Claude Lévi Strauss

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Claude

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Claude lévi-strauss Né le 28 novembre 1908 à Bruxelles et mort le 30 octobre 2009 à Paris, Claude Lévi-Strauss fut un éminent anthropologue et ethnologue qui a influencé la pensée des sciences humaines dans la seconde moitié du XXe siècle. En 1935, il part pour le Brésil comme professeur de sociologie à l’Université de Sao Paulo. Au cours des années qui vont suivre, il va étudier les tribus indiennes de l’Amazonie. Cette période l’incite à écrire le célèbre récit de voyages, Tristes Tropiques, appelé par Susan Sontag « un des grands livres de notre XXe siècle ». Il se spécialise par la suite dans l’étude des peuples premiers et de leurs mythes. En 1959, il est élu professeur au Collège de France et en 1973 son travail d’ethnologue et d’anthropologue est reconnu par son élection à l’Académie Française. Père du structuralisme, de l’étude des mythes, Claude Lévi-Strauss fut l’un des penseurs fondamentaux du XXe siècle.

BIBLIOGRAPHIE (1955) Tristes tropiques (1958) Anthropologie structurale, Tome 1 (1962) La pensée sauvage (1964) Mythologiques : Tome 1, Le Cru et le Cuit (1967) Mythologiques : Tome 2, Du miel aux cendres (1968) Mythologiques : Tome 3, L’Origine des manières de table (1971) Mythologiques : Tome 4, L’homme Nu

Anthropologie structurale, Tome 2 (1973) La Voie des Masques (1979) Le Regard éloigné (1983) Paroles données (1984) La potière jalouse (1985) Histoire de Lynx (1991) Regarder écouter lire (1993)


tristes tropiques L’impact de Tristes Tropiques sur la pensée du vingtième siècle est immense. Pourquoi et comment devient-on ethnologue ? Comment les aventures de l’explorateur et les recherches du savant s’intègrent-elles et forment-elles l’expérience propre à l’ethnologue ? C’est à ces questions que l’auteur, philosophe et moraliste autant qu’ethnographe, s’est efforcé de répondre en confrontant ses souvenirs parfois anciens, et se rapportant aussi bien à l’Asie qu’à l’Amérique. Claude Lévi-Strauss souhaite ainsi renouer avec la tradition du voyage philosophique illustrée par la littérature depuis le XVIème siècle jusqu’au milieu du XIXème siècle, c’est à dire avant qu’une austérité scientifique mal comprise d’une part, le goût impudique du sensationnel de l’autre n’aient fait oublier qu’on court le monde, d’abord, à la recherche de soi. ”Un livre humain, un grand livre. Peu d’ouvrages soulèvent des problèmes aussi vastes, aussi fondamentaux.” G. Bataille.

504 pages, 1955 30 traductions


anthropologie structurale tome 1 A travers ce premier tome de l’Anthropologie Structurale, Lévi-Strauss réunit les textes fondamentaux de son œuvre et nous enseigne les bases de son immense système philosophique. Un outil indispensable pour s’initier à la pensée philosophique, sociologique et anthropologique contemporaine.

464 pages, 1958 16 traductions

Ecrits entre 1945 et 1957, les textes rassemblés dans ce volume et devenus difficilement accessibles jettent les fondations de l’anthropologie structurale à laquelle le nom de l’auteur est lié. L’introduction dissipe un malentendu initial en montrant que l’ethnologie et l’histoire, même dite événementielle, loin de s’opposer, doivent se prêter un appui mutuel; ce que, depuis, les succès de l’anthropologie historique ont amplement attesté. L’étude des sociétés amérindiennes, objet de la deuxième partie, le confirme. L’analyse structurale de leurs coutumes, et de leurs institutions anticipe des découvertes archéologiques récentes, d’ou ressort que les peuples amazoniens ne furent pas les primitifs qu’on croyait voir en eux. Dans une première partie, l’auteur avait aussi fait voir par des exemples concrets comment ses réflexions sur les rapports de l’anthropologie avec la linguistique et la psychologie l’ont conduit à poser les principes de l’analyse structurale des mythes, qui allait occuper une grande place dans ses travaux. Une troisième partie élargit cette perspective pour y inclure l’art. Enfin une quatrième partie, d’esprit plus méthodologique, envisage la place de l’anthropologie dans l’ensemble des sciences sociales et les problèmes posés par son enseignement. A côté des aspects de la réalité sociale si complexes que l’observateur doit se contenter de les décrire, et que l’anthropologie structurale ne songe pas à nier, on constate ainsi qu’il en existe d’autres ou la comparaison permet de dégager des relations invariantes. En s’attachant surtout à eux, on espère mieux comprendre l’homme et introduire dans son étude un peu plus de rigueur.


anthropologie structurale tome 2 Publié quinze ans après Anthropologie structurale et fidèle à la même formule, ce livre rassemble des textes antérieurs ou postérieurs devenus presque tous inaccessibles; certains d’ailleurs, jusqu’alors inédits en français. Comme dans le volume précédent, ces textes ont été choisis et distribués de telle sorte qu’un lecteur peu familier avec les problèmes de l’ethnologie contemporaine puisse en prendre une vue cavalière et connaître, par quelques échantillons représentatifs groupés dans un seul livre, la façon dont l’anthropologie structurale les aborde et croit pouvoir les résoudre. Une première partie, consacrée au passé et à l’avenir de la discipline, délimite le champ de l’anthropologie et met les questions qu’elle se pose en perspective. Dans une seconde partie, on montre sur des exemples comment surmonter certaines difficultés théoriques et pratiques concernant l’organisation sociale et les attitudes liées aux systèmes de parenté. Une troisième partie, plus développée puisqu’il s’agit d’un domaine auquel l’auteur s’est particulièrement appliqué depuis une vingtaine d’années, traite de la mythologie et du rituel.

448 pages, 1973 11 traductions

La quatrième partie passe rapidement en revue des problèmes variés qui se posent à nos sociétés contemporaines: littérature, beaux-arts, vie urbaine. Elle s’attarde sur l’organisation de la recherche et de l’enseignement dans les sciences sociales ou humaines, et sur certains obstacles trop souvent méconnus à la politique dite de développement.


la pensée sauvage « La Pensée sauvage », et non « la pensée des sauvages ». Car ce livre s’écarte de l’ethnologie traditionnelle en prenant pour thème un attribut universel de l’esprit humain : la pensée à l’état sauvage, florissante dans tout esprit d’homme - contemporain ou ancien, proche ou lointain - tant qu’elle n’est pas cultivée et domestiquée pour accroître son rendement. Sans doute peut-on chercher des exemples auprès des sociétés sans écriture et sans machines ; même là pourtant, cette pensée ressemble singulièrement à celle que nous trouvons à l’œuvre tout près de nous, dans la poésie et dans l’art, ou encore dans les diverses formes du savoir populaire, qu’il soit archaïque ou récent. En elle, rien de désordonné ni de confus. Partant d’une observation du monde qui témoigne d’une minutie et d’une précision souvent stupéfiantes, elle analyse, distingue, classe, combine, et oppose… Dans ce livre par conséquent, les mythes, les rites, les croyances, et les autres faits de culture, se manifestent comme êtres « sauvages » comparables, par delà le langage, à tous ceux que la nature (dont l’esprit humain ne peut être retranché) engendre aussi sous d’innombrables formes animales, végétales, et minérales. On ne saurait donc s’étonner que, dans leur fréquentation millénaire, la pensée sauvage ait trouvé la matière et l’inspiration d’une logique dont les lois se bornent à transposer les propriétés du réel, et qui, pour cette raison même, a pu permettre aux hommes d’avoir prise sur lui. 351 pages, 1962 23 traductions


mythologiques t.1: le cru et le cuit La science des mythes tel eût pu être le titre de ce livre, si l’auteur n’avait été ramené à des prétentions plus modestes par le sentiment que, sur la voie qu’il a essayé d’ouvrir, tout ou presque tout reste à faire avant qu’on ait le droit de parier de science véritable.

404 pages, 1964 13 traductions

Car si, comme on l’espère, la connaissance de l’homme marque ici quelques progrès, ceux-ci ne tiennent à rien d’autre qu’une attitude résolue d’humilité devant l’objet, qui, pour la première fois peut-être, a permis de prendre complètement les mythes « au sérieux «. De l’analyse scrupuleuse d’un mythe, s’amplifiant jusqu’à englober la majeure partie des mythes de l’Amérique tropicale, il résulte en effet que, même là où l’esprit humain semble le plus libre de s’abandonner à sa spontanéité créatrice, il n’existe, dans le choix qu’il fait des images, dans la manière dont il les associe, les oppose ou les enchaîne, nul désordre et nulle fantaisie. Pas plus, donc, que les sciences physiques ne peuvent ménager une place à l’arbitraire dans les œuvres de la nature, pas plus, si l’homme doit devenir un jour objet de connaissance scientifique, il ne saurait y avoir de l’arbitraire dans les œuvres de l’esprit. On ne se dispose pas, pour autant, à réduire la pensée au déroulement mécanique de quelques opérations abstraites, dans le produit desquelles l’homme ne se reconnaîtrait plus. Par son titre d’inspiration culinaire, ce livre se réfère aux exigences du corps, et aux rapports élémentaires que l’homme entretient avec le monde. Par sa construction musicale, qui lui donne l’allure d’un vaste oratorio dont les parties évoquent tour à tour le thème et les variations, la sonate, la fugue, la cantate et la symphonie, il rapproche les démarches de la pensée mythique de celles de la musique qui, de tous les beaux-arts, est celui qui ressemble le plus à une science, tout en étant la source d’émotions incomparables. Il ne s’agit donc pas d’appauvrir, d’exclure ou de morceler, mais, au contraire, d’intégrer tous les aspects de la connaissance de l’homme dans un effort d’élucidation qui serait condamné d’avance s’il ne procédait du respect. En sorte qu’à partir de l’opposition, triviale en apparence, du cru et du cuit, on verra d’abord se déployer la puissance logique d’une mythologie de la cuisine, conçue par des tribus sud-américaines où l’auteur a pris ses exemples parce qu’il a vécu dans leur intimité ; puis émerger certaines propriétés générales de la pensée mythique, où se trouve en germe une philosophie de la société et de l’esprit.


mythologiques t.2: Du miel aux cendres Partant de l’opposition du miel et du tabac, présente aussi chez nous comme l’attestent certaines locutions, mais qui tient une place beaucoup plus considérable dans la vie et la pensée des Indiens d’Amérique du Sud, on explore à travers leurs mythes deux itinéraires qui se rejoignent: car le miel exprime la puissance séductrice de la nature , tandis que la fumée du tabac s’élevant vers les êtres surnaturels retient l’homme sur la voie qui l’éloigne de la culture, surtout pendant la saison sèche où la nourriture se fait rare et où la collecte des produits sauvages offre la seule chance de subsister. Cette mythologie de la disette, évocatrice d’un carême tropical auquel ne manquent même pas les instruments des ténèbres, se déroule dans un décor rustique à la façon d’une églogue. Mais la naïve et fraîche histoire de «la fille folle de miel» ou celle, plus âpre, du «festin de la grenouille», procèdent à l’aide de symboles qui, pour concrets qu’ils soient, articulent une logique des formes, sous-jacente à la logique des qualités dont le premier volume de ces Mythologiques avait établi l’existence. On dévoile donc ici dans la pensée mythique, en plus d’une rationalité latente, une capacité philosophique de s’élever aux abstractions, à laquelle rien d’essentiel n’a manqué, sinon peut-être les conditions sociales et politiques, pour franchir le seuil qui eût permis à la science de s’instaurer.

450 pages, 1967 13 traductions


mythologiques t.3: l’origine des manières de table Ce troisième tome des Mythologiques rappelle les principaux éléments de l’enquête initiée par les deux précédents, et l’approfondit encore d’avantage, en s’intéressant à L’Origine des manières de table. Lévi-Strauss souhaite familiariser le lecteur à sa méthode d’analyse en reproduisant la même démarche que dans les études précédentes: il choisit un mythe qui lui servira de référence, ici un mythe amazonien, il en poursuit le déroulement textuel, symbolique, sémantique, ethnographique, et en comprend enfin la dimension universelle. Cette nouvelle investigation de l’univers mythologique nous amène tout naturellement à revisiter certaines de nos grandes références littéraires, et à analyser nos références socioculturelles que l’on appelle communément “les règles du savoir-vivre”. Le penseur de l’universel ne peut se contenter de cette étude anthropologique sans aboutir à une définition magnifique de la philosophie humaniste, qui demeure la finalité de sa réflexion : «Jamais il n’a été plus nécessaire de dire, comme le font les mythes, qu’un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres êtres avant l’amour propre; et que même un séjour d’un ou deux millions d’années sur cette terre (…) ne saurait servir d’excuse (…) pour se l’approprier comme une chose et s’y conduire sans pudeur ni discrétion.» (Claude Lévi-Strauss) 475 pages, 1968 11 traductions


mythologiques t.4: l’homme nu A travers cet ultime volet des Mythologiques, L’homme Nu, Lévi-Strauss analyse la dimension mythique de l’univers, de la nature et de l’homme dont le déploiement à travers les siècles s’apparente à celui d’un vaste système mythologique. L’auteur referme ainsi un système philosophique colossal, un travail d’exploration mythologique, anthropologique, historique, littéraire et conceptuel devenu fondamental dans la pensée contemporaine. «Parvenu au soir de ma carrière, la dernière image que me laissent les mythes et, à travers eux, ce mythe suprême que raconte l’histoire de l’humanité , l’histoire aussi de l’univers au sein de laquelle l’autre se déroule, rejoint donc l’intuition qui (…) me faisait rechercher dans les phases d’un coucher de soleil (…) le modèle des faits que j’allais étudier plus tard et des problèmes qu’il me faudrait résoudre sur la mythologie: vaste et complexe édifice, lui aussi irisé de mille teintes, qui se déploie sous le regard de l’analyste, s’épanouit lentement et se referme pour s’abîmer au loin comme s’il n’avait jamais existé. Cette image n’est-elle pas celle de l’humanité même et, par delà l’humanité, de toutes les manifestations de la vie: oiseaux, papillons, coquillages et autres animaux, plantes avec leurs fleurs, dont l’évolution développe et diversifie les formes, mais toujours pour qu’elles s’abolissent et qu’à la fin, de la nature de la vie de l’homme, de tous ces ouvrages subtils et raffinés que sont les langues, les institutions sociales, les coutumes, les chefs-d’œuvre de l’art et les mythes, quand ils auront tiré leurs derniers feux d’artifice, rien ne subsiste?» (Claude Lévi-Strauss) 687 pages, 1971 13 traductions


la voie des masques Un livre original sur la place de l’art dans les sociétés. Claude Lévi-Strauss se penche sur cette question cardinale : qu’est-ce qu’un style ? Qu’est-ce qu’un style ? Pour contribuer à résoudre ce problème, l’auteur emprunte ici « la voie des masques ». Il prend ses exemples dans un art qui compte parmi les plus grands – celui des Indiens de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord – qu’il révélera à beaucoup de lecteurs et permettra à d’autres d’approfondir. Et, en faisant parler trois types de masques provenant de la même population ou d’une population voisine, il démontre que leurs différences stylistiques tiennent moins au message particulier que chaque masque, considéré en lui-même, a pour fonction de transmettre, qu’à la façon dont ils s’opposent entre eux. Graphisme, plastique et coloris reçoivent ainsi leur véritable rôle, qui est de permettre à un peuple, à une école ou à une période de se différencier de ses voisins, de ses rivaux ou des prédécesseurs. Ce livre sur un art sauvage aborde donc sous un nouvel angle et situe dans une perspective originale des questions fondamentales d’esthétique et d’histoire de l’art.

256 pages, 1979 9 traductions


Le regard éloigné L’Homme est pris dans une binarité qui le structure : la tension entre la Nature et la Culture modèle son destin. Les contraintes biologiques et les variables culturelles divisent tout être humain, des sociétés dites “primitives” jusqu’au monde occidental. Pour mieux connaître l’homme, ce livre, fidèle à la méthode ethnologique, dirige le regard vers des sociétés fort éloignées de celle de l’observateur. Mais il se présente aussi comme une réflexion sur un problème très général de la condition humaine : celui des rapports entre contrainte et la liberté. De quelle marge de manœuvre dispose la culture dans les limites que fixe à l’homme sa nature biologique, l’individu lui-même au sein des unités sociales de base ? Famille, mariage, parenté ? Où il est né et qu’il a charge de maintenir et de renouveler ? Avec quelle latitude la pensée réagit-elle aux pressions du milieu ? A quelles règles fondamentales doit obéir la langue pour permettre de communiquer ? Quels rapports existent entre la gamme des possibles conçus par l’esprit et la réalisation de seulement certains d’entre eux ?

396 pages, 1983 9 traductions

Frayant sa voie parmi les institutions, usages, mythes, rites et croyances des sociétés les plus diverses, l’auteur se rapproche progressivement de la nôtre. Il montre que chez nous comme ailleurs, loin de s’opposer, la contrainte et la liberté s’épaulent. Ainsi se dissipe l’illusion contemporaine que la liberté ne souffre pas d’entraves et que l’éducation, la vie sociale, l’art requièrent pour s’épanouir un acte de foi dans la toute-puissance de la spontanéité : illusion qui n’est pas la cause, mais où l’on peut voir un aspect de la crise que traverse aujourd’hui l’Occident.


paroles données Tous les ouvrages publiés par l’auteur pendant qu’il enseignait à l’Ecole pratique des hautes études, puis au Collège de France, furent mis en chantier dans ses cours. Ce livre, rassemblant les comptes rendus des conférences et leçons qu’il fit dans ces deux établissements, présente, sous forme résumée, la substance de travaux dont beaucoup furent ensuite rédigés. Il pourra donc servir à ceux qui, ayant lu les ouvrages, voudraient étudier leur genèse, orienter d’autres qui ne s’y seraient pas encore risqués, ou même épargner cet effort aux simples curieux qu’un survol rapide suffit à contenter. En plus de croquis préparatoires à Tristes Tropiques, Anthropologie structurale I et II, Le Totémisme aujourd’hui, La Pensée sauvage, les quatre Mythologiques, La Voie des Masques, Le Regard éloigné, on trouvera ici le premier état d’autres recherche qui n’ont pas, ou pas encore pris forme élaborée : discussions théoriques, prospections dans des voies de traverse, enquêtes suspendues jusqu’à ce que l’auteur ait le loisir de les reprendre ; à moins que, le temps lui faisant défaut, il ne laisse à d’autres, qu’elles auront peut-être stimulés, le soin de les poursuivre et de les mener à leur terme. Enfin, pour ceux qui s’intéressent aux mécanismes du travail intellectuel, ce livre illustrer les démarches, les tâtonnements, parfois aussi les progrès, d’une réflexion saisie sur le vif au cours de trente-deux années qui font un gros morceau d’une existence individuelle, et la durée d’une génération.  277 pages, 1984 7 traductions


la potière jalouse Ce livre voudrait rendre très accessibles les principes et la méthode massivement développés dans les quatre volumes des Mythologiques. Que peut-il y avoir de commun entre un oiseau insectivore, l’art de la poterie, et la jalousie conjugale ? Entre les spéculations des sauvages et celles des psychanalystes ? Entre une tragédie de Sophocle et une comédie de Labiche ? Et que signifie au juste le verbe « signifier » ? Telles sont les questions auxquelles un parcours plein de fantaisie à travers les mythes des deux Amériques permet d’offrir quelques réponses.

314 pages, 1985 9 traductions


histoire de lynx Troisième volet du triptyque inauguré par La Voie des masques et La Potière jalouse, l’Histoire du lynx est un conte répandu en Amérique du Nord, et dont les thèmes principaux, fondés sur l’idée de gémellité, se retrouvent dans les plus anciens mythes du Brésil et du Pérou.

358 pages, 1991 11 traductions

La comparaison entre des mythes, les uns provenant de l’Amérique du Nord, les autres recueillis dès le XVIe siècle dans le sud du Brésil et au Pérou, fait apparaître à travers le temps et les lieux ce qu’on pourrait appeler une constante de la pensée amérindienne. Cette pensée procède en opposant les termes que les mythes conçoivent si proches qu’ils les incarnent dans une paire de frères, souvent jumeaux ou presque, entre lesquels toutefois une différence existe en germe. Mais contrairement à Castor et Pollux qui récusent cette différence et obtiennent de devenir parfaitement égaux, les jumeaux américains ne surmontent jamais leur écart. Ils s’appliquent même à le creuser, comme si une nécessité métaphysique contraignait des termes appariés à diverger. Car la nature, la société sont en perpétuel déséquilibre interne : le même engendre toujours l’autre, la bonne marche de l’univers en dépend. Ainsi, dans la pensée des Amérindiens leur existence impliquait celle de non-Indiens. Bien avant la découverte du Nouveau Monde, la place des Blancs était marquée en creux dans leur système. Ils étaient de ce fait prêts à les accueillir. Tel est le thème de ce livre. Un parcours plein d’imprévu débute par l’analyse approfondie de mythes qui s’organisent autour de la notion d’une impossible gémellité. Il poursuit en les comparant avec les contes populaires franco-canadiens que les Indiens connurent et qu’ils incorporèrent à leurs propres traditions. C’est l’occasion d’esquisser une théorie de l’emprunt. On est ainsi conduit à méditer sur la rencontre des deux mondes, son retentissement dans la pensée de Montaigne et celle de ses contemporains. On croit enfin possible de remonter aux sources philosophiques et éthiques du dualisme amérindien. Celui-ci tire son inspiration d’une ouverture à l’autre qui se manifesta lors des premiers contacts avec les Blancs, bien que ceux-ci fussent animés de dispositions très contraires.


regarder écouter lire Quels points communs existent-ils entre un tableau de Poussin, un opéra de Rameau et les textes de Diderot sur l’art? Le souci du détail, comme si chaque créateur assemblait des cubes pour donner une forme à l’oeuvre d’art. L’auteur s’attache à nous faire comprendre comment naît le plaisir esthétique, en même temps qu’il nous dévoile son propre goût pour l’œuvre d’art. Au cours d’une longue existence, l’auteur a regardé beaucoup de tableaux, écouté beaucoup de musique, lu beaucoup de livres, parmi lesquels il lui est apparu que certaines œuvres se singularisaient. Ce ne sont pas les seules qu’il admire : entre elles pourtant, dans son esprit, un réseau de correspondances se tisse. Il cherche ce que ces œuvres peuvent avoir de commun. Elles ne se ressemblent pas, mais, pour les comprendre, sa pensée se sent contrainte à suivre le même cheminement. A propos d’œuvres d’art exemplaires, c’est donc sa façon de penser l’art que l’auteur entreprend d’explorer.

188 pages, 1993 9 traductions

Ecrit sur le ton de la conversation, ce livre ouvre dans la peinture, la musique, la littérature des perspectives qui se croisent et se recroisent. Des réflexions sur Poussin et sur Ingres s’entrelacent à d’autres sur l’écoute musicale telle qu’elle a évolué depuis Rameau. Les idées de Diderot et de Rousseau sur les beauxarts sont comparées à celles d’un musicologue presque oublié, leur contemporain, dont les thèses anticipent la linguistique structurale. Plus près de nous, l’analyse et l’interprétation d’un célèbre sonnet de Rimbaud précèdent deux notes inédites sur les mêmes thèmes, échangés il y a un demi-siècle avec André Breton.



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