N°07 • BIMENSUEL • 65ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles
9 AVRIL 2010 • Éd. BRABANT/NAMUR/LUXEMBOURG
notre dossier
Internet et emploi: attention, on vous surveille Avez-vous déjà tapé votre nom sur Google, «pour voir»? Mieux. Avez-vous déjà fait une recherche vous concernant sur «123people», le moteur de recherche qui fait le tour de tous les réseaux sociaux en moins de temps qu’il n’en faut pour créer un profil sur Facebook? Si vous avez ne serait-ce qu’une petite expérience de l’internet «social», les résultats peuvent surprendre. Et pourtant, vous l’avez bien cherché. En effet, tout ce qui est posté sur Facebook ou ailleurs entre dans le domaine public. Même vos photos du réveillon déguisé chez tonton. Qui sont désormais affichées sur l’écran du DRH à qui vous avez envoyé votre CV.
© iStockphoto.com/danwilton
Paranoïa? Pas vraiment. Une étude américaine datant de 2009 indique que 45% des recruteurs consultent les réseaux sociaux, Facebook en tête, pour trouver des informations sur les candidats à l’emploi. Ils citent les «photos compromettantes» et les «informations provocatrices» comme premier critère de rejet d’un CV.
FORUM SOCIAL BELGE
Samedi 17 avril à Bruxelles VUB de 11 à 18h
Et vous, vous êtes prudent sur internet?
DOSSIER PAGES 8 & 9
JOB ÉTUDIANTS
IMPÔTS
S.O.S. déclaration fiscale Page 4
Le retour des Coopératives d’achat Page 5
Remis sur le métier Pages 7 & 15
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BRUXELLES
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
Bruxelles: l’action syndicale, au tournant 2010… La fête du 1er mai sera placée, cette année, sous le thème de l’action syndicale à Bruxelles au tournant 2010. En préparation du Congrès statutaire du 19 mai 2010, la FGTB de Bruxelles se réunira en Conseil syndical le 28 avril afin de dresser, avec les militants, un bilan de 30 années de luttes syndicales dans notre Région et de tracer des perspectives d’action. Pour mémoire, c’est il y a 30 ans, au tournant des années ‘70 et ‘80, que démarrait la révolution conservatrice néo-libérale, avec M. Thatcher (1979), R. Reagan (1980) et, par la suite, chez nous, les gouvernements Martens-Gol (1981-1987), de sinistre mémoire. Aujourd’hui, nous en subissons toujours les conséquences: l’actuelle crise économique et financière trouve d’ailleurs une de ses sources dans le virage politique opéré, à ce moment, par les pays industrialisés. Bruxelles a connu, au cours de ces 3 décennies, de profondes mutations économiques, caractérisées par sa désindustrialisation et par l’essor de son secteur tertiaire. Ces transformations du tissu économique bruxellois auront comme conséquence une explosion du chômage au sein de la classe populaire… Depuis, la Ville-région doit faire face à la paupérisation croissante de ses quartiers populaires, à la précarisation de ses emplois de service, à une insuffisance d’équipements collectifs, à une flambée des loyers, à un engorgement des transports urbains, etc. A cela, il convient d’ajouter encore les difficultés de sa gestion publique, découlant de sa complexité institutionnelle et de son sous-financement structurel. Cette crise urbaine, dont on ne voit pas le bout, est en outre aggravée par le crash mondial de l’économie-casino et, désormais, par les menaces qui pèsent sur l’environnement. Le monde du travail, on le voit, est confronté à d’importants défis d’avenir, à l’échelon national et international mais aussi au niveau de l’entreprise, des secteurs professionnels et de l’ interprofessionnelle elle-même.
Défis syndicaux Le premier de ces défis syndicaux est certainement la précarisation du travail et la remise en cause du droit du travail liée, à Bruxelles, à l’essor d’une économie de service. Le chômage qui frappe massivement les travailleurs bruxellois en est sans conteste le principal révélateur: un Bruxellois sur cinq est sans emploi, de même qu’un jeune sur trois! En focalisant toute l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion, ce phénomène tend cependant à masquer une autre réalité: une dégradation importante des conditions de travail, qui touche davantage encore de travailleurs. La préservation de nos libertés syndicales est le deuxième défi qui s’impose à nous,
tant sont nombreuses les attaques contre le droit de grève et la représentation syndicale, qui accompagnent ces transformations profondes de l’économie urbaine. Le troisième défi porte sur le choix difficile d’un modèle de développement, qui soit à la fois juste et durable. La FGTB de Bruxelles considère que la solution ne passera que par une transformation radicale de notre modèle économique. Il s’agit, ici, de construire des alternatives à l’économie capitaliste et de s’affranchir du cadre de pensée libéral. Le marché ne peut plus détenir le monopole de la définition de ce qui doit être produit, de la localisation de cette production et de ses modalités. Le quatrième défi qui s’impose au monde du travail vise la nécessaire reconstruction de l’Etat social de service public à Bruxelles, ville-région totalement désargentée et tentée par les sirènes d’un développement exclusivement international. En effet, le pouvoir d’achat des travailleurs ne dépend pas seulement du niveau des salaires et des allocations sociales: le développement des services publics joue un rôle central dans l’amélioration des conditions de vie et dans la lutte contre les inégalités sociales. Or, ceux-ci sont aujourd’hui au cœur d’une offensive libérale, menée au niveau de l’Union européenne: le capital veut faire «main basse» sur ces secteurs, qui représentent des opportunités de marchés et donc de profits gigantesques, au détriment de la satisfaction des besoins sociaux. Enfin, notre cinquième et dernier défi, touche aux 60 ans d’immigration qui ont profondément modifié le visage de la Ville. Le caractère cosmopolite et diversifié de sa population constitue une source de richesses extraordinaire, mais les manquements des politiques d’immigration compromettent aujourd’hui l’unité du monde du travail. Le syndicat doit relever les défis de la discrimination à l’emploi, de l’inter-culturalité, de l’immigration économique, dont la réalité de vie des travailleurs sans-papiers révèle le caractère profondément injuste et inhumain.
Pour relever tous ces défis, il nous paraît important de jeter aujourd’hui un regard en arrière sur les luttes syndicales qui ont émaillé 30 années de mutations économiques dans le secteur privé, à Bruxelles. Ces combats sont particulièrement instructifs pour l’avenir de notre action syndicale: - quels sont les principaux enseignements que l’on peut tirer de ces confrontations directes au capitalisme? - quelle est la nature des conflits de demain et des défis syndicaux, auxquels la FGTB doit se préparer? Telles sont les questions qui seront posées lors de notre Conseil syndical.
Philippe VAN MUYLDER, Secrétaire général
P&V soutient le 1er mai de la FGTB de Bruxelles
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
CENTRE
CHARLEROI-SUD - HAINAUT
Congrès d’orientation politique du SETCa Charleroi – 9 mars 2010 En pleine tempête sociale, le SETCa Charleroi s’est posé un instant, stimulé par des militants ardemment désireux d’une organisation syndicale plus offensive et pour lesquels le moment est venu, dans le contexte de crises actuel, de proposer notre projet de société et de prendre le contre-pied du modèle libéral et capitaliste, qui nous a mené et nous mène droit dans le mur. Le Congrès de ce 9 mars visait donc à définir, au départ de nos réalités carolos, une série d’orientations politiques propres à concrétiser nos espoirs en une société plus juste, par l’action et le renouveau. L’occasion donc de réaffirmer que le SETCa défendra bec et ongles le statut Employé, un statut qui a plus que jamais sa raison d’être. Oui à une harmonisation du statut Ouvrier vers le haut. Non à un statut unique, dérégulateur d’emploi et porte béante aux offensives patronales. Répartir le temps de travail et les richesses autrement. Le SETCa Charleroi plaide pour une réduction du temps de travail, collective, avec embauche compensatoire et sans perte de salaire. Mieux répartir le temps de travail pour mieux répartir l’emploi. En redistribuant autrement les richesses.
Concilier vie privée et vie professionnelle, de part égale pour les femmes et pour les hommes. La semaine des quatre jours est une piste, pas la seule... Pourquoi ne pas réfléchir à une journée de six heures dans certains secteurs? La formation, media de l’action. Parce que vouloir changer le monde, c’est d’abord se donner les moyens de le comprendre. Il s’agit donc d’éduquer le citoyen à comprendre le monde en intégrant, dès l’enseignement secondaire, un cours d’éducation citoyenne et politique et pour ce faire, se mobiliser pour que des moyens suffisants soient dégagés en faveur de l’enseignement. Remettre la formation, technique et idéologique, au centre des préoccupations du monde syndical, en collant au plus près aux besoins de nos représentants. D’où la volonté du SETCa-Charleroi de mettre sur pied un Forum de la formation syndicale en bords de Sambre, afin d’évaluer ce qui existe, ce qui est à améliorer et à créer. Evaluer les moyens, les coûts et les objectifs à atteindre. Outre cela, le SETCa Charleroi n’a pas manqué de réaffirmer son adhésion totale au syndicalisme de réseau, son attachement à la dé-
fense des libertés syndicales, à la protection des délégués, à l’abaissement des seuils pour l’installation des CE/CPPT et DS, sa volonté d’être pro-actif envers les publics jeunes et cadres. Quant aux rapports nécessaires avec les mondes politique et associatif, ceux-ci doivent être envisagés comme autant de leviers propres à faire progresser le monde du travail.
2010: année de congrès, année de tous les dangers mais également de tous les combats et de tous les espoirs. Le SETCa Charleroi est désormais armé. Les actes complets de ce congrès sont disponibles, sur simple demande, auprès de notre secrétariat politique (tél : Nathalie Jacquemin – 071/20 82 77). Ce congrès était aussi l’occasion de rendre un dernier et vibrant hommage à nos camarades trop tôt disparus: Anne-Marie Fontaine du SEL, Luigi De Nicoli des Laminoirs du Ruau, Guy Moreau de Caterpillar, Monique Honnay et Monique Keiser du Comité des Pensionnés et Prépensionnés. Ils nous manquent tous terriblement.
PERMANENCES FISCALES Exercice 2010 – Revenus 2009 La F.G.T.B. Régionale de Charleroi, soucieuse de venir en aide à ses affiliés, vous propose de remplir votre déclaration aux impôts AINSI QUE DE CALCULER GRATUITEMENT VOTRE IMPOT SUR ORDINATEUR. REMPLISSAGE + CALCUL DES DÉCLARATIONS QUAND? Les mardis 18 et 25/05/2010 + les jeudis 20 et 27/05/2010 ainsi que les mardis 01, 08, 15, 22 et 29/06/2010 et les jeudis 03, 10, 17 et 24/06/2010. de 8h à 11h30 et de 13h30 à 16h MAIS UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS. Où? À la FGTB Charleroi, Service Comptabilité, Bld Mayence 1 - 1er Étage (Bâtiment Ethias) à 6000 CHARLEROI COMMENT PRENDRE RENDEZ-VOUS? En téléphonant au 071/641.313 ou 071/641.359 (demander Mlle CLÉMENT)
votre déclaration en y mentionnant le résultat de votre imposition, de ce fait il ne vous restera plus qu’à recopier sur l’ORIGINAL. Il est indispensable que les affiliés qui sollicitent nos Services soient munis des documents repris ci-dessous: 1. IMPORTANT : LA NOTE DE CALCUL de l’exercice précédent avertissement extrait de rôle (envoyée par l’Administration des contributions pour le paiement de l’impôt). 2. Le CARNET SYNDICAL ou Preuves de paiement (sera formellement exigé) 3. Les relevés des SALAIRES, indemnités, allocations de chômage et maladie, pensions ou rentes imposables perçues en 2009 (relevé 281). 4. Le TALON DE CHEQUE relatif aux congés payés. 5. CONTRIBUTIONS FONCIERES, l’avertissement extrait de rôle payé en 2009 pour habitations ou terrains. 6. ATTESTATIONS DE PRET et/ou ASSURANCES-VIE délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur.
Notre équipe remplira directement le double de
TOURNAI - ATH - LESSINES LA CENTRALE GENERALE COMMUNIQUE RAMASSAGE DES CARTES INTEMPERIES CONSTRUCTION 2009 > TOURNAI (Centrale Générale F.G.T.B., Avenue de Maire, 134) - Dès maintenant, tous les jours de 9h à 12h et de 13h à 17h > LESSINES (F.G.T.B., rue Général Freyberg, 11) - Dès maintenant, tous les vendredis de 9h à 11h - Le 3ème samedi du mois de 9h à 11h > ATH (rue de Brantignies, 19) - Tous les jeudis de 10h à 12h > ELLEZELLES (F.G.T.B., Place, 14) - Bureaux ouverts: le mardi de 9h à 12h. et de 14h à 17h; le mercredi de 14h à 17h; le jeudi de 9h à 12h et de 14h à 18h; le vendredi de 9h à 12h > LEUZE (F.G.T.B, Grand Rue, 3) - Tous les jeudis de 8h30 à 9h30. > BASECLES (F.G.T.B., rue des Déportés, 25) - Tous les lundis de 9h à 10h > PERUWELZ (F.G.T.B., Place du Foyer Peruwelzien, 29) - Tous les lundis de 10h30 à 11h30. ! ! ! Les bureaux de la Centrale Générale seront fermés ainsi que les permanences supprimées > le vendredi 30/04/2010 à midi > du mercredi 12/05 midi au samedi 15 mai inclus Xavier Tanghe, Propagandiste Bernadette DEROUBAIX, Secrétaire Fabrice LAMARQUE, Secrétaire Générale Daniel DE GUISSME, Président
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RÉGIONS
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
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Nous ne sommes pas responsables de leur crise ... L’annĂŠe dernière, les États ont volĂŠ au secours des banques et du système ďŹ nancier. Aujourd’hui, ils veulent nous en faire payer le prix. L’austĂŠritĂŠ est de retour. Les pensions sont menacĂŠes tous les jours. Une ÂŤchasse aux chĂ´meursÂť est organisĂŠe pour mieux masquer la responsabilitĂŠ des entreprises qui licencient ou mettent la clĂŠ sous le paillasson. La liste s’allonge et prend les allures d’un ÂŤbain de sang socialÂť: GC Paper, ONDULINE, CHAUVEHEID, CARREFOUR, ASPEL... L’arrondissement de Verviers compte 15.000 travailleurs sans emploi. Le FOREM propose, chaque mois, moins de 500 ÂŤoffresÂť et une formation Ă environ 3.000 demandeurs d’emploi par an... Le calcul est vite fait, il reste plus de 10.000 chĂ´meurs sans perspectives Ă court ou moyen terme. Sinon, le contrĂ´le de la disponibilitĂŠ! On ne leur demande pas de trouver du boulot. Juste d’en chercher... Et ainsi, de faire pression sur les salaires de ceux qui ont un job. ÂŤSi t’es pas content, il y a dix personnes qui peuvent prendre ta place... Pour moins cher!Âť En 2008, l’ONEm a versĂŠ quelque 6 milliards d’euros d’allocations de chĂ´mage Ă des travailleurs justiďŹ ant un comportement actif sur le marchĂŠ de l’emploi. Ces 6 milliards ont constituĂŠ un revenu pour des centaines de milliers de familles. Dans le mĂŞme temps, le gouvernement octroyait aux entreprises des rĂŠductions de cotisations sociales pour un mĂŞme montant. Cadeau ! Pas besoin de crĂŠer d’emploi en ĂŠchange. Pas mĂŞme besoin de le maintenir. Pas besoin non plus de rembourser quand, comme c’Êtait le plan chez Inbev, le patron dĂŠcide de fermer ici pour aller produire ailleurs oĂš les salaires sont moins ĂŠlevĂŠs! ÂŤChasse aux chĂ´meursÂť, destructions d’emploi, mena-
ces sur nos pensions, affaiblissement des services publics, rÊduction du pouvoir d’achat... Les travailleurs de la FGTB en ont assez! Ils le manifesteront le 1er mai. Rendez-vous à Verviers à 14h00 au Pont Parotte. CE N’EST PAS A NOUS DE PAYER!
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
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> SOMMET EUROPÉEN
Où est le social?! Les syndicats belges ont pris connaissance des conclusions du Conseil européen qui s’est réuni les 25 et 26 mars à Bruxelles. Ils se réjouissent que les chefs d’Etat et de Gouvernement de la zone euro aient pu enfin arriver à un accord pour aider la Grèce, suivant en cela une des demandes exprimées par les syndicats pour une solution équitable et solidaire. Ils déplorent néanmoins le manque d’ambition de l’accord. La solidarité exprimée a l’égard de la Grèce est très limitée et reste incertaine dans ses modalités pratiques. Par ailleurs, le caractère européen de l’accord est entaché par l’incapacité à éviter le recours possible au Fonds monétaire international. Les syndicats belges regrettent amèrement les décisions du Conseil en ce qui concerne la stratégie Europe 2020 présentée par la Commission. Le Conseil a supprimé toute référence chiffrée aux deux seuls objectifs sociaux contenus dans le projet: réduire de 25% le nombre de personnes qui présentent un risque de pauvreté et limiter à 10% le nombre de jeunes qui quittent l’école prématurément. Les syndicats belges trouvaient déjà ce projet totalement insuffisant car il limitait le pilier social de la nouvelle stratégie pour les dix années à venir à la seule lutte contre la pauvreté et l’échec scolaire. Mais ces objectifs chiffrés ont manifestement été jugés encore trop ambitieux pour une large majorité d’Etats membres! Le rôle essentiel des systèmes de protection sociale comme amortisseurs automatiques à la crise a pourtant été reconnu par l’ensemble des institutions européennes. En ciblant la stratégie européenne sur la seule croissance économique, les dirigeants politiques ont manqué un rendez-vous, un de plus, avec leurs citoyens pour leur montrer que l’Europe s’occupe également de l’insécurité sociale croissante à laquelle ils font face quotidiennement.
> BANGLADESH
21 morts dans l’incendie d’une usine de vêtements Participez à la «Campagne Vêtements Propres» > FINANCES PUBLIQUES
Electrabel-Suez payera Le Gouvernement avait inscrit au budget une taxe spéciale de 250 millions pour 2008 et de 500 millions pour 2009 imposée aux producteurs d’électricité: Electrabel-Suez, EDF et SPE. Ceux-ci ont en effet bénéficié de l’amortissement des centrales nucléaires répercuté dans les tarifs, donc payés par le consommateur. Les centrales amorties, le prix de production de l’électricité nucléaire a chuté mais les prix sont restés aussi, voir plus, élevés. Ce superbénéfice est ce que l’on appelle la «rente nucléaire». La taxe n’est donc qu’un juste retour. Les électriciens ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils se sont exécutés de mauvaise grâce pour 2008 mais ont en même temps introduit un recours auprès la Cour constitutionnelle, la taxe étant jugée discriminatoire. La Cour a rendu son jugement: la taxe n’est pas discriminatoire. Elle est donc bien due. Les électriciens rechignent maintenant à propos de la taxe 2009 et étudient les moyens de l’éviter.
> DROIT DE GRÈVE e 25 février 2010, 21 travailleurs, dont 15 femmes, ont perdu la vie dans l’incendie de l’usine Garib & Garib, à Gazipur au Bangladesh. Une cinquantaine d’autres ont été blessés, victimes de brûlures ou d’intoxication suite à l’inhalation de fumée. Issues de secours bloquées, ventilation défectueuse, extincteurs hors d’usage … les conséquences tragiques de cet incendie semblent être directement imputables aux mauvaises conditions de sécurité de l’usine.
L
Selon les informations postées sur le site internet de Garib & Garib, l’usine fournissait notamment H&M, 3 Suisses et Provera (la centrale
d’achat non alimentaire des magasins Cora et Match). Contactés par la Campagne Vêtements Propres (à laquelle aussi la FGTB adhère), H&M et Provera ont répondu qu’ils prendraient des mesures afin d’apporter une aide aux victimes. 3 Suisses n’a, à notre connaissance, pas encore réagi. Les familles des travailleurs décédés ont reçu une indemnité de 200.000 Taka (2.085 euros), montant largement insuffisant, estiment les syndicats. Les syndicats du Bangladesh demandent également, entre autre, au gouvernement, au propriétaire de l’usine Garib
& Garib et aux entreprises clientes de garantir un traitement médical et des indemnisations pour les blessés, de rendre publics tous les rapports d’enquête qui portent sur les conditions de travail, de prendre des mesures afin d’assurer la santé et la sécurité des travailleurs et de reconnaître et mettre effectivement en œuvre le droit des travailleurs de s’organiser en syndicats. Agissez maintenant en participant à la Campagne Vêtements Propres: htt://www.vetementspropres.be/index. php?p=lettre&id=35
Plainte des trois syndicats belges Le Comité européen des droits sociaux (CEDS) a été saisi d’une plainte des syndicats belges relative à l’intervention jugée excessive du pouvoir judiciaire dans les conflits sociaux. Il ne se passe en effet plus une action de grève avec piquet sans que les employeurs ne fassent appel à la justice au moyen d’une requête unilatérale assortie d’astreintes pour empêcher les piquets de grève à titre préventif ou pour le faire lever. Selon la FGTB, la CSC et la CGSLB les procédures judiciaires ont conduit au fil des ans à des restrictions du droit de grève, en particulier à la pratique des piquets. Cette évolution juridique ne serait pas conforme à la charte sociale européenne. Une condamnation de la Belgique par le CEDS serait transmise au Conseil de l’Europe, qui le chapeaute. Le gouvernement belge serait dans ce cas invité à présenter des rapports jusqu’à ce que la situation ait été remise en ordre. Aucune sanction n’est toutefois prévue.
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ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
Commandez le nouveau guide fiscal FGTB Le nouveau Guide fiscal FGTB pour l’exercice d’imposition 2010 – revenus 2009 – sortira normalement de presse à la fin du mois de mai. Vous y retrouverez: ✓ l’imputation fiscale des tickets modérateurs INAMI (franchise fiscale) ✓ l’intervention du fisc en ce qui concerne le décompte de la «cotisation spéciale de sécurité sociale» ✓ des renseignements utiles pour certaines catégories de personnes (pensionnés, étudiants), pour faire face à certaines situations (exercice d’une activité indépendante complémentaire) et pour obtenir certaines réductions du précompte immobilier ✓ le schéma de calcul du revenu imposable et des impôts dus. Comme chaque année, vous pouvez passer commande du Guide fiscal FGTB dès aujourd’hui. Il suffit pour cela de verser 5 euros (frais de port inclus) sur le compte n°878-3985901-66 avec la mention «guide fiscal» en indiquant bien votre nom et adresse complète. Vous recevrez votre exemplaire par la poste dès parution.
SOS déclaration! Si vous êtes de ceux qui ne comprenez rien à rien à la déclaration, le guide ne vous sera pas d’un grand secours. Mais vous pouvez vous rendre à l’une des permanences fiscales qu’organisent certaines de nos régionales FGTB. Les permanences fiscales sont ou seront annoncées en page 2 de ce journal.
Fiche fiscale chômeur Vous pouvez consulter les données concernant votre dossier chômage (ai-je été payé? Combien?) et imprimer un duplicata de fiche fiscale via notre site web www.FGTB.be (My FGTB/ mon dossier chômage). Cette partie du site est sécurisée. Cela implique qu’il faut un lecteur de carte d’identité électronique pour y accéder, comme cela se fait pour la déclaration d’impôt Tax-onweb.
Remboursement fiscal des chômeurs Où en est-on dans le remboursement des chômeurs par le fisc de l’impôt injustement dû suite a la décision de justice concernant le crédit d’impôt «ménage» qui leur était appliqué? Selon nos informations, les procédures de remboursement sont terminées pour ce qui est des exercices fiscaux 2005, 2006, 2007 (revenus 2004, 2005 et 2006). Pour ce qui concerne les revenus de l’année 2007 (exercice 2008) l’opération est en cours depuis le début février. Elle devrait être terminée pour la fin avril.
> LIVRES
sous le titre tapageur de «Merci l’impôt!».
Réexpliquer l’impôt aux citoyens, promouvoir une politique fiscale plus juste et lutter contre le discours libéral dominant, c’est le fil conducteur des Cahiers de l’Education permanente édité par Présence et Action Culturelles (PAC)
Parmi les contributions, signalons celles d’Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, Thierry Bodson, son homologue wallon. Thierry Jacques (MOC) et Arnaud Zaccharie (CNCD) et Christian Valenduc (SPF Finances) y donnent
Au travers d’une vingtaine de contributions d’acteurs et de spécialistes du monde associatif, administratif, politique et syndical, l’ouvrage s’efforce de décortiquer notre système fiscal, et a dessiner les lignes d’une réforme qui rendrait l’impôt plus juste.
«Percevoir une allocation. Ne pas l’avoir gagnée. Se sentir redevable. S’efforcer de ne pas avoir honte. Se faire qualifier de profiteur. Devoir se justifier en permanence. Rester disponible sur le marché de l’emploi. Terminer une énième formation. Tuer le temps. Se résigner. Désespérer… Un tunnel infernal pour certains. Les récits livrés dans ces pages touchent par leur justesse, leur violence, leur humour», écrit Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB wallonne en préface. «Même si quelques-uns ressentent la fin de leur emploi comme une délivrance, le chômage est plus souvent vécu comme une nonplace. Pourtant, le sentiment de culpabilité des sans-emploi transpire. Le regard que posent les auteurs sur eux-mêmes, nous ramène à la question du travail, encore et toujours perçu comme une valeur
Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100) Mois
2009 (base 2004=100)
2010
Index Normal
IndexSanté
IndexSanté Lissé
Index Normal
IndexSanté
IndexSanté Lissé
Janvier
111,36
111,45
111,27
112,05
111,36
110,93
Février
111,74
111,75
111,38
112,52
111,9
111,24
Mars
111,33
111,17
111,36
112,94
112,11
111,58
Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour février 2010, on enregistre une inflation positive de 1,66% par rapport à mars 2010. Cette hausse des prix est due à une hausse des prix des carburants pour moteur (+4,8%), des carburants liquides (+9%), des légumes frais (+10%), de l’électricité (+1,3%) et du gaz naturel (+1,7%). En rythme annuel, on enregistre pour ce mois-ci une inflation des produits du pétrole et de l’énergie de 6,4%.
Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à février 2009, l’index santé a augmenté de 0,94%.. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’indexsanté lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 112,72 (base 2004 = 100). aussi leur point de vue.
Conversion: l’index-santé de mars 2010 (112,11/base 2004 = 100) correspond à 127,55 (base 1996=100).
Pour le commander: Présences et Action Culturelles, 8 rue Joseph Stevens – 1000 Bruxelles.Tél. 02 545 79 29. Mail: info@pac-g.be
> L’ASBL FLORA ENGAGE
Les Manœuvres de l’écriture et leurs espoirs.
Hausse des loyers de 0,94%
Des baisses ont été enregistrées pour les voyages à l’étranger (-7,5%) et pour les fleurs et les plantes (-14%).
«Paroles de chômeurs - Ecrits d’inutilisés» La Commission wallonne des travailleurs sans emploi de la FGTB wallonne a réuni pendant 15 semaines 8 demandeurs d’emploi et un accompagnateur de la FGTB dans un atelier d’écriture autour du thème du chômage. Au rythme d’une rencontre par semaine, Jeanine, Corine, Dominique, Fatima, Bernard, Fabienne, Syndye, Bruno et Vincent ont décrit et écrit le chômage… ou plutôt des chômages. Car chacun en a une perception différente selon son parcours de vie, sa formation, son âge, ses aspirations. L’abondante matière produite au cours des séances d’écriture a ensuite été «triturée», retravaillée, parfois jetée jusqu’à être rassemblée dans un livre. Dans «paroles de chômeurs, écrits d’inutilisés», des personnes qui n’ont pas l’habitude d’écrire offrent au lecteur leur vision du problème de société majeur qu’est le chômage. Elles disent et partagent leurs souffrances, leurs difficultés du quotidien mais aussi leurs joies
Taux d’inflation de 1,66% en mars
A noter, l’augmentation constante du prix du pétrole brut (+64% en euros entre début 2009 et début 2010). L’on s’attend à ce que les prix de l’électricité et du gaz augmentent cette année, même si les des hausses de prix du pétrole brut devaient se lisser. Autre élément notable: la faible baisse des prix dans le secteur horeca, malgré la baisse de la TVA.
Merci l’impôt! Le moment de la déclaration d’impôt n’est peut-être pas très bien choisi pour vanter les mérites de l’impôt à quelques encablures de la «douloureuse» qui suivra dans quelques mois. Mais il est bon de savoir pourquoi on paie des impôts, à quoi ils servent et pourquoi il est juste d’en payer. Cela n’empêche naturellement pas de réclamer un impôt plus juste.
> INDEX
centrale et structurante de la vie en société. Il ne s’agit pas que du salaire. Raconter sa journée de boulot, la solidarité et les pauses avec les collègues, les distractions «méritées», avoir le sentiment du devoir accompli… Ceux qui ne sont pas ou plus dans le circuit se retrouvent de l’autre côté du mur. Invisibles.». «Paroles de chômeurs - Ecrits d’inutilisés», Editions du Cerisier.
Un chargé-e de projet L’asbl Flora (www.florainfo.be) engage un-e chargé-e de projet pour aider à mettre en place des outils méthodologiques visant à soutenir le travail des acteurs d’insertion socioprofessionnelle, de manière à faciliter l’insertion durable des personnes précarisées. Tâches • animer des groupes, entrer en relation avec les associations partenaires du Réseau Flora; • rédiger des rapports et des articles en relation avec votre projet; • participer au travail d’un équipe bilingue. Profil • Expérience dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle ou dans le travail avec des publics fragilisés, notions de Gestion de Ressources Humaines. Compétences en pédagogie/formation/ animation de groupes d’adultes (tant femmes allochtones qu’acteurs et/ou employeurs potentiels); • Expérience en gestion de projets; • Bonne compréhension orale et écrite du néerlandais; • Diplôme de l’enseignement supérieur ou universitaire. Conditions • CDD 6 mois potentiellement renouvelable - Engagement immédiat; • Temps plein. Lieu de travail: Bruxelles. Envoyer CV et lettre de motivation pour le 19/04/10. à Anne Snick, Rue du Progrès 323/7, 1030 Bruxelles ou annesnick@florainfo.be. Entretiens le 26/04/10.
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
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> COOPÉRATIVES DE CONSOMMATION À LIÈGE
et C moins cher… On attendait des «magasins du peuple» mais c’est finalement l’appellation «Cpopulaire» (C pour coopérative) qui aura été retenue. Inaugurée en grande pompe le 1er avril par le Président de la Régionale FGTB de Liège-Huy-Waremme en présence d’Elio Di Rupo, la coopérative Cpopulaire de Cheratte (Visé), suit la brasserie Cpopulaire de Verviers et a été suivie le 8 de l’ouverture de la coopérative de Blegny. D’autres encore suivront. Objectifs: redonner vigueur au mouvement coopératif et revitaliser les Maisons du Peuple de la région liégeoise. Circuits courts, produits locaux, produits bio à prix abordable et surtout «non profit», voilà les axes de cette initiative. «L’économie de marché et sa course au profit ne constituent pas le seul modèle d’organisation de l’économie», dit Marc Goblet, le Président de la Régionale FGTB de Liège-HuyWaremme. «Il faut démontrer qu’il y a la place pour un autre modèle, c’est-à-dire l’économie sociale». Et le modèle coopératif, bien qu’ancien, reste une référence. C’est donc sur base du modèle de la coopération développé par le Parti socialiste au XIXe siècle avec les «success stories» du Vooruit à Gand et du Progrès à Jolimont que Marc Goblet en collaboration avec les autres membres de l’ Action commune (PS, Solidaris) a lancé l’idée d’ouvrir des petits commerces d’alimentation générale dans les Maisons du Peuple dont la Centrale Générale FGTB est propriétaire via l’asbl «Les travailleurs réunis». Dans l’immédiat, il n’y a encore que des produits classiques. Il faut le temps de mettre en place le réseau de producteurs locaux qui
alimenteront les coopératives. L’idée est en effet d’offrir des produits - primo - moins chers. De plus en plus de gens ont des fin de mois difficiles. En réduisant les intermédiaires, et en ne cherchant pas à faire du profit, Cpopulaire espère pouvoir comprimer les prix. Les membres coopérateurs peuvent en tout cas déjà compter sur une réduction de 10% sur tous leurs achats et pas seulement comme le font les grandes surface sur quelques produits destinés à attirer la clientèle, ou avec les systèmes de points qui ne représentent qu’un infime pourcentage sur les achats. Secundo; le but est d’offrir des produits qui privilégient les productions locales, donc les circuits courts et des produits de saison. On peut en effet faire de la coopération à l’ancienne et intégrer les préoccupations environnementales.
Les coopératives Cpopulaire jouent aussi la carte de la proximité pour les clients dont on sait aujourd’hui qu’ils reviennent vers le commerce de proximité et à taille humaine au détriment des hypermarchés hors ville. Les coopératives Cpopulaire ne se contenteront pas de vendre mais – puisqu’elles sont installées dans les Maisons du Peuple –de faire aussi de l’éducation permanente sur le thème du «consommer mieux».
Circuits courts, produits locaux et de saison.
Tertio, l’idée politique est de relancer le modèle coopératif. Les magasins Cpopulaire vont créer de l’emploi local. Il y en a déjà 6 de créés. Les bénéfices ne seront ni capitalisés ni redistribués mais réinvestis pour développer le projet, améliorer l’offre et si possible créer de nouveaux emplois. Pour ceux qui ont un Cpopulaire sous la main ou qui veulent soutenir l’opération, on peut devenir membre de la coopérative via le site Internet www.cpopulaire.be
Cpopulaire, c’est aussi des emplois
> LOGEMENT & COOPÉRATION
Acheter sa maison, même sans le rond… Les loyers n’arrêtent pas de grimper, surtout en ville. Les prix des terrains et des maisons ont quant à eux carrément explosé. Se loger «social» reste possible si on a quelques années devant soi pour attendre d’arriver en haut de la liste d’attente. Mais devenir propriétaire c’est une autre paire de manches. Il y a pourtant des solutions. Parmi celles-ci, le logement coopératif, c’est-à-dire l’adaptation au logement du système coopératif. Et ça marche! Se loger est devenu un vrai problème. Loyers élevés, prix des maisons au zénith. Prix à la construction de plus en plus inaccessible. Cela quand on a un revenu correct. Quand on a revenu modeste, c’est pire. Les populations précarisées sont reléguées dans des quartiers en décrépitude et si une politique de rénovation urbaine efficace est menée, les quartiers deviennent «chics». Les prix montent, les précarisés doivent partir. Face à ces situations, le monde associatif cherche des solutions. Parmi celles-ci, le système de la coopération revient en force. L’achat groupé Ainsi l’association Habitat et Participation a-t-elle mis sur pied un système d’achat de logements groupés sur la base d’une société coopérative: plusieurs familles peuvent ainsi se regrouper et fonder
une coopérative pour mettre leurs fonds en commun en vue de l’achat d’un bâtiment comprenant plusieurs logements ou pouvant être transformé à cet effet. Cela peut être un bâtiment appartenant au patrimoine et qui menace ruine... comme ce fut le cas pour l’Abbaye Saint Denis à Obourg. Mais ce n’est pas un simple achat groupé. L’investissement se fait par le biais d’une coopérative qui est le véritable propriétaire et qui fera par la suite les achats groupés par exemple pour le mazout de chauffage. C’est la coopérative qui contracte l’emprunt hypothécaire et les occupants coopérateurs la remboursent. On peut ainsi créer un espace de vie qui marie logement privé et espaces collectifs. La coopérative immobilière sociale Les Tournières à Liège fonctionnent aussi sur base du système coopé-
ratif, mais c’est une coopérative immobilière. Principe de base: un coopérateur une voix et pas d’intérêt sur les parts. Il s’agissait au départ de sauver deux maisons abritant le centre culturel «Les Barricades» - et une série d’asbl alternatives - de la spéculation immobilière. Une coopérative a été fondée pour acheter des bâtiments, les rénover et les remettre en location à loyer modéré ou en confier la gestion à une agence immobilière sociale. Il a fallu un bon coup de pouce de gros coopérateurs comme la SOWECSOM, organisme de la Région Wallonne soutenant l’économie sociale, mais aussi de la FGTB, pour que la coopérative arrive à une masse financière suffisante. Il faut d’autre part courir après les subsides, primes à la rénovation et autres dons. Mais avec 10 bâtiments, la coopérative arrive au seuil d’autofinancement. Elle peut ainsi se prévaloir de ses fonds et bâtiments pour contracter des crédits. Le fonds mutualiste Un autre cas de figure repose sur le système mutualiste mis sur pied par le CIRE (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) à Bruxelles. Le principal frein à l’acquisition
est, pour beaucoup de familles, le versement d’un acompte à la signature d’un acte d’achat. Les familles participantes ont donc mis en commun une partie de leur épargne par des versements réguliers dans un fonds qui servira à payer l’acompte lorsqu’une famille trouve la maison qui lui convient. Grâce à la collaboration du Fonds du Logement de Bruxelles, l’acompte est englobé dans le crédit que remboursera l’acheteur et immédiatement remboursé au CIRE qui pourra utiliser l’argent pour une autre famille. Il a fallu créer un fonds parallèle pour assurer le roulement si plusieurs familles décident en même temps d’acheter un logement, mais ça roule. Coopératif et passif Ce même système a été utilisé pour la construction à bas prix de logements passifs en bois à Molenbeek. Le projet «Espoir», rue Fin à Molenbeek, est le fruit d’une collaboration entre la maison de quartier Bonnevie, le CIRE et le Fonds du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale. Avec un bon coup de pouce de la commune qui a vendu un terrain au quart du prix dans le cadre d’un contrat de quartier. Le projet est né du constat que les familles du quartier étaient dans l’impossibilité d’accéder à la pro-
priété alors que le remboursement d’un crédit aurait coûté moins cher que les loyers pratiqués à Bruxelles. Les familles intéressées ont été associées au projet architectural. C’est sur base de leurs désirs qu’a été lancé l’appel à projets. Parmi leurs exigences, les économies d’énergie. La construction a été réalisée dans le cadre d’un contrat entre l’architecte et l’entrepreneur pour éviter que le prix ne gonfle en cours de construction. Au final, 14 appartements de taille variable selon la taille des familles, ont été construits à un prix très abordable de 1.200e/m2, déduction faites des primes diverses dont un prix spécial décerné à l’architecte versé à 90% au fonds commun. Plus d’infos: Sur l’économie sociale: www.saw-b.be Sur l’habitat groupé: www.habitat-participation.be/ groupe.htm Sur le système d’aide au logement à Bruxelles: www.cire.irisnet.be/ services/logement/accueil-logement.html & www.fondsdulogement.be
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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
Tous les chauffeurs égaux devant la loi… également en Europe!
Il est donc évident que ces conducteurs indépendants doivent être protégés contre eux-mêmes et qu’ils sont obligés de respecter leur temps de repos. Pour en arriver là, il faut non seulement qu’ils respectent les temps de conduite et de repos, mais qu’ils soient également «dirigés» dans leur temps de travail. Mais il s’agit de plus qu’un problème de sécurité. En effet, si on traite salariés et indépendants d’une manière dif-
& LOGISTIQUE 20/03/2010
Un Conseil fédéral des Militants bien réussi!
La Febetra a ras le bol de la «culpabilisation» des chauffeurs indépendants. Elle n’accepte plus que les syndicats exercent encore une pression sur les autorités pour intégrer ces chauffeurs dans la directive sur l’aménagement du temps de travail. Et encore, elle est d’avis que – comme tous leurs collègues indépendants – les chauffeurs indépendants doivent pouvoir disposer librement de leur temps de travail. L’UBOT s’oppose, comme l’ETF, à ce raisonnement captieux! En effet, l’occupation des indépendants qui exploitent une épicerie est totalement différente de celle des indépendants qui conduisent un poids lourd sur les mêmes routes que vous et moi utilisons.
> COFEMI UBOT TRANSPORT ROUTIER
férente, un problème de concurrence «déloyale» surgira. Si les indépendants peuvent travailler plus que les salariés, les premiers deviendront «meilleur marché» et les employeurs feront appel plutôt à eux pour exécuter leurs transports. Et les risques de sécurité, on les prend avec. D’où l’UBOT donne, comme l’ETF, son entier appui au rapport déposé par Saïd El Khadraoui au sein du Parlement européen. Notamment, sa proposition tient compte des plus importantes revendications de l’ETF et offre une solution aux remarques patronales. (P.ex. Comment calculer combien d’heures un indépendant consacre à l’administration de son entreprise?)
L’UBOT participera au convoi de l’ETF! 15 camions feront escale dans 6 pays européens afin de demander l’appui public pour nos revendications relatives à l’intégration des indépendants dans la directive sur l’aménagement du temps de travail. Voilà pourquoi nous lançons un appel à nos militants pour participer en masse à la réunion finale du convoi qui aura lieu à Bruxelles le mercredi 28 avril 2010 à partir de 10h. Contactez votre Secrétaire régional pour de plus amples informations.
UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT - UBOT Section «Navigation Intérieure» Paardenmarkt 66 - tel. 03/224 34 18 - 2000 ANVERS NAVIGATION INTERIEURE, RHENANE ET BATEAUX-CITERNES en vigueur à partir du 1 AVRIL 2010 - indice 111,53 - 113,75 BATELIERS NAV.INTERIEURE ET RHENANE Salaire 100% 150% Tonnage -750 1979,94e 11,42e 18,04e 750-1500 2226,35e 12,84e 20,28e 1500-2250 2275,01e 13,13e 20,72e 2250 2327,06e 13,43e 21,20e
200%
Salaire
24,05e 27,04e 27,63e 28,26e
2042,38e 2330,56e 2361,82e 2 431,21e
En tout cas, les discussions parfois animées nous ont procuré suffisamment de matière pour entreprendre des actions ultérieures.
> MESSAGE AUX PÊCHEURS MARITIMES
Modification de la date du deuxième examen pour la pêche maritime – section machine Le Service public fédéral Mobilité – Transport maritime nous communique que l’examen prévu pour le samedi 12 juin 2010 sera organisé une semaine plus tôt, notamment le samedi 5 juin 2010. Les inscriptions se feront en vue de l’obtention des brevets suivants: - Motoriste 750 KW - Motoriste Pêche côtière Les examens commenceront à partir de 9h et auront lieu à l’Institut Maritime «Mercator», Mercatorlaan 15 à Ostende.
BATEAUX CITERNES 100% 150% 11,78e 13,45e 13,63e 14,03e
A l’issue de l’introduction du Secrétaire fédéral Frank Moreels, les Camarades suivants ont fait des interventions: Houchi Namayechi, Arlette Huysmans, Roger Collin, Bart Vlerick, Dirk Blanchart, Roland De Doncker, Salvatore Di Rocco et Stefano Gebbia. Parmi les thèmes évoqués : le statut ouvriers-employés, les pensions, les compétences des commissions paritaires, les gaz toxiques en conteneurs, le travail intérimaire, le cabotage et les salariés.
18,60e 21,23e 21,51e 22,15e
200% 24,81e 28,31e 28,69e 29,53e
TIMONIERS dans la nav.intérieure, Rhénane et bateaux-citernes Salaire 100% 150% 200% avec patente 1799,38e 10,38e 16,39e 21,85e sans patente 1747,27e 10,08e 15,92e 21,22e
Il s’agit des derniers examens organisés dans le cadre de l’actuel Arrêté relatif aux brevets. Les demandes d’inscription doivent parvenir le plus vite possible et, au plus tard, un mois avant l’examen auprès du Service de Contrôle maritime, Administration navale, Natiënkaai 5 à 8400 Ostende. Les demandes d’inscriptions seront retenues à condition que le dossier soit complet. A l’inscription, les candidats apprendront quels documents ils doivent introduire. Veuillez bien tenir compte du fait que le nombre de candidats par examen est limité. Les candidats qui se présentent à l’examen doivent être dûment préparés et motivés.
MATELOTS dans la nav.intérieure, Rhénane et bateaux-citernes moins de 2 ans de service dans la profession salaire
plus de 2 ans de service dans la profession salaire 100% 150% 200%
100%
150%
200%
9,58e
15,12e
20,17e
1698,66e
9,80e
15,47e
20,63e
9,76e
15,41e
20,55e
1729,88e
9,98e
15,76e
21,01e
moins 1 an de service salaire 100% 150% 1170,93e 6,76e 10,67e 1313,31e 7,58e 11,96e
200% 14,22e 15,95e
matelots 1660,39e mat. 1691,70e motoriste MOUSSES
15 ans 16 ans 17 ans et plus
1455,67e
8,40e
13,26e
17,68e
salaire -
plus 1 an de service 100% 150% 200% -
1368,90e
7,90e
12,47e
16,63e
1521,59e
8,78e
13,86e
18,48e
Le salaire mensuel minimum pour les ouvriers majeurs est de 1542,44 Euro Si le salaire de la fonction qu’on exerce n’atteint pas ce montant, les ouvriers/ouvrières majeur(e) doivent quant même obtenir le salaire de: 1 542,44 Euro. La semaine de 40 heures est d’application. Le temps de travail est réparti sur 5 jours, 8 heures par jour. On obtient le salaire journalier en divisant le salaire mensuel par 8/173,33. On obtient le salaire horaire en divisant le salaire mensuel par 173,33. On obtient les heures supplémentaires en divisant le salaire mensuel par 164,67 et en multipliant ce résultat de resp. 150% ou 200%. INDEMNITES Nettoyages citernes Navigation estuaire Euro huile à gaz et ciment 5,32e Capitaine 378,95e huile diesel & prod.chimique 6,68e Timonier 272,69e huile à chauffer 7,02e Mat.Motoriste 219,58e Matelot 166,49e préchauffage cargaison les mois d’été 49,61e Ticket-radar 40,02e les mois d’hiver 58,46e
Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be
Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Secteurs maritimes
Conférence internationale des Femmes ITF Récemment, une Conférence internationale des Femmes s’est déroulée au siège de l’ITF (Fédération internationale des Ouvriers du Transport) à Londres en préparation du 42ième Congrès de l’ITF qui aura lieu au mois d’août 2010, avec pour thème «Apporter un changement – Les travailleuses des transports au 21ième siècle!» 200 représentantes syndicales de tous les coins du monde ont participé à cette réunion réussie dans l’objectif de renforcer les travailleuses des secteurs du transport pour faire face aux défis mondiaux que sont le travail et l’emploi, le chômage, la pauvreté et le changement climatique. Pendant la conférence en question, les participantes ont promis de faire des efforts pour organiser les travailleuses du transport, partout
dans le monde, qui ne profitent pas encore des avantages offerts par la syndicalisation. De plus, la réunion a permis aux militantes syndicales d’échanger leurs expériences quant à l’organisation des femmes dans les secteurs des ports, du transport routier, de la marine marchande, des chemins de fer et de l’aviation dans leur pays. Monique Verbeeck, représentante internationale de la Section des Dockers, y a commenté le fonctionnement syndical du secteur des ports au cours des 2 dernières années.
ACTUALITÉS
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
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> JEUNES
Les jobs étudiants remis sur le métier La ministre de l’Emploi Joëlle Milquet veut remettre une fois de plus sur le métier la réglementation encadrant les jobs étudiants. Le nombre de jours sous contrat étudiant déjà porté en 2005 de 23 à 46, serait porté à 50 jours. Revus aussi le taux de cotisations sociales et la définition du travail étudiant.
Les Jeunes FGTB mécontents
l est un fait que le contrat étudiant, et plus particulièrement les taux de cotisations sociales, relève de l’usine à gaz. Si en effet l’étudiant bénéficie d’un taux de cotisation réduit – qui profite aussi à l’employeur – le système est assez compliqué.
un taux d’ONSS de 13,07%.
Les modifications proposées posent problème:
Actuellement, un étudiant ne peut travailler sous contrat d’étudiant (donc avec cotisations réduites) que pendant deux périodes de 23 jours par an.
La définition de la notion de l’étudiant serait aussi modifiée. Actuellement peuvent bénéficier du statut de jobistes, les étudiants qui sont liés par un contrat d’occupation d’étudiant de maximum 6 mois chez le même employeur.
La première, de juillet à septembre, et la seconde pendant le reste de l’année. Pendant la période d’été, les cotisations s’élèvent à 2,5% pour l’étudiant et à 5% pour l’employeur. Le reste de l’année, les cotisations personnelles s’élèvent à 4,5% et les cotisations patronales à 8%. En dehors de ces périodes, l’étudiant jobiste est soumis à un contrat de travail ordinaire avec
La réforme du système vise à assouplir le système actuel en remplaçant les deux périodes de 23 jours avec des taux ONSS différents par en un contingent annuel de 50 jours avec un seul taux de 8,63%.
Il est proposé de permettre la conclusion d’un contrat d’occupation d’étudiant pour une durée maximale de 12 mois de façon à ce qu’un employeur puisse occuper un même étudiant tout au long de l’année. Ces modifications permettraient aux employeurs d’engager un étudiant un jour tous les week-ends pendant toute l’année ou pendant l’entièreté des deux mois d’été.
1°) De concurrence: les cotisations ONSS réduites poussent les employeurs à engager des étudiants au détriment de travailleur-euse-s à temps partiel désireux d’augmenter leur horaire pour arriver à un temps plein… Concurrence aussi entre étudiants: ceux sous contrat normal (travaillant toute l’année pour financer leurs études) et les étudiants saisonniers. © iStockphoto.com/ToddMedia,Inc.
I
Pour les Jeunes FGTB La simplification est attendue depuis longtemps mais celle qui est proposée cache plus d’avantages pour les employeurs que pour les jeunes et accentue la concurrence entre tous les travailleurs.
2°) En ce qui concerne les droits des étudiants: les étudiants cotisent mais n’obtiennent aucun droit! Les Jeunes FGTB veulent que les jobistes puissent cotiser pleinement à la sécurité sociale. Cela leur donnerait droit à un pécule de vacances (donc ils ne perdraient rien) et à des jours de congé. De plus, le travail pourrait être valorisé pour la pension.
> CCT 100 - ALCOOL AU TRAVAIL
«Jamais pendant le service…»
La CCT 100 repose sur quatre piliers: 1°) L’information et la formation Chaque employeur devra définir des objectifs en matière d’alcool et de drogues et élaborer une déclaration d’intention qui sera examinée au CPPT et reprise en annexe du règlement de travail afin que tous les travailleurs puissent en prendre connaissance.
3°) Les procédures en cas d’abus La déclaration de politique de prévention devra indiquer les procédures à suivre si un dysfonctionnement au travail est constaté à la suite d’une possible consommation d’alcool ou de drogues et en cas d’infraction aux règles de bonne conduite. Ce n’est en effet pas la consommation d’alcool qui est visée, mais ses conséquences sur l’exécution du travail ou sur la conduite ou les relations au sein du personnel.
2°) Les règles 4°) L’assistance L’employeur pourra alors fixer des règles pour l’ensemble du personnel concernant la disponibilité (ou non) d’alcool à la cantine ou dans les distributeurs de boissons, l’introduction d’alcool (et de drogues) sur le lieu de travail, l’utilisation d’alcool pendant les heures de travail ou immédiatement avant (par exemple à l’occasion de réceptions, pots de départs, etc.),
Enfin l’employeur devra déterminer la méthode à suivre, en cas de constat d’inaptitude au travail d’un travailleur, pour ramener l’intéressé chez lui, pour son accompagnement et le règlement des frais. Moyennant toutes ces procédures, et donc en concertation avec les organes représentatifs des travailleurs, il sera possible pour
l’employeur de soumettre des travailleurs à un test. La CCT 100 ouvre en effet la possibilité pour l’employeur, dans une deuxième phase (et si cela a été prévu dans le règlement de travail après approbation de la déclaration de politique de prévention en matière d’alcool et de drogue), de soumettre le personnel ou une partie de celui-ci à des tests sous certaines conditions et uniquement à des fins de prévention des risques. Là encore il faudra déterminer au préalable: • le groupe cible (qui peut subir un test). Il ne pourra pas y avoir de discriminations mais certaines catégories de personnel, par exemples pour des raisons de sécurité, pourront faire partie d’un groupe cible et d’autres non;
© iStockphoto.com/Yulkapopkova
Depuis le 1er avril, les entreprises doivent mener une politique préventive en matière d’alcool et de drogues. La CCT 100 conclue au Conseil National du Travail il y a juste un an est en effet entrée en vigueur le 1er avril 2010. Cette CCT impose à tous les employeurs du secteur privé d’élaborer une politique préventive en matière d’alcool et de drogues pour l’ensemble de leur personnel. La CCT crée un cadre dans lequel une telle politique doit être menée..
• les procédures et les moments des tests; • qui peut faire les tests; • la nature des tests. Les tests en question n’auront que valeur indicative. Ce ne pourra pas être des tests élaborés et étalonnés comme ceux qu’utilisent la gendarmerie. Un résultat de test positif peut éventuellement être l’occasion d’orienter l’intéressé vers les intervenants de l’entreprise ou de prendre immédiatement à son
encontre une mesure d’éloignement temporaire du lieu de travail, et peut le cas échéant avoir une influence sur l’attribution de certaines fonctions. En cas de résultat positif dans le
cadre de certains tests, il peut être indiqué de prévoir une possibilité de se défendre et/ou une vérification des résultats du test pour le travailleur testé.
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DOSSIER
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
INTERNET > RÉSEAUX SOCIAUX
Attention, on vous regarde! Quatre millions de Belges sont inscrits sur au moins un réseau social. Facebook, Myspace, Twitter, Viadeo… Désormais, quatre millions d’internautes belges sont fichés, offrant leurs photos et des détails sur leur mode de vie à tous les employeurs potentiels. Et vous ?
A
Paranoïa? Pas vraiment. Une étude américaine datant de 2009 indique que 45% des recruteurs consultent les réseaux sociaux, Facebook en tête, pour trouver des informations sur les candidats à l’emploi. Ils citent les «photos compromettantes» et les «informations provocatrices» comme premier critère de rejet d’un CV. Ensuite viennent les allusions à la consommation de drogue ou d’alcool. On y revient, aux photos du nouvel an… Par ailleurs, même si votre profil est sobre et bien tenu, on y trouve tout ce qu’un employeur ne doit pas savoir: votre situation maritale, le nombre de vos enfants, vos préférences sexuelles, vos passions, voire vos opinions politiques, soit toutes ces réponses à des questions que l’on jugerait pourtant discriminatoires lors d’un entretien d’embauche. En gros, du pain béni pour l’employeur, qui, s’il est un poil immoral, vous jugera plus sur des infos privées que sur vos diplômes. Certes, il est possible de configurer un profil de manière à en limiter l’accès. C’est mal connaître les «amis» de vos «amis» qui, si vous n’avez pas correctement modifié vos paramètres, peuvent sans mal accéder à vos informations. L’usage parfait de ces réseaux nécessiterait presque une formation complète. Toutefois, l’engouement de l’utilisateur débutant le pousse généralement à en dire le plus possible, et, surtout, à accepter un maximum d’amis dans sa liste de contacts… Attention aux profils inconnus, qui peuvent cacher des gens mal intentionnés, dissimulant leur identité pour en découvrir plus sur vous. Tout n’est pas noir et heureusement. Nombreux sont les candidats qui, grâce aux réseaux sociaux, ont pu décrocher un boulot ou mettre en avant leurs activités. Les recruteurs peuvent en effet être charmés par un profil bien tenu, mettant en avant des qualités professionnelles, des expériences. Ainsi, la même étude indique que «18% des employeurs interrogés avouent avoir déniché sur
les réseaux sociaux des informations qui les ont confortés dans leurs choix de recrutement». Le tout est de filtrer les informations diffusées et ne pas oublier que des milliers d’yeux peuvent avoir accès à vos humeurs et statuts…
Et sur le lieu de travail? Il n’y a pas que les demandeurs d’emploi qui prennent des risques… Les travailleurs aussi. On se souvient de cette secrétaire suisse, absente du bureau pour cause de migraine, qui avait néanmoins trouvé le temps de mettre à jour son statut Facebook pendant sa convalescence. L’employeur, présent également sur le réseau, a estimé que «qui peut micro-blogger peut travailler», et a renvoyé la secrétaire fissa. Un autre cas connu fut celui de cette employée dépressive qui a publié des photos de son séjour au ski, survenu durant sa convalescence. Séjour qui pourtant contribuait à sa remise en forme, mais qui a déplu à son patron… Imprudence de l’employée? Abus de pouvoir de l’employeur? Quoi qu’il en soit, l’activité «online» peut clairement jouer de mauvais tours sur le lieu de travail. D’aucuns ont fait le choix de refuser dans leurs contacts tout collègue, et plus encore tout supérieur hiérarchique. Une décision difficile à tenir quand les réseaux sociaux sont utilisés comme «média» par l’entreprise, et c’est de plus en plus souvent le cas. L’entreprise X ou Y crée un «groupe» sur Facebook, un profil sur Myspace, et ses employés sont priés de le rejoindre, pour donner une image unie de la société. Le piège se referme alors. Toutes les infos privées préalablement inscrites deviennent publiques pour l’ensemble des collègues et… des chefs. Une étude anglaise menée par le cabinet Demos indique pourtant qu’une relation entre collègues via les réseaux sociaux peut favoriser la bonne entente au bureau, et de ce fait améliorer la productivité de l’entreprise. Une bonne entente qui a apparemment des mauvais côtés et des limites, ainsi que l’atteste la mésaventure des travailleurs de chez Virgin… Treize employés de la compagnie aérienne ont en effet perdu leur emploi après s’être enflammés (publiquement…) sur Facebook, critiquant la propreté des avions et le comportements de certains clients à leur égard… La conversation, visible de tous, est arrivée entre les mains de l’employeur, qui n’a que modérément apprécié. En conclusion, la présence en ligne se doit d’être parfaitement maîtrisée, notamment en termes de contenu et de «relations». L’usage d’un pseudonyme et d’une adresse mail secondaire sur les réseaux «à risque» est chaudement recommandé.
A.Vdc.
© iStockphoto.com/Augustin Croxatto
vez-vous déjà tapé votre nom sur Google, «pour voir»? Mieux. Avez-vous déjà fait une recherche vous concernant sur «123people», le moteur de recherche qui fait le tour de tous les réseaux sociaux en moins de temps qu’il n’en faut pour créer un profil sur Facebook? Si vous avez ne serait-ce qu’une petite expérience de l’internet «social», les résultats peuvent surprendre. Et pourtant, vous l’avez bien cherché. En effet, tout ce qui est posté sur Facebook ou ailleurs entre dans le domaine public. Même vos photos du réveillon déguisé chez tonton. Qui sont désormais affichées sur l’écran du DRH à qui vous avez envoyé votre CV.
> AMITIÉ EN LIGNE
«Vos amis sont les premiers t La Belgique a son anti-Facebook. Le réseau «Parano. be», repère de… paranoïaques, où aucune identité n’est dévoilée, a été créé il y a sept ans. Son développeur nous parle des risques liés aux réseaux sociaux. «Parano.be» compte plusieurs milliers de membres, francophones pour la majorité. Ce réseau social belge, dont le créateur est basé à Bruxelles, a développé une culture inverse à celle des autres réseaux: pas de vrais noms, pas de possibilité de retrouver quelqu’un selon son patronyme, pas d’ouverture vers l’extérieur, pas d’indexation par les moteurs de recherche... Les profils ne sont pas consultables par les non-membres du site, et les inscriptions se font sur invitation. Une série de règles strictes régissent le site, et quiconque ne s’y conforme pas est immédiatement interdit de séjour. Le créateur du site est extrêmement sensible au respect de la vie privée sur la toile. Entretien.
Est-il possible de garder l’anonymat sur le web? C’est difficile sur les réseaux sociaux que l’on connaît. Il a été prouvé que même un profil anonyme, qui ne comporte aucune information, est identifiable. Comment? Grâce au recoupement de la liste d’ «amis»… Par ses relations, par ses inscriptions à des groupes, une personne devient identifiable.
Quels sont les risques inhérents à une présence mal gérée sur internet? Beaucoup de gens redoutent que leurs informations personnelles
soient vendues ou confiées à des sites publicitaires, qui viendront polluer leur boîte mail. Or, ce n’est pas le plus grave. Quelques publicités qui s’affichent, quelques newsletters dans votre boîte… Le pire est bien entendu la cyber-criminalité. Des gens qui «squattent» votre profil, des conjoints qui espionnent leur famille, des gens mal intentionnés qui peuvent vous situer géographiquement grâce à vos mises à jour… Tout cela porte un réel préjudice. Mais le plus gros fléau, le plus courant, le plus évident, est celui lié au recrutement. Car comment voulez-vous obtenir un poste si vingt photos de vous dans des situations délicates ou compromettantes s’affichent dès qu’on tape votre nom dans Google? Et là encore, ce sont les autres qui peuvent poser problème! Vos amis peuvent poster des photos de vous lors de votre dernière soirée arrosée, «tagger» la photo de manière à ce qu’un lien direct à votre profil y apparaisse, et pour peu que vous n’y soyez pas vigilant, des dizaines de
DOSSIER
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> TÉMOIGNAGES D’UTILISATEURS...
> EN BREF
Facebook et le partage des informations
Trouver un boulot... Ou anéantir toutes ses chances
Voici quelques jours, Facebook révélait qu’une nouvelle politique en matière de partage des informations des utilisateurs sera mise en place: Facebook pourrait fournir les informations «générales» de ses membres (ce qui est visible de tous) à des sites tiers, (dont la liste n’a pas été révélée). Le nouveau système est actuellement soumis à la critique des utilisateurs, et est vivement contesté. Ces contestations n’ont, on s’en doute, aucun pouvoir contraignant et laissent le champ libre au réseau social le plus populaire en Belgique. Le partage d’informations, notamment avec des sites marchands, existe déjà à l’heure actuelle via le service Facebook Connect. Un client peut se connecter à certains sites avec son compte Facebook, et grâce à ses informations personnelles, il reçoit des offres ciblées. Cette fonctionnalité est toutefois laissée au choix de l’utilisateur, ce qui ne serait plus le cas si le nouveau système de partage entrait en vigueur.
© iStockphoto.com/LiseGagne
Votre profil dans l’annuaire? L’info ne vaut (pour l’instant?) que pour la France. Le site des «Pages blanches», soit l’annuaire numérique des particuliers, recense désormais les réseaux sociaux. Ce qui signifie que quiconque consultera cet annuaire dans le simple but de… trouver un numéro de téléphone fixe, aura également accès au profil Facebook du correspondant souhaité, à ses anciennes photos de classe via «Copains d’Avant», à ses microblogs Twitter, à ses pages «Trombi» ou encore «Viadeo». Les «Pages blanches» offrent donc un panorama complet de la personne recherchée! Une évolution susceptible de générer des désagréments certains si, une fois encore, c’est un employeur, un client, un partenaire professionnel qui était tout simplement en recherche d’un numéro de contact… Là où le bât blesse, c’est que les utilisateurs français ne sont évidemment pas consultés, et que c’est «à leur insu» que leurs profils sont ainsi mis en commun sur le très populaire portail «Pages blanches». Ses développeurs se veulent rassurant en disant qu’il est possible, en écrivant à l’entreprise de faire supprimer ces informations… A condition évidemment d’être au courant qu’elles s’y trouvent. Sur le site, aucun lien évident ne permet de contacter directement l’entreprise, hormis un minuscule onglet contact en pied de page, qui amène à un formulaire de contact «type»... Une bonne façon de décourager l’utilisateur...
traîtres»
photos de vous sont publiées à votre insu. Sans même le vouloir, vos amis sont les premiers traîtres.
Que faire, dès lors? Le premier conseil est évidemment
Les recruteurs confirment qu’ils tentent d’en savoir plus sur le candidat avant de lui proposer un entretien...
Ils sont nombreux à avoir vécu une expérience, positive ou négative, liée à leur usage de l’internet. Etudiants, recruteurs, demandeurs d’emploi, voici un recueil de témoignages. ARIANE (22 ANS), joue la prudence. Si je souhaite publier des photos qui, selon moi, pourraient me porter préjudice, je les place dans un groupe privé, afin que ça ne tombe pas dans les mains de personnes indélicates, et je fais attention aux groupes que je rejoins. C’est ce qu’on voit en premier en tapant mon nom dans les moteurs de recherche. Je pense que si l’employeur tombe sur des infos qui valorisent l’image du candidat, ça rajoute un petit plus dans son choix. Le recruteur se dira «tiens, c’est quelqu’un de bien, elle œuvre pour un monde meilleur, ou elle est ouverte d’esprit, elle a des passions, etc.»
d’éviter d’utiliser son nom de famille… Et pour les comptes que l’on souhaite «privés», l’usage d’un pseudonyme est l’une des solutions. Pour découvrir Parano.be: http:// www.parano.be/bbs/join/
La raison de ma prudence est la suivante: mon père occupe un poste où il est chargé de recruter des collaborateurs, et je sais qu’automatiquement, il fait une recherche sur Google pour trouver des informations sur les candidats. Il se sert aussi beaucoup de Facebook. Pour lui, la personnalité du candidat ressort avec les groupes qu’il a rejoints, les pages créées, et aussi, si le profil n’est pas privé, les photos et messages sur le mur. C’est
un outil très utilisé par les patrons.
ALEXANDRE, 24 ANS, a trouvé du boulot grâce à son profil. Pour le moment ma présence sur les réseaux sociaux m’a seulement aidé à trouver du boulot. Par exemple: un vieil ami qui a monté une ASBL de baby-sitters sur Bruxelles a vu sur mon profil que j’avais été chef scout. De même, un festival a vu que j’avais déjà organisé des événements dans mon université. Tous les deux m’ont invité à bosser pour eux...
ERIC, RECRUTEUR, consulte les profils des candidats, à la fois pour cibler le profil professionnel et pour obtenir des informations plus privées. Je recrute des infographistes (salariés ou freelance). Première chose que l’on fait dans ma boîte (que ce soit les développeurs, les chefs de projets, ou les commerciaux) c’est chercher le nom du candidat sur Google. Dans les domaines techniques, ça nous sert à voir ce qu’a fait la personne, si elle a des sites internet, etc. On s’intéresse d’abord au cursus de la personne (via Viadeo/LinkedIn principalement). Dans un second temps, on regarde sur les réseaux sociaux pour constater le «sérieux» du candidat. De même que ses centres d’intérêts, la manière dont il parle et les relations qu’il entretient. Il y a déjà eu des refus parce que sur les profils Facebook on trouvait des photos de la personne en très petite tenue, ou complètement ivre.
UN UTILISATEUR ANONYME nous explique que des infos privées
peuvent parfois être utilisées contre des collègues «gênants»… Etant pour ma part assez paranoïaque, je fais toujours en sorte de ne pas indiquer mon nom sur internet. J’utilise des pseudos, de fausses dates de naissance pour ne pas être mis à mal par mes «frasques», et éventuelles photos délicates qui se retrouveraient sur la toile... En revanche, à trainasser sur le net, on récolte toutes sortes d’informations utiles et inutiles, sur tout et rien. Quand quelqu’un utilise son vrai nom, sa vraie photo, son adresse mail pour créer un compte Facebook, et que par la même occasion j’apprends qu’il vise un poste que je convoite également, ça devient intéressant... Surtout lorsqu’il a des photos et autres liens fortement compromettants sur sa page! Un brin de fausse innocence suffit pour faire passer l’information à qui de droit. Résultat des courses: concurrence éliminée, prise de poste effective 15 jours après! Parfois, la fin justifie les moyens, surtout quand on a désespérément besoin d’un boulot!
FABIEN, 29 ANS, scrute Facebook avant de recruter des collègues ou stagiaires. J’ai déjà consulté le net, dont Facebook, pour me renseigner sur les personnes avec qui je vais éventuellement travailler, surtout lorsqu’elles sont jeunes. Cela a été le cas pour un collaborateur et trois stagiaires. Même si la durée du stage est courte, je vais toujours faire un tour sur Facebook au préalable.
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SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
> POINT DE VUE
> PERSPECTIVES POUR LE SYNDICAT DE DEMAIN
Du travail, de qualité et sans danger!
Le syndicat européen plus important que le belge?
Nous ne sommes plus loin du 1er mai. Pour notre syndicat, la Fête du Travail doit être un jour de lutte. Dans le contexte actuel de crise, les travailleurs sont plongés dans l’insécurité afin de garantir les bénéfices et les cours boursiers et cela appelle une riposte. Nous invitons chaleureusement tous nos militants et affiliés afin qu’ils participent nombreux aux manifestations et événements du 1er mai. C’est un jour durant lequel nous devons faire comprendre avec force qu’il faut s’occuper de l’emploi. Il faut sauver les emplois et il faut en créer des nouveaux.
Un vaste débat se déroule sur le futur de notre mouvement syndical. Quels sont les grands défis, qu’attendent les travailleurs de leur syndicat? Dans cette série d’articles, il a déjà été question du climat et des travailleurs dans les petites entreprises. Aujourd’hui, nous parlons de l’unification de l’Europe.
Les entrepreneurs n’entreprennent pas, ça c’est clair. On nous répète haut et fort qu’il faudra travailler plus longtemps, mais les jeunes demandeurs d’emploi ne trouvent rien et les plus âgés qui perdent leur emploi n’ont plus aucune perspective d’en retrouver un autre. Etant donné que les entrepreneurs n’agissent pas, l’Etat doit prendre la situation en main. Et mettre un emplâtre sur des plaies sociales aussi profondes ne suffira pas. L’Etat doit soigner l’économie, il doit lui donner une forte impulsion afin de garantir un développement durable, avec des emplois dans les nouvelles technologies, des emplois qui permettent des économies d’énergie, la préservation de l’environnement mais aussi des soins de qualité pour les gens qui en ont besoin. Cela suppose aussi une redistribution solidaire et judicieuse du travail. L’Europe doit l’initier, mais le gouvernement belge doit aussi prendre des initiatives. C’est ce que nous décrivons très clairement avec la FGTB dans le plan de relance éco-solidaire.
ous avons en Europe le marché unique. Les biens, les services et les gens peuvent circuler librement. Mais il n’y a pas d’Europe sociale, ou en tout cas, elle est très défaillante. Les pensions ou les soins de santé sont meilleurs dans tel pays par rapport à tel autre. 15% des Européens ont un salaire horaire qui est plus d’un tiers plus bas que les revenus moyens de leur pays. Cela concerne 20 millions de travailleurs. La pauvreté existe donc bel et bien en Europe.
Du travail, mais il ne s’agit pas de n’importe quel travail. La crise est déjà trop souvent utilisée comme alibi pour licencier des gens, elle ne doit pas aussi servir à saper les salaires et les conditions de travail. Quand vous trouvez du travail, c’est du travail temporaire et vous devez faire plus pour gagner moins, parce que c’est la crise. Non! Les travailleurs méritent des emplois de qualité. Un travail pour lequel chacun est payé de manière correcte. Un travail qui tienne compte de la vie privée, et qui permette aussi à une femme qui élève seule ses enfants de concilier les deux. Un travail qui est encadré par une bonne sécurité sociale, avec une pension légale digne de ce nom pour prendre un exemple au cœur de l’actualité. Mais aussi un travail qui accorde la plus grande importance à la santé et à la sécurité des travailleurs. Une fois encore, la crise ne peut pas servir de prétexte pour marchander sur ce point. Le 28 avril, quelques jours avant le 1er mai, c’est la Journée Mondiale pour la Sécurité et la Santé au Travail. Partout les syndicats mèneront des actions afin de mieux protéger les travailleurs contre les maladies et les accidents du travail. Nos amis syndicaux en Palestine, au Pérou et au Rwanda avec lesquels nous avons des projets de solidarité, profitent de cette journée pour exiger des conditions de travail plus sûres. Et nous, en Belgique, nous demanderons avec nos délégués de la Centrale Générale une attention particulière pour plus de sécurité et de santé au travail. Nous ne pouvons jamais perdre de vue que le travail doit aider à améliorer notre vie, pas la détruire.
N
Des travailleurs bon marché Il y a suffisamment de directives européennes. Elles sont mêmes supérieures aux lois nationales. Mais il n’y a pas de conventions collectives de travail européennes. Et cela n’est pas sans conséquences. Prenez la directive sur le détachement qui stipule que les travailleurs européens peuvent travailler dans un autre pays de l’Union Européenne aux conditions de salaire et de travail de ce pays,
mais avec la sécurité sociale du pays d’origine. La législation regorge de failles et les contrôles sont tellement défaillants qu’il existe de nombreux abus. Les travailleurs étrangers deviennent de la maind’oeuvre bon marché. Ce qui met aussi les conditions de salaire et de travail du pays d’accueil en danger. On parle de dumping social et de concurrence déloyale. Comment le syndicat doit-il attaquer le combat pour une Europe sociale? Bien évidemment, il existe déjà un mouvement syndical européen, dont la CES, la Confédération Européenne des Syndicats, est la principale organisation coupole. Et dans les grandes entreprises transfrontalières, il y a les Comités d’Entreprise Européens qui permettent aux syndicats de défendre les droits des travailleurs. Mais est-ce suffisant? Les syndicats nationaux ne doivent-ils pas donner plus de poids et d’autorité à un syndicat européen? Et les moyens? Ne faut-il pas voir beaucoup plus loin que les Comités d’Entreprise
Européens qui ne sont en fin de compte utiles que pour les grandes entreprises?
Salaire minimum pour tous De nouvelles idées sont sur la table. Ainsi, certains avancent que le mouvement syndical doit unir ses forces afin d’obtenir un salaire minimum interprofessionnel pour tous les pays de l’Union. Ce serait déjà une première étape vers une égalité des droits de tous les travailleurs. Mais en fin de compte, ne serait-ce pas toute la protection sociale des travailleurs qui devrait être organisée au niveau européen? Ainsi les droits syndicaux, comme le droit de grève, devraient être garantis par l’Europe. Mais dans ce cas le syndicat européen ne devrait-il pas être plus important que notre propre syndicat belge? Si vous avez un avis sur la question, rendez-vous sur notre site www. accg.be. Vous y trouverez d’autres informations et un forum de discussion.
Le rendez-vous est d’ores et déjà fixé au 1er mai. Pour du travail, de qualité et sans danger!
(31 mars 2010)
Jacques Michiels Secrétaire général
Alain Clauwaert Président
> PÉCULE DE VACANCES DES OUVRIERS
Un site pour accéder à vos données vec l’approche des beaux jours, le paiement du pécule de vacances approche lui aussi. Mais peut-être vous demandez-vous combien vous toucherez cette année, ou encore à combien de jours de vacances vous avez droit? Si c’est le cas, ce qui suit va vous intéresser. En effet, les ouvriers du secteur privé ou les artistes avec contrat peuvent désormais consulter leur pécule de vacances d’un simple clic de souris. Comment faire?
A
C’est simple, rendez-vous sur le site internet de l’Office National des Vacances Annuelles (www.onva. fgov.be). Après avoir sélectionné la langue, vous cliquez sur l’icône «mon compte». Pour accéder à vos données personnelles, deux possibilités s’offrent à vous: soit via un lecteur de carte et votre carte d’identité électronique, soit par le biais d’un «token», un code variable comme on utilise pour les déclarations fiscales électroniques et que vous pouvez demander sur le site www.belgium.be
Que pouvez-vous vérifier? L’accès à vos données vous permet entre autres de connaître la date de paiement de votre pécule de vacances, son montant ou encore le nombre de jours de vacances. Mais le site vous permet aussi de changer vos données personnelles ou d’imprimer des attestations. Vous y trouverez également la réglementation générale des vacances annuelles. Très intéressant donc.
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> 28 AVRIL
Journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail On va au travail pour gagner sa vie, pas pour la perdre. Pourtant, plus de deux millions de personnes dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, soit 5.000 personnes par jour. Il reste du travail à faire en matière de prévention et de protection au travail. D’autant plus que dans le contexte actuel de crise de l’emploi, le risque est grand de voir la santé et la sécurité reléguées au second plan. Une journée d’action internationale pour la santé et la sécurité est donc bien à sa place. Elle se tient le 28 avril. Selon l’OIT, l’Organisation Internationale du Travail, la crise est devenue un facteur de préoccupation pour la santé et la sécurité des travailleurs dans le monde entier. Outre la peur et le stress de perdre leur emploi, les travailleurs sont également confrontés aux réductions des ressources allouées à la santé et à la sécurité. Une situation intolérable.
Mieux vaut prévenir que guérir Un adage qui se vérifie totalement: les coûts directs et indirects des accidents du travail et des maladies professionnelles représentent près de 4% du PNB (produit national brut) mondial annuel. Ce pourcentage représente aussi
bien les heures de travail perdues, l’indemnisation des travailleurs, l’interruption de la production que les dépenses médicales. Mais aujourd’hui, on constate aussi un autre phénomène: des travailleurs malades n’osent plus se mettre en maladie et viennent malgré tout travailler. Ce qui est mauvais tant pour leur propre santé que pour l’efficacité de leur travail. Bref, tout le monde est perdant.
Tendinite, reconnue maladie professionnelle Parmi les maladies professionnelles les plus courantes, citons les cancers provoqués par une exposition à des substances dangereuses, les affections musculo-squelettiques, les maladies respiratoires ou encore la perte de l’audition. Fin 2009, les tendinites des membres supérieurs ont été formellement reconnues comme maladie professionnelle. Il s’agit d’une avancée, longtemps réclamée par la FGTB. Les tendinites des membres inférieurs ne sont, quant à elles, pas encore reconnues par le Fonds sauf pour les artistes du spectacle. Plus de cent pays participeront à la célébration de la Journée Mondiale pour la sécurité et la santé au travail dont la Belgique. Partout, des délégués syndicaux mèneront des actions de sensibilisation. A Charleroi, différents débats seront organisés sur le site du Bois du Cazier.
> LA CARTONNERIE DE METTET DOIT FERMER
La direction de Cartomills ne veut pas entreprendre Il y a de grandes différences entre les syndicats et les employeurs, mais aujourd’hui, il y a une différence qui saute aux yeux: les employeurs ne veulent pas entreprendre, les syndicats veulent qu’on entreprenne. C’est ce qui ressort clairement à Mettet. Nous avons déjà longuement parlé de la cartonnerie Cartomills qui veut fermer ses portes. Voici la suite et probablement la fin de l’histoire. La direction veut fermer. Le syndicat veut maintenir l’entreprise ouverte, parce qu’elle est bénéficiaire et en outre, elle a reçu suffisamment d’argent des contribuables pour aujourd’hui assumer ses obligations: maintenir l’emploi. Notre syndicat a élaboré un plan de sauvetage et l’a présenté à Jean-Claude Marcourt, le ministre de l’économie de la Région wallonne. La proposition syndicale défendait l’idée de faire tourner l’entreprise de manière autonome. Cela signifie qu’elle aurait continué à fabriquer du carton et à le transformer en boîtes et emballages. Mais cela se serait fait en réduisant les pauses. Cette solution aurait permis de sauver 41 emplois
sur les 68 actuels. Soit une économie pour la direction de 27 travailleurs. En plus, le syndicat avait reçu le soutien complet du ministre Marcourt. Il s’était montré prêt à investir de l’argent de la Région wallonne pour l’achat de quelques nouvelles machines. La direction avait également écouté la proposition syndicale et avait promis d’en calculer l’effet. Une réaction normale si on veut entreprendre. Sauf que la direction n’a fait aucun calcul, aucune simulation de coûts, rien. Le matin suivant, elle déclarait déjà qu’elle n’était pas intéressée. Ni par l’aide de la Région wallonne, ni par le plan alternatif proposé par le syndicat. L’argent a été pompé et aujourd’hui l’entreprise doit inéluctablement fermer. Rien ne bougera donc encore dans le site de Cartomills. En fait, où sont-ils, ces entrepreneurs qui veulent entreprendre?
Que fait un délégué en faveur de la santé et de la sécurité au travail dans une entreprise? C’est la question que nous avons posée à Marcel Aelbrecht. Il est délégué pour la Centrale Générale de la FGTB chez Dredging International, une grande société de dragage anversoise. Marcel Aelbrecht: La sécurité occupe une place importante dans notre entreprise. Notre management reconnaît son importance. Cela coûte beaucoup d’argent, mais tout le monde en sort gagnant, le travailleur, mais aussi l’entreprise car la sécurité améliore la productivité. Il y a effectivement moins d’absences pour raison médicale. En outre, l’entreprise a besoin d’une bonne réputation au niveau de la sécurité pour décrocher des contrats à travers le monde. Notre objectif et notre ambition est une sécurité à ce point poussée Marcel Aelbrecht: Avec 16 délégués, nous pouvons que même un enfant ne risque rien. garder la sécurité à l’œil Mais n’est-il pas vrai que certains travailleurs se mettent eux mêmes en partout.
danger? Marcel Aelbrecht: Il y a toujours des cowboys qui estiment qu’il n’est pas nécessaire de prendre des précautions. C’est pour cette raison qu’il faut sensibiliser les gens. A un certain moment, le management avait même pensé sanctionner les infractions. Nous l’avons convaincu de faire l’inverse et d’élaborer une politique de récompense. Et cela a été fait, avec succès d’ailleurs. Nous travaillons avec un thermomètre: quel est le nombre d’accidents, comment et à combien doit-il diminuer? Si l’objectif fixé est atteint, une prime attend les travailleurs. Ces systèmes sont pourtant critiqués car le risque existe que certains accidents soient tus. Marcel Aelbrecht: Il suffit de mettre les bons verrous et dans une grande entreprise comme la nôtre, c’est possible. Il existe différentes manières de déclarer son accident de sorte que personne ne peut être empêché de le faire. Et nous sommes 16 délégués syndicaux, présents à quai et sur nos navires. Nous pouvons intervenir à chaque instant. Ce n’est quand même pas facile, avec des navires et des travailleurs dans les eaux du monde? Marcel Aelbrecht: C’est vrai, vous êtes confrontés à de nombreuses cultures et langues. Mais prenons l’exemple de notre campagne «Take 5». Sur une carte en plastique, vous avez les 5 règles de sécurité élémentaire. Si une de ces règles n’est pas respectée, nous devons intervenir immédiatement. Tout le monde connaît cette disposition, cette carte circule partout, dans toutes les langues possibles. En fin de compte, c’est très simple mais ça marche, à condition de bien sensibiliser les gens.
> SECTEUR DES ETA
Des améliorations indispensables Le secteur des ETA est un secteur particulier. En effet, les ETA, les Entreprises de Travail Adapté, ont pour objectif de donner du travail aux personnes handicapées. Un secteur particulier qui est pourtant lui aussi frappé de plein fouet par la crise. Raison pour laquelle le gouvernement wallon a accepté d’accorder une petite aide supplémentaire. De quoi limiter les dégâts causés par le chômage économique. Dans le même temps, la nouvelle classification des fonctions est enfin entrée en vigueur. Des améliorations bien nécessaires. Tout d’abord en ce qui concerne le chômage temporaire, il faut savoir qu’il y a pour le secteur une CCT qui prévoit qu’en cas de chômage économique, intempérie ou cas de force majeure, le travailleur a droit à un complément de 3e par jour chômé, pour un maximum de 35 jours par an. Mais dans le contexte actuel de crise, il est vite apparu que les 35 jours sont loin d’être suffisants. C’est pourquoi suite à des démarches des syndicats, la Ministre Eliane Tillieux de la région Wallonne a décidé d’accorder au Fonds de Sécurité d’Existence une dotation exceptionnelle de 400.000 euros pour payer la totalité des jours chômés. Malheureusement, il est à craindre que ces 400.000 euros ne soient pas suffisants. Une nouvelle aide du gouvernement wallon sera plus que probablement nécessaire pour aider ces travailleurs. Le Fonds procèdera aux paiements pour les bénéficiaires de cette mesure exceptionnelle, dès réception des documents que les employeurs doivent fournir.
Enfin la nouvelle classification La nouvelle classification de fonctions est enfin devenue réalité depuis le début du mois de mars. Nous sommes passés de 5 à 7 catégories. En voici le tableau: Ancienne classification catégories
Nouvelle classification catégories
1/1/2010
1/1/2011
1/7/2011
10,6669e
10,6669e
10,6669e
1
10,6669e
7
2
9,4523e
6
9,7815e
9,7815e
9,7815e
3
9,1914e
5
9,4523e
9,4523e
9,4523e
4
8,8622e
5
8,7491e
4
9,1914e
9,1914e
9,1914e
3
8,8622e
8,9445e
9,0268e
2
8,8056e
8,8339e
8,8622e
1
8,7491e
8,7491e
8,7491e
Les contrats d’entreprises extérieures Enfin, un autre problème auquel sont confrontés certains travailleurs des ETA porte sur les contrats d’entreprises extérieures. Lorsque ces travailleurs utilisent leur propre véhicule pour se rendre chez un client, il existe des dispositions en matière d’assurance mais malheureusement peu d’entreprises y souscrivent. C’est donc l’assurance du travailleur qui le couvre en cas d’accident. Une CCT sectorielle sera très prochainement signée, celle-ci inclura une recommandation aux ETA de contracter une assurance Omnium mission pour ces travailleurs. Nous avons obtenu une intervention pour se rendre chez un client de 0,3026e par Km parcouru, au-delà de la distance domicile / travail.
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MÉTAL
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
> POINT DE VUE
Non aux somnifères Parlons cette fois de trois luttes sociales. A Fleurus, les banques (ING et BNP Paribas) avaient forcé la liquidation pure et simple de l’entreprise Decto pour récupérer les sommes qu’elles avaient prêtées. La Cour d’Appel de Mons a finalement jugé ces prétentions sans fondement et un repreneur a pu relancer l’activité. A Forest, Audi vient de lancer la production d’un nouveau modèle, l’A1, dont on espère le plus grand succès commercial. En 2006, Volkswagen avait décidé de fermer son site bruxellois. Audi avait fini par reprendre l’usine. A Milmort, près de Liège, après des moments de vive tension, la direction de Techspace Aero a accepté de signer un accord social en pourparlers depuis près de dix mois. L’essentiel est de permettre le départ en prépension d’une série de travailleurs âgés, et d’assurer leur remplacement par des jeunes. Ces trois cas sont bien différents à première vue. Autres situations sociales, autres rapports de force, autres urgences… Mais ils ont un point commun: dans les trois cas, on peut parler de victoire syndicale. Et dans les trois cas, d’une victoire arrachée de haute lutte. A Decto, les travailleurs ont refusé le diktat des banques. Ils ont maintenu l’outil en vie, porté l’affaire devant la Justice et ont obtenu gain de cause. A VW-Audi, les travailleurs n’ont pas baissé la garde, et ont pu mobiliser leur région et ses forces vives pour forcer la voie d’une solution sur laquelle personne n’avait vraiment parié au moment où les Allemands avaient annoncé vouloir quitter Bruxelles. A Techspace, enfin, il a fallu une grève de près de trois semaines, menée avec une détermination sans faille par l’ensemble des ouvriers, pour obtenir gain de cause. Ces trois victoires ne doivent donc absolument rien au hasard. Elles sont le résultat de combats sans concession. Dans les trois entreprises, nos camarades ont montré qu’ils refusaient l’inéluctable. Cela n’allait déjà pas de soi: un climat de fatalisme s’est insinué dans nos sociétés, dans nos médias. Les décisions des capitalistes sont très souvent présentées comme incontournables, non modifiables et même inspirées par le bon sens le plus élémentaire. Ce genre de discours est évidemment propagé par ceux à qui il sert, c’est-à-dire les patrons eux-mêmes, qui rencontrent ainsi moins de résistances à mettre en pratique leurs basses besognes. Beaucoup croient aujourd’hui que, vraiment, les salaires sont trop élevés, les pensions arrivent trop tôt, les pays lointains peuvent faire mieux que nous, et à moindre coût. C’est faux évidemment, mais avec la force des moyens de communication qui leur sont dévoués, les patrons ont transformé les esprits. Une fois que les travailleurs comprennent que l’inéluctable ne l’est pas, il faut encore se battre, ce qui n’est pas facile non plus. Il ne suffit pas de résister pour gagner. Il faut s’organiser, élaborer des stratégies, tenir tout simplement dans un climat rarement favorable. Il suffit de lire ce qui s’écrit sur les grèves pour comprendre combien les camarades en lutte sont en butte aux critiques, aux quolibets. Les victoires n’en sont que plus belles, mais qu’elles sont difficiles… Notre société est molle. Elle a été organisée pour être sans colonne vertébrale. On a mis un couvercle sur tout ce qui pourrait bouillonner. Certains appellent cela une société de consensus. Je préfère parler de société du somnifère. Nous pouvons changer cela, jeter la boîte de cachets à la poubelle et, à chaque occasion, remettre en cause tout ce qui nous rend amorphes. C’est l’essence même du combat syndical, depuis toujours. Mais c’est encore plus vrai aujourd’hui. Et cela marche: les trois exemples que j’ai cités le prouvent. Et il y a, heureusement, des dizaines d’autres exemples du même genre.
Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB
> COMITÉ PENSIONNÉS-PRÉPENSIONNÉS DE TOURNAI-MOUSCRON
Tous les sujets méritent qu’on s’y attarde! epuis le début de l’année, la Régionale de Tournai a décidé de constituer un Comité de Pensionnés-Prépensionnés (P/PP): à sa tête, un militant de la première heure de la FGTB, Baudouin Delhaye, ancien ouvrier au montage chez Volkswagen Forest. Il a obtenu sa prépension comme beaucoup d’autres camarades après la restructuration de 2006. Au bout de trois mois de présence quotidienne au piquet de grève et après une carrière professionnelle bien remplie, ce nouveau statut n’a pas découragé Baudouin et, au contraire, l’a poussé à rester actif. Il deviendra d’ailleurs rapidement accompagnateur social dans la cellule de reconversion.
D
Baudouin a une vision très claire du rôle qu’il veut insuffler au Comité P/PP. Tous les sujets politiques et sociaux y seront abordés et pas question de se limiter à une réunion par an. «Ce n’est pas parce que l’on devient pensionné que l’on a plus rien à dire. Nous ne sommes pas hors de la société. Nous représentons une force de mobilisation importante avec laquelle les partis politiques doivent compter», affirme Baudouin. Son but est d’organiser des débats constructifs afin de dégager des positions qu’il pourra défendre dans les instances dont il fait partie (Comité exécutif de la Fédération des Métallurgistes
Hainaut-Namur, Comité régional interprofessionnel et Comité P/PP de la MWB). Avec le recul dû à ses nombreuses années de militantisme, Baudouin Delhaye déplore un manque de communication au sein de la FGTB. «Les affiliés ne disposent pas d’assez d’informations et les délais de mobilisation sont beaucoup trop courts», constate-t-il. Il estime qu’il faut laisser le temps aux délégués d’entreprises pour distribuer des tracts et organiser des assemblées: «Les travailleurs doivent avoir toutes les cartes en main et savoir clairement pourquoi ils manifestent». Pour que l’organisation syndicale se fasse entendre et réussisse à faire aboutir ses revendications, Baudouin Delhaye préconise de se concentrer sur maximum trois sujets et d’en dégager des mots d’ordre porteurs. «Il ne faut pas trop se disperser car le risque est grand de décourager nos troupes».
forces dans la bataille de la réduction collective du temps de travail. «Le passage à 32 heures par semaine est la meilleure manière de limiter le chômage et de relancer l’économie. Il faut partager le travail». Il souhaite également que la FGTB commence dès maintenant à mobiliser pour le prochain Accord interprofessionnel car les patrons ont déjà annoncé la couleur: «Nous ne pouvons pas nous permettre de passer à côté d’un bon AIP. Nous ne devons rien lâcher et mobiliser le plus largement possible». Baudouin Delhaye, qui a toujours répondu présent à chaque mobilisation, a élaboré un programme très ambitieux pour le Comité P/ PP: dans cette période difficile, on ne peut que l’encourager.
Priorité au premier pilier… et aux 32 heures! Les pensions restent un sujet épineux qui doit concerner tous les actifs d’aujourd’hui: la priorité doit aller au renforcement du premier pilier et au combat pour une pension décente. Outre ce sujet cher à tous les membres des Comités Pensionnés-Prépensionnés, Baudouin estime que la FGTB devrait mettre toutes ses
Baudouin Delhaye, Président du Comité PensionnésPrépensionnés de TournaiMouscron.
Carrefour DANGEREUX! Alors que Carrefour envisage de supprimer de très nombreux emplois en Belgique, les Métallos MWB-FGTB et La Form’action André Renard vous proposent un film de 9 mn dédié à tous les travailleurs du groupe, ainsi qu’à tous les travailleurs en lutte contre le capitalisme. A voir sur www.metallos.be !
Affaire Decto: grande victoire de la MWB! Le lundi 22 mars 2010 est une journée à marquer d’une pierre blanche pour le combat syndical. La Cour d’Appel de Mons a accepté le rachat de Decto par le groupe FLP et la reprise de l’activité sur le site de Fleurus, confirmant ainsi le jugement rendu en première instance par le Tribunal de Commerce de Charleroi le 30 novembre 2009. La Présidente de la Cour a considéré que l’appel des banques était non fondé. En réclamant la liquidation pure et simple de Decto pour récupérer leur argent, ING et BNP Paribas Fortis ont joué cyniquement avec l’avenir de 60 travailleurs. La Cour a d’ailleurs regretté que la procédure entamée par les ban-
ques ait retardé la poursuite de l’activité d’au moins 3 mois. Cette victoire syndicale est essentielle: au-delà du fait de sauver l’emploi d’aujourd’hui, elle contribue à pérenniser les postes de travail de demain. Cela prouve également qu’aucun combat n’est vain avant d’avoir été mené. A fortiori dans cette période difficile, nous ne devons jamais baisser les bras. Cette affaire a également le mérite de relancer le débat sur la nécessité d’instaurer une banque publique dont la mission de soutien de l’activité économique est plus que jamais nécessaire. Le respect de l’être humain a aussi
été mis en avant dans le jugement. L’incertitude vécue depuis fin 2009 par les travailleurs et leurs familles devenait intolérable. Dès maintenant, cet arrêt fera jurisprudence et pourra être invoqué dans d’autres dossiers. Dans le cas contraire, les banques auraient profité d’une voie royale à toutes leurs dérives. Ce succès est également symbolique. Les syndicats ont vaincu les grands groupes bancaires et ont rétabli les valeurs de justice sociale et de dignité que le capitalisme piétine depuis trop longtemps. Tirons notre chapeau à la délégation qui n’a jamais renoncé. Félicitations Camarades!
A visionner en vidéo sur www.metallos.be: une carte blan-
che à la délégation MWB-FGTB de Decto Fleurus.
TEXTILE - VÊTEMENT - DIAMANT
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> DEPOORTERE FABRICS
Après la faillite du 18 janvier, une reprise par Dryon-Callens C es dernières années, la situation chez Depoortere Fabrics (DPF) a été très tumultueuse. Pour éviter la faillite de l’entreprise, M. Royaux, le propriétaire de DPF à l’époque, s’était adressé, au mois de novembre 2006, à M. Depraetere de l’entreprise Escolys. L’objectif était de rentabiliser de nouveau DPF en injectant un capital considérable. Ce plan échoua malheureusement et annonça la faillite de DPF en juin 2007. 220 travailleurs perdaient leur emploi. Après la faillite, Luc Royaux a relancé les activités de DPF en août 2007 avec 85 travailleurs, qui, au départ, étaient liés par un contrat intérimaire pour, par la suite, signer un contrat de travail à durée indéterminée à partir d’octobre. En 2008, notre économie a été touchée par une des crises financières les plus lourdes depuis les années ’30. Le capitalisme a clairement démontré les failles de son système et la crise a entraîné des milliers de licenciements dans tous les secteurs industriels. En 2009, les effets de la crise ont aussi atteint pleinement DPF. M. Royaux a démarré la procédure au tribunal de commerce afin de se protéger de ses créanciers. La période de protection s’étalait du 25 mai 2009 au 25 novembre 2009. Mais à ce moment-là, il était déjà clair que la banque Dexia, qui était un de ces créanciers, n’appréciait pas le cours des événements. Le 13 août 2009, l’entreprise s’est
retrouvée en péril puisque Dexia, Fortis et KBC l’avaient amputée d’une ligne de crédit pour une somme totale de 189.000e. A ce moment, les syndicats sont intervenus auprès de Michel Franceus, le président de l’intercommunale de Mouscron. Suite à cette réunion, un crédit de 190.000e a été octroyé pour une période de 6 mois. Fort de cette injection financière, l’entreprise a tenté de prolonger la protection judiciaire contre les créanciers jusqu’au 25 mai 2010. Cette protection fut effectivement octroyée, mais Dexia a fait appel contre cette décision. Toutes les lignes de crédit de Dexia ont été coupées et DPF a été déclaré en faillite le 16 janvier 2010. A ce moment, la FGTB avait réussi à obtenir une réunion auprès du cabinet du ministre socialiste JeanClaude Marcourt. M. Royaux avait entre-temps jeté l’éponge puisqu’il ne réussissait pas à trouver de nouveaux investisseurs. La réunion a quand même eu lieu et, au cours de cette entrevue, la FGTB a dénoncé l’attitude de Dexia. En date du 11 février 2010, Luc Royaux a de nouveau contacté la FGTB pour l’informer que la société Ragolle ainsi que quelques clients fidèles souhaitaient intervenir. Malheureusement, il s’est avéré plus tard que les tentatives de M. Royaux étaient peine perdue. Les frères Dryon semblaient être intéressés aussi. Au début du mois
> EQUAL PAY DAY
La FGTB-TVD y a participé! Equal Pay Day est la journée jusqu’à laquelle les femmes doivent travailler en moyenne pour gagner le même salaire annuel que les hommes. Cette année, la journée d’action qui est organisée par zij-kant et la FGTB, a eu lieu le vendredi 26 mars 2010. Autrement dit, les femmes doivent travailler presque trois mois de plus que les hommes pour gagner le même salaire annuel. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a appuyé les actions qui ont été organisées dans le cadre de cette journée et a distribué des brochures et des tracts.
de mars, le tandem Dryon-Callens (propriétaires de Louis De Poortere) a signé un accord avec les curateurs. Les travailleurs pouvaient de nouveau espérer, mais il y avait encore un problème. Le stock, qui était nécessaire pour relancer les activités, avait été repris par la société «Soie unique». Le dossier était complètement
bloqué. Le directeur commercial de Louis De Poortere a contacté la FGTB pour qu’elle intervienne et sauve quand même une partie de l’emploi. Avec l’aide précieuse de l’intercommunale, la situation a été débloquée. Louis De Poortere a obtenu un accord avec Soie Unique et les curateurs et a pu racheter 50.000m2.
Grâce à cet accord, rien ne pouvait empêcher l’entreprise de reprendre ses activités au 6 avril. Il est prévu d’embaucher seulement 25 travailleurs au départ. Si le carnet de commandes le permet, l’objectif est d’accueillir encore 15 travailleurs supplémentaires.
Secteur du diamant
Outplacement Les travailleurs du diamant licenciés qui ont droit au règlement d’outplacement sectoriel peuvent, à partir du 1er avril 2009, compter sur un remboursement des frais de transport. Le montant est égal à l’intervention qui est payée dans le secteur des services publics et qui s’élève actuellement à 0,3026 euro par km.
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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES
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Congrès ABVV Horval Campine-Limbourg Le 19 mars dernier, la région de CampineLimbourg a tenu son congrès statutaire quadriannuel. Nicole Houbrechts s’est vu confirmé son mandat de Secrétaire régional, à l’unanimité! an Simon a fait fonction de Président de Congrès. Son humour piquant lié à son sens du sérieux de la réunion en ont fait un congrès chaleureux avec une résolution allant droit au but.
J
Les statuts régionaux ont été adaptés à la réalité actuelle. Le Président, Ludo Driesen et le Vice-Président, Jan Simon, du Comité Exécutif Elargi occuperont à l’avenir un mandat au Comité Fédéral. De cette façon, les ténors de la régionale pourront également être présents aux réunions au niveau fédéral. Le Secrétaire régional sera assisté par deux Secrétaires-adjoints, notamment Nathalie Reynders et Edith Houbrechts au niveau du fonctionnement dans les entreprises. Le travail de négociations demande par ailleurs un investissement intensif en temps et en énergie, d’une part à cause de l’étendue territoriale de la régionale et d’autre part du fait du haut potentiel d’entreprises où un fonctionnement syndical est nécessaire. Peter Lommelen a fait lecture du rapport financier. Il a attiré l’attention sur la situation saine de la
> NOUVEAU -HORECA-
Informatisation du paiement de la prime syndicale Tous les affiliés FGTB HORVAL qui ont reçu l’année dernière une prime syndicale Horeca via un compte en banque et qui sont en règle de cotisations ne recevront plus de formulaire de prime syndicale. Le montant de la prime syndicale a été directement versé sur votre compte bancaire au 1er avril 2010. Si vous ne remplissez pas les conditions prévues pour le paiement informatisé, vous conservez votre droit à la prime syndicale. La procédure n’a pas changé, vous recevrez alors au cours du mois d’avril un formulaire de prime syndicale que vous devrez transmettre à votre section de la FGTB Horval. Si vous répondez aux conditions générales, votre prime sera payée sur base de ce document.
régionale au niveau financier et sur les possibilités pour l’avenir. Une régionale en croissance continue dont le nombre de membres est composé de 75% d’actifs démontre qu’il s’agit d’une régionale jeune avec de nombreuses entreprises dans les secteurs Industrie, Horeca et Commerce. Ces dernières années le Limbourg, après accord avec la CG, est également compétent pour les secteurs verts. La section nourrit l’espoir de pouvoir également réaliser cela en Campine. Jos Loots s’est exprimé en tant que représentant du groupe des seniors au sujet de leurs activités et des perspectives pour leur fonctionnement ultérieur. Les seniors de la Centrale régionale travaillent en étroite collaboration avec la Centrale Générale du Limbourg. Il a donc également adressé un mot de remerciement à la délégation présente de la CG. Durant la pause, nous avons eu droit à d’agréables chansons country. Dans le courant de l’après-midi les membres sortants du Comité Exécutif Elargi se sont vu offrir de délicieuses pralines belges en guise de remerciement pour leur dévouement au cours des quatre dernières années. Une attention particulière a été demandée pour les membres du secrétariat: Ronald Berghmans et Ann Missiaen, qui fêtaient leur jubilé. Les connaissances et le travail des membres du secrétariat ont été soulignés. Egalement les plus jeunes, Sally Lemmens et Falke Jolling, ont été cités. Les services
qu’ils offrent à nos membres sont indispensables au bon fonctionnement de la Centrale. Le Secrétaire Fédéral, Alain Detemmerman, a donné une allocution à propos des secteurs de notre Centrale. Les thèmes interprofessionnels tels que la conférence sur les pensions et l’uniformisation du statut des ouvriers et des employés faisaient partie de son exposé. Au cours du rapport moral, un aperçu détaillé a été donné des précédentes négociations dans les entreprises. Malgré la marge de négociations limitée le résultat est plus que valable. Egalement les restructurations chez Kempico, Pingo, Heidevink Foods, AB INBEV et Alken-Maes étaient encore dans toutes les mémoires. Lorsque l’avenir est incertain, les tensions au sein d’une entreprise sont parfois si élevées que les travailleurs expriment leur mé-
> FGTB HORVAL
NAMUR-LUXEMBOURG
contentement par une grève ou … Actuellement certains employeurs n’écoutent leurs travailleurs que lorsque le monde extérieur est mis au courant. Tout le monde est parfaitement conscient de la valeur des délégués dans les entreprises. Sans leurs efforts désintéressés, le syndicat n’existerait pas. Au sein des entreprises, ils sont le reflet de notre syndicat. Surtout en temps de
crise, le courage du délégué FGTB est réellement indispensable. Bien souvent la défense des intérêts des travailleurs dans l’entreprise à des moments cruciaux est impossible sans l’engagement des gens de la FGTB. A tous les hommes et à toutes les femmes du syndicat, merci!
Nicole Houbrechts, Secrétaire régional.
Afin de renforcer son équipe, La Centrale de l’Alimentation-HorecaServices, en abrégé FGTB HORVAL section de Charleroi Centre Mons Brabant Wallon recherche un(e):
Collaborateur Juridique (H/F)
OFFRE D’EMPLOI La FGTB HORVAL Namur-Luxembourg engage
UN PROPAGANDISTE (H/F) pour la province de Luxembourg PROFIL: - Niveau minimum: bachelier (sciences humaines, Législation sociale,…..) - Bonnes connaissances en législation sociale - Capacités d’autonomie et d’initiative dans l’organisatio Du travail. - Qualités relationnelles et esprit d’équipe - Connaissance du monde syndical - Connaissance en informatique (Word, Excell, Access) - Sens du contact - Disponible (Horaires flexibles) - Etre affilié à la FGTB et faire preuve d’un esprit militant - Résider dans la province de Luxembourg - Disposer du permis de conduire - La connaissance du néerlandais est un atout
OFFRONS: - Un contrat temps plein à durée indéterminée - Avantages extra-légaux divers - Date d’engagement : 2ème trimestre 2010
ENVOYER CV + Lettre de motivation + photo à: FGTB HORVAL Patrick MERTENS - Secrétaire Régional ff Rue des brasseurs, 13 - 6900 Marche en Famenne Mertens.pat@skynet.be
Enregistrement des candidatures jusqu’au 25.04.2010
Responsabilités: • Accueillir les affiliés • Traiter les interventions auprès des employeurs, des mutuelles, de l’ONVA,… rédiger les requêtes • Contact avec les avocats (introduction du dossier, réponse aux conclusions,…) • Gestion des dossiers en cas de faillite (déclaration de créance,…) • Assister les affiliés aux auditions ONEm • Garantir une adaptation et un suivi permanents de la législation et de la réglementation traitant de la concertation sociale. • Etre apte à apporter un soutien juridique au cours de négociations et de discussions.
Votre profil: • Etre motivé pour travailler dans un contexte syndical. • Souscrire et défendre les valeurs syndicales de la FGTB HORVAL. • Niveau d’études minimum: Graduat • Une expérience dans le droit du travail est un atout. • Etre en mesure de travailler de manière autonome, avec un souci de la précision. • Bonne connaissance du néerlandais est un atout • Bonnes connaissances en informatique (word, excell, outlook,…) • Disposer d’un permis de conduire B Nous offrons: un contrat de travail à durée indéterminée, barème FGTB Horval et autres avantages extra-légaux Les candidatures sont à adresser à Jean-Pierre VAN MULDERS, Secrétaire Régional FGTB HORVAL, rue Aubry 23, 7100 HAINE-SAINT-PAUL pour le 30 avril 2010. Entrée en fonction: immédiate.
EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
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La montagne Carrefour accouche d’une souris... Dans nos précédentes publications relatives à Carrefour, nous vous avons dépeint les différents événements survenus lors de la phase d’information, étape indissociable de toute annonce de licenciement collectif. Du 18 au 24 mars, le directeur général, Gérard Lavinay a effectué une tournée de l’ensemble des magasins du groupe, menacés de fermeture. Ce petit «Carrefour on tour» a été l’occasion de laisser la parole aux délégués syndicaux et aux travailleurs. Sur le terrain, ils ont ainsi pu s’exprimer par rapport au plan de restructuration et exposer nos alternatives à la fermeture, à la franchise et à la cession vers Mestdagh. Pour une fois, une véritable communication verticale semblait s’installer. Un face à face sans détour, qui avait donné lieu à de nombreuses idées et réflexions. La direction s’était réjouie de cet échange, qu’elle avait elle-même décrit comme étant positif, utile et constructif. Les délégués avaient notamment pu faire part de leurs suggestions en matière d’heures
d’ouverture, d’offres et de surface de magasins. En tant que SETCa, nous avons aussi mené une analyse approfondie de la situation économique et structurelle des magasins menacés et avons transmis nos conclusions à la direction. Même s’il est vrai que 2 ou 3 points de vente posent réellement des problèmes de rentabilité, nous estimons que quasiment tous les points de vente peuvent être sauvés. Le plan initialement proposé par la direction comportait de vraies aberrations et les exemples ne manquent pas! Fermetures de magasins situés à proximité l’un de l’autre (alors qu’on pourrait au moins en conserver un) et dans des zones où de nombreux arrêts de transports en commun vont pourtant prochainement voir le jour. Prenons le cas particulier du Carrefour d’Eupen, situé en communauté germanophone... Les publicités toutes boîtes en langue allemande n’y paraissent plus depuis de nombreuses années. Et on appelle cela de la stratégie marketing…? Il s’agit là d’un des nombreux points qui pourraient
Trouvez votre délégué SETCa et remportez 2 tickets de cinéma! Il ne vous reste plus qu’un mois jusqu’au 30 avril 2010 pour remplir le bulletin de participation au concours Ciné SETCa Jeunes (que vous pouvez trouver dans le folder «Le syndicat, un truc pour moi?» ou sur www.setca.org/jeunes ). Faites-le faire signer par votre délégué. Il se chargera de le remettre au bureau régional du SETCa. Vous aurez ainsi peut-être la chance de remporter 2 places gratuites pour le film de votre choix! Il n’y a pas de délégué-e SETCa dans votre entreprise? Pas de panique! Vous pouvez aussi remettre ce formulaire directement dans l’une de nos sections. Bonne recherche!
Primes syndicales Cet article est paru en primeur dans la newsletter SETCa
facilement être améliorés sur le terrain. Toutes ces alternatives ont été présentées aux dirigeants du groupe. Et ce 1er avril, la direction de Carrefour nous a fait part de son analyse… Même si l’on peut constater certains changements par rapport au plan proposé au départ, il proposent en fait un retour en arrière partiel, trop partiel et conditionné par les réductions des coûts. Le groupe a une nouvelle fois confirmé sa volonté de réduire les coûts salariaux coûte que coûte et ceci se fera via différents moyens. Nous savons ce que cela signifie: passage en CP 202, suppression
de certains acquis conventionnels, ou encore blocage salarial et filialisation du siège social, etc. A côté de cela, les chiffres concernant le sort des magasins concernés ont été adaptés mais laissent toujours place à des désillusions et de nombreuses incertitudes. Franchise de 7 supermarchés, fermetures de 4 supermarchés et 8 hypermarchés, réduction de surface pour certains hyper, transformation d’hyper en super pour d’autres: voilà le bilan à l’heure actuelle… Aucune certitude pour les 20 magasins à céder à Mestdagh sauf qu’il semble évident que les 20 magasins pour lesquels il est intéressé lui sont manifestement acquis!
D’autres informations devraient suivre dans le courant du mois d’avril. La montagne Carrefour a finalement accouché… d’une souris. Nous attendons vivement des réponses car des points essentiels restent toujours en suspens. Nous continuerons à nous battre pour plus de clarté et de certitudes et pour que chaque travailleur ait droit à un avenir décent. Nous ne doutons pas que des actions verront le jour d’ici là et nous continuerons à soutenir tous ces mouvements spontanés. Restons mobilisés pour la phase de négociation qui, nous n’en doutons pas, sera difficile.
Assouplissement jobs étudiants: une fausse bonne idée La Ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, a récemment proposé de nouvelles règles en matière de travail pour étudiants. Ce projet a été transmis aux partenaires sociaux et même si les changements proposés ne semblent pas énormes, ceux-ci pourraient pourtant cependant contribuer à précariser l’emploi, en particulier dans des secteurs comme le commerce ou l’horeca, où les temps partiels sont fréquents. Le SETCa tire la sonnette d’alarme! Actuellement, le travail des étudiants jobistes est limité à 46 jours (23 jours durant la période estivale et 23 jours durant le reste de l’année). Le projet ministériel prévoit d’augmenter le nombre de jours de travail prestés de 46 à 50 jours et ne prévoit pas de restriction par période (pour plus d’infos sur ces dispositions, rendez-vous en page
7). Cela signifie que les étudiants jobistes pourraient donc travailler 50 jours par an, que ce soit pendant l’année ou durant les vacances scolaires. Même si a priori, cet élargissement des prestations étudiants ne semble être un changement fondamental, il pourrait cependant avoir de lourdes conséquences et mettre l’emploi en difficulté dans certains secteurs bien précis (commerce, horeca, etc.). Prenons l’exemple du commerce: les contrats fixes à durée indéterminée ou déterminée de 8 heures ou 12 heures y sont monnaie courante. Ces heures sont prestées le weekend par des travailleurs fixes. Il va de soi que la nouvelle réglementation proposée par Mme Milquet va inciter les entreprises à faire appel à des étudiants interchangeables plutôt qu’à des travailleurs qu’ils
devront payer plus cher. Le recours aux étudiants jobistes pourra avoir lieu n’importe quand et n’importe comment. Ces prestations pourront intervenir n’importe quel jour de la semaine… Ceci va évidemment faire pression à la baisse sur l’octroi d’heures complémentaires pour les temps partiels en place. Même si elle a plutôt l’air alléchante, cette proposition ministérielle est en fait une fausse bonne idée! Le SETCa attire l’attention sur les conséquences négatives d’une telle décision pour l’emploi . Nous veillerons à relayer le message auprès du gouvernement afin que cet assouplissement des règles pour étudiants ne porte pas préjudice aux autres travailleurs et à leur emploi.
Qu’est ce qu’une prime syndicale? Chaque mois, vous payez une cotisation au SETCa pour que nous défendions vos droits. En retour, les travailleurs de certains secteurs peuvent recevoir annuellement un avantage social, que l’on appelle prime syndicale. Ai-je droit à une prime syndicale? Votre secteur ou entreprise doit l’avoir prévu dans une convention collective de travail. Pour savoir si vous êtes concerné, n’hésitez pas à contacter votre délégué SETCa ou votre section régionale. Comment recevoir ma prime syndicale? Combien vais-je recevoir? Dans certains secteurs, l’employeur vous fournit un formulaire à transmettre au SETCa, dans d’autres c’est le fonds social qui s’en charge. Parfois même, c’est à vous de demander une attestation au SETCa. Prenez contact avec votre section régionale pour savoir ce qui est d’application pour vous. Mais encore… • Vais-je être imposé sur ma prime syndicale? • J’ai entendu parler d’une prime syndicale d’entreprise… Qu’est-ce que c’est? • Consulter la liste des primes syndicales, secteur par secteur Pour connaître les réponses à ces questions, rendez-vous sur www. setca.org et abonnez vous à la newsletter du SETCa. C’est un concentré d’actualité syndicale pour les employés, techniciens et cadres, tous les 15 jours, dans votre boîte mail!
En bref… Schlecker: Début mars, le groupe annonçait la fermeture de la plupart de ses magasins. Depuis lors, direction et syndicats ont élaboré un projet de CCT afin que les conséquences soient aussi peu pénibles que possible pour les travailleurs lésés. La proposition prévoit notamment le paiement d’une indemnité de rupture pour les départs volontaires, d’une prime de fermeture pour les autres travailleurs ainsi que la mise en place d’une cellule pour l’emploi. Prochaine réunion prévue le 22 avril: affaire à suivre… Janssen Pharma: suivant l’appel du SETCa, le personnel a rejeté par 94% des voix le projet de plan social déposé unilatéralement par la direction. Un signal fort pour faire apparaître clairement à la direction que les syndicats
sont les véritables interlocuteurs sociaux lorsqu’il s’agit de négocier. Et que le personnel n’admettra pas qu’ils soient mis hors jeu. En tout cas, la direction a invité les syndicats à une nouvelle concertation. Le SETCa maintient son avis, à savoir qu’il doit être possible de laisser partir seulement les travailleurs sur une base volontaire sans procéder à des licenciements secs. O’Cool: SETCa et CNE ont refusé de signer un accord pour une ouverture des magasins jusque 20h: la sécurité du personnel n’est pas suffisante en cas d’ouverture tardive et l’impact commercial de la mesure sur le chiffre d’affaire n’est pas prouvé. Le tout pour un supplément salarial ridicule. Malheureusement, la LBC-NVK a signé la convention, la rendant potentiellement applicable. SETCa et CNE, en front commun, continuent de refuser de laisser cette mesure être ap-
pliquée. Nous vous tiendrons au courant de l’évolution de ce dossier dans un prochain n°. Ordre des infirmiers: Août 2008, la ministre Onkelinx avait demandé au Conseil national de l’art infirmier (CNAI) avec son fameux «Plan d’attractivité de la profession infirmière» d’émettre un avis sur «l’opportunité de créer un ordre des infirmières», avec pouvoir de sanction et cotisation à la clé. Le 18 mars, le CNAI a émis un avis négatif à la ministre en ce qui concerne la création d’un tel ordre. Dossier clôturé, espérons-le! Techspace Aero: les ouvriers ont voté la reprise du travail après plus de 2 semaines de grève. Les revendications de maintien de la prépension à 58 ans ont été acceptées. La solidarité entre employés et ouvriers a gagné!
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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES
SYNDICATS • N°07 • 9 AVRIL 2010
Il n’est pas fréquent de pouvoir se tourner vers les Etats-Unis pour évoquer la réalisation d’un progrès social. La signature de la Health Care Bill la semaine dernière par Barack Obama, le président des Etats-Unis, nous en offre cependant l’occasion. Grâce à cette loi, les citoyens américains pourront bénéficier dorénavant d’un système de santé (presque) universel. S’agit-il d’une loi parfaite? Loin s’en faut! Dans le système américain, les assureurs privés continuent d’effectuer le remboursement des frais de maladie. Tant de gens ont plaidé en faveur d’un assureur aux mains des pouvoirs publics à l’instar de ce qui se passe en Europe occidentale. Il n’en sera rien. L’employeur ne sera pour ainsi dire obligé de payer l’assurance pour ses travailleurs que dans les seules entreprises comptant plus de cinquante travailleurs. A défaut de quoi une
amende lui sera infligée. Même avec la nouvelle loi, le système de santé américain reste très éloigné de notre modèle. Qui est pourtant plus efficace. Ainsi, notre pays a dépensé 10,2% de notre PNB en frais pour la santé, alors que ces derniers s’établissaient (même sans protection générale) à 16% aux Etats-Unis. Le libre marché ne règle donc pas nécessairement les choses à meilleur prix. Et pourtant, cette loi est sans conteste un jalon important. Pas seulement pour les 32 millions d’Américains qui, eux aussi, pourront bénéficier dorénavant du remboursement des soins médicaux, mais encore à titre de signal à l’adresse du reste du monde. Qu’il soit encore possible de réaliser des progrès sociaux en dépit des difficultés et de l’opposition qui les accompagnent. Qu’il soit encore possible d’étendre les droits des plus faibles, sans pour autant por-
ter atteinte aux droits des autres. Que ce soit encore possible aux Etats-Unis, un pays qui embrasse tout de même le libre marché dans sa forme radicale, voilà autant d’éléments qui ne font que renforcer le signal ainsi lancé. Même au 21ème siècle, il est toujours possible de renforcer les droits de ceux qui ont besoin de soutien et de protection. Aussi, voilà bien une idée sur laquelle nous ne pouvons pas céder. Depuis les années nonante, pour de nombreux «faiseurs d’opinion» et responsables politiques, la seule hypothèse de travail encore possible consiste à réduire les droits sociaux en présentant la note aux petites gens. Ces idées imprègnent aussi progressivement les esprits de ceux qui en définitive en feront les frais. L’actualité, aujourd’hui encore, en offre suffisamment d’exemples. Pensons au dossier des pensions: travailler plus long-
temps, céder des augmentations de salaire pour devoir épargner pour sa propre pension… n’allez pas croire que les gros revenus en soient les victimes. Ce même courant d’idées plombe aussi tout le débat sur les prépensions. Les victimes d’une restructuration qui se voient mises à la prépension ne sont que trop souvent qualifiées de profiteurs du système. Que les personnes de plus de 50 ans n’aient plus guère la possibilité de trouver un emploi n’y fait manifestement rien. C’est le travailleur licencié le coupable! S’agissant du débat sur l’harmonisation des statuts ouvrier et employé, il importe d’éviter cette même erreur. Ici encore, d’aucuns tentent de présenter les choses comme s’il était «raisonnable» et «logique» que les employés fassent des sacrifices par exemple en matière d’indemnité de préavis pour que les ouvriers obtiennent enfin
l’indemnité de préavis à laquelle ils ont droit. Et l’on recouvre ensuite l’ensemble d’une petite sauce agréable accompagnée d’anecdotes sur un «droit de licenciement moderne» et la «mobilité du travailleur» pour dissimuler qu’il s’agit en réalité de démantèlement social. La discussion ne doit pas porter sur la question de savoir qui doit faire des sacrifices. Non, le débat doit porter sur ceux qui doivent finalement obtenir les droits qu’ils méritent. Pour le SETCa c’est de progrès social qu’il s’agit, pas de démantèlement. Ce fut possible par le passé. C’est possible aujourd’hui. Pour les ouvriers comme pour les employés.
Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK
Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK
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C’est le week-end de papa ? Relax ! Les bêtises de vos p’tits cœurs sont bien couvertes.