Il existe une infinie variété de supports et d’outils. Avec le temps, vous privilégierez ceux avec lesquels vous êtes le plus à l’aise et qui vous apportent le plus de satisfaction, en fonction de vos projets.
Ensuite, vous allez découvrir que tout ce qui nous entoure est composé et construit à partir des mêmes formes simples. Qui deviennent des volumes simples. Ces formes sont comme une charpente sur laquelle on peut échafauder une structure plus complexe.
Avec quoi et comment dessiner
Support
Intimidant, un papier « trop beau » ne vous aidera pas pour débuter. Commencez plutôt avec un papier tout simple. Pour vos premiers essais, un papier en ramette peut faire l’affaire. Placez un carton rigide sur vos genoux ou inclinez-le sur le coin de la table pour poser votre papier dessus. Vous pouvez aussi investir dans une pince à dessin pour fixer le papier sur le carton, c’est juste une question de confort. Le papier en ramette présente différents grains. À partir de 120 g, 160 g et 210 g, le papier devient bien résistant et permet même d’utiliser des techniques (relativement) mouillées. L’essentiel est de ne pas choisir un papier brillant ou glacé.
Mais, en dessinant sur des feuilles libres, vous serez tenté de jeter vos essais si vous n’en êtes pas satisfait. Alors qu’un carnet à esquisses vous permettra de garder un trace de vos progrès. Si le papier n’est pas épais, ne dessinez qu’au recto pour n’être pas dérangé par la transparence. Pour le format, c’est une question de confort personnel, de geste, de vision de l’espace. Vous pouvez commencer par un format A4. Si vous dessinez petit et que tout ce papier vous fait peur, choisissez un format A5. Ou au contraire, si vous manquez tout le temps de place, choisissez un papier plus grand.
N’hésitez pas à faire des essais, à expérimenter. Le papier kraft peut devenir un support intéressant, des papiers de couleurs, du carton…
Outils
Pour commencer, n’importe quel crayon ou stylo à bille conviendra. Mais chaque outil a ses avantages. Et on peut aussi se sentir plus à l’aise avec un outil plus noir, très fin, gras, clair ou même de couleur…
Les crayons graphites de qualité seront plus facile à gommer. Il existe différentes mines. Les « tendres », 2B, 3B… donnent des traits plus sombres. Les « dures », 2H, 3H… offrent des traits plus clairs et légers. Le crayon de base est le HB.
Les crayons de couleur peuvent être secs ou aquarellables.
La gomme
Le fusain et la sanguine sont intéressants pour travailler les ombres, les valeurs. Si vous utilisez des outils poudreux comme le fusain, pensez à fixer votre dessin avec un fixatif en spray et de préférence à l’extérieur ou en aérant bien la pièce.
Vous pouvez choisir une gomme plastique ou mie de pain. La gomme plastique convient au crayon graphite et crayon de couleur. La gomme mie de pain est indispensable pour le fusain, mais convient également aux autres crayons. On ne l’utilise pas en frottant mais en tamponnant. Mieux vaut garder une gomme propre pour éviter de gâcher son travail par de grosses traces grises.
Pour nettoyer une gomme classique, frottez-la sur un tissu ou à l’eau savonneuse. Il faut bien la sécher.
La gomme mie de pain se nettoie en la malaxant. Quand la gomme est trop remplie de graphite, il faut la changer.
Si vous n’êtes pas sûr de la propreté de votre gomme, faites un essai sur un coin de papier.
Dessiner un animal, c’est jouer avec des formes en mouvement, des volumes souples. Ne cherchez pas à « faire joli » ou « propre », laissez votre main s’emparer librement du sujet. Pour représenter l’animal avec justesse, essayez aussi d’identifier ce qui exprime son tempérament, observez ses habitudes, ses postures récurrentes. En le dessinant dans une attitude caractéristique, vous le rendrez identifiable à coup sûr et semblerez saisir un fugace instant ; cela rendra le dessin plus vivant.
Dessiner les animaux
Le chat
Très souple, il peut se ramasser sur lui-même ou s’étirer tout en longueur. Mais quelle que soit sa position, il présente un volume plus important dans le bas du dos.
Plus le chat est ramassé, plus ce volume grossit. Il faut imaginer que la forme est alourdie par un poids à l’arrière et fermée par une petite boule (la tête).
La tête est assez petite, ronde, et le museau à peine pointu. La queue apporte de l’expression, ainsi que l’orientation des oreilles. Les pattes sont tordues à l’inverse de nos jambes. Le genou semble se plier vers l’arrière.
Dessiner un personnage est plus simple qu’il n’y paraît. N’essayez pas d’obtenir des proportions parfaites et ne commencez pas par les contours. Volumes, courbes, lignes, mouvements et attitudes… C’est l’ensemble de ces éléments qui va donner de la vie à votre personnage. À mesure que vous progresserez, vos dessins gagneront en réalisme… Vous pourrez alors vous affranchir de la réalité et inventer, déformer, modifier au gré de vos envies !
Dessiner les personnages
Les proportions du corps
Pour dessiner un personnage, on peut se baser sur des proportions idéales et calculées. Mais la vraie règle, c’est l’observation. Plus on observe, plus on voit juste. Pour commencer, posez-vous ces quelques questions : Quelle est la taille de ma tête par rapport à la largeur de mes épaules ? Quelle est la pente de mes épaules ; la largeur de mes épaules ? La longueur de mes bras par rapport au reste de mon corps ?
À chaque étape, interrogez-vous ainsi toujours en comparant une partie du corps par rapport à une autre. Ensuite, vous modulerez librement ces proportions « idéales » : même si un personnage dessiné n’a pas les proportions académiques, il peut être juste, beau, vivant et réussi.
La différence entre une femme et un homme se situe principalement dans la largeur des épaules, le torse plus large et des hanches plus fines. On peut imaginer qu’un homme est grand et musclé, et que tout est plus fin chez une femme, mais la réalité du modèle est parfois bien différente.
Une fois que la structure du corps est posée, on redessine les contours pour faire apparaître le personnage, en ajoutant les détails. On peut accentuer certains plis et muscles.
Chez l’enfant, le corps en devenir n’est pas encore galbé ; les hanches sont minces, les muscles sont peu marqués. Chez le très petit enfant, à plus forte raison chez le bébé, le corps est tout en courbes, comme si les volumes étaient encore ramassés avant de s’étirer pour pousser en hauteur.
Les exercices ci-dessus et ci-contre donnent une idée des proportions de base, des volumes et des points mobiles du corps. Chaque étape du dessin se fait en comparaison de la précédente. Sur un axe, commencez par la tête et déroulez ensuite chaque partie du corps, associée à un volume. Le volume de la poitrine est fermé par la pente des épaules, les côtés s’affinent vers la taille qui est un peu arrondie pour accueillir le ventre. Le ventre-taille est une forme ovale. Le bassin et bas-ventre, une sorte de culotte. Les bras sont accrochés aux épaules par de petits cercles que l’on retrouve aux coudes pour faire la liaison avec les avant-bras et aux poignets avant les mains. Ces petits cercles sont les points de mobilités. De même pour les genoux et chevilles. On peut à volonté moduler le volume et le galbe des muscles.
Bien que n’étant pas en mouvement, les plantes sont vivantes et souples. Le risque est grand de figer une fleur par trop de traits, de pétrifier un paysage par de trop nombreux détails… Pour restituer la vie, il faut laisser respirer le trait. Ne pas alourdir les contours, ne pas achever les détails.
Laisser du blanc, nuancer l’intensité du crayon, jouer avec l’éclairage. Enfin, bien souvent dans un paysage, un élément, un détail, retient particulièrement notre attention : le travail, la composition, visent à valoriser cet élément pour créer un ensemble dynamique, vivant, qui raconte une histoire.
Dessiner la nature
Les arbres
Les détails peuvent donner des indications permettant d’identifier l’arbre représenté. Laissez certaines zones vierges pour suggérer le mouvement, le vivant : un dessin assez léger donnera l’impression que l’arbre
peut bouger avec le vent, pousser, être souple… Travaillez aussi les ombres et la lumière pour bien montrer où se trouve le soleil et comment il éclaire la plante. Cela donnera de la vie au dessin.
Pour commencer, essayez de définir la forme générale de l’arbre.
Puis, dessinez le tronc.
Voici une première manière de dessiner un arbre. Dessinez une forme simple pour le feuillage. Ajoutez des volumes pour les masses de feuillage.
Donnez du mouvement à ces masses en faisant onduler leur contour.
Évasez le tronc. Ajoutez des branches entre les masses de feuillage.
Ajoutez des ombres. Pour cela, il faut imaginer (ou observer si vous travaillez d’après nature) d’où provient la lumière. L’ombre sera de l’autre côté de l’arbre. Dans le feuillage, la profondeur de l’ombre sera en fonction de la densité des feuilles. Laissez vierges les zones lumineuses.
Les formes, les proportions, les volumes vous ont révélé leurs secrets. Vous êtes prêt pour dessiner le monde ou le réinventer. Il vous faudra encore de la patience, car certains jours, notre « coup de crayon » semble « grippé ». Mais plus vous dessinerez, plus vous prendrez de l’assurance. Pour cela, le carnet est un bon compagnon. Facile à transporter, il se remplit au fur et à mesure. Parfois, vous aurez du temps et réaliserez un dessin très abouti, peut-être en plusieurs étapes.
D’autres fois, vous ne prendrez que quelques notes en images, pour ne pas oublier ce que vous aurez vu. Ainsi, vous pourrez dessiner tous les jours… et sans cesse progresser.
Prendre son envol
Même pour un carnet de voyage, vous pouvez choisir un papier peu épais ou à petits carreaux. Au besoin, vous pourrez intégrer de petites peintures sur un papier plus épais, en les collant dans votre carnet, si le papier de celui-ci gondole trop.
Vous n’êtes pas obligé de remplir de couleur votre dessin. Vous pouvez aussi bien poser quelques couleurs uniquement, celles qui ont attiré votre regard, et laisser de grandes zones simplement dessinées.