

LA PERSPECTIVE À DEUX
POINTS DE FUITE
Cette perspective, moins frontale que celle à un seul point de fuite, permet de mieux visualiser les côtés d’un volume. Très utilisée dans l’art classique, elle est légèrement plus complexe à construire, mais se révèle intéressante pour obtenir un point de vue plus dynamique. Les points de fuite sont souvent hors du champ de vision (c’est-à-dire hors de la feuille).
1. Tracez la ligne d’horizon et placez deux points de fuite (1 et 2) à gauche et à droite de la ligne. Puis représentez un segment vertical AB.


3. Représentez deux autres segments verticaux CD et EF reliant les lignes de fuite. Ce sont les bords extérieurs du volume.
2. Tracez des lignes légères reliant A et B à 1 et 2. Ce sont les lignes de fuite.

4. Reliez C et D au point de fuite 2, et E et F au point de fuite 1, pour pouvoir fermer le volume.

5. Tracez le segment GH à l’intersection des lignes de fuite pour fermer le volume à l’arrière.

6. Redessinez avec plus de force les arêtes du volume qui sont visibles, et plus délicatement celles vues en transparence.

Nous avons donc construit un volume avec deux points de fuite. Si cela vous semble anodin, pensez qu’avant le xve siècle, personne n’avait cette connaissance.
À DESSINER PLUSIEURS VOLUMES







Pour aller plus loin, je vous invite à dessiner, en suivant le même processus, avec deux blocs supplémentaires. Vous saurez alors manipuler les volumes dans l’espace.





























1. Tracez un cercle pour la sphère. Notez l’ombre portée sur le support, puis la frontière où la lumière va basculer dans l’ombre par une ellipse (en orange). Lorsque vous dessinez, repérez-la le plus vite possible.

2. Représentez cette frontière clair/obscur de façon douce et progressive, car s’agissant d’une sphère, le contraste se fait progressivement suivant sa courbure.

3. Pour créer rapidement du volume, grisez l’ensemble de la zone à l’ombre et l’ombre portée sur le support. Sur la sphère, on obtient deux zones bien séparées, deux masses de valeurs bien distinctes.

4. Posez des gris plus clairs dans la zone à la lumière que dans celle à l’ombre, en colorant l’ensemble de l’objet de façon légère.

5. À ce stade, les fondamentaux sont installés : un volume, une zone à la lumière et une à l’ombre. Il n’y a plus qu’à ajouter les différents sous-groupes appartenant à chacune des zones.

Lumière / ombre : les valeurs
À l’exception des objets brillants et/ou transparents, la zone à l’ombre ne comporte jamais de tons aussi clairs que celle à la lumière. De la même façon, la zone à la lumière ne présente jamais de tons aussi foncés que celle à l’ombre.
La zone bleue correspond à l’ensemble de la zone à l’ombre, la zone orange à l’ensemble de celle à la lumière. Prenez soin de ne pas les mélanger ! Sur la sphère de gauche, les valeurs restent bien groupées, alors que sur celle de droite, les valeurs mélangées ne donnent pas un sentiment de volume convainquant.


Sur cette frise des valeurs, les deux groupes sont séparés par une zone rouge. Cet espace illustre la chute soudaine dans les foncés lorsqu’un objet bascule de la lumière à l’ombre.
Ombre
Lumière
DESSINER PAR HACHURES
Les hachures sont votre atout principal, car elles constituent 90 % du dessin. Il s’agit de traits parallèles qui permettent d’obtenir des aplats de gris plus ou moins foncés selon le crayon choisi et la pression exercée. Je vous recommande de prendre quelques instants pour pratiquer les exercices qui suivent.

Les hachures croisées
Elles permettent de rendre rapidement des gris homogènes. De haut en bas, vous pouvez voir une, deux, trois et cinq couches de hachures croisées. On remarque qu’à partir de cinq couches, le gris devient très régulier. La plupart des zones d’un dessin peuvent contenir plusieurs dizaines de couches de hachures superposées pour arriver au rendu désiré, donnant cette texture. Entraînez-vous pour chaque trait à maintenir une pression régulière sur le crayon.

Le dégradé doux
En n’utilisant qu’un seul crayon (ici du 8B), entraînez-vous à générer un dégradé propre et homogène, en partant du foncé le plus intense jusqu’à la disparition du dégradé dans le blanc pur. N’hésitez pas à superposer les couches et à foncer progressivement avec de grandes hachures. J’aime faire ce type d’exercice à temps perdu en regardant un film, par exemple.

Les hachures directionnelles
Les hachures peuvent suivre les formes d’un objet pour lui donner davantage de volume. Cette technique, qui est plus utilisée dans l’école académique russe que dans l’école européenne, donne une structure puissante au dessin.
Les techniques des hachures croisées et directionnelles ne s’opposent pas. Les deux sont souvent utilisées dans un même dessin. Les hachures croisées créent rapidement des gris denses et homogènes et les hachures directionnelles

apportent force et structure. Avec la pratique, vous trouverez votre équilibre. Une bonne balance entre les deux vous permettra des dégradés à la fois structurels et doux.

Voici la méthode que j’utilise pour réaliser tous mes dessins en niveaux de gris. Elle permet de travailler de façon organisée, et vous pouvez l’appliquer à n’importe quel sujet, simple ou complexe.


1. Commencez par un croquis léger définissant la forme de l’objet et la limite entre les zones de lumière et d’ombre.

3. Travaillez les demi-tons dans la lumière à l’aide de valeurs moyennes par hachures qui suivent les formes.
2. Grisez toute la partie dans l’ombre afin de bien la distinguer.

4. Pour créer du réalisme, revenez sur la zone d’ombre pour affiner le passage entre clair et foncé. Ajoutez des touches de lumière en effaçant légèrement certaines zones à la gomme.
