9782843780981 Le secret des Mille étangs

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Le Clan des Bordesoule FRANCIS BERGERON LE SECRET DES

MILLE ÉTANGS

Editions du Triomphe

Francis BergerOn

Le secret des miLLe étangs

Une aventure du clan des Bordesoule

illustrations intérieures de chard couverture de marie-marthe collin

PréFace De Dom Forgeot éditiOns dU triOmphe

préface

Vous qui ouvrez ce livre, vous y cherchez d’abord une distraction, et vous ne serez pas déçus : vous y trouverez une aventure passionnante. Mais on peut s’instruire tout en se distrayant, et vous serez attentifs aux enseignements que vous pouvez tirer de votre lecture.

Ce livre vous rappellera qu’il faut venir en aide, dans leurs difficultés, même aux gens qui vous ont fait du mal, c‘est le devoir d’aimer ses ennemis ; il vous encouragera à faire appel à la science et à la prudence des adultes, à écouter leurs conseils et à ne pas penser d’avance qu’ils sont incapables de vous comprendre ; il vous invitera aussi à regarder la nature, à l’admirer, à vous intéresser aussi aux traces que l’histoire de l’homme y a laissées. Histoire de l’homme, et, dans notre France, histoire chrétienne, qui a laissé partout son empreinte : ici une église, là une chapelle, là encore les restes d’un monastère, un calvaire, une tombe, quelques pierres, à partir de quoi vous découvrirez toute une page de la glorieuse histoire de la France chrétienne, plus passionnante que tous les romans. Et au contact de ce passé chrétien, vous sentirez naître ou grandir en vous le désir de continuer cette histoire, d’en être à votre tour l’acteur, de contribuer à ce que demeure bien vivante cette France chrétienne. Et vous comprendrez que ce désir ne peut se réaliser que si vous faites de votre propre vie quelque chose de grand, ce qui est très exigeant.

Le Pape a dit récemment aux jeunes à Fatima :

« Chers jeunes, mes amis, quand vous devrez choisir entre l’amour et l’égoïsme, rappelez-vous l’exemple du Christ et suivez courageusement l’option de l’amour. (...) Je vous répète, aujourd’hui encore, ce que j‘ai dit à SaintJacques-de-Compostelle : jeunes, n’ayez pas peur d’être des saints ! Volez à haute altitude, soyez parmi ceux qui visent des objectifs dignes des enfants de Dieu. Que le Christ soit au centre de vos actions ! Suivez-le, imitez-le !»

Pour vous qui ouvrez ce livre, la grande aventure de la vie est déjà commencée. Elle sera une réussite si vous cultivez la vérité, la droiture, l’esprit de sacrifice, si vous vous détournez du mensonge, de la fausseté, de l’esprit de jouissance. Gardez-en le souci jusque dans vos distractions : qu’elles soient toujours propres, nettes, comme ce roman dont je vous souhaite de bien profiter !

Dom Forgeot

abbaye de Fontgombault

chapitre 1

la valse Des valises

– ils sont hauts comme ça, dit Julien en écartant les deux mains. au premier étage, il y a de la salade et des tomates. au deuxième, des sardines écrasées et du beurre. et au troisième, des cornichons et de la moutarde. et on peut ajouter du ketchup. ils sont aussi beaux que ceux que l’on trouve dans les mac Donald’s.

– ce n’est pas possible, lui rétorqua son frère, corentin. Pas dans un simple buffet de gare ! ce sont sûrement des sandwiches sncF à la présentation améliorée qui se révéleront secs et sans saveur dès qu’on voudra les manger. un bout de jambon racorni entre deux tranches de pain rassis.

– moi, je veux vérifier, dit Julien. ce sont de vrais monuments. et l’eau me vient à la bouche rien qu’en y pensant.

– malheureusement, nous n’avons plus le temps, maintenant, d’aller en acheter. regarde : il n’y a presque plus personne sur le quai. viens vite. le train va partir. mais Julien suivait son idée :

– Pas du tout, nous courrons, et s’il n’y a pas la queue au comptoir...

en ce premier jour de vacances de Pâques, la gare d’austerlitz connaissait l’affluence des grandes migrations printanières. le train en partance pour limoges via orléans et châteauroux avait déjà fait le plein de ses passagers. et ne restaient sur le quai que quelques personnes.

Julien paya les sandwiches tandis que corentin le tirait par la manche.

– tu vois, le train part. allons, viens. Dépêche-toi ! Dépêche-toi !

effectivement, le train commençait à s’ébranler.

corentin sauta lestement dedans. Julien, son sac à provisions dans une main, empoigna de l’autre la valise posée près du kiosque à sandwiches et courut le long des wagons sans arriver à monter...

le train prenait de la vitesse. Quelques badauds se retournaient pour regarder le jeune garçon. Julien courait toujours. un employé de la gare, en uniforme, tenta de l’arrêter, les bras en croix. emporté par son élan, Julien le bouscula. le sac en papier se déchira, et les sandwiches-monuments, la salade, les tomates, les sardines écrasées, la moutarde, tout cela vint se plaquer sur la veste du préposé de la sncF.

Julien ne s’arrêta pas pour autant. au niveau d’une portière, il prit des mains qui se tendaient vers lui, et se fit hisser dans un wagon, avec sa valise. Plusieurs personnes adultes, dont celles qui l’avaient aidé, lui firent observer, qu’il était dangereux – et tout à fait interdit – de monter dans un train en marche.

Julien, l’air un peu piteux, bredouilla quelques vagues remerciements et se dépêcha de partir à la

rencontre de son frère en parcourant rapidement le couloir du train. il l’aperçut qui arrivait à sa rencontre.

– ouf ! fit-il. J’ai quand même eu chaud ! c’est la faute de cette satanée valise, elle pesait une tonne ! Je lui ai sacrifié nos sandwiches.

– mais oui, qu’est-ce qu’elle vient faire là, cette valise ? Pourquoi ne l’avais-tu pas mise tout de suite dans le train, quand nous sommes montés déposer nos affaires, dès notre arrivée ?

Julien parut réfléchir, puis il sentit des picotements dans les cheveux, signe d’un trouble manifeste. il fit une horrible grimace, et enfin éclata d’un rire nerveux.

– oh ! corentin, corentin ! dit-il, en s’étranglant à moitié, c’est épouvantable ! sais-tu ce que je viens de faire ? J’ai embarqué une valise qui ne m’appartient pas ! la mienne, je l’avais déposée tout à l’heure a udessus de ma place, dans le filet.

corentin était scandalisé. Brusquement, il se précipita pour regarder à l’extérieur :

– viens voir ! hurla-t-il. les « volés », ils sont làbas. ce sont sûrement ces hommes. ils courent après notre train en faisant de grands gestes.

en effet, deux hommes à l’air furieux, deux grands individus à la barbe taillée court, tentaient de rattraper le train en criant.

ils voyaient les garçons au travers des vitres ; et ces derniers pouvaient pratiquement lire sur leurs lèvres, ce cri unique :

– la valise ! la valise !

Julien ne put retenir un nouveau sourire gêné :

– corentin, ça ne pouvait arriver qu’à moi ! Je suis une vraie catastrophe de la nature. mais avoue aussi que les valises se ressemblaient. Deux valises en cuir rouge fatigué dans la même gare, à la même heure, c’est un hasard incroyable. les deux hommes ne vont jamais arriver à rattraper le train.

– Qu’est-ce que je fais ? Je lance la valise par la fenêtre ?

– tu es fou ! c’est beaucoup trop dangereux ; tu risques d’assommer quelqu’un ou de faire passer la valise sous le train. on la donnera au chef de gare, à l’arrivée.

– c’est ça ! Pour que je me fasse traiter de voleur ! non, merci. À argenton-sur-creuse, tout le monde me connaît. Je n’ai pas envie que l’on se moque de moi pour mon étourderie ou que l’on me dénonce aux gendarmes. Je préfère arranger cela moi-même. Je suis bien certain qu’à l’intérieur de la valise je trouverai une adresse ou le moyen d’identifier son propriétaire. n’oublie pas, corentin, que, dans le passé, nous avons résolu des problèmes bien plus difficiles.

Julien faisait allusion aux enquêtes, menées les années précédentes par le clan des Bordesoule, dont ils faisaient partie : une équipe de quatre enfants, qui avait réussi, à plusieurs reprises, à contrecarrer les projets d’antiquaires véreux (1) .

– c’est seulement si je n’arrive pas à rendre cette maudite valise à ses propriétaires que je l’apporterai aux objets trouvés. et je mettrai un mot dedans pour m’excuser.

1. Voir Le Secret de la statue volée et Le Secret d’Argentomagus, dans la même collection.

les deux enfants regagnèrent leurs places.

D’un coup d’œil, Julien constata que sa valise – la vraie – était bien dans le porte-bagages. sans dire un mot, il porta la seconde valise rouge sur la sienne, et s’assit à sa propre place comme si de rien n’était.

Julien était un jeune garçon brun de neuf ans environ, il avait des yeux pétillants d’intelligence et d’espièglerie. c’était un vrai boute-en-train, un peu étourdi parfois. la mésaventure de la valise rouge le prouvait.

son frère, corentin, qui s’apprêtait à fêter son dixième anniversaire, était au contraire d’un tempérament calme et posé. c’était un peu l’intellectuel de la bande, de ce fameux clan des Bordesoule.

le clan des Bordesoule se composait encore de deux autres enfants, gaëlle et nicolas, deux cousins de corentin et Julien. gaëlle, neuf ans, et nicolas, douze ans, attendaient depuis la veille leurs cousins au « Parlement », la maison familiale située à saintmarcel, près d’argenton sur creuse, dans le Bas-Berry.

corentin et Julien venaient donc de prendre le train pour les retrouver. c’est dans ces circonstances que s’était situé l’incident de la valise.

chapitre 2

Des PaPiers Bizarres

À la gare d’argenton, corentin et Julien étaient attendus. gaëlle et nicolas étaient en effet descendus de saint-marcel pour venir les chercher. ils étaient impatients de revoir leurs deux amis et complices.

nicolas était un grand garçon aux cheveux coupés court. Pratiquant plusieurs sports, et scout chevronné, il était un peu le costaud de la bande. âgé de douze ans, il en paraissait quatorze et avait pratiquement autant de force qu’une grande personne.

sa sœur, gaëlle, neuf ans, était une mignonne blondinette toujours coiffée à la Jeanne d’arc. Quoique coquette et féminine, elle avait montré à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas froid aux yeux et qu’elle savait se comporter en « garçon » quand il le fallait.

– le train est en retard, dit gaëlle. il est midi et demi et...

– si, le voilà.

la masse imposante du Paris-limoges s’arrêta dans un grand bruit d’essieux. Dans la foule des vacanciers qui descendaient là, gaëlle et nicolas repérèrent rapidement leurs cousins.

Julien posa ses deux valises rouges et leur sauta au cou.

– mais pourquoi as-tu tant de bagages ? lui demanda gaëlle, nous ne sommes là que pour deux semaines !

nicolas attrapa l’une des valises :

– attends, je vais t’aider. mais elle est horriblement lourde ! Qu’est-ce que tu transportes donc ? ton train électrique marklin ? ta collection de fossiles ou de tessons gallo-romains ?

– eh bien, vois-tu, je n’en sais rien ! répondit énigmatiquement Julien.

corentin raconta la mésaventure de la gare d’austerlitz...

les quatre enfants convinrent d’explorer rapidement la valise prise par erreur afin de ne pas inquiéter davantage son propriétaire.

tout en discutant, les enfants gravirent la longue côte qui allait d’argenton à saint-marcel, et arrivèrent, à peine essoufflés, au « Parlement », la maison de leurs grands-parents où ils devaient passer ces quinze jours de vacances.

– Bonjour grand-père, bonjour grand-mère.

– Bonjour les enfants. Je suis contente de retrouver mes quatre grands à nouveau réunis, dit grandmère.

grand-père ajouta :

– mais cette fois, j’espère que vous ne nous réserverez pas des frayeurs comme aux vacances des années précédentes ! Ora et labora. la prière et le travail (grand-père aimait beaucoup les citations

latines). voilà ce que j’attends de vous. vos parents nous ont donné la liste complète des révisions qui vous attendent en vue des contrôles du troisième trimestre. cela ne vous laissera pas beaucoup de temps pour jouer aux gendarmes et aux voleurs. en particulier avec de vrais voleurs. Je vous accorde néanmoins quelques jours de détente. et puis nous rentrerons dans une période studieuse.

« Quelques jours seulement ! » les enfants étaient un peu déçus par ce discours. leurs carnets de notes avaient été plutôt bons pour les deux premiers trimestres et ils se disaient que ces propos de grandpère visaient surtout à les empêcher de plonger à nouveau dans l’aventure avec un grand a.

mais les quatre amis ne se doutaient pas que les quelques jours de vraie liberté qui leur étaient accordés suffiraient pour les mêler à un mystère encore plus palpitant que ceux auxquels ils avaient été associés jusqu’alors. et d’ailleurs l’aventure était déjà commencée. elle avait pris la forme d’une valise en cuir rouge fatigué...

les quatre enfants montèrent au grenier avec la valise. Dans ce grenier de deux étages superposés et dont la superficie couvrait la totalité du « Parlement », ils s’étaient construit un « repaire ». ils avaient amoncelé des tables et des chaises cassées, et recouvert le tout de vieux tapis. on entrait dans le « repaire » en se faufilant sous un matelas plié en u et dont la ficelle relâchée laissait un espace suffisant pour qu’un enfant puisse se glisser à quatre pattes.

l’intérieur de la cachette était éclairé par des lampes de poche. et les enfants, pendant leur séjour

au « Parlement », c’est-à-dire pendant une bonne partie de leurs vacances, grandes ou petites, y stockaient des provisions de gâteaux secs, de chocolat et de chewing-gum.

les quatre Bordesoule pénétrèrent l’un après l’autre dans le « repaire », nicolas fermant la marche en tirant la valise rouge.

ils entreprirent de l’ouvrir et, avec une épingle à cheveux, y parvinrent sans casser le mécanisme.

théoriquement, ils faisaient cela afin de pouvoir rendre le plus rapidement possible la valise à son propriétaire. mais en fait s’y ajoutait le plaisir du mystère. Que pouvait bien contenir cette valise ?

a priori, rien de bien sensationnel : des vêtements d’homme, une trousse de toilette. il y avait donc quelque part en France, ce soir, un brave homme qui ne pourrait ni se changer, ni se raser, à cause de l’étourderie de Julien. À la recherche d’indices sur l’adresse du propriétaire de la valise, les enfants entreprirent de la vider entièrement.

Plusieurs enveloppes en garnissaient le fond : la première, de grand format, contenait ce qui semblait être des plans d’architecte : des grandes feuilles quadrillées montrant des bâtiments en coupe, des pylônes. il y avait une dizaine de plans de cette sorte. les termes techniques employés ne permettaient pas de comprendre de quoi il s’agissait. mais l’ensemble ressemblait vaguement à une centrale électrique.

– une brosse à dents, un pyjama, ça se remplace facilement, fit remarquer corentin. mais j’ai le sentiment que ces plans risquent de manquer cruellement à leur propriétaire.

une seconde enveloppe contenait de la documentation technique. et bien que les enfants n’y comprissent pas grand-chose, ils en conclurent que tout cela avait trait à des sous-marins et plus particulièrement à la transmission sous l’eau. un article découpé dans la revue Science et Vie en détaillait le principe, et les noms du tonnant, du redoutable, et d’autres sous-marins français de même nature revenaient à plusieurs reprises dans ces documentations.

– Dites donc les amis, c’est la valise d’un espion que j’ai interceptée ! dit Julien.

– n’essaie pas de racheter ta faute en faisant gambader ton imagination... et la nôtre, lui répondit nicolas. mais ce qui est plus évident, c’est que le propriétaire de la valise doit habiter ou travailler au bord de la mer. À Brest, peut-être, où se trouve l’une de nos bases de sous-marins. et je me vois mal dire à grand-père et grand-mère : attendez-nous pour dîner, nous allons à Brest rapporter une valise. mais d’ailleurs tout cela ne nous donne pas le nom du propriétaire. et je crois que nous allons être obligés de ranger soigneusement ce que nous avons sorti et de laisser à d’autres le soin de rendre la valise à qui de droit.

– attends, ce n’est pas fini. il y a encore une troisième enveloppe.

gaëlle, qui venait de couper la parole à son frère prit cette enveloppe et l’ouvrit. le document qu’elle contenait était d’une tout autre nature. il s’agissait d’un vieux grimoire, un recueil tout parcheminé et écrit à la plume. il comptait une dizaine de pages et était relié avec une sorte de ficelle.

l’encre était pâlie. on distinguait également un plan. mais tout cela n’était guère visible pour des yeux mal exercés.

– tu crois que c’est la même installation électrique trois cents ans auparavant ? demanda gaëlle dont les connaissances historiques offraient apparemment quelques lacunes.

– Bien entendu. Dans ce temps-là ils avaient besoin d’usines de ce genre pour allumer leurs bougies, car les allumettes n’étaient pas encore inventées fit Julien.

les enfants éclatèrent de rire.

– eh bien c’est tout, constata, déçu, nicolas. ce n’est pas avec ces maigres indices que nous pourrons avancer.

– attends, je sens encore quelque chose.

Julien retira une lettre de la poche latérale de la valise.

– tu penses comme cela va nous être utile, ironisa corentin. cette lettre est écrite en arabe. non, décidément, nous avons fait chou blanc. mon pauvre Julien, il ne te reste plus qu’à faire preuve d’humilité et à déposer la valise à la gendarmerie ou à la sncF.

– J’ai une idée de la dernière chance. on pourrait envoyer cette lettre à monsieur champion. il sait sûrement l’arabe. s’il y a un renseignement utile il pourra nous le donner.

monsieur champion était un vieux savant, professeur de latin de nicolas, et ami de longue date des enfants. il avait participé à leurs aventures précédentes, et quoique d’un âge qui aurait pu faire de lui

le grand-père des enfants, il était devenu un véritable ami et complice du clan des Bordesoule.

– envoyons lui la lettre en arabe par la poste, fit Julien, et on pourrait peut-être lui joindre le manuscrit. il aime ce genre de document. il est invité à ton anniversaire, corentin, à la fin de cette semaine. il pourra nous les rendre et nous dire s’il a trouvé un indice utile.

ainsi fut fait. le soir même un paquet partait de la poste de saint-marcel à l’attention de monsieur champion, accompagné d’une lettre explicative... les enfants croyaient en avoir fini avec les mystères de cette valise. mais Julien apporta un élément supplémentaire avec l’épisode du dentifrice. au moment de se coucher, il s’avisa en effet qu’il n’avait plus de dentifrice pour se brosser les dents.

– Qu’à cela ne tienne, je vais prendre le tube qui est dans la valise.

corentin était furieux :

– tu es vraiment d’un sans-gêne ! emprunte aussi le rasoir électrique et les bretelles, pendant que tu y es !

– écoute, corentin. ça n’a pas d’importance. ce dentifrice, c’est une marque ordinaire. J’en achèterai dès demain pour remplacer ce tube. voilà, tu es content ?

tout en parlant, Julien appuyait frénétiquement sur le tube de dentifrice. mais la pâte ne venait pas...

– regarde, corentin, comme c’est bizarre : on dirait qu’un bout de fer bouche l’ouverture. et le

tube n’a pas la souplesse d’un tube ordinaire. Je veux en avoir le cœur net.

Julien alla chercher des ciseaux à bouts pointus et entreprit de percer et découper le tube. À l’intérieur : quatre petits rouleaux métalliques.

– tu crois que ce sont des microfilms ?

– Je n’en sais rien, dit son frère. mais je reconnais que tu as mis le doigt sur un vrai mystère. allons en parler aux autres.

gaëlle et nicolas étaient couchés, mais ne dormaient pas. gaëlle lisait un Prince Éric, sans doute déjà lu dix fois, et nicolas était plongé dans les aventures de Buck Danny. mais ce que leur montra Julien leur parut pour une fois plus intéressant que leurs livres et bandes dessinées préférés.

– il y a aussi autre chose qui me trouble, dit Julien. D’ailleurs, je vais vous montrer.

il quitta la chambre de nicolas où les enfants s’étaient tous rassemblés et revint avec les deux valises rouges.

– regardez : je les ai vidées toutes les deux. et, cependant, l’une pèse plus lourd que l’autre. les deux valises passèrent de main en main...

– mais saperlipopette ! s’exclama nicolas. tu as raison. il y a sûrement un double fond dans celle des « espions ».

néanmoins les enfants eurent beau l’examiner sous toutes les coutures ils ne trouvèrent pas d’anomalie.

– il faudrait déchirer la toile du fond, fendre le cuir avec un couteau. attendons d’en savoir plus,

d’avoir des nouvelles de monsieur champion.

ainsi fut fait. la valise, regarnie de ce qu’elle contenait à l’origine, fut soigneusement rangée. et les enfants allèrent se coucher.

Le Clan des Bordesoule

Le Parlement.

Chers amis, Avec cette réédition de leur troisième aventure, le Clan des Bordesoule vous invite à la découverte d’un “petit bout du monde” : la Brenne.

Ses mille étangs constituent une réserve naturelle où la faune et la flore restent protégées : c’est le royaume des grenouilles, des oiseaux et des tortues d’eau qui abrite aussi une base militaire hérissée d’antennes géantes.

De dangereux terroristes semblent s’y intéresser mais leur route croise celle de Gaëlle, Corentin, Julien et Nicolas...

Alors pédalez vite pour les prévenir du danger et bonne lecture dans cette nature que nous voulons préserver.

A partir de 8 ans

Francis Bergeron vous fait découvrir la France et ses régions

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9782843780981 Le secret des Mille étangs by Fleurus Editions - Issuu