Fishme n°01 Web Version

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Merci à tous nos

exposants

Et rendez-vous les 13-14-15

février 2015 pour une nouvelle édition du Salon Européen des Pêches Exponantes. Crédits photos : Nautilus-Nantes

Renseignements sur www.salon-peche-mer.com

Parc des Expositions de Nantes Route de Saint Joseph de Porterie 44 300 NANTES Tel : +33 (0)2 40 52 08 11 Salon 2014 / Hall XXL

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www.exponantes.com


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#1. FISHNEWS

P.6

Les nouvelles halieutiques

#2 FISHBOOK

EDITO

P.8

Les Facebook à ne pas manquer

Que de chemins tantôt plats, tantôt vrocailleux, ou pleins de boue…que de routes englouties et de paysages photographiés… Pour la gloire des gens, pour leur donner du plaisir et leur donner envie… Aujourd’hui arrive une édition bien spéciale !!! Puisque FishMe sera un condensé sur le net et une intégrale chez votre détaillant (ou par abonnement).

#3

BIG FISH

Kevin Hernandez

Alors pourquoi un tel changement, et pourquoi ce Webzine gratuit devient-il Magazine payant ? Tout simplement pour vous donner la possibilité de le posséder, comme vous pourriez le faire avec un beau leurre de pêche ou un beau bouquin de paysages ou de voyages… Une édition que vous pourrez lire n’importe où… Et surtout un FishMe plus «Qualitatif» en articles, en conseils, en détails et surtout un Mag différent de toutes les éditions halieutiques…

#7

FISHE TECHNIQUE

Le bass en hiver

FishMe synonyme d’ouverture d’esprit pour le Pêcheur, lui donnant la possibilité d’intéresser son entourage, en racontant l’histoire des régions où il se rend pour «fisher», en donnant des pistes aux non pêcheurs, aux femmes de pêcheurs… Et plus encore…bien plus. Comme disait mon professeur d’Art Plastique, “un dessin vaut mieux qu’un grand discours”…j’adapte donc ce conseil : Feuilletez donc le MAG, lui seul saura vous faire entrer dans son univers, et vous raconter…

#11

MOUCHE À FISH

Cap à l’ouest - The Fly Fishing conversion

Enzo Minardi

#16

PERE ET FISH

Passage de flambeau

PS : J’ajouterai juste ces quelques mots pour remercier Cyril Martinez, l’homme aux mille et une envies de donner passion et savoir. Aux gars, de me suivre tous les jours...à mes princesses, qui animent mon coeur. A mon Père et ma Mère... qui sont à la base de cette passion, obsession constante : la pêche.

#17

FISH DE RICHE

Les objets dénichés par HPAMAN

#18

LE FISH A AIMÉ

#4

OFFISHE DU TOURISME

Le lac Léman

#5

MASTER FISH

Pâtes à la sauce tomate

#6

A L’AFFISHE

Arnaud Fileppi le fisheur de géant

#8 DIAPORAFISH

P.10 P.12 P.14 P.18 P.20 P.22

Pour le plaisir des yeux, avec un point GPS

#9

FISH DE TA MER

Inchiku, le 4x4 des mers

#10

FISHONS LE CAMP

L’ouverture de la truite en Corse

#12

ET FISH ET MAT

Les bars rayés de nos provinces

#14

FEDÉ FISH

Le corps mourrant

#15

CARPE DIEM

P.30 P.34 P.38 P.52 P.56 P.58

Pescacarpe

P.60 P.64 P.66

Illex

Editeur : Artgrafik édition , SAS au capital de 5000 euros dont le siège social se trouve au 16 rue rené Réaumur 17640 Vaux sur Mer, en cours d’immatriculation au RCS de Saintes, représentée par son Président, Monsieur Piet Jean-François. Directeur de publication : Nicolas Didier Rédacteur en chef : Enzo Minardi Date du dépôt : avril 2014 ISSN : en cours d’attribution Adresse de contact : jf.fishme@artgrafik.fr Pour exercer un droit de réponse : contacter Artgrafik Édition au 16 rue rené Réaumur 17640 Vaux sur Mer ou par téléphone au 09 75 92 11 03 Merci à Sylvain Legendre, Christophe Garcia, Thierry Calmont, Alain Didier, Maurice (il comprendra), un grand merci à Lise Jeanne pour son efficacité.

#19

IL EST BOAT TON FISH

Ranger Fisherman 620VS

#20

FISH WOMAN

Les coups du soir

#21

DANS LE BLANC DES FISHS

Yoan Houssais, du bar au blanc

#22

LA FISHEUSE DU MOIS

P.68 P.70 P.74 P.77

Nelly

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#23

BAIE DES FISHS

La bédé made in FishMe

P.78


#1. FISH’NEWS : LES NOUVELLES HALIEUTIQUES

NEWS GN CARLA

LES ANNEAUX CARBONE DAIWA AGS (AIR GUIDE SYSTEM):

Les calendriers des différents circuits de compétition nationale sont sortis. Pour plus de renseignements, que ce soit sur le fonctionnement, les inscriptions, licences ou autres demandes. Tout est disponible sur le site : www.fishme.fr

Développé par Daiwa, la technologie AGS offre une structure unique et exclusive en matière d’anneaux. L’armature des anneaux AGS est composée d’un carbone spécifique qui procure une grande résonnance

LIVINGSTON LURES : DES LEURRES QUI VONT FAIRE DU BRUIT! Livingston Lures, celui qui suit un peu l’actualité outre atlantique n’a pas pu passer à côté de cette marque ! Presse papiers, web, spots publicitaires, sponsoring d’un grand nombre de compétitions du circuit Bass

en offrant un maximum de sensations et surtout de légèreté. Les anneaux carbones AGS sont les plus légers au monde (42% plus léger que les anneaux en Titanium). La sensibilité est accrue grâce à la rigidité du carbone qui amène toute les vibrations de la ligne directement à la main du pêcheur.

aux Etats-Unis bref la société Livingston Lures fabrique des leurres novateurs et ils veulent que ca se sache! Le concept? Des leurres durs équipés d’un système électronique qui produit un son ‘naturel’ qui simule, dans l’eau, un poisson paniqué. Cette technologie est appelée E.B.S (Electronic Baitfish Sound). Ce son électronique émis à basse fréquence, déclenché au contact de l’eau, provoque des vibrations qui attirent et énerve les poissons prédateurs. Certains modèles émettent, en plus de l’E.B.S, des signaux lumineux grâce à des LED intégrées. Pour information, le BassMaster Classic (La plus grosse compétition BASS, la plus relevée et la plus médiatisée aux Etats Unis) remporté par Randy Howell (Pro Staff Livingston) s’est gagnée avec entre autre les leurres Livingston... Livingston Lures, un visionnaire qui a intégré l’électronique dans les leurres de pêche... Ces leurres sont disponibles en France via le site Nature-Lure. Video (cf QRCODE)

Pas moins de 14 cannes (réparties dans 6 catégories) sont équipées de ces fameux anneaux AGS, au catalogue 2014. Les anneaux AGS en video (cf QRCODE).

LES ANNEAUX TORZITE - FUJI Pour Fuji, un des leaders dans le monde de la fabrication des composants de cannes et notamment des anneaux, c’est l’aboutissement d’un nouveau concept. Après avoir mis au point, en 1981, les bagues céramiques SiC (Carbure de Silicium) qui ont permis de démocratiser l’utilisation de la tresse sur nos cannes à pêche, Fuji est allé plus loin en développant un nouveau procédé pour les bagues céramiques : Le Torzite . Après les tests poussés de Fuji, le Torzite se révèle de par sa forme plus compact et petit. Il est du coup plus léger et surtout plus résistant que ce soit à l’abrasion ou aux impacts que son homologue SiC. Cette nouvelle génération de bague céramique équipera seulement les modèles de cannes très haut de gamme.

LA GUERRE DES ANNEAUX!! Cette année, toujours dans le but d’améliorer notre matériel, les constructeurs ont mis l’accent sur un des composants essentiels de nos cannes à pêche : Les anneaux.

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LES ANNEAUX MICROWAVE - AMERICAN TACKLE COMPANY

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RTICALE ION & VE T RE C A R T > 0g O F F S H O 2 N IO S T T A N UTILIS U V EM E A N D S M O R ÉE , R G > N DÉ ANIMATIO N À VITESSE MO IO T 3 0g D E E P FOIS PUIS E N DE TRAC U D , R LE FON DÉCOLLÉ T TOUCHE N E M E L ARG PÊCHER CS . O U PS S E 3 TÊTES C E PAS DE C V A 0 5

Nous ne pouvions pas parler d’anneaux, sans évoquer American Tackle Company qui a remporté, avec les anneaux MicroWave, le titre tant convoité du prix de l’innovation lors du salon de l’EFTTEX 2013 (salon européen des professionnels de la pêche). Le

BLE EN DISPONI

TAILLE 1

concept MicroWave, a été conçu par le regretté «Bass Professor», Mr Doug Hannon (à lire l’édito hommage de Franck Rosmann dans le FishMe #7) en partenariat avec American Tackle qui l’a fabriqué. Ce concept inédit d’anneau permet d’assurer un contrôle parfait de la ligne lors du lancer. L’évolution majeure provient du premier anneau, celui qui est le plus proche du moulinet, de par sa conception. Ce concept d’anneau sur un anneau permet de canaliser la ligne en supprimant les perturbations et distorsions subie par celle-çi lors du lancer afin d’offrir un sérieux gain de distance et de contrôle et ce même contre le vent. De plus, cela permet d’éviter les emmêlements autour des anneaux lors des lancers. La taille des anneaux, grâce à ce système est également revue à la baisse. Au final, beaucoup moins de perte d’énergie pour des lancers plus longs et plus précis. Le système MicroWave, nouveauté que nous allons bientôt voir arriver en Europe. Vidéo explicative en anglais (cf QRCODE)

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#2. FISHBOOK : LES FACEBOOK À NE PAS MANQUER

Poppy Hunting Fishing

Catch Magazine

Pêche Moderne

Open Bass Morocco

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#3. BIG FISH : KEVIN HERNANDEZ de la semaine, chaque minute de sa vie est occupée par cette addiction, cette obsession de l’animation parfaite, celle de pouvoir surprendre le maître esox… du mètre.

C’est sur un tournage sur le Léman qu’Arnaud Fileppi m’a présenté ce garçon assez surprenant, qui m’a tout de suite touché, avec son regard pétillant de rêves de gros poissons.

OUI, SES YEUX EN

Oui, ses yeux en disaient long… sur la DISAIENT LONG… SUR LA soif de connaissance, mais aussi sur la SOIF DE CONNAISSANCE, générosité qu’il avait en lui. Je peux dire MAIS AUSSI SUR LA qu’aujourd’hui ce jeune pêcheur est de ceux qui partagent leur passion… on GÉNÉROSITÉ QU’IL AVAIT pourrait d’ailleurs penser qu’il donne EN LUI. facilement un bon renseignement… eh bien, je peux affirmer qu’il croit plus aux poissons qu’aux hommes qui le côtoient…Chaque centimètre cube de “Léman”, il le parcourt tous les jours

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On m’a toujours dit que le savoir se mérite et qu’il n’est jamais vraiment bon de tout donner… car les gens abusent et en veulent toujours plus… Oui, M. Kevin Hernandez, j’espère en tout cas qu’il en est ainsi… Car je suis entièrement d’accord avec vous…. en attendant la suite, bonne nuit! J’ai donc décidé de faire une mini interview...


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#4.

Offishe du tourisme : AU PAYS DU LAC LÉMAN

Située entre montagnes et plaines, frontalière avec la Suisse et l’Italie, la Haute-Savoie ne manque pas d’atouts sur le plan touristique, autant en hiver qu’en été, avec sa large panoplie d’activités de pleine nature et ses richesses patrimoniales qui valent le détour. Seul, à deux, en famille ou entre amis, cette destination comblera toutes les envies! FishMe vous invite à découvrir quelques sites pittoresques du Chablais, ou à une balade alliant nature et histoire...

LE LAC LÉMAN, UN PARADIS POUR LES PÊCHEURS ET LES VACANCIERS

du territoire: cette eau est nourricière pour la population locale en fournissant des ressources piscicoles aux pêcheurs et aux pisciculteurs, du sable et des graviers aux entreprises D’origine glaciaire, le lac Léman a été CETTE MASSE d’exploitation et dragage alimentant créé suite au retrait du glacier du Rhône, il D’EAU GÉNÈRE UN la filière BTP et un cadre d’exception y a près de 15 000 ans. Il fait partie de ces MICROCLIMAT PROPICE aux professionnels du tourisme pour paysages qui, lorsque vous les découvrez AU DÉVELOPPEMENT des activités de loisirs et des produits pour la première fois, vous interpellent et D’UNE VÉGÉTATION bien-être. Bien que située au pied des vous fascinent à la fois. MÉRIDIONALE, VOIRE Alpes, cette masse d’eau génère un microclimat propice au développement Cette pièce d’eau, telle une mer intérieure, EXOTIQUE… d’une végétation méridionale, voire s’étend à perte de vue, ce qui lui vaut exotique… si bien que le lac prend un air méditerranéen d’être le plus grand lac d’Europe occidentale (582,4 km², à certaines saisons! 73 km de long, 14 km de large)! Il interpelle aussi parce qu’il est un élément naturel structurant pour l’économie ...RETROUVEZ L’ARTICLE COMPLET DANS LE FISHME EDITION PAPIER!

Les possibilités d’excursio bateau sur le Léman ns en La Savoie, voilier typi années que des 30, reconstrui l’Association par «Mémoire du t Ce patrimoine Léman». na va l est sym de la culture lémanique. bolique La Savoie est amarrée à Evian-lesBains.

Décsaoublvreezfinlaà pElagxecennaevtureexl…e de

Plus d’inform ations sur : w ww.barquelas Locations et avoie.com réservation : 06 86 49 05 45.

hectares, ce site S’étendant sur 4 00 en raison de 20 labellisé Natura s, ues géologique tiq is ér ct ra ca s s se le ur po n io servat de son site d’ob ologie (canards, th ni passionnés d’or et es, aigrettes foulques, grèb de ce en és pr la hérons) et de est de sable fin – urs dunes lacustres milles et de le fa s re t apprécié de ai : en m es re rié liè va cu rti nt pa proposées so s ité is tiv nn ac te s et Le n enfants. , équitatio pétanque, voile e, ch pê , ux je de notamment. gratuit. Accès à la plage août.

La Compa gnie Gén éral Navigation (CGN) prop e de excursions ose des sur le lac à bateaux à vapeur avec bord de aube… l’oc ro casion de ues à les fastes de la Belle revivre De nombr euses excu Epoque. rsions et croisières.

ée en juillet et en Baignade surveill

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ex – 138, urisme d’Excenev ons : Office de To Plus d’informati X 74 140 EXCENEVE rue du Centre – r x.f www.exceneve

Promenade co l’Aquarel, ba mmentée à bord de te du port d’Yvo au solaire, au départ ire. Plus d’inform ations sur : www.heliona ute.com

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TEXTE & PHOTO ENZO MINARDI

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#5. MasterFish : UNE RECETTE DE CUISINE FACILE ET ABORDABLE Qu’est-ce qu’une bonne recette de cuisine au bord de l’eau? Quelque chose de facilement réalisable, comme on dit, avec les moyens du ”bord”. Je pense ici à nos amis carpistes qui prévoient jusqu’au petit morceau de sucre qui manque parfois au réveil dans le café sortant encore fumant du thermos.

J’ai choisi une recette bateau, et pourtant. Chacun sait faire cuire des pâtes, me direz-vous. Pas si facile pourtant, cela peut tourner au drame, à la purée de pâtes... Passons. Pour faire cette recette, j’ai utilisé un réchaud à gaz acheté à Décathlon.

Masterfish en vidéo >>

INGREDIENTS

RECETTE

- 120 gr de pâtes par personne (le mieux est de faire ses portions à la maison et de les envelopper dans du papier d’alu), de préférence de marque “Barilla” ou “De cecco”.

- Porter l’eau à ébullition. Important que l‘eau bouille, puisque c’est en saisissant les pâtes que l’on évitera que tout l’amidon se propage et crée cette mélasse qui apparaît lorsqu’on part d’une eau froide.

Pourquoi ces marques me direz-vous? Tout simplement, parce qu’elles tiennent bien la cuisson et restent assez fermes, si on les cuit un peu trop.

A noter qu’il faut juste couvrir les pâtes d’eau pour que celle-ci s’évapore jusqu’à la dernière minute. On n’a pas besoin d’ égoutter les pâtes ….

- 1 sauce Barilla achetée dans un supermarché quel qu’il soit. - De l’huile d’olive. - 1 bouteille d’eau remplie à la maison pour la cuisson des pâtes. - Sel et poivre.

- Lorsqu’on approche de la fin de cuisson des pâtes et que l’eau est presque toute évaporée, y jeter la sauce et finir la cuisson avec celle -ci. - Huile, sel et poivre. Et le tour est joué.

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#6. à l’affish : ARNAUD FILEPPI LE FISHEUR DE GÉANT Bonjour Arnaud, ça me fait vraiment plaisir de pouvoir te retrouver sur FishMe pour partager avec nous ta passion! Ça fait longtemps que l’on me parle de toi et j’aimerais vraiment en savoir plus sur l’un des meilleurs spécialistes actuels (voire le meilleur?) des grands poissons en lacs alpins! J’ai quelques petites questions à te poser. Alors, prêt le MON PLAISIR Fisheur de géant?

brochets. Peut-être, je ne sais pas, je ne fais pas cela pour ça, et peut-être qu’avant moi il n’y avait pas grand monde qui s’est acharné à se spécialiser comme cela en faisant connaître ses résultats… l’essentiel étant de comprendre que tout le monde peut capturer un grand brochet et ce, partout, du moment que l’on met tous les EST DE ingrédients pour y arriver. Après, c’est DE FAIRE sûr que je les empile, mais c’est mon job.

CAPTURER ET CAPTURER DES GRANDS POISSONS.

Bonjour Enzo, bonjour à tous, je suis très honoré de participer à ce FishMe. Le meilleur, je ne sais pas, personne n’est meilleur qu’un autre à la pêche, l’essentiel étant de se faire plaisir. Perso, mon plaisir est de capturer et de faire capturer des grands poissons. Certains médias européens me considèrent comme LA ou L’UNE des références en matière de pêche de grands

Avant de commencer à rentrer dans les détails, une petite présentation spéciale FishMe. J’ai appris que tu avais débuté la pêche grâce à ton grand-père. J’ai envie de savoir comment cette passion de la pêche, ce virus qui nous anime tous, t’a été transmis. Et surtout, as-tu accroché tout de suite à la pêche ? Oui, c’est mon grand-père paternel qui habitait au bord d’un lac alpin, le lac de Paladru en Isère, qui ...RETROUVEZ L’ARTICLE COMPLET DANS LE FISHME EDITION PAPIER!

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LA RUBRIQUE TECHNIQUE

BASS D’HIVER TEXTE & PHOTOS MARC C.

bass. Le poisson de fourrage s’est raréfié, les mollusques, Janvier, l’activité des bassers français est réduite à insectes ou batraciens ont disparu ou se sont enfouis graisser les moulins, trier les leurres, faire des affaires dans la vase. Il n’y a donc plus beaucoup sur eBay, ou regarder Major League d’intérêt pour un bass de bouger ou de Fishing en streaming… Avant-dernier week-end avant la fermeture… las LE POISSON DE FOURRAGE traquer d’hypothétiques proies. Il a passé S’EST RARÉFIÉ, LES l’automne à se nourrir pour stocker des d’être sur mon canapé. J’embarque float tube, cannes, une poignée de leurres MOLLUSQUES, INSECTES graisses qui lui permettront de passer l’hiver. Ses mouvements sont limités, et «scientifiquement» sélectionnés pour OU BATRACIENS ONT lorsqu’il se déplace pour s’alimenter en une session bass. Cette période de DISPARU OU SE SONT période hivernale, c’est que sa proie vaut l’année est certainement la plus difficile, ENFOUIS DANS LA VASE. le “détour”. mais aussi l’une des plus intéressantes. Ainsi, durant cette période, il lui sera plus rentable d’engloutir une proie passant à proximité plutôt que

La température de l’eau a terriblement baissé durant les deux derniers mois, entraînant la chute de l’activité des

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#8.DIAPORAFISH

POUR LE REGAL DES YEUX, AVEC UN POINT GPS PHOTOS ENZO MINARDI

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50.105836, -7.484432

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52.946845, -8.321089

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52.891575, -8.244580

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#9. FISH DE TA MER : INCHIKU, LE 4X4 DES MERS “Inchiku? C’est quoi encore ce truc?” Voilà ce que je me suis demandé la première fois que j’ai entendu parler de la bestiole. C’était alors les Japonais de chez Bridge qui venaient nous convaincre de l’efficacité de leur modèle d’Inchiku : le Beretta.

J’avoue avoir été assez circonspect au départ... Encore un truc bizarre qui allait arriver dans les magasins et en disparaître 2 ans plus tard. Dans le meilleur des cas, je pouvais y voir une sorte de “plomb-palette” de la mer... Vu mon désamour pour cette technique en eau douce, j’ai surveillé ça d’assez loin les premiers mois. “A d’autres” me disais-je alors bêtement! Bêtement oui, parce que ceux qui avaient été moins frileux ou plus curieux que moi cartonnaient les poissons, toutes espèces confondues.

mon erreur de jugement, il fallait que j’essaye ce truc étrange... et ça tombait bien parce que Megabass sortait son propre modèle, le Volt, révolution esthétique dans le monde disgracieux des Inchikus. C’est étrange comme parfois, à elle seule, la « gueule » d’un leurre peut nous pousser à essayer la technique pour laquelle il est conçu. Ça a vraiment été le cas pour moi, la beauté du Volt a achevé de me faire franchir le pas vers cette technique. Venons-en aux faits, j’ai vraiment été étonné par ce que j’ai découvert. Ce leurre est un véritable 4x4 des mers, les bons modèles sont capables de pêcher à la descente comme à la montée ou à l’arrêt. Avec un même leurre, on pourra pêcher énormément d’espèces avec des animations très différentes en allant de la recherche des bonites à la descente entre 2 eaux à celle des merlans en verticale statique 1 m au dessus du fond, en passant bien sûr par celle des lieus en remontant le leurre assez loin dans la couche d’eau. S’il peut parfois être intéressant de lancer son Inchiku ou de le laisser traîner assez loin en diagonale derrière le bateau, dans la plupart des cas les meilleures pêches se font à la verticale et c’est une des rares techniques où il ne faut pas hésiter à surplomber un petit peu. Etant donné qu’en général on va pêcher assez profond, outre le fait de permettre de bien tenir la verticale, un poids important est aussi le gage d’arriver dans la couche d’eau ciblée assez rapidement. Concrètement, on va commencer à utiliser ce type de leurre dans des profondeurs avoisinant les 20 mètres et il n’y a pas vraiment de limite au maximum. Mes zones de pêches n’excèdent que rarement les 60 mètres de fond, donc je n’ai pas eu l’occasion de l’essayer dans des profondeurs supérieures, mais en Méditerranée il est utilisé régulièrement dans des fonds à 3 chiffres.

Là où ça a vraiment fait tilt chez moi, c’est quand j’ai vu que la petite bête en question était devenue un indispensable chez certains guides de pêche de ma connaissance. J’observe toujours avec quoi les guides font pêcher leurs clients, les impératifs de leur métier permettent de révéler le potentiel d’un leurre. Celui-ci doit en effet prendre régulièrement du poisson, si possible en intéressant plusieurs espèces. Le leurre du guide doit également être assez facile à prendre en main, il doit pouvoir être animé efficacement au bout de quelques minutes, j’irai même jusqu’à dire qu’il doit être capable de prendre du poisson même quand il n’est pas très bien animé... et c’est le cas de notre Inchiku. Ça déclenche énormément de touches, ça prend beaucoup d’espèces différentes et la base de la technique est vraiment très simple. Arnaud de Wildenberg est le premier à m’avoir mis la puce à l’oreille sur le potentiel de ce leurre à prendre lieus, bars, merlans, morues et autres maquereaux. D’autres guides et bons pêcheurs ont suivi, mais celui qui m’a fait la plus grosse impression de maîtrise et de confiance en ce leurre, c’est Vincent Palun, lui aussi guide de pêche, mais dans le Var, donc dans une autre mer, Méditerranée celle-là. Les pagres, dentis et autres poissons hautement colorés répondaient eux aussi à l’appel de l’Inchiku. Cette fois j’étais forcé de reconnaître

Si la profondeur de pêche a son importance, la couche ...RETROUVEZ L’ARTICLE COMPLET DANS LE FISHME EDITION PAPIER! 32


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#10. FISHONS LE CAMP : L’OUVERTURE DE LA TRUITE EN CORSE

C’est parti pour l’un des évènements « pêche » le plus attendu en France, l’ouverture de la truite! J’ai la chance cette année d’avoir pu faire cette ouverture en Corse. Je la partage avec vous au travers de cet article dans l’espoir de donner au plus grand nombre l’envie de découvrir cette « montagne dans la mer ».

a trutta nostrale » ou « a pescia » (ou « a pesca ») en langue corse, qui se traduit aussi par « le poisson », sous-entendant qu’il n’y a qu’un poisson d’eau douce en Corse. C’est dire si sur l’île, qui rappelons-le est une montagne au milieu de la mer, la truite est inscrite dans la culture patrimoniale. Cette fièvre de l’ouverture et l’envie de m’isoler sont les arguments importants qui justifient donc le lieu de mon ouverture. Heureusement, la Corse offre de multiples cours d’eau, dont de nombreux difficiles d’accès, peu fréquentés et qui permettent de savourer l’ouverture dans un cadre calme et authentique. Je me réserve la célèbre Restonica, le Tavignano, le Vecchio ou encore le Golo pour un peu plus tard dans l’année…

L’île de beauté est le paradis des pêcheurs et paradoxalement, c’est une région française plutôt méconnue des pêcheurs. Il suffit de s’éloigner un peu des sentiers battus, de crapahuter et de s’aventurer au cœur de l’île pour se rendre compte du potentiel halieutique énorme de la Corse.

S’ÉLOIGNER DE LA FIÈVRE DE L’OUVERTURE... Cap sur un nouveau secteur que je connais relativement peu, le cirque de Bavella. Je découvre ce nouvel espace depuis que je vis dans l’extrême sud de la Corse, plus connu pour ses plages que pour ses rivières… Outre la proximité, la splendeur et la diversité des torrents surplombés par les célèbres aiguilles de Bavella, c’est bien l’idée de m’éloigner du tumulte et de la forte densité de pêcheurs qui me motive le plus. En effet, j’ai déjà eu l’occasion de faire plusieurs fois « l’ouverture » en Corse dans le Cortenais (microrégion de Corte), cœur de la Corse, et il faut presque jouer des coudes pour lancer son leurre au milieu des pêcheurs au toc. Qui plus est, passer derrière un autre pêcheur ne m’a jamais bien emballé lorsque je pêche la truite. L’ouverture est un réel évènement en Corse, qui amène un grand nombre de pêcheurs au bord des cours d’eau (environ 6000) pour renouer avec le salmonidé. C’est d’autant plus vrai qu’il n’existe aucune rivière classée en deuxième catégorie sur l’île pour « patienter ». En Corse, l’ouverture de la première catégorie est une vraie fête et une réelle tradition, tout comme l’est la chasse du sanglier. Les pêcheurs se rejoignent majoritairement le long des rivières les plus connues et repeuplées en Truites arc-en-ciel pour l’occasion. Les « pescadori » corses vouent presque un culte à la truite, appelée «

UN REPÉRAGE PRÉOUVERTURE POUR TENTER LA MACROSTIGMA ... Le massif de Bavella attire de nombreux randonneurs, escaladeurs ou encore amateurs de canyoning et quelques pêcheurs de toute l’Europe. Pour repérer avant le jour J les accès aux rivières qui serpentent dans ce massif, j’ai reçu l’aide précieuse d’un escaladeur aguerri qui connaît comme sa poche les accès aux spots d’escalade…et à de nombreuses rivières où peu de pêcheurs s’aventurent. C’est le meilleur moyen pour profiter pleinement de l’ouverture. Je trouverai dans les rivières la tranquillité et une plus forte densité de poissons peu sollicités. En parlant de poisson, la truite que je vais tenter de leurrer n’est pas tout à fait comme notre fario. Il s’agit de l’emblématique Truite macrostigma (salmo trutta macrostigma, littéralement gros points) qui est une sous-espèce de la Truite fario (Salmo trutta fario), qui ne vit qu’en Corse. Cette souche particulière se reconnaît

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST Tout homme a des rêves, des fous irréalisables, et des plus modestes; de mon côté, j’en avais un très vieux, un rêve de gamin. Il avait pris forme en lisant un magazine. Cet article parlait d’un voyage lointain, de rivières, de lacs, d’étangs, de l’eau partout et de poissons tous plus gros les uns que les autres: ce grand pays portait le nom de Canada.

Entre le rêve et la réalité se sont écoulées une bonne trentaine d’années, le gamin est devenu entre-temps pêcheur, pas de saumons, de truites ou de brochets et de black-bass comme dans l’article de son enfance, mais pêcheur de bars. Tout a vraiment commencé quand nos parents ont déménagé pour notre maison de vacances dans le Cotentin. Là, la mer a été une véritable attraction: windsurf, apnée, pêche… Très vite cette attraction s’est transformée en passion, passion trop forte, trop grande pour la garder pour moi : j’ai commencé à enseigner le windsurf, et par la suite, la pêche. J’ai commencé le guidage en 1991, c’était l’âge d’or, tel un pionnier ou un alpiniste extrême, j’ai planté de nouveaux drapeaux, en commençant à changer les techniques de pêche au bar, je voulais le pêcher comme le bass, son cousin, avec de petites cannes et des leurres en direct, sans buldo ou autre lest additionnel.

rencontré Sandy, une ravissante canadienne : le courant est tout de suite passé, notre première conversation avait porté sur le choix de nos leurres… Rassurez-vous, nous n’avons pas discuté que de leurres! Nous sommes aujourd’hui mariés, et habitons en Colombie Britannique à Squamish à 3 km de la mer et à 300 m de l’une des meilleures rivières à salmonidés de la région de Vancouver. Mon rêve d’enfant s’est enfin réalisé, mais en mieux! Je pêche saumons et truites presque comme des maquereaux. Bass, brochets et sandres font aussi partie du voyage, tout comme les carnassiers marins. En parlant de voyage, je vais maintenant rentrer dans le vif du sujet et vous raconter notre traversée du Canada d’Est en Ouest, de l’Ontario à la Colombie Britannique, soit plus de 4500 km. Trois mois sur les routes et les chemins canadiens, à admirer les merveilles de la nature et à tenter de capturer nos rêves …

A chaque sortie, mes élèves avaient le sourire et les bars de 4 à 6 kg étaient monnaie courante. Entre mes débuts et le moment où j’écris ces lignes, vingt-trois années se sont écoulées. Pendant ces deux décennies, j’aurai vu naître la pêche moderne du bar, mais également vu le bar s’éteindre petit à petit, de moins en moins de poissons et des individus de plus en plus petits. Mes articles, vidéos et prises de position n’y auront rien changé, pas même notre campagne de marquage lancée par un ami biologiste marin et moi même, cela m’a même plutôt porté préjudice…

Le 4X4 est plein à ras bord, plus la place de glisser un stick bait, même hookless. Après avoir revérifié tout le matériel : tente, duvets, matériel de cuisine, stand-up paddle boards, pagaies, 8 cannes et moulinets (mouche et lancer), 20 kg de leurres, une aile de kitesurf de 12 m et une planche, 4 combinaisons néoprène, des bottes, des waders et deux gros sacs de vêtements, histoire de pouvoir faire face à toutes les conditions climatiques. Le clic de la clef de contact vient de se faire discrètement entendre, le moteur ronronne, Sandy passe la marche avant, nous laissons derrière nous ses parents sur le fronton de sa maison de Port Carling et mettons cap au Nord. Nous allons longer Georgian Bay, puis remonter le long du Lac Supérieur et bifurquer au nord pour

Le cœur n’y était plus, la passion en avait pris un coup, je voulais raccrocher, le hasard et la providence m’ont fait prendre une retraite anticipée et en tout cas prendre le large. C’est au Belize, en Amérique Centrale, que j’ai

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST

rejoindre Sioux Lookout, là où habite Don, l’Oncle de Don m’apprend qu’il m’a organisé pour le lendemain Sandy. Cette petite étape de 1530 km doit être avalée une journée de pêche avec un ami pêcheur au vif. en trois jours, mais au matin de notre seconde Cette journée sera une catastrophe, 3 babys pikes journée, la nouvelle tombe à la radio : l’autoroute pour moi et rien pour mon guide… Si nous voulons est bloquée par le débordement du Lac Supérieur faire du poisson, nous devons procéder à notre suite à la fonte des glaces… Cela peut durer une ou manière et sélectionner nos postes. Le lendemain deux journées comme 15 jours, nous devons donc matin, Sandy et moi partons sur une rivière à une changer nos plans : soit attendre, soit contourner heure de piste, repérée via des photos satellite sur le Lac Supérieur par le Sud et donc passer par les le net. Vu la beauté des paysages et la densité de Etats-Unis avec le risque de passer de très longues poissons, nous avons prolongé notre séjour ici. A heures au poste frontière. l’origine, nous devions rester Nous choisissons quand même 5 jours chez l’oncle Don, nous DEUX HEURES À PEINE POUR MES avons prolongé de deux jours, l’option USA, même si cela va FORMALITÉS D’ENTRÉE ET MON nous rallonger de 700 bornes. puis finalement d’une semaine de VISA EN INCLUANT LA FOUILLE DE plus. Quinze jours de pêche et de Deux heures à peine pour mes formalités d’entrée et mon visa en chasse à l’ours armé d’un appareil LA VOITURE. incluant la fouille de la voiture. photo, car je préfère les pixels à la poudre! Quinze jours fantastiques dans une nature vierge et préservée. De ces deux semaines, je ne ON THE ROAD AGAIN vous raconterai que la journée la plus mémorable passée ici. C’est reparti, deux jours de route nous séparent de l’Oncle Don et du Nord de L’Ontario, nous n’avons Sandy est déjà au bord de l’eau quand je la rejoins, pas choisi cette destination par hasard, Sioux mon stand up paddle board et mes cannes sous le Lookout se trouve être l’une des dernières villes bras. Comme par enchantement, sa canne se plie en au Nord de l’Ontario, après c’est “into the wild”, des deux: j’enjambe deux rochers, pose mon matériel territoires presque vierges uniquement foulés par des et attrape mon appareil photo dans mon sac à dos. bûcherons, le paradis des pêcheurs de carnassiers.

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST holster, ouvre mon pick-up et lance en direction de la berge d’en face ; un, deux, trois et quatre, j’abaisse ma canne et commence à mouliner, grosse touche, ferrage, et là commence le cirque… Du bord, vous êtes sur la terre ferme, bien ‘’ancré’’ au sol, vous pouvez manœuvrer votre poisson à votre guise. En SUP, avec votre très faible tirant d’eau et une importante surface de glisse, un poisson de trois lbs est capable de vous tracter : je vous laisse imaginer un poisson de 10, 20 ou 30 lbs où, en pêche tropicale, un combat peut s’effectuer sur plusieurs kilomètres et des dizaines de minutes. Vous allez me dire : où est l’intérêt? D’une part, vous êtes sur l’eau sur un engin unique, avec presque l’impression de marcher sur l’eau, vous êtes aussi très, très silencieux, tous ces élément mis bout à bout font du stand up paddle board l’engin de pêche transportable le plus adapté aux spots peu profonds et peu ventés de la planète : lacs, rivières, étangs, marais, flats, parcs à huîtres et à moules, reef, plateaux rocheux…

Le scion de sa canne répercute les coups de tête du poisson, d’une main experte elle abaisse sa canne tout en moulinant, puis la relève progressivement, je commence à mitrailler en essayant de cadrer au dessus de l’épaule de Sandy, quand tout à coup un brochet apparaît juste sous la surface, pas un monstre, mais assez pour lui donner le sourire. Encore quelques rushs, deux ou trois coups de queues, histoire de nous faire connaître la température de l’eau ; je le prends par une plaque osseuse, amène sa gueule à portée de ma pince et le libère de l’hameçon du leurre souple, bye bye… Pas le temps de fixer ma paddlebox à l’avant de mon SUP, que Sandy me crie qu’un gros brochet vient de suivre son leurre! Gros poisson = gros leurre! J’attrape un big bait articulé 17 cm, le noue à mon fluoro 40 cts (l’eau couleur tourbe semble opaque, mais elle est très claire, d’où le petit diamètre de mon bas de ligne). “Où était-il?” “Là, dans le courant, à proximité du lisse” .

Mais revenons à nos moutons, je devrais plutôt dire à nos brochets! Je n’ai pas eu le temps de faire grand chose pour mériter ce poisson, à peine un tour de manivelle, et me voilà parti pour un rodéo aquatique. Ma canne est vers le ciel et bandée comme un arc prêt à tirer, la traction me fait pivoter de 90°, je suis maintenant travers au courant et le poisson m’entraîne dans la veine d’eau principale. Me voilà dévalant la rivière et, mon poisson restant sur place, je lui tourne à présent le dos. Il me faut manœuvrer pour lui faire face : un genou sur ma planche et l’autre jambe semi-fléchie, tentant d’attraper de ma main libre la pagaie posée le pont, avec évidemment la canne dans l’autre main et le brochet à l’autre bout. Enfin, j’ai en main pagaie et canne, et, d’un style pas très orthodoxe, je commence à pagayer pour me rétablir face au poisson. C’est à ce moment-là qu’il choisit de me revenir dessus plein gaz. Je laisse tomber ma pagaie entre mes jambes et mouline le plus vite possible pour tenter de reprendre contact. Dans une

Je m’exécute après un gros “splash” à l’impact et laisse couler mon leurre en comptant mentalement, un, deux, trois, quatre, puis commence à animer en moulinant lentement, tout en switchant ; au milieu de la veine d’eau, le poisson surgit derrière mon leurre, j’accélère, le brochet fait de même et vient prendre mon big bait par le travers, ferrage, ma canne se courbe et simultanément mon frein se met à chanter. Je jubile, même si ce n’est pas de la pêche de surface, cela reste très visuel, voir cette longue masse dorée comme un bon Bourbon se jeter sur un leurre est l’un de mes petits plaisirs. Je suis surpris par la vigueur du poisson, de gros rushs dans le courant, coups de queue et de tête rageurs, poses et redémarrages sur les chapeaux de roues, en 15 livres ce combat fut un plaisir. Je laisse repartir ce vigoureux poisson et me mets enfin à l’eau en SUP. Après m’être éloigné du bord, et avoir pris vers l’amont, je pose ma pagaie, ‘’dégaine’’ ma canne de mon rod

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST ma petit femme n’a apparemment pas chômé : elle m’apprend qu’elle a pris sept poissons (3 brochets et 4 sandres), les petits shads et les gulp minnow semblent ne pas avoir déplu aux sandres. Cette journée restera à jamais gravée dans nos mémoires, les deux ours et l’orignal croisés sur la route, la beauté des paysages, tout a contribué à en faire une journée rêvée.

explosion aquatique, je sens à nouveau la tension : le brochet est à quelques mètres de moi et commence une série de chandelles toutes plus acrobatiques les unes que les autres.

Encore un démarrage et quelques coups de queue, le poisson passe à ma portée, une fois, deux fois, c’est bon je le tiens! Je le sors de l’eau et l’exhibe devant l’objectif, Après avoir rechargé la voiture et remercié encore quelques photos et il repart à l’eau. Après être chaleureusement l’Oncle Don, nous reprenons la route. remonté sur le spot et avoir vérifié mon bas de ligne, Petit à petit les paysages typiques je relance à nouveau. J’applique encore la même “recette” : laisser JE VIVAIS PLEINEMENT MON RÊVE, de l’Ontario changent, les rochers disparaissent, les pins deviennent couler mon leurre, puis attaquer une LA RÉALITÉ ÉTANT MÊME AUde plus en plus rares, les routes animation faite de brusques écarts, DESSUS DE MON IMAGINATION sinueuses font place à de longues d’accélérations et de pauses. Le ENFANTINE. lignes droites bordées de champs big bait arrive près de la surface, à perte de vue sur lesquels sont encore quelques mètres avant qu’il disséminées quelques vieilles fermes en bois : nous n’arrive près de ma planche... je m’apprête à relancer sommes à présent dans les grandes plaines de l’ouest quand, dans un éclair doré, un autre pike se jette sur Nord-Américain. La Région de l’Ontario est maintenant mon leurre! Je le laisse engamer et ferre : c’est reparti loin derrière, nous entrons en Saskatchewan. Une seule pour un tour… Je vais, en l’espace d’à peine deux chose à faire dans notre cas : rouler, rouler et rouler. il heures, en capturer 17, pas des monstres, mais des y a certainement du poisson dans les nombreux lacs poissons d’une moyenne de 70 / 80 cm, et un sandre que nous croisons, mais le décor ne nous enchante de 3 livres (sur un big bait de 17 cm), le tout sur 200 m pas vraiment. Après avoir parcouru près de 700 km, de distance. Je vivais pleinement mon rêve, la réalité nous nous arrêtons en fin de journée dans le motel étant même au-dessus de mon imagination enfantine. Il d’une petite ville très “western style” : tous les hommes était évidemment possible de continuer et de compter portent des chapeaux de cowboy et roulent dans de mes captures, mais le plaisir ne sera jamais un chiffre vieux pick-up. Nous finirons notre journée devant un ou un nombre, mais une sensation, une jouissance. J’ai énorme steak, dans l’unique pub-restaurant (saloon) le sourire, je peux rejoindre Sandy. Pendant ce temps,

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST arrivant ont à présent disparu, tout comme les deux du coin. Copieux breakfast à l’anglaise et c’est reparti pêcheurs à la mouche croisés ce matin. Sandy pour une journée de voiture. Pause déjeuner dans la m’informe avoir croisé pas mal de jolis salmonidés ville des dinosaures, visite rapide du musée local rempli durant son petit tour du lac et me propose de me montrer de squelettes vieux de millions d’années et direction sur quels postes. Nous voilà partis : l’eau est très claire, la Province de l’Alberta. Mis à part la fameuse vallée mais la luminosité vraiment médiocre. Difficile de voir des dinosaures, les paysages sont encore très plats. les poissons. J’attaque mécaniquement mes lancers le Puis, d’un seul coup, des sommets enneigés sortent long des bordures avec un petit poisson nageur en stop de l’horizon : les Rocheuses se montrent enfin! Nous and go : rien. Je change de leurre, toujours rien... La contournons Calgary pour nous diriger vers Banff et pluie fait son retour et Sandy décide de rentrer au bord. son parc national. Là, nous posons nos sacs pour trois Cela fait maintenant une demijours, je vais enfin pouvoir pêcher heure que je n’ai pas enregistré à la mouche! Un passage au fly L’EAU EST TRÈS CLAIRE, MAIS la moindre touche ou croisé le shop local me permet d’acquérir LA LUMINOSITÉ VRAIMENT moindre poisson. Il me faut changer mon permis et d’apprendre que MÉDIOCRE. DIFFICILE DE VOIR LES de secteur et trouver le bon leurre. les eaux, en ce mois de juin, sont POISSONS. Cette nouvelle zone est totalement encore trop hautes pour pêcher les abritée du vent, il m’est beaucoup magnifiques et cristallines rivières plus aisé de voir ce qui se passe sous l’eau. Ce lac du coin. Nous allons donc devoir sélectionner l’un des peu profond est parsemé d’herbiers et jonché de pins nombreux lacs environnants. Grâce à “Google Earth”, morts : cela ressemble au parfait biotope pour la truite. notre choix, pour cette première journée grise et ventée, Tous mes sens sont en alerte maximum, mes yeux s’est porté sur un petit lac de 2 km de long relativement balaient chaque poste pouvant potentiellement abriter abrité. C’est sous la pluie que je gonfle les SUP. Sandy un poisson. Mon regard se fixe, je scrute la base de est la première à partir à l’eau. Pour ma part, après ce tronc : elle est bien là, je vois ses plaques osseuses avoir cherché partout mon moulinet mouche, je dois me bouger en rythme, et ses nageoires pectorales onduler résigner à prendre mon lancer léger et à changer tous lentement... D’un petit lancer sous la main, j’expédie mes hameçons triples pour des simples, les règlement mon petit shad plombé à 5 gr légèrement en amont du locaux imposant l’utilisation d’un seul hameçon simple fish, afin de lui amener le leurre le plus près possible sans ardillon par leurre. de la gueule. Mon souffle est plus lent, j’ai modifié ma posture en m’accroupissant au maximum, le leurre Je mets à l’eau, les quelques gobages aperçus en

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST session sur l’eau, la température est passée de 12° à 6° : ce front froid n’y est certainement pas pour rien. Nous reviendrons à Banff, c’est certain, tenter les fameuses Golden trouts et les quatre autres espèces présentes là-bas.

arrive maintenant devant... je m’attends à la voir soit bondir, soit au moins suivre le shad. Rien. Pas la moindre réaction... j’anime sur place en touchant, en soulevant des volutes de particules, mais cette jolie zébrée reste de marbre. Au bout du troisième lancer, elle finit par bouger et s’éloigner. Quelques minutes plus tard, je croise trois autres truites en vadrouille : lancer rapide sous la main en amont, puis récupération en dent de scie, elles continuent leurs chemins comme si de rien n’était, comme si mon leurre était invisible. Elle s’éloignent lentement, je relance... pour le même résultat. Je commence en même temps à prendre froid, je décide de ramer énergiquement, histoire de me réchauffer et de passer de l’autre côté du lac, sur la rive exposée au vent.

C’est de bon matin que nous quittons notre hôtel, c’est la dernière ligne droite (qui va être très sinueuse) avant la Colombie Britannique : 750 km nous séparent de notre prochaine destination, Bowen Island. Les paysages sont tous plus beaux les uns que les autres, cela rappelle l’Ontario, mais avec les montagnes aux sommets enneigés en plus. Nous passons par Squamish jeter un œil au spot de kite, puis longeons l’estuaire jusqu’aux faubourgs de Vancouver où nous allons prendre le bateau pour rejoindre l’île de Bowen. Comme le titre de cet article l’indique, ce voyage a été une redécouverte de la pêche à la mouche et une véritable conversion. Je reviendrai très certainement dans un prochain article sur la pêche en mer sur les côtes nord-ouest du Pacifique, mais pour le moment ce sont les saumons capturés à la mouche qui nous intéressent.

Cinq minutes plus tard, je suis à nouveau en pêche, mais pas réchauffé pour autant. Ici la configuration est différente, ce sont de grandes plages en pentes douces avec de grands herbiers sur le fond. Toujours rien avec mon LS... nouveau changement de leurre et nouveau lancer: dès que le leurre a touché l’eau, j’anime rapidement sur cinq à six mètres, puis marque une pose relativement longue, histoire de donner le temps aux poissons dans les parages de venir voir ce qui se passe, et repart de plus belle, mais un peu moins rapidement. Au second lancer, j’ai le plaisir de faire suivre un poisson, je relance à nouveau et, ô miracle, à la deuxième accélération, la touche enfin attendue survient. Ferrage, un ou deux rushs, puis le poisson se laisse venir tout en cabriolant en surface. Je suis tout sourire ; ce n’est pourtant pas la taille de ce poisson ni l’intensité du combat qui me font réagir de la sorte, mais sa beauté. Magnifique jaune d’or, un vrai lingot parsemé de taches blanches avec, en cocarde en son centre, un point rouge vif. Ce premier contact avec ce magnifique salmonidé sera aussi le dernier, la mauvaise météo annoncée va nous forcer à reprendre la route. D’ailleurs, au sujet des conditions météo et de l’apathie des poissons, sachez que durant notre courte

Tous les pêcheurs attendent ici le retour des pinks, ce ne sont ni les plus gros, ni les plus emblématiques, mais ce sont les plus nombreux. Les poissons devraient d’après les informations locales arriver mi-juillet. En les attendant, je profite des conditions de vents thermiques formidables pour faire du kitesurf à l’embouchure de la Squamish River. L’accès au spot se faisant par une longue piste le long de la rivière, il m’est très facile de repérer le moindre pêcheur, mais pour le moment rien. “stop the car!” Sandy s’exécute, un peu surprise de ma réaction. Je saute de la voiture et me précipite vers ce providentiel pêcheur de saumon : j’ai tout à apprendre, je me dois de drainer un maximum d’informations. Après l’avoir

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#11. Fish à la mouche : CAP À L’OUEST à présent en dérive canne basse, j’ai l’œil rivé sur elle, d’un seul coup, elle est stoppée net, je lève ma canne et ,comme par magie, ma bobine se vide. Je suis maintenant sur la backing, je laisse faire, je ne vais pas tenter quoi que ce soit. On ne tire pas sur son premier saumon (même un pink) comme on tire sur son 10 000 ème maquereau... je vais prendre mon temps... ma soie vient de se détendre, je lâche mon moulinet, attrape le backing et tente de reprendre contact avec le poisson... celui-ci remonte maintenant vers l’amont, puis dévale à nouveau, mon Dieu que c’est bon! Après dix bonnes minutes, il est enfin là, à mes pieds, j’ai un sourire immense, un pêcheur de passage me demande même si je veux immortaliser la scène... “of course”! Je viens encore de réaliser un rêve.

salué, je commence à lui poser les fameuses questions, celles qui ont le don d’énerver toute personne tenant une canne dans ses mains. “Any luck?” - le fameux “ça mord?” “Oui, j’en ai pris une dizaine” . J’ai du mal à le croire, dix saumons, rien que ça ! Je continue ma série de questions, car mon interlocuteur ne semble pas avoir de secrets, comme le pêcheur de base de notre vieux continent. J’ai droit à une démonstration dans les règles : choix du streamer, choix et densité du bas de ligne, lancer et animation, je finis même avec une mouche! Rien à voir avec la France… Après m’être équipé, je suis fin prêt. Pas de kitesurf, aujourd’hui, je dois réaliser un rêve : prendre un saumon. J’arrive au bord de l’eau sur l’un des postes indiqués la veille, un grand pool avec des berges en pentes douces parsemées de galets glissants comme une plaque de verglas au petit matin. Deux autres pêcheurs sont déjà en action, je les regarde, histoire de bien comprendre. Après un lancer travers au courant, ils laissent leurs soies dériver canne basse sans la moindre animation, dès que leurs lignes sont trois quart aval, ils commencent à stripper très lentement, rien de très compliqué, me direzvous! Je m’applique comme je peux : dix heures, traction, quatorze heures, traction… blocage avant, puis freiner le bas de ligne pour éviter de poser en paquet… j’ai du boulot, je pense sérieusement à me faire poser une attelle au poignet droit : moucher est un art, en tout cas, il faut pratiquer. Les malingres arbustes sur la berge ne sont pas non plus là pour me faciliter la tâche, en une demi-heure, ce sont les seules choses que j’ai réussi à “hooker”. Durant tout ce temps, je n’ai pas perdu de vue mes deux collègues, eux ont l’air de bien s’amuser : ils ont certainement pris et relâché cinq ou six saumons. Patience et longueur de temps, comme l’écrivait La Fontaine, il aurait pu rajouter concentration…

Entre prendre un premier saumon et maîtriser cette technique, il y a tout un monde, chaque espèce de saumon a des comportements différents et réagit à des mouches bien particulières, la présentation a aussi une importance capitale (poids du bas de ligne). Durant cette première saison canadienne, j’ai certainement passé entre 400 et 600 heures au bord de l’eau, sans compter les heures passées à monter des mouches. J’ai pris de grosses bredouilles en regardant les autres pêcheurs sortir poisson après poisson, mais j’ai aussi certains jours fait pleurer les meilleurs locaux… Rien n’est dû au hasard : bien pêcher , c’est comprendre. Dans l’article suivant, je continuerai le récit de ce voyage, et vous raconterai en détails ma découverte de la pêche du saumon à la mouche et la découverte de ses spécificités.

Dix heures, traction, quatorze heures, traction, poignet bien droit, accélère ta soie, bloque, freine. Ma soie est

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LES BARS RAYES DE LA BELLE PROVINCE DE LA TECHNIQUE COMPRÉHENSIVE TEXTE & PHOTO MATHIEU DE VIEILHESCAZES

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#12. ET FISH ET MAT : LES BARS RAYÉS DE LA BELLE PROVINCE L’été dernier, nous avons eu la grande chance de pouvoir fouler le sol canadien. Même si l’idée était avant tout de rendre visite à la famille, dès les prémices du projet, je me suis évidemment renseigné sur ce qui pouvait nager dans les eaux que nous allions approcher. Smallies et brook trouts pouvaient constituer des cibles intéressantes, notamment pour la première partie du voyage au Nouveau Brunswick, mais la seconde, plus au nord dans la province du Québec, pouvait visiblement permettre de croiser un poisson dont le simple nom suffit à faire rêver: le stripped bass!

Petit récit-mode d’emploi à l’attention de tous ceux qui pourraient passer dans le secteur -relativement touristique- un jour ou l’autre, et pas nécessairement dans le cadre d’un séjour basé uniquement sur la pêche…

volontés de réimplantation naissent rapidement, mais l’absence de données concrètes sur l’extinction ne permet pas de savoir sur quels leviers il est nécessaire d’agir pour recréer un milieu conforme à l’accueil d’une nouvelle population.

UN PEU D’HISTOIRE…

En 2002, une politique de réimplantation est tout de même lancée par le Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune. La pêche est alors fermée et des bars rayés de la rivière Miramichi, un peu plus au sud dans le Nouveau Brunswick, sont choisis pour servir de base de réintroduction en raison de la proximité géographique avec les zones sinistrées. Des géniteurs sont détenus en captivité et le fruit de leur reproduction permet de commencer à repeupler le nord-ouest du Golfe du SaintLaurent. L’opération dure six années, jusqu’en 2008, où les résultats commencent à être jugés satisfaisants. La pêche reste toutefois fermée, dans le but de laisser cette jeune population prendre ses marques et coloniser au mieux le milieu.

Pour planter le décor, le bar rayé, poisson anadrome emblématique de la Baie du Saint-Laurent, aurait pu n’être qu’un vague souvenir à l’embouchure du fleuve au moment de notre visite. Dans la première moitié du XXème siècle, l’espèce est extrêmement bien représentée dans le secteur, et fait l’objet de toutes les convoitises. De nombreux tournois de pêche à la ligne sont organisés, et des pêcheurs se déplacent déjà de loin pour y prendre leur stripped bass. Sur le plan de la pêche commerciale, la pression est tout aussi forte face à cette population abondante et dont la qualité de la chair est unanimement reconnue. Il faut attendre le milieu des années 50 pour que ces pressions conjuguées, ajoutées aux importants travaux d’aménagement qui perturbent le milieu, commencent à laisser percevoir un impact notable. Les captures se mettent alors à chuter de manière régulière pendant une décennie, jusqu’au milieu des années 60 où elles finissent par devenir anecdotiques, puis nulles. En 1970, il n’y a plus de bars rayés, mais ce n’est qu’en 1996 que le statut de population disparue est officiellement attribué à l’espèce.

Au mois de juin dernier, les populations sont jugées suffisamment stables par les autorités québécoises pour la mise en place d’une autorisation de rechercher ouvertement l’espèce dans la Baie des Chaleurs, sous condition de remise à l’eau immédiate de chaque poisson capturé. Au-delà de la réussite de l’opération de réintroduction, Il semble que deux populations distinctes soient désormais présentes sur l’ensemble de la zone autorisée, l’une issue de la réimplantation décrite ici, l’autre provenant d’une forte augmentation démographique dans les zones plus au sud, côté Nouveau Brunswick. La Baie des Chaleurs constitue alors une zone de rencontre de ces poissons et un secteur de pêche de tout premier choix, avec une densité d’individus relativement importante!

Plusieurs théories sont avancées sur les raisons de cette disparition. En plus de la surpêche, la destruction des zones de frayères (alors très mal identifiées) fait partie des causes les plus fréquemment mises en avant. Des

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LA RUBRIQUE DES JEUNES...

PAR CYRIL MARTINEZ - PHOTOS ENZO MINARDI

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#16.

Pere et Fish : PASSAGE DE FLAMBEAU

Gilbert Martinez a 56 ans. Il est père de trois enfants et marié depuis 35 ans à une femme délicieuse. C’est un homme extraordinaire, un homme bon. Unanimement apprécié pour sa profonde humanité et sa gentillesse, il est également - et c’est aujourd’hui ce qui nous intéresse - un pêcheur passionné. Rencontre (ou presque…).

Bonjour Gilbert! Commençons par le commencement: te souviens-tu de la première fois où tu es allé à la pêche?

ça ? Mais c’est que tu es doué !” Et elle s’adressait à mon père en disant “tu sais qu’il est dégourdi ce Pitchou !” En deux temps trois mouvements, le temps que j’aille me laver, les belles étaient pelées, enfarinées et passées à la poêle dans une superbe mousse de beurre blond dans laquelle maman rajoutait de l’ail et du persil juste avant de nous servir… Je n’oublierai jamais cette douce odeur qui accompagnait une deuxième séquence de félicitations lorsque nous les dégustions.

Non, je ne me souviens pas de mon premier jour de pêche, j’ai l’impression aujourd’hui, quand je m’efforce de faire travailler ma mémoire, d’avoir toujours pêché… Cela s’est fait progressivement, a fait partie de ma vie d’enfant, puis d’ado et plus tard d’adulte, sans que vraiment je m’en rende compte. Je devais avoir 6 à 7 ans quand j’ai découvert les premiers plaisirs de la pêche.

C’est donc de ton père que te vient cette passion ?

Qui t’y a initié ? Bien sûr que cette passion me vient de mon père, mais je crois aussi que cela ne suffit pas, mes deux frères ayant vécu les mêmes expériences n’ont jamais eu une âme de pêcheur… J’ai toujours été patient, j’aimais me retrouver seul au bord de l’eau, j’observais, je contemplais, je pouvais rester des heures et ne m’ennuyais jamais. Plus tard, dans ce même ruisseau que l’on pouvait par endroit traverser en prenant juste un peu d’élan, ce qui en dit long sur le gabarit de ce cours d’eau appelé “La Garenne”, je me suis pris de passion pour la pêche aux vairons dont il était copieusement peuplé. Faut dire que j’avais le sentiment d’avoir franchi une étape, car là c’était de la vraie pêche, avec du nylon, 2 ou 3 petits plombs, un hameçon n°20, un bouchon et comme appât 2 mm de ver de terre que j’allais chercher, muni de la plus petite pioche de papa, dans les “escoubilles”, autrement dit les poubelles du village, où ils étaient bien rouges, fermes et vigoureux. Il y en avait de toutes les tailles, là, je choisissais les plus petits, ce n’est que plus tard que je les prenais bien plus gros, pour la truite, la carpe, les barbeaux ou les anguilles, m’imaginant que le poisson serait forcément en rapport avec la taille de mon lombric de 20 cm ! A la pêche, j’y aurais passé la plupart de mon temps s’il n’y avait pas eu cette satanée

Mon père évidemment, il savait tout faire, tout réparer, tout fabriquer. Je me souviens, de roseaux ou bambous qu’il coupait en guise de canne à pêche, il les suspendait et les laissait sécher, avec un poids au pied pour qu’ils soient bien droits. Mes souvenirs les plus lointains, c’est la pêche à la grenouille, il y en avait des quantités incroyables, ça sautait de partout ! Le secret ? Se faire le plus discret possible, ne pas faire le moindre bruit de manière à ce qu’elles ne plongent pas, car l’attente pouvait être très longue pour qu’elles reviennent se dorer au soleil. Le matériel? 2m de fil, un trident, un morceau de chiffon rouge ou de laine piqué dans la boîte à couture de maman et c’est tout. Ensuite, copier scrupuleusement les gestes de papa, faire sautiller le leurre rouge à quelques centimètres du batracien comme pour l’exciter et, à la seconde où il sautait sur le chiffon, ferrer énergiquement! J’étais tout petit, cette pêche était quelque peu barbare, mais je n’avais pas le moindre sentiment de culpabilité ni de remord quand il fallait d’un geste franc et précis que je la tue contre un caillou choisi à l’angle bien saillant. Je savais déjà qu’en arrivant à la maison, j’allais recevoir les félicitations de maman. “Oh que c’est bien mon petit ! Tu as pêché tout

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oujours à l’écoute des pêcheurs, Sakura innove dans un segment pourtant très concurrentiel, en créant L16 Shad et L16 Koneel. Outre leur silhouette naturelle, ces leurres disposent d’un système intégré, inédit et breveté, qui permet d’ôter si besoin la tête du leurre, par une simple traction et sans outil, pour l’adapter parfaitement à une tête plombée spécifique. Grâce au Procédé L16 ®, vous obtiendrez un leurre toujours découpé de la même façon, en une opération simple et rapide.

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Débarrassé de sa tête, le L16 Shad sera idéalement armé en le montant sur nos nouvelles têtes plombées spécifiques L16 Shad Jig Head, ou sur les Verticool, Fishead, Labrax et Pollax pour des prospections de postes peu encombrés.

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En conservant la tête du L16 Shad, un hameçon “offset” pourra y être installé pour pêcher des postes plus sales (herbiers, bois, etc.). Dans les deux cas, vous profiterez des fentes dorsale et ventrale pour optimiser le positionnement de l’hameçon et le ferrage.

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• 120 mm / Pochette de 4 pces • 150 mm / Pochette de 3 pces • Action ultra-réaliste en traction ou en linéaire • Densité spécifiquement étudiée • Rolling puissant même à basse vitesse • Polyvalence de montage • Supporte un large éventail de grammages • Attractant intégré : Anis

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Groupe Sakura Fishing Officiel

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Découvrez toute la gamme L16

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*Le shad révolutionnaire et polyvalent

oté d’un superbe rolling et développé initialement pour la pêche du bar le L16 Shad convient également très bien aux pêches de prédateurs d’eau douce. Le polymère, tendre mais robuste, permet plusieurs captures avec le même leurre.

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CARACTÉRISTIQUES

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#20. FISH WOMAN : LES COUPS DU SOIR! La pêche ne sera jamais rien de plus que ce que le pêcheur -ou la pêcheuse- en fait… Il y a des approches sérieuses et appliquées, qui sont le plus souvent chronophages par essence, puisqu’elles demandent la mise en place de démarches rigoureuses, en agissant par éliminations, avant de pouvoir dérouler la pêche elle-même. un défouloir hors norme. J’aime ce poisson comme aucun autre, et les heures passées à la pêcher de début de saison sont aussi indécentes que nos emplois du temps le permettent. J’y vais souvent, et peut-être trop souvent, tandis que le changement d’heure de la fin du mois de mars intervient. En plus d’apporter un bref soulagement en ce qui concerne les réveils difficiles (oui, le coup du matin, pour des raisons toutes autres, est plus qu’un moment clé de la journée !), il permet de commencer à envisager de vraies plages de plusieurs heures de pêche à la sortie du bureau en semaine, et il est alors possible d’aller rechercher quelques bass désormais réellement actifs ! Ces coups du soir sont plus élaborés et ce sont les premières vraies pêches des carnassiers de la saison et les premières évacuations du poids de l’attente qui rend si long le créneau qui va du dimanche soir au samedi suivant.

Ces approches sont les plus stimulantes d’un point de vue intellectuel, mais il serait à mon sens dommage de s’y enfermer en ne cédant pas aux sirènes de pêches plus futiles et légères. A l’exact opposé des pêches élaborées, se trouve une notion familière à l’ensemble des pêcheurs, passionnés comme occasionnels : le coup du soir, ou l’occasion de saluer d’un coup de ligne le soleil couchant ! Qu’il constitue une petite bouffée d’oxygène salvatrice après une journée de boulot, une pêche précise et ciblée sur un pic d’activités probable, ou simplement une approche plus légère après une journée à rechercher les poissons de manière sérieuse, il s’agit toujours d’un créneau riche, tout en étant plutôt déchargé de tout poids et de toute déception face à l’échec, puisque l’approche n’est jamais totalement sérieuse. C’est en réalité bien plus un pari qu’une mise en place de stratégie. Ici, point de crispation, l’engagement est minime, et un raté ne vient en rien perturber notre ego. On va droit au but, ou dans le mur, mais c’est léger, futile, et par moments tellement salvateur !

Ces coups du soir là, ceux qui apportent avant tout une grosse bouffée d’air après une longue journée de boulot, il y en aura jusqu’à l’automne, certains seront tellement longs qu’ils permettront tour à tour de faire un peu de route, d’enfiler les waders, ou même parfois, à l’extrême, de mettre les floats tubes à l’eau. Ce serait presque de vraies parties de pêche si la légèreté n’était pas encore et

Le début de saison est toujours pour moi un concentré de frustrations. En février et début mars, les cibles sont rares, et les terrains de jeux sont réduits aux eaux closes. On doit éviter les brochets, les bass ne sont que rarement sortis de leur léthargie hivernale, et l’attente vis-à-vis des truites est plus qu’interminable. Pourtant les jours s’allongent, de petits créneaux se libèrent et aller à la pêche devient une quasi-nécessité. La probabilité de prendre un bass du bord est faible, mais nous allons tout de même lancer des leurres le soir, pendant une heure, ou même parfois quelques petites dizaines de minutes. La prise d’un poisson est l’exception, mais l’essentiel est ailleurs. Bien que la pêche soit presque systématiquement mauvaise du point de vue du rendement, c’est un réveil, voire une renaissance. Ces coups du soir sont le socle de la saison à venir. Tout part de là ! Plus tard, dès le début du printemps, la truite constitue

toujours de mise. « On se le fait à l’UL ? ». La question est régulièrement posée. Après une journée à rechercher sérieusement les truites au toc, avec la mise en évidence de la tenue des poissons au cours de la journée, les réglages du rythme de pêche, et les prises qui en découlent, il arrive parfois un moment où continuer à pêcher de manière mathématique et à prendre quelques poissons de plus de cette manière n’aurait que peu de sens. C’est le moment idéal pour passer à autre chose. Le regain d’activité franche des truites en fin de journée à la belle de saison se prête particulièrement bien au jeu. On débranche alors le cerveau, on ne sélectionne plus les postes et on ratisse à grands coups de micro poissons...RETROUVEZ L’ARTICLE COMPLET DANS LE FISHME EDITION PAPIER! 72


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LA RUBRIQUE DE LA PÊCHE AU COUP PAR ENZO MINARDI PHOTOS YOAN HOUSSAIS

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#21.

dans le blanc des fishs : YOAN HOUSSAIS, DU BAR AU BLANC

Salut Yoann, peux-tu brièvement nous dire ce qui t’a amené à la pêche?

Peux-tu nous donner le montage qui t’a fait gagner, du moins la base de celui-ci…

En fait, j’ai commencé la pêche a l’âge de 5ans avec mon père en eau douce et un peu plus tard en mer avec mon père et grand-père .

Le montage !!! Il n’y a rien de secret , c’est tout simplement un bas de ligne et un hameçon plus fin que les autres pour pas pêcher les mêmes poissons!! la différence s’est aussi jouée sur la façon d’aborder le championnat et puis l’envie de gagner pour rester concentré a toute seconde pour pas rater la moindre touche .

Les gens te connaissent plus comme pêcheur de BArs «hors du commun», certains même disent «l’extra terrestre» (comme ça tu viendrais de la haut? rires)... Mais ce n’est pas le sujet de cet article... Car tu es aujourd’hui Champion!!! Explique de quelle spécialité s’agit-il…

Tu veux que tes enfants suivent tes traces? Quand je vois la satisfaction que mon père a aujourd’hui de me voir réussir , j’ai vraiment envie de reproduire la même chose avec mon fils. Je l’ai initié à la truite en mars 2013 et apparemment ça lui a plu. L’ été dernier il est venu pêcher ses premières brèmes au feeder avec moi . Ce qui lui plaisait le plus était de mouliner ! (rires) Seul lui décidera de ce qu’il voudra faire...

Effectivement la saison dernière j’ai gagné le championnat de France de pêche au feeder .

Alors pourquoi la pêche au coup, pourquoi avoir laissé le Bar pour le Blanc? Pourquoi la pêche au coup? tout simplement parce que j’ai commencé la compétition au coup à l’âge de 5ans. Je commençais à trouver une lassitude des compétitions de pêche aux bars… j’avais envie de changement et surtout une discipline ou il y avait de vrais championnats J’ai intégré l’équipe de France pour aller en Irlande aux mois de juillet , et j’ai bien fait de changer !!

Ta femme, vient- elle à la pêche avec toi? Ma femme aime la pêche de temps en temps. Elle aussi a fait de la compétition en surf-casting fut un temps , et venait en bateau pêcher des bars... Mais comme elle dit, “la houle c’est pour moi et le beau temps c’est pour les copains” , elle n’aime pas la houle !!!! lol

As-tu le même plaisir? Le plaisir est différent , en compétition et entre amis. Disons que la détente est présente lorsque je sors aux bars avec mes amis… Par contre “compétition” est synonyme de concentration.

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