

LES MERVEILLEUSES HISTOIRES




































’étoile de Petit ièvre blanc




Ce soir-là, à la tombée de la nuit, tout là-haut dans la montagne, Petit Lièvre blanc découvrit un trésor dans la neige légère : une étoile toute brillante, tombée du ciel.
Petit Lièvre la ramassa délicatement, de peur de la casser. Il la regarda de tous les côtés.
Fou de joie, il rentra chez lui, son trésor bien à l’abri dans son capuchon.Ilcacha l’étoile sous son oreiller de paille :
— Attends-moi, chuchota-t-il. Ce soir, quand je viendrai me coucher, tu brilleras pour moi. Rien que pour moi. Et je n’aurai pas peur du noir.

La nuit vint tout à fait.

Après son dîner, Petit Lièvre, pressé, grimpa dans son lit pour retrouver sa bonne étoile. Mais il fut bien déçu : elle n’éclairait presque plus.
Petit Lièvre souffla dessus pour la rallumer. Il souffla encore, et encore. Puis, il lui parla gentiment, comme à un ami : S’il te plaît, rallume-toi.
Petit Lièvre, tout triste, courut trouver son papa et sa maman avec son étoileCommeéteinte.elle est belle, dit Papa Lièvre.
Comme elle est jolie, dit aussi Maman Lièvre.
Et comme par magie, l’étoile se remit à briller. Pas bien fort. Juste une petite lumière, un scintillement fragile.
Petit Lièvre sourit et voulut vite retourner dans son lit. Mais son papa et sa maman enfilèrent leur capuchon.
Vous voulez sortir dans la nuit ? s’étonna Petit Lièvre.
Allons montrer l’étoile à tous nos amis de la montagne, dit Papa Lièvre.C’est un trésor merveilleux, ajouta Maman Lièvre. Nous ne pouvons pas le garder pour nous.
Non, non, non, refusait Petit Lièvre en serrant l’étoile contre son cœur. Elle pourrait prendre froid !
Mais, déjà, son papa lui enfilait ses bottes fourrées.
Non, non, non, répétait Petit Lièvre. Elle pourrait glisser dans la neige et tomber tout en bas dans la vallée.

Mais, déjà, son papa lui nouait son capuchon. Non, non, non, suppliait Petit Lièvre. Elle pourrait s’éteindre tout à fait dans le grand vent.
Mais, déjà, Papa Lièvre avait mis son petit sur ses épaules : Ne t’inquiète pas, Petit Lièvre.
Il ouvrit la porte de la maison et appella très fort dans la montagne : — Ohé, ohé, la compagnie ! Venez voir l’étoile que Petit Lièvre a trouvée !
Dans le froid glacial de l’hiver, les amis sortirent un à un de leur terrier. Ils étaient tout emmitouflés : la famille souris avec le bébé en turbulette, les frères renardeaux en petits chaussons et bonnets de nuit sur la tête, trois petits moutons tout en coton. Tous tellement mignons

Émerveillés,!
ils se rassemblèrent autour de l’étoile, qui se mit alors à briller de mille feux.
Même le vieux loup gris arriva en caleçon. Vraiment, ce ne sont pas des façons !
Les trois moutons avaient un peu peur de lui mais, pour cette fois, ils lui firent une place à côté d’eux.
La famille ours, réveillée par la grande lumière, arriva la dernière.

Personne n’avait froid autour de l’étoile. On chanta, on dansa et l’ourson but son biberon de lait et de miel. Et, lentement, l’étoile remonta dans le ciel. Pas bien haut, pas bien loin, juste à portée de rêve.
Elle brillait fort, pour tout le monde.
Alors, chacun se souhaita « Bonsoir ». Mais Petit Lièvre dormait déjà, dans les bras de son papa. Il était tellement heureux d’avoir partagé son étoile avec ses amis !
C’était la nuit de Noël.

’école des poussins
Mes petits amis, vous aimez l’école ? Connaissez-vous Odette, la maîtresse des poussins ? Son école se trouve à l’ombre d’un joli moulin.C’était l’hiver. Ce jour-là, Odette avait organisé un goûter de fête. Elle avait confectionné une galette bien ronde et bien dorée. Elle commençait à la partager. Les poussins attendaient, impatients. Chacun rêvait en secret de devenir le roi de la maîtresse.
Soudain, on frappa.
— Qui voilà ? demanda Odette.
— C’est moi, répondit une voix.
La poule ouvrit :
— Mon Dieu ! Compère Renard !

Elle balbutia en tremblant : Je… je ne vous attendais pas… Vous n’étiez pas invité à notre goûterEffrayés,! les poussins volèrent sous ses plumes, en pleurant.
Odette vit que Compère Renard avait l’air bien vieux, glacé et enrhumé. Elle avait encore un peu peur mais elle eut de la peine et se ressaisit : — C’est d’accord, entrez. Mais restez tranquille et n’embêtez pas mesLepoussins.renardpromit d’être bien sage. Les poussins restaient cachés, ils n’osaient ni bouger, ni parler. Un renard ! Quelle frayeur !
Odette tenta de les rassurer : Compère Renard est un gentil renard. Retournez tous à votre place. Vous, Compère, installez-vous près de la cheminée pour vous réchauffer.Leplus courageux des poussins lui déposa une grosse couverture sur les genoux et lui proposa même son doudou.
Un deuxième lui apporta la boîte de mouchoirs en papier.
Odette fit chauffer de l’eau et prépara une tisane. Elle ajouta une cuillère de miel pour adoucir la gorge : Buvez, Compère Renard. Cette tisane va vous soulager.
Et elle proposa à ses petits élèves : Qui veut chanter une chanson pour notre invité surprise ?


Moi ! Moi Moi,!maîtresse !
Alors, tous en chœur, avec leurs voix d’anges, les poussins chantèrent et Compère Renard eut la larme à l’œil.
Mais les élèves commençaient à s’impatienter :
Et cette galette, maîtresse ? On a faim ! On a faim ! reprirent-ils tous dans un même caquètement.
— Silence, ordonna Odette. Vous faites trop de bruit !
Elle termina de couper le gâteau et le plus jeune des poussins se cacha sous son pupitre.
Pour qui celle-là ? demanda la maîtresse, en désignant la première part.
Pour Compère Renard !
On mit la part dans une assiette et un poussin alla la porter au renard qui donna un grand coup de dent sans attendre :
Ah non, Compère ! s’écria Odette. Voyons, ce n’est pas poli. Il faut patienter jusqu’à ce que tout le monde soit servi, avant de commencer.
Penaud, le renard demanda pardon et attendit. Quand tout le monde eut une part, il donna un nouveau coup de croc gourmand…
Aïe !
Il se coinça quelque chose entre les deux grandes dents de devant.
Il devint soudain tout triste et demanda : Vous avez voulu me jouer un vilain tour ?
Mais non, lui expliqua un petit poussin. Tu as la fève. Tu es le roi !
Vive le roi ! s’exclama Odette en lui posant une couronne sur la tête.
Vive le roi ! répétèrent les poussins.
Tu dois maintenant choisir une reine, lui annonça un poussin.

Avez-vous deviné ?
Compère Renard choisit Odette comme reine puis il rentra chez lui avec sa couronne sur la tête, ravi, réchauffé et guéri. Rien ne vaut un goûter de fête en bonne compagnie !


Table des matières
L’étoile de Petit Lièvre blanc
L’école des poussins
Polochon et les vélos de Cyclo-Pierrot 19
Le potager des canetons 25
Petit-Piou et la nuit noire 31
Bichette et la barbichette 37
Super-Minou le casse-cou 45
Polisson et Blanc-de-Neige 51
Petite branche sous le vent 57

