Bernadette de Lourdes Bernadette de Lourdes
Bernadette de Lourdes
Préface : rédigée pour le 150e anniversaire des apparitions.
Le véritable enjeu
Cette réédition de la BD Bernadette de Lourdes en cette année jubilaire du 150e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous donnera à beaucoup l’idée d’accomplir un pèlerinage à Lourdes. Mais pourquoi aller à Lourdes ? Quel est le véritable enjeu d’une telle démarche ? Essayer de répondre à ces questions est le seul but que je me propose dans cette préface.
Nous avons tous vu au début d’un concert les musiciens en train d’accorder leurs instruments. Ce geste est absolument nécessaire. On imagine mal jouer une sonate de Bach sur un clavecin mal accordé ou interpréter un prélude de Chopin sur un piano complètement faux. De la même manière, un chef de chœur s’assure toujours avant le récital que chacun des choristes est bien dans le ton de son registre. En musique, il faut donc sans cesse accorder les instruments et ajuster les voix. Cet exemple est de nature à mieux nous faire comprendre l’une des missions de la Vierge Marie. Parce que toute sa vie a été accordée à la pensée de Dieu et à la recherche de sa volonté, elle est l’unique créature vers laquelle nous pouvons nous tourner pour retrouver l’accord entre ce que nous sommes au quotidien et ce que Dieu attend de nous. Sa vie étant parfaitement unifiée, il n’y a aucune dissonance en elle, aucune fausse note, tout résonne du son très pur de l’Evangile. C’est comme cela que je comprends son appel réitéré à la “pénitence” lors de ses apparitions à Lourdes. Son insistance pour que nous nous convertissions n’est que l’écho fidèle de la prédication de Jean Baptiste. Jésus n’a pas dit autre chose quand il a commencé sa mission : “Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle” (Mc 1,15).
Il faut reconnaître cependant, que la plupart de nos contemporains sont allergiques à cet appel car le mot “pénitence” sonne étrangement à leurs oreilles. Ils entendent “pénitence” et ils traduisent : ascèse, mortification, austérité, sacrifice. Or, la Vierge Marie à Lourdes n’a employé aucun de ces mots. Si elle a choisi le mot “pénitence” c’est en raison de sa résonance éminemment évangélique. Je me suis donc demandé s’il y avait un autre mot qui puisse traduire, sans le trahir, le mot “pénitence”. Il me semble que “cohérence” convient bien. En effet, l’appel à la pénitence est en fait un appel à la cohérence. à Lourdes, la Vierge Marie nous demande d’avoir une vie cohérente avec notre conscience, cohérente avec notre baptême, cohérente avec notre foi, cohérente avec l’Evangile.
Si la Vierge nous a révélé qu’elle était l’Imma-culée Conception, ce n’est pas pour que son privilège et sa sainteté nous éloignent d’elle et nous découragent ; c’est au contraire pour nous faire comprendre qu’ayant reçu la grâce d’être la parfaite réussite de Dieu, son chef-d’œuvre, elle avait reçu de ce fait la mission d’accueillir tous les pécheurs. Dès lors, on comprend mieux pourquoi la Vierge Marie désire qu’on vienne la prier à Lourdes et qu’on réponde à son triple appel à la pénitence. Ne nous propose-t-elle pas en effet de nous aider puissamment à réajuster nos vies en accordant notre âme à la sienne ?
À la Grotte, la Vierge Marie attend notre “Fiat”. Il nous appartient de répondre ou de nous dérober. Tel est, à mes yeux, le véritable enjeu spirituel d’un vrai pèlerinage à Lourdes.
Père Raymond Zambelli
Ancien recteur des Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes Janvier 2008
Bernadette Soubirous (1844-1879)
Fille aînée d’une famille nombreuse et pauvre, élevée dans la foi chrétienne, cette enfant de santé fragile a reçu une éducation très simple. Elle ne sait ni lire ni écrire mais c’est à elle que, de février à juillet 1858, la Vierge apparaîtra 18 fois aux abords de la grotte de Massabielle. Rien ne sera alors facile pour cette jeune fille de 13 ans qui déclenche par sa sincérité et sa détermination l’incrédulité et la polémique. 150 ans plus tard, Lourdes attire toujours, et de plus en plus nombreux, des millions de pèlerins du monde entier. Nouvelle édition restaurée et remise en couleurs par les Ateliers Vittorio Leonardo
