Pour Patrimoine

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PAROLE PUBLIQUE seul le prononcé fait foi


© Archives Nationales (France)


Que personne ne se fasse d’illusion, le développement de la construction n’est pas chose aisée : il faut prospecter les terrains, il faut les acheter il faut mettre ces terrains en état de viabilité, il faut réunir les entreprises et les ouvriers comme les matériaux. Mais je l’affirme les espoirs qui sont nés maintenant et qui sont accrochés au cœur de ceux qui souffrent ne seront pas déçus. Et dès le printemps prochain, tous ceux qui veulent observer verront un immense épanouissement et une grande floraison des chantiers de construction dans toute la France et singulièrement dans les centres urbains et dans la région parisienne. Le développement du logement est en marche et on peut affirmer que pour toutes les catégories de la société française, toutes les familles françaises, la crise du logement dans son caractère le plus aigu, c’est-à-dire social et humain, sera juguler pour 1955.

22.02.1954 Maurice Lemaire - Ministre de la reconstruction et du Logement JT 20 h / ina.fr Présidence de René Coty / Gouvernement Joseph Laniel


Le mal est connu : concentration excessive, déséquilibre, désordre. Deux objectifs à atteindre : remettre de l’ordre et préparer le pari de l’an 2000. Repartir à la reconquête de Paris (…), vaincre le taudis, prendre notre revanche sur le monde de confort et sur la laideur. Mettre de l’ordre dans la banlieue, mettre fin à cette construction désordonnée. Construire plus, moins cher, mieux, pour cela une seule solution : construire par grands paquets de milliers de maisons par ensemble d’habitation.

20.11.1959 Marcel Diebolt - Commissaire à la construction et à l’urbanisme de la région parisienne. Interview RTF / ina.fr Présidence de Charles De Gaulle I / Gouvernement Michel Debré


Il n’y a pas de contradiction entre une tour moderne et une tour de cathédrale ; la contradiction naît seulement de la coexistence de la beauté et la laideur. C’est une affaire d’architecture et le seul problème est de savoir si l’architecture française du XXe siècle est capable de construire des ensembles qui soient dignes de ce qu’elle a fait pendant dix siècles. Si elle en était incapable, ce serait très grave, mais si elle en est capable, ce sera fort bien. … Il y a une catégorie d’esprits pour qui tout ce qui est vieux est beau et tout ce qui est nouveau est laid. Je ne crois pas que ce soit la voie de l’avenir.

18.06.1965 Georges Pompidou - Premier Ministre Assemblée Nationale : « la région parisienne » / georges-pompidou.org Présidence de Charles de Gaulle I / Gouvernement Georges Pompidou


J’avais déjà annonce en arrivant ici que je m’attaquerai aux problèmes des grands ensemble. Je crois qu’ils ont été nécessaires, ils ont correspondu a une époque de la construction en France. Je crois qu’aujourd’hui ils ne correspondent pas à l’aspiration des Français. Ils ont à la fois l’inconvénient d’être mal situé sur le plan de l’urbanisation, du tissus urbain du paysage. Et puis ils en ont un autre auquel on ne réfléchit pas assez, c’est que, dans la mesure où ils sont très grands et constitués de logements sociaux aidés de la même manière, ils sont un facteur de ségrégation sociale.

21.03.1973 Oliver Guichard- Ministre de l’Équipement et du Logement Circulaire « Ni tours, ni barres » / Franceinfo.fr Présidence de Georges Pompidou / Gouvernement Pierre Messmer


Sur l’amélioration des conditions de la vie en banlieue. Cet effort général sera mené avec l’aide de l’ État et fera appel à l’initiative des communes qui ont compétence pour régler la plupart des problèmes d’équipements et de vie sociale qui intéressent les habitants des banlieues. Un nombre limité de programmes expérimentaux, préparés dès le début de 1980, permettra de tester dans une quinzaine de communes de banlieue, tant en région parisienne qu’en province, les mesures les meilleures pour l’amélioration des conditions de vie locale. Ces programmes feront l’objet de contrats entre l’État et les communes et porteront notamment sur les transports urbains, l’urbanisme, les équipements culturels et la vie associative.

19.12.1979 Michel D’Ornano - Ministre de l’Environnement et du Cadre de vie Communiqué de Presse / vie-publique.fr Présidence de Valéry Giscard d’Estaing / Gouvernement Raymond Barre


Quand la ville ne grandit plus, au moins l’urbanité peut-elle s’étendre. Il faut réussir la grande entrée des banlieues dans la société urbaine parce que c’est là que se situe le mal, le mal de vivre qui est naturellement de tous les embarras, de tous les drames de la vie quotidienne. On peut avoir de grandes idées, de grands principes sur beaucoup de choses ; on n’y manque pas et on peut vivre dans l’abstraction (…) oui, mais la vie de tous les jours, la vie de chaque heure du jour et de la nuit, le bruit, la vue de la laideur, la promiscuité c’est-à-dire la solitude... Vous savez bien, dans vos villes, que c’est le double phénomène qui se produit. Une trop grande foule : on est seul...

07.12.1985 François Mitterand - Président de la République Assises Banlieue 89 / elysée.fr Présidence de François Mitterand I / Gouvernement Laurent Fabius


Dans les grands ensembles, on a voulu industrialiser la ville. On a développé l’uniformité architecturale. On dit qu’elle secrète l’ennui, peutêtre bien, mais aussi souvent le désespoir et la révolte. Pourquoi avoir tant séparé le logement du commerce, du travail, du loisir, du sport, de la culture ? S’agissait-il de cités radieuses - dans certains cas, elles l’ont été - ou de cités au rabais ? En tout cas, ce ne sont pas quelques parcs devant des barres d’immeubles qui suffiront à rompre la chaîne de la monotonie. … Roland Castro n’est jamais à court de projets, il en a aussi un pour cela : un ministère de la Ville. Cela mérite réflexion.

04.12.1990 François Mitterand - Président de la République Assises Banlieue 89 / elysée.fr Présidence de François Mitterand II / Gouvernement Michel Rocard



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QUE GARDE-T-ON DE NOS AÎNÉS ? En arrivant à Pierrefitte, c’est une question que je me posais. La banlieue populaire, lorsqu’on n’y vit pas, c’est un milliard d’images plus contradictoires les unes que les autres qui se bousculent. C’est le risque d’entretenir quelques poncifs à son sujet. C’est d’ailleurs une des rares zones au sujet de laquelle toute la population Française entretient des points de vue fermement arrimés, sans pourtant la connaître. Ici, la force de l’imagerie collective est sans commune mesure. Dans le cadre de cette résidence, j’ai eu besoin de prendre du recul. En déclinant les perspectives, j’ai cherché à questionner l’héritage de ceux qui habitent ces banlieues : Pierrefitte ou tant d’autres. Car, si chacune de ces villes garde ses particularités, elles restent liées entre elles par une politique publique nationale. Je me suis appuyée sur des discours officiels et des photographies d’archives : communale et familiale. Depuis les années 50 et la période de reconstruction, les allers-retours frénétiques entre construction et dynamique de destruction incessante sont vraiment troublants. Vivons-nous toujours à ce point dans les débris de notre passé ? Et puis on s’interroge : au milieu de tout ça, comment nos intimités s’inscrivent dans ce mouvement plus grand que nous ? C’est la rencontre de Rachida qui, dans ce projet, pose une première question : comment on arrive à Pierrefitte ? Et les questions qui pourraient suivre seraient sans doute : comment on grandit à Pierrefitte et comment l’on y vit ? De la grande à la petite histoire : la mise en dialogue de ces documents est une proposition de lecture de ces territoires monstres de complexité et foisonnant de vie.





Ma mère nous a transmis beaucoup de valeurs, alors qu’elle ne savait ni lire, ni écrire. Les valeurs de respect, de ne pas mentir, d’être corrects, d’être polis et surtout d’aider les autres. Les valeurs c’est très important pour nous, c’est une base de notre éducation. Quoi qu’il arrive dans ma vie, je me comporte comme mes parents m’ont appris à me comporter. L’amour qu’ils m’ont donné me permet d’avoir confiance en moi. Si on reçoit l’amour de ses parents, on se construit bien dans son corps. Grâce à ça, je peux m’en sortir. Maintenant. Avec le recul. J’ai cette arme solide et je peux dire : « Non, Stop » et j’en suis fière !


Rachida et Fatima sa meilleure amie au Jardin Publique. (Taza, MAROC) – Juin 1976 Photographe ambulant


A Taza, à l’étage de la maison familiale, il y avait un très grand bureau. C’est là qu’il y a toutes les photos et les cartes postales. Et parmi ces images il y avait cette photo. Je la regardais en cachette. Elle m’a beaucoup marquée, j’ai vu le prince charmant. Je ne l’avais jamais rencontré. Le Dieu m’a entendue. Je ne pensais pas qu’il me demanderait ma main.


Jours de fiançailles. (Taza, MAROC) – Octobre 1975 L’appareil est posé sur une chaise, une petite pierre pour rehausser le point de vue.




Jeunes mariés. (Bab Boudir, MAROC) – Octobre 1978 Son frère qui les accompagne les photographie


Je ne voyais que son visage. C’est pas la France qui m’attirait, moi surtout : c’est lui ! Il faut que j’y aille avec lui ! Quelle vie je vais avoir avec lui ? Je ne me suis pas posée de questions. J’étais naïve à l’époque, j’avais 20 ans. Je suis venue en 1978. Je ne posais pas de questions, on était élevé comme ça. Chez mes parents, on a eu une belle vie. Les cadeaux de Noël, le sapin de Noël, les jouets de Noël qui viennent de France au Maroc. Mon père était cheminot, donc on ne manquait de rien : les vêtements, les loisirs… Sans réfléchir, je me suis dit que ça serait peut être la même chose, c’est pour ça que je n’ai pas posé de questions.


J’avais pas imaginé qu’ici les gens ne rentrent pas chez eux le midi : les enfants à la cantine, l’épouse au travail… ou sinon elle est toute seule avec ses gosses. C’était comme un choc. C’était dur pour moi la première année. Je ne faisais rien de mes journées : je regardais la télé. C’est comme ça que j’ai appris la langue française, avec le programme Aujourd’hui Madame. La langue c’était un handicap. C’était Evelyne Délia qui présentait, maintenant elle fait la météo à TF1. J’adorais cette émission car c’est grâce à ça que j’ai commencé à m’exprimer. Jusqu’en 1981, c’était vraiment le vide. Je n’avais aucune activité, sauf avec mon mari pour faire les courses ou voir son frère mais sans plus. Je ne connaissais personne. J’ai aidé une voisine à l’époque, c’était une espagnole. Elle a bien compris que je n’avais pas d’enfant et que j’étais toute seule toute la journée… et le soir puisque mon mari faisait des études. Des fois, j’étais seule jusque 23h…

C’est elle qui m’a présenté Anne-Marie. C’était une femme d’affaires dans la sécurité, les alarmes tout ça… C’était une femme très riche, elle est venue à la résidence parce qu’elle n’avait pas le choix : elle travaillait à Aubervilliers. C’était une grande dame très belle : blonde aux yeux verts, manteau de fourrure et berger allemand… Et après son congé maternité, elle voulu retravailler. C’est pour ça que la voisine me l’a présentée. Je gardais son fils Jackie, jour et nuit. Elle se déplaçait beaucoup, elle n’était jamais là. Je l’ai gardé pendant deux ans, elle le prenait rarement, elle était trop occupée avec ses entreprises. Je lui ai rendu beaucoup de services, c’était la confiance totale. A cette époque je pesais 42kg, je ne mangeais pas. Cet enfant, je dis qu’il a ramené le bonheur. Quand il est parti et bien je suis tombée enceinte.


Première et unique visite de son père, venu du Maroc. (Pierrefite) – 1980


Ma vie a changé quand j’ai eu mon second enfant. J’ai eu besoin d’argent. C’est pas qu’il manquait de la nourriture ou des vêtements, loin de là, mais par contre je n’avais pas d’argent de poche. J’ai gardé d’autres enfants après Jackie mais je n’avais pas de fiche de salaire. Je me débrouillais comme je pouvais mais je ne connaissais pas mes droits. Une puéricultrice m’a demandée « pourquoi vous ne faites pas une demande à la crèche ? ». Je lui ai dit que je n’avais pas de diplôme ou de formation. Elle m’a dit « tentez votre chance ». Je me suis présentée sur place. Avec ma gentillesse, ma politesse et ma naïveté, j’avais le profil idéal pour garder des enfants. La directrice était froide, j’étais persuadée qu’elle n’allait pas m’accepter. Elle m’a demandé des documents et si j’avais un compte bancaire. Je lui ai dit que non, parce que je ne savais pas. C’est là où tout s’est déclenché. J’ai fait des essais pendant une semaine et en novembre 1992, j’ai été embauchée. J’ai commencé à travailler et à côtoyer des gens. J’ai été assistante maternelle à domicile jusqu’en 2015.


Rachida et ses deux filles Najiba et Fatim au pied de leur résidence. (Pierrefitte) – 1985




Pierrefitte, ça a beaucoup changé. A l’époque j’habitais en face d’un champ de poires. Maintenant, c’est la route 268 qui va à Aubervilliers, avec un espace pour les enfants en trottinette. C’est pas une ville fleuries, c’est que du béton, c’est dommage. On la nomme Pierrefitte la morte, la ville morte… Tout le monde dit ça. Mais Pierrefitte, c’est devenu un repère et j’y suis a l’aise malgré ce qu’il y a autour de moi. Pour mes filles, Pierrefitte c’était magnifique. Elles participaient à beaucoup d’événements sportifs le mercredi : natation, athlétisme, escalade. La maison du peuple, la bibliothèque, le théâtre… Elles avaient des copines dans le voisinage, elles sortaient ensemble. Deux de mes filles vivent aujourd’hui à Beaumont-surOise. Elles ne sont pas inséparables mais elles se voient régulièrement. Elles habitent à cinq minutes l’une de l’autre et moi ça m’arrange. Amel, elle, s’est installée à Montpellier et on se voit pendant les vacances.



AMELIE LANDRY / AGENCE VU’ RESIDENCE PHOTOGRAPHIQUE / 2019-2021

CENTRE SOCIAL ET CULTUREL AMBROISE CROIZAT PIERREFITTE-SUR-SEINE SEINE SAINT DENIS

Remerciements : Anne Rousseau. Dominique Bourzeix et Estelle Lusseau, Benoit Pouvreau. Caroline Pochoy. Julie Guillaumot, Lucien Laurencin-Félicia des Archives municipales. Patricia Violeau, Tatiana Nelson et les usagers du Centre Ambroise Croizat. Armande, Momo et Bernard de la rue de Paris. Un remerciement particulier à Rachida qui m’a accompagnée et soutenue dès le premier jour.

C’était mon premier jour à Pierrefitte et je ne savais pas comment m’y prendre. C’est Rachida qui est venue me trouver. Son enthousiasme m’a fait chaud au cœur. Pendant un an, elle me retrouvait toujours avec le même entrain et elle acceptait mes hésitations : celles d’un projet qui tâtonne. Elle ne doutait pas, moi oui. Et puis elle a ouvert ses albums photos, je suis tombée en fascination devant ce qu’elle me montrait. C’est une femme solaire et c’était de la lumière que je retrouvais dans ses images d’archives. La clairvoyance avec laquelle elle me décrivait sa vie m’a déroutée plus d’une fois. Rapidement c’est dans son entièreté que je l’observais à coté de moi : par moment j’ai eu cette sensation de communiquer avec toutes les Rachida qu’elle avait été. Les images ont parfois cette force et c’est toujours vertigineux de saisir l’essence d’un parcours de vie. Le sien parlait d’une promesse d’amour. Toutes les photographies de ce livret sont issues des archives familiales de Rachida, à l’exception des photographies contemporaines réalisées par Amélie Landry / Agence VU’.


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LÉGENDES ∙ 1 : 1987, Choses dites, choses faites : exposition dédiée aux opérations d’urbanisme de la municipalité. Hôtel de ville / 3Fi24-11

∙ 16 : 1976, Le 22 juillet, 2000 personnes assistent à Saint-Denis aux obsèques de Gilles Ollivier, 17 ans, ouvrier pierrefittois abattu par un policier à Saint-Denis le 9 juillet.

∙ 2-3 : 1969, Fête Nationale / 3Fi05-33

Les élus et la population locale se mobilisent. L’événement est relayé par la Presse Nationale / 3Fi10-384

∙ 4 : 1976, Cité des Marronniers, Quartier de la Gare / 3Fi11-380 ∙ 5 : 1976, Lotissement Les Vergers des Liziards, Pierrefitte Sud / 3Fi11-369 ∙ 6 : 1979, Manifestation des élus pour une augmentation de la dotation communale. Hôtel de ville / 3Fi10-402 ∙ 7 : 1979, Cité de transit au 114 avenue Lénine, aujourd’hui reconvertie en zone commerciale, Quartier des Joncherolles / 3Fi16-113 ∙ 8 : 1995, Banquet des retraités, Halle des sports du complexe Roger Freville / 3Fi40-720 ∙ 9 : 1979, Fête des mères du personnel communal. Hôtel de ville / 3Fi12-328 ∙ 10-11 : 1996, Visite du préfet de Seine-SaintDenis accompagné, notamment, du maire Daniel Bioton et de Hibat Tabib, directeur du centre social et culturel Georges-Brassens, à la Cité des poètes, démolie en 2009 dans le cadre du Programme National de Rénovation Urbaine (ANRU), Quartiers Nord / 3Fi41-15 ∙ 13 : 1984, Démolition de la Cité de transit du 114 avenue Lénine, aujourd’hui reconvertie en zone commerciale, Quartier des Joncherolles / 3Fi23-343 ∙ 14-15 : 1996, François Colombani, premier adjoint au maire, avec les jeunes du quartier, Cité des Joncherolles / 3Fi41-1357

∙ 17 : 1996, Ouverture de la saison culturelle, Compagnie le SAMU / 3Fi41-71 ∙ 18 : 1979, Cité de transit du 114 avenue Lénine murée avant sa démolition (1984) et sa reconversion en zone commerciale, Quartier des Joncherolles / 3Fi16-106 ∙ 19 : 1996, Inauguration de la Maison des artistes, en activité jusqu’en 2000 puis démolie en 2009 dans le cadre du Programme National de Rénovation Urbaine (ANRU), Cité Robert-Desnos, Quartier Nord / 3Fi41-1265 ∙ 20-21 : 1998, Cité Robert Desnos, démolie en 2009 dans le cadre du Programme National de Rénovation Urbaine (ANRU), Quartier Nord / 3Fi33-273 ∙ 23 : 1996, Visite du chantier du Stade de France par une délégation de la ville allemande de Rüdersdorf avec laquelle Pierrefitte est jumelée, Saint-Denis / 3Fi41-891 ∙ 24 : 1971, Élus municipaux / PR08

Toutes les photographies de ce livret proviennent de la collection de tirages conservés par les archives municipales de Pierrefitte-sur-Seine. Rarement attribuées, nombre d’entre elles ont probablement été réalisées par JeanClaude Huleux, photographe municipal, pour les publications de la Ville ou pour la page consacrée à Pierrefitte dans le journal local communiste Saint-Denis Républicain.


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COORDONNÉES : 48° 57’ 56’’ Nord / 2° 21’ 41’’ Est ALTITUDE : 37m < 97 m SUPERFICIE : 3,41 km2

POPULATION : 30 828 habitants DENSITÉ : 9 040 hab./km2 INTERCOMMUNALITÉ : Plaine Commune / Métropole du Grand Paris


© Archives Nationales (France) / Marc Paturange


Les politiques publiques que met en œuvre le Gouvernement ont bien cette ambition : sauvegarder notre communauté nationale des périls qui la menacent en luttant d’abord contre toutes les formes d’exclusion. La politique de sécurité participe au premier chef de cette ambition. … Ainsi, il est prévu que les programmes d’aménagement et les constructions d’une certaine importance seront soumis à une analyse de leur impact sur la sécurité, et ce afin d’obliger le promoteur ou le maître d’ouvrage à réfléchir aux problèmes de sécurité. On sait construire des immeubles ou des ensembles d’immeubles qui favorisent la sécurité, alors que d’autres, au contraire encouragent, si l’on ose dire, l’insécurité.

05.07.1994 Charles Pasqua - Ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire. Assemblée Nationale / Senat.fr Présidence de Françcois Mitternand II / Gouvernement Edouard Balladur


Nous allons essayer de mettre le paquet, si je puis dire, pour favoriser l’activité économique dans ces quartiers. Première proposition faite à ce titre, celle des zones franches. Nous proposons de supprimer, jusqu’à l’An 2000, pour les entreprises nouvelles comme pour les entreprises existantes, les impôts et les charges sociales, tous les impôts et toutes les charges sociales, dans une trentaine de quartiers qui cumulent, objectivement, les handicaps les plus lourds. Le choix de ces sites se fera sur des critères objectifs que nous allons mettre au point de manière définitive avec les différents partenaires concernés. Puis, nous ferons appel à des projets dans ces sites et nous retiendrons ceux qui pourront donner lieu à l’institution de ces vingt zones franches.

18.01.1996 Alain Juppé - Premier Ministre Pacte de relance pour la ville / vie-publique.fr Présidence de Jacques Chirac I / Gouvernement Alain Juppé


Vous venez, Monsieur le Ministre, de présenter de présenter le plan national de rénovation urbaine et ses premiers résultats. Ils sont le signe que nous sommes, là aussi, dans le temps de l’action. Une action fondée sur deux exigences. La première, c’est la solidarité et le refus d’abandonner à elle-même une partie de la Nation. La seconde, c’est la mobilisation pour assurer la reconquête de ce que l’on a pu appeler les « territoires perdus de la République ». Gardons à l’esprit que tout est lié : l’habitat, la sécurité, le retour de l’activité, la présence des services publics. Les zones urbaines sensibles ne forment pas une France en marge, une France exclue, une France que l’on pourrait ignorer. Les quartiers en difficulté réunissent un Français sur dix, six millions de personnes. Un habitant sur trois y a moins de vingt ans. C’est une jeunesse que nous n’avons pas le droit de décevoir.

21.10.2003 Jacques Chirac - Président de la République Action publique en faveur des zones urbaines sensibles / elysée.fr Présidence de Jacques Chirac II / Gouvernement jean-Pierre Raffarin


Nous venons de connaître 18 jours d’émeutes et nous avons, à ce jour, procédé à près de 3000 interpellations. Dans la polémique sur cette crise, j’ai très bien vu que certains observateurs demandaient de retirer les forces de l’ordre pour ramener le calme et expliquaient que les émeutes étaient liées à la présence de la police et à un ministre de l’Intérieur qui entendait faire régner l’ordre public dans ces zones de non droit. La vérité, c’est que, depuis 40 ans, on a mis en place une stratégie erronée pour les banlieues. D’une certaine manière, plus on a consacré de moyens à la politique de la ville, moins on a obtenu de résultats. Dire cela, c’est regarder la situation telle qu’elle est. Le quantitatif n’est pas la solution. Le temps est venu de parler des vrais problèmes.

17.11.2005 Nicolas Sarkozy - Ministre de l’interieur Interview pour l’Express / vie-publique.fr Présidence de Jacques Chirac II / Gouvernement Jean-Pierre Raffarin


Ma présence me donne aussi l’occasion de vous rassurer sur certains points car je connais vos inquiétudes et appréhensions quant à la réforme de la géographie prioritaire et à la recomposition des Zus, d’autant que nous devons faire face tous ensemble à un climat difficile et tendu dans les quartiers. … Vos inquiétudes sont parfois tellement fortes qu’elles poussent certains à crier à l’injustice et à saisir la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) pour discriminations territoriales, économiques, ou encore urbanistiques !! Soyons sérieux ! Plutôt que de chercher désespérément des coups d’éclat, nous devons chercher ensemble de vraies solutions !

12.05.2009 Fadila Amara- Secrétaire d’État chargée de la Politique de la ville “Dynamique Espoir Banlieue”. / vie-publique.fr Présidence de Nicolas Sarkozy / Gouvernement François Fillon


Pour la Société du Grand Paris, l’année écoulée fut rythmée par l’établissement de cartes de tous ordres, preuve s’il en est que le Grand Paris Express est d’abord un formidable projet d’aménagement du territoire, au profit de nos concitoyens, les habitants d’aujourd‘hui et de demain : il doit répondre à l’exigence du quotidien aujourd’hui mais aussi anticiper la demande de demain en influant sur l’organisation des activités, sur leur implantation ainsi que sur celle des logements. En 2011 le Grand Paris a progressé de carte en carte.

25.01.2012 Etienne Guyot - président du directoire Vœux 2012 de la Société du Grand Paris / societedugrandparis.fr Présidence de Nicolas Sarkozy / Gouvernement François Fillon


Vous avez coutume de dire que votre ville, Vaulxen-Velin, a mis en œuvre tous les dispositifs issus de cette politique qui est née ici . ZUP, ZUS, ZEP, ZSP, ZFU, tous les contrats et les programmes visant à répondre aux enjeux spécifiques de ces territoires… Ces dispositifs ont parié, avant tout, sur la rénovation urbaine. Les grands ensembles ont été démolis pour reconstruire de la ville. Les transports en commun ont été amenés pour connecter ces quartiers au centre. Le cadre de vie a changé. Ce travail de titan – il faut saluer l’œuvre de l’ANRU – a porté ses fruits. … Venir ici, c’est adresser un démenti cinglant à ceux qui prétendent que la politique n’aurait pas le pouvoir de changer les choses. La politique de la ville a apporté des résultats, grâce à l’engagement de la puissance publique, incarnée par l’État et les collectivités locales.

13.04.2016 Manuel Valls - Premier Ministre Politique de la ville et la lutte contre “l’apartheid social et territorial” / vie-publique.fr Présidence de François Hollande / Gouvernement Emmanuel Valls


Je ne vais pas vous annoncer un plan ville, un plan banlieue, parce que cette stratégie est aussi âgée que moi. Le premier plan de la sorte a été présenté en effet, par Raymond Barre à peu près au moment où je naissais. Ça a apporté des choses, Jean-Luc Rigaut a eu raison de le dire, des choses qui ont été faites, mais je pense qu’on est au bout de cette méthode. ... Dans ce contexte de doute extrême, de fêlure, où la quatrième génération ne croit plus dans les discours politiques, et dans ce contexte en même temps de mobilisation, d’optimisme, de volonté de faire, nous nous devons d’inventer ensemble une méthode, un rythme, sans doute différent.

23.05.2018 Emmanuel Macron - Président de la république “Une chance pour chacun” / elysée.fr Présidence d’Emmanuel Macron / Gouvernement Edouard Philippe


© Archives Nationales (France)


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