Le magazine Brasil

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Somm

Sommaire Sumário

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Editorial - Editorial

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L’Alliance française de Rio de Janeiro « une idée » A Aliança Francesa do Rio de Janeiro « Uma Idéia »

Pierre Labbe

Pierre Labbe

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Interview Tahar ben Jelloun « Les mots voyagent, les hommes émigrent » « As palavras viajam, os homens emigram » Corinne LoisEL

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Blaise Cendrars et le Brésil Blaise Cendrars e o Brasil Corinne LoisEL

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La France Antartique - A França Antártica Une incroyable utopie tropicale française uma incrível utopia tropical francesa Corinne Loisel

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Entrevue avec le Président de l’AF de Brasília - Dr. E. Silva Entrevista com o Presidente da Aliança Francesa de Brasília, Dr. Ernesto Silva

Regina do Prado

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São Luís do Maranhão «Un morceau de France» Um pedaço da França Sidonie Lacome

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Flavia Quaresma - La passion d’un Chef Flavia Quaresma - A paixão de uma Chefe

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Nicolas Bouvier «Le regard du voyageur»

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Le Livre Français au Brésil O livro Francës no Brasil

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Sébastien Roy

Gilliane JOLY

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Tour du Brésil Giro do Brasil

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Recette «Le Foie Gras» Receita «Le Foie Gras»

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Flavia Quaresma

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Délégation générale de l’alliance française de Paris au Brésil Délégué général : Pierre Labbe - Déléguée générale adjointe chargée de la pédagogie : Frédérique Gaudin - Chargée de mission culturelle à de la Délégation Générale : Corinne Loisel - Traducteur : Procópio Alves Costa de Abreu, professeur à l’Alliance française de Rio de Janeiro Le magazine est produit et édité par France publishing - 16 Rue brunel - 75017 Paris, France - Président : Mickael Mimouni - m.mimouni@media-information.fr - Directeur de la communication : Samuel Koskas - Chargé de publicité Le Magazine : Patrick Muller - Stagiaire Le magazine : Numa Sales de Paiva Graphic design & Mise en page : Jérôme BERTHO - www.darsanha.com Page / página -


Editor Editorial L’alliance française à l’honneur ? Et pourquoi pas ?

Mais d’abord le Brésil à l’honneur. Un pays qui porte la France au plus profond de luimême. N’est-ce pas Dom Joao VI qui, en 1816, fait appel à ce que l’on appelle désormais la « Mission artistique française » pour fournir les canons architecturaux et esthétiques sur lesquels le Brésil, comme pays, s’est construit ? L’alliance française est le témoin et l’illustration de ce côté français du Brésilien et brésilien du Français. Et pas seulement la balle au pied. On peut parler, entre les deux pays, de relations consubstantielles comme il en existe bien peu dans le monde. L’alliance française est présente au Brésil depuis 1885. Elle n’a jamais cessé depuis d’être, pour reprendre une expression heureuse du poète René Depestre, un « métier à métisser » sur lequel Brésil et France se rapprochent, se mêlent et se transforment. C’est là le sens de cette revue qui paraît aujourd’hui. Présenter des produits, des oeuvres de ce métier à métisser. Et d’abord l’Alliance française elle-même, son histoire au Brésil, et plus particulièrement, dans ce numéro, l’alliance française la plus ancienne, celle de Rio de Janeiro. Outre la présentation d’une alliance française, seront également présentés une région, des événements culturels, la vie des alliances en général. Seront aussi brossés les portraits d’une personnalité francophile qui a marqué la vie des alliances et qui est une figure brésilienne, des artistes et intellectuels français ou brésiliens en tournée dans les alliances, d’un grand chef de cuisine qui a su faire une synthèse de la cuisine française et de la cuisine brésilienne. Pour ouvrir cette série de portraits, le président de l’alliance française de Brasilia, Ernesto Silva. Pionnier de la création de la capitale, très proche du président Kubitcheck, Ernesto Silva a fondé l’alliance française, abritée dans un bâtiment dessiné par l’architecte Niemeyer, et préside toujours à sa destinée. La nouvelle tête, le nouveau visage du Brésil ont au moins un trait français grâce à lui. Le métier à métisser a fait son œuvre. Tout comme il l’a faite avec Tahar Ben Jelloun, invité par l’Alliances française et l’Ambassade de France à l’occasion de la semaine de la Francophonie. Là, l’œuvre est encore plus complexe: elle entremêle d’abord des fils français avec des fils francophones avant d’y ajouter des fils brésiliens : Cet écrivain marocain qui écrit en français (Il a reçu le Prix Goncourt) est venu à la rencontre des cultures brésiliennes avec lesquelles il a entamé un dialogue nourri où l’exclusion et l’intégration, qui sont parmi ses thèmes de réflexion, ont trouvé matière à s’enrichir dans une synthèse fructueuse. Le métier à métisser à fait son œuvre. La semaine de la francophonie aura été également l’occasion de redécouvrir Villegagnon- et l’on est là aux premiers moments de la rencontre avec l’Autre, à partir de laquelle se tisseront les liens à venir- et de se rappeler les voyages de Blaise Cendrars au Brésil et des influences que cela aura sur son oeuvre.

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Synthèse encore dans la cuisine de Flavia Quaresma, un chef de grande qualité, ancienne élève du Cordon bleu, partenaire de l’Alliance française de Paris, et qui régale à Rio de Janeiro. Voyez sa recette de foie gras, vous constaterez que ce produit français par excellence devient brésilien ou plus exactement que son foie gras, grâce à l’inspiration dont elle fait preuve, est un mélange heureux de nos deux cultures. Arrêt sur image. Le métier à métisser a fait son œuvre.

Nous parcourrons également le Brésil, d’une part pour avoir un aperçu de ce que font les alliances, d’autre part pour découvrir une région. Cette fois-ci, la France équinoxiale. Allez à Sao Luis do Maranhao le 1er mars 2007 : inauguration d’un nouveau siège de l’alliance, dans ce qui fut la maison du gouverneur Moreiras. Un siège généreusement donné par le gouvernement de l’Etat du Maranhao et restauré grâce à Petrobras et à la participation de l’ambassade de France. Le métier à métisser a fait son œuvre, comme dans la région même du Maranhao. On l’a compris, cette revue n’a pas d’autre objet, à travers les manifestations et les portraits de régions ou d’hommes, que de mettre en valeur les produits de ces métiers à métisser que sont les alliances françaises, et chaque numéro en apportera exemples et témoignages. Alors oui, l’alliance française à l’honneur. L’honneur de servir le Brésil, d’être brésilienne et une porte ouverte sur la France et la francophonie. Mais cette revue n’existerait pas sans la générosité de ses annonceurs. La France, au Brésil, ce sont 550 entreprises françaises qui comptent, qui participent à la vie économique du pays et qui s’impliquent dans son développement. Que celles qui ont bien voulu nous apporter leur appui soient ici remerciées pour avoir, une nouvelle fois, donné la preuve qu’une entreprise, ce n’est pas que de l’économie, c’est aussi un engagement social et culturel. Pierre Labbe Directeur général de l’Alliance française de Rio de Janeiro Délégué général de l’Alliance française de Paris au Brésil


rial Editorial A Aliança Francesa em destaque ? E por que não?

Mas, primeiro, o Brasil em destaque. Um país que traz a França bem no fundo de si mesmo. Não é Dom João VI quem, em 1816, pede ao que doravante se chama a “Missão Artística Francesa” que forneça os cânones arquiteturais e estéticos sobre os quais o Brasil, como país, se construiu? A Aliança Francesa é o testemunho e a ilustração desse lado francês do brasileiro e brasileiro do francês. E não é só com a bola no pé. É possível falar, entre os dois países, de relações consubstanciais como existem bem poucas no mundo. A Aliança Francesa está presente no Brasil desde 1885. De lá para cá, nunca cessou de ser, para retomar uma expressão feliz do poeta René Depestre, um “tear de gente”* no qual Brasil e França se aproximam, se misturam e se transformam.

qual serão tecidos os laços futuros – e de lembrar as viagens de Blaise Cendrars ao Brasil e as influências que isso terá em sua obra.

Síntese ainda na cozinha de Flávia Quaresma, uma chefe de grande qualidade, ex-aluna do Cordon bleu, parceira da Aliança Francesa de Paris, e que nos regala no Rio de Janeiro. Ao verem sua receita de foie gras, os senhores constatarão que esse produto francês por excelência está se tornando brasileiro ou, mais exatamente, que seu foie gras, graças à inspiração que ela mostra, é uma mistura feliz de nossas duas culturas. Parada na imagem. O tear de gente funcionou a contento. Percorreremos igualmente o Brasil, por um lado para ter uma visão do que fazem as Alianças Francesas, por outro para descobrir uma região. Desta vez, a França Equinocial. Iremos a São Luís do Maranhão em 1º de março de 2007: inauguração de uma nova sede da Aliança, onde foi a casa do governador Moreiras. Uma sede generosamente doada pelo governo do Estado do Maranhão e restaurada graças à Petrobrás e à participação da Embaixada da França. O tear de gente funcionou a contento, como na própria região do Maranhão. Como vimos, esta revista não tem outro objetivo, através das manifestações e dos retratos de regiões e homens, senão valorizar os produtos desses teares de gente que são as Alianças Francesas, e cada número trará exemplos e testemunhos disso.

É este o sentido desta revista que hoje é publicada. Apresentar produtos, obras desse tear de gente. E, antes de mais nada, a própria Aliança Francesa, sua história no Brasil, e, mais particularmente, neste número, a Aliança Francesa mais antiga, a do Rio de Janeiro. Além da apresentação de uma Aliança Francesa, serão igualmente apresentados uma região, acontecimentos culturais, a vida das Alianças em geral. Também serão esboçados os retratos de uma personalidade francófila que marcou a vida das Alianças e que é uma figura brasileira, dos artistas e intelectuais franceses e brasileiros em turnê pelas Alianças, de um grande chefe de cozinha que soube fazer uma síntese Sim, então, a Aliança Francesa em destaque. Honrada por servir o Brasil, por ser brasileira e uma porta aberta para a da cozinha francesa e da cozinha brasileira. França e a francofonia. Para abrir esta série de retratos, o presidente da Aliança Mas esta revista não existiria sem a generosidade de seus Francesa de Brasília, Ernesto Silva. Pioneiro na criação da anunciantes. capital, muito próximo do presidente Kubitscheck, Ernesto Silva fundou a Aliança Francesa, abrigada num prédio pro- A França, no Brasil, são 550 importantes empresas francesas, jetado pelo arquiteto Oscar Niemeyer, e continua a presidir que participam da vida econômica do país e que estão imseu destino. A nova cabeça, o novo rosto do Brasil têm pelo plicadas em seu desenvolvimento. menos um traço francês graças a ele. O tear de gente fun- Que aquelas que aceitaram nos dar seu apoio sejam aqui agradecidas por terem, uma vez mais, dado prova de que cionou a contento. Tal como fez com Tahar Ben Jelloun, convidado pela Aliança uma empresa não é só economia, também é compromisso Francesa e a Embaixada da França por ocasião da Semana social e cultural. da Francofonia. Aí, a obra é ainda mais complexa: ela primeiramente mistura fios franceses com fios francófonos antes de nela acrescentar fios brasileiros: esse escritor marroquino que escreve em francês (ele recebeu o Prêmio Goncourt) veio ao encontro das culturas brasileiras com as quais iniciou um diálogo denso em que a exclusão e a integração, que estão entre seus temas de reflexão, encontraram matéria para se enriquecer numa síntese frutuosa. O tear de gente funcionou a contento. A Semana da Francofonia terá sido igualmente a oportunidade de redescobrir Villegagnon – e estamos aqui nos primeiros momentos do encontro com o Outro, a partir do

Pierre Labbe Delegado geral da Aliança Francesa de Paris no Brasil. Diretor-geral da Aliança Francesa do Rio de Janeiro. * Em francês, un métier à métisser.

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Alliance Française de Rio de Janeiro Une idée

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ui pouvait prévoir, lorsqu’une poignée d’hommes se réunit à Paris en 1883 pour évoquer la diffusion de la langue et de la culture françaises à l’étranger, qu’à peine plus d’un siècle plus tard l’Alliance française, née de cette réunion, compterait 420 000 étudiants sur les cinq continents et qu’au Brésil , en 2007, elle représenterait le premier réseau du monde avec 32 000 élèves ? La France du dernier quart du 20ème siècle est toute à ses convictions civilisatrices. Diffuser le français c’est diffuser les Lumières et c’est déjà donner accès aux droits de l’homme. Comme l’écrit Pierre Foncin, le premier Secrétaire général de l’Alliance, en 1884 : « Seront fondées partout dans le monde des écoles, sans distinction de nationalité, d’âge, de sexe, de condition, de fortune, de couleur ou de race, où sera enseignée la langue dans laquelle furent écrits, pour la première fois, les Droits de l’Homme. » A ces idées, le Brésil est lui-même très sensible. Il est d’abord, malgré les vicissitudes historiques, sensible à la France. Déjà en 1816, Don João VI qui voulait donner à son peuple une ouverture intellectuelle et artistique avait fait venir de France ce que l’on appelle toujours la « Mission artistique française » qui, selon les mots de l’ambassadeur Marcos de Azambuja, président de la fondation Casa França Brasil,

«nous montra le monde et nous révéla ensuite à nous-mêmes». Constituée de peintres, sculpteurs, graveurs et architectes français dont Joachin Lebreton, Nicolas-Antoine Taunay, Charles Pradier, Jean-Baptiste Debret, Grandjean de Montigny pour n’en citer que quelques-uns, cette Mission artistique allait influencer profondément l’art de l’époque et donner naissance à la future Ecole des Beaux-Arts. Nombreux sont encore à Rio les monuments, les places, les tableaux, les ouvrages qui rappellent les travaux et l’influence durable de cette Mission. Cette influence se perpétue tout au long du siècle, voire gagne en puissance et lorsque l’Alliance française est fondée dans la capitale carioca en 1885, les idées de liberté, d’égalité et de fraternité, les idées de progrès et d’émancipation sont largement répandues dans les milieux et les cercles intellectuels. La Rua do Ouvidor parle français ; les cafés résonnent des discussions passionnées sur les derniers livres arrivés de France par bateau et Sarah Bernhardt fait un triomphe Don Pedro II lui-même est un fervent admirateur de la France, de ses idées, de ses progrès scientifiques. En 1886, il remet ainsi l’ordre de la Cruz Vermelha à Pasteur et il contribue financièrement à la création de l’Institut Pasteur à Paris.

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A Aliança Francesa do Rio de Janeiro Uma idéia

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uem poderia prever, quando um punhado de homens se reuniu em Paris em 1883 para evocar a difusão da língua e da cultura francesa no exterior, que pouco mais de um século depois a Aliança Francesa, nascida dessa reunião, contaria com 420.000 estudantes nos cinco continentes e que, no Brasil, em 2007, ela representaria a primeira rede do mundo com 32.000 alunos? A França do último quartel do século XX está inteiramente absorvida por suas convicções civilizadoras. Difundir o francês é difundir as Luzes e já é dar acesso aos direitos humanos. Como escreve Pierre Foncin, primeiro Secretáriogeral da Aliança, em 1884: “Serão por toda parte fundadas no mundo escolas, sem distinção de nacionalidade, idade, sexo, condição, fortuna, cor ou raça, onde será ensinada a língua na qual foram escritos, pela primeira vez, os Direitos Humanos.” A essas idéias o próprio Brasil é muito sensível. É, antes de mais nada, apesar das vicissitudes históricas, sensível à França. Já em 1816, Dom João VI, que queria dar a seu povo uma

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abertura intelectual e artística, mandara vir da França o que sempre foi chamado a “Missão Artística Francesa” que, segundo as palavras do embaixador Marcos de Azambuja, presidente da fundação Casa França-Brasil, “nos mostrou o mundo e nos revelou em seguida a nós mesmos”. Constituída de pintores, escultores, gravuristas e arquitetos franceses dentre os quais Joachin Lebreton, Nicolas-Antoine Taunay, Charles Pradier, Jean-Baptiste Debret, Grandjean de Montigny para só citar alguns, essa Missão Artística ia influenciar profundamente a arte da época e dar nascimento à futura Escola de Belas Artes. Ainda são numerosos no Rio os monumentos, praças, quadros, obras que lembram os trabalhos e a influência durável dessa Missão. Essa influência se perpetua ao longo do século, até mesmo ganha força e, quando a Aliança Francesa é fundada na capital carioca em 1885, as idéias de liberdade, igualdade e fraternidade, as idéias de progresso e emancipação são amplamente difundidas nos meios intelectuais.


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L’Alliance française au cœur de Rio de Janeiro et au cœur du Brésil

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t lorsque, au nom des idées qui, certes, n’appartiennent pas en propre à la France mais que la France a largement diffusées, il doit abdiquer, c’est à Paris qu’il s’exile et c’est à Paris qu’il meurt. On le voit donc, la création de l’Alliance française de Rio de Janeiro, deux ans à peine après la création de l’Alliance française à Paris, n’a rien que de tout- à- fait naturel. Restait à lui donner un visage et l’on n’est pas surpris que ce soit un peintre, Auguste Petit, auteur, entre autres, du portrait d’Oswaldo Cruz, qui en devienne le premier président. La culture, mariée à la langue, pour répandre partout les vérités humanistes. ***** *** * Cette philosophie, en dépit des difficultés des temps, s’est toujours maintenue. Et si les cours gratuits des années 1900 ( gratuits !) sont devenus payants - temps obligent - jamais l’Alliance française n’a perdu de vue son idéal premier. Jamais, en particulier, elle n’a cessé de s’intéresser aux plus démunis pour leur donner accès - autant que faire se peut - à la culture. Aujourd’hui, en 2007, ce sont 120 jeunes des milieux défavorisés qui bénéficient d’une bourse pour étudier le français. Mais au total, cela représente beaucoup plus : l’Alliance consacre en effet 20% de son budget à des bourses afin de permettre au plus grand nombre, comme ce fut le cas de leurs aînés, l’entrée de plain pied dans la langue et la culture françaises.

L’Alliance française au cœur de Rio de Janeiro et au cœur du Brésil L’Alliance française est chère au cœur des Brésiliens, des Cariocas d’abord parce qu’elle représente pour eux le meilleur de la France, de ses idées et de sa culture. Et encore aujourd’hui, on ne peut qu’être surpris, dans un monde globalisé où le profit, l’utilitaire et le futile sont les autres noms du Veau d’or, de voir que près de la moitié du public de l’Alliance, y compris dans la tranche des 18-30 ans, vient apprendre le français non pas pour l’utiliser dans sa carrière professionnelle présente ou à venir, mais pour le plaisir, pour ce que représente la France dans son imaginaire, pour Victor Hugo et le Général de Gaulle, pour la gastronomie et les parfums, pour Paris et la femme. Clichés dira-t-on. Mais comme l’écrivait déjà Cocteau, prenez un cliché, frottez le, décapez le et vous verrez bientôt apparaître en dessous une vérité de fond. Pour la vie intellectuelle et scientifique également. Dejà en 1908, tous les jeudi étaient données des conférences dont certaines eurent un grand retentissement. Comme lors du centenaire de la mort d’Assis Chateaubriand. Cette affection pour la France explique le succès de l’alliance française de Rio de Janeiro. Un succès qui se traduit d’abord en chiffres : 162 élèves en 1908, plus de 5500 aujourd’hui, après avoir dépassé les 12 000 dans les années 80.

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Rua do Ouvidor fala francês; os cafés ressoam discussões apaixonadas sobre os últimos livros chegados da França por barco e Sarah Bernhardt triunfa. O próprio Dom Pedro II é um fervoroso admirador da França, de suas idéias, de seus progressos científicos. Assim, em 1886, ele entrega a Ordem da Cruz Vermelha a Pasteur e contribui financeiramente para a criação do Instituto Pasteur em Paris. E quando, em nome das idéias que, decerto, não pertencem propriamente à França mas que a França amplamente difundiu, é forçado a abdicar, é em Paris que se exila e é em Paris que morre. Como vemos, pois, a criação da Aliança Francesa do Rio de Janeiro, dois anos apenas após a criação da Aliança Francesa em Paris, nada tem senão de muito natural. Restava dar-lhe um rosto, e não ficamos surpresos que seja um pintor, Auguste Petit, autor, entre outros, do retrato de Oswaldo Cruz, que dela se torne o primeiro presidente. A cultura, casada à língua, para difundir por toda parte as verdades humanistas.

mais a Aliança Francesa perdeu de vista seu ideal primeiro. Jamais, em particular, cessou de se interessar pelos mais desprovidos para lhes dar acesso – tanto quanto possível – à cultura. Hoje, em 2007, são 120 jovens de meios desfavorecidos que usufruem de uma bolsa para estudar francês. Mas, no total, isso representa muito mais: com efeito, a Aliança dedica 20% de seu orçamento a bolsas a fim de permitir ao maior número, como foi o caso dos mais velhos, a entrada sem dificuldade na língua e na cultura francesas.

A Aliança Francesa no coração do Rio de Janeiro e no coração do Brasil

A Aliança Francesa está no coração dos brasileiros, dos cariocas antes de mais nada, porque representa para eles o melhor da França, de suas idéias e de sua cultura. E ainda hoje, só podemos ficar surpresos, num mundo globalizado onde o lucro, o utilitário e o fútil são os outros nomes do Bezerro de ouro, de ver que quase a metade do público da Aliança, inclusive a faixa etária dos 18 aos 30 anos, *** vem aprender o francês não para utilizá-lo em sua carreira profissional presente ou futura, mas pelo prazer, pelo que Essa filosofia, a despeito das dificuldades dos tempos, representa a França no imaginário deles, por Victor Hugo e sempre se manteve. E se os cursos gratuitos dos anos 1900 o General de Gaulle, pela gastronomia e os perfumes, por (gratuitos!) tornaram-se pagos – os tempos obrigam –, ja- Paris e a mulher. 10 - Page / página


Sarah Bernhardt Page / pรกgina - 11


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oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo *** * Cette affection explique aussi pourquoi l’Alliance est à peine une école étrangère et bien plus une Carioca qui a gardé un accent charmant. Il faut au demeurant rappeler que les statuts de l’Alliance sont brésiliens et que son comité est essentiellement composé de Brésiliens qui vivent ainsi leur amitié et estime pour la France. C’est en fait une vieille famille carioca qui a vécu étroitement toutes les aventures de Rio et du Brésil. Et ce, dès le début, à sa façon. On dit même que les premières réunions de l’alliance, en 1885, se sont tenues dans la maison de la Marquise de Santos. Se non è vero… Quoi d’étonnant alors que l’alliance , dès son origine, ait été liée à la petite et à la grande histoire du pays. Elle est là, discrète mais attentive, lorsque la République est proclamée. Elle est là, réjouie, lorsque l’Académie des Belles Lettres est fondée en 1897 et elle entretient avec elle des rapports étroits : très régulièrement, des académiciens font partie de son comité, comme Tarcísio Padilha en 2005, Arnaldo Niskier récemment, le regretté Marcos Almir Madeira naguère. Et plusieurs fois l’Alliance a eu l’honneur d’avoir un immortel comme président. Ce fut Miguel Osório de Almeida de 1943 à 1948, Rodrigo Otavio Filho de 1953 à 1964, Américo Jacobina Lacombe de 1968 à 1980. Elle est là, souffrante, mais soutenue par les Cariocas, pendant les deux conflits mondiaux qui virent la France dans la tourmente.

Et Auguste Petit, encore président en 1918, remerciait les Cariocas en ces termes : « Même avec l’angoisse qui nous étreignait le coeur en 1918, après trois années de luttes dont on ne pouvait prévoir l’issue, l’alliance n’a pas arrêté ses activités et forts de votre appui, nous avons ouvert nous cours. Inutile de dire qu’ils ont été suivis par un nombre considérable d’élèves des deux sexes qui attachent à la connaissance de la langue française une importance capitale, surtout depuis le début de la guerre. Nos élèves, en effet, eurent l’intuition, qu’après la Victoire qui sans nul doute sourirait à nos armées, la langue française aurait dans les domaines commercial et industriel de l’après guerre, un rôle prépondérant. Voilà qui explique leur nombre croissant aux cours de l’Alliance ainsi que leur assiduité exemplaire. » Elle est là encore, compatissante et active, pendant les années particulières que le Brésil a connues de 1964 au début des années 80. Et Gilberto Braga, le très populaire auteur de télénovelas se rappelle avec émotion les discussions qu’il avait dans l’alliance française de Copacabana. En souvenir de ces moments intenses il a même fait reconstituer le bar de l’alliance où se tenaient ces rencontres et il en a fait le sujet d’une scène dans un de ses feuilletons. Le professeur Karydakis rappelle quant à lui que pendant cette période, « les cours de français étaient très fréquentés dans les filiales de Copacabana et d’Ipanema, principalement les cours de littérature et de civilisation françaises, parce que l’on traitait dans ces cours d’auteurs qui avaient été censurés. »

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Clichês, dirão. Mas como já escrevia Cocteau, tomem um clichê, esfreguem-no, retirem a casca e logo verão aparecer por baixo uma verdade de fundo. Para a vida intelectual e científica igualmente. Já em 1908, todas as quintas-feiras eram dadas conferências, sendo que algumas tiveram grande repercussão. Essa afeição pela França explica o sucesso da Aliança Francesa do Rio de Janeiro. Um sucesso que primeiro se traduz em números: 162 alunos em 1908, mais de 5.500 hoje, após ter ultrapassado os 12.000 nos anos 80. Essa afeição também explica por que a Aliança é bem pouco uma escola estrangeira e bem mais uma carioca que guardou um sotaque encantador. De resto, é preciso lembrar que os estatutos da Aliança são brasileiros e que seu comitê é essencialmente composto de brasileiros que vivem assim sua amizade e estima pela França. É, na verdade, uma velha família carioca que viveu estreitamente todas as aventuras do Rio e do Brasil. E isto, desde o início, à sua maneira. Contam até que as primeiras reuniões da Aliança, em 1885, foram realizadas na casa da Marquesa de Santos. Se non è vero… O que de mais espantoso, então, que a Aliança, desde a sua origem, tenha estado ligada à pequena e à grande história do país. Ela está presente, discreta mas atenta, quando a República é proclamada. Está presente, feliz, quando a Academia

Brasileira de Letras é fundada em 1897 e mantém com ela relações estreitas: muito regularmente, acadêmicos fazem parte de seu comitê, como Tarcísio Padilha em 2005, Arnaldo Niskier recentemente, o saudoso Marcos Almir Madeira há pouco. E, várias vezes, a Aliança teve a honra de ter um imortal como presidente. Foi Miguel Osório de Almeida de 1943 a 1948, Rodrigo Otávio Filho de 1953 a 1964, Américo Jacobina Lacombe de 1968 a 1980. Ela está presente, doente, mas apoiada pelos cariocas, durante os dois conflitos mundiais que viram a França na tormenta. E Auguste Petit, ainda presidente em 1918, agradecia aos cariocas nestes termos: “Mesmo com a angústia que nos apertava o coração em 1918, após quatro anos de lutas cujo desfecho não se podia prever, a Aliança não interrompeu suas atividades; fortalecidos pelo apoio de vocês, abrimos nossos cursos. Inútil dizer que foram freqüentados por um número considerável de alunos dos dois sexos que dão ao conhecimento da língua francesa uma importância capital, sobretudo desde o início da guerra. Com efeito, nossos alunos tiveram a intuição de que, após a Vitória que sem dúvida alguma sorriria aos nossos exércitos, a língua francesa teria nos âmbitos comercial e industrial do pós-guerra um papel preponderante. Eis o que explica o número crescente de estudantes nos cursos da Aliança assim como sua assiduidade exemplar.”

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oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Elle et là, plus que jamais, dans les années 80, où elle arrive à compter plus de 12 000 étudiants et 14 filiales . *** * Ces dernières décades, le monde a changé considérablement et l’alliance a subi à la fois les contrecoups négatifs de ces changements mais aussi leurs effets positifs. Certes, l’anglais est aujourd’hui le « must » mais beaucoup s’emploient à protéger la diversité des langues et des cultures. Dans cette lutte pour la diversité, le rôle de la langue française est important . Elle se présente comme la langue du non-alignement pour reprendre une expression de Philippe de Saint Robert, une langue de la différence et du recours. C’est ce qui explique probablement que, pour la première fois, les effectifs globaux de l’Alliance française dans le monde dépassent les 420 000 étudiants et que parallèlement, ses effectifs à Rio de Janeiro et au Brésil remontent régulièrement depuis plusieurs années. Cette remontée tient aussi à sa professionnalisation car il faut que l’alliance, tout en conservant ses objectifs humanistes, soit gérée comme une entreprise. C’est même là la condition pour qu’elle puisse servir ces objectifs. Rappelons-nous les propos d’un ancien ministre de la culture: « économie et culture, même combat ». C’est en améliorant ses conditions économiques qu’elle pourra se mettre le mieux au service de ses étudiants.

Rigueur dans la gestion; adaptation au marché; attention spéciale portée aux clients ; démarchage de nouveaux publics; publicité; travail sur l’image; modernisation, voilà quelques uns des mots-clefs qui sont ceux de l’alliance de Rio de Janeiro en 2007. Dans cette alliance de la tradition et de la modernité, elle reproduit les deux visages de la France et du Brésil et, avec la sérénité de ceux qui possédent un illustre passé, elle regarde avec défi et confiance, l’avenir. Pierre Labbe Directeur général de l’Alliance française de Rio de Janeiro Délégué général de l’Alliance française de Paris au Brésil

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo Ela está presente ainda, sensível e ativa, durante os anos particulares que o Brasil conheceu de 1964 ao início dos anos 80. E Gilberto Braga, o popular autor de telenovelas lembra com emoção as discussões que tinha na Aliança Francesa de Copacabana. Em lembrança desses momentos intensos, ele até mandou reconstituir o bar da Aliança onde eram realizados esses encontros e dele fez tema em uma cena de suas novelas. O professor Karydakis, por sua vez, lembra que, durante esse período, “os cursos de francês eram muito freqüentados nas filiais de Copacabana e Ipanema, principalmente os cursos de literatura e civilização francesas, porque nesses cursos eram estudados autores que haviam sido censurados.” Ela está presente, mais do que nunca, nos anos 80, em que chega a contar com mais de 12.000 estudantes e 14 filiais. ***

Robert, uma língua da diferença e do recurso. É o que talvez explique que, pela primeira vez, os efetivos globais da Aliança Francesa no mundo ultrapassem os 420.000 estudantes e que, paralelamente, seus efetivos no Rio de Janeiro e no Brasil venham crescendo regularmente há vários anos. Esse crescimento também se deve à sua profissionalização pois é preciso que a Aliança, sem deixar de preservar seus objetivos humanistas, seja gerida como uma empresa. É até esta a condição para que possa servir a esses objetivos. Lembremos as palavras de um antigo ministro da Cultura: “economia e cultura, mesma luta”. É melhorando suas condições econômicas que ela poderá se colocar melhor a serviço de seus estudantes. Rigor na gestão; adaptação ao mercado; atenção especial dada aos clientes; busca de novos públicos; publicidade; trabalho sobre a imagem; modernização, eis algumas das palavras-chave que são as da Aliança Francesa do Rio de Janeiro em 2007. Nesta aliança da tradição e da modernidade, ela reproduz os dois rostos da França e do Brasil e, com a serenidade daqueles que possuem um ilustre passado, olha o futuro com desafio e confiança.

Nestas últimas décadas, o mundo mudou consideravelmente e a Aliança sofreu a um só tempo os contragolpes negativos dessas mudanças mas também seus efeitos positivos. Certo, o inglês é hoje o “must” mas muitos procuram proteger a diversidade das línguas e das culturas. Nessa luta pela diversidade, o papel da língua francesa é importante. Ela se apresenta como a língua do não-alinha- Pierre Labbe mento, para retomar uma expressão de Philippe de Saint- Diretor geral da Aliança Francesa do Rio de Janeiro

Delegado-geral da Aliança Francesa de Paris no Brasil

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Interview Tahar Ben Jelloun

“Les mots voyagent, les hommes émigrent” A l’occasion de la semaine de la Francophonie, en mars 2007, l’Ambassade de France et le réseau des Alliances françaises au Brésil ont accueilli l’écrivain Tahar Ben Jelloun, pour une série de conférences à São Paulo, Florianópolis et Rio de Janeiro. Tahar Ben Jelloun a placé ses conférences sous le signe du voyage. Voyages, sans visa ni permis de séjour, des mots d’une langue à l’autre. Et les mots arabes sont nombreux dans la langue française. Voyages à l’intérieur de lui-même entre la culture et la langue arabes et la culture et la langue françaises, dans l’harmonie et l’enrichissement réciproque. Voyages déchirants, ceux là, des émigrés qui, pour raison économique, s’arrachent à leur pays et doivent payer un prix élevé au risque parfois de perdre leur âme. Après ses conférences, Tahar Ben Jelloun a accepté de répondre aux questions de Corinne Loisel, chargée de mission culturelle à la Délégation générale de l’ Alliance française de Paris au Brésil.

« J’arrêterai un jour d’écrire pour vivre. Derrière l’oeuvre de Van Gogh et Rembrandt, il y a un drame. » Qu’est-ce qui vous fait écrire ? L’écrivain ressent parfois quelque déception vis-à-vis de la littérature. Un livre ne change pas forcément la condition des gens. On a parfois l’impression d’écrire pour rien, de s’agiter alors que le monde continue de tourner, mû par des choses qui nous échappent plutôt que par la littérature et la poésie. Maintenant je suis revenu sur ces paroles et j’essaie de faire que la littérature, l’écriture soit vraiment la vie et elle est devenue ma vie. Je ne peux pas m’abstraire de l’écriture. Je vis « dedans ». C’est Jean Genet qui disait que derrière chaque oeuvre ou chaque créateur il doit y avoir un drame, et il citait Van Gogh et Rembrandt. On n’écrit pas pour passer le temps. On écrit souvent parce qu’on a rencontré quelques obstacles dans sa vie et l’écriture peut devenir comme une défense pour témoigner sur ce que l’on a vécu. Parlez-nous de votre dernier roman « Partir » (Ed. Gallimard, 2006). C’est une fiction inspirée par des événements malheureusement réels puisqu’il s’agit de ceux qui, au Maroc, à partir de Tanger, tentent la traversée du détroit du Gibraltar pour chercher du travail en Europe. Il s’agit bien sûr d’émigrés non désirés, clandestins, souvent la proie de mafias ou arrêtés par la police. A partir de cette réalité qui a souvent fait la « une » des journaux, par les drames qu’elle occasionne, j’ai décidé d’écrire ce roman. C’est plus qu’un roman sur l’émigration clandestine, c’est un roman sur les détournements du destin, sur ceux qui essaient d’être plus malins que lui et veulent s’arranger un destin sur mesure. C’est le cas de mon personnage principal, Azel, un jeune qui a fait des études supérieures, qui a la volonté de travailler, au chômage au Maroc. Il cherche par tous les moyens à quitter le pays. Ce n’est pas un passeur mafieux qui va le décider à partir, mais un homme espagnol, homosexuel, qui tombe amoureux de lui et lui propose de l’emmener en Espagne. Azel a compris que dans cet arrangement, il y a un prix à payer, c’est-à-dire vendre son corps, et ce faisant, il va aussi perdre son âme.

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Tahar, vous êtes au Brésil depuis une dizaine de jours. Avezvous rencontré le Brésil ? Quelles sont vos impressions ? Il est très difficile de rencontrer un pays en si peu de jours. J’étais déjà venu il y a 19 ans à l’invitation de mon ami Jorge Amado. Je retrouve ce pays extraordinaire, magique, merveilleux, avec cependant quelque chose que je comprends pas : la violence, à travers ce qu’on lit dans la presse, par ce que les gens vous racontent. Pourquoi ce pays si beau estil le théâtre d’une telle violence ? A São Paulo, je me suis demandé si cette ville ne préfigurait pas l’avenir de beaucoup d’autres pays où les inégalités vont se développer ? c’est-à-dire un monde où les gens aisés se replient sur euxmêmes, vivent dans des « ghettos » hyper protégés, sécurisés. Je pense que cette situation ne devrait pas durer, je l’espère. Pour cesser, c’est moins une question de répression que d’organisation et de révolution sociale dans ce pays. Je ne vois pas encore comment le Brésil pourra sortir de cette situation. Malgré cela, le Brésil jouit d’une bonne réputation dans le monde, les gens en parle avec beaucoup de sympathie. En relation avec l’article paru dans Le Monde, signé par 44 écrivains, que pouvez-vous nous dire sur cette « littératuremonde en français » que vous revendiquez ? Il fallait, depuis longtemps, faire ce manifeste et marquer une distinction nette entre la Francophonie en tant qu’institution politique, créée il y a une cinquantaine d’années pour que la France garde un lien avec ses anciennes colonies, et la littérature écrite par des écrivains nés hors de France, qui utilisent la langue française en l’enrichissant et en participant à l’épanouissement de la culture française dans le monde. Ces écrivains en ont assez d’être perçus comme des « écrivains métèques », la Francophonie semblait être notre destin, alors que nous sommes des écrivains à l’identité parfois double. Chacun a son imaginaire propre, mais nous sommes avant tout des écrivains français, d’expression française, nous disons le monde, chacun à sa façon, avec sa propre sensibilité. Il n’y a aucune raison à être confondu avec un projet politique pour lequel nous n’avons pas de sympathie particulière. Nous n’avons rien à voir avec la Francophonie politique, nous sommes des écrivains libres et c’est cette liberté que nous célébrons.


Interview Tahar Ben Jelloun

Tahar Ben Jelloun “As palavras viajam, os homens emigram” Por ocasião da Semana da Francofonia, em março de 2007, a Embaixada da França e a rede das Alianças Francesas no Brasil receberam o escritor Tahar Ben Jelloun para uma série de conferências em São Paulo, Florianópolis e no Rio de Janeiro. Tahar Ben Jelloun colocou suas conferências sob o signo da viagem. Viagens, sem visto nem direito de permanência, palavras de uma língua à outra. E as palavras árabes são numerosas na língua francesa. Viagens no interior de si mesmo entre a cultura e a língua árabes e a cultura e a língua francesas, na harmonia e no enriquecimento recíprocos. Viagens dilacerantes, estas, dos emigrados que, por razão econômica, se afastam de seus países e devem pagar um preço caro, às vezes arriscando perder a alma. Após suas conferências, Tahar Ben Jelloun aceitou responder às perguntas de Corinne Loisel, encarregada da missão cultural na Delegação Geral da Aliança Francesa de Paris no Brasil.

“Um dia vou parar de escrever para viver. Por trás da obra de Van Gogh e Rembrandt, há um drama.” O que o faz escrever? O escritor às vezes sente uma certa decepção em relação à literatura. Um livro não muda forçosamente a condição das pessoas. Às vezes, temos a impressão de escrever para nada, de nos agitarmos embora o mundo continue a girar, movido por coisas que escapam a nós mais que pela literatura e a poesia. Voltei agora a essas palavras e faço força para que a literatura, a escrita seja de fato a vida, e ela se tornou a minha vida. Não posso me abstrair da escrita. Vivo “dentro”. Jean Genet dizia que por trás de cada obra ou de cada criador deve haver um drama, e ele citava Van Gogh e Rembrandt. Ninguém escreve para passar o tempo. Em geral escrevemos porque encontramos certos obstáculos na vida, e a escrita pode se tornar uma espécie de defesa para mostrar o que vivemos. Fale-nos de seu último romance, “Partir” (Ed. Gallimard, 2006). É uma ficção inspirada por acontecimentos infelizmente reais já que se trata daqueles que, no Marrocos, a partir de Tânger, tentam a travessia do estreito de Gibraltar em busca de trabalho na Europa. É claro que se trata de emigrados não desejados, clandestinos, com freqüência vítimas de máfias ou presos pela polícia. A partir dessa realidade que com freqüência está nas primeiras páginas dos jornais, pelos dramas que ocasiona, decidi escrever esse romance. É mais que um romance sobre a emigração clandestina, é um romance sobre os desvios do destino, sobre aqueles que tentam ser mais espertos que ele e querem conseguir para si um destino sob medida. É o caso de meu personagem principal, Azel, um jovem que fez estudos superiores, que tem vontade de trabalhar, que está desempregado no Marrocos. Ele busca por todos os meios deixar o país. Mas não é um atravessador mafioso quem vai convencê-lo a partir, e sim um espanhol, homossexual, que se apaixona por ele e se propõe a levá-lo para a Espanha. Azel entendeu que, nesse arranjo, há um preço a ser pago, isto é, vender o corpo e, assim fazendo, ele também vai perder a alma.

Você está no Brasil há uns dez dias. Acaso encontrou o Brasil? Quais são as sua impressões? É muito difícil encontrar um país em tão poucos dias. Já estive aqui há 19 anos, a convite de meu amigo Jorge Amado. Reencontro este país extraordinário, mágico, maravilhoso, com algo, no entanto, que não entendo: a violência, através do que lemos na imprensa, porque nos falam dela. Por que este país tão bonito é teatro de tal violência? Em São Paulo, perguntei-me se essa cidade não prefigurava o futuro de muitos outros países onde as desigualdades vão se desenvolver? isto é, um mundo onde as pessoas ricas voltam-se para si mesmas, vivem em “guetos” hiperprotegidos, em segurança. Acho que essa situação não deveria durar, espero. Para cessar, é menos uma questão de repressão que de organização e de revolução social neste país. Ainda não vejo como o Brasil poderá sair dessa situação. Apesar disso, o Brasil goza de boa reputação no mundo, as pessoas falam dele com muita simpatia. Quanto ao artigo publicado no jornal Le Monde, assinado por 44 escritores, o que pode nos dizer sobre essa “literatura-mundo em francês” que você reivindica? Há muito tempo, era preciso fazer esse manifesto e estabelecer uma distinção clara entre a francofonia enquanto instituição política, criada há uns cinqüenta anos para que a França mantivesse um vínculo com suas antigas colônias, e a literatura escrita por escritores nascidos fora da França, que usam a língua francesa enriquecendo-a e participando da expansão da cultura francesa no mundo. Esses escritores estão cansados de serem vistos como “escritores metecos”. A francofonia parecia ser nosso destino, embora sejamos escritores de identidade às vezes dupla. Cada qual tem seu imaginário próprio, mas somos antes de tudo escritores franceses, de expressão francesa, dizemos o mundo, cada um à sua maneira, com sua própria sensibilidade. Não há razão alguma para sermos confundidos com um projeto político pelo qual não temos simpatia particular. Nada temos a ver com a francofonia política, somos escritores livres e é essa liberdade que celebramos. Page / página - 17


Blaise Blaise Cendrars et le Brésil

Jérôme Michaud-Larivière est scénariste de cinéma et auteur de romans. Lorsqu’il prend connaissance des voyages de Blaise Cendrars au Brésil, entre 1924 et 1928, il se lance sur les traces du poète, ce qui donnera naissance à un important ouvrage, Aujourd’hui, Cendrars part au Brésil (Fayard, 2003), traduit et publié en 2006 au Brésil (Companhia das Letras). Il rencontre Carlos Augusto Calil, professeur à l’Université de São Paulo (Département de cinéma, radio et télévision), réalisateur de nombreux documentaires dont « Acaba de chegar ao Brasil o bello poeta francês Blaise Cendrars » qui reprend le titre d’un journal de São Paulo en 1924. Carlos Augusto Calil fait partie du Comité de l’association international Blaise Cendrars. Il est aujourd’hui Secrétaire municipal de la Culture de la Ville de São Paulo. Invité par l’Alliance française, l’Ambassade de France et en partenariat avec le Consulat Général de Suisse, Jérôme Michaud-Larivière est revenu sur ces voyages qui ont marqué l’histoire des échanges culturels entre la France et le Brésil, à l’occasion des conférences qu’il a donnés dans les Alliances françaises de Brasília, Belo Horizonte, Rio de Janeiro, et São Paulo.

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orsque Blaise Cendrars est invité au Brésil par le groupe des Modernistes, dont Mario de Andrade, Oswald de Andrade et Tarsila de Amaral, ces derniers perçoivent l’innovation et la force de son écriture. Cendrars et les Modernistes brésiliens sont en accord sur un renouveau nécessaire de la poésie qui ne doit pas faire style, qui doit « châtrer le Verbe ».

C’est en 1923 que Cendrars rencontre à Paris le poète Oswald de Andrade et sa femme peintre, Tarsila de Amaral, qui lui font découvrir la culture brésilienne. Par leur intermédiaire, Blaise Cendrars rencontrera Paulo Prado, fortuné bibliophile (grâce au commerce du café) passionné d’art, de littérature et de poésie. Celui-ci invite Blaise Cendrars au Brésil. Fin janvier 1924, Cendrars embarque au Havre. Il a 37 ans. C’est un écrivain poète quelque peu marginalisé qui embarque à bord du Formose. Les chapelles littérai-

Blaise Cendrars a « absorbé » le Brésil avec tous ses aspects contrastés, que ce soit le mouvement moderniste, la culture populaire, avec ses racines africaines, ou encore le baroque brésilien. La puissance industrielle du Brésil le frappe immédiatement, notamment l’activité humaine de la ville de São Paulo. Cendrars, qui a déjà publié une Anthologie nègre, est tout de suite sensible aux sources primitives du Brésil. Lors d’un séjour dans le Minas Gerais il découvre aussi l’oeuvre d’Aleijadinho, le génial sculpteur infirme. Choqués par l’état d’abandon des églises baroques, Mário de Andrade, Oswald de Andrade, Tarsila de Amaral, Olívia Guedes de Penteado et Blaise Cendrars décident de créer une association de protection du baroque brésilien. Cendrars est chargé d’en rédiger les statuts, précurseurs pour l’époque dans le domaine de la conservation du patrimoine.

«Avec l’énergie accumulée au Brésil, le poète trouve la force d’achever son premier roman.» res françaises (le dadaïsme puis le surréalisme) d’avant et d’après-guerre l’ennuient. Il a d’ailleurs renoncé à l’écriture et s’est plutôt tourné vers le cinéma, notamment en collaborant à plusieurs films d’Abel Gance. Il vient de vivre un échec avec la réalisation de La Vénus Noire, en Italie. En embarquant pour le Brésil, Blaise Cendrars emmène tout de même avec lui quatre manuscrits, inachevés, promis à des éditeurs, dont ceux de L’Or et Moravagine. L’homme, parti dans un état de renoncement par rapport à la poésie sera métamorphosé par ce voyage. Sur les conseils de Paulo Prado, Cendrars a lu les récits des premiers écrivains voyageurs au Brésil, dont André Thévet, Jean de Léry ou encore Yves d’Evreux. Sa vision de ce pays restera définitivement marquée du sceau de ces récits. Il ne retranscrira jamais un Brésil réel, dans ses oeuvres futures, mais un pays mythique. La misère dans laquelle a vécu le poète, ces dernières années, contraste avec le luxe dans lequel il évoluera, grâce à ses amis brésiliens « nantis ». Il est logé par son ami Paulo Prado au Copacabana Palace, à Rio de Janeiro, accueilli dans de grandes fazendas du Minas Gerais. Ses ressources personnelles restent cependant quasi nulles et les tentatives de ses amis brésiliens pour l’aider à gagner un peu d’argent, notamment en donnant quelques conférences, n’amélioreront pas sa situation.

Deux autres voyages, en 1925 et 1928, succèderont à celui de 1924, interrompu par la Révolution de juillet, dont l’épicentre était à São Paulo. Le Brésil sera présent dans de nombreuses oeuvres de Blaise Cendrars, toujours de manière insidieuse. Avec l’énergie accumulée au Brésil, le poète trouve la force d’achever son premier roman. Au retour de son premier voyage, en 1925, il achève L’Or, auquel il pensait depuis dix ans, qui sera un succès littéraire. Et si le livre raconte la découverte de l’or en Californie, le lecteur avisé y retrouve un décor résolument brésilien. Puis ce sera Moravagine (1926) dont le personnage n’aurait pas trouvé sa place sans le voyage au Brésil et notamment la rencontre de Cendrars avec Febrônio, un assassin célèbre à cette époque. Même les oeuvres tardives, que ce soit l’Homme foudroyé (1945), Bourlinguer (1948), Trop c’est Trop (1957), entre autres, portent encore des traces de ces voyages. Comme Jérôme Michaud-Larivière, nous pouvons penser que les personnages romanesques « plus grands que nature » de Blaise Cendrars ne trouvaient pas d’espace suffisant dans les frontières françaises pour prendre corps. Le Brésil lui a offert ses mythes, ses rêves, ses fantasmes et aura été le terreau fertile pour donner naissance à de nombreux chefs-d’oeuvre futurs. Corinne LOISEL

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Cendr Blaise Cendrars et le Brésil

Blaise Cendrars e o Brasil

Jérôme Michaud-Larivière é roteirista de cinema e autor de romances. Ao tomar conhecimento das viagens de Blaise Cendrars ao Brasil, entre 1924 e 1928, lança-se no rastro do poeta, o que vai dar origem a uma importante obra, Hoje Cendrars parte para o Brasil (Fayard, 2003), traduzida e publicada em 2006 no Brasil pela editora Companhia das Letras. Ele encontra Carlos Augusto Calil, professor da Universidade de São Paulo (Departamento de cinema, rádio e televisão), realizador de numerosos documentários dentre os quais “Acaba de chegar ao Brasil o bello poeta francês Blaise Cendrars” que retoma o título de um jornal de São Paulo em 1924. Carlos Augusto Calil faz parte do Comitê da Associação Internacional Blaise Cendrars. É hoje Secretário Municipal de Cultura da cidade de São Paulo.

Convidado pela Aliança Francesa, a Embaixada da França e em parceria com o Consulado Geral da Suíça, Jérôme Michaud-Larivière se debruçou sobre essas viagens que marcaram a história dos intercâmbios culturais entre a França e o Brasil, por ocasião das conferências que fez nas Alianças Francesas de Brasília, Belo Horizonte, Rio de

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uando Blaise Cendrars é convidado a visitar o Brasil pelo grupo dos modernistas, dentre os quais Mário de Andrade, Oswald de Andrade e Tarsila do Amaral, estes últimos perceberam a inovação e a força de sua escrita. Cendrars e os modernistas brasileiros estão de acordo quanto a uma renovação necessária da poesia que não deve fazer estilo, que deve “castrar o Verbo”.

Blaise Cendrars “absorveu” o Brasil com todos os seus aspectos contrastados, seja o movimento modernista, a cultura popular, com suas raízes africanas, ou ainda o barroco brasileiro. A capacidade industrial do Brasil de imediato o impressiona, notadamente a atividade humana da cidade de São Paulo. Cendrars, que já publicou uma Antologia Negra, logo fica sensível às fontes primitivas do Brasil.

Em 1923, Cendrars encontra em Paris o poeta Oswald de Andrade e sua mulher pintora, Tarsila do Amaral, que lhe fazem descobrir a cultura brasileira. Por intermédio deles, Blaise Cendrars vai encontrar Paulo Prado, afortunado bibliófilo (graças ao comércio do café) apaixonado por arte, literatura e poesia. Este convida Blaise Cendrars a visitar o Brasil. No fim de janeiro de 1924, Cendrars embarca no Havre. Tem então 37 anos. É um escritor e poeta algo marginalizado que embarca a bordo do Formose. Os movimentos literários franceses (o dadaísmo, depois o surrealismo) de antes e após a Primeira Guerra o entediam. Aliás, ele renunciou à escrita e voltou-se para o cinema, notadamente ao colaborar em vários filmes de Abel Gance. Acaba de viver um fracasso com a realização de A Vênus Negra, na Itália. Ao embarcar para o Brasil, Blaise Cendrars mesmo assim traz consigo quatro manuscritos, inacabados, prometidos a editores, dentre os quais os de O Ouro e Moravagine. O homem, que partira num estado de renúncia em relação à poesia, ficará metamorfoseado por essa viagem.

Durante uma estada em Minas Gerais, também descobre a obra do Aleijadinho, o genial escultor enfermo. Chocados pelo estado de abandono das igrejas barrocas, Mário de Andrade, Oswald de Andrade, Tarsila do Amaral, Olívia Guedes de Penteado e Blaise Cendrars decidem criar uma associação de proteção do barroco brasileiro. Cendrars é encarregado de redigir os estatutos dessa associação, precursores para a época no âmbito da conservação do patrimônio. Duas outras viagens, em 1925 e 1928, vão se seguir àquela de 1924, interrompida pela Revolução de Julho, cujo epicentro estava em São Paulo.

O Brasil estará presente em numerosas obras de Blaise Cendrars, sempre de maneira insidiosa. Com a energia acumulada no Brasil, o poeta encontra forças para acabar seu primeiro romance. No retorno de sua primeira viagem, em 1925, ele termina O Ouro, no qual pensava há dez anos, que será um sucesso literário. E se o livro conta a descoberAconselhado por Paulo Prado, Cendrars leu os relatos dos ta do ouro na Califórnia, o leitor prevenido ali encontra um primeiros escritores que vieram ao Brasil, dentre eles An- cenário decididamente brasileiro. dré Thévet, Jean de Léry ou ainda Yves d’Evreux. Sua visão desse país ficará definitivamente marcada por esses rela- Depois será Moravagine (1926), cujo personagem não tetos. Em suas obras futuras, nunca retranscreverá um Brasil ria encontrado seu lugar sem a viagem ao Brasil e notadareal, mas um país mítico. mente o encontro de Cendrars com Febrônio, um célebre assassino nessa época. Mesmo as obras tardias, seja O hoA miséria em que viveu o poeta, nesses últimos anos, con- mem fulminado (1945), Bourlinguer (1948), Demais é demais trasta com o luxo no qual vai evoluir, graças aos amigos (1957), entre outras, ainda trazem marcas dessas viagens. brasileiros “ricos”. É hospedado pelo amigo Paulo Prado no Copacabana Palace, no Rio de Janeiro, acolhido nas gran- Como Jérôme Michaud-Larivière, podemos pensar que os des fazendas de Minas Gerais. No entanto, seus recursos personagens romanescos “maiores que o natural” de Blaise pessoais permanecem quase nulos e as tentativas dos Cendrars não encontravam espaço suficiente nas fronteiamigos brasileiros de ajudá-lo a ganhar um pouco de di- ras francesas para tomar corpo. O Brasil lhe ofereceu seus nheiro, notadamente dando conferências, não melhoram mitos, seus sonhos, suas fantasias e terá sido o solo fértil sua situação. para dar origem a numerosas obras-primas futuras. Corinne LOISEL

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Antár La France Antarctique Une incroyable utopie tropicale française

Serge Elmalan, journaliste, écrivain et promoteur culturel a publié en 2003 Nicolas de Villegagnon ou l’utopie tropicale (Ed. Favre), un roman historique relatant la stupéfiante aventure française au Brésil en 1555. Jean-Christophe Ruffin (Rouge Brésil, prix Goncourt 2001) a préfacé le livre et écrit : « Il faut embarquer tout gaillardement sur ces vaisseaux sans retour, prêt à rencontrer Rabelais et Marie Stuart, Calvin et Mem de Sà. L’expérience est unique, nécessaire et ... délicieuse. » En mars 2007, Serge Elmalan a présenté des conférences à Brasília, Fortaleza, Recife et Rio de Janeiro. L’occasion de revenir sur cette histoire merveilleuse, qui contient tous les ingrédients de l’épopée... 20 - Page / página

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vec l’appui du Roi de France, Henri II, financé par l’amiral de Coligny, Nicolas de Villegagnon, vice-amiral de Bretagne, chevalier de l’Ordre de Malte, s’étant distingué à la guerre contre les Turcs et les Anglais et connu pour avoir libéré Marie Stuart de ces derniers, accoste en octobre 1555 dans la baie de Rio. Accompagné d’environ 600 hommes, son objectif est d’y fonder une colonie française, la « France Antarctique ». Nicolas de Villegagnon rêve surtout de créer une société nouvelle, loin de la France et l’Europe « identifiées à la chrétienté, qui se fissurent sous l’impact des guerres, de la Réforme, de l’éclatement chrétien et des besoins de restitution des valeurs du monde antique avec la Renaissance ». * Sur une petite île de la baie de Rio, il entreprend la construction d’un fort, achevé en 1556, et d’Henriville, en hommage au Roi de France, première cité construite sur la rive qui fait face au fort. L’entreprise semble aisée au départ : le Portugal, qui a officiellement découvert le Brésil en 1500 n’a les moyens ni financiers, ni humains de coloniser l’ensemble du territoire. Les Portugais sont pour l’instant regroupés dans la baie de Salvador, où ils fonderont la première capitale. Une confédération de tribus indiennes soutient par ailleurs les Français contre les Portugais. Les indiens Tupinambas installés dans la


La France Antarctique

rtica ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo

Baie de Rio connaissent bien par ailleurs les Français car ceuxci pratiquent le commerce du bois depuis longtemps dans cette région. Mais il n’est pas simple de diriger cette poignée d’hommes. Sous l’influence de quelques-uns, beaucoup désertent le fort, fuyant les travaux forcés et la rigueur morale que Villegagnon tente de leur imposer, préférant la vie libre à Henriville ou dans les villages indiens. En 1557, Villegagnon fait appel à l’Amiral de Coligny pour lui demander des renforts humains. Il ignore que ce dernier est devenu le chef armé de la Réforme (Calvin étant le chef spiri-

à la littérature de voyages et au mythe du « bon sauvage » qui influencera durablement l’imaginaire et les penseurs français, de Montaigne jusqu’aux philosophes des Lumières.

Depuis ces premiers échanges, les deux cultures, française et brésilienne, n’ont cessé de se regarder en miroir. FernandoHenrique Cardoso, sociologue et ex-président du Brésil a souligné l’importance de cette rencontre : « A partir du récit suggestif de Jean de Léry, (...) la France a apporté une contribution intense à la formation de l’image que la société brésilienne s’est faite d’elle-même au long de son histoire. ». Car

«la France a apporté une contribution intense à la formation de l’image que la société brésilienne s’est faite d’elle-même au long de son histoire.» tuel). Avec l’arrivée des protestants sur l’île, l’Histoire du vieux monde va rattraper la jeune colonie. Des querelles religieuses se font jour finissant par éclater au sujet du mystère de l’Eucharistie et de la question de la Présence réelle et corporelle du corps et du sang du Christ dans le pain et le vin de la Cène. Ces conflits achèveront de ruiner l’entreprise laborieuse de Nicolas de Villegagnon, en lui faisant revivre vingt-cinq ans après, la vivacité des débats qui l’avaient opposé à Calvin dans sa jeunesse ! Il quitte l’île en janvier 1558 avec l’espoir que le Roi de France écoutera son ultime requête pour sauver l’oeuvre entreprise. Mais Henri II meurt en juillet 1559. Et pendant ce temps, près de deux mille soldats portugais, dirigés par Mem de Sà, attaquent et détruisent le fort, imposant la domination du Portugal sur cette partie du Brésil. Si la tentative de colonisation française fut un désastre, elle eut des conséquences importantes sur les futures relations entre la France et le Brésil. En 1557, parmi les renforts protestants, arrive un jeune cordonnier calviniste, Jean de Léry. Il rapporte de son séjour au Brésil et notamment chez les Tupinambas, un témoignage exceptionnel sur la vie indigène, qu’il publiera quinze ans plus tard, en 1578 : Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil. Dans cet ouvrage que Claude Lévi-Strauss considérera comme le « bréviaire de l’ethnologue moderne », il décrit sans jugement les pratiques des Indiens. Ce récit, suivi de ceux de Claude d’Abeville et Yves d’Evreux une génération plus tard (autre tentative de colonisation, au nord du Brésil, la « France équinoxiale ») donneront naissance

au-delà de la tentative de colonisation, c’est surtout une tentative de compréhension de l’Autre que nous voyons naître, le Brésil devenant laboratoire d’idées influençant la pensée française et vice-versa. L’échec de la colonisation française est peut-être à l’origine d’une longue histoire d’échanges entre les deux pays, qui se poursuivra au long des siècles, par la Mission artistique française en 1816, ou encore pour ne citer que quelques exemples, l’invitation de Blaise Cendrars par les Modernistes en 1924 et, à partir de 1934, à l’occasion de la création de l’Université de São Paulo à laquelle participeront, Claude Lévi-Strauss, Roger Bastide, Pierre Monbeig et Fernand Braudel dans le domaine des sciences humaines. * p.195 – Nicolas de Villegagnon ou l’utopie tropicale En commentaire des gravures de Théodore de Bry : En 1555, l’Europe sort à peine du Moyen-Age pour entrer dans la Renaissance. Avec l’apparition de l’imprimerie, les artistes européens vont découvrir les récits des voyageurs, et notamment l’Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil de Jean de Léry (1578). Théodore de Bry, graveur, disciple de Dürer, consacra la grande majorité de son oeuvre à faire revivre dans un style néo-classique les coutumes anthropophages et festives des Indiens Tupinambas de la France Antarctique. Sans avoir jamais posé le pied au Brésil...

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Antár A França Antártica Uma incrível utopia tropical francesa

Serge Elmalan, jornalista, escritor e promotor cultural, publicou em 2003 Nicolas de Villegagnon ou a utopia tropical (Ed. Favre)*, romance histórico que narra a extraordinária aventura francesa no Brasil em 1555. Jean-Christophe Ruffin (Rouge Brésil, prêmio Goncourt, 2001) prefaciou o livro e escreve: “Embarquem com alegria nessas naus sem volta e estejam prontos para encontrar Rabelais e Maria Stuart, Calvino e Mem de Sá, numa experiência única, necessária e… deliciosa.” Em março de 2007, Serge Elmalan fez conferências em Brasília, Fortaleza, Recife e no Rio de Janeiro. Oportunidade para voltar a essa história maravilhosa que contém todos os ingredientes de uma epopéia…

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om o apoio do rei da França, Henrique II, financiado pelo almirante De Coligny, Nicolas de Villegagnon, vice-almirante da Bretanha, cavaleiro da Ordem de Malta, que se distinguiu na guerra contra os turcos e os ingleses e ficou conhecido por ter libertado Maria Stuart destes últimos, acostou, em outubro de 1555, na baía do Rio de Janeiro. Acompanhado de aproximadamente 600 homens, seu objetivo era ali fundar uma colônia francesa, a “França Antártica”. Nicolas de Villegagnon sobretudo sonhava criar uma sociedade nova, longe da França e da Europa “identificadas à cristandade, que se fraturavam sob o impacto das guerras, da Reforma, da ruptura cristã e das necessidades de restituição dos valores do mundo antigo com o Renascimento”*. Numa pequena ilha da baía do Rio de Janeiro, ele empreende a construção de um forte, terminado em 1556, e de Henriville, em homenagem ao rei da França, primeira cidade construída na margem em frente ao forte. O empreendimento de início parece fácil: Portugal, que oficialmente descobriu o Brasil em 1500, não tem meios nem financeiros, nem humanos de colonizar todo o território. Os portugueses por enquanto estão agrupados na baía de Salvador, onde fundarão a primeira capital. Além disso, uma confederação de tribos indígenas apóia os franceses na luta contra os portugueses. Os índios tupinambás, instalados na baía do Rio de Janeiro, de mais a mais conhecem bem os franceses pois estes praticam o comércio da madeira há muito tempo nessa região. Mas não é simples comandar esse punhado de homens. Sob a influência de alguns, muitos desertam o forte, fugindo dos trabalhos forçados e do rigor moral que Villegagnon tenta lhes impor, e preferem a vida livre em Henriville ou nas aldeias indígenas.

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Em 1557, Villegagnon apela para o almirante De Coligny para lhe pedir reforços. Ignora que este último se tornou o chefe armado da Reforma (Calvino é o chefe espiritual). Com a chegada dos protestantes na ilha, a história do velho mundo vai alcançar a jovem colônia. Querelas religiosas surgem e acabam explodindo a respeito do mistério da Eucaristia e da questão da Presença real e corporal do corpo e do sangue de Cristo no pão e no vinho da Santa Ceia. Esses conflitos vão acabar arruinando o empreendimento laborioso de Nicolas de Villegagnon, fazendo com que ele reviva, vinte e cinco anos depois, a vivacidade dos debates que o haviam oposto a Calvino na juventude! Ele deixa a ilha em janeiro de 1558 na esperança de que o rei da França escute seu derradeiro pedido para salvar a obra empreendida. Mas Henrique II morre em julho de 1559. E, nesse meio tempo, cerca de dois mil soldados portugueses, comandados por Mem de Sá, atacam e destroem o forte, impondo a dominação de Portugal nessa parte do Brasil. Embora tenha sido um desastre, a tentativa de colonização francesa teve conseqüências importantes sobre as futuras relações entre a França e o Brasil. Em 1557, junto aos reforços protestantes, chega um jovem sapateiro calvinista, Jean de Léry. Ele trará de sua estada no Brasil, e notadamente entre os tupinambás, um testemunho excepcional sobre a vida dos índios, que publicará quinze anos mais tarde, em 1558: Viagem à terra do Brasil. Nessa obra que Claude Lévi-Strauss vai considerar o “breviário do antropólogo moderno”, ele descreve sem julgamento as práticas dos índios. Esse relato, seguido daqueles de Claude d’Abeville e de Yves d’Evreux uma geração mais tarde (outra tentativa de colonização, no norte do Brasil, a “França


rtica La France Antarctique

equinocial”) darão nascimento à literatura de viagens e ao Claude Lévi-Strauss, Roger Bastide, Pierre Monbeig e Fermito do “bom selvagem” que vai de modo durável influen- nand Braudel no âmbito das ciências humanas. ciar o imaginário e os pensadores franceses, de Montaigne aos filósofos iluministas. Em comentário às gravuras de Théodore de Bry: Em 1555, a Europa mal acaba de sair da Idade Média para Desde essas primeiras trocas, as duas culturas, francesa e entrar no Renascimento. Com o aparecimento da imprenbrasileira, não cessaram de se espelhar. Fernando Henri- sa, os artistas europeus vão descobrir os relatos dos viajanque Cardoso, sociólogo e ex-presidente do Brasil, ressal- tes, e notadamente a Viagem à terra do Brasil de Jean de tou a importância desse encontro: “A partir do sugestivo Léry (1578). relato de Jean de Léry, (…) a França deu uma contribuição Théodore de Bry, gravurista, discípulo de Dürer, dedicou a intensa à formação da imagem que a sociedade brasileira maior parte de sua obra a fazer reviver em estilo neoclásfez de si mesma ao longo de sua história.” Pois, para além sico os costumes antropófagos e festivos dos índios tupida tentativa de colonização, é sobretudo uma tentativa de nambás da França Antártica. Sem jamais ter posto os pés compreensão do outro que vemos nascer, uma vez que no Brasil… o Brasil se torna um laboratório de idéias a influenciar o pensamento francês e vice-versa. O fracasso da coloniza- * Publicado no Brasil pela Editora Record em 2003. ção francesa talvez esteja na origem de uma longa história * Nicolas de Villegagnon ou l’utopie tropicale, p. 195. de trocas entre os dois países, que prosseguirá ao longo dos séculos, pela Missão artística francesa em 1816, ou ainda, para citar apenas alguns exemplos, o convite de Blaise Cendrars pelos Modernistas em 1924 e, a partir de 1934, na criação da Universidade de São Paulo, da qual participarão

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Ernesto Entrevue avec le Président de l’Alliance Française de Brasilia, Docteur Ernesto Silva

beaucoup appris de cette expérience. On apprend beaucoup du contact avec d’autres peuples et d’autres us et coutumes. C’est à ce moment-là que j’ai visité Paris pour la première fois. »

REGINA DO PRADO - Quelle est votre spécialité comme médecin ? DOCTEUR ERNESTO – La Pédiatrie. Je pense que le contact avec les animaux m’a préparé au travail avec les nourrissons : «aucun des deux ne sait parler».

P

Le déroulement des événements politiques au Brésil à la suite du suicide du Président Getulio Vargas en 1954, amène le Docteur Ernesto Silva à venir à Brasilia. Il est alors invité par le Vice-Président de l’époque, Café Fillho qui assume la Présidence de la République avant l’élection de Juscelino Kubitschek en 1956. C’est avec fierté que le Docteur Ernesto Silva nous montre deux photos prises au côté de l’illustre Président JK. En septembre 1956, le Docteur Ernesto assume la fonction de Directeur de la NOVACAP, la société brésilienne responsable de la construction de la Nouvelle Capitale. Il exerce cette fonction jusqu’en mars 1961. Cette même année il assume la direction de la Division Médicale de l’Hôpital de Base, appelé à l’époque « Hôpital Distrital ».

Passionné par la vie, M. Ernesto Silva, ou comme il préfère être appelé, Docteur Ernesto, par amour de la profession qu’il a exercée durant toute sa vie professionnelle, entre tant d’autres, nous parle un peu de son parcours : militaire, vétérinaire, enseignant, administrateur et pionnier de la nouvelle capitale du Brésil - Brasilia, sans parler de son rôle dans la diffusion et la divulgation de PIONNIER À L’ÉDUCATION ET À LA SANTÉ l’enseignement de la langue française à Brasília. Le Docteur Ernesto, orienté par Anisio Teixeira, « éducateur REGINA DO PRADO - Et la France, Docteur Ernesto Silva, à et précurseur de l’Ecole Publique de la Capitale de la Répuquel moment est-elle entrée dans votre vie, vous qui êtes blique », a énormément fait dans le secteur de l’Education à la Présidence de l’Alliance Française de Brasília depuis à Brasilia. L’amour de son métier, du savoir, de la discipline (qualité trente-cinq ans ? acquise durant sa vie militaire), l’ont toujours conduit vers l’éducation et la santé : «l’une ne peut pas exister sans DR ERNESTO SILVA - Ça fait déjà si longtemps? l’autre», affirme-t-il. Il fut ainsi le responsable de la planiAvant de répondre à notre question, le Docteur Ernesto fication et mise en oeuvre du Système Unique de Santé Silva fait une rétrospective de son parcours jusqu’au mo- (SUS) de Brasília en 1960. ment où il a été élu à la Présidence de l’Alliance Française de Brasília en 1972. Il parle du début de sa carrière comme REGINA DO PRADO : Outre le fait d´être pionnier de Brasimilitaire, «militaire par obligation», comme il a l’habitude lia et d’être médecin, puisque vous avez continué à exerde dire. Il a toujours voulu être médecin, mais son père cer l’activité à travers les cabinets de consultations, tout n’avait pas de ressources pour payer ses études ; alors, à 19 d’abord à la Maison de Santé Santa Lúcia (de 1964 à 1972), ans, il passe un concours pour entrer à l’Armée, devenant puis dans des cabinets de consultations particuliers (de vétérinaire en 1932. Il exerce aussi la fonction de rédacteur 1972 à 1983), vous avez assumé la présidence de l’Alliance des discours du Général avec lequel il travaillait, emploi Française de Brasilia en 1972. Pourquoi ? qui lui permettait d’étudier à la faculté de médecine de Rio DOCTEUR ERNESTO SILVA : Mon contact avec la langue de Janeiro. Il conclut ses études en 1946. française a commencé à l’époque de mes études de méC’est cette année-là qu’il effectue son premier voyage en decine. Les livres, principalement ceux d’anatomie, étaient Europe, restant six mois à Londres, se frottant à la réalité tous en Français. La période de six mois passés en France de l’après-guerre : « J’ai été témoin de l’effort de la recons- en 1966, période durant laquelle j’étudiais à l’Alliance truction et des restrictions alimentaires ; le peuple anglais Française de Paris et où j’étais stagiaire dans des hôpitaux était réduit à la consommation de poisson et de pommes parisiens, a transformé ma façon d’être et m’a imprégné de de terre. Tous les autres aliments étaient rationnés. J’ai nouvelles habitudes et coutumes issues de la culture fran-

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o Silva

Dr. Ernesto Silva

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«Je ne voudrais pas mourir. La mort est traître mais quand cela se produira, j’aimerais être incinéré et voir mes cendres éparpillées sur le sol de cette ville que j’aime tellement.»

çaise. Elles sont vivaces en moi encore aujourd’hui, comme REGINA DO PRADO – Quel est le conseil ou message que par exemple de respecter un engagement et d’être ponc- vous aimeriez faire passer aux lecteurs de cette revue ? tuel à mes rendez-vous. DOCTEUR ERNESTO - Persévérance et force dans la pourLe Président de l’Alliance Française de Brasília a visité 57 suite de vos objectifs. Le destin favorise ceux qui ont un pays, entre invitations et participations à des congrès in- itinéraire précis. Comme dit Sénèque : « il n’y a pas de vent ternationaux. Il s’est rendu en France à plus de dix reprises. favorable pour un bateau sans but.» Pour moi l’éducation Le gouvernement français lui a rendu hommage en lui re- est la plus importante de toutes les priorités. mettant les Palmes Académiques et en le faisant Commandeur de l’Ordre National du Mérite. Il a reçu la médaille d’or Nous gardons de cette entrevue l’image d’un homme de la ville de Paris des mains de Jacques Chirac, alors Maire vaillant, cultivé, courageux et qui par amour de la vie, affirde la Ville Lumière. me, du sommet de son expérience et de sa sagesse : «Je ne voudrais pas mourir. La mort est traître mais quand cela se REGINA DO PRADO - Docteur Ernesto, nous aimerions sa- produira, j’aimerais être incinéré et voir mes cendres éparvoir comment vous analysez l’intérêt et l’attirance de la pillées sur le sol de cette ville que j’aime tellement.» population de Brasília pour la langue française vous qui êtes depuis trente-cinq ans à la Présidence de l’Alliance Regina du Prado, enseignante de Français à l’Alliance FranFrançaise. çaise de Brasília, a assumé durant vingt-deux ans la fonction d’attachée de presse de l’Ambassade de France à BraDOCTEUR ERNESTO – Depuis que je suis Président, je ne silia - Brésil. peux constater qu’un intérêt croissant. Ces deux dernières années la demande a été telle que nous avons dû ouvrir de nouvelles salles de classes et une filiale dans le « Setor TRADUCTION : Sudoeste » de Brasília. Mariana Del-Penho Catta Preta - Pascale de Schuyter Hualpa Maria Antonietta Barbosa Ribeiro

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Ernesto Entrevista com o

Presidente da Aliança Francesa de Brasília,

Dr. Ernesto Silva

Apaixonado pela vida, o Sr. Ernesto Silva, ou, como prefere ser chamado, o Dr. Ernesto, por amor à profissão que exerceu durante sua vida profissional, entre tantas outras, nos fala um pouco de seu percurso: militar, veterinário, professor, administrador e pioneiro da nova capital do Brasil – Brasília –, sem falar de seu papel na difusão e na divulgação do ensino da língua francesa em Brasília.

REGINA DO PRADO – E a França, Dr. Ernesto Silva, em que momento ela entrou em sua vida, o senhor que está na presidência da Aliança Francesa de Brasília há trinta e cinco anos? DR. ERNESTO SILVA – Já faz tanto tempo? Antes de responder à nossa questão, o Dr. Ernesto Silva faz uma retrospectiva de seu percurso até o momento em que foi eleito para a presidência da Aliança Francesa de Brasília em 1972. Fala do início de sua carreira como militar, “militar por obrigação”, como costuma dizer. Sempre quis ser médico, mas o pai não tinha recursos para pagar seus estudos; então, aos 19 anos, prestou concurso para entrar no Exército, tornando-se veterinário em 1932. Também exercia uma função de redator dos discursos do general com o qual trabalhava, emprego que lhe permitia estudar na faculdade de medicina do Rio de Janeiro. Concluiu seus estudos em 1946. Foi nesse ano que efetuou sua primeira viagem à Europa, permanecendo seis meses em Londres, vendo de perto a realidade do pós-guerra: “Fui testemunha do esforço de reconstrução e das restrições alimentares; o povo inglês estava reduzido ao consumo de peixe e batatas. Todos os outros alimentos estavam racionados. Aprendi muito com essa experiência. Aprendemos muito no contato com outros povos e outros usos e costumes. Foi nesse momento que visitei Paris pela primeira vez.” REGINA DO PRADO – Qual é a sua especialidade como médico? DR. ERNESTO – A pediatria. Acho que o contato com os animais me preparou para o trabalho com os bebês: “nenhum dos dois sabe falar”. O desenrolar dos acontecimentos políticos no Brasil após o suicídio do presidente Getúlio Vargas em 1954 leva o Dr. Ernesto Silva a vir a Brasília. É então convidado pelo vicepresidente da época, Café Filho, que assume a presidência da República antes da eleição de Juscelino Kubitschek em 1956. É com orgulho que o Dr. Ernesto Silva nos mostra

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duas fotos tiradas ao lado do ilustre presidente JK. Em setembro de 1956, o Dr. Ernesto assume a função de Diretor da NOVACAP, a empresa brasileira responsável pela construção da nova capital. Exerce essa função até março de 1961. Nesse mesmo ano, assume a direção da Divisão Médica do Hospital de Base, na época chamado “Hospital Distrital”. PIONEIRO NA EDUCAÇÃO À SAÚDE O Dr. Ernesto, orientado por Anísio Teixeira, “educador e precursor da Escola Pública da Capital da República”, fez muito pelo setor educacional em Brasília. O amor por seu ofício, pelo saber, pela disciplina (qualidade adquirida na vida militar), sempre o levaram para a educação e a saúde: “uma não pode existir sem a outra”, afirma ele. Assim, foi o responsável pela planificação e a implantação do Sistema Único de Saúde (SUS) de Brasília em 1960. REGINA DO PRADO – Além do fato de ser pioneiro de Brasília e médico, já que o senhor continuou a exercer a atividade em consultórios, primeiramente na Casa de Saúde Santa Lúcia (de 1964 a 1972), depois em consultórios particulares (de 1972 a 1983), o senhor assumiu a presidência da Aliança Francesa de Brasília em 1972. Por quê? DR. ERNESTO SILVA – Meu contato com a língua francesa começou na época de meus estudos de medicina. Os livros, principalmente os de anatomia, eram todos em francês. O período de seis meses passados na França em 1966, período durante o qual eu estudava na Aliança Francesa de Paris e em que era estagiário em hospitais parisienses, transformou minha maneira de ser e me impregnou de novos hábitos e costumes oriundos da cultura francesa. Eles estão muito vivos em mim ainda hoje: por exemplo, respeitar um compromisso e ser pontual em meus encontros. O presidente da Aliança Francesa de Brasília visitou 57 países, entre convites e participações em congressos internacionais. Foi à França pelo menos dez vezes. O governo francês prestou-lhe homenagem entregando-lhe as


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Dr. Ernesto Silva

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Palmas Acadêmicas e fazendo-o Comendador da Ordem Nacional do Mérito. Ele recebeu a medalha de ouro da cidade de Paris das mãos de Jacques Chirac, então prefeito da Cidade Luz.

DR. ERNESTO – Perseverança e força na busca dos objetivos. O destino favorece aqueles que têm um itinerário preciso. Como diz Sêneca: “Não há vento favorável para um barco sem rumo.” Para mim, a educação é a mais importante de todas as prioridades.

REGINA DO PRADO – Dr. Ernesto, gostaríamos de saber como o senhor analisa o interesse e a atração da popula- Guardamos desta entrevista a imagem de um homem vação de Brasília pela língua francesa, o senhor que está há lente, culto, corajoso e que, por amor à vida, afirma, do alto trinta e cinco anos na presidência da Aliança Francesa. de sua experiência e de sua sabedoria: “Eu não gostaria de morrer. A morte é traidora, mas quando isso acontecer, DR. ERNESTO – Desde que sou presidente, só posso cons- gostaria de ser incinerado e ver minhas cinzas espalhadas tatar um interesse crescente. Nestes dois últimos anos, a pelo solo desta cidade de que gosto tanto.” demanda foi tal que tivemos que abrir novas salas de aula e uma filial no “Setor sudoeste” de Brasília. Regina do Prado, professora de francês na Aliança Francesa de Brasília, assumiu durante vinte e dois anos a função REGINA DO PRADO – Qual é o conselho ou mensagem que de adido de imprensa da Embaixada da França em Brasília o senhor gostaria de passar aos leitores desta revista? – Brasil.

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Maran São Luís do Maranhão

* São Luís, unique capitale brésilienne fondée par les Français

Un morceau de France en plein coeur du Nordeste brésilien un lien historique fort et un regard vers l’avenir prometteur

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a France et le Maranhão partagent des liens historiques, São Luis étant l’unique capitale brésilienne à avoir été fondée par des Français. Même si, auparavant, Portugais et Espagnols avaient déjà accosté sur ces terres, ce furent les Français, dans l’idée de fonder la France Équinoxiale, qui prirent l’initiative de réaliser la cérémonie de fondation de la ville, de célébrer la première messe et de baptiser le nouveau peuple en hommage au roi Louis XIII. L’histoire du Maranhão a ainsi été marquée par la présence de navigateurs français, tels que Danièle de la Touche, Seigneur de La Ravardière, qui dirigea, au début du XVIIème siècle, une expédition partie des ports de Cancale et de Saint-Malo et qui fonda, le 12 septembre 1612, la ville de São Luis, sur cette île alors appelée « Upaon Açu », la grande île, par les Indiens. Il est vrai que l’occupation française n’a duré que peu de temps, puisqu’à peine trois ans plus tard, en 1615, ils se firent expulser par les Portugais. Ce fut pourtant suffisant pour inscrire leurs noms dans la saga des découvertes et occupations de cette région du Brésil. Le fait est que le toponyme de “São Luís” fut maintenu comme dénomination officielle de la ville, qui tire orgueil de cette origine. Le siège du pouvoir municipal a gardé le nom de “Palácio La Ravardière”. Une des grandes avenues qui accède au centre de la capitale fut baptisée « Avenida dos Franceses » et on rencontre une « Rua 14 de Julho » dans le quartier historique de la Praia Grande. Des traces d’Art Nouveau et d’Art Déco furent ajoutées au début du XXème siècle aux édifices du quartier historique, marquant les relations ultérieures que la ville entretint avec la France.

L’influence de la langue française est également présente dans le vocabulaire local, pourvu de termes comme « abajour », « sifon », « chofer », « chateau », « maison »... On remarque également des expressions comme « cofo », objet d’usage très courant, sac de paille de babaçu tressée que les indiens ont adapté du mot « couffin », ou encore le nom donné à la Plage de Caura, qui tire son origine d’un fort baptisé au XVIIème siècle « des Cahors »... En 1997, le gouvernement de l’État a approuvé un projet de loi à l’Assemblée législative concédant le titre de citoyens d’honneurs maranhenses aux citoyens de Cancale et Saint-Malo, afin d’accroître les échanges entre la France et le Maranhão. Depuis, les échanges entre les deux villes se sont poursuivis, notamment à travers la visite d’une délégation de représentants de la région Bretagne à São Luis et celle d’une délégation d’officiels maranhenses conduite par le Gouverneur de l’État en Bretagne (2005) . L’Office du Tourisme de la ville de Saint-Malo et l’Alliance française de São Luis développent les relations entre les deux régions à travers des échanges universitaires, des conférences et des sémi28 - Page / página

naires dont un prévu à l’occasion de l’année de la France au Brésil.

* Le Maranhão et São Luís, île de l’Amour, amour de ses beautés naturelles et culturelles

São Luís est située dans l’Etat du Maranhão, zone de transition entre l’Amazonie et le Nordeste. On trouve dans cet Etat un circuit culturel riche avec des paysages éblouissants. Les dunes et les piscines d’eau douce et colorée, en raison de la végétation et du sol, constituent les attractions incontournables des Lençóis Maranhenses. Afin de se promener dans le temps : destination Alcântara. Cette ville raconte l’histoire de l’époque où la ville était un important pôle commercial du Nordeste. São Luís, capitale de l’Etat, possède, quant à elle, le plus grand ensemble urbanistique et architectural de style colonial portugais des XVIIIème et XIXème siècles et c’est pour cette raison qu’elle a reçu en 1997 le titre de Patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO. C’est ici que se déroule l’une des fêtes populaires les plus riches de tout


nhão

São Luís do Maranhão

São Luís est située dans l’Etat du Maranhão, zone de transition entre l’Amazonie et le Nordeste.

le Brésil, le Bumba Meu Boi, en juin. Mais durant toute l’année, elle est connue pour être la ville du reggae. La forte influence africaine ne se limite pas seulement à la musique, on la retrouve aussi dans la cuisine. D’autre part, la culture française est une attraction dans cette ville. Beaucoup de commerces tenus par des francophones existent tels que le Restaurant Le Bistrot, la boulangerie Valéry, le bar-restaurant Le Papagaio Amarelo, qui se situe dans le centre historique Praia Grande. On peut aussi se rendre au Site Piranhenga, dirigé par le Père Jean de Fátima, qui aide les mineurs en difficulté et préserve des reliques des siècles passés comme la «Casa Grande», entretenue par Cepromar France, une O.N.G, qui développe un projet d’aide sociale.

centre historique marque une nouvelle étape. De multiples partenariats se mettent en place afin de créer un réseau d’institutions formées en langue française notamment le Secrétariat d’Etat au Tourisme et à la Culture, afin de répondre au flux toujours croissant de touristes francophones et afin de viabiliser des projets culturels franco-brésiliens. L’année de la France au Brésil en 2008-2009 représentera pour l’Alliance française le défi d’une coopération francomaranhense réussie. Le rayonnement de la langue française et de la culture francophone à São Luís a sa place et se dessine un futur synonyme de jeunesse et de diversité.

L’importance de la présence française à São Luís dans le centre historique contribue à redynamiser cet espace. L’implantation récente, depuis le 1er mars 2007 de la Maison France Maranhão dans la Rue du Giz, Praia grande, presque en face de la boulangerie française, redonne à São Luís l’opportunité de stimuler et de consolider ces relations historiques et culturelles franco-maranhenses et regarder ensemble vers l’avenir.

* La Maison France Maranhão : un oeil ouvert sur la francophonie et la diversité culturelle à São Luís Cette Maison est un centre culturel qui regroupe diverses espaces. Tout d’abord elle abrite l’Alliance française de São Luís avec plus de 200 élèves, l’agence consulaire, un café Internet, une caféteria, une bibliothèque ainsi qu’un important espace culturel ouvert au public afin de présenter des films francophones, des expositions, des conférences, des spectacles et des concerts. Récemment, un accord a été signé avec le Secrétariat d’Etat au Tourisme du Maranhão afin d’installer un Bureau du Tourisme, réservé principalement aux touristes francophones. De plus, des fouilles archéologiques ont été faites en juin 2006, plus de 7000 pièces ont été trouvées telles que des vases portugais, français, hollandais, de la vaisselle, des brosses à dents etc... Une partie de ces objets sont exposés dans la réception des touristes. Cet ambitieux projet immobilier s’est concrétisé grâce à plusieurs partenaires. Tout d’abord le Gouvernement de l’Etat du Maranhão a cédé l’usufruit d’une maison coloniale située en plein coeur du Centre Historique et culturel de la ville, pour 10 ans, ce contrat étant renouvelable. Le projet de rénovation du bâtiment a été réalisé ensuite en partenariat avec l’École d’Architecture de l’État, lequel a été approuvé par l’organisme de protection du patrimoine (IPHAN). Puis, le Ministère de la Culture brésilien a autorisé l’Alliance française à recourir au mécénat d’entreprises brésiliennes (Loi Rouanet). Petrobrás est l’entreprise brésilienne qui a pris en charge l’entière restauration du bâtiment. Le partenarait avec l’entreprise maranhense Vale do Rio Doce a permis de compléter les installations de la Maison et le Ministère des Affaires Etrangères, à travers l’Ambassade de France au Brésil, a financé le mobilier et tous les équipements technologiques. Cette nouvelle implantation de l’Alliance française dans le Page / página - 29


Maran São Luís do

Um pedaço da França em pleno coração do Nordeste brasileiro : Um laço histórico forte e um olhar para o futuro promissor

*São Luís, única capital brasileira fundada por franceses. Em 1997, o governador do Estado aprovou um projeto de A França e o Maranhão partilham laços históricos, uma vez que São Luís é a única capital brasileira a ter sido fundada por franceses. Ainda que, antes, portugueses e espanhóis já tivessem acostado nestas terras, foram os franceses, na idéia de fundar a França Equinocial, que tomaram a iniciativa de realizar a cerimônia de fundação da cidade, de celebrar a primeira missa e de batizar o novo povo em homenagem ao rei Luís XIII. A história do Maranhão foi assim marcada pela presença de navegantes franceses, tais como Daniel de la Touche, Senhor de La Ravardière, que comandou, no início do século XVII, uma expedição que partiu dos portos de Cancale e de Saint-Malo e que fundou, em 12 de setembro de 1612, a cidade de São Luís, nessa ilha então chamada “Upaon Açu”, a grande ilha, pelos índios. É verdade que a ocupação francesa durou pouco, já que apenas três anos mais tarde, em 1615, eles foram expulsos pelos portugueses. No entanto, foi o bastante para que inscrevessem seus nomes na saga das descobertas e ocupações dessa região do Brasil. O fato é que o topônimo de “São Luís” foi mantido como denominação oficial da cidade, que tem orgulho dessa origem. A sede do poder municipal guardou o nome de “Palácio La Ravardière”. Uma das grandes avenidas que dá acesso ao centro da capital foi batizada “Avenida dos franceses” e encontramos uma “Rua 14 de julho” no bairro histórico da Praia Grande. Rastros de Art Nouveau e Art Déco foram acrescentados no início do século XX aos edifícios do bairro histórico, marcando as relações ulteriores que a cidade manteve com a França. A influência da língua francesa está igualmente presente no vocabulário local, provido de termos como “abajur, “sifon”, “chofer”, “château”, “maison”… Notam-se igualmente expressões como “cofo”, objeto de uso muito corrente, saco de palha de babaçu trançada que os índios adaptaram da palavra “couffin”, ou ainda o nome dado à Praia de Caura, que tira sua origem de um forte batizado no século XVIII “dos Cahors”…

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lei na Assembléia Legislativa concedendo o título de cidadãos de honra maranhenses aos cidadãos de Cancale e Saint-Malo, a fim de incentivar o intercâmbio entre a França e o Maranhão. Desde então, o intercâmbio entre as duas cidades prosseguiu, notadamente através da visita de uma delegação de representantes da região da Bretanha a São Luís e a de uma delegação de oficiais maranhenses conduzida pelo governador do Estado na Bretanha (2005). O Ofício de Turismo da cidade de Saint-Malo e a Aliança Francesa de São Luís desenvolvem as relações entre as duas regiões através dos intercâmbios universitários, conferências e seminários dentre eles um previsto por ocasião do ano da França no Brasil.

* O Maranhão e São Luís, ilha do Amor, amor de suas belezas naturais e culturais. São Luís está situada no Estado do Maranhão, zona de transição entre a Amazônia e o Nordeste. Encontramos nesse Estado um circuito cultural rico com paisagens fascinantes. As dunas e as piscinas de água doce e colorida, em razão da vegetação e do solo, constituem as atrações incontornáveis dos Lençóis Maranhenses. A fim de passear no tempo : destino Alcântara. Essa cidade conta a história da época em que a cidade era um importante pólo comercial do Nordeste. São Luís, capital do Estado, possui, por sua vez, o maior conjunto urbanístico e arquitetural de estilo colonial português dos séculos XVIII e XIX e foi por essa razão que recebeu em 1997 o título de Patrimônio Cultural da Humanidade pela UNESCO. É aqui que ocorre uma das festas populares mais ricas de todo o Brasil, o Bumba-meu-boi, em junho. Mas durante o ano inteiro, é conhecida por ser a cidade do reggae. A forte influência africana não se limita apenas à música, também é encontrada na cozinha.


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São Luís do Maranhão

Maranhão

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lém disso, a cultura francesa é uma atração nessa cidade. São numerosos os comércios mantidos por francófonos tais como o Restaurante Le Bistrot, a padaria Valéry, o bar-restaurante Le Papagaio Amarelo, que se situa no centro histórico Praia Grande. Também pode se ir ao Sítio Piranhenga, dirigido pelo Padre Jean de Fátima, que ajuda os menores em dificuldade e preserva relíquias dos séculos passados como a “Casa Grande”, mantida pela Cepromar France, uma ONG que desenvolve um projeto de ajuda social. A importância da presença francesa no centro histórico de São Luís contribui para dinamizar esse espaço. A implantação recente, a partir de 1º de março de 2007, da Casa França Maranhão na Rua do Giz, Praia Grande, quase em frente à padaria francesa, dá novamente a São Luís a oportunidade de incentivar e consolidar essas relações históricas e culturais franco-maranhenses e de olhar juntos para o futuro.

Esse ambicioso projeto imobiliário se concretizou graças a vários parceiros. Primeiramente, o governo do Estado do Maranhão cedeu o usufruto de uma casa colonial situada em pleno coração do Centro Histórico e Cultural da cidade, por 10 anos, esse contrato sendo renovável. O projeto de renovação do prédio foi em seguida realizado em parceria com a Escola de Arquitetura do Estado, o qual foi aprovado pelo organismo de proteção do patrimônio (IPHAM). Em seguida, o Ministério da Cultura brasileiro autorizou a Aliança Francesa a recorrer ao mecenato de empresas brasileiras (Lei Rouanet). A Petrobrás é a empresa brasileira que assumiu a inteira restauração do prédio. A parceria com a empresa maranhense Vale do Rio Doce permitiu completar as instalações da Casa e o Ministério das Relações Exteriores, através da Embaixada da França no Brasil, financiou o mobiliário e todos os equipamentos tecnológicos.

Essa nova implantação da Aliança Francesa no centro his* A Casa França Maranhão – Aliança Francesa: um olho tórico marca uma nova etapa. São feitas múltiplas parcerias aberto para a francofonia e a diversidade cultural em São a fim de criar uma rede de instituições formadas em língua Luís. francesa, notadamente o Secretariado de Estado para o Turismo e a Cultura, a fim de atender ao fluxo crescente Essa Casa, inaugurada em 1º de março de 2007, é um cen- de turistas francófonos e de viabilizar projetos culturais tro cultural que agrupa diversos espaços. Antes de mais franco-brasileiros. O ano da França no Brasil em 2008-2009 nada, abriga a Aliança Francesa de São Luís, a agência representará para a Aliança francesa o desafio de uma coconsular, um cyber café, uma cafeteria, uma biblioteca operação franco-maranhense bem sucedida. bem como um importante espaço cultural aberto ao pú- A difusão da língua francesa e da cultura francófona em blico para a apresentação de filmes franceses, exposições, São Luís tem seu lugar e um futuro sinônimo de juventude conferências, espetáculos e concertos. Recentemente, um e diversidade se desenha. acordo foi assinado com o Secretariado de Estado para o Turismo do Maranhão a fim de instalar um Ofício de TurisSidonie Lacome mo, reservado principalmente aos turistas franceses. Além Diretora da Aliança Francesa de São Luís. disso, escavações arqueológicas foram feitas em junho de 2006, mais de 7.000 peças foram encontradas tais como vasos portugueses, franceses, holandeses, louça, escovas de dentes etc. Parte desses objetos está exposta na recepção aos turistas.

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Flavia Qu Flavia Quaresma Flavia Quaresma, La passion d’un Chef

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n a beau ne pas être chauvin, on ne peut pas ne pas être sensible à l’amour que cette jolie femme porte à la cuisine française. Un amour qui se confond d’abord avec celui qu’elle éprouve pour sa grand-mère maternelle. C’est elle, en effet, qui, de retour au Brésil après plusieurs années passées en France, lui fait partager sa passion. Une grand-mère originale au demeurant. Mais vous n’imaginez pas une véritable passionnée de cuisine, brésilienne de surcroît et grand-mère qui plus est, banale ! Cette grand-mère , qui adore la cuisine française, déteste cuisiner. C’est donc la petite Flavia qui, du haut de ses 7 ans, commence à préparer les plats que celle-ci mange avec délice. On ne dira jamais assez ces rapports uniques entre grands-parents et petits-enfants, au Brésil en particulier. Voilà donc Flavia cuisinière…en herbe si l’on ose dire. Et pour son anniversaire, ce n’est pas une poupée ou autre babiole qu’elle demande, c’est un repas dans un des grands restaurants cariocas dont les chefs sont français.

Viennent ensuite des stages chez Guy Savoy , La Pérouse, des cours encore à l’Ecole Le Nôtre. Une expérience de 3 mois au Mexique et enfin le retour au Brésil.

Chez ses parents, elle commence à faire des buffets pour les mariages. Le succès venant, elle envahit peu à peu la maison familiale jusqu’à être obligée de trouver une maison indépendante. Ce sera celle de la rue Visconde de Caravelas où elle continue son activité avant d’ouvrir son restaurant en 1999. Bistrot, forcément : le bistrot Flavia Quaresma ( parce qu’elle faisait partie du groupe « Carême » au Cordon bleu). Et le succès qu’elle a connu avec les buffets l’accompagne dans son restaurant. Un succès dont la télévision a voulu faire profiter les Brésiliens : pendant 4 ans, Flavia et leChef Alex Atala, qui vient d’être classé dans les 50 meilleurs restaurants du monde, donnent faim aux téléspectateurs en présentant recettes (Alex) et les régions du Brésil et leurs produits que Flavia va filmer sur place. D’autres pays aussi, comme le Pérou ou le Devenue adulte, que voulez-vous donc qu’elle fasse ? Guérir Chili. de cette maladie qu’est la cuisine, une maladie roturière qui plus est parce qu’au Brésil, à cette époque, il n’y a pas encore L’aventure vient de s’arrêter. Le temps, on le suppose, qu’une de véritable engouement pour la « grande »cuisine ? Pas de autre commence. « glamour » dans les métiers de bouche. Elle est fille de médecin, elle va donc faire des études de médecine. 6 mois. En La revoici donc dans son restaurant, à parler de la cuisine franguise d’ellébore, pour se purger l’esprit. Puis du journalisme. çaise, du choc que cela a été pour elle, de ce qui l’émeut en Puis du théâtre…Mais rien n’y fait. Le virus n’est pas de ceux elle, la création traditionnelle, les sauces- la « cuisine bistrot » auxquels la médecine peut s’attaquer. comme elle dit- le respect des produits, l’intelligence du palais et le goût du cœur. Son père l’envoie alors en France pour qu’elle apprenne au C’est cette cuisine qu’elle fait, en ajoutant, selon son expresmoins une langue. Peut-être aussi pour l’éloigner de ses fan- sion, « de la samba brésilienne dans les ingrédients ». tômes. Il l’en rapproche. Un exemple seulement : son foie gras à la mousseline de Cara (cousin du manioc) et aux cajous (voir recette en encart). A peine a-t-elle posé le pied à Paris- elle a vingt ans - qu’elle Que voulez-vous ajouter ? L’adresse de son prochain restaucomprend que ce qu’elle cherchait est là. Que la cuisine est rant, peut-être…et aussi que la cuisine française aime qu’on une tradition, un élément fondamental de la vie des Français, l’aime et qu’elle n’hésite pas alors à se métisser pour répondre comme ce l’était pour sa grand-mère. Que c’est une passion, à la passion de l’autre. un art, une manière d’être, bref, que c’est sa vie. Elle rentre au bout de quelques mois à Rio de Janeiro et dit alors à son père qu’elle veut retourner en France pour devenir chef. Mais où prendre l’argent ? elle travaillera donc deux années dans la clinique que celui-ci possède, pour pouvoir se payer ses études à Paris. Ce sera le « Cordon bleu » où elle restera deux ans tout en travaillant le soir dans un bistrot précisément. Elle a 24 ans, sa vie commence. 32 - Page / página


uaresma

Flavia Quaresma

A paixão de uma Chefe

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resci escutando as deliciosas histórias da minha avó sobre sua longa temporada francesa. Além das memórias e ótimas fotos, ela trouxe muitos livros de receitas e várias revistas gastronômicas. Entre uma conversa e outra ouvíamos Jacques Brel, Edith Piaf e Charles Aznavour. Nas férias colocávamos as receitas em prática. Na cozinha do nosso sítio em Miguel Pereira fazíamos soufflés, pommes dauphines, profiteroles, béarnaises, holandaises e muitos pratos tradicionais da cozinha francesa.

Para acompanhar o ritmo francês da minha avó e encantada com a cultura daquele país, fui estudar na Aliança Francesa, naquela da Rua Duvivier em Copacabana. Os momentos com a minha avó e as aulas de francês foram montando o meu quebra cabeça de ligação entre o Brasil e a França. No início dos anos 80 chegaram no Rio duas peças fundamentais para este meu jogo. Dois jovens Chefs franceses assumiram a cozinha dos dois melhores restaurantes do Rio naquela época. Eram eles Claude Troisgros e Laurent Suaudeau. Com eles e com outros franceses que aterrissaram por aqui no mesmo momento a história da gastronomia brasileira começou a mudar. É bem verdade que a nossa gastronomia foi sempre influenciada por várias etnias. Dos índios que aqui estavam, dos portugueses que nos colonizaram e dos africanos que aqui chegaram. Depois vieram os imigrantes que deixaram suas mesmo patamar de outras artes e trouxeram requinte e glamour para os restaurantes brasileiros. raízes pelos quatro cantos do Brasil. Com a auto-estima sempre em baixa no nosso país nos acostumamos a valorizar mais as cozinhas de fora do que as nossas próprias raízes. Quando queríamos fazer um belo jantar fazíamos um menu com a maior parte das receitas estrangeiras. Usávamos muito pouco nossos produtos. Gastávamos mais dinheiro comprando frutas exóticas pra gente ao invés de utilizarmos nossos cajus, cupuaçus e maracujás.

Certamente se isto não tivesse acontecido eu não estaria aqui escrevendo sobre a minha trajetória gastronômica. Não teríamos espalhadas pelo Brasil tantas faculdades de gastronomia levando muitos jovens das mais diferentes classes sociais a ingressar nesta profissão.

Eles me fizeram despertar para um mundo onde podemos expressar através da arte culinária o simples desejo de dar Precisamos sofrer uma invasão gastronômica francesa para prazer para as pessoas, a valorizar os ingredientes e conseolharmos pro nosso próprio umbigo e nos certificarmos de qüentemente seus produtores e a dar importância ao ato que nossos produtos autênticos têm qualidade e muito va- de se alimentar. lor. Constatamos de que é bom ser diferente e que podemos conquistar outros horizontes justamente com o nosso Dando continuidade ao preenchimento do meu jogo gastronômico lá fui em em 1991 para a França estudar cozinha diferencial. na escola Le Cordon Bleu. A chegada dos franceses não apenas nos fez enxergar o valor do produto nacional como também nos mostrou a importância da profissão do cozinheiro, que até então era descriminada por aqui. Eles colocaram a gastronomia no Page / página - 33


La Pinacothèque présente

Nicolas Bouvier Le regard du voyageur

L

a Pinacothèque présente une série d’environ 90 images en noir et blanc prises par Nicolas Bouvier (19291998), écrivain-voyageur suisse de langue française. Les images ont été réalisées entre 1953 et 1955, pendant un voyage de Genève à Ceylan au volant d’une petite Fiat Topolino raconté dans son livre “L’Usage du Monde” – 1963. L’exposition intègre la célébration du Mois International de la Francophonie.

A Pinacoteca apresenta uma série de cerca de 90 imagens (em preto-e-branco) de Nicolas Bouvier (1929-1998), escritor-viajante suíço de língua francesa. As imagens foram realizadas entre 1953 e 1955, durante a viagem que o conduziu de Genebra ao Ceilão ao volante de um pequeno Fiat Topolino e cuja narração foi feita em L’Usage du monde – 1963. A exposição integra a celebração do Mês Internacional da Francofonia.

L’oeuvre s’inscrit dans la tradition de la littérature de voyage, genre où des auteurs comme Bouvier et Ella Maillart sont des références. Dans “L’Usage du monde” il raconte la découverte de l’ailleurs, la consolidation d’une solide amitié avec le peintre Thierry Vernet et la naissance de sa vocation d’écrivain. Les deux amis ont parcouru la Yougoslavie, la Turquie, l’Iran, le Kurdistan, le Paquistan, l’Inde, l’Afghanistan et Ceylan. La scénographie de l’exposition invite à revivre ce parcours. L’exposition propose également au public brésilien une introduction à l’oeuvre écrite de Bouvier, par des reproductions de manuscrits et d’extraits de livres et la projection d’un documentaire sur sa production littéraire. La bande sonore de l’exposition reproduit des enregistrements de musique locale effectuées para Nicolas Bouvier lui-même.

A obra se inscreve na tradição de literatura de viagem, gênero em que autores como Bouvier e Ella Maillart são considerados referenciais. Em L’Usage du monde sua narrativa perpassa a descoberta do alheio, a consolidação de uma estreita amizade com o pintor Thierry Vernet e o nascimento da vocação para escritor. Os dois amigos percorreram a Iugoslávia, Turquia, Irã, Curdistão, Paquistão, Índia, Afeganistão e Ceilão. A expografia da mostra é um convite para reviver essa viagem. A exposição propõe-se também a introduzir o público brasileiro à obra escrita de Bouvier, incluindo reproduções de manuscritos e trechos de livros, além da exibição contínua de um documentário sobre sua produção e da ambientação sonora, com gravações realizadas pelo próprio Bouvier de músicas típicas dos locais que visitou.

L’exposition est le résultat d’un partenariat entre le Consulat Général de France à São Paulo, le Consulat Genéral de Suisse à São Paulo, le Musée de l’Elysée à Lausanne, la Fondation Pro-Helvetia et l’Alliance Française de São Paulo.

A mostra é resultado de uma parceria com o Consulado Geral da França em São Paulo, Consulado Geral da Suíça em São Paulo, Musée de L’Elysée de Lausanne e Fundação Pro-Helvetia.

Commissaires : Sébastien Roy et Diógenes Moura. 34 - Page / página

Curadoria de Sébastien Roy e Diógenes Moura.


Nicolas BOUVIER

Exposição realizada pela Aliança Francesa de São Paulo, o Consulado Geral da França em São Paulo, o Consulado Geral da Suiça em São Paulo, a Pinacoteca do Estado de São Paulo e o Musée de l’Elysée de Lausanne. Datas : 23 de março a 13 de maio de 2007, de terça a domingo, das 10h às 18h Local : Pinacoteca do Estado - Endereço : Praça da Luz, 2 – São Paulo - SP RUMO AO LESTE : Sébastien Roy

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ascido em 1929, em uma família da burguesia de Genebra, Nicolas Bouvier aproveita as férias de sua adolescência para iniciar-se em viagens. Em 1953, com seu melhor amigo, o pintor Thierry Vernet, ele parte sem idéia de volta, rumo ao Leste, por uma longa jornada de carro – um pequeno Fiat Topolino.

Hoje, as suas fotografias do Leste europeu, do Irã, do Afeganistão, da Índia e do Japão, convidam a uma viagem na geografia e no passado de um Oriente perdido. Às imagens, juntam-se as músicas que o próprio Nicolas Bouvier gravou, e que compõem a trilha sonora da estrada e desta exposição.

Em meados dos anos 50, as estradas do Oriente ainda eram pouco freqüentadas. Ella Maillart, conterrânea de Bouvier, era das poucas pessoas que as conhecia. Questionada por ele sobre o melhor caminho a seguir, a ilustre viajante respondeu: “Onde homens vivem, o viajante também pode viver”. Para o viajante, mais importante que a beleza de uma paisagem, ou a riqueza de uma arquitetura, são os homens.

Viajando, Nicolas Bouvier sentiu logo a necessidade de escrever. Ao longo da sua vida, numa escrita sensível e exigente alimentada por seus diários, ele sempre voltou a esse percurso para contá-lo por pedaços. Quatro títulos se tornaram, hoje, clássicos da literatura de viagem: L’Usage du monde (1963), Chronique Japonaise (1975), PoissonScorpion (1982), e a coletânea de poemas Le Dehors et le Dedans (1982).

Foi uma lenta deriva que durou quase três anos. Thierry Vernet parou em Cabul; Nicolas Bouvier continuou sozinho, sempre em direção ao Leste, até seu ponto extremo, o Japão, onde voltaria nos anos 60 e 70. Refletindo sobre o eixo Leste-Oeste das suas peregrinações, Nicolas Bouvier diria: “Eu penso, como Heródoto, que a Ásia é a mãe da Europa, e que o Novo Mundo é filho desta. (...) É natural visitar primeiro os anciãos antes de conhecer os jovens”.

Na vida nômade, Nicolas Bouvier nunca pretendeu achar a si mesmo. Os outros o interessavam muito mais. O que ele queria mesmo era perder-se, procurando esse estado de extremo cansaço que a viagem, às vezes, proporciona, e onde, sem defesa, o viajante se deixa invadir pelo mundo. Em 1998, esse insubstituível contador atravessou a “última fronteira”. Mas sua obra continua ajudando-nos a fazer melhor uso do mundo.

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LE LIVRE FRANÇAIS AU BRESIL E

n Amérique Latine, le Brésil est le 2e importateur de livres en français, derrière le Mexique mais loin devant le Chili, l’Argentine et les autres Etats de la région. En 2005, le marché brésilien représentait 1,868 million d’euros. Après 5 ans de baisse, on note actuellement une légère reprise.

Rares sont les éditeurs brésiliens dont le catalogue n’accueille pas au moins un auteur français et surtout en termes de cessions de droits, la zone lusophone se porte plutôt bien : il s’agit du 4e marché linguistique, juste derrière l’espagnol, l’italien et le chinois, mais devant l’anglais et l’allemand.

La diminution des exportations de livres français vers le Brésil pourrait se traduire par une réelle perte d’influence de la France dans les débats d’idées si elle n’était pas compensée par le nombre important de traductions. En effet, le Brésil occupe actuellement la 6e position dans le classement mondial des pays acquéreurs de droits français et en Amérique Latine, il est sans équivoque en première position. Selon les repères statistiques du Syndicat National de l’Edition, 243 titres français ont été cédés en 2005, principalement des ouvrages de sciences humaines (106), de littérature (45) et des livres de jeunesse (30).

En ce qui concerne la distribution, outre les deux grandes librairies francophones de Rio de Janeiro (Leonardo da Vinci) et de Sao Paulo (Livraria Francesa), la plupart des librairies brésiliennes fréquentées par le public lettré (A Travessa et Argumento à Rio, Cultura à Sao Paulo et Recife...) proposent des livres en français, généralement dans les domaines littéraires ou artistiques, ainsi qu’en sciences humaines et sociales. La FNAC dispose déjà de six implantations dans le pays et prévoit d’ouvrir huit magasins supplémentaires avant 2010.

Quelques titres d’auteurs français parus ces derniers mois sur le marché brésilien : • O atentado, de Yasmina Khadra, Editora SA, 2006 • As andorinhas de Cabul, de Yasmina Khadra, Editora SA, mars 2007 • Heitor e os segredos do amor, de François Lelord, Editora SA, mai 2006 • Aprender a Viver, de Luc Ferry, Editora OBJETIVA, 2007 • Nos passos de Hannah Arendt, de Laure ADLER, Editora RECORD, 2007 • Diario de um Príncipe no Rio de Janeiro, de François Ferdinand Philippe Louis Marie D’Orléans, Editora RECORD (Collection Baú de Histórias), 2007 • A mais bela historia da felicidade, de André ComteSponville, Editora RECORD, 2007 • Awô, O mistério dos orixás, de Gisèle Omindarewá Cossard, Editora PALLAS, 2007 • Persépolis 4, Marjane SATRAPI, Companhia das Letras, mars 2007 • Os fantasmas de Goya, Jean-Claude Carrère, Companhia das Letras, février 2007 • A Pequena Fadette, George SAND, editora Barcarolla, 2007 • É possível viver o que eles pensam?, de Sébastien Charles, Editora Barcarolla, 2007 - - Minha historia das mulheres, Michelle PERROT, Editora Contexto, fevrier 2007 • O homem sentado no corredor e A doença da morte, de Marguerite Duras, Cosac & Naify, 2007 • Os estóicos I, Zenão, Cleantes e Crisipo, de Frédérique Ildefonse, Editora Estação Liberdade, Coleção Figuras do Saber, 2007 Gilliane JOLY Bureau du Livre de l´Ambassade de France au Brésil Page / página - 37


O LIVRO FRANCÊS NO BRASIL N

a América Latina, o Brasil é o 2º importador de livros em francês, atrás do México mas bem na frente do Chile, da Argentina e de outros países da região. Em 2005, o mercado brasileiro representava 1,868 milhão de euros. Após 5 anos de baixa, nota-se atualmente uma ligeira recuperação.

A diminuição das exportações de livros franceses para o Brasil poderia traduzir-se por uma real perda de influência da França nos debates de idéias se não fosse compensada pelo número importante de traduções. Com efeito, o Brasil ocupa atualmente a 6ª posição na classificação mundial dos países compradores de direitos franceses e, na América Latina, está sem equívoco na primeira posição. Segundo as informações estatísticas do Sindicato Nacional da Edição, 243 títulos franceses foram cedidos em 2005, principalmente obras de ciências humanas (106), literatura (45) e livros para jovens (30). Alguns títulos de autores franceses publicados nestes últimos meses no mercado brasileiro : • O atentado, de Yasmina Khadra, Editora SA, 2006 • As andorinhas de Cabul, de Yasmina Khadra, Editora SA, março de 2007 • Heitor e os segredos do amor, de François Lelord, Editora SA, maio de 2006 • Aprender a Viver, de Luc Ferry, Editora OBJETIVA, 2007 • Nos passos de Hannah Arendt, de Laure Adler, Editora RECORD, 2007 • Diário de um príncipe no Rio de Janeiro, de François Ferdinand Philippe Louis Marie D’Orléans, Editora RECORD (Coleção Baú de Histórias), 2007 • A mais bela história da felicidade, de André Comte-Sponville, Editora RECORD, 2007 • Awô, O mistério dos orixás, de Gisèle Omindarewá Cossard, Editora PALLAS, 2007. • Persépolis 4, Marjane SATRAPI, Companhia das Letras, março de 2007. • Os fantasmas de Goya, Jean-Claude Carrière, Companhia das Letras, fevereiro de 2007. • A Pequena Fadette, George SAND, Editora Barcarolla, 2007. • É possível viver o que eles pensam?, de Sébastien Charles, Editora Barcarolla, 2007 – Minha história das mulheres, Michelle Perrot, Editora Contexto, fevereiro de 2007. • O homem sentado no corredor e A doença da morte, de Marguerite Duras, Cosac & Naify, 2007. • Os estóicos I, Zenão, Cleantes e Crisipo, de Frédérique Ildefonse, Editora Estação Liberdade, Coleção Figuras do Saber, 2007 Gilliane JOLY Bureau du Livre da Embaixada da França no Brasil. 38 - Page / página

Raros são os editores brasileiros cujo catálogo não acolha pelo menos um autor francês e, sobretudo em termos de cessões de direitos, a zona lusófona vai bem trata-se do 4ª mercado lingüístico, logo atrás do espanhol, o italiano e o chinês, mas na frente do inglês e do alemão. No que se refere à distribuição, além das duas grandes livrarias francófonas do Rio de Janeiro (Leonardo da Vinci) e de São Paulo (Livraria Francesa), a maioria das livrarias brasileiras freqüentadas pelo público letrado (A Travessa e Argumento no Rio, Cultura em São Paulo e Recife) propõem livros em francês, geralmente nos campos literários e artísticos, assim como em ciências humanas e sociais. A FNAC já dispõe de seis implantações no país e prevê abrir outras oito lojas antes de 2010.



TOUR DU BRÉSIL

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Belém

Florianópolis

Brèves

En mars, l’Alliance française a présenté le cycle de films « Humour à la française » de la cinémathèque du Ministère des Affaires étrangères, également programmé par les Alliances de São Luis et Fortaleza.

Brasília

En avril-mai, l’Alliance française présente une exposition de Georges Rousse au Centre Culturel CIC. Depuis le début des années 80, Georges Rousse, tour à tour peintre, sculpteur, architecte, transforme puis photographie des lieux abandonnés.

Goiânia

L’exposition « Impressões Brasilienses », gravures de Michelle Cunha, Pulika et Marcílio Tabosa a été présentée Fin mai, l’Alliance française présentera un concert de la en février-mars à la galerie Arte em Papel de l’Alliance violoniste française Fanny Clamagirand, accompagnée française de Brasília. de la pianiste brésilienne Guida Borghoff, au Théâtre Goiânia. Les Alliances de Brasília, Porto Alegre et São José dos Campos accueilleront également Fanny ClaEn avril, l’Alliance française présente l’exposition « Ins- magirand, dans le cadre d’une tournée nationale réalisée tantanés du Québec » du photographe brésilien Andrelou avec le soutien de Culturesfrance. Vallarelli.

Campinas

Curitiba

Manaus

Le 27 mars, l’Alliance française a organisé deux conféDans le cadre de son café philosophique, l’Alliance fran- rences à l’Université Uninorte : avec M. Guillaume Devin, çaise reçoit Mathieu Bertrand Struck, le 13 avril, sur le Professeur à Sciences Politiques (Paris), sur les 50 ans thème de l’Encyclopédie de Diderot. du Traité de Rome et Mme Sylvie Rollet, Professeur de cinéma à l’Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), sur l’histoire et l’évolution du cinéma français.

Salvador

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Tour du Brésil

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Recife

Du 16 au 19 avril, l’Alliance française en partenariat avec la Fondation Joaquim Nabuco, a présenté les documentaires de la collection du Ministère des Affaires étrangères français, « Globalisation, Globalisations », projections accompagnées de débats sur le thème.

São José dos Campos

L’exposition de photographies « Cenário da Existência », paysages du Brésil et du Chili, de Mário Lúcio Sapucahy, est présentée en avril à l’Alliance française de São José dos Campos.

São Luis

En mars, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle Casa França Maranhão, l’Alliance française a présenté En avril, l’Alliance française présente, dans sa salle de l’exposition «L’oeil voyageur» du photographe français spectacle à Botafogo, « Van Gogh, le suicidé da la société Frédéric de la Mure, avec l’appui de l’Ambassade de », d’après l’oeuvre d’Antonin Artaud, mis en scène par le France au Brésil. Groupe Quadrante. L’exposition « Singularité », sélection d’oeuvres du peintre Dallier, sera présentée jusqu’en mai à la filiale d’Ipanema. Fin mars, le groupe touareg et peul du Niger, Etran Finatawa, a présenté 3 concerts organisés par l’Alliance française, en partenariat avec le Service Economique et Social du Commerce (SESC), la Caisse Economique FéDu 09 au 30 avril, l’Alliance française présente l’exposi- dérale et l’association Cachoiera. tion “Santos Dumont à Paris”, un regard et un hommage à Début avril, les Alliances françaises de Florianópolis et l’inventivité et l’esprit aventurier du père de l’aviation, qui Joinville, en partenariat avec le SESC de l’Etat de Santa a résidé dans la capitale française entre 1898 et 1909. Catarina, ont présenté 2 concerts de Etran Finatawa. L’exposition est en circulation dans le réseau des Alliances françaises et a été présentée à Recife (janvier), João Pessoa (février) et Aracaju (mars), en partenariat avec le Memorial do Rio Grande do Sul de Porto Alegre.

Rio de Janeiro

São Paulo

Salvador

Recife

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GIRO DO BRASIL

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Notas Belém

Em março, a Aliança Francesa apresentou o ciclo de filmes “Humor à francesa” da cinemateca do Ministério das Relações Exteriores, igualmente programado pelas Alianças de São Luís e Fortaleza.

Brasília

Florianópolis

Em abril-maio, a Aliança Francesa apresenta uma exposição de Georges Rousse no Centro Cultural CIC. Desde o início dos anos 80, Georges Rousse, sucessivamente pintor, escultor, arquiteto, transforma depois fotografa lugares abandonados.

Goiânia

A exposição “Impressões Brasilienses”, gravuras de Michelle Cunha, Pulika e Marcílio Tabosa foi apresentada em feve- Fim de maio, a Aliança Francesa apresentará um concerto reiro-março na galeria Arte em Papel da Aliança Francesa da violinista francesa Fanny Clamagirand, acompanhada de Brasília. da pianista brasileira Guida Borghoff, no Teatro Goiânia. As Alianças de Brasília, Porto Alegre e São José dos Campos vão igualmente receber Fanny Clamagirand, durante uma Em abril, a Aliança Francesa apresenta a exposição “Instan- turnê nacional realizada com o apoio de Culturesfrance. tâneos do Quebec”, do fotógrafo brasileiro Andrelou Vallarelli. Em 27 de março, a Aliança Francesa organizou duas conferências na Universidade Uninorte: com o Sr. Guillaume Em seu café filosófico, a Aliança Francesa recebe Mathieu Devin, professor de ciências políticas (Paris), sobre os 50 Bertrand Struck, em 13 de abril, sobre o tema “A Enciclopé- anos do Tratado de Roma e a Sra. Sylvie Rollet, professora dia de Diderot”. de cinema da Universidade da Sorbonne Nouvelle (Paris III), sobre a história e a evolução do cinema francês.

Campinas

Manaus

Curitiba

Belem

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Tour du Brésil

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Recife

De 16 a 19 de abril, a Aliança Francesa, em parceria com a Fundação Joaquim Nabuco, apresentou os documentários da coleção do Ministério das Relações Exteriores da França, “Globalisation, Globalisations”, projeções acompanhadas de debates sobre o tema.

Rio de Janeiro

Em abril, a Aliança Francesa apresenta, na sala de espetáculos de Botafogo, “Van Gogh, o suicidado da sociedade”, segundo a obra de Antonin Artaud, encenada pelo Grupo Quadrante. A exposição “Singularidade”, seleção de obras do pintor Dallier, será apresentada até maio na filial de Ipanema.

São José dos Campos

A exposição de fotografias “Cenário da Existência”, paisagens do Brasil e do Chile, de Mário Lúcio Sapucahy, é apresentada em abril na Aliança Francesa de São José dos Campos.

São Luís

Em março, por ocasião da inauguração da nova Casa França Maranhão, a Aliança Francesa apresentou a exposição “O olho viajante”, do fotógrafo francês Frédéric de la Mure, com o apoio da Embaixada da França no Brasil.

São Paulo

Fim de março, o grupo Touareg et Peul do Níger, Etran Finatawa, apresentou 3 concertos organizados pela Aliança Francesa, em parceria com o Serviço Econômico e Social De 9 a 30 de abril, a Aliança Francesa apresenta a exposição do Comércio (SESC), a Caixa Econômica Federal e a Asso“Santos Dumont em Paris”, um olhar e uma homenagem à ciação Cachoeira. inventividade e ao espírito aventureiro do Pai da Aviação, que residiu na capital francesa entre 1898 e 1909. Início de abril, as Alianças Francesas de Florianópolis e A exposição está circulando pela rede das Alianças Fran- Joinville, em parceria com o SESC do Estado de Santa Catacesas e foi apresentada em Recife (janeiro), João Pessoa rina, apresentaram 2 concertos de Etran Finatawa. (fevereiro) e Aracaju (março) , em parceria com o Memorial do Rio Grande do Sul, de Porto Alegre.

Salvador

Rio de Janeiro

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Recettes Culinaire FOIE GRAS POÊLÉ SOBRE MOUSSELINE DE CARÁ, CAJU CARAMELIZADO E REDUÇÃO DE CAJU COM PIMENTA DE CHEIRO INGREDIENTES • Redução de caju 80ml de vinagre de vinho tinto 100ml de vinagre de framboesa 160g de açucar mascavo 100g de açúcar refinado 1 L suco concentrado de caju 1 unidade pimenta de cheiro amarela • Caju caramelizado 1 unidade caju in natura em fatias de aproxima amente 1 cm - 100 ml de água filtrada 60g açúcar refinado - 2 colheres de sopa de mel de flor de laranjeira • Purê de cará 180g de purê de cará passado na peneira 60g de creme de leite fresco sal a gosto pimenta do reino branca moída na hora a gosto • Foie Gras 04 unidades de escalopes de foie gras de 60 g cada sal a gosto pimenta do reino branca moída a gosto • Finalização 4 galho tomilho para decorar Flor de sal a gosto

MODO DE FAZER Preparar a redução de caju - Numa panela, colocar todos os ingredientes, levar à fervura e logo reduzir o fogo para que esta mistura fique reduzindo lentamente até obter a consistência de um xarope. Resfriar e reservar. Preparar os cajus caramelizados - Fazer uma calda com o açúcar e a água. Assim que tomar consistência, adicionar as fatias de cajus e deixar cozinhar até que estejam macios. Resfriar e reservar em sua própria calda para não escurecer. Na hora de servir, aquecer o mel em uma frigideira anti-aderente e assim que estiver bem dourado, colocar as lâminas de caju. Caramelizar dos dois lados. Servir quente. Preparar a mousseline de cará – Levar num processador o purê de cará e o creme de leite. Processar até obter uma mousseline bem lisa e branca. Temperar com sal e pimenta. Reservar aquecida. Preparar o foie gras – Aquecer muito bem uma frigideira anti-aderente, temperar o foie gras com sal e pimenta, selar até dourar do lado mais bonito, virar e retirar da frigideira. Manter aquecido até a hora de servir. Montagem do prato – No centro do prato dispor a mousseline de cará. Colocar o foie gras por cima e salpicar a flor de sal por cima. Finalizar colocando o caju caramelizado sobre o foie gras, espetar um galho de tomilho e espalhar a redução de caju ao redor. 44 - Page / página


Recette culinaire

Foie gras poêlé à la mousseline de cará, au jus de cajou caramélisé réduit au piment parfumé INGRÉDIENTS (Mesure pour 4 personnes) • Jus de cajou réduit 80ml de vinaigre de vin rouge 100ml de vinaigre de framboise 160g de sucre roux 100g de sucre raffiné (blanc) 1L de jus concentré de cajou 1 gousse de piment jaune (parfumé) • Cajou caramélisé 1 cajou naturel coupé en lamelles de 1 cm environ 100 ml d’eau potable 60g sucre raffiné 2 cuillerées à soupe de miel à la fleur d’oranger • Purée de cará 180g de purée de “cará” passée à la passoire 60g de crème fraîche sel au goût poivre blanc moulu fraîchement et au goût • Foie Gras 04 escalopes de foie gras – environ 60 g chacune sel au goût poivre blanc moulu au goût • Finalisation 4 branches de thym pour décorer Fleur de sel au goût

Préparation Préparer la réduction du cajou: Mettre tous les ingrédients dans une casserole, amener à ébullition. Ensuite, ramener à feu doux afin d’obtenir un sirop. Laisser refroidir et le mettre de côté. Préparer la caramélisation du cajou – Faire un sirop de caramélisation avec le sucre et l’eau. Une fois obtenu ce caramel, rajouter les tranches de cajou et les faire cuire jusqu’à ce que l’on obtienne la tendresse voulue. Refroidir et les mettre de côté. (les fruits dans le sirop de caramel sinon ils noircissent). Au moment de servir, chauffer le miel dans une poêle anti-adhésive. Une fois le miel réchauffé, rajouter les lamelles de cajou et caraméliser des deux côtés. Servir chaud. Préparer la mousseline de cará – Préparer une purée de cará lisse et bien blanche avec de la crème fraîche. Assaisonner avec du sel et du poivre à votre goût, la tenir au chaud. Préparer le foie gras – Bien chauffer une poêle anti-adhésive. Assaisonner les morceaux de foie gras avec du poivre et du sel à votre goût, les dorer, les enlever de la poêle et garder au chaud jusqu’au moment de servir. Présentation du plat – Au centre du plat, disposer la mousseline de cará. Mettre le fois gras par-dessus, saupoudrer de fleur de sel. Rajouter le cajou caramélisé sur les tranches de foie gras, verser autour la réduction du cajou caramélisé et décorer avec les branches de thym Page / página - 45


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