs nus qui offre un cadre festif, respectueux et sécuritaire. Le lieu compte aussi un speakeasy plus cosy pour les danses… et un bar-terrasse ouvert sur la rue.
Stud Bar is a nude dance club that offers a festive, respectful and safe environment. More cosy in the speakeasy space ideal for private dances and also a section open on the street.
JEUDI 21H 30 (ADMISSION 9$)
L’EFFET BUTTERFLY
26 JUIN : RIHANNA
VENDREDI 21H 30 (ADMISSION 11$)
VENDREDI FOU!
ANIMATION MICHEL DORION ET SES INVITÉS
SAMEDI 21H 30 (ADMISSION 15$)
DRÔLES
DIMANCHE 18H (ADMISSION 5$)
DIMANCHE-SHOW!
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858, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-658-2646 / www.stereobar.tickit.ca
Le bar du légendaire afterhour situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJs locaux et de renommée internationale de passage régulièrement.
The bar of legendary afterhour in the Village has an excellent sound system. Mixed clientele. Local and Internationally renowned DJs.
1950, boul. de Maisonneuve Est, Mtl. T.514-504-6161 / www.facebook.com/BarleTaboo
Sympathique bar de danseurs nus.
Pleasant bar with nudedancers.
UNITY CLUB
1171, rue Sainte-Catherine Est, 2e Mtl. T. 514-523-2777 / www.clubunity.com
Le club Unity est un grand club où on danse les jeudis, vendredis et samedis.
The Unity Club is a large dance club open on Thursday, Friday and Saturday.
KEELA
1237, rue Atateken, Mtl. T. 514-528-7617 / www.restokeela.ca
Ce resto de quartier convivial offre des vins pour la plupart bios ou natures et de délicieux cocktails.
This friendly neighborhood restaurant offers mostly organic or natural wines and delicious cocktails.
SALOON
1333, rue Ste-Catherine Est, Mtl www.lesaloon.ca
Bistro-bar à l’atmosphère décontractée où l’on peut simplement prendre un verre avant un événement ou y passer la soirée entière.
Bistro-bar with a relaxed atmosphere where you can simply have a drink before an event or spend the entire evening there.
1101, boul. de Maisonneuve est, Mtl. T. 514-379-3699 / www.leblossom.ca
Ce resto propose de la cuisine néo-japonaise, des sushis, mais aussi une importante sélection de saké et de whiskys japonais.
This restaurant offers neo-Japanese cuisine, sushi, but also a large selection of sake and Japanese whiskeys.
1487, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 529-8480 / www.restopalme.ca
Resto qui propose des saveurs originales des caraïbes. Grande sélection de rhums et de cocktails de haute voltige.
Restaurant that offers original Caribbean flavors. Large selection of rums and high-flying cocktails.
CABARET CLUB LE DRAGUE
815, rue Saint-Augustin, Québec T. 418-649-7212 / www.ledrague.com
Complexe ouvert à tous et à toutes, comprenant: la verrière et le Cabaret. La discothèque sur deux niveaux est ouverte du jeudi au samedi..
Complex open to all, including: the glass roof and the Cabaret. The two-level nightclub is open from Thursday to Saturday .
LE ST-MATTHEW’S
889, Côte Sainte-Geneviève, Québec, QC G1R 5M2 T. 418-524-5000 / www.facebook.com/bar.stmatthews
Bar gai principalement fréquenté par des hommes. On y trouve une table de billard, une terrasse et des appareils de loterie vidéo. Les moments forts sont les weekends, de même que les 5 à 7.
This gay bar mostly frequented by men. There is a pool table, patio and video lottery machines. The highlights are the weekends, as well as the Happy Hour.
SAUNAS DE MONTRÉAL
La présence des saunas pour hommes à Montréal date depuis très longtemps. D’ailleurs, le Bain Colonial, ouvert il y 109 ans, est toujours en activité, faisant de lui le plus vieux — ou l’un des plus vieux — saunas pour hommes toujours en activité en Amérique. Depuis le début des années ’70, d’autres établissements ont ouvert leurs portes pour servir les hommes GBTQ en tant qu’espaces de détente et de bien-être contribuant à la vie socio-culturelle de la région métropolitaine, en offrant un espace inclusif de rencontres pour la communauté.
1465, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 524-3486 / www.saunacentreville.com
Le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles. This sauna attracts a varied clientele from all ages and professional backgrounds.
3963, ave Coloniale, Mtl. T. 514 285-0132 / www.baincolonial.com
Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de belles rencontres. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices, service de massage, 2 terrasses ainsi qu’un stationnement.
Attracts a crowd of regulars, mostly gay. Genuine steam system with natural rocks. The Colonial offers 3 saunas, whirlpool bath, video-TV room, exercise room, massage service, 2 terraces and parking.
SAUNA OASIS
1390, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 521-0785 / www.saunaoasis.net
En plein cœur du Village. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers.
In the heart of the Village. Over one hundred rooms.
SAUNA CARPEDIEM
3481, Montée Saint-Hubert, St-Hubert. T. 450 462-3481 / www.saunacarpediem.com
Seul sauna de la Rive-Sud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Stationnement gratuit à l’arrière
The only South Shore sauna with a steam room with all regular services (hot tub & dry sauna) and an «Auditorium» style video room. One can also buy a diversity of sexual toys. Free parking at the back.
G.I. JOE
1166, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 528-3326 / www.saunagijoe.com
Le lieu des amateurs de fétichisme qui retrouvent là un endroit pour réaliser leurs fantasmes.
The sauna of the fetish loving crowd. With slings, glory holes and a bunker.
SAUNAS DE QUÉBEC
SAUNA BACKBOYS
264, Rue de la Couronne, Québec T. 418-521-6686 / www.saunabackboys.com
Situé dans le quartier St-Roch, ce sauna compte 45 chambres et casiers, glory holes, bain vapeur, labyrinthe, sauna sec et bain tourbillon.
Located in the St-Roch district of Quebec, this sauna has 45 rooms and lockers, glory holes, steam bath, labyrinth, dry sauna and whirlpool.
Soirée de danse Waacking à la Place du Village | PHOTOS PASCAL FOREST
Weekend du 25 au 27 juillet
Vendredi : POOL SESSION (piscine principale) midi à 17h
Vendredi : Discothèque PB CLUB 21h à 2h
Samedi : POOL SESSION (piscine principale) midi à 17h
Samedi : Souper de Noël (vente de billets)
Samedi : Parade de Noël 20h à 22h
Samedi : Discothèque PB CLUB 21h à 2h
Dimanche : POOL SESSION (piscine principale) midi à 17h
Dimanche : Karaoke PB CLUB 21h à 1h
Weekend du 4 au 6 juillet
• Vendredi : Discothèque PB CLUB 21h à 2h
• Vendredi : Autres activités à venir
• Samedi : POOL SESSION midi à 17h
• Samedi : Concours Monsieur Bear PB
• Samedi : Bingo poilu PB CLUB 20h à 22h
• Samedi : Discothèque PB CLUB 22h à 2h
• Dimanche : Karaoké PB CLUB 21h à 1h
Weekend du 11 au 13 juillet
• Vendredi : Discothèque PB CLUB 21h à 2h
• Samedi : POOL SESSION midi à 17h
• Samedi : (détails à venir)
• Samedi : Discothèque PB CLUB 21h à 2h
COMMANDITÉ PAR BOANA TORRE MALIBU Puerto Vallarta
Weekend du 27 au 29 juin
• Vendredi : Karaoké PB CLUB 21h à 1h
• Samedi : POOL SESSION MEXICAINE (piscine principale) midi à 17h.
• Samedi ; Mariachis au 5 à 7
• Samedi : Discothèque PB CLUB 21h à 2h
• Dimanche : Tirage du grand prix PB CLUB 1h (vous devez être présent)
20 juin au 22 juillet 2025
On est rendu au signe du Cancer. Enfin l’été. Les vacances pour plusieurs. Les canicules anéantissantes. Des endroits bondés, d’autres déserts. On a des espoirs de plaisirs, de rencontres. De bonheur, toujours recherché. Le natif du Cancer espère encore plus, parce que l’immense et jovial Jupiter est arrivé chez lui, le 9 juin. Avec des feux d’artifice et les premières mesures du concerto Empereur. Il sera d’ailleurs rejoint par le Soleil et la Lune près de la Saint-Jean. Ça promet. L’enfant de la Lune sera favorisé par Jupin, qui l’aime bien. Il verra donc une amélioration dans sa vie, peut-être dans plus d’un domaine. Au point de vue matériel, c’est certain. Il pourrait ajouter une pièce à son logis. Ou acheter une maison. Ici ou dans le Sud. Ses revenus devraient aussi augmenter. Ou il recevra un montant inattendu, mais significatif. Il sera plus optimiste aussi, il verra facilement les avantages d’une situation, il sera moins touché par ses aspects contraignants. Et il aura vraiment de la chance à un moment donné, en étant au bon endroit au bon moment. Il devrait aussi faire de belles rencontres, car certains s’apercevront de sa présence. Ils seront plus sensibles à ce qui le caractérise. À son odeur. Sa démarche. Ses cheveux ou son coco. Une relation qui était impossible le deviendra, parce qu’il sera rendu là. À la bonne hauteur, la vibration idéale. Il devrait aussi oublier de vieilles histoires, où il n’avait pas le rôle le plus brillant. Enfin, il vivra pendant le passage de Jupiter une période d’embellissement et de bonheur irrésistible. Bien sûr, l’influence expansive de Jupiter se verra sur sa silhouette. Il deviendra donc plus visible pour plusieurs. Par ailleurs, Saturne en Bélier dirigera fermement le natif pour qu’il reconnaisse ses responsabilités en toutes circonstances. Ce qui devrait l’aider en premier au travail, où il devrait évoluer lentement, mais avec succès. On pourrait lui confier un poste plus exigeant, où il finira par exceller, en y évoluant avec prudence. Il inspirera la confiance aussi chez ses proches. Et il devrait approfondir certaines relations, qui prendront pas mal plus de sens. Entre autres, le rôle de parent. Et il sera plus sensible au temps qui passe. Qui est à venir. Qui reste. Qui nous calme parfois, ou qui nous oppresse aussi. De sorte qu’il remettra moins souvent à plus tard ce qu’il faut vivre maintenant. Alors, bonne fête, l’enfant lunaire. Ton bon Jupiter qui t’aime tant vient te rendre visite et il te laissera un présent extraordinaire, d’après moi avant la fin d’octobre. Tu vas être très surpris, même s’il t’est destiné depuis que le Monde est monde. Et à toute l’assemblée, je souhaite
sincèrement un bel été, même s’il ne réalise qu’un tout petit de nos désirs. Ce sera toujours ben ça…
LION On réfléchit souvent avant sa fête, peut-être parce qu’on voit le temps passer trop vite. Mais cette année, ce sera possiblement parce que vous verrez le retour d’un ancien. Ou d’une folie semblable. Cette passion reviendra brûlante dans vos souvenirs. Pluton en face du Lion vous amène à croiser des gens qui touchent à vos démons. Présents ou passés. Enfin, vous tirerez une grande force de ce défi, si vous n’en revenez pas trop roussi.
VIERGE Vous êtes en train de comprendre que vous aurez du succès bientôt, dans un projet assez ambitieux. En continuant votre chemin ou, au contraire, en en prenant un nouveau. Peut-être un ami se déclarera-t-il à ce moment, pour venir vous aider. Mais aussi pour vous divertir, car vous serez sensible à sa joie dans les yeux. Et à son bagou après deux-trois shooters glauques. Et un copain effacé vous admire, ou vous aime, plus qu’il le montre.
BALANCE Vraiment, vous êtes bien encadré depuis que le sérieux Saturne vous parle directement en face, du Bélier, et que Jupiter vous tire vers le haut, depuis le Cancer. Votre chemin est tracé, vous devez suivre votre destinée. Vous aurez des échanges assez inspirants d’ailleurs avec quelques-uns, plutôt brillants. Et en passant, il se peut que ce soit votre rêve le plus fou qui se réalise finalement au travail, parce que vous l’ornez tellement bien.
SCORPION Vous ne partirez pas tout de suite, mais vous rêverez tellement à une destination que vous finirez par y aller. Vous la désirerez tant que vous partirez sans presque vous en rendre compte. Ou c’est un autre projet concret que vous réaliserez, en y rêvant très fort. Vous aimerez jaser avec les gens, surtout avec certains qui vous paraissent de plus en plus sensés. Il y en a qui vous feront de la place à un moment donné, pour un barbecue.
SAGITTAIRE Vous ferez un rêve ou deux, assez dérangeants. On semble vouloir que le message passe. C’est peut-être votre corps qui vous avertit d’un danger. Ou votre cœur qui est tanné d’être ignoré. Il serait donc temps d’ouvrir une porte, même si les flammes de l’enfer brûlent derrière. Vous verrez un changement du côté du fric et ça va finir par vous avantager. Vous serez tenté de rejoindre des fêtards, sur un volcan. Faudra juste assumer après…
CAPRICORNE Il y a des gens qui veulent vous rejoindre. Comme un qui vous regarde de loin. Ou un autre, qui se cache tout près. Vous réfléchirez à une relation, mais ce n’est pas une raison pour mettre la hache dedans. Et si vous êtes seul, quelqu’un qui vous semble loufoque va vous approcher. Mais vous verrez vite qu’il
robertgareauastrologue@gmail.com
ne badine pas avec l’amour et que son attention mérite le respect. Des gens sérieux pensent à vous, ils vous espèrent pour un projet.
VERSEAU Vous aimerez bien travailler, vous dépenser. Ça vous permettra d’oublier toutes vos petites misères, qui auront l’occasion de s’évanouir ainsi, privées de leur carburant. Vous aurez de bons résultats si vous vous occupez davantage de votre santé, sans être excessif. Vous aurez une bonne idée pour rendre un aspect de votre vie plus commode. Vous réaliserez aussi qu’il y a des gens près de vous au travail, qui vous apprécient très fort.
POISSONS Vous entendrez des histoires qui vous décideront à mieux profiter de votre vie. Et à être plus optimiste. Vous irez donc rejoindre des amis sur une terrasse. Ou sur une plage bien fréquentée. Ça vous permettra de déstresser un peu, pour mieux vous ressourcer. Et peu importe votre état matrimonial, vous ferez une rencontre troublante, car vous aurez l’impression de vous connaître depuis toujours. Sous l’Empire. Ou sur l’Olympe. Heureux mortel.
BÉLIER Belle conjonction près de la Saint-Jean, du Soleil, de la Lune et de Jupiter. Elle annonce pour vous un événement en rapport avec le logis. Et/ou votre famille. Ses rayons darderont vers une histoire qui vous illuminera à cet égard. Peut-être trouverez-vous un endroit de rêve pour habiter. Tout près de gens amicaux. Il est temps d’oublier, pour alléger l’atmosphère et vivre plus sereinement. Vous réfléchirez aussi au fait de vivre seul ou avec un coloc.
TAUREAU Vous aimerez bien votre petite routine, la vie ordinaire. Bien que vous y vivrez une ou deux surprises. En vous rapprochant d’un voisin, par exemple, qui a des yeux magnétiques. Verts ! Ou en trouvant un parc, fréquenté par des superhéros en civil. Assez rigolos à jaser. Et, vous serez surpris par une invitation chez des amis, à un chalet où on s’ennuie ferme. Et enfin, vous réaliserez qu’il y a un brain près de vous, qui ne se gêne plus pour éclairer.
GÉMEAUX Vous vivrez une solide histoire de fric, il sera difficile de l’ignorer. En étant mieux payé que prévu dans un travail. Ou en voyant un de vos biens prendre une belle valeur. Vous serez aussi plus conscient de vos atouts et richesses. De votre aisance à parler. Et à vous adapter. Mais aussi de vos belles p’tites fesses. Et surtout de votre santé, qui vous aide à tenir debout, malgré tout. Et Jupiter commence maintenant à vous aider du côté matériel.6