Almanach du pêcheur 2024

ALMANACH DU PÊCHEUR eau douce &mer 2024

PÊCHER AVEC LA LUNE

Un

grand nombre de personnes croient que la Lune influence nos activités, à commencer par les jardiniers. Beaucoup de pêcheurs en sont également persuadés. Pour eux, il ne fait aucun doute que les différentes phases lunaires jouent un rôle important dans les résultats de pêche.

Des croyances anciennes

De nombreux auteurs halieutiques ont établi des théories sur l’influence de la Lune. La plus connue est celle de John Alden Knight. Dès les années 1930, ce pêcheur américain publia des « tables solunaires » indiquant les périodes favorables ou défavorables à la pêche. Mais il en existe d’autres, avec des variantes qui tiennent compte d’observations faites sur le terrain ou de croyances plus ou moins empiriques.

Ce qu’il faut savoir

Plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour déterminer une bonne ou une mauvaise période de pêche :

➱ La hauteur de la Lune dans le ciel par rapport à l’horizon. Au fil de sa révolution, la Lune nous apparaît plus ou moins haute dans le ciel. Pour le constater de visu, il suffit de prendre un point de repère dans le paysage et d’observer sa position par rapport à la Lune jour après jour. Lorsqu’elle est au plus bas de sa trajectoire, elle entame une phase montante ; lorsqu’elle est au plus haut, elle entame une phase descendante.

➱ L’éclairement de la Lune par le Soleil, vu de la Terre. Ce sont les phases croissantes (de la nouvelle lune à la pleine lune, en passant par le premier quartier) et décroissantes (de la pleine lune à la nouvelle lune, en passant par le dernier quartier).

➱ Les périgées et les apogées. Les périgées correspondent au moment où la Lune est le plus proche de la Terre (356 400 kilomètres environ) durant son orbite. Les apogées correspondent au moment où elle se trouve au point le plus éloigné (406 700 kilomètres environ).

➱ Les nœuds lunaires. Lors de sa course autour de la Terre, la Lune traverse le plan de rotation de la Terre autour du Soleil (plan de l’écliptique). Lorsque la Lune coupe l’écliptique dans le sens sud-nord, il s’agit d’un nœud ascendant. Lorsqu’elle le fait dans le sens nord-sud, il s’agit d’un nœud descendant.

➱ Les éclipses. Il existe des éclipses solaires et des éclipses lunaires. Les premières ont lieu lorsque la Lune se trouve entre la Terre et le Soleil (ce qui ne peut se produire qu’en période de nouvelle lune), les secondes lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune (ce qui ne peut se produire qu’en période de pleine lune).

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Roopkund, le lac aux squelettes

Ce lac situé dans l’Himalaya n’abrite pas de poissons. En revanche, il recèle bien des mystères. Le fond est en effet jonché de squelettes humains et animaux. Selon les premières recherches archéologiques, la majorité des squelettes humains, qui datent d’environ 800 ans, seraient ceux de pèlerins ayant péri au cours d’intempéries. Il est également possible que le lac ait servi de site funéraire. Récemment, les chercheurs ont découvert des ossements des xviie et xxe siècles. Certains d’entre eux ont des origines génétiques liées aux populations actuelles de la Crète et de la Grèce.

Un hameçon vieux de 6 000 ans

En mars 2023, l’autorité israélienne des Antiquités a révélé la découverte d’un hameçon de pêche en cuivre vieux de 6 000 ans dans la ville d’Ashkelon, située dans le sud d’Israël. Il s’agit de l’un des plus anciens hameçons en métal connus au monde. Sa taille (6,5 cm de hauteur pour 4 cm de largeur) suggère qu’il devait servir à pêcher les requins ou d’autres gros poissons.

Quelle espèce possède les plus grandes écailles ?

C’est l’arapaïma géant (Arapaima gigas). Ce poisson d’eau douce originaire d’Amazonie est également appelé « piracuru ». Il peut mesurer plus de 2 m de longueur et peser jusqu’à 200 kg. Ses écailles, qui résistent aux morsures des piranhas, atteignent parfois 15 cm de diamètre. Les populations amazoniennes les utilisent pour confectionner des bijoux, des objets décoratifs, voire des limes à ongles (une partie de ses écailles est rugueuse).

« Pourquoi pleut-il sur la mer? Ça ne sert qu’à mouiller les marins et à leur donner des douleurs et des rhumatismes quand ils sont vieux. »

Alphonse Karr

Le brochet au mort manié

Qui dit mort manié dit généralement sandre. Il est pourtant possible de capturer des brochets avec cette technique qui permet de ratisser large. Avant la fermeture de la pêche de ce carnassier, le dernier dimanche de janvier (c’est-à-dire le 28), profitez-en pour tenter votre chance. Quelle zone prospecter ? En cette saison, misez sur la proximité des tributaires. Les brochets viennent y chasser le menu fretin qui est attiré par la nourriture charriée par l’eau.

Les grenouilles, c’est sacré !

Dans un ouvrage publié en 1937 (Chut, ça mord !), Pierre Lorme se fait le défenseur d’un monument de la cuisine française : les grenouilles. Le texte ne manque pas d’humour :

« Les Anglais, paraît-il, croient vexer les Français en les traitant de “mangeurs de grenouilles”. Grand bien leur fasse ! S’il est un domaine où l’avis des Britanniques nous importe peu, c’est bien celui-là : celui de la cuisine. Dieu nous garde d’en être un jour réduits à leur regrettable mouton moitié bouilli, moitié rôti, et à leurs désolants breuvages !

Allez un peu à Lyon ou en Bresse, et tâtez un peu, pour voir, des cuisses de grenouille sautées à la provençale, ou noyées dans une onctueuse sauce à la crème. Et vous me direz si ce n’est point là un régal authentique, l’une des merveilles de la première cuisine du monde : la nôtre. »

Savoureux, vous ne trouvez pas ?

Dans le jargon du pêcheur, le « fifise » est :

A. Un ver de terre.

B. Un asticot.

C. Un poisson.

D. Une technique de pêche. Réponse : B. Le fifise ou fise est un petit

asticot coloré artificiellement en rouge. Il convient pour pêcher les petits poissons, comme l’ablette ou le goujon.

Un maître tisseur au service des moucheurs

Connaissez-vous Michel Sandon ? Ce passionné tisse des soies naturelles pour la pêche à la mouche. Selon le journal Le Midi libre qui lui a consacré un article bien mérité en avril 2023, rares sont les artisans qui perpétuent ce savoirfaire : « Trois seulement en France et cinq dans le monde ». Son entreprise (La soie des sources de Lozère) se trouve à Badaroux, mais vous pouvez faire vos achats en ligne : www. soie-peche-mouche.com.

Le fifise

Pour capturer les petits poissons, mieux vaut utiliser des appâts de taille adaptée. Si vous espérez faire une friture d’ablettes ou de goujons, rien de tel que la fifise, ce petit asticot de la mouche Ophyra aenescens. À l’état naturel, il est blanc jaunâtre, mais vous le trouverez souvent coloré en rouge dans le commerce. À escher sur un hameçon n° 22 ou 20, voire 18 si vous en mettez plusieurs et que vous convoitez des poissons comme le gardon ou la brème.

Le Domaine des Gerris

Préservez votre Nylon

Vous souhaitez plomber un streamer simplement, en pinçant une chevrotine sur votre bas de ligne ? Pour ne pas abîmer le Nylon et risquer d’affaiblir sa résistance, vous pouvez prévoir un petit tube de protection en plastique. Comment l’insérer ? rien de plus simple ! Il faut l’enfiler avant d’avoir noué votre leurre.

Vous êtes à la recherche d’un bon plan pour pêcher des truites, des carpes ou des esturgeons ? Ce site situé à Les Martres-deVeyre (Puy-de-Dôme) pourrait bien vous plaire. Il vous propose deux plans d’eau : un réservoir de pêche à la mouche de 5 ha qui abrite des salmonidés (notamment des arcs-en-ciel de 8 kg) ; un réservoir de 6 ha destiné à la pêche de la carpe et de l’esturgeon. Les poissons sont de belle taille : une carpe de 32 kg y a été capturée. Pour en savoir plus : domainedesgerris.com.

Le vison d’Europe

Le saviez-vous ? Ce mammifère semi-aquatique carnivore (Mustela lutreola en latin) peut être observé dans les cours d’eau et les zones humides. Il mesure environ 50 cm de longueur et se reconnaît assez facilement grâce à sa fourrure brun foncé, son museau à tache blanche, ses petites oreilles arrondies et ses pattes palmées. Si vous apercevez un spécimen, profitez du moment. En France, l’espèce est en danger critique d’extinction (on ne la rencontre plus que dans le Sud-Ouest).

Le crabe chinois à mitaines, une espèce invasive

Si vous capturez ce crabe (Eriocheir sinensis), ne le remettez pas à l’eau, car il peut causer des nuisances écologiques importantes et se développer au détriment d’espèces autochtones. Ce crustacé introduit dans les années 1930 a connu une forte expansion dans les parties côtières de certains fleuves tels que la Seine, la Loire et la Garonne, au milieu du xxe siècle, mais il semble aujourd’hui régresser. Si l’envie vous prend de consommer ce crabe très apprécié en Asie, sachez que sa chair doit être parfaitement cuite pour éviter tout risque de contamination par une douve du poumon. Il faut également se méfier des bactéries et des concentrations de polluants.

Quand les saumons cessent de se nourrir

Lorsque les saumons entament leur migration vers les eaux douces pour se reproduire, ils cessent de s’alimenter. Cela ne les empêche pas de mordre aux lignes des pêcheurs. Comment expliquer ce phénomène ? Si un leurre vient les taquiner de trop près, ils le considéreront comme un intrus à châtier. Concernant les appâts, leur réaction est probablement un réflexe pavlovien (en souvenir des repas passés ?).

Allons à La Bajasse !

À une certaine époque, la ville de Brioude (Haute-Loire) était un lieu réputé pour pêcher le saumon. On doit ce statut à la capture d’un spécimen de plus de 10 kg en 1909, à La Bajasse, dans le Haut-Allier. L’heureux pêcheur, un militaire (le lieutenant Dubois), ne s’y attendait pas, car il recherchait la truite et n’était guère équipé pour maîtriser une telle prise. Plus de deux heures furent nécessaires avant la mise au sec. Après cette bataille épique, la nouvelle finit par se répandre et d’autres pêcheurs affluèrent. Même des Britanniques firent le voyage, dit-on.

Ce n’est pas une blague

Dans cette histoire, ce n’est pas un pêcheur qui a fait une drôle de découverte, mais une plongeuse (Susan Prior) qui pratiquait en apnée. Cela s’est passé en 2021, au large de la côte est de l’Australie, lorsqu’elle a repéré un mulet avec une bague en or autour du cou. Après avoir capturé le poisson, la plongeuse a réussi à retrouver l’homme qui l’avait perdue, grâce aux réseaux sociaux.

« Les hommes sont pareils aux rivières qui, toutes, sont faites de la même eau, mais dont chacune est tantôt large, tantôt resserrée, tantôt lente et tantôt rapide, tantôt tiède et tantôt glacée. »

Léon Tolstoï

Anguilles, petits pois et laitue

Ingrédients

1 kg de petites anguilles / 60 g de beurre / 1 kg de petits pois frais / 1 petite laitue / 1 bouquet de persil / 6 petits oignons / 20 cl de vin blanc / un peu de farine / sel et poivre du moulin.

Préparation

1. Après avoir vidé et nettoyé les anguilles, découpez-les en tronçons.

2. Assaisonnez-les de sel et de poivre, puis faites-les revenir dans une poêle, avec 30 g beurre.

3. Ajoutez les petits pois, la laitue lavée et ciselée, le bouquet de persil équeuté et haché, les petits oignons épluchés et hachés, puis le vin blanc.

4. Laissez cuire à feu doux pendant environ 25 minutes.

5. Avant de servir, liez d’une bonne pincée de farine mélangée avec le beurre restant.

Comptez sur le chevesne

Même en hiver, le chevesne reste mordeur. Si vous pratiquez la pêche au coup, sachez qu’en cette période le bouquet de mie de pain est un excellent appât. Si vous préférez le tenter aux leurres, n’hésitez pas à pêcher avec des cuillers tournantes. Elles émettent des signaux visuels et vibratoires attractifs, même en eaux troubles.

La boëtte est :

A. Un oiseau.

B. Un poisson.

C. Un appât.

Réponse : C. C’est ainsi que les pêcheurs en mer désignent parfois leurs appâts.

D’autres orthographes sont possibles : bouette, par exemple.

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Le casseron

Dans les régions méridionales, le casseron n’est rien d’autre qu’une petite seiche. C’est un appât redoutable pour tenter de nombreux poissons marins, notamment les bars, les congres ou encore les maigres. Les pêcheurs l’utilisent entier ou se contentent d’une partie du corps : tête, tentacules, manteau… Même une lanière découpée dans sa chair peut servir. Pour se procurer des casserons bien frais, l’idéal reste de les pêcher soimême, à la turlutte, un leurre armé d’un ou deux grappins (voir illustration).

Pascal Bacoux a plié ses gaules

Dans le numéro de décembre 2022 du magazine La Pêche et les Poissons, son rédacteur en chef, Pascal Bacoux, qui occupait ce poste depuis 2000 (après cinq années de collaboration en qualité de directeur adjoint de la rédaction), a signé son dernier édito. Il a pris sa retraite ! Souhaitons-lui bon vent.

Il faut sauver le dauphin commun !

Selon le rapport de l’observatoire Pelagis du CNRS, entre 5 000 et 10 000 dauphins communs meurent chaque année dans le golfe de Gascogne, piégés dans les filets de chalutiers. Cette situation met gravement en danger la survie de l’espèce dans la région. Si aucune action n’est entreprise, elle pourrait bien disparaître dans les 40 prochaines années. Il est donc urgent de renforcer les mesures de protection pour sauver ces animaux emblématiques de l’océan. Pour en savoir plus : www.observatoire-pelagis.cnrs.fr.

Ça claque !

Connaissez-vous les crevettespistolet ? Ces crustacés marins de la famille des aphéidés, qui vivent en colonie ou en couple, principalement dans la zone indo-pacifique, sont des experts en matière de défense et de chasse. Leur arme ? Une pince qui produit un claquement sonore si puissant qu’il peut être détecté par les sonars des navires militaires. De quoi étourdir leurs proies et impressionner les trouble-fêtes lors de la période nuptiale !

Ne jetez plus votre amorce !

Après une partie de pêche, les pêcheurs ont tendance à jeter à l’eau l’amorce en surplus. C’est sympa pour les poissons qui vont se régaler, mais pas très économique. Plutôt que vous en débarrasser sur votre zone de pêche, conservez-la dans un sachet bien fermé, puis mettez-la au congélateur. Vous pourrez vous en servir lors d’une prochaine sortie.

L’Alagnon

Cette rivière prend sa source dans les monts du Cantal, à 1 600 m d’altitude. Après avoir traversé la Haute-Loire, l’Alagnon entre dans le département du Puy-de-Dôme où il est classé en deuxième catégorie piscicole. Ici, les poissons blancs d’eau vive, les truites et les ombres se partagent le territoire. Vous pourrez y pêcher toute l’année, à condition bien sûr de respecter la réglementation. Pour en savoir plus : www.peche63.com.

Avec l’Almanach du pêcheur en eau douce et en mer, découvrez des activités saisonnières, des techniques et objets d’hier et d’aujourd’hui, des anecdotes savoureuses, des trucs et astuces d’expert, des points sur la réglementation, des bons coins de pêche, des conseils écolos, des focus sur les poissons et toutes les infos utiles pour pêcher suivant le calendrier lunaire.

Sans oublier : des quiz, des recettes gourmandes, des citations…