Tout Comprendre + N°87

Page 59

de plus en plus de salariés « pucés »

Fin juillet, la société américaine 32M proposait à ses salariés de se faire implanter une puce électronique dans la main. L’idée : pour entrer dans l’entreprise ou payer à la cantine, rien de plus simple, il suffit juste de tendre le bras ! Si cette puce n’est évidemment pas obligatoire, une cinquantaine d’employés (sur les 85

Les tatouages métalliques temporaires de DuoSkin permettent de stocker des données ou de contrôler son smartphone.

Northstar, l’implant lumineux souscutané de la société Grindhouse Wetware.

se font injecter à l’aide d’une seringue une puce (en général dans la main ou le bras), qui peut ensuite être programmée pour servir de moyen d’identification, voire pour stocker des données personnelles (signets web, mots de passe, etc.). Même des entreprises (voir l’encadré « Actu ») proposent désormais à leurs employés de s’implanter une de ces puces dans le bras, pour pouvoir être reconnus sans badge à l’entrée des bâtiments ou pour payer leurs consommations à la cafétéria ou aux distributeurs de boissons. Plusieurs laboratoires travaillent par ailleurs sur le principe de « tatouages électroniques » collés ou imprimés à même la peau, afin de mesurer les

de l’entreprise) aurait accepté de se prêter à l’expérience. Une première aux ÉtatsUnis… mais pas en Europe. Dès février 2015, plusieurs salariés de la société suédoise Epicenter s’étaient fait poser une puce sous la peau – là aussi, le but affiché était de se faciliter la vie en reléguant les badges aux oubliettes. Depuis, huit salariés de la société belge Newfusion s’y sont mis eux aussi (en février dernier), tandis que la compagnie ferroviaire suédoise SJ propose depuis juin aux personnes déjà équipées d’une puce de remplacer les billets papier par un « scan » de leur main. Ces pratiques sont loin de faire l’unanimité, et de nombreuses personnes s’interrogent sur les risques de piratage ou de suivi « à la trace » des usagers…

données vitales du porteur ou de servir d’interface. C’est le cas du projet DuoSkin, mené par le Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) et Microsoft : une « seconde peau » électronique avec laquelle il devient possible de piloter un smartphone ou tout autre appareil connecté.

NO

LIMIT. Dans la communauté plus underground du « body hacking » (des individus de tous bords qui cherchent à modifier et améliorer leur corps par l’usage de technologies), on expérimente à tout-va. Certains ont déjà testé la possibilité d’introduire sous leur peau des LED et des batteries, créant ainsi une sorte d’éclairage dynamique intégré

© Getty - B. Lang/Getty - 32M - Ryan O’Shea - 2015 MIT Media Lab.

ACTU

au corps. À Pittsburgh (États-Unis), la société Grindhouse Wetware, spécialisée dans « l’augmentation de l’humain par la technologie », travaille, elle, sur Circadia, un implant qui permettrait de consulter messages, alertes et SMS par transparence au travers de la peau. Les possibilités sont infinies. L’artiste espagnole Moon Ribas peut ressentir physiquement les effets d’un tremblement de terre où qu’il se produise sur la planète : elle s’est greffée dans le bras un capteur de sa création qui communique avec un iPhone, et diffuse dans son corps des vibrations en fonction des données sismologiques reçues en temps réel… Une façon de se sentir > mieux connectée à la planète ? TOUT COMPRENDRE + | 59

56_61_Techno_PUCES_CCM_87.indd 59

22/08/2017 15:21


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.