Paul et Colombe
Le dernier contrebandier Le dernier contrebandier
Les aventures de Paul et Colombe
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Du même auteur aux Éditions du Triomphe
Paul et Colombe
1. Sauvé des eaux !
2. Le dernier contrebandier
3. Le fantôme du Père Tracol
4. Le trésor de l’île de Houat
5. Le mendiant de Noël
6. Galopin va trop loin
7. Les petits rabatteurs
8. Petits marmitons !
9. Truffes et boules de poils
10. Enquête à l’école
11. Pagaille catalane
Paul et Colombe à travers l’Histoire
H1. Les oies du Capitole
H2. Le parchemin disparu
H3. Gargouilles en folie
H4. La machine volante
H5. L’Indien du Saint-Laurent
H6. Les Pastoureaux du Mont Saint-Michel
H7. Féeries à Versailles
H8. Imbroglio à Versailles
H9. Intrigue à Venise
H10. Le Petit Tambour de Vendée
H11. Les Petits Grenadiers de l’empereur
H12. Paris sens dessus dessous
Paul et Colombe
Le dernier contrebandier
Merci aux frères et sœurs de Paul pour leur aimable figuration...
Tendrement, Tante Marion
À Anne
et Yann...
Fraternellement, Marion
© 2022 Éditions du Triomphe - 7 rue Bayen - 75017 Paris
Tél. (0)1 40 54 06 91 - www.editionsdutriomphe.fr
Diffusion principalement par correspondance
Premier dépôt légal août 2005 - Déposé au Ministère de la Justice
N° édition : T22019
Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011.
Achevé d’imprimer en France par SEPEC Z.A. « Les Bruyères » 1, rue de Prony 01960 Péronnas, en août 2022.
Ce livre est imprimé avec des encres végétales et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées FSC® et d’autres sources contrôlées.
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Comme des grands...
– Colombe ! Cooolombeee ! Une silhouette en combinaison bleue agite furieusement un bâton de ski. – Cooolombeee ! Tu as oublié tes bâtons ! 5
En contrebas de la file du télésiège, devant la boutique de location, Paul essaye désespérément d’attirer l’attention de sa cousine. C’est un grand garçon de huit ans, blond et calme mais qui, pour l’heure, maîtrise mal son agacement. Sa cousine chérie, Colombe, âgée de sept ans, a encore filé en oubliant une partie de son équipement !
Dans la file, Margot, une des sœurs aînées de Paul, une grande jeune fille aux cheveux clairs, attire l’attention de leur petite cousine.
– Colombe, Paul t’appelle. La brunette tourne enfin son visage rond vers lui.
Sous son casque, ses nattes frémissent d’impatience : – Paul ! Tu viens ? Arrête de traîner ! On t’attend !!!
Le garçonnet vitupère : – Tes bâtons, nom d’une pipe !!!
Colombe remarque enfin que son cousin semble quelque peu encombré et réalise alors qu’il lui manque quelque chose. – Apporte-les moi ! – Tu es gonflée !
Mais déjà, il gravit la pente laborieusement dans un style qui n’est pas sans rappeler
la démarche d’un canard.
Il arrive essoufflé sous le regard moqueur de la petite fille.
– Enfin !
– Toi alors !
Une dispute est sur le point d’éclater quand Anne Lecomte, la maman de Paul, une géante blonde, intervient avec douceur.
– Alors, qu’allez-vous faire, mes chéris ?
– La piste des oursons ! propose son fils.
– Tout seuls ! ajoute sa cousine qui a récupéré les fameux bâtons.
Sentant l’hésitation de sa maman, Paul argumente : – On est grand maintenant.
– Et on sera prudent, promis ! précise Colombe.
– Hum ! Yann, le papa de Paul, un grand homme brun, ne semble pas convaincu. Ces deux diablotins forment une drôle de machine à bêtises... Colombe implore ses parents du regard. Philippe et Marie de Lafourcade ont promis aux grandes, Margot, Constance et Chloé, les sœurs de Paul, de passer l’après-midi avec elles.
Ils n’ont pas si souvent l’occasion de skier avec leurs nièces et celles-ci ne semblent pas emballées à l’idée de skier sur des pistes bleues ou vertes.
Marie remonte ses lunettes de soleil sur sa mèche châtain et foudroie sa fille d’un regard bleu glacial : – Je te préviens, Colombe, si vous quittez les pistes pour débutants, je vais me fâcher tout rouge !
– Allez, Maman...
– Si tu les accompagnais, Louis ? demande Anne à l’aîné de ses fils.
Mais du haut de ses dix ans, ce dernier n’a pas du tout envie de jouer les baby10
sitters. Voyant la mine de son neveu, Philippe intervient : – Ils sont sages et grands, si on leur faisait confiance...
Ses yeux verts et rieurs démentent la première affirmation et Marie semble sur le point de protester. Mais un clin d’œil de son frère Yann la retient. – Bon... Alors, rendez-vous à 17 heures pétantes devant la boutique de location, d’accord les pet... euh, les grands ?
– Promis ! s’écrient les compères en chœur avant de s’envoler sur le télésiège dans une salade de skis et de bâtons.
Les deux cousins arpentent sans relâche les pistes autorisées et, de courses en acrobaties diverses, l’après-midi file à toute allure. De temps en temps, les parents leur font signe du haut d’un télésiège et les enfants répondent par de joyeux moulinets des bras.
Alors qu’ils font une pause au soleil, des gargouillis impératifs rappellent à Colombe que l’heure du goûter a sonné et que d'appétissantes barres de chocolat attendent dans le sac à dos de Paul. – Si on goûtait maintenant ?
Son cousin trouve l’idée excellente et les voilà installés sur des rochers, dévorant et discutant de leurs exploits :
– T’as vu, on va super vite ! s’exclame Colombe la bouche pleine.
– M’oui, c’est hyper facile ! renchérit le garçon.
– C’est même trop facile pour nous, remarque innocemment sa cousine... Si on allait faire la piste des contrebandiers, c’est une rouge et elle est juste au-dessus...
Paul hésite mais c’est si tentant et ça donnerait une bonne leçon aux aînés qui s’imaginent être tellement plus forts. – Ok ! Mais alors, juste celle-là et après, on rentre.
Tombent la neige... et la nuit.
Les deux coquins ont juste le temps de saisir une perche avant que le téléski ne ferme. Ils sont les derniers et le skieur le plus proche est loin devant. Qu’à cela ne tienne ! Quand on est grand, on n’a peur de rien !
Mais au fur et à mesure que les deux enfants sont entraînés vers le haut, le
soleil pâlit, caché par de gros nuages noirs...
Et pour faire bonne mesure, un vent glacé les accueille au sommet.
– J’ai froid ! gémit Colombe.
Paul commence à avoir des regrets.
– Je crois qu’on ferait bien de se dépêcher, la neige commence à tomber.
Les deux petits se précipitent dans la pente mais cette dernière est assez raide et ils progressent dans un lent chasse-neige.
Les flocons tombent de plus en plus serrés ralentissant encore leur allure.
– Paul, je ne vois plus rien, attendsmoi !
– Moi non plus, je ne vois même plus la piste ! Il vaut mieux que nous nous arrêtions.
Paul sent son cœur battre furieusement tandis que Colombe ne cache plus ses larmes.
– Allons nous mettre à l'abri sous les arbres, propose le garçon qui n’en mène pas large.
Colombe le rejoint, catastrophée.
– Ouh là là, on va se faire gronder ! pleurniche-t-elle. Mais elle a le temps d’apercevoir la larme que son cousin a courageusement écrasée du bout de son gant.
La petite fille retrouve alors un peu de courage et après avoir ôté ses skis, passe un bras réconfortant autour des épaules de Paul.
– Viens, on va faire un igloo, j’ai entendu Papa dire que c’est la seule chose à faire dans ce cas là.
Et, sans plus tarder, les deux enfants creusent un trou au pied d’un sapin.
– On devrait planter nos skis devant l’entrée pour que les secours puissent nous trouver, propose Paul qui a retrouvé son calme.
– Bonne idée !
Aussitôt dit, aussitôt fait, puis les cousins se glissent dans leur abri de fortune et se serrent l’un contre l’autre.
La nuit est tombée mais à l’abri du vent et grâce à leurs chaudes combinaisons de ski, les petits n’ont pas froid.
À tour de rôle, ils mettent le nez dehors mais n’aperçoivent personne.
Quand, tout à coup, un cri de Colombe fait sursauter son cousin :
– De la lumière !
– Où ça ?
– Là-bas, entre les arbres ! On y va !
– T’es folle ! Et si on se perd ?
– De toutes façons, je ne vois plus rien, constate la petite fille très déçue.
De retour auprès de Paul, l’imagination débordante de Colombe se déchaîne.
– Et si c’était le yeti ?
À l’évocation de l’abominable homme des neiges, son cousin a pâli.
– Tu crois ?...
Des images de monstres aux poils blancs traversent l’esprit des enfants. 20
– Il pourrait nous manger... précise Paul d’une toute petite voix.
Mais sa cousine qui a dévoré tous les albums de Tintin en connaît long sur le sujet.
– C’est pas vrai tout ça, il ne mange personne, le yeti, dans Tintin au Tibet, il a même sauvé Tchang !
Et elle repasse la tête dehors, pleine d’espoir. Paul ne semble pas convaincu et tire sur les vêtements de sa cousine pour la ramener près de lui.
Mais Colombe s’exclame à nouveau
– Encore de la lumière ! J’aperçois même une silhouette !
– Rentre tout de suite, Colombe ! se fâche le petit garçon.
– Mais elle nous fait des signes !
– Cachons-nous !
– Enfin, Paul ! On ne va pas rester ici toute la nuit ! ? Je t’assure que cette chose nous fait des signes.
Le garçonnet ne semble pas du tout décidé à sortir de leur abri. La fillette tente alors un dernier argument :
– Je préfère suivre le yeti que de servir de casse-croûte à un ours...
Et son œil vert glisse malicieusement vers son cousin dont les cheveux se sont dressés sur la tête.
– Un ours !!! s’étrangle-t-il avant de filer à quatre pattes hors de l’igloo.
Dehors, la silhouette aperçue par Colombe agite toujours sa lampe pour 22
attirer leur attention. Elle ne semble pas décidée à partir sans les enfants.
Les cousins ont ajusté leurs lunettes sous leur casque et s’avancent lentement vers la lumière.
Cette dernière recule sans jamais trop s’éloigner. De branchages en congères, les petits traversent la tempête sans trop de difficultés jusqu’à ce que...
– La lumière a disparu ! s’inquiète tout à coup Colombe.
Mais un cri de joie l’interrompt...
Marion Raynaud de Prigny
Née en Béarn d’un père montagnard, commandant de... sous-marin, et d’une mère peintre, descendante des Croisés. Une enfance à manger des pinceaux qui l’amène, de port en port, aux Arts-Déco à Paris. Diplôme en poche, elle illustre alors livres et revues, et triomphe aujourd’hui avec Paul et Colombe !
Paul et Colombe, deux cousins inséparables... pour agacer Paul et l’entraîner dans ses bêtises...
Les voilà aux sports d’hiver...
Piste verte, piste bleue, piste rouge, rien ne les arrête !