Tataki zomé - Technique d'impression végétale inspirée du Japon

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Tataki zomé

Technique d'impression végétale inspirée du Japon Julie

Laforêt
Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7 LA NATURE AU CŒUR 9 Un besoin accru de s’émerveiller du vivant 10 Art et nature 10 Et autres pratiques 12 À la découverte du tataki zomé 13 Une histoire pas très japonaise 13 L’art de l’impression végétale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Un voyage intérieur au cœur du monde végétal 15 Une pratique aux multiples bienfaits 16 Se connecter à la vie 16 Connaître la nature 16 Inspiration et créativité 17 Cultiver la patience 17 Une voie vers la concentration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 L’apprentissage du lâcher-prise 17 Descendre en soi 17 Expérimenter par soi-même . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Mon regard et mon expérience 18 CHEMINER
AU FIL DES SAISONS 21 À la découverte des saisons 22 Mouvement de la nature et de la vie 22 La roue de médecine 22 Le printemps 25 L’été 25 L’automne 25 L’hiver 26 À la découverte du monde végétal 28 À la découverte des feuilles 28 À la découverte des fleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 LA PRATIQUE DU TATAKI ZOMÉ 35 Le voyage avec la plante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Préalable : se connecter à son corps et à son intuition 36 Cueillir le végétal 37 Imprimer le végétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Sommaire
AVEC LE VÉGÉTAL

LES CUEILLETTES ET CRÉATIONS

LES CUEILLETTES ET CRÉATIONS

LES

CUEILLETTES ET CRÉATIONS AU

Le matériel 41 Les tissus 41 Les outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 L’équipement 43
pas à pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Quelques éléments à prendre en compte dans votre pratique 44 L’entretien 56
La technique du tataki zomé
AU FIL DU PRINTEMPS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 Cueillir la fougère 60 P Sublimer un tissu ancien 62 Cueillir le tilleul et le noisetier 64 P Noren aux feuilles jumelles 68 Cueillir le pommier sauvage et le charme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 P
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Cueillir la berce 80 P Torchon embelli 82
Tissu aux polarités féminine et masculine
AU FIL DE L’ÉTÉ 85 Cueillir l’érable 86 P Motif des deux mondes 88 Cueillir le pissenlit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 Cueillir l’armoise et la pivoine 94 P Pochette végétale 98
LES CUEILLETTES ET CRÉATIONS
P Tissu en coton ensoleillé
AU FIL DE L’AUTOMNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Cueillir le sureau 104 P Toile à l’énergie solaire d’automne 106 Cueillir la carotte sauvage 108 P Set de table plein de douceur 110 Cueillir le houblon 114 P Tissu élancé 116
FIL DE L’HIVER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119 Cueillir le sapin 120 P Toile de Noël 124 Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

Un besoin accru de s’émerveiller du vivant

Comme les autres formes d’art environnemental, la pratique du tataki zomé s’inscrit dans une démarche profondément en lien avec la nature . Cette (re)connexion avec le vivant est aujourd’hui de plus en plus recherchée .

Depuis toujours, l’homme vit en relation avec la nature Mais aujourd’hui, 90 % des personnes résident en ville, ce qui entraîne une perte de lien et de connaissances Peut-être sommes-nous en train de traverser un moment de bascule En effet, de plus en plus de personnes se sentent appelées à vivre différemment, à retrouver certains savoirs, à les préserver et à prendre soin du vivant Chacun peut ainsi ressentir le besoin de se relier au vivant à sa manière et de là où il/ elle vit

L’art a un grand rôle à jouer dans ce processus Depuis toujours, l’homme crée avec la nature On la retrouve dans les premières fresques, chez les impressionnistes ou encore avec l’arrivée de la photographie L’art en lien avec la nature permet de transmettre une vision, un ressenti, une esthétique qui nous touche, nous émerveille peut-être Et nous avons aujourd’hui, dans nos sociétés, cruellement besoin d’être touchés par la beauté du vivant

Un jour, dans un reportage sur Vincent Munier, photographe animalier qui m’inspire depuis plusieurs années, j’ai découvert cette citation empruntée à Gilbert Keith Chesterton : « Le monde ne mourra pas par manque de merveilles, mais par manque d’émerveillements  »

Aujourd’hui, il existe de nombreux types d’arts ou de pratiques en lien avec la nature qui peuvent justement permettre cela

Art et nature

Pour (re)créer ce lien avec la nature, nous avons à notre disposition de nombreuses techniques comme la photographie ou, plus récemment, les arts numériques Mais nous pouvons aussi nous tourner vers des pratiques plus traditionnelles Voici un petit tour d’horizon non exhaustif des pratiques artistiques en lien avec la nature

L’ikebana et le kokedama

L’ikebana et le kokedama sont deux arts floraux japonais qui cherchent à symboliser l’harmonie

Le premier est un art assez ancien qui consiste à réaliser un bouquet en donnant sens à l’espace et à l’asymétrie Le kokedama, quant à lui, est plus épuré Il s’agit d’une mousse verte qui renferme une plante facile à cultiver

L’art du bonsaï

Cet art serait d’origine chinoise et consiste à faire pousser un arbre normal dans un pot, puis à le tailler de façon à ce qu’il conserve une petite dimension Cette méthode de taille est très spécifique et demande beaucoup d’années de pratique

L’illustration botanique

L’illustration botanique est une discipline artistique de la botanique qui consiste à représenter la forme, la couleur et les détails de différentes espèces de plantes à l’aide de techniques variées comme l’aquarelle, la peinture ou l’encre de Chine

Le tataki zomé peut s’inscrire dans cette pratique

10 La nature au cœur
11 La nature au cœur

L’art des jardins

L’art des jardins se caractérise par la planification et la conception en art et en architecture paysagère d’espaces ouverts en utilisant divers éléments naturels, végétaux et minéraux principalement Le jardin devient alors un lieu esthétique et dépasse la simple utilité L’art des jardins peut intégrer l’art topiaire qui consiste à tailler les arbres et arbustes pour leur donner une forme spécifique

Le land art

Le land art est une tendance de l’art contemporain apparue aux États-Unis vers 1967 qui se caractérise par un travail dans et sur la nature

Une des œuvres les plus connues est sans doute Spiral Jetty, de l’artiste américain Robert Smithson, une spirale réalisée au bord du Grand Lac Salé . Aujourd’hui, l’artiste Andy Goldsworthy va plus loin dans cette démarche en y intégrant une volonté écologique et réalise des œuvres avec des matériaux naturels

Le green street art

Proche du land art, le green street art consiste à réaliser une œuvre en lien avec la nature sur un site urbain .

Et autres pratiques

D’un point de vue technique, il existe trois pratiques qui sont très proches du tataki zomé, car elles utilisent des végétaux : l’herbier, le cyanotype et l’écoprint .

L’herbier

L’herbier est une collection de plantes séchées, aplaties et conservées sur papier

Le cyanotype

Le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatif ancien grâce auquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse

La botaniste britannique Anna Atkins (17991871) a contribué à sa diffusion en reprenant

cette technique pour réaliser des cyanotypes d’algues dans son premier livre, British Algae: Cyanotype Impressions . Par la suite, ce procédé va être utilisé par les architectes et les ingénieurs pour reproduire leurs dessins rapidement Aujourd’hui, il est très utilisé avec les végétaux

L’écoprint

L’écoprint est une technique qui permet de récolter l’empreinte des végétaux sur tissu et papier . Ce procédé est principalement réalisé à la vapeur Il a été élaboré il y a une quinzaine d’années par India Flint, teinturière australienne Elle utilisait alors des fleurs fraîches

Bien entendu, cette liste est non exhaustive et il existe beaucoup d’autres pratiques liant art et nature On peut néanmoins retenir que toutes ont en commun une volonté précise : établir un nouveau lien, se relier, connaître pour pouvoir prendre soin En somme, la démarche de toutes ces formes d’art est similaire : prendre soin de la nature, du vivant

DES APPELLATIONS TROMPEUSES

Il existe de nombreux qualificatifs pour caractériser l’art en lien avec la nature, comme l’art environnemental ou l’art écologique, par exemple. Il est cependant intéressant de préciser que même si l’œuvre délivre un message environnemental, son impact et sa réalisation peuvent causer des dommages non négligeables. Nous assistons aujourd’hui à un retour à des techniques plus traditionnelles, souvent plus écologiques.

12 La nature au cœur

À la découverte du tataki zomé

Si vous tenez ce livre entre vos mains, c’est probablement parce que la technique du tataki zomé vous a attirée, ou parce que vous en avez entendu parler . Mais connaissez-vous son origine et sa philosophie sous-jacente ? Commençons par un peu de théorie pour une pratique éclairée .

Une histoire pas très japonaise

Malgré son nom aux consonances japonaises qui laisse supposer qu’il est originaire du pays du Soleil Levant et pratiqué depuis des millénaires, le tataki zomé est une pratique très contemporaine, comme l’écoprint, qui n’a a priori rien à voir avec le Japon (aucune trace n’y a été retrouvée) En effet, cette technique a été initiée par Sandrine de Borman, artiste suisse, il y a un peu plus d’une dizaine d’années seulement

Sandrine de Borman a découvert cette technique issue de la pratique d’India Flint D’abord utilisée par India Flint sur des fleurs fraîches, Sandrine de Borman l’étend à d’autres parties des végétaux tout en lui donnant le nom qu’on lui connaît aujourd’hui Cette artiste est très inspirée par le Japon et sa culture en lien avec la nature En japonais, tataki veut dire « marteler » et zomé est issu de zoméru, qui signifie « teindre »

13 La nature au cœur

L’art de l’impression végétale

La technique du tataki zomé, qui consiste à placer un végétal entre deux morceaux de tissu et à le marteler, le frapper avec un marteau, était probablement utilisée chez d’anciennes tribus, mais aucune trace n’a été retrouvée jusqu’à présent

Du point de vue technique, elle est assez proche de l’écoprint qui consiste à utiliser la vapeur pour fixer la plante (son jus ou sa forme) sur le tissu, mais son approche est différente En effet, l’écoprint est une méthode qui peut être considérée comme plus « passive », car l’eau, à travers la vapeur, réalise l’impression Avec le tataki zomé, la personne qui martèle est active et voit le végétal apparaître sous ses yeux Aussi, on peut dire que le tataki zomé est l’art de se connecter au végétal et à sa créativité

Aujourd’hui, cette technique est de plus en plus répandue et connaît un grand succès, notamment auprès des enfants

Un voyage intérieur au cœur du monde végétal

L’impression végétale est une approche en lien avec la nature, avec ce qui est présent autour de soi Ainsi, elle offre un véritable temps au cœur de la nature Mais elle est aussi beaucoup plus que ça…

La pratique du tataki zomé propose un voyage intérieur qui vient dévoiler les résistances, les attentes, mais aussi un voyage avec la plante, qui guide et révèle ce qui est présent en nous

Au départ, il y a une connexion, un lien qui s’établit entre la personne et le végétal Ce rapprochement peut avoir lieu au cours d’une promenade, en voyant une image du végétal ou en pensée Ensuite, ce lien va s’ancrer dans la matière : au fil des différentes étapes, la

personne chemine aux côtés du végétal, depuis le moment de la cueillette où elle l’aura choisi jusqu’à l’impression avec le marteau .

Ces étapes ont des énergies complémentaires La cueillette et la fixation sont plutôt douces alors que le martelage est intense, fort et demande de la précision Cette dernière étape physique est vécue de manière très personnelle selon la sensibilité de chacun Elle nécessite de la concentration et de la force sur un temps assez court Quand les coups de marteaux résonnent, on éprouve la sensation d’être transporté, de se connecter au végétal Plus le marteau frappe, plus le végétal se dévoile et apparaît petit à petit Le marteau devient comme une mailloche sur un tambour lors d’un rituel C’est alors un voyage vers le subtil qui commence

Le tataki zomé permet ainsi d’allier ces énergies en soi et de vivre une alchimie qui réconcilie douceur et intensité L’impression est comme une révélation de soi-même Elle dévoile ce qui est présent en nous, à l’instant précis

ANCRAGE ET PRÉSENCE

Tout au long du processus, la notion de présence est importante : présence à soi et présence à ce qui est autour de soi. En effet, il est primordial de prendre son temps pendant la réalisation du tataki zomé. Ce n’est pas une démarche qui se fait rapidement, mais plutôt une démarche douce, méditative, qui apporte un ancrage dans le moment présent et à chaque étape. La démarche du tataki zomé permet de s’intérioriser et de se découvrir grâce à son environnement.

15 La nature au cœur

Une pratique aux multiples bienfaits

Vous l’aurez compris, la pratique du tataki zomé nous propose un voyage intérieur qui s’effectue à travers une alchimie avec la nature . Mais sachez qu’elle vous permettra également de développer de nombreuses qualités .

Se connecter à la vie

À travers l’art du tataki zomé, un lien plus profond se déploie : la nature devient une alliée, une amie qui peut être connue et découverte Chacun peut être touché par sa beauté, par ce qui émane d’elle . Ainsi, le lien avec la nature se renforce et devient plus profond à chaque impression

Le rythme des saisons s’imprime lui aussi intérieurement et l’abondance devient omniprésente, même en hiver La compréhension d’un

espace plus grand autour de soi émerge tout comme la conscience de l’appartenance au grand tout La posture de l’humain, loin de la nature, s’efface petit à petit pour laisser la place à la connexion au vivant qui relie profondément à l’essence de la vie

Connaître la nature

La pratique de l’impression végétale permet d’approfondir la connaissance des végétaux et notamment de différencier ceux qui se

16 La nature au cœur

ressemblent L’attention peut aussi parfois se porter sur des détails plus fins et précis comme les nervures des feuilles, les parties dentelées ou encore leur texture Cette pratique permet de déployer toute la variété et la richesse du vivant

Apprendre à connaître la nature nous incite également à en prendre soin et favorise notre sérénité

Inspiration et créativité

Le tataki zomé permet de se (re)connecter avec sa créativité En effet, les végétaux sont d’une diversité incroyable : certaines feuilles sont comme de la dentelle, d’autres sont plutôt nervurées, d’autres vont changer de couleur, etc

Leur variété permet de laisser libre cours à son imagination, à son envie, à ce qui se présente au moment de réaliser l’impression C’est dans cet espace que la créativité émerge pleinement

Cultiver la patience

Si les éléments que la nature nous offre constituent une source d’inspiration permanente, créer avec la nature permet aussi de développer la patience En effet, la nature ayant ses cycles, il n’est possible de créer qu’avec ce qui est disponible Il m’arrive de vouloir imprimer un végétal et de ne pas pouvoir le faire, car le timing n’est pas le bon De plus, le résultat obtenu n’est pas forcément celui escompté alors il est parfois nécessaire de réessayer . Et de réessayer plusieurs fois La patience est donc vraiment une qualité qui peut s’acquérir à travers cette technique Œuvrer avec le vivant est très nourrissant, car cela renforce l’accueil intérieur de chacun

Une voie vers la concentration

L’impression demande de la concentration, une qualité qui est aujourd’hui très importante, car nous sommes sollicités en permanence

L’EMPREINTE DU VIVANT

Le végétal imprimé laisse une trace : l’apparition de ses contours, de ses formes et de son essence sur le tissu s’imprime dans la mémoire. Les coups de marteau permettent d’ancrer cérébralement la structure du végétal. Ainsi, une fois qu’il a imprimé le végétal, le créateur du tataki zomé peut le reconnaître après dans la nature. Cette trace est aussi déposée dans la matière pour une durée longue, qui dépasse l’individu. C’est un témoignage du vivant, de ce que la nature offre aujourd’hui.

L’apprentissage du lâcher-prise

La pratique du tataki zomé amène à lâcher les attentes, à se laisser porter par ce qui se présente Cela peut être d’imprimer un végétal différent de celui imaginé ou proposé au départ ou encore d’accueillir pleinement le résultat une fois toutes les étapes réalisées Ce qui se dépose est ce qui a besoin d’être ancré dans la matière sans notre volonté de contrôle Cette perspective peut sembler un peu déstabilisante au départ, mais plus le lâcher-prise devient facile, plus il s’ancre dans la vie de manière fluide et entière

Descendre en soi

Le monde végétal peut être le miroir de soi-même Les plantes, à travers le choix que nous en faisons, sont là pour se révéler à nous L’important est de ressentir en soi et surtout de

17 La nature au cœur

faire confiance À chaque instant, la vie nous soutient et tout est déjà en nous Cette vision va au-delà du mental, au-delà de la connaissance, au-delà de nous-mêmes Elle nous ouvre petit à petit un chemin plus subtil, plus intangible

Expérimenter par soi-même

Ce livre vous servira de base pour commencer, pour vous initier, mais il sera aussi important d’expérimenter par vous-même Aussi, n’hésitez pas par exemple à vous lancer dans votre propre découverte des plantes et à imprimer celles qui vous attirent La nature nous transmet si facilement qu’il n’y a qu’à se laisser porter

Mon regard et mon expérience

En venant vivre dans la forêt il y a quelques années, je ne pensais pas une seule seconde que ma vie serait à ce point différente Ici, au cœur de la forêt du Morvan, le monde végétal m’a appelée

Il est important de préciser que, par nature, je n’ai pas la main verte J’avais même peur de faire pousser des légumes et de cultiver un potager ! Mais la nature, qui est à la fois très généreuse et une grande enseignante, m’a accompagnée En parallèle, je me suis formée au yoga et c’est cette alliance corporelle intérieure et la forêt environnante qui m’ont guidée Ce fut un peu déstabilisant, mais quelle joie de voir maintenant la beauté de ce qui a émergé ici, au cœur du Morvan !

Aujourd’hui, en vivant en lien avec la nature et ses cycles, je me laisse porter par les élans qui se manifestent Je me relie aux végétaux en fonction des saisons, avec ceux disponibles

sur l’instant et ce que je ressens C’est cette approche qui vous est proposée dans la suite du livre dans la partie créations . Cette façon de pratiquer est très intéressante, car la créativité se déploie d’une autre manière L’expérimentation est au cours du processus et constitue la base de ma pratique

Au fur et à mesure, une connaissance s’ancre, enseignée par la nature elle-même Elle est différente chaque saison, chaque année, à tous les instants La nature se révèle chaque fois unique et avec son énergie propre

Par ailleurs, j’utilise peu de produits extérieurs

Plus j’avance dans ma pratique de l’impression végétale, plus je souhaite utiliser peu d’éléments extérieurs afin de créer de manière saine et durable

Le fait que l’impression végétale porte aussi le nom de tataki m’a poussée à me rapprocher de cette pratique En effet, je suis très attirée depuis plusieurs années par le Japon Je trouve ce pays fascinant et je m’y suis déjà rendue Sa culture et ses valeurs sont très tournées vers la nature Ce qui m’attire le plus dans cette culture, c’est le respect du vivant, les gestes lents et la simplicité J’ai également été très inspirée par l’art intérieur, le wabi sabi Ces influences m’ont nourrie et amenée sur la voie de la rencontre avec le monde végétal et le tataki zomé

Ainsi, à mes yeux, le tataki zomé est un véritable art botanique qui révèle la beauté et la diversité du monde végétal Chaque végétal est unique et possède ses caractéristiques spécifiques La nature est sans limites et sa générosité m’émeut et me touche profondément Chaque jour, mon cœur est rempli de gratitude devant ce que la nature, le vivant, nous offre

18 La nature au cœur

Le tataki zomé' une technique d'impression végétale inspirée du Japon' invite à un voyage intérieur au coeur de la nature.

Pratiquer le tataki zomé consiste à placer un végétal entre deux morceaux de tissu et à le marteler, le frapper avec un marteau, pour fixer le jus et la forme de la plante dans la fibre.

Peu à peu le végétal se dévoile, des motifs de fleurs, de feuilles ou d’aiguilles de conifères apparaissent. Vous créez avec ce que vous offre la nature au fil des saisons et de vos cueillettes.

Découvrez les bases du tataki zomé à travers des réalisations inspirantes qui sublimeront vos tissus, vos vêtements ou votre décoration intérieure.

Photographies de Claire Curt

Après plusieurs expériences entrepreneuriales, Julie choisit de venir vivre en forêt en Bourgogne avec sa famille pour se rapprocher de la nature et vivre davantage en cohérence avec ses valeurs. Dans cet écrin de vie, au cœur de la nature, elle rencontre les végétaux, le vivant. Elle choisit alors de s’initier au tataki zomé et d’enseigner le yoga.

17,95 € TTC MDS : RU22058
www.rusticaeditions.com

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