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Les plantes poisons sont-elles toxiques pour les abeilles ?

La grande mortalité des abeilles qui dure depuis quelques décennies maintenant, et qui ne semble pas vouloir prendre fin, justifie de se poser cette question. Il n’y a pas eu d’essais systématiques à mon avis sur ce problème. Toutefois, des plantes extrêmement toxiques pour l’homme sont tout à fait visitées par les abeilles (bois-joli), au point même qu’un des noms allemands de cette plante est « Herbe à l’apiculteur ».

Un des lecteurs de mon livre Grimoire des plantes de sorcière, M. Housez, désirant installer une ruche, m’adressa le courriel suivant :

J’ai lu votre magnifique livre Grimoire des plantes de sorcière. Je souhaite savoir si un carré de plantes de sorcière (du moins celles qui sont hautement toxiques), telles que la mandragore, la belladone, l’aconit napel «Casque de Jupiter», la jusquiame noire, le datura..., est incompatible avec la pratique de l’apiculture. Est-ce que le miel produit par des abeilles qui iraient butiner de telles plantes ne serait pas toxique ?

En vous remerciant par avance, Bien cordialement,

Je remercie ce lecteur de m’avoir posé cette question qui m’a incitée à faire des recherches dont je veux vous faire profiter à votre tour. Je lui ai fait une réponse assez circonstanciée, dont voici un extrait :

[…] Les plantes toxiques que vous citez (mandragore, belladone, aconit napel, jusquiame noire, datura, etc.) ne font pas vraiment partie des familles botaniques recherchées par les abeilles. Celles-ci affectionnent notamment (mais pas exclusivement) les Rosacées, dont font partie presque tous les arbres fruitiers. D’où l’intérêt de poser des ruches dans les vergers. Une très grande partie des cultures maraîchères est également pollinisée par les abeilles. Plus d’abeilles, plus de légumes, ou presque! […] […] ce qui est toxique pour l’homme ne l’est pas forcément pour un autre animal (pour classer l’homme dans cette catégorie par facilité de langage). Dans son ouvrage Les insectes pollinisateurs, André Pouvreau cite dans son chapitre «Le comportement de butinage des abeilles – Adaptations à la récolte du nectar», p. 67 : « Chez certaines Renonculacées (aconit, hellébore…), les pétales sont généralement transformés en nectaires de formes variées: cornets, languettes, urnes, etc. ». (Delachaux & Niestlé, 2003.) Le livre, extrêmement spécialisé, ne dit pas que la mort de l’abeille s’ensuive. On peut donc supposer que de minuscules quantités de miel d’aconit ou d’hellébore peuvent se trouver dans des miels dits «Miel toutes fleurs» ou « Miel de forêt», suivant l’endroit où la ruche avait été posée.[…]

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