Comment ça marche - N°119

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Congrès de biomécanique

un généticien, mais lui-même tâtonnait sur l’origine du virus. J’ai dessiné des dizaines de brouillons, sans parvenir à formuler la transmission génétique comme je le voulais. Et puis, j’ai moi-même été touchée par le Covid-19. Pas trop méchamment, j’ai juste perdu un temps l’odorat. Mais j’ai fini par avoir une sorte de saturation de ce virus dans ma vie. Je me suis dit que j’y reviendrais après coup. CCM : Qu’avez-vous pensé des polémiques scientifiques ?

M. M. : Qu’il y a beaucoup de choses à rappeler sur les méthodes scientifiques. La crise nous a montré qu’on a tendance à vouloir que la science soit une sorte de « papa maman magique », qui nous apporte des solutions. Un vaccin ? Hop, comme dans les films ! On oublie qu’il y a plein de choses qu’on ne sait pas. Et que la méthode scientifique, c’est long. Il faut prouver, vérifier. Idem pour les débats autour de l’efficacité de l’hydrochloroquine. C’est comme si on nous demandait de trancher dans un débat entre ingénieurs de la Nasa sur le pilotage d’une navette spatiale ! Personnellement, je ne sais pas, alors je laisse les scientifiques gérer ça. Je peux avoir un

avis, mais il n’a aucune valeur scientifique. CCM : Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

M. M. : Avec mon mari [le réalisateur Pierre Volto, NDLR], nous préparons l’adaptation au cinéma de mon album Panique organique, l’aventure intérieure d’un ado. Mais un film, ça prend du temps. Sinon, je continue de me documenter sur plein de sujets : Tchernobyl, Fukushima, les catastrophes… Pas très joyeux ! Je viens aussi de participer à un travail sur les violences policières [Ne parlez pas des violences policières, hors-série La Revue dessinée / Mediapart, NDLR]. Mais je me pose aussi beaucoup de questions sur mon travail. Le didactique, je sais faire. Mais après la crise, et alors que le réchauffement se confirme, qu’ai-je d’intelligent à dire sur ce qu’il se passe ? Beaucoup d’artistes doivent se poser la question. CCM : Mais vous n’allez pas arrêter Tu mourras moins bête ?

M. M. : Non. Je vais devoir recréer de la « matière », sans doute revenir sur le Covid-19. Mais tant que je m’amuse, je continuerai !

« La nature est crado, la vie est crado… mais il ne faut pas le dire ! »

À lire • éd. Ankama (tomes 1, 2),

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256 pages, 15,90 €

• éd. Delcourt (tomes 3, 4, 5), 256 pages, 19,99 €

• En version animée, la série

est diffusée par Arte : www.arte.tv/fr/videos/RC-014384/ tu-mourras-moins-bete/

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Dans la combi de Thomas Pesquet

© Éditions Delcourt, 2014, 2015, 2019 - Montaigne

Tu mourras moins bête

• éd. Dargaud, 208 pages, 22,50 €

Comment ça marche - NO 119 - SEPTEMBRE 2020

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