Habiter des espaces plus petits - Des solutions pour gagner en autonomie

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HABITER DES ESPACES PLUS PETITS

Des solutions pour gagner en autonomie

Clément Chabot • Sandra Martins
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SOMMAIRE EN PRÉAMBULE ................................................................. 4 LES AUTEURS ...................................................................... 5 LA PAROLE À ....................................................................... 6 POURQUOI HABITER PETIT ? ......................................... 8 Petit, le meilleur moyen d’habiter ? .................................... 9 Anatomie d’habiter ............................................................. 10 La démarche négaWatt dans la vie quotidienne ............. 11 Sobriété et efficacité .................................................................................... 12 Puis viendront les énergies renouvelables .................................................. 12 négaMoula ............................................................................ 13 Des espaces plus économes à habiter ............................... 15 Le chauffage, un poids lourd énergétique .................................................. 16 Privilégier la qualité à la quantité ................................................................. 17 Un entretien facilité ...................................................................................... 17 Des espaces plus économes à bâtir ................................... 18 L’autoconstruction ....................................................................................... 18 Des économies de temps convertibles en économies de ressources ..... 20 Un coût au mètre carré supérieur.............................................................. 20 Des espaces plus économes en fin de vie ................................................... 21 COMMENT HABITER PETIT ? ........................................ 22 Habiter léger ........................................................................ 22 Le grand monde du petit ............................................................................. 22 Définir son projet ........................................................................................ 26 Comprendre la législation ........................................................................... 28 Habiter lourd ........................................................................ 29
COMMENT CONSTRUIRE PETIT ? ............................... 30 La tiny, habitat low-tech ................................................... 31 Orientation et disposition « universelles » 31 Prix 33 Planning........................................................................................................ 34 Construire un abri petit .............................................................................. 35 Respirer petit ............................................................................................... 38 La cabane ............................................................................. 38 Habiter petit en ville ................................................................................... 39 Orientation et disposition sous contrainte ............................................... 39 Réemploi ...................................................................................................... 40 Détournement .............................................................................................. 41 Prix et planning ............................................................................................ 44 Cuisiner petit ............................................................................................... 45 Faire du feu petit ......................................................................................... 46 S’électrifier petit.......................................................................................... 49 La maison lourde ................................................................. 51 Se chauffer petit 51 Conserver petit 54 Faire ses besoins petit 54 Se laver petit ................................................................................................ 55 Laver son linge petit .................................................................................... 56 HABITER PETIT ................................................................. 57 En tiny ou en cabane ........................................................... 57 En maison ............................................................................. 58 CONCLUSION .................................................................... 61 POUR ALLER PLUS LOIN ................................................ 62

POURQUOI HABITER PETIT ?

« Vivre » et « Habiter » se sont traditionnellement impliqués réciproquement : l’un souligne le caractère temporel de l’être, l’autre son caractère spatial. « Habiter », c’est demeurer dans les traces que laisse notre vie et par lesquelles nous remontons toujours dans la vie de nos ancêtres.

« Habiter », dans ce sens fort, ne se distingue pratiquement pas de « vivre ». Jour après jour, les êtres façonnent leur milieu. À chaque pas, à chaque geste, les gens « habitent ». L’habitat traditionnel n’est jamais achevé. Les maisons ne cessent de s’étendre ; seuls les temples et les palais peuvent éventuellement être « finis ». Habiter signifie vivre, dans la mesure où chaque moment modèle le genre d’espace spécifique à une communauté.

Les termes « habiter » et « petit » renvoient à des notions bien subjectives, rendant personnelle la définition du sujet « habiter petit ». Loin d’une vérité générale, je vais essayer, le plus honnêtement possible, de vous partager ma compréhension des intérêts et des limites d’espaces plus petits.

En piochant dans la généreuse matière laissée par Ivan Illich, la question d’habiter a pris une autre couleur. Habiter est un verbe d’action : loger ou occuper m’apparaissent plus passif. Aujourd’hui, avec la mondialisation des produits, des cultures et donc des normes sociales, la capacité d’habiter semble encore plus réduite. De nombreux courants d’influence proposent un large choix de design, mais n’autorisent pas pour autant à laisser des traces. La démocratisation des « locations de logements meublés destinés aux courts séjours » participe même à une standardisation des agencements au-delà de la seule décoration. Il faut que ce soit pratique, dans la norme pour que l’on ne soit pas perdu. La trace brouille les codes.

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Petit, le meilleur moyen d’habiter ?

Dans notre monde, où le poids des représentations et des apparences est très fort, la superficie d’un bâtiment est proportionnelle à la réussite sociale de ses occupants. Habiter petit, par choix, par « autonomie », même si les facteurs économiques entrent en jeu, est hors norme. S’autoriser à sortir de la normalité, du modèle, pour un environnement petit, choisi et revendiqué, est une première trace, un accro dans l’urbanisme et la bien-pensance. De même, si la notion de petit semble être un facteur facilitant, elle n’implique pas la notion d’habiter.

En plus de la difficulté de sortir des modèles prédominants, les traces – sans en faire un objectif, mais plutôt une incidence du mode de vie – prennent naturellement du temps à émerger. En ce sens, occuper un espace plus petit concentre les activités et fait apparaître plus rapidement les marques du temps et des usages. Pour ma part, je me crois en voie d’habiter.

Si habiter est une potentialité, un cap intéressant à explorer dans le temps, occuper des espaces plus petits regorge de nombreux autres intérêts, à la fois pour les personnes qui occupent, comme pour le reste du monde. Que ce soit pour y vivre, travailler, ou simplement y passer du bon temps, les espaces et plus concrètement les constructions tiennent une place centrale dans nos usages, nos économies, nos consommations d’eau et d’énergie et donc nos impacts.

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Anatomie d’habiter

Des premières cavernes aux campements, l’humanité est depuis toujours associée à la quête d’un abri. Si nos besoins fondamentaux sont avant tout des besoins d’affection, de participation, de loisir ou de liberté2, je trouve intéressant d’explorer certains besoins physiologiques et de sécurité, directement liés ou connexes à l’occupation d’un espace.

En toute partialité, je les ai établis et ordonnés de la manière suivante, en intégrant quelques besoins supplémentaires par rapport à ceux de nos ancêtres des cavernes (évolution technosociologique oblige) :

1 s’abriter, se mettre à l’abri des éléments et du danger ;

2 respirer ;

3 boire ;

4 manger, donc cuisiner, conserver la nourriture et faire la vaisselle ;

5 uriner et déféquer ;

6 se chauffer ;

7 s’électrifier ;

8 se laver et laver son linge ;

9 ranger et protéger son matériel.

Évidemment, la liste peut être bien plus longue et certains usages ont été rassemblés de par leur proximité dans les flux de fonctionnement, bien qu’ils n’aient pas la même importance. De même, l’électricité ne représente qu’un vecteur : on souhaite plus exactement avoir de la lumière ou pouvoir se connecter au monde à travers un téléphone.

Cette simplification reste cependant intéressante, car elle balaie un nombre de contraintes ou d’usages liés à la construction ou à l’occupation d’un espace. L’objectif est de questionner ces besoins, leurs places dans nos espaces et la manière d’y répondre.

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La bonne nouvelle est que plus le besoin est vital (haut dans le classement), plus il existe de solutions simples et résilientes pour y répondre. À l’inverse, la surabondance entraîne la difficulté.

Pour structurer cette approche, nous allons nous appuyer sur une méthode devenue une vraie boussole pour m’orienter dans le monde : la démarche négaWatt, qui permet la construction de scénarios du même nom3. Appliquée au domaine de l’énergie, elle semble la seule manière d’assurer une transition énergétique globale. Elle s’appuie avant tout sur la sobriété, l’efficacité puis, en dernier plan, le recours aux énergies renouvelables.

La démarche négaWatt dans la vie quotidienne

Nos modes de vie contemporains sont très gourmands en énergie et à l’origine de nombreux maux sociaux et environnementaux. En partant du principe que l’énergie la moins polluante est celle que l’on ne consomme/produit pas, il est indispensable de rechercher la meilleure utilisation possible de l’énergie, plutôt que de continuer à en consommer toujours plus. Tout autour de nous, dans notre quotidien, il existe un gisement d’économie d’énergie, de « négaWatts » à utiliser en priorité.

L’idée n’est pas de « revenir à la bougie », mais de réduire à la source la quantité d’énergie nécessaire pour un même service, c’est-à-dire de mieux utiliser l’énergie pour une qualité de vie équivalente. S’abriter se connecter se Laver

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manger chier

Clément Chabot est cofondateur du Low-tech Lab et de Virage Commun. Il y explore et développe des moyens de vivre autrement, à l’échelle domestique comme en société.

Habiter petit ne relèverait-il pas de l’utopie ? Et franchement quel intérêt aurions-nous à occuper des lieux de vie réduits quand nous sommes habitués à faire rimer confort avec abondance et grand logement ?

Pourtant, habiter petit est, au-delà des aspects techniques, bien plus séduisant qu’il n’y paraît. Il s’agit de réinventer une façon de vivre simple, économe et autonome. Place au réenchantement !

Si vous êtes prêt à rompre avec la notion de grand et que vous souhaitez repenser votre lien à l’habitat en fonction de vos besoins et de vos usages, ce livre est fait pour vous.

Sandra Martins est designer et graphiste. Elle concentre sa recherche sur des projets collectifs et locaux, vecteurs de sobriété.

Vous y découvrirez des pistes de réflexion utiles pour vous lancer dans la construction d’un espace de faible emprise comme une cabane ou une tiny house, mais aussi pour moduler les espaces d’une maison ou d’un appartement déjà existants.

7,95 € TTC

www.rustcaeditions.com

MDS : RU22386
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