Numero#15

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n.15


Sommaire

01 GRAND CONCOURS 02 TRUITE AUX LEURRES 03 PASION MAKES NO BORDERS 04 PECHE SOUS LA BERGE 05 COSTA RICA 06 FISHART 07 CORSICA 08 FISHEUSE DU MOIS 09 MAFISH CENTRAL


EDITO La pêche passion extrême, passion qui prend tout mon temps… passion qui m’entraine. Dans ce numéro nous avons la chance de voir revenir Quentin Dumoutier, avec un article sur la pêche de la truite aux leurres. Précis et concis il vous donne envie d’y aller… Sans oublier notre grand concours photo…qui a mobilisé pas mal de gens, motivés et doués… Ne lâchez pas, et continuez à faire de belles images !!! Une nouvelle version évolutive, restez donc sur vos gardes et allez voir de temps en temps enzominardi.com. EM


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CHAP.1 LE GRAND CONCOURS PHOTO

Ce grand concours permet à chacun de pouvoir s’exprimer en image. Ce numéro met en avant mr KEVIN CHAIX qui à gagné un super Sac Photo Etanche HPA. Les autres gagnants sont: Tonio METELLI, Romain GAB, Nicolas ROUX,




kevin Chaix


tonio Metelli


romain Gab


nicolas Roux


JeanYves Losilla

Omar Heddad

Mathieu Cabar

Shaller Sven


Matt Routier

Amori Baron

Jules Garriou

Borghi Guillaume


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CHAP.2 FISHTECHNIQUE SPECIAL OUVERTURE La Truite aux leurres souples Par Quentin Dumoutier Qui ne s'est jamais senti limité lors d'une partie de pêche à la truite aux leurres durs ? Imaginant que le leurre ne passe pas assez profond, tape trop au fond, fait trop de bruit, ne ressemble pas assez à un poisson ...



Quand les résultats se font attendre et que l'on prend le temps d'analyser sa pêche, le constat est inévitable : la fenêtre d'efficacité des leurres durs et en particulier des poissons nageurs est t rès étroite. Aux leurres, une stratégie de prospection courante consiste à choisir un modèle puis à courir les postes adéquats en évitant soigneusement ceux qui ne permettent pas une mise en oeuvre efficace de la technique. Une approche valable à condition de disposer d'un long linéaire pêchant et d'être sûr que ce que l'on va laisser passer ne comprend pas la plus grosse opportunité de pêche du jour. Une seconde approche consiste à décortiquer le plus exhaustivement possible un linéaire de pêche plus restreint en ajustant en permanence ses leurres pour passer toujours au plus juste. Dans cette approche, disposer d'un large panel de leurres - et en connaître parfaitement leurs caractéristiques - est fondamentale. C'est sans aucun doute l'approche la plus enrichissante et la plus régulière en terme de résultats. Elle mène invariablement chacun de nous à envisager la pêche au "soft", tellement polyvalente et si efficace sur les autres carnassiers. Une pêche qui s'est fait attendre Dans l'évolution permanente des techniques de pêche aux leurres, celle de la truite aux leurres souples est parmi les dernières nées. Chaque saison apporte son lot de nouveautés que ce soit du point de vue des leurres comme de celui des armements. Comme beaucoup, mes premiers essais - trop lourds et avec des leurres mal adaptés - ne m'ont pas rendu très enthousiaste. Mais en suivant des chemins ouverts par d'autres, et en persévérant, les leurres souples sont devenus en peu de temps une de mes approches favorites. Pour tenter de faire gagner un peu de temps aux pêcheurs qui voudraient s'y mettre j'ai tenté de rassembler et de trier ici mes

Un des premiers écueils de la pêche de la truite aux leurres souples est lié au fait qu'elle a peu de points communs avec celle de la pêche des autres carnassiers. Nous ne sommes pas dans l'approche "eau dormante" de la pêche du brochet, ni dans l'action "à gratter" de la pêche du sandre, et encore moins dans celle visant à déclencher des groupes de perches. S'il faut aller chercher des bases connues dans l'approche de cette pêche il faut aller les chercher dans celle de la pêche aux poissons nageurs, de la pêche au toc, voir de la pêche du bar en eau rapide. Un autre piège naturel qui se présente dès que l’on s’essaie à une nouvelle technique de pêche est celui d'orienter sa mise en œuvre sur les points qui nous semblent être « favorables » à la méthode, mettant ainsi temporairement de côté la connaissance que nous avons pu accumuler sur le comportement du poisson ciblé. Concernant la pêche de la truite aux leurres souples, beaucoup y voit - et moi le premier, du moins au début - la solution pour pêcher les fosses inaccessibles jusque là, ou les grands faciès lents et profonds. Certes cette méthode permet de s'y frotter et certes il est tentant d'enfin pêcher ces vastes zones qui paraissent si mal pêchées autrement, mais la question qui doit rester prépondérante dans la démarche est "Où les poissons se nourrissent en ce moment ?". Il ne faut pas perdre de vue que l'objectif principal doit toujours rester de pêcher efficacement sur les zones d'alimentation des poissons. Ainsi cantonner la pêche de la truite aux leurres souples aux secteurs lents et profonds, souvent peu exploités alimentairement par les poissons est une démarche vouée à l'échec. Comme toutes les pêches aux leurres souples, les approches possibles sont innombrables, ce qui n'est pas forcément pour nous simplifier la tache. Dans une approche didactique je dresse ici un portrait schématique des



principales variantes. Ce ne sont bien évidemment pas les seules façons de faire mais ces quelques "recettes", à s’approprier, permettent de s'en sortir dans la plupart de cas. La pêche en dérive: Cette variante de pêche s'approche très fort de la pêche au toc. L'objectif ici est de faire dériver un leurre, souvent près du fond, dans les veines courantes de la rivière. La pêche s'effectue la plupart du temps canne haute, en lançant entre 1/4 et 3/4 amont selon la vitesse du courant, et en accompagnant la dévalaison de petites tirées destinées à maintenir le leurre décollé du fond tout en conservant une ligne légèrement détendue. Ici comme à la pêche au toc, tout est question d'équilibre entre la portance du leurre et son lestage. Ce dernier doit être suffisamment lourd pour p e r m e t t re u n e maîtrise de la dérive et suffisamment léger pour conserver une nage planante et décollée du fond, à la manière d'un poisson perdu, emporté dans un courant trop fort pour lui. S'il fallait faire un choix je dirais qu'il vaut mieux être trop léger que trop lourd. Les contacts avec le fond ne doivent pas être recherchés : la truite est un poisson très enclin à monter dans les couches d'eau. Cette pêche est bien souvent la première qui fournisse des résultats satisfaisants au printemps. Elle est particulièrement adaptée aux grandes rivières et présente deux avantages principaux: il est possible de cette façon de pêcher les veines les plus rapides et il est aisé d'atteindre les veines les plus proches du fond, préférées par les truites en eaux froides.





Des longs lancés amont peuvent également s'avérer nécessaires en eau claire ou en rivière de taille modeste pour s'extraire du champ de vigilance de la truite. Les points clés de la dérive sont l'entrée du leurre dans la veine d'eau - en amont - et sa sortie, lorsque le leurre initie un arc de cercle en aval. C'est une approche gagnante pendant les périodes d’alimentation frénétiques des truites au printemps, en fin de période de fonte de la neige notamment ou lors des périodes d'eau moyennes à fortes. Dans cette situation les truites n'ont pas un comportement ichtyophage strict, dans le sens où elles ne recherchent pas spécifiquement des poissonnets pour s'alimenter, mais font preuve d'un opportunisme marqué face à la nourriture qui dérive. La force du leurre dans ces conditions est la rapidité de prospection face à des poissons très actifs. L'animat ion linéaire / t witching: Cette approche est je l'avoue celle qui a été pour moi la moins naturelle à appliquer et c'est pourtant une des plus polyvalente. Elle consiste en une pêche de lancé / ramené linéaire ponctuée de petites tirées sèches qui s'enchaînent à fréquence élevée. L'animation se réalise principalement canne haute en appliquant des petits coups secs vers le haut qui ont pour vocation outre l'animation du leurre, le maintien le plus souvent possible d'une bannière détendue et d'un leurre décollé du fond. Encore une fois il n'est pas question ici de gratter le fond mais d'occuper le volume d'eau. Cette approche est applicable en rivière comme en lac. En eau rapide comme en eau lente. En variant le lestage et en choisissant des leurres qui "tirent" plus ou moins (Cf. suite) il est possible de trouver un équilibre qui permette d'obtenir une nage planante à une vitesse relativement élevée. Le résultat obtenu est très proche en terme d'action de celui de la pêche aux poissons nageurs et c'est pourquoi l'intérêt de pêcher aux leurres souples dans ces conditions n'est pas forcément immédiat. Le principal réside encore et toujours dans la modularité du leurre

souple. Avec un ensemble léger il est possible de pêcher en sub-surface, dans très peu d'eau. Lestez plus et vous obtiendrez un ensemble ultra-coulant, bien plus que tous les leurres durs du commerce, et nettement plus accrochant qu'un poisson nageur. La qualité de la nage obtenue est de plus bien souvent supérieure, moins mécanique, dénuée de bruits métalliques comme en provoquent ceux des hameçons sur anneaux brisés. Un résultat proche du poisson nageur furtif, plus réaliste qu'un vairon manié. Le linéaire pur : pêcher en lancer/ramener pur offre parfois une alternative intéressante en rivière sur les pêches avales ou les pêches sur les crêtes des radiers. Mais le principal cas de figure ou le linéaire pur s'est révélé pour moi supérieur aux autres techniques est la pêche des truites arc en ciel en lac d'altitude. Ces poissons fainéants, dont l'instinct de chasse est émoussé par plusieurs générations de reproduction en pisciculture sont parfois rebutés par la gesticulation imprévisible d'un leurre animé. La prévisibilité d'une trajectoire linéaire est parfois la seule solution valable. Le choix des leurres : quel profil et quelle caudale Fini le temps des vairons en plastique à monter sur une godille, le Graal de la pêche à la truite est désormais à portée de main. Nombreux sont les fabricants à s'être penchés sur la question, il est désormais possible de trouver des modèles réalistes dans des tailles adaptées. Les profils ronds sont les plus utilisés parce qu'ils tirent peu, sont réalistes au regard des proies consommées par les truites, et sont stables dans le courant. Le principal choix restant est celui du type de caudale, avec flap ou sans (dit finess), ainsi que celui de la taille des leurres. Le type de caudale inf luence principalement la force de frottement que va exercer le leurre dans l'eau. Plus la caudale est de taille importante, plus le leurre "tire". Cela va avoir pour conséquence une nage





plus lente, moins saccadée, et plus planante. Inversement, plus elle est fine, plus il va glisser dans l'eau, fendre les veines de courant, et réagir sèchement aux animations. Globalement il est peu intéressant de pêcher avec des leurres qui tirent trop. La pêche de la truite est bien souvent une pêche rapide, en eau courante. Un bon leurre doit dans ces conditions tirer peu faute de quoi il faudra le lester de façon importante. Les shads avec flap caudale conviennent particulièrement en eau forte, lorsqu'il faut utiliser des lestages importants - 5 à 10 g – et pour tout type d'approche. Dans ce cas, la caudale "calme" quelque peu les animations exacerbées par l'inertie du plomb, et va porter d'avantage le leurre dans la couche d'eau. Inversement, une queue en V, sans flap, permettra de conserver une nage saccadée avec des lestages très faible, de l'ordre de 2 à 5 g, en eau calme. Pour résumer, type de caudale et lestage de la tête plombée sont deux paramètres complémentaires qui combinés permettront de conserver une animation et une maitrise de ligne satisfaisante dans tous types de condition. Limiter les ratés Trois règles d'or permettent de concrétiser un maximum de touches aux leurres souples: pêcher vite, pêcher détendu et pêcher petit. La truite a une excellente vue. Pour la leurrer il faut la surprendre car le piège reste grossier. Les twitch vont amplifier l'agressivité du poisson et bien souvent déclencher l'attaque. Pour que l'action de chasse se termine favorablement pour nous, il est bien souvent nécessaire que la truite engame totalement le leurre. Chose qui n'est pas compliquée si l’on utilise des leurres de taille proportionnée à celle des poissons visés et si l’on maintient le plus souvent possible sa bannière détendue pour ne pas freiner l'aspiration de ceux-ci. A titre d'exemple, un leurre de 80 mm convient pour la pêche de poissons de 40 cm et plus. Il est peu efficace de vouloir monter au dessus de cette taille. Pour des truites plus petites, ou par

eaux basses, il peut être nécessaire d'utiliser des leurres de 60 mm voir moins. Globalement il convient d'utiliser pour cette pêche des leurres plus petits que pour la pêche aux leurres durs car les estocades latérales dont la truite est capable en cas d’hésitation ne sont pas supportées ici. L’utilisation d’un armement complémentaire à la tête plombée de type « hameçon triple voleur » en position dorsale est inefficace. Un hameçon ventral peut améliorer le taux de réussite au cours d’une sortie durant laquelle les poissons prennent mal mais c’est bien souvent superflu, voir néfaste en nuisant contre toute attente à l’engamage du leurre. Au niveau matériel Un bon ensemble pour pratiquer cette pêche se compose d'une canne légère, de longueur variant entre 1.80 et 2.20 m et d'un moulinet à fort ratio. La puissance de la canne devra permettre d'animer précisément des leurres d'un poids compris entre 5 et 15g. Une action de pointe est indispensable et il faut bannir ici les ensembles trop souples ou paraboliques destinés à la pêche à l'ultra léger. Le moulinet sera équipé préférentiellement d'une tresse fine, d'un diamètre de 10° ou moins et d'une pointe d'environ deux mètres de monofilament tels que fluorocarbon ou nylon. Le diamètre de celle-ci est à adapter aux conditions hydrologiques et à la taille des poissons. Pour une pêche forte il est possible d'utiliser un 26 voir un 28° tandis qu'en eau claire et basse il y a peu de limite à l'affinement du montage. Bien entendu cette article n'a pas la prétention de faire le tour de la question, j'en serais bien incapable, mais de fournir quelques bases éprouvées pour commencer sereinement à pêcher aux leurres souples. Pour se faire son expérience c'est au bord de l'eau qu'il faut maintenant aller. Bonne pêche !


CHAP.3 FISHONS LE CAMPS

PASSION MAKES NO BORDERS par Takatoshi Murase

PASSION MAKES NO BORDERS. This word is probably the best way to describe what I stand for. I remember the motto came up to my thoughts naturally.



You know I’m one of avid anglers who love to go out on the water and chase the dream. Growing up in one of the busiest city in the world, Tokyo, it was quite typical how I got into fishing as my dad took me and my brother to the sea when I was 9 years-old that he was worrying about his kids are not interacted with the nature. Since then, the passion inside has never let me down. Only thing is I could never imagine I would be traveling around the world making so many friends through fishing when I was a kid.

-Technology was the key to start the fire. SNS (Social Network Service) was the key for me to set the stage for the world tour. I started interacting anglers around the world through SNS when I was in California back in 2009, recommended by my good fishing buddy that I started to get online sharing my fishing experience with anglers out there. Since I started posting my photos and thoughts sharing my experiences with the fellow anglers on SNS just like everyone else does, it went pretty fast to get attention from anglers across the countries, getting in touch with more of unknown people I have never met in real life, but to able to share the common love…Fishing. The more I get in touch with them, the stronger my desire to go see them and go fishing together. I would say that emotional feeling came out naturally as a consequence. So only the way I contact with anglers out there is this SNS, then as the mature tension rises up between us, I would go say “Hey, let’s go fishing!” It was that simple, and sure it

sounds reckless and risky to most of you, but this is pretty much how I make contacts with them and make promises to go visit them in their town/country and go fishing together. I guess this is something only “Passion” can do. Otherwise, who would trust people you have never met before?

-I cast the die…No going back since then. I started “Global Ride” under my motto “PASSION MAKES NO BORDERS” 2 years ago in 2012, starting off with Hungary, then Genev a ( Ea s t Fra n c e - M o n t re u x , Switzerland), Malaysia, Florida, and just finished 2 and half months of the big Euro Tour last summer. It has been a whole different level of fishing experience I could ever imagine that I have gone through numerous unforgettable and priceless moments with fellow anglers around the world. The whole experience through the global ride has brought me to another level of being an angler. Maybe I’m not just an angler any more. I feel like I’m something else.

-Choosing to live “my life” I have to admit that I made a big resolution that I quitted the company I was dreaming to work for after I worked there for about 2 years, but I found out that the fishing industry in Japan wasn’t a right place for me. Besides, I would not be able to keep traveling and doing this kind of crazy world tour while working at the company. I took the priority for me that I wanted to focus on my own dream, so I left the company.



And it was a right decision which I’m very happy about. But surely, it’s not always happy, happy way to live life like this. Taking a risk may not be in my dictionary any more because PASSION and inspirations from friends and family around the world would always lead me to the path I’m supposed to walk on. No hesitation. There is a desire in my heart to prove how much we could do through this beautiful thing called “Fishing.” It’s more than catching fish. It’s full of possibilities that can change the world.

-I am no longer just a bass angler… Before I started traveling around the world, most of people or my friends knew me as an enthusiastic Bass angler, and that’s who I used to be, no doubt about that. I was kind of a guy who didn’t care what species other people catch in the different side of the world. Maybe I was aware of couple species but didn’t really get into it. But since I stared interacting with anglers around the world hearing lots of good stories about the species they catch in their country, it really got me intrigued into species other than black bass that I would never thought going after. Pike is the first one came up to my thoughts really willing to catch. I think that’s one of the reasons I picked Hungary for the first stop for my Europe adventure.



With its scary, mean teeth and the vicious fight, Pike was truly attracting me. But then, I started seeing those pictures of beautiful snakeheads in South Asia people were posting on the SNS, it blew my mind. Toman, a snakehead with the rainbow color with exotic pattern, was the one that got me into snakehead game. There were and still are a bunch of species out there I would never know. And people are enjoying catching in their own way, which keeps me curious to expand my angling experience and adventure. -Ex periencing different t e c h n i q u e s t h ro u g h local species Some of the techniques and baits used in Pike fishing are also similar to bass fishing, so it was quite easy to understand how it works. Especially spinnerbait is one of the most typical and effective way to catch them and is also my favorite bait. I remember during the Hungary trip, the first thing I put on my setup for Pike was a spinnerbait, and it worked just as I expected slow-rolling it along the bank in the shallow water just like when I fish Bass. But you know Pike is a very aggressive fish that would take anything that moves. So there is a variety of baits you can use for them from topwater, crankbait, jerkbait, deep diver, big bait to softbait. No need to talk for you guys. But then when it comes to Toman hunting, there are specifically effective baits for them which are topwater(Pecilbait, popper, buzzbait, and frog) and deep diving crankbaits. Those

two types of bait would cover most of the situations/conditions when you targeting Toman. They have a specific and very unique behavior that they would come up to the surface, let’s say every 15minutes or so to take a breath and then go back down, so topwater and deep divers are very effective baits to track them down which I found it very interesting way to catch. Zander is the most challenging one for me me that I couldn’t even catch a decent size during the Euro Tour last summer. To me it was a whole different story than the species I have experienced before. Not only the technique but also tackle people use for Zander. I tried Zander when I was in Germany. I noticed that most times the bottom pumping with a shad-tail type of softbait is the most typical and productive technique to catch them. And that was okay for me to do the technique all day long but the problem is that I wasn’t really able to grasp how they would bite and when I am supposed make a hookset. I think I have asked my friends many times about their behavior but I guess I should have taken more time on



-Understanding diversity around the world. It’s probably one of the most important things to experience and understand the difference of cultural context and background of each country I get to visit on my global ride. It helps to get better understanding of people in the country/ town which is very important for me to show them respect towards what they have gone through. What I do looks like just a fun fishing trip, but most of time there is more to it. Top of that, sharing the passion definitely helps us out to understand each other and have a good time together. There is obviously the need required that you make sure being conscious of what you speak and how you behave to people when I visit them because one little thing could turn out to be conflict or misunderstanding each other, sadly even though I didn’t mean to hurt the person. So, I am very keen about why I am here and what I am here for, trying to identify myself so I know what I am doing. This mindset really sets myself on a stable position where I can keep myself calm (not getting too excited or overlooking) and look at myself objectively (most importantly), which I believe this factor is the key that enables me having such a variety of interaction with people in different countries, cultural and social backgrounds. Embracing the motto, it would also bring me up to a whole different level of the way to become close friends with people. And this PASSION is what makes it possible. Interesting fact that fishing used to be the way to survive the everyday life for human beings back then, but now we have transformed its survival way into the way to communicate/interact with each other. And with this fact, I believe we could all together bring fishing to the next level where we find the value of how much more fishing means to us. That’s definitely what keeps me going and makes myself not afraid of walking on the path nobody has never walked before.

-Spreading the passion across the country…never stops. I sometimes think that how much longer I could keep doing this global activity. Maybe couple more years and I would be done OR I would be continuing it for the rest of my life, who really knows. I dare to fail to make it happen. Whatever it takes, what keeps me going is inspirations from my friends and family around the world that I respect them, appreciate them, and love them.

-Passionate anglers are all around the world You know, once you go around the world and go fish with those passion-driven people out there, it really doesn’t matter what level you are at, from beginner/amateur to pro. Fishing is the pure love that we can ALL share from every aspect. Cultural and social background we grew up may be different, but there is one thing we share the same is the smile when we do what we love, being on the water. Every country I visited, I saw the same beautiful smile on their face while we are dropping a line….I saw NO BORDERS at the moment.

-And you know, France is on the list!! I found out that I have not much experienced in France from my first trip to the east France in 2012. Besides I know I still need to explore the rest part of France in my future Global Ride. I know there are so many of those avid anglers there that I would love to see and go fish together and get inspired creating the positive vibe that would spread out to my friends around the world. But I guess before I make it back to France, I would have to improve my French because I can only speak “Merci” and “Bonjour”. I definitely need some practice! Takatoshi Murase





CHAP.4 FISHE TECHNIQUE Pêche sous la berge par Jacques Mourin

Il y a quelques années, lorsque je découvrais de nouveaux lieux de pêche, face à des postes non marqués et des linéaires de berge importants à prospecter, je cherchais invariablement à pêcher méthodiquement toutes les zones, de la pleine eau jusqu’au bord ou inversement.


Je débusquais ainsi quelques poissons, mais au prix d’une pêche monotone et, il faut le dire, bien éloignée de ce qui me plaît dans la pêche aux leurres. A vec le temps et quelques heureuses découvertes, j’ai compris comment optimiser mon temps de pêche, tout en rendant mon activité plus dynamique et motivante. Trouverez vous dans cet article un principe à intégrer à votre panoplie méthodologique ? C’est fort probable et je l’espère, pour au moins une des trois raisons suivantes : 1 - Alors qu’ils sont en général recherchés en pleine eau ou près de la berge opposée, vous avez constatés que les poissons sont bien souvent à vos pieds. 2 - Vous connaissez forcément des spots de pêche avec des kilomètres de rive à prospecter, que ce soit du bord ou de manière embarquée. 3 - Vous êtes très occupés et la plupart de vos sessions s’imposent dans des durées limitées. Je vous propose donc d’essayer de pêcher des poissons cachés sous les berges, de manière très active en vous déplaçant constamment. En lisant les lignes qui vont suivre, oubliez les poissons en chasse et les présentations

côté la finesse et les détails cosmétiques. Faites place au mouvement, à la rapidité d’action et à la précision. Nous allons nous focaliser sur des poissons immobiles ou presque, tranquilles, abrités dans leur cache. A la sérénité qui pourrait alors être prêtée à ces individus, nous allons opposer une irruption soudaine et brutale d’un élément extérieur dans leur espace de confort : notre leurre. Que se passerait-il si, alors que vous seriez paisiblement installé dans votre canapé, un inconnu en furie surgissait brusquement sur vous ? Trois options s’offrent à vous : la fuite, la défense ou l’attaque. Si vous ne pouvez pas fuir car bloqué contre le canapé ou un mur, vous déclencherez une attaque ou vous vous protégerez avec les bras. Imaginez alors que le poisson soit lui bloqué par la berge. Il n’aura pour d’autre solution que d’at taquer, et d’avaler cet intrus pour peu que sa taille le lui permette.




« Et BAM ! » Pour la technique que nous abordons ici, Le poisson ne doit pas avoir le temps de se poser de questions. On ne cherchera pas à le faire mordre sur un leurre imitatif, à avoir une animation précise ou naturelle. On cherche juste à ce que notre leurre se fasse agresser ! Le lest devra être assez lourd, pour trois raisons principales. Premièrement, votre leurre doit percer la végétation éventuelle, tomber rapidement pour surprendre le poisson et l’obliger à réagir violemment, et enfin mieux sentir le leurre pour l’éventuelle brève animation qui va suivre. Une fois le leurre sur le fond, il est judicieux de le remonter brusquement et le faire retomber, une ou deux fois. Si rien ne se passe mais que cet endroit vous semble propice à abriter un gros Blackbass par exemple, vous pouvez toujours faire tressauter l’artifice sur place. Bien souvent, ce sera inutile et il faudra renouveler le processus plus loin. Quand j’écris « plus loin », l’interprétation va dépendre du lieu de pêche, de votre méthodologie ou de votre rigueur.

Généralement, pour exploiter une berge intéressante, un lancer (ou dépose du leurre) tous les 50cm est bien suffisant. Occasionnellement, il aura suffi de se déplacer de seulement 10 ou 20 cm pour déclencher la touche. Ce genre de constat a lieu généralement aux endroits les plus régulièrement pêchés, et surtout en période automnale froide voir clairement hivernale. Le leurre utilisé tendra vers un montage texan lourd mais compact, voir encore plus spécifique avec un montage punching. Ce montage fait intervenir un lest lourd, une jupe sertie dans laquelle on passe le fil avant de le nouer à un hameçon à hampe droite. Le nœud idéal est le snell knot, qui va positionner l’œillet de l’hameçon en butée contre le plomb. Cette astuce va venir présenter l’hameçon en position idéale pour un ferrage optimal, d’autant plus lorsqu’on pêche très près de nous, sous la canne. En effet, le ferrage se fait ici essentiellement de façon verticale. Un rubber jig lourd pourra être utilisé. Les meilleurs modèles pour cette utilisation sont les modèles « flipping », compacts et destinés à pénétrer rapidement dans les herbiers. S’il peut être intéressant d’y associer un leurre souple, il vaut mieux éviter les trailers imposants, qui rendraient l’ensemble trop planant.


Bien que cela puisse être recherché dans d’autres situations (recherche des brochets par exemple, pêches lentes, …), cela nuirait à la stratégie décrite ici. Il ne faut pas ralentir la descente du leurre, car il ne faut pas que le poisson ait le temps de l’examiner. Auss i , u n t ra i l e r mince ou creux o p t i m i s e ra également la réussite du ferrage. Encore une fois, ce n’est pas la peine de se poser trop de questions : le p o i s s o n n ’ a u ra pas le temps d’analyser les détails du leurre. J’aime utiliser des tubes, tout simplement. Ils apportent un effet de mobilité tout en protégeant la pointe de l’hameçon. Si cet te manière d’opt imiser la recherche de poissons sous les berges est efficace pour le Blackbass, elle l’est souvent aussi pour la perche, le brochet, voir même le silure lorsque le lieu s’y prête. Les points clés de cette pêche, bien plus que le leurre utilisé, seront la présentation qui en est faite et la mobilité. La présentation tient à la précision et à la souplesse du lancer (ou de la


« dépose »). La technique, qu’elle s’envisage du bord ou depuis une embarcation, demande de battre du terrain. La mobilité, exigée par le fort besoin de couverture spatiale, comporte un volet “lancer” et un volet “déplacement”. Premièrement, Il faut clairement bombarder la berge de lancers courts, à un rythme frénétique. C’est une des raisons pour laquelle un ensemble casting est indéniablement plus adapté. La canne devra avoir une pointe assez souple pour faciliter les lancers à courte distance, mais offrir une bonne réser ve de puissance, qui vous sera indispensable pour extraire rapidement les poissons de leur cachette. Si un nylon solide ou un fluoro (jamais moins de 35 centièmes) fera le travail, vous pouvez pêcher en tresse pour gagner en puissance et sensibilité. Dites-vous bien qu’en appliquant la méthode décrite, le poisson n ’ a u ra p a s l e temps de voir votre f il, ou de tenir compte de cet élément. Pour une fois que vous pouvez pêcher grossièrement, ne tergiversez pas ! Ne comptez pas les kilomètres de berge parcourus, et n’hésitez pas à pêcher très rapidement. Vos meilleurs alliés seront, selon votre


très rapidement. Vos meilleurs alliés seront, selon votre approche, une bonne paire de chaussures ou un moteur électrique bien utilisé. Si comme moi vous aimez faire des lancers instinctifs et répétés, vous allez vous régaler et certainement progresser encore en précision. Lorsque vous découvrez de nouveaux secteurs de pêche, le temps passé à trouver les zones les plus à votre goût ou plus poissonneuses sera fortement diminué par cette approche. Une fois les secteurs habités localisés ainsi, vous pourrez adapter si besoin votre stratégie pour passer à des pêches plus minutieuses et lentes. C e t t e approche est idéalement mise en place en canal, bien sûr, mais aussi en rivière ou en plan d’eau. Pour les compétiteurs les plus rigoureux, elle peut êt re ut ilisée en repérage avant une compét it ion, ou pour ne pas perdre de temps sur un secteur moins attrayant.

Oui, dans un premier temps, vous allez clairement passer pour un fou auprès des autres pêcheurs, promeneurs ou joggeurs, mais peu importe. En plus de vous amuser, d’améliorer vos lancers et accessoirement de prendre des poissons, vous pourrez affirmer que votre pêche est résolument moderne et sportive. Merci à Florian et Christophe qui, chacun à leur façon et dans des configurations différentes, m’ont fait comprendre des éléments clés pour ma réf lexion sur la technique évoquée dans cet article.


CHAP.5 EXOFISH CostaRica A LA DECOUVERTE DE GOLFITO par Philippe Duchesne Après un premier séjour mitigé en 2007, me voilà de retour en terres costariciennes. Cette fois ci, j’espère bien capturer mon premier Sailfish, quelques jolis poissons coqs mais aussi découvrir de nouvelles techniques voir des nouvelles espèces. Récit !


Le soleil se lève doucement sur la grande demeure de Michel GODBILLE. Il est cinq heures trente et la douceur ambiante de cette fin janvier, typique de ces zones tropicales, contraste avec le gel et la neige laissés derrière nous en France. Je retrouve Franck (un guide de pêche de La Baule) et mon partenaire de pêche Jean-Malik au petit déjeuner. Nous émergeons doucement devant une bonne tasse de café. Les oiseaux, tous plus beaux les uns que les autres, gazouillent autour de la piscine…du pur plaisir. Il nous reste trois jours de pêche et nous devons mettre en place une stratégie pour cette fin de séjour. Après une brève concertation a u t o u r d e n o t re copieux petit déjeuner, ce sera une journée de pêche côtière au leurres en remontant vers la réserve de Corcovado, une journée de traine à la recherche des poissons à rostres et autres thons jaunes et enfin la découverte de Playa Bonita et de ses sublimes pointes rocheuses aux confins du Panama et du Costa Rica. Le programme est alléchant, sur le papier du moins ! Franck, qui a pêché durant cinq jours avec une autre équipe, va terminer le séjour avec nous. De par son métier de guide et de ses très nombreux séjours de pêche sous les tropiques, il fait partie de ces pêcheurs expérimentés qui peut bonifier un séjour. Son expérience, son vécu, sa connaissance des pêches tropicales est en atout non négligeable sur un bateau. Nous en

avons besoin, car le moins que l’on puisse dire, c’est que nous avons vécu, avec Jean-Malik, cinq premiers jours, disons, compliqués. Les deux premières journées ont été plutôt productives en termes de captures. Nous avons ramenés au bateau sept ou huit poissons coqs dont deux ou trois spécimens de 10 à 12 kg, deux carangues Pampano de 3/4 kg, trois ou quatre grosses orphies et une petite carpe rouge. De plus, nous avons eu beaucoup de suivit en pêchant aux leurres (dont quelques jolis coqs) et quelques attaques non conc ré t i s é e s s u r n o s p o p p e r s . D a n s l’ensemble, c’était plutôt animé ! Super me direzvous ? Oui, le seul hic, c’est que tous ces poissons ont été capturés aux vifs en traine lente. La technique est simple : un plomb, un bas de ligne de 1m et une Circle Hook esché d’un vif de belle taille. Les lignes de traine sont gérées par l’équipage durant nos prospections au lancer. Cela dit, je ne vais pas « cracher dans la soupe » ! Cette pêche au vif est très ludique quand on se prend au jeu. Ce fut le cas pour moi ! Canne à la main (j’ai vite abandonné mon lancer quand j’ai vu l’attractivité des vifs et le manque de touches aux leurres), cette pêche très tactile offre son lot d’émotions. Sentir le vif s’affoler, l’attaque du carnassier, le Circle Hook se planter dans la gueule du prédateur puis subir le 1 er rush juste après, j’ai « kiffé grave » (ou adoré pour les lecteurs moins jeunes ☺).



Le 3ème et 4ème jour, nous avons découvert les magnifiques spots situés au Nord de la réserve de Corcovado. Ces têtes de roche, ces i l o t s

somptueux situés à proximité de la non moins superbe « Drake Bay » sont exceptionnels en tous points. Les récits de Michel nous avait fait saliver, avec, par exemple, une journée à 15 carangues et 4 ou 5 coqs sur le même bateau. Michel, en bon gestionnaire de centre qu’il est, à l’art de faire rêver avec ce genre de réflexion «Sur ces spots, tu jettes ton leurre, et vlaouf, c’est pendu dès les premiers lancers !».


Mais voilà, entre le rêve et la réalité, il y a parfois un fossé, qui dis-je, un gouffre ! Sur ces deux jours, j’ai quand même réussit en piquer mes deu x premières carangues de 2 et 4 kg au popper (triple ouaouhh) et nous avons complété ce maigre tableau avec une autre carangue et deux petits poissons coqs capturés aux vifs. Famélique pour deux jours de pêche dans un endroit supposé hyper poissonneux ! Cela dit et en étant objectif, je dois avouer que nous avons découvert des endroits magiques qui, à l’évidence, n’ont pas relevé leur potentiel ! Questions de marées ou de lunes ? Maybe but it’s a mistery ! (Traduction : peut-être mais c ’ e s t u n m y s t è re ) . Notre cinquième jour fut dédié à la recherche des sailfishs et autres grands poissons à rostres. 48 h plus tôt, l’autre équipe avait réalisé la journée parfaite avec trois sailfishs et quatre thons jaunes de 10 à 20 kg (piqués aux leurres sur des chasses lors du retour à Golfito). De quoi espérer de belles émotions et sensations. Afin de savoir qui prendrait la canne en cas de 1er départ, j’avais opté pour un tirage au sort avant de monter sur le bateau. Jean-Malik fut l’heureux élu en gagnant ce pile ou face. En gagnant ce tirage au sort, lui comme moi, étions loin d’imaginer la suite. Durant cette longue journée de traine, un seul voilier est venu jouer avec les balaous (sorte de petite orphie) pour ensuite se piquer à l’hameçon. De plus, le combat avec ce sailfish de taille moyenne (environ 20 kgs) a été contrarié par de nombreux sacs plastiques venus s’agglutiner sur la ligne.

Du fait de ce poids mort sur la ligne, n’a jamais sauté ni même fait le moindre gros rush. En fin de journée, la radio de Cris (notre skipper) s’affola et indiqua des chasses de thons à quelques miles de là. En moins de 15 mn, nous étions sur les lieux mais les quatre bateaux déjà sur place et les chasses sporadiques nous indiquaient clairement la fin de l’orgie. Une fois de plus, nous étions passés à côté ! Arrrhhhh ! Voilà le résumé, pour le moins mitigé, de nos cinq premiers jours. Comme évoqué en introduction, cet te prem i è re j o u r n é e a v e c Franck Courdier annonce une sorte de renouveau. Les compteurs sont remis à zéro en quelque sorte. Du fait de mon inexpérience et de celle de Jean-Malik (qui n’avait fait qu’un séjour à Zihuatanejo avant ce voyage), Franck sera notre « Monsieur Plus », celui-qui doit nous permettre d’optimiser chaque minute de pêche, le choix des leurres, la façon d’aborder les postes et, pourquoi pas, de combattre un gros poisson. Une fois notre petit déjeuner englouti, nous quittons la maison et prenons la direction de la marina. Après avoir traversé l’immense bar amenant au ponton, nous faisons connaissance avec Estaban (notre skipper) et son jeune marin Gérardo. Esteban parle plutôt bien le français, c’est une bonne surprise.


Il est 6h et la lumière tamisée du matin nous offre une vue imprenable sur la baie de Golfito. Notre open et ses deux moteurs de 175 cv, sont prêts pour une nouvelle journée de pêche. Comme d’habitude, nous débutons la journée par une petite session « pêche des vifs » à la sortie de Golfito. Après trente minutes, le vivier regorge de poissons ressemblant à de petites aloses de la taille d’une main. Esteban « met les gaz » et prend la direction du rocher à la sortie du grand golf. Après 15 mn à 20mn de navigation, il s’arrête en plein milieu de celui-ci et nous demande de lancer sur un haut fond (environ 10 à 15 m de profondeur). Les poppers virevoltent dans les airs et les premiers pop pop éclatent à la surface. Après seulement quelque lancer, le popper de Franck est englouti sur une grosse attaque et son ferrage appuyé fait pénétrer les triples dans la gueule du prédateur ! A ma grande surprise, Franck donne sa canne à Jean-Malik et lui offre « son » poisson ! Quel geste, respect ! Après trois ou quatre minutes de grosse baston, Jean-Malik pose devant l’objectif avec une carangue de 10 kg environ. Sourire, clic clac, c’est dans la boite. Dans la continuité, deux carangues de même taille montent à nouveau sur le popper de Franck et se « chicanent » pour l’engloutir. Quel spectacle, c’est absolument génial ! Finalement, aucune des deux n’arrivent à le prendre correctement. Le popper maison de notre nouvel ami guide de pêche fait merveille. Quelques lancers plus tard, c’est un King Maquerel qui le trouve à son gout mais les dents acérées du glouton ont raison du bas de ligne en 80 lbs. By by, popper magique !




Franck sort un nouveau popper de sa collection personnelle et me présente les différents modèles. Je suis impressionné par la qualité de ses leurres (voir encadré). Un vrai travail de pro ! Esteban a repositionné son bateau sur ce haut fond prometteur et c’est au tour de Jean-Malik de subir les assauts d’une belle carangue. Elle n’a fait qu’une bouchée de son petit popper et se contorsionne au bout de la ligne en mettant de furieux coups de têtes. Après quelques minutes d’un joli « fight » elle rend les armes ! Encore un beau spécimen d’une dizaine de kilos environ. Franck prof ite de cet instant magique pour nous glisser « Je vous avais dit que je vous p o r t e r a i chance ». On s’emballe, on s’emballe mais la pêche nous rappelle souvent qu’il ne faut pas s’enfla m m e r t ro p vite ! En effet, cette journée commencée sur les chapeaux de roues va connaitre un dénouement disons…nettement moins productif. Après cet te demi-heure de folie, nous prospectons postes après postes, cailloux après cailloux, plages après plages ! Malgré la ténacité de mes partenaires de pêche, l’ex périence d’Esteban et la beauté des spots, nous ne prendrons qu’un seul petit poisson coq…au vif ! Dommage car ce moment d’euphorie sur les carangues était vraiment génial et nous aurions bien aimé le reproduire durant cette journée.


Nous sommes à l’avant dernier jour de notre séjour et n’ayant pa s pris d’espadon voilier, nous optons pou r une nouvelle journée de traine. Esteba n et Gérardo sont réputés être des maitres dans ce domaine. Dans le secteur de Golfito , ils sont quasiment les seuls à pouvoi r trainer huit lignes en même temps. Aux vue s du bateau et des tangons de petites tailles (sorte d’écarteur pour disposer plus de lignes), c’est un véritable exploit de trainer autant de lignes sans s’emmêler. Ayant perdu le pile ou face lors de notre pre mière journée de traine, je vais avoir le pri vilège de prendre le 1er départ…en espéra nt qu’il ne s’agisse pas d’une dorade coryph ène ! Après une heure de route vers le gra nd large, Esteban et Gérardo disposent les teasers ainsi que les huit lignes pourvues de leurres ou de balaous. La traine com mence et nous sommes, comment dire …plutôt confiants !




Les conditions de mers sont parfaites et les indicateurs sont au beau fixe ! Les heures tournent et les poissons à rostres semblent aux abonnés absents. Il n’y a quasiment pas d’activité en surface, pas de sauts de voiliers, pas de chasses de dauphins (un bon indicateur quand il y en a), rien, nada, nothing ! Après cinq heures de traine, Esteban est dépité ! Il ne comprend pas ce qui se passe ! Aucune attaque n’est venue récompenser son travail et sa persévérance ! Pourtant, quelques jours avant notre arrivée, il avait capturé sept espadons voiliers lors d’une magnif ique journée…de quoi faire enrager notre spécialiste. Notre moral est au plus bas, mais un évènement impromptu va inverser cette tendance défaitiste. Un message radio annonce « Thuna », « Thuna ». Ni une ni deux, Esteban prend les informations et fait gronder les deux moteurs de 175 cv. Incroyable, il ne replie même pas les tangons et fonce à vive allure vers la chasse de thons. A chaque vague, le bateau décolle littéralement audessus de l’eau et on se cramponne comme on peut. Moins de 20 mn plus t a rd , n o u s sommes au milieu de centaines de dauphins avec des chasses de bonites et de thons qui éclatent de partout. C’est invraisemblable, ça grouille de vie sur une surface grande comme plusieurs terrains de football. Estaban, en expert qu’il est, observe le déplacement des thons jaunes qui roulent à la surface afin de couper leurs trajectoires. L’idée est de positionner le bateau devant les thons afin de jeter les leurres sous leurs nez. Franck m’a gentiment prêté un Gunz rose (un stick coulant) et j’attends les directives d’Esteban avec ma Tenryu 40/60 lbs à la main, prête à faire feu. Après deux ou trois tentatives sans suite sur des chasses sporadiques, il nous lance « à gauche, à gauche » en voyant plusieurs thons de belles tailles. Mon Gunz est propulsé à 40 m dans la zone indiquée et je voie apparaitre un, puis deux, puis trois thons qui se bousculent pour prendre mon leurre. Une 1ère puis une 2ème tape sur le Gunz et c’est enfin la grosse touche tant attendue. Je peux même voir le thon aspirer mon leurre sous 40 cm d’eau, génial !





Gros ferrage, c’est bon, il est au bout ! Je l’ai vu engloutir mon leurre et je sais que c’est un beau poisson. La tension monte d’un cran, les palpitations aussi. Ayant lancé vers l’arrière du bateau, le thon profite de l’angle pour plonger dans les abysses. Avec 500 à 600 m de profondeur, il n’a que l’embarras du choix le bougre ! Il gagne mètre après mètre et s’arrête à environ 25 m sous la surface malgré un frein serré très dur ! Je ressens les coups de tête rageurs du poisson et surtout cette incroyable puissance inhérente aux thonidés. Quelle force, quelle énergie, il faut en avoir un au bout d’une canne pour comprendre. Durant les quinze p re m i è re s m i nutes, c’est un duel qui tourne soit du côté du thon soit de mon côté. Je gagne un mètre, il m’en reprend deux, il gagne deux mètres, je lui en reprends trois ! C’est un « big big fight » entre nous ! Après plus de trente minutes de combat sous un soleil de plomb, je ressens les premières crampes dans les bras et mon dos me fait terriblement mal. Sans le vouloir, c’est Esteban qui va définitivement me plomber le moral. Alors que j’avais gagné précieusement plusieurs mètre lors d’un virage, il me lance « Il est à 20 m de profondeur » soit exactement la même profondeur annoncée 10 mn auparavant ! Je ne suis pas du style à abandonner sur le premier gros combat mais la douleur

et surtout la raison, m’oblige à céder ma canne à Franck. Le pêcheur de la Baule, plutôt du genre costaud, va pomper, encore pomper durant 15 longues minutes avant de sentir les premiers signes de faiblesses du thonidé. Ayant en partie récupéré mes moyens, je lui demande de me repasser la canne pour la fin du combat. Par 15 m de fond, on peut voir le thon jaune faire de grands ronds, le corps complétement incliné, afin de porter de tout son poids. Cette magnifique image de cette boule de muscles aux reflets jaunes et bleus en train de lut ter pour sauver sa vie restera l o n g t e m p s g ra v é e dans ma mémoire! Ce n’est que 10 mn plus tard, après une âpre lutte, que le thon est enfin gaffé. Je pousse un cri de joie monstrueux qui se perd dans l’océan pacifique. Cela dit, je suis quand même surpris par la taille de ce poisson qui doit faire environ 30 kgs maxi 35 kg. Avec ces 50 mn de combat, je pensais réellement qu’il s’agissait d’un spécimen de 40 ou 50 kg. Quelle incroyable puissance ces thonidés ! Je remercie au passage l’ami Franck pour son aide précieuse et l’associe à la capture de ce beau poisson ! A peine le thon est-il dans le bateau, que notre skipper repart de plus belle sur les chasses. Les dauphins continuent de chasser au milieu des thons et des bonites, fabuleux spectacle !


Mes bras sont encore tétanisés par l’acide lactique accumulés dans mes muscles et il faut déjà relancer sous les ordres d’Esteban « A droite, à droite ». Sur le 1er lancer, je prends une décharge dans la canne et une petite voix intérieure me dit « Oh non, pas encore 50 mn de combat ». Cette fois ci, tout se déroule parfaitement et surtout rapidement pour mes petits muscles tétanisés ! Le thon jaune n’a pas le temps de sonder et se bat violement en surface. A plusieurs reprises il me sort vingt ou trente mètres de tresse sans sourcilier avec une aisance déconcertante puis entame des séries mini rushes avec de grands coups de tête. Rien à voir avec le premier combat. En moins de quatre minutes, ce beau spécimen de 15/20 kg est à bord. Esteban remet les gaz et se repositionne parfaitement au milieu d’une énième chasse. Il anime un jig sous le bateau, pendant que nous lançons. Quelques secondes plus tard, un thon se retrouve pendu sur son jig. Il me tend la canne et me voilà parti pour mon 3ème « fight » consécutif. Dans le même temps, Jean-Malik pique enfin son premier thon jaune au popper. Son visage illuminé et ses mots « C’est super, c’est super », en disent long sur le « panard » pris par notre ami parisien. Cinq grosses minutes sont nécessaires pour sortir son poisson d’une quinzaine de kilos alors que le lien (de même taille) est extirpé des eaux en moins de deux minutes (images Gopro et décompte du temps à l’appui). Quelles différences de combat entre ces poissons selon leurs tailles. Les petits sont très « toniques », très rapides mais beaucoup moins résistants que leurs grands frères. Dès que l’on dépasse la barre des trente kilos, c’est un autre monde, une autre dimension.




Cela dit, le combat avec un thon jaune d’une quinze vingt kilos et presque plus sympa, du point de vue de l’intensité. Notre comparse Franck a, quant à lui, connu un grand moment de galère durant cet épisode très prolifique. Il a malheureusement fait une énorme perruque sur son moulinet et les précieuses minutes perdues lors du démêlage ont été fatales. Le temps qu’il se remette en action, le pic d’activité était derrière nous. Deux heures se sont écoulées et nous n’avons pas vu le temps passer ! Pêcher au milieu de ces chasses est une incroyable expérience. Entre les cours mais rapides déplacements du bateau, les chasses de bonites, la multitude de dauphins, les thons qui sortent entièrement de l’eau lors des chasses, les attaques sur les leurres et les combats, l’adrénaline ne redescend jamais ! C’est un « shoot » gratuit pour les drogués de la pêche que nous sommes.



Franck m’a glissé à l’oreille qu’il « adorait ça » et honnêtement, je comprends aisément pourquoi ! Il nous reste une heure de pêche et Esteban me propose de se remettre en traine dans l’espoir de me faire prendre mon 1er voilier. Les dieux de la pêche sont avec moi ce jour-là. Moins de 15 mn plus tard, l’une des lignes extérieures « détangonne » et c’est parti pour mon premier combat avec un sailfish. Je ne vais pas épiloguer sur celui-ci car mon voilier s’est contenté de peser de tout son poids sans jamais sauter. L’unique intérêt de ce superbe poisson à rostre réside habituellement dans ses sauts à répétition, quand il le décide évidemment. Le mien ne sautera que deux fois au tout début et se fera un point d’honneur à ne jamais ressortir de l’eau. Dix minutes sont quand même nécessaires pour l’amener au bateau ! Néanmoins, je suis aux anges et je pose fièrement devant l’objectif avec ce magnif ique spécimen d’une trentaine de kilos. Là encore, la montée d’adrénaline est puissante et il faut de longues minutes pour « redescendre sur terre ». Après la remise à l’eau, Esteban, voyant qu’il nous reste un peu de temps, nous propose de trainer aux vifs autour des rochers à la sortie du golfe. Une fois sur place, Gérardo met à l’eau une sorte de carangue miniature dont les poissons coqs sont très friands. Afin de profiter d’un éventuel combat, je prends la

plus petite canne (une casting très légère équipée d’un petit moulinet tournant). Nous trainons depuis quelques secondes lorsque je ressens comme une sorte de poids lourd au bout de la canne. Je me retourne vers Esteban et lui lance « Je suis accroché dans les rochers ». Du tac au tac, il me répond « Non, non, tu as un poisson, il y a 40 m d’eau ici ». Je bloque le moulinet tournant avec le pouce durant quelques secondes, fait deux tours de manivelle, puis remonte la canne doucement. Le poisson est bien piqué sur le Circle Hook, c’est cool ! Après deux ou trois gros rushes, le poisson remonte vers la surface et saute à trente mètre du bateau. Esteban crie « C’est un coq, un beau coq ».



Pendant six à sept minutes, le poisson coq alterne entre gros démarrages, coups de tête à l’aplomb du bateau et sauts à la surface. Quel combattants ces Ruster Fish (nom anglais du poisson coq). C’est après sept longues minutes que notre combattant de haut niveau rend les rames. Il est superbe ce poisson coq et doit bien peser 13 ou 14 kg ! Quelle fin de journée extraordinaire. R.A.S durant cinq heures de pêche puis trois heures de folies, c’est aussi ça la beauté de ces contrées éloignées. Tout peut se produire à n’importe quel moment ! Cette belle journée se termine, comme les précédentes, dans la grande piscine de Michel avec « una cerveza » (bière) très fraiche à portée de main. Ces moments de détentes, dans un cadre exceptionnel, vous re q u i n q u e n t u n homme, ça je vous le garantis ! La dernière journée

La dernière journée de notre séjour s’annonce sous les meilleurs auspices et nous sommes remontés comme des « coucous suisse ». Pour cette dernière session, le maitre des lieux, Michel GODBILLE nous accompagne. Nous partons plein Sud pour découvrir, après une heure trente de bateau, la presqu’ile délimitant le Costa Rica au Panama et la zone nommée « Playa Bonita». Une fois sur place, nous sommes subjugués par la beauté des lieux. Entre les eaux turquoise autour des têtes de roches, les énormes rouleaux se fracassant sur de magnifiques petites plages et la forêt primaire en arrière-plan, l’endroit est tout simplement magique !


Pêcher au Costa Rica, c’est aussi ça ! Durant toute la matinée, les poppers et les stick bait sont propulsés, sans répit, sur ces spots merveilleux avec l’espoir de faire sortir une grosse carpe rouge ou un poisson coq taille XXL. Mais une fois encore, les poissons réagissent mal à l’attrait de nos leurres. Je vais être le seul à sortir mon épingle du jeu e n c a p t u ra n t q u a t re carangues dont trois à point bleus. Des poissons moyens, certes, (environ trois ou quatre kilos) mais pris au popper le long des roches…sympa ! Durant cet te journée un peu décevante, avouons-le, il y aura quand même deux instants magiques. JeanMalik fait sortir des rochers deux poissons coqs de belles tailles en pêchant avec un petit stick légèrement coulant. Le plus proche du leurre finit par l’engamer et commence à se débattre furieusement au bout de la ligne. Alors qu’il arrive à proximité du bateau, une carpe rouge d’une dizaine de kilos apparait et suit le poisson coq. Il est au cul de celui-ci, collé à sa caudale. Franck ne tarde pas à réagir et jette son popper à deux mètres des deux poissons. La carpe rouge change de direction et vient gober le popper sous nos yeux incrédules. Incroyable scène de pêche ! Ensuite tout va très vite !



Après le ferrage, Franck ramène la carpe rouge en force le long du bateau, Gérardo se loupe au moment de la passer à l’épuisette, la carpe rouge replonge, la ligne se détend et c’est fini, plus de leurre ! Que s’est-il passé ! La réponse est d’une simplicité déconcertante. Le nœud de raccord entre la tresse et le nylon n’était pas bien réalisé et le nylon a glissé sur la tresse ! vIl semblerait que notre jeune marin ait réalisé un peu trop vite ce nœud en préparant les cannes. De son côté, Jean-Malik gagne son combat avec son poisson coq d’une douzaine de kilos. Il est aux anges ! Ce beau Rooster Fish pris au leurre vient s’ajouter à celui d’une quinzaine de kilos pris au popper par Fra n c k l o r s d e s premiers jours. Je le signale car il s’est quand même pris quelques jolis aux leurres. La deuxième scène surréaliste se déroule l’après-midi le long d’un énorme rocher assez éloigné des plages. Le rocher est peigné, ratissé avec nos leurres durant vingt bonnes minutes. Aucune attaque, aucun suivit, rien ne bouge, on dirait que l’endroit est déserté par la faune piscicole ! Connaissant les lieux, Esteban décide de balancer à l’eau quelques vifs. Désorientés, ils tournent sur eux-mêmes et provoquent rapidement les effets escomptés. En quelques minutes, ce spot, que l’on croyait vide de poissons, se met à bouillonner de vie. Des

carpes rouges et des carangues de belles tailles montent du fond pour venir gober ces proies faciles. Au bout de dix minutes, la mer se transforme en véritable champ de bataille. C’est la guerre en dessous ! Et là, vous vous dites, c’est le jack-pot pour piquer ces poissons aux leurres ? Eh bien détrompez-vous, malgré tous nos efforts nous ne prendrons aucun de ces carnassiers hyper excités par la « viande fraiche ». Le seul poisson, une carangue de 7 ou 8 kg, sera prise au vif ! Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé avec toute sorte de leurres (popper, stick, poisson nageur, cuillères et même LS). Cette scène incroyable démontre, s’il le fallait, que rien n’est jamais acquis à l’avance. A l’évidence, ces carpes rouges, poissons coqs et a u t re s c a ra n g u e s n ’ é t a i e n t p a s s u f fisamment actifs pour venir prendre nos leurres à ce moment-là et de façon plus globale, durant notre semaine de pêche. Le bilan de ce séjour est globalement contrasté ! Nous avons été enchanté par la structure impeccable de Michel GODBILLE , ses bateaux performants et spacieux, le matériel haut de gamme mis à disposition et ses marins très professionnels. Cependant, nous avons clairement échoué sur la pêche côtière aux leurres, ce qui était l’objectif du séjour.


Nous avons connu de grands moments de déprime mais aussi et surtout des instants tout simplement géniaux. Les 5 ou 6 poissons coqs pris au vif en quelques heures le 2ème jour, les trente minutes de folies sur les belles carangues, les combats sur les thons jaunes, les gros coqs qui suivaient les leurres jusqu’au bateau et plus personnellement mon 1er sailfish. De quoi satisfaire plus d’un pêcheur débutant ou peu expérimenté ! Le potentiel pêche est clairement élevé à Golfito mais, comme souvent, il faut avoir la chance de tomber sur une semaine durant laquelle les carnassiers sont joueurs. Mais ça, je ne l’apprends à personne, c’est valable partout dans le monde quel que soit le type de pêche ou les poissons recherchés! « Pura Vida » (ou « pure vie ») comme disent les costariciens ! Les leurres de Franck COURDIER Passionné par la pêche tropicale, Franck COURDIER a conçu et créé huit Poppers et deux stick destinés aux pêches exotiques. Il a passé des dizaines d’heures à concevoir chaque modèle et chaque moule, et cela mérite un petit focus. Ces leurres, d’une incroyable solidité et particulièrement pêchant (j’ai capturé plusieurs carangues à points bleus avec le dernier jour) sont assez représentatifs de la pêche Exo. Parmi ces leurres, il y le HAO POP (150 gr / 25,5 cm), le FRANCKY POP (140 gr / 19,5cm) et quatre autres sans nom de 35 gr / 14 cm , 50 gr 13,5 cm, 75 gr / 18 cm et 110 gr / 18 cm. Dans la famille des stick, l’un des deux modèles est le STICK HUNTER 170 gr /21,5 cm. En dehors de ces leurres durs, Franck COUDIER est le créateur d’un leurre souple distribué par Illex, le « Bôle shad ». Il espère pouvoir commercialiser ses leurres durs et aux vues de leurs qualités, il est évident qu’Illex ou un autre distributeur s’intéressera à ces produits de premiers ordres.

Site internet : www.franck-courdier-peche.fr

Infos pratiques Séjour type à Golfito : 8 nuits/6 jours de pêche Inclus dans le séjour:
 La 1ère nuit à San José- Hotel Best Western Irazu. Transfert de San José/Golfito par avion (Durée du vol: 50 min). Bateau(x) Dusky 30 pieds complètement équipés pour la pêche côtière et hauturière avec équipage et carburant inclus. Casse-croûte et boissons sur le bateau, Les licences de pêche.



Les boissons des repas. Logement en pension complète dans notre lodge de pêche (Hébergement en Single).Tous les pêcheurs (ou couple) bénéf icient de chambres particulières avec des lits King Size, salles de bains, douches et toilettes privées. Cuisinière et personnel de maison. Transfert retour Golfito/San José N’est pas compris : Les boissons hors repas, la taxe de sortie du Costa Rica (29 $), les suppléments de bagages sur le vol San José/Golfito et Golfito/San José (limité à 15kg par personne, audelà 1$ la livre (environ 500g)). Matériel : Afin de ne pas payer les frais inhérents aux tubes de transports et pour ceux qui ne veulent pas investir dans du matériel haut de gamme trop onéreux, des cannes Tenryu 30/50/80 lbs et des moulinets Stella sont prêtés sur place pour la pêche au lancer (matériel neuf). Le matériel de TRAINE est également mis à disposition gracieusement (cannes et moulinets TIAGRA et TLD) ainsi que des cannes à jig. Des leurres et du petit matériel sont également disponibles sur place mais sont facturé en cas de casse. Chez Michel GODBILLE, vous pouvez venir « les mains dans les poches ». Programmes & Tarifs Possibilité d'accueil : 6 pêcheurs + 6 accompagnants maximum. Possibilités de court ou long séjour sur demande [à partir de 2 jours et 15 jours et +]. Possi-

bilité d'extension pour tourisme, visite des parcs nationaux, visite de la canopée, etc... Base 2: 2890€ par pêcheur 6 jours de pêche et 8 nuits.
 Base 3: 2290€ par pêcheur 6 jours de pêche et Base 4: 1940€ par pêcheur 6 jours de pêche et 8 nuits.

le séjour de le séjour de 8 nuits. le séjour de

Accompagnants : 950 € le séjour de 8 nuits. 1ère nuit à San José. Demi-pension + transfert aller/retour San José/ Golfito


www.golf ito-sport f ishing.com Michel GODBILLE Tel 00 506 85292595 golfitosportfishing@gmail.com ou michelgodbille@gmail.com Mémoire d’un Fleuve 66 rue de Rome 75008 Paris Contact : Jean-Michel SY Tel : 06 80 38 41 75 ou 01 76 29 57 13 Email : jmseafishing@wanadoo.fr DHD Laïka 4 rue Paul Cézanne 75008 Paris Tel 01 42 89 32 64 Contact Mr Dominique DHOUAILLY Tel 06 78 75 60 12 Email : d.dhouailly@dhdlaika.com




CHAP.6 FISHART VICTOR NOWAKOSKI par Enzo Minardi

L ‘ homme n’est plus à présenter. Mais on aime chez Fishme, on aime son détail, son univers, son réalisme CARICATURAL


VICTOR NOWAKOWSKI EXPO OUVERTE du 7 mars au 5 avril, le Mardi de 13h30 à 17h30, et du Mercredi au Samedi, de 9h à 12h et de 14h à 18h et le Dimanche de 15h à 18h. A la SALLE MARCEL BAUDOIN, Place de la Gare, SAINT GILLES de CROIX de VIE.









CHAP.7 CORSICA Morgan Calu

Il y a quelques mois, je vous faisais part dans le FishMe n°01 de mon ouverture de la pêche de la truite en Corse.


Certes, la truite est un poisson formidable que j’affectionne particulièrement mais par l’intermédiaire de FishMe et d’Enzo, j’aimerais aussi vous proposer une série de quatre articles sur la pêche en Corse et pas seulement traitant de la pêche de la truite. Oui, quatre articles, car je pense qu’il ne faut pas moins de cela pour parler de la pêche et des poissons de l’île de beauté. La Corse offre en effet un terrain de jeu riche et varié, plutôt méconnu des pêcheurs …

Ainsi, j’articulerai ces articles sur la pêche en première catégorie en Corse (remarquez que je ne dis pas « de la truite »…), le deuxième sur la pêche des carnassiers de l’île de beauté, le troisième sur les pêches côtières et enfin, je terminerai cette série d’articles par vous faire découvrir la pêche en mer en Corse en embarcation… Commençons donc par la pêche en première catégorie. Une montagne dans la mer

certains parcours se méritent…

L a C o r s e o f f re p rè s d e 3000km de cours d’eau. Comparé au continent et à la surface de l’île (8700km²), la densité de rivières est très élevée. On trouve de l’eau partout et où que l’on aille en Corse il y a de fortes chances de tomber sur un cours d’eau. La Corse, cet te montagne dans la mer, offre des rivières qui sont toutes (TOUTES !) classées en première catégorie. Il faut dire que la plupart de ces cours d’eau sont des torrents de montagnes assez courts qui dévalent des hauts


Au Nord de l’île, on retrouve de « grandes » rivières dévalant de leur écrin schisteux dans de grandes gorges parfois inaccessibles… plus de 2000m d’altitude…) pour se jeter dans la mer Tyrrhénienne à l’Est ou la Méditerranée à l’Ouest. Mis a part au niveau de la plaine Orientale, les rivières et f leuves sont des rapides aux eaux limpides et fraiches qui font le bonheur des amateurs de canyoning ou simplement des baigneurs. La multitude de cours d’eau offre aux pêcheurs une grande variété de parcours technique et magnifique et de nombreuses possibilités. Au Nord de l’île, on retrouve de « grandes » rivières dévalant de leur écrin schisteux dans de grandes gorges parfois inaccessibles. Au Sud de l’île, c’est dans le granite rose que l’eau se forge un chemin, circu-

vasques profondes, entrecoupées de rapides et pools jonchés de galets et blocs rocheux, parfois monumentaux. Le maquis est omniprésent et dégage des odeurs enivrantes et typiques, il parfait d’éveiller nos sens à la beauté des lieux, offrant à ces rivières leurs caractère uniques, leur identité et authenticité. Au détour d’un méandre, vous tomberez surement sur l’un des nombreux ponts génois, témoin du passé historique de l’île. D’autres auront peut être la chance de croiser un pata negra (cochon noir) ou encore un mouflon qui agrémenteront votre sortie et vous laisseront des souvenirs uniques.



De gros points, une livrÊe vert olive, de grandes nageoires...Que demander de plus‌


A l’époque (après guerre), de nombreux lâchers et plans de sauvegardes ont permis de repeupler les rivières en salmonidés, la souche endémique ayant quasiment disparue…

A nustra trutta Bien sur, dans ces rivières, les truites sont omniprésentes. La fameuse « macrostigma » a quasiment disparue pour de multiples raisons combinées. Elles demeurent néanmoins présentes et préservées dans certains cours d’eau reculés, classés en réserve, faisant office de sanctuaires pour ces truites « à gros points » endémique de l’île de beauté. Les truites de souches méditerranéenne et atlantique sont quant à elles partout en Corse. A l’époque (après guerre), de nombreux lâchers et plans de sauvegardes ont permis de repeupler les rivières en salmonidés, la souche endémique ayant quasiment disparue. Le souci, c’est que ces poissons (souches atlantique et méditerranéenne) se sont reproduits avec la truite macrostigma, cela participant à la disparition et l’hybridation de la « nustra trutta ». La taille moyenne est rela-

ativement petite. Plus de 40cm étant un spécimen exceptionnel. Les rivières, du moins l’eau, est relativement (et paradoxalement) pauvre en nourriture. Dans ces conditions, la croissance des salmonidés est lente et ne permet pas d’avoir de spécimen. A l’origine, il n’y avait pas d’autres espèces qui peuplaient les torrents, si ce n’est l’anguille et la blennie f luviatile. Aujourd’hui, quelques rivières ont vu l’introduction de vairons et goujons et en parallèle, les truites ont « grossis » dans ces cours d’eau. Les petits leurres restent à privilégier si vous décidez d’en découdre. Le tiny Fry 38 d’Illex est pour moi un incontournable passe-partout pour la Corse. Dans les rivières à plus gros gabarit peuplées de vairons (le Golu, Tavignanu, fium’Orbu, Prunelli…), j’ai eu d’excellents résultats avec le Illex Tricoroll 55HW coloris LMDLT qui m’a notamment permis de prendre mes plus jolies truites dont une de 43cm ;


Une magnifique fario au Tricoroll LMDLT


un poisson d’une taille rare en rivière sur l’île! Si la taille des truites reste relativement petite, en revanche, la variété de souches et la beauté des mouchetées n’a rien à envier aux rivières du continent.

un poisson d’une taille rare en rivière sur l’île! Si la taille des truites reste relativement petite, en revanche, la variété de souches et la beauté des mouchetées n’a rien à envier aux rivières du continent. Les truites farios, en plus d’être combatives, arborent des robes variées, vert olive avec de gros points noirs, parures or ornée de délicat petits points noires…Pas unes ne se ressemblent ou presque… Parmi ces truites, qui ne sont pas les seules habitantes de ces cours d’eau, on retrouve d’autres poissons, dont un migrateur bien connu… Se laisser feinter…


L’alose feinte du Rhône (Alosa fallax rhodanensis) est bien présente en Corse ! Elle remonte les deux plus grands fleuves de l’île (le Golu et le Tavignanu) entre avril et juin pour accomplir sa reproduction, son cycle vital. Ces poissons en pleine forme sont d’une combativité rare et les leurrer dans un torrent est un vrai jeu additif et sportif qui offre son lot de sensation. Un plaisir rare car à ma connaissance, très peu d’endroit offre en France offre la possibilité de leurrer ces petits missiles en montagne dans des torrents. Qui plus est, ces aloses corses sont d’une taille relativement honorable par rapport à leurs sœurs du continent, pour des raisons qui m’échappent (pour l’instant…). En 2014, j’ai décroché (taux de décrochage de 4 sur 5 pour ces petits « tarpons »…) un missile de près de 70cm… C’est bien plus grand que tout ce que j’ai pu pêcher en alose feinte dans ma jeunesse, en Charente Maritime notamment. L’avantage, c’est que par rapport à sa cousine la Grande Alose (Alosa Alosa), l’alose feinte est un vrai prédateur ichtyophage qui n’hésite pas à se jeter rageusement sur votre leurre. Alosa Alosa est plus attirée par les planctons et micro crustacés que par les alevins et mises à part des phases de déclenchement alimentaire et l’utilisation de micro leurres souples, il faut souvent être patient et rigoureux pour en faire mordre une.


Dans les eaux corse, l’alose feinte se pêche avec un matériel e t d e s l e u r re s à t r u i t e « classique » et c’est un pur régal a v e c m a S t re a m M a s t e r S1712L ! En tout cas, j’adore ce poisson qui peut parfois nous faire tourner en bourrique et la pêche de cette espèce au caractère rare et original est une vraie pratique sportive et dynamique. Outre ces rivières qui recèlent de nombreuses surprises (je ne vous parle pas de la blennie fluviatile, très présente elle aussi, qui sera l’objet de mes futures sorties rock f ishing, mais en eaux douce…) il existe de nombreux lacs de montagnes qui eux aussi arborent fièrement des spécificités particulières et une grande variété de morphologies…


Les lacs de montagnes corses font le plaisir des grands randonneurs et petits marcheurs qui arpentent le fameux GR20 ou les simples sentiers. Ces étendues d’eau bleue s’offrent en spectacle comme le point d’orgue et la récompense d’un effort parfois intense. Il en est ainsi pour les marcheurs mais aussi pour les pêcheurs qui eux, ne se contente que rarement de les admirer. Les lacs Corse donnent l’impression au pêcheur qu’il est le premier à lancer son leurre dans ces milieux qui semble vierge et préservé. La pression de pêche y est très faible, puisque ces lacs d’altitude sont souvent prisonniers des glaces jusque tard dans l’année, pour certains jusqu’en juillet, n ’ o f f ra n t a u x p ê c h e u r s courageux qu’un créneau de seulement deux mois pour en profiter. Aussi naturel soit ces lacs, ils sont pourtant pour la plupart rarement peuplés naturellement de poisson. Du moins pour les lacs les plus en altitude. Il a fallu l’aide de la fédération de pêche de l’île pour donner un intérêt piscicole à ces lacs de hautes montagnes.



Ainsi, on y retrouve des salmonidés mais pas seulement des truites… De nombreux lacs sont peuplés par des ombles de fontaine. Comme pour la truite en rivière, la taille de ces salmonidés ne dépasse que rarement les 30cm. Néanmoins et là encore, les couleurs de ces poissons sont magnif iques et récompensent souvent une longue marche et une pêche loin d’être facile. Ces ombles sont très réceptif aux leurres à palettes ; cuillères tournantes, ondulantes et micro spinnerbait (Illex Stream Roller) ou PN brillant. Il existe cependant des lacs qui sont peuplés de truites farios. Mon préféré est le lac de Nino. Un lac à voir absolument. Après deux bonnes heures d’une âpre marche dans une interminable montée rocheuse, vous aurez la chance d’admirer ses pozzines qui ponctuent une haute plaine tourbeuse et sa rivière calme aux nombreux méandres qui sont d’une rare beauté. Un lac unique et poétique, qui donne plus envi d’être contemplé que

C’est souvent dans ces retenues d’eau que se cachent les plus grosses truites. Des truites d’eaux vives devenues lentement des poissons lacustres plus imposants. Parmi ces belles farios, se mêlent des arcs-en-ciel, issues de la tradition françaises du lâcher d’ouverture. Même si ces salmonidés sont un peu les mals aimés de nos poissons, c o n s i d é ré s p a r b e a u c o u p comme le due et le juste retour d’un permis de pêche payer à un prix toujours plus fort, je ne dédaigne pas me faire de temps en temps une session « area », façon japonaise, sur les AEC. Pêcher finement ces combatives truites avec des leurres japonais et petites ondulantes (Illex AWB York mini notamment) peut se révéler pointu et sportif. Qui plus est, en corse (ce n’est que m’ont avis), je trouve que la souche d’arcs lâchées est plutôt belle, avec leurs jolies ref lets vert, presque turquoise, et leurs grosses auréoles sur les flancs façon yamame…



Tout cela pour dire qu’en corse, il n’y a pas seulement la truite à pêcher en première catégorie et pas seulement en rivière. Celui qui désire trouver des poissons d’eau douce aux couleurs atypiques, tout en pratiquant une pêche technique et sportive dans un milieu naturel incroyable et préservé doit absolument se rendre sur l’île de beauté pour en découdre. Le concept de pêche sportive y prend réellement tout son sens. Un paradis pour les amateurs de pêches aux leurres légères, mais pas que… Dans notre deuxième article de la série « pêche en Corse », il sera question de carnassiers. Oui de carnassiers, car malgré les idées reçues, il y a vraiment de quoi faire sur l’île de beauté…


CHAP.8 LA FISHEUSE DU MOIS

Marina Brousse par Enzo Minardi



CHAP.9 MAFISH CENTRAL Texte et Images JULIEN PRINCE

On y fabrique les meilleurs pneus et les couteaux les plus aiguisés. On aime classer les restaurants, on y joue au rugby et on y affine des fromages mondialement connus. On y a vu s’y dresser des centaines de volcans aux formes les plus variées et des milliers de gaulois contre les armées de César.


Mais avant tout, l’Auvergne, c’est une histoire d’eaux, de litres et de litres d’eaux : eaux thermales pour le bonheur des curistes, eaux minérales pour le bonheur de toutes les tables, rivières et lacs aux profils les plus divers pour le bonheur des pêcheurs. C’est d’abord la lave qui a fait la loi, l’eau n’ayant plus ensuite qu’à se faufiler tant bien que mal dans ce paysage ciselé par les colères du sous-sol, tatoué par le feu et buriné par les explosions. Paysage chaotique qui aujourd’hui n’a d’égal que la sérénité qui s’en dégage. Bienvenue dans le Puy-de-Dôme.

Des kilomètres de rivières aux profils les plus divers Parmi ces abondants filets d’eau, celui qui s’en est le mieux sorti est l’Allier. Certains disent même que c’est la Loire qui se jette dans l’Allier et non pas l’inverse… Elle prend sa source bien à l’est des volcans, du côté de la Haute-Loire, là où elle prenait soin d’entretenir la meilleure aire de reproduction qui soit pour le saumon atlantique qui, lui, a bien choisi l’Allier et non la Loire ! Si aujourd’hui seuls 6 à 800 saumons parviennent chaque année à passer les différents obstacles auxquels ils doivent faire face, ils étaient si nombreux jusque dans les années 60/70 que les contrats des ouvriers agricoles locaux interdisaient expressément à leur patron de leur cuisiner du saumon plus de deux fois par semaine…




Cette époque désormais révolue est aujourd’hui devenue un des plus grands symboles des dangers et des désastres de la surpêche. Il n’en demeure pas moins que cette rivière garde encore aujourd’hui un caractère spécial. Complètement sauvage, il existe de nombreux endroits qui, subissant les assauts des flots hivernaux et printaniers, changent de configuration d’une saison à l’autre, parfois même au cours d’une même saison. Des îles, des radiers, des fosses, des bras, des mares se créent puis disparaissent. De quoi éviter la routine et multiplier les possibilités de pêche. Chacun y trouvera donc son bonheur. Dans le nord du département, c’est plutôt le pêcheur de carnassiers qui sera heureux. On trouvera de nombreuses perches qui frôlent les 30 cm et qui ont un faible particulier pour les poissons nageurs ou les streamers qui se promènent, candides, dans les petits bras de rivière. Au détour d’une fosse ou d’un plus grand bras, un beau leurre souple bien choisi attirera sandres et brochets.


Le silure également prend ses marques, chaque année davantage, pour le bonheur de certains qui n’ont plus besoin d’aller jusqu’en Rhône ou en Saône. Si on veut plutôt enfiler les waders et déployer la soie, on prendra l’A75 vers le sud. Là, à l’ouest de la Chaîne des Puys, l’Allier se fait bien plus accueillante pour le moucheur, avec notamment de longs radiers et de beaux rapides au programme. De quoi se faire plaisir et alterner entre un barbeau en nymphe, une belle truite en sèche et, parfois, un gros chevesne avec… n’importe quoi ! Si vous savez les trouver, l’Allier recèle de coins inexploités car tout simplement inaccessibles pour le « commun des mortels ». Une petite astuce pour trouver les vôtres : les images satellites… Et, pour Fishme, une seconde astuce : les balades en canoë, à partir de Pont-du-Château, qui permettent aussi d’accéder à certains spots magnifiques…


Vous longerez ainsi, vous aussi, ces bordures parsemées de rochers dont l’accès est rendu impossible par la présence de nombreux gardes de type fario mesurant, à vue d’œil, entre 30 et 40 centimètres ! Rageant de ne pas avoir sa canne sous la main dans ces moments là… Et puis, de part et d’autre de l’Allier, on retrouve plusieurs affluents dont les eaux descendent directement des pentes des volcans et qui valent la peine d’y jeter une ligne. On les appelle les « couzes » : la Couze Pavin, la Couze Chambon. Là encore, beaucoup de truites, mais plutôt petites. On les pêche à la mouche et au toc, avec une teigne ou un petit vers de terre. Quelques ombres se promènent aussi, pas très loin, dans l’Allagnon, et se laissent parfois tenter par une nymphe bien présentée.

On peut choisir de traverser la Chaîne des Puys de part en part, à la recherche d’un autre de ces affluents, au profil plus « intimiste ». On tombera alors sur la Sioule, du côté de Pontgibaud, là où elle fait ses premières armes avant d’aller se mesurer, quelques kilomètres plus en aval, à de magnifiques gorges aussi vertigineuses et abruptes que préservées et poissonneuses.


Dans ses premiers méandres, la Sioule prend l’accent des chalk streams anglais e t n o u s o f f re d e b i e n j o l i e s f a r i o s sauvages. Terre promise de quelques saumons également, ce seront peut-être des tacons qui attraperont votre sèche (sedge, mouches de mai jaunes ou blanches, french tricolore). Veillez à les remettre à l’eau avec le plus grand soin, une longue route les attend… Les coups du soir en début d’été y sont proprement hallucinants : éclosions et nuages d’éphémères dans tous les coins, bouillonnements incessants sur la surface, gobages 10 centimètres audessus de la surface… Il faut être vif... Il m'est arrivé bien des fois de voir ma mouche gobée en plein vol ! Dans ces moments, les ratés au ferrage sont fréquents. Mais courage, chaque recoin de cette rivière abrite une surprise. Parmi elles, parfois, un saumon sur sa frayère. Magnifique spectacle. Et raison de plus d’être vigilant lorsqu’on avance, canne à la main, les pieds dans l’eau. Pour encore plus d’aventure et avoir une occasion d’utiliser sa « 6 pouces, soie 3 », on se retournera vers les gorges de la Monne, du nom de la rivière qui les traversent. La vallée est si encaissée et si déconnectée du reste du monde qu’elle jouit d’un microclimat méditerranéen. Bluffant. On n’y accède qu’après une demi-heure de marche environ. En fait, le temps de marche réel dépend plutôt du temps que vous passerez à explorer, en chemin, les ruines des moulins du hameau de Riberolles, définitivement abandonné aux alentours des années 1890. Quelques mètres plus bas, le vieux pont en pierres émergera comme le point de départ de la session de pêche.


Là, la rivière ne mesure que 3 mètres 50 au maximum et évolue dans une succession de piscines plus ou moins larges, plus ou moins profondes, délimitées par les nombreux rochers qui perturbent son lit et sculptent son courant. Evidemment, ces rochers apparaissent aux truites comme autant de terrains de chasse et au pêcheur comme autant de terrains de jeu… La discrétion est le mot clé sur un tel terrain, faute de quoi aucun fish n’interceptera votre nymphe ou votre imitation d’éphémère. Cette imitation, on l’aura préalablement choisie avec soin (un hameçon de 16 est un maximum) et présentée à notre partenaire de jeu avec le plus grand naturel. L’Auvergne, ce sont donc ces rivières au charme préservé qui, à plusieurs endroits, vous donnent l’impression d’être le premier quidam à passer par là depuis des dizaines d’années. Rafraichissant, dépaysant. Attachant.


Quelques lacs encore sauvages Les volcans n’ont pas toujours laissé les eaux franchir librement les obstacles qu’ils ont dressés. Au fil du temps, ils ont enfermé, barré ou confiné de titanesques masses d’eau dans de nombreux lacs, dont certains offrent des conditions de pêche privilégiées. Inutile de parler des lacs aujourd’hui urbanisés et bétonnés où vous croiserez davantage de naturistes et de pédalos que de salmonidés, bien qu’on nous y vende la présence de poissons « exceptionnels » type steelhead ou kamloops. L’expérience de pêche manque ici d’originalité. Non. On préfèrera faire un tour dans le massif du Sancy. Sur le chemin, à coup sûr, on croisera une petite pancarte branlante sur un vieux piquet en bois, qui indiquera la direction à suivre : « vente de St Nectaire fermier ». On n’hésitera pas. Après avoir rempli le coffre, on reprendra la route pour le lac Pavin. Du latin « pavens », « épouvantable ». Et pour cause : le lac, nous dit la légende, est né d’une visite du Diable qui se serait assis au bord de ce cratère et, au comble de sa tristesse après sa défaite contre Dieu, y aurait versé toutes les larmes de son corps… Merci à lui d’avoir créé ce Paradis.


La réalité rejoint parfois la fiction. C’est vrai pour le Pavin, qui est véritablement un lac diabolique ! Enfin, « miromictique » diraient les scientifiques… C'est-à-dire que dans ce lac, les eaux des 60 premiers mètres ne se mélangent pas avec les eaux les plus profondes. Ces dernières sont donc un terrain de choix pour l’apparition de divers gaz (dioxyde de carbone, méthane, hydrogène sulfuré…) dont l’augmentation pourrait mener, à terme, à une éruption « limnique » (dégazage brutal et explosion du lac). Mais le lac est surveillé alors on peut pousser la barque à l’eau et pêcher en toute quiétude. Traverser le Pavin, un rond parfait de 800 mètres de diamètre, c’est flotter au-dessus d’un réservoir d’eau de 90 mètres de profondeur. C’est survoler truites fario, truites arc-en-ciel et ombles chevalier. Certains les pêchent au treuil… Peu palpitant de mon point de vue. Le poisson nageur aussi est à éviter. Les truites le boudent et il n’apportera que de toutes petites perchettes sans intérêt.

Le vrai plaisir, l’ivresse, le challenge, c’est accrocher un sedge sur une pointe en 18/100ème (en dessous, casse assurée…) et longer les bordures en barque. Rester à une quinzaine de mètres, déployer la soie, dérouler le bas de ligne. Là, sous cette branche ; ici, au-dessus de ce rocher ; plus loin, à droite, entre ces deux arbres, sur ce gobage. Les touches sont franches et vives, imprévisibles. Chaque truite a sa personnalité mais le combat est toujours furieux et jamais gagné d’avance. On ne compte plus les décrochages au bord de la barque, donnant ce sentiment de chuter sur la ligne d’arrivée… Il faut être ferme et inflexible jusqu’au bout. Toute erreur se paie cash, plus qu’ailleurs.


Plus qu’ailleurs également, le coup du soir donne le tournis. Il m'est arrivé d’avoir le sentiment de ramer dans une casserole d’eau bouillonnante. Gobages, sauts… Où lancer la mouche ? Il y en a partout ! La sensation de se trouver dans une histoire de John D. Voelker, de John Gierach, mais en vrai ! Bref, le Pavin a ce petit quelque chose de magique qui fait que, fish ou pas fish, il s'y passe toujours quelque chose.

Vous pourrez d’ailleurs déjeuner, dîner et passer la nuit dans l’auberge qui borde le lac. C’est également là que vous pourrez louer la barque et acquitter votre droit de pêche… D’autres lacs, particulièrement préservés et sauvages, offrent encore de belles conditions de pêche. On peut ainsi compter sur le lac de Servières, étendue d’eau parfaitement ronde également et peuplée de belles truites à pêcher à la mouche, mais à éviter les week-ends lorsque les baigneurs sont de la partie... Et, bien sûr, le lac de Guéry, le plus haut d’entre eux (1.250 mètres d’altitude) : belle population de truites, de saumons de fontaine et quelques carnassiers à tenter l’été depuis le bord et l’hiver, en creusant un trou dans la glace ! Mais à ce sujet, rendez-vous dans le Fishme n°14.


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