Presque pas d’eau au potager

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PRESQUE AU POTAGER PAS D’EAU

Changeons nos méthodes de culture pour plus de sobri été

Jean-Yves Meignen
Avant-propos ................................................ 7 L’EAU, UN BESOIN VITAL 8 • Tous responsables de l’eau 10 • L’eau et les plantes ............................. 12 • Le sol, réserve en eau.........................14 • Améliorer la rétention en eau 16 RÉDUIRE LES PERTES EN EAU 20 • Couvrir le sol : le paillage 22 • Briser les vents ..................................... 28 • Ombrer pour réduire la température ..................................... 30 • Densifier les cultures 34 CHOISIR SES LÉGUMES 36 • Les moins gourmands en eau l’été 38 • Cultiver en périodes plus fraîches ..........................................40 • Sélectionner les variétés .................. 42 • Faire ses propres graines 44 ADOPTER CERTAINES TECHNIQUES DE CULTURE 48 • Mieux s’organiser 50 • Buttes ou pas buttes ? 54 • Cultures en cuvettes .......................... 56 • Des aménagements pour mieux contrôler ?...................... 58 QUAND ET COMMENT ARROSER ? ........................................... 60 • Le sol a-t-il encore de l’eau en réserve ? ........................................... 62 • Quels sont les besoins de mes plantes ? ................................. 64 • Les techniques d’arrosage 68 Conclusion ................................................... 76 Index............................................................... 78 SOMMAIRE

L’EAU, UN BESOIN VITAL

Un rappel d’une évidence pour tous les jardiniers, les plantes ont besoin d’eau pour pousser. L’eau constitue 90 % de leurs organes. Selon leurs origines, les végétaux se sont adaptés à la disponibilité en eau. Les plantes tropicales et les plantes désertiques n’ont pas la même physiologie, les premières avec des larges feuilles se développent beaucoup alors que les secondes ont réduit leur feuillage et se prostrent au sol. Une plante produisant beaucoup de fruits charnus demande plus d’eau qu’une céréale avec des graines constituées de moins d’eau.

TOUS RESPONSABLES DE L’EAU

Une attitude juste est à trouver par chacun de nous pour gérer la ressource en eau qui est un bien commun, rappelons-le. La première attitude à avoir est de ne pas en abuser, d’adopter un comportement responsable selon sa situation face à l’eau. Les cas de figure seront certainement inégaux selon les jardins.

LE RÉSEAU PUBLIC

De plus en plus de collectivités, par des arrêtés préfectoraux, réduisent ou interdisent les usages de l’eau pour les jardins. Cette eau publique, utilisée pour le potager, peut représenter un coût non négligeable. La qualité de l’eau domestique distribuée est très variable selon les régions. Elle est nécessairement traitée pour des normes d’hygiène. Le pH et la température ne sont pas toujours idéaux pour l’arrosage des plantes.

LES CAPTAGES

Capter l’eau dans un cours d’eau, un forage ou une source sont des opportunités que certains jardins peuvent avoir. Ces eaux, naturellement présentes, intègrent un ensemble hydrologique équilibré mais fragile. Leur usage en grande quantité peut entraîner des conséquences sur l’environnement à court ou à long terme. Il faut savoir qu’une législation limite les

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captages pour justement garder une circulation naturelle de ces eaux en mouvement. Les forages, comme les puits, sont soumis à des autorisations, avec des critères variables selon les situations locales. Il convient dans tous les cas de faire une déclaration en mairie avant de réaliser un ouvrage de captage. Selon les zones géographiques, des limites de profondeurs sont imposées.

LES PLUIES

Certains climats offrent des pluies régulières et en quantités suffisantes pour avoir un potager « presque » sans arrosage. Cela est de moins en moins possible, soit à cause des longues périodes sans précipitations ou soit, à l’opposé, à cause de pluies en volumes trop élevés qui inondent et ne sont pas captées par les sols. Cette caractéristique de climat méditerranéen semble s’étendre à de nombreuses régions. Stocker une partie de ces eaux pluviales pour pallier les périodes sèches semble être la bonne solution. Pour autant, des limites s’imposent à la réalisation de cette idée, qui est pourtant une bonne idée, comme la quantité de surfaces nécessaires mais aussi le coût d’installation de stockage.

Il n’y a pas de déclaration à effectuer si les eaux stockées sont à des usages sans renvoi dans le réseau d’assainissement, comme ce peut être le cas si l’on raccorde des toilettes. Pour l’usage en arrosage du jardin, il convient de s’assurer que les toitures ne sécrètent pas d’éléments polluants comme l’amiante et ne surtout pas mettre de produit antigel dans les citernes.

11 L’EAU, UN BESOIN VITAL
« L’eau de pluie est vitale pour moi, principale ressource d’eau de mon jardin ; j’essaye de la récupérer le plus possible. Chaque toiture de bâtiment ou serre permet de remplir des réserves. »

RÉDUIRE LES PERTES EN EAU

Limiter toutes les sources d’évaporation de l’eau doit être une obsession pour réduire ou abolir les arrosages. Pour cela, il faut agir du côté du sol où l’eau s’évapore depuis la surface par remontée capillaire et du côté des plantes qui consomment l’eau en transpirant sous l’effet de la chaleur. L’eau présente dans la réserve du sol doit être au maximum réservée aux seuls besoins des cultures.

COUVRIR LE SOL : LE PAILLAGE

Un potager traditionnel sans couverture du sol, avec une terre nue, sèche beaucoup plus vite et demande alors des apports en eau plus réguliers en l’absence de pluies sans compter la croûte de surface qui se forme inévitablement. Le paillage apporte plus de bénéfices que « le binage vaut 2 arrosages ». Ce mot « paillage » tire sa racine de l’usage de la paille mais ce n’est pas le seul matériau utilisable, on utilise aussi le terme anglo-saxon « mulching » ou tout simplement « sol couvert ».

LES AVANTAGES DU PAILLAGE

• Selon la perméabilité et l’épaisseur des matières utilisées pour couvrir le sol, l’évaporation est fortement réduite ou annulée. La terre ne monte pas en température, elle est isolée comme peut l’être une maison.

• La germination des graines d’herbes sauvages est presque impossible, ce qui signifie moins de concurrence avec les légumes et moins de temps à désherber.

• Les matières décomposables sont une ressource organique pour la terre et ainsi l’améliorent.

• L’activité des lombrics est favorisée.

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LES INCONVÉNIENTS DU PAILLAGE

• Le temps consacré à le mettre en place et à l’enlever si nécessaire.

• Son coût éventuel (achat ou transport), si la ressource n’est pas disponible sur place.

• Son attractivité pour des animaux « nuisibles » qui y trouvent refuge, comme des limaces ou des rongeurs.

• L’incompatibilité avec certaines cultures.

FAIRE DES ANDAINS DE PAILLIS

Pour préparer la terre à des semis ou des repiquages, le paillage de surface est bien souvent un obstacle. Avec des sols riches en humus et avec une bonne activité biologique, l’usage d’outils de décompactage est bien souvent inutile car la terre reste souple. Au printemps, en découvrant le sol, on lui permet de mieux se réchauffer au soleil pour la croissance des légumes. Afin d’éviter de lourdes manipulations, les matières de paillage ne sont pas évacuées vers une autre zone, mais simplement réunies en tas sous forme de lignes. Avec une fourche ou une griffe, le mouvement demande peu d’efforts. Les andains occuperont une place qui ne sera pas cultivable mais cela est temporaire, seulement jusqu’à ce qu’ils retournent aux pieds des légumes des rangs proches par la suite.

23 RÉDUIRE LES PERTES EN EAU

PRESQUE PAS D’EAU AU POTAGER

Jean-Yves Meignen

Entre canicules, sécheresses à répétition et restrictions d’eau, il semble désormais plus que capital d’économiser l’eau au potager…

Jean-Yves Meignen connaît bien cette problématique dans son potager du Sud-Est de la France et partage dans cet ouvrage les solutions qui s’offrent à nous : améliorer la rétention en eau du sol, pailler généreusement les cultures, ombrer le potager à l’aide de voiles ou de plantes grimpantes, densifier les plantations afin de maintenir une certaine humidité, choisir des variétés et des légumes plus résistants, cultiver en cuvette... Il s’agit également de récupérer l’eau de pluie et de mieux arroser en utilisant un goutte-à-goutte ou encore des oyas.

Prenons soin de cet or bleu !

Formateur et conférencier, Jean-Yves Meignen s’occupe du jardin de l’abbaye de Valsaintes (Alpes-de-Haute-Provence) depuis 25 ans. Il est également chroniqueur jardin pour la radio France Bleu Drôme-Ardèche et pour la revue Rustica Hebdo.

MDS : RU20238 / 10,95 € TTC www.rusticaeditions.com
9 782815 320238

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